• Automatically #compress #images on Pull Requests
    https://calibreapp.com/blog/compress-images-in-prs

    Calibre’s new #GitHub Action allows you to compress raster images with minimal setup automatically. Never ship unoptimised graphics again.The action uses the most efficient, lossless compression libraries—mozjpeg and libvips that work with PNGs and JPGs.

    https://github.com/marketplace/actions/image-actions

  • Je viens de signaler à @sombre cette vidéo, très pédagogique à mon avis, de la prof #Tanya_Golash_Boza sur l’#intersectionnalité :
    https://seenthis.net/messages/796554#message799547

    La prof. Boza a produit d’autres #vidéos sur la question du racisme. Vous pouvez voir la collection sur son canal vimeo :
    https://vimeo.com/tanyaboza

    Je vais ici en mettre quelques-uns qui me paraissent particulièrement intéressants :
    Racism and Capitalism : What’s the relationship ?
    https://vimeo.com/320992010


    #racisme #capitalisme

    Racial Segregation and Health Disparities
    https://vimeo.com/320987233


    #ségrégation_raciale #santé #inégalités

    Controlling #Images
    https://vimeo.com/295025400


    #image #médias #préjugés

    What is race ? What is Ethnicity ? What is the difference ?
    https://vimeo.com/286520524

    #White_Privilege
    https://vimeo.com/296299925

    #ressources_pédagogiques

    ping @karine4 @isskein

  • #Incendies en #Amazonie : les #cartes et les #images auraient-elle le pouvoir d’attiser la polémique ?

    Les feux de forêt en Amazonie ont suscité un début de crise diplomatique entre la France et le Brésil dans le cadre du G7 à Biarritz et sont devenus un sujet de discussion au niveau international. Les Nations unies et le chef de l’Etat français ont interpellé vivement le président brésilien, Jair Bolsonaro, jeudi 22 août 2019 au sujet des incendies qui ravagent la forêt amazonienne. L’Amazonie est devenue depuis plusieurs années un symbole. Nombreux sont les chefs d’Etat (dont Emmanuel Macron) à avoir repris la phrase de Jacques Chirac : « Notre maison brûle ».

    Si les incendies de forêt constituent un sujet préoccupant (voir cette carte montrant la perte accélérée du couvert forestier brésilien), qu’en est-il des menaces directes sur un milieu que l’on qualifie souvent de « poumon vert » de la Terre ? D’après l’Institut National de Recherche Spatiale du Brésil (INPE), 75 336 feux de forêt ont été enregistrés au Brésil du 1er janvier au 21 août 2019, soit 84 % de plus que sur l’année précédente. Plus de 52 % d’entre eux concernent l’Amazonie (voir le suivi de la déforestation sur le site Terra Brasilis). Si l’importance du phénomène n’est pas à remettre en doute, en revanche la manière dont les #médias et les #réseaux_sociaux ont relayé l’information interroge sur la façon d’interpréter l’#information_géographique, qu’il s’agisse des cartes ou des images.

    https://cartonumerique.blogspot.com/2019/08/incendies-en-amazonie.html
    #interprétation

    ping @reka

  • Brazil space institute director sacked in Amazon deforestation row | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2019/aug/02/brazil-space-institute-director-sacked-in-amazon-deforestation-row
    https://i.guim.co.uk/img/media/e9deda97cf0953a32d4576b77bc73fc9c92e6367/0_233_3500_2100/master/3500.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    The director of Brazil’s National Space Research Institute (INPE) has been sacked in the midst of a controversy over its satellite data showing a rise in Amazon deforestation, which the far-right president, Jair Bolsonaro, has called “lies”.

    Ricardo Galvão, who had defended the institute and criticised Bolsonaro’s attack, was dismissed on Friday after a meeting with the science and technology minister, Marcos Pontes.

    #brésil #déforestation #censure #statistiques #cartographie #images_satellites #manipulation

    • Brésil : Jair Bolsonaro licencie le directeur de l’institut divulguant les données sur la déforestation
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/02/bresil-jair-bolsonaro-licencie-le-directeur-de-l-institut-divulguant-les-don

      Ricardo Galvão était accusé par le président brésilien d’exagérer l’ampleur de la destruction de la forêt amazonienne pour faire le jeu des ONG.

      Il avait promis de tenir bon, mais, face à la fureur de Jair Bolsonaro, a fini par plier, quitte à aggraver la tragédie environnementale en cours au Brésil. Vendredi 2 août, à l’issue d’un entretien à Brasilia avec Marcos Pontes, son ministre de tutelle, à la tête des sciences et de la technologie, le directeur de l’Institut national de recherches spatiales (INPE), Ricardo Galvão, a annoncé son départ. « Mon propos sur le président a suscité de l’embarras, je serai donc exonéré de mes fonctions », a-t-il annoncé, évoquant une situation de « perte de confiance ».

