person:mona ozouf

  • Compte-rendu de l’atelier « Œuvres et violences sexuelles | « Les Salopettes
    https://lessalopettes.wordpress.com/2016/11/12/compte-rendu-de-latelier-oeuvres-et-violences-sexuelles

    L’atelier « Œuvres et violences sexuelles. Enjeux éthiques, pédagogiques et littéraires d’enseignement » a réuni le 4 novembre 2016 à l’ENS de Lyon une trentaine de participant⋅e⋅s, dont plusieurs enseignant⋅e⋅s et doctorant⋅e⋅s. En début d’atelier, des pistes de réflexion ont été lancées, puis la discussion s’est déroulée de façon très libre. Certain⋅e⋅s participant⋅e⋅s avaient préparé des exemples précis qui ont été convoqués au cours de la conversation. Ce compte-rendu modifie en partie l’ordre des interventions pour regrouper thématiquement les discussions.

    Genèse du projet

    M.R., enseignante, rappelle le contexte dans lequel le projet a émergé : l’année d’agrégation de lettres modernes 2015-2016 avait suscité des discussions autour d’œuvres au programme qui évoquaient des viols, donnant lieu à la rédaction d’une série de trois billets, dont ceux de M.T. et d’A.G.E., sur la question de l’anachronisme dans l’abord de textes anciens en littérature et en histoire, à la fois d’un point de vue de recherche et d’enseignement.

    A.G.E., étudiante, a continué à réfléchir à cette question à partir de Ronsard [1], puis a essayé de réunir de témoignages d’ancien⋅ne⋅s élèves sur leurs expériences de classe [2], et de rassembler des ressources bibliographiques sur la question, avec un certain nombre de réflexions d’universitaires en lettres classiques aux États-Unis, dans un contexte américain où la question des violences sexuelles est très discutée depuis peu sur les campus. L’atelier résulte d’une volonté de replacer la question en contexte français.

    M.T., doctorant, relève la convergence des réflexions qui ont abouti à la rédaction des billets, avec des perspectives pourtant variées : perspective institutionnelle du concours pour une pièce de Beaumarchais, qui prenait en compte la contrainte du concours [3] ; la recherche historique dans le cas des viols conjugaux au XIXe siècle [4] ; la spécificité de l’enseignement de la littérature du XVIIIe siècle pour M.T., avec son rapport à l’amour, la séduction, et la question des violences sexuelles qui n’est pas très très claire chez les dixhuitiémistes [5].

    #féminisme #éducation #littérature #enseignement #culture_du_viol #genre

    • Oui ca me fait pensé au fétichisme sur « les lumières »
      https://seenthis.net/messages/535622

      Au passage je relève l’histoire du mot « Gauloiserie »

      Le terme « gauloiserie » est évoqué. M.C. propose d’interdire le terme. M.R. souligne que c’est un terme anachronique, importé au XIXe siècle dans des recueils offerts aux hommes bourgeois dans certains milieux comme curiosité des temps anciens pour une satisfaction libidinale ; c’est un terme qui devait justement faire écran en mettant une soi-disant distance amusée à l’égard de textes anciens. On ne peut pas reprendre ce terme : les textes de la Renaissance sont obscènes, mais cela ne s’accompagne pas d’une culture nationale, d’une tradition ancrée et reconnue comme telle.

