Discours sur l’anarchisme insurrectionaliste et la communisation
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Le rapport qui unit mais sépare en même temps le courant insurrectionaliste de l’émeute tient dans l’autonomie donné au contenu de l’émeute : le fait « d’agir comme classe » et en même temps de remettre en cause cette « agir comme classe » à l’intérieure de l’activité de lutter face et contre le capital. Le courant insurrectionaliste fait de la dynamique de ce cycle de luttes quelque chose qui lui est propre ou plutôt quelque chose qu’il est possible de reproduire à partir de certaines conditions objectives et subjectives. Ce qui apparaît dans la lutte : la reproduction du prolétariat comme une contrainte extérieur, ce courant le pose comme la contrainte de la société capitaliste devant laquelle la remise en cause de sa propre reproduction en tant que classe devient un choix individuelle entre participer à la société ou la combattre. Le problème avec cette position, c’est qu’elle se détache du cours de la lutte de classes, elle se pose elle-même face à la lutte comme l’écart en personne, « la communisation en acte », autrement dit les pratiques expérimentées et acquises jusqu’à maintenant dans des conditions déjà connues pour combattre la société deviennent le bagage d’expériences sur lequel ce courant fonde et définit sa propre existence comme la stratégie révolutionnaire adéquate à toutes situations. Ce n’est plus la lutte qui produit l’écart mais l’écart qui se porte au secours de la lutte ; ce ne sont plus les individus prolétarisés qui voit apparaître dans leur lutte contre le capital leur propre reproduction comme contrainte, posant ainsi ce qu’ils sont dans cette société et la société elle-même comme quelque chose qui doit être remis en cause et dépassé dans la communisation, mais des individus conscients de leur combat contre la société capitaliste qui, en dehors des luttes, pose cette société comme contrainte permanente et s’invente la possibilité de choisir individuellement, au quotidien, la remise en cause de cette société et de pratiquer immédiatement la communisation. Les insurrectionalistes cherchent donc ni plus ni moins à recréer les conditions de l’émeute partout où il y a contestation. Dans l’époque actuelle où justement les luttes ont pour dynamique de créer des situations nouvelles qui exigent de dépasser ce qui justement a été accumulé comme acquis dans les expériences passées, ils espèrent retrouver ce qui est déjà connu de la révolte ou, plus avant-gardiste encore, faire en sorte que leur présence soit l’exemple en acte de l’émeute. Ce courant se revendique de la communisation en ritualisant l’émeute comme action directe : la casse, la confrontation avec la police, le pillage… ou encore en idéologisant l’émeute comme alternative : critique des identités sociales, négation de la propriété et de la légalité, expérimentation collective de nouveaux rapports entre les individus… pour finalement donner naissance à une identité reproductible et identifiable dans le cours quotidien de la lutte de classe : le courant insurrectionaliste.