      Le directeur de l’INPE, institut chargé, notamment, de divulguer les chiffres sur la déforestation amazonienne, était dans le viseur du chef de l’Etat depuis plusieurs semaines. Jair Bolsonaro a peu apprécié que l’organisme fasse état au grand jour de l’ampleur de la destruction de la forêt native brésilienne, divulguant mois après mois des données chaque fois plus effrayantes : 739 km2 de forêt détruits en mai, soit une hausse de 34 % par rapport au même mois l’année passée ou l’équivalent de deux terrains de football rasés chaque minute, puis 920 km2 en juin (+88 %) et encore 1 864 km2 en juillet (+212 %). « Un cauchemar », souffle une source au sein de l’Observatoire du climat, ONG environnementale brésilienne.

  • C’est #Qwant qu’on va où ?
    https://framablog.org/2019/07/19/cest-qwant-quon-va-ou

    L’actualité récente de Qwant était mouvementée, mais il nous a semblé qu’au-delà des polémiques c’était le bon moment pour faire le point avec Qwant, ses projets et ses valeurs. Si comme moi vous étiez un peu distrait⋅e et en étiez … Lire la suite­­

    #Dégooglisons_Internet #Framasoft #G.A.F.A.M. #Internet_et_société #Interview #Libres_Logiciels #Libres_Services #Non_classé #Cartes #Causes #Dépôt #GitHub #Google #IA #Images #junior #Libre #Maps #Masq #musique #OpenSource #OpenStreetMaps #osm #POI #recherche

  • How to download image files in #ruby
    https://hackernoon.com/how-to-download-image-files-in-ruby-c189ba52fad6?source=rss----3a8144eab

    Have you ever needed to download and save an image in your Ruby application? Read on to find out how.Plain old RubyThe most popular way to download a file without any dependencies is to use the standard library open-uri.Kernel#open is a method that you can use to open files, streams, or processes to read to or write from. For example, you can open a file and read its contents with the following code:open("./test.txt") do |file| puts file.readendopen-uri extends Kernel#open so that it can open URIs as if they were files. We can use this to download an image and then save it as a file.To do so, we first require open-uri then use the open method to access an image URL. We can then open up a file and write the contents of the image to the file. Open up IRB and try the (...)

    #ruby-download #ruby-development #images-in-ruby #ruby-on-rails

  • Un rappel des idées développées par Walter Lippmann dans Public Opinion (1922) à propos de l’influence des images sur notre opinion


    (Articles de 1969 sur le premier alunissage)

    Il reprend les idées d’Isaac Bernays et questionne la façon dont la démocratie façonne le consentement. Pour lui, les masses ne sont pas en mesure de se donner une image correcte des décisions politiques. Pour autant, il ne faut pas les empêcher de voter. Les élites leur donnent une image (virtuelle) de la réalité pour qu’elles se croient libres de leurs décisions, mais les gens font exactement ce que ces élites escomptent. Ce « gouvernement invisible » a besoin du journalisme, des images, de la communication pour construire des « pseudo environments », des fictions. Dans les journaux, nous réagissons par rapport à des évènements que nous n’expérimentons pas nous-mêmes. Nous n’en savons que ce que les journalistes nous en disent. Pourtant nous prenons des décisions à partir de ces informations, nous n’avons pas le choix. Et ces décisions produisent des effets réels. Cela a toujours été ainsi, mais à présent, l’humain est exposé aux médias qui façonnent sa perception et son affect.
    http://www.taz.de/Oekonomin-ueber-Meinungsmanipulation/!5585707

