• Nous produisons, nous décidons, c’est beau comme le communisme. Et pourtant. Prenons la chose par un autre bout, là où la CGT EDF décide de tout, et l’écart revendiqué se résorbe pour échouer dans la normalité, y compris sous ses formes les plus abjectes.
      La caisse centrale de l’action sociale d’EDF GDF du comité d’entreprise EDF GDF est financée par 1% des recettes de ces entreprises. Contrairement aux autres comités d’entreprise, celui-ci est dirigé exclusivement par les représentants du personnel. Quelle belle exception ! Le patron c’est la CGT, le syndicat maison, c’est la CGT. Avec les privatisations, le nombre de centres de vacances de ce qui fut longtemps le premier employeur de #saisonniers de France a diminué de 40%, passant de 600 à moins de 400 structures (à la louche). La CCAS reste néanmoins un des employeurs d’#intermittents_du_spectacle les plus appréciés. Obtenir un contrat pour une tournée nationale de projections de films, de concerts ou de représentations en ces lieux, c’est s’assurer de bons nombre de cachets pour ouvrir droit au chômage. Dans ces centres prédomine une gestion féodale de personnes dépendants des salaires versés (agents techniques, personnels de salle, ouvriers, #animateurs). Dans des régions où l’emploi est rare, on aura à coeur de garder le sien ou de ne pas hypothéquer la saison, le contrat d’après. Un machisme étouffant y règne (observez une fois le SO central de la CGT et complétez le tableau pour entrevoir leurs moeurs au quotidien), jusqu’à un informel et aléatoire droit de cuissage. On y gouverne le personnel par la trouille, l’humiliation, et depuis que le harcèlement est devenu un délit, quelques « affaires » encombrent les instances de direction. Les centres locaux n’ont pas le monopole de ces rapports de pouvoir, après avoir été harcelée, une employée du siège à Montreuil s’est suicidée. Les direction territoriales font la promotion de k’égalité hommes femmes, du féminisme (campagne d’office et d’info tout à fait réussies), pendant qu’elles ont à mettre sous le tapis de nombreuses situations où des femmes employées par la CCAS sont violentées par leur hiérarchie, avec des directeurs de centres qui pratiquent l’humiliation privée et publique (un théâtre destiné à faire obéir tous les autres).

      À ce gouvernement par la peur s’adjoint un lien plus intégrateur, une connivence des subalternes avec les directeurs et le fonctionnement des centres locaux, obtenue par corruption croisée des uns et des autres, chacun à hauteur du pouvoir qui lui est concédé participant à des pratiques de détournement des fournitures, contrats, règles, etc.
      Cette boite reposait et repose encore sur un accord productiviste noué après guerre. Jamais les agents d’EDF n’ont réellement mis en jeu leur pouvoir sur la production par des grèves ou actions décisives, jamais l’aristocratie ouvrière d’EDF, les conducteurs de centrales nucléaires, n’a fait défaut aux régimes successifs.

      Cet été, tous les centres de la CCAS de France présentaient aux « bénéficiaires » et à leur visiteurs une expo photo poétique empreinte de nostalgie sur la centrale de Fessenheim (des portails d’ouvriers et techniciens dévoués au bien de la population, des oiseaux, des paysages).

      Je les préfère évidemment lorsque, bien rarement, ils coupent le jus à des boites ou des décideurs, comme c’est le cas ces jours-ci ; lorsque, bien rarement aussi, ils font les Robins des bois en rétablissant le courant aux privés d’électricité ou font basculer en heures creuses la tarification de milliers de foyers.

      #électricité #productivisme #EDF #PCF #cogestion #CGT #clientélisme #nucléaire

    • L’impact des grèves dans les raffineries et les transports n’est pas négligeable pour la #surproduction. Maintenant si les « privilégié.e.s » de la grande turbine décidaient le black-out des principaux sites de production, de commerce, de pouvoir...?
      Faut pas trop rêver, les sapins clignoteront encore ce noël !


      Je me souviens d’un mec qui bossait pour €DF, sur les pylônes, sa maison était éclairée comme un hall d’aéroport. Le plafond du garage couvert de néons, t’en avait même sur les murs. Comme tout à chacun, tu éteins la lumière quand tu quittes une pièce. Ben pas lui, sa baraque brillait de la cave au grenier.
      À propos de la photo du sapin dans la forêt, l’autre jour après une énième mission intérimaire de merde où le taulier me dit : « si t’es pas content, tu dégages » Comme je suis déjà grillé aux assedics, j’ai récupéré mes clous et basta, la tchav ! Puis v’là que je pomme en sortant du bled (Mordelles à côté de Rennes) je m’engage sur une route qui s’avère une impasse et je tombe sur une première maison éclairée comme un sapin de noël, c’est le cas de le dire. Puis une deuxième, une troisième…
      J’ai fini par faire demi tour entouré de lutins et de guirlande clignotantes et quitter ce hameau qui est peut-être un repaire d’anciens employés de la grande turbine. Bastards !

  • Paris : Plusieurs animateurs de la ville privés de #salaire depuis septembre
    http://www.20minutes.fr/societe/1273285-20140113-paris-plusieurs-animateurs-ville-prives-salaire-depuis-se

    ...beaucoup d’animateurs des 6e et 14e arrondissements de #Paris, chargés d’encadrer le temps périscolaire, n’ont tout simplement pas été payés depuis septembre. Ou alors partiellement, avec des versements d’acomptes. « On nous dit qu’on est indispensables mais ils nous traitent comme si on ne servait à rien », s’agace Alinka.

    #précarité #socialisme

    • Pour faire passer la réforme sur les rythmes scolaires dans les #écoles parisiennes, le maire Delanoë avait assuré d’embaucher foule d’#animateurs. Pas sans couacs, puisque depuis septembre les animateurs s’étaient mis en grève à plusieurs reprises (avec là-encore bien des promesses de la mairie) [cf http://paris-luttes.info/greve-dans-les-ecoles-ce-mardi-des].

      Eh bien, on apprend maintenant que ces animateurs ne sont pas ou pas intégralement payés.

      Voici le communiqué de la CNT Solidarité Ouvrière :

      De nombreux animateurs et animatrices exerçant dans les écoles primaires de Paris n’ont pas perçu leur salaire depuis la rentrée scolaire de septembre 2013 ou de manière très partielle.

      Cette situation entraîne pour eux des préjudices graves : absence de justificatif de salaire pour postuler à un logement, blocage de carte bancaire, non-paiement des loyers, assortis des pénalités financières habituelles. Des cas de dépressions ont été signalés.
      Le dysfonctionnement proviendrait d’un « problème informatique » mais découle en réalité de l’absence d’anticipation de la réorganisation due aux nouveaux rythmes scolaires.
      Cette situation est inacceptable ! Le salaire est la contrepartie du travail fourni et l’employeur ne peut se soustraire à cette obligation, pour quelque motif que ce soit.
      La Syndicat CNT-Solidarité Ouvrière des Travailleurs de l’Education de la région parisienne a saisi de ce problème les services de la DASCO, le Maire de Paris et sa première adjointe, candidate à sa succession.

      Paris le 11 janvier 2013

      À lire également, le texte d’une institutrice sur la colère qui couve dans les écoles.
      http://paris-luttes.info/rythmes-scolaires-dans-les-ecoles