Traduction d’un article de la Radio-Télévision de Serbie, qui se base
sur l’agence de presse Tanjug. Vous remarquerez une difficulté de
traduction : en langue serbe politico-journalistique, le terme
azilanti désigne aussi bien la personne qui cherche un asile (et qui,
parfois, ne fait que transiter par la Serbie sans y requérir l’asile),
la personne qui a introduit une demande d’asile en Serbie (au sens
formel du terme)... et la personne qui s’est vu décerner le statut de
réfugié en #Serbie. Publié ce 27 mai 2015. Dragan Grcic.
Plus de 3.000 enfants ont demandé l’asile en Serbie (RTS)
Depuis le début de l’année, près de 3.000 enfants ont demandé l’asile
en Serbie, et parmi eux plus de 1.300 étaient des enfants sans parents
les accompagnant, a déclaré le directeur du Centre pour la protection
et l’assistance aux demandeurs d’asile, Radoš Đurović. Il a ajouté
qu’il y a aussi un nombre inconnu d’enfants qui ont séjourné ou ont
transité via la Serbie mais sans requérir l’asile. Depuis le début de
l’année, le nombre de demandeurs d’asile est en hausse, et à ce jour
il n’a été attribué qu’à quatre personnes, explique Đurović.
Le directeur du Centre pour la protection et l’assistance aux
demandeurs d’asile, Radoš Đurović, ajoute que la plus grande partie de
ces enfants n’arrivent pas au Centre pour demandeurs d’asile, et sont
« perdus dans les statistiques », ce qui est source d’inquiétude
extrême, relate l’agence de presse Tanjug.
Lors d’une conférence de presse, Đurović a affirmé qu’un nombre
indéterminé d’enfants séjournent en Serbie ou la traversent mais sans
demander l’asile et il a souligné que les enfants demandeurs d’asile
constituent un groupe particulièrement fragile et traumatiques parmi
les demandeurs d’asile.
« Nous faisons tout ce que nous pouvons avec nos moyens, mais notre
Centre, qui est pourtant un acteur important dans le système de
l’asile, est insuffisant pour modifier complètement la pratique
existante », a déclaré Đurović.
Selon lui, le Centre tente de renforcer l’état psycho-physique des
enfants, via des services de conseil individuel et de groupe, des
ateliers créatifs pour les détacher des situations difficiles, et il a
lancé des ateliers de langue pour préparer les enfants à intégrer le
système scolaire.
D’après lui, les enfants demandeurs d’asile passent le plus rapidement
au travers du système (...).
« Il y a quelqu’un là derrière. Comment se peut-il que des enfants sans
famille qui les accompagne arrivent aujourd’hui dans un centre et le
quittent à peine trois jours plus tard ? Quelqu’un les a aidés, là
derrière il y a une infrastructure qu’il faut démanteler. La Serbie
doit faire quelque chose pour s’opposer au chemin des passeurs », a
souligné Đurović.
Il ajoute que les enfants non-accompagnés n’ont pas de lieu pour être
hébergés et qu’ils sont envoyés dans des centres avec les autres
demandeurs d’asile car il n’existe pas de centre spécial qui serait
destiné à l’hébergement des enfants demandeurs d’asile
non-accompagnés.
« Il n’y a presque pas de dépôt de demandes d’asile des enfants
non-accompagnés par leurs parents, ce qui signifie que, dans les
faits, ils ne peuvent entrer dans la procédure de demande d’asile,
quand ils souhaitent le faire, ce qui est préoccupant. Parce que nous
devons placer le plus grand accent sur ces enfants, qui selon les
statistiques officielles ne sont que de 1.300 », a noté Đurović.
Il affirme qu’il y a un fait positif : de septembre 2014 à mai 2015, le
Centre a intégré 30 enfants dans le système éducatif serbe en les
inscrivant à l’école et, selon lui, il s’agit d’une action pionnière
importante.
Presque tous les enfants ont vécu une certaine forme de traumatisme.
Jana Stojanović, psychologue au Centre pour la protection et
l’assistance aux demandeurs d’asile, a déclaré que les enfants
demandeurs d’asile non-accompagnés sont âgés entre 7 et 18 ans et
qu’ils proviennent de Syrie, Afghanistan, Pakistan, Sénégal, Côte
d’Ivoire, Somalie.
« La donnée la plus alarmante est le fait que presque chaque enfant a
vécu une certaine forme de traumatisme ou de violence, que ce soit
dans le pays d’origine, ou sur le chemin qui les a conduits en Serbie.
Les enfants ont le plus souvent été les témoins de meurtres ou de
violences qui ont eu lieu envers leur famille ou bien des proches de
la famille. Les enfants sont quant à eux victimes de violences
sexuelle ou physique », a ajouté J. Stojanović.
D’après elle, les enfants ont été confrontés à la maltraitance
physique, au kidnapping, mais aussi au mariage forcé.
Une pédagogue du Centre, Gordana Vukašin, a dit que les enfants avec
des traumatismes viennent en Serbie où ils restent entre sept jours et
trois mois.
« Les enfants présentent un large spectre de besoins émotionnels,
sociaux, de santé ou d’éducation. Les expériences traumatiques qu’ils
ont vécues altèrent leur possibilité de poursuivre une vie normale », a
ajouté Gordana Vukašin.
Elle considère qu’il est nécessaire de concevoir une stratégie
efficace, en renforçant les institutions locales, ainsi qu’en
soutenant de façon substantielle la direction des écoles qui se
trouvent dans les Centres pour demandeurs d’asile, et en sensibilisant
l’opinion publique à ce problème.
Le nombre de demandeurs d’asile, depuis le début de cette année, est
trois fois plus élevé que pour la même période de l’année passée, et
l’asile a été accordé à quatre personnes en tout.
Đurović a précisé que rien que jusqu’au mois de mai il y a eu 13.148
demandeurs d’asile en Serbie, dont 85% étaient des hommes. La plupart
des demandeurs d’asile proviennent de Syrie – 5.480, d’Afghanistan –
4.305, ensuite de Somalie, Irak, Érythrée, Pakistan et d’autres pays.
Il estime que, d’ici la fin de l’année, 30.000 personnes pourraient
demander l’asile.
Source : Više od 3.000 dece zatražilo azil u Srbiji, RTS, mercredi 27
mai 2015. Traduction vers le français : Dragan Grcic
(serbie-droitshumains.blogspot.com).
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