      #gauloiserie #vocabulaire

  • Grand moment de sociologie des élites françaises, Bourdieu aurait adoré

    "Le lundi 3 octobre, dans sa chronique mensuelle désormais publiée par Le Figaro, Jacques Julliard a éreinté la gauche. Pas celle du peuple, écrivait-il, mais « les bobos du centre-gauche, les intellos de l’extrême gauche très influents dans les médias », coupables à ses yeux d’avoir laissé en déshérence ces « marqueurs » que sont la laïcité, l’école et la nation. Dans la salle des fêtes de l’Elysée, le matin même, l’historien attend pourtant que François Hollande lui remette la cravate de commandeur de la Légion d’honneur. Tous les invités ont lu sa charge. Le président aussi. « Mais vous voyez, il n’est pas rancunier », souffle un de ses conseillers.
    Le chef de l’Etat a embrassé en un regard l’assemblée. Il en connaît chaque visage. Il a tout de suite vu les anciens compagnons de route. Quelques dernières grandes figures de la deuxième gauche. D’autres qui n’ont jamais abordé ses rivages. Là, dans un angle discret, voici le profil de l’ancien patron de la CFDT, Edmond Maire, sous une chevelure de neige. Au centre, Jack Lang. Et puis, les historiens Pierre Nora, Jean-Noël Jeanneney et Mona Ozouf. Les patrons de Libération et de Marianne devisent avec celui du Figaro. Jean d’Ormesson fait des baisemains. Le romancier Olivier Rolin observe un brin goguenard cette petite société, droite et gauche mêlées.
    Le premier ministre Manuel Valls a traversé la Seine. Mais Najat Vallaud-Belkacem manque à l’appel, elle qui a pourtant accepté, à la demande de François Hollande, de placer sur son contingent de l’éducation nationale le nouveau décoré, malgré les critiques répétées de Julliard contre cette école « abandonnée par la gauche au nom d’un alignement égalitaire sur les plus médiocres ». Au premier rang des convives, le philosophe Alain Finkielkraut en rirait presque : « Quand je pense que Julliard prône sur l’école le contraire de ce que fait Hollande, je pourrais faire un bel esclandre et crier au milieu de la cérémonie “arrêtons l’hypocrisie !” »
    Mais le président de la République est désarmant de bonne humeur. En retraçant le parcours de Julliard dans les journaux, Le Nouvel Observateur, Marianne, Le Figaro, ses combats d’éditorialistes engagé, il dessine une évolution qu’il connaît bien : « Vous avez été dans les années 70 contre l’étatisme, dans les années 80 contre la tentation néo-libérale. Dix ans plus tard, pour le droit d’inventaire et à l’aube des années 2000 en faveur de la démocratie participative. Aujourd’hui, ajoute-t-il en souriant, je ne sais pas à quelle gauche vous vous adressez. Il y en a tellement… » Parmi les convives, l’ancien ministre de Jean-Pierre Raffarin, le philosophe Luc Ferry, qui moquait tout à l’heure le président, admire maintenant sa courtoise ironie : « Cet Hollande gagne à être connu ! »
    Jacques Julliard a préparé sa réponse. « Dans mon conseil d’administration intérieur, assure-t-il, il y a 24 % pour la pensée contre-révolutionnaire, 24 % pour la pensée libertaire et anarchiste et 52 % pour la social-démocratie : une majorité absolue (…). Certains estimeront que tout cela est contradictoire. Mais c’est la réalité qui l’est. » Puis, il offre enfin au chef de l’Etat le baume tant attendu : « Aujourd’hui, la France est social-démocrate. Or, j’ai beau regarder autour de moi, parmi les candidats déclarés ou “en marche”, explique-t-il en une allusion à Emmanuel Macron, je vois des libéraux purs, je vois des protectionnistes, des indignés, des insoumis. Je ne vois pas encore de social-démocrate. » Et, devant le président rose de contentement, il assure « cette élection serait profondément déséquilibrée et, en quelque sorte atrophiée, si le grand parti de la social-démocratie n’y était pas dignement représenté. » Après les applaudissements, François Hollande, qui n’en attendait peut-être pas tant, passe de groupe en groupe en répétant : « Vous avez bien entendu, la social-démocratie est majoritaire… Elle peut faire 52 %… »."

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/10/04/julliard-a-hollande-parmi-les-candidats-declares-je-ne-vois-pas-de-social-de

  • Au sommaire du 1
    http://www.le1hebdo.fr

    07 mai 2014
    FAUT-IL VRAIMENT REDESSINER LA FRANCE ?
    La voix du poète par Louis Chevaillier - Ludovic Janvier
    Jean-Marie Rouart - Les spectateurs dépossédés
    Le mot d’Erik Orsenna – [Choisir]
    Chose savourée par Laurent Greilsamer – Le mille-feuille, vous dis-je !
    Au commencement par Céline Devaux
    Les Repères par François Olislaeger - Les collectivités locales
    Hervé Le Bras - De grâce, ne touchez pas aux frontières
    Les chiffres déchiffrés par Loup Wolff - Le profil des élus locaux
    Parlons philo par Ollivier Pourriol – Entretien au bord de la mer
    Mona Ozouf - Égalité au carré
    Charles de Gaulle - Discours sur la réforme régionale
    Anne-Marie Thiesse - La réforme impossible
    Jacques Lévy - Mettre le territoire en mouvement
    Cartes : « Dessine-moi la France »

    Parmi les articles, on retrouve
    • Jacques Lévy (cf. http://seenthis.net/messages/245696 ) qui reprend sa proposition pragmatique c-à-d pariso-mégalocéphalique, à 9 régions, où il fusionne l’Est et l’Alsace et propose une variante volontariste, où Est et Alsace redivorce et où le Bassin parisien laisse échapper la Normandie fusionnée et un Val-de-Loire amputé.

    • la France au carré de septembre 1789, commentée par Mona Ozouf

    Ce qui est saisissant, c’est la naissance très rapide d’un patriotisme départemental. Les habitants s’attachent immédiatement au nom de leur département.

    • de Hervé Le Bras, cette conclusion

    Au lieu de pinailler sur les découpages, le gouvernement serait mieux avisé de clarifier les fonctions. L’élimination des doublons serait plus rentable que la suppression de quelques conseillers. Autrement dit, s’occuper du contenu plutôt que du contenant.