    Ökonomin über Meinungsmanipulation
    "Die Techniken sind atemberaubend“
    […]
    Bernays entwickelte ein neues Verständnis von „Demokratie“: Die Masse der Menschen sei schlicht überfordert sich durch Überlegungen ein reflektiertes Bild von politischen Entscheidungen zu machen. Deswegen solle man sie zwar nicht vom Wählen abhalten. Eliten aber sollten ihnen (Schein-)Bilder von der Realität vermitteln, so dass Menschen sich vermeintlich frei in ihren Entscheidungen fühlten, unbewusst aber gar nicht anders könnten, als das zu tun, was diese Eliten als richtig erachten. Bernays sprach von einer „unsichtbaren Regierung“. Diese wirkt gleichsam durch die Köpfe der Menschen hindurch. Lippmann hielt für diese Form der Regierung den Journalismus besonders wichtig.
    Inwiefern?
    Die Frage der Beeinflussung der Bilder ist nicht verständlich ohne die Frage der Zunahme moderner Kommunikationsmittel; damals vor allem Zeitung, aber zunehmend auch Ton und Film.
    Wie, genau, fasst Lippmann diese Fragen?
    Er geht davon aus, dass unsere Entscheidungen auf „Pseudo-Umwelten“ basieren, im Original „pseudo environments“: Diese treten zwischen uns Menschen und die reale Welt der Erfahrungen. Wir blicken etwa in die Zeitung und regen uns auf über Ereignisse, die wir niemals miterlebt haben. Wir kennen nur das, was uns Journalisten davon vermitteln. Gleichwohl aber treffen wir Entscheidungen auf der Grundlage dieser Informationen; in unserer modernen Welt müssen wir dies tun. Und diese Entscheidungen zeitigen dann reale Effekte. Sie wirken auf die Welt, in der wir tatsächlich leben. Das war auch früher schon so, ist aber durch die Medien – und zumal die „sozialen“ Medien – extrem verstärkt worden.
    Ist diese Verstärkung nur quantitativ, indem uns Medien also mehr potentiell Erregung bewirkende Themen nahe bringen?
    Medien- und auch Werbungseinflüsse haben sich natürlich schon zahlenmäßig extrem vergrößert, ebenso die gesellschaftliche Aufgeregtheit anhand von medialen Ereignissen. Bereits Lippmann spricht davon, dass durch Beeinflussungstechniken ein „Gefühlshaushalt“ angesprochen werden kann, also der Mensch in seinen basalen Instinkten berührt wird – ohne dass er das merkt. Und in dieser Hinsicht sind heute ja die Techniken atemberaubend: einerseits aus wirtschaftlichen Gründen – man denke an die Werbung –, aber auch aus politischen Gründen. Und wie da gearbeitet wird, die Möglichkeiten, wie Textoberflächen und mediale Welten gestaltet werden, um bestimmte Effekte zu erzielen, und das unterhalb der Schwelle des Bewusstseins der Nutzerinnen und Nutzer: Das hat sich seit Lippmann nicht nur zahlenmäßig vervielfacht. Das Wissen um mögliche Mittel und Formen der unbewussten Beeinflussung hat sich auch qualitativ vertieft. Was aber nicht zugenommen hat, ist die Bildung über diese Zusammenhänge, also in Schule, Universität und öffentlicher Debatte.
    […]

    #opinion_publique

  • L’ONG #Sea-Eye va identifier les embarcations en détresse grâce aux #images_satellites

    L’ONG allemande Sea-Eye se lance dans un nouveau projet : le #Space-Eye. Objectif : utiliser les images satellites d’une société privée pour alerter sur la présence de migrants en détresse au large de la Libye, et documenter d’éventuelles violations des droits de l’Homme.

    Après les navires humanitaires et les avions de reconnaissance qui sillonnent les côtes libyennes à la recherche d’embarcations de migrants en détresse, Sea-Eye s’intéresse désormais aux images satellite avec un nouveau projet, Space-Eye. L’ONG allemande vient de signer un contrat avec Planet, une société privée américaine de fournisseur d’images satellites, afin de surveiller les côtes libyennes.

    Les images satellites fournies permettront à Sea-Eye d’alerter les ONG présentes au large de la Libye ou le MRCC italien et maltais, lorsqu’un navire est en difficulté.

    Mais ce n’est pas la seule mission que s’est donné Space-Eye. L’ONG cherche aussi à recenser les canots qui n’ont pas pu être secourus ; comment ? En comparant les images satellites actuelles à celles plus anciennes. En effet, #Planet peut fournir des images remontant sur plusieurs années, qu’elle garde en stock.

    « On veut ainsi vérifier si Frontex [garde-côtes européens, ndlr] vient secourir les migrants ou non lorsqu’ils reçoivent un appel de détresse. On a des doutes. Avec les images satellites et les signaux émis par Frontex, on pourra y voir plus clair », explique à InfoMigrants Hans-Peter Buschheuer, chargé de la communication de Space-Eye.

    La zone de surveillance définie englobe 4 500 kilomètres, au large des côtes libyennes. Elle s’étend sur 100 km de long et 30 km de large, au plus près de la région où les départs sont les plus importants.

