Hello, juste quelques précisions :
– la serotonine est un neuropeptide qui est impliqué dans tellement de domaines différents que son action est surtout à comprendre en fonction de la production locale. Localement, dans le tube digestif, il assure la motilité des viscères. Après, son taux sanguin n’est pas à négliger bien sûr, mais entre la barrière hémato-méningée et les recaptures post-synaptiques, il ne faut pas lui prêter des actions si distantes de son lieu de production. La sérotonine des organes digestifs a surtout des effets digestifs.
– la flore microbienne (microbiote ou microbiota en anglais) est très étudiée depuis les années 1990. Jusque là on regardait ce qui se passait en haut du tube digestif, ce qu’il y avait en bas et on imaginait qu’à l’intérieur c’était grosso modo la même chose avec une transition. Aujourd’hui on sait que la flore est variable selon les habitudes de vie de chacun mais avec des constantes (partout sur la terre) et une diversité locale (selon la diversité alimentaire) qui tend à s’homogénéiser avec notre grande mondialisation des modes de vie. Aujourd’hui c’est la pauvreté de la diversité de la flore digestive qui inquiète, car l’homogénéité en médecine, c’est un risque important.
– Anecdote : aujourd’hui, TOUS les laits maternisés vendus en boite contiennent des bactéries (pro ou prebiotiques) sensés améliorer le développement de la flore digestive et donc prévenir les maladies. Sauf que, comme ce sont des aliments et non des médicaments, aucune étude scientifique n’est nécessaire pour en valider ni l’effet ni la composition qui serait intéressante. Chacun fait ce qu’il veut comme il veut : amusant non ? (ou pas).
Une jolie étude dans nature avec les maladies associées aux variations de flore (et pas que de serotonine).
▻http://www.nature.com/nature/journal/v489/n7415/full/nature11550.html