    Pour l’ONG, ce projet est nécessaire car la politique européenne les inquiète. En effet, l’Italie n’accueille plus aucun navire sur son sol depuis l’arrivée au pouvoir de Matteo Salvini l’année dernière. Pire, les navires humanitaires sont régulièrement maintenus à quai dans les ports européens. « On pense qu’à terme il n’y aura plus aucun navire humanitaire dans la zone et que les avions comme le #Moonbird seront cloués au sol. Les images satellites seront le seul moyen de surveiller ce qu’il se passe le long des côtes libyennes », précise encore Hans-Peter Buschheuer.
    Space-Eye espère publier un rapport sur d’éventuelles violations des droits de l’Homme au large de la Libye dans les prochains mois.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/15933/l-ong-sea-eye-va-identifier-les-embarcations-en-detresse-grace-aux-ima
    #sauvetage #Méditerranée #ONG #asile #migrations #réfugiés #nouvelle_stratégie #droits_humains #forensic_architecture

    métaliste ici :
    https://seenthis.net/messages/706177

  • #contes érotiques
    http://www.radiopanik.org/emissions/hot-lips/contes-erotiques

    Pour cet épisode de Hot Lips, nous avons eu la chance d’enregistrer et d’interviewer Ria Carbonez, pour son spectacle, « Du bout des lèvres »

    Pour plus d’informations : http://www.riacarbonez.com

    #sexualité #Afrique #images #intime #sexualité,contes,Afrique,images,intime
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/hot-lips/contes-erotiques_06375__1.mp3

  • What do images in public space do?

    Damien Darcis
    Pictures that denounce? In the Jungle of #Calais, #Banksy and the hearts of cardboard [Full text]

    Zara Fournier
    Images in South Lebanon: an Absent Presence. The case of the former #Khiam Prison [Full text]
    #Liban #prison

    Olivier Gaudin
    The Public Life of Images: Towards a Social Ecology of the Urban Gaze. The example of Bologna’s #Sacrario_dei_Partigiani [Full text]
    #Bologne #partisans #Italie #WWII #deuxième_guerre_mondiale #seconde_guerre_mondiale

    Vivien Philizot
    Kodak’s Colorama and the Construction of the Gaze in Public Space [Full text]

    Tanja Schult and Diana I. Popescu
    Infelicitous Efficacy: Alfred Hrdlicka’s Memorial against War and Fascism [Full text]
    #mémoire #mémoriel #Alfred_Hrdlicka #monument

    Laurent Viala
    The political mission of contemporary urban statuary. Image, history and territorial identity in Montpellier (France) [Full text]

    #Montpellier #France

    https://journals.openedition.org/articulo/3222
    #espace_public #revue #images

  • The Soviet Communist Origins of International Women’s Day
    https://www.messynessychic.com/2017/03/10/the-soviet-communist-origins-of-international-womens-day

    I’ve been informed that the way we celebrate Women’s Day in western society is a little bit weak compared to the way they do it in Russia– which might have something to do with the fact that the Soviets basically invented the holiday. Long before the world had International Women’s Day, Soviet Russia had ‘Working Women’s Day’, where it was first declared a national holiday as early as 1917. The United Nations didn’t adopt the March 8th celebration until 1975 when it became an official international holiday in the West, and the communist-associated “worker” element was hastily dropped from the holiday’s title.

    While discovering the roots of Women’s Day, I also found an abundance of vintage Soviet-era cards celebrating March 8th…

    #soviétisme #images #représentation #journée_internationale_de_la_femme

  • Un projet de #fichage géant des citoyens non membres de l’#UE prend forme en #Europe

    Un accord provisoire a été signé le 5 février entre la présidence du Conseil européen et le Parlement européen pour renforcer les contrôles aux frontières de l’Union. Il va consolider la mise en commun de fichiers de données personnelles. Les défenseurs des libertés individuelles s’alarment.

    Des appareils portables équipés de lecteurs d’#empreintes_digitales et d’#images_faciales, pour permettre aux policiers de traquer des terroristes : ce n’est plus de la science-fiction, mais un projet européen en train de devenir réalité. Le 5 février 2019, un accord préliminaire sur l’#interopérabilité des #systèmes_d'information au niveau du continent a ainsi été signé.

    Il doit permettre l’unification de six #registres avec des données d’#identification_alphanumériques et biométriques (empreintes digitales et images faciales) de citoyens non membres de l’UE. En dépit des nombreuses réserves émises par les Cnil européennes.

    Giovanni Buttarelli, contrôleur européen de la protection des données, a qualifié cette proposition de « point de non-retour » dans le système de base de données européen. En substance, les registres des demandeurs d’asile (#Eurodac), des demandeurs de visa pour l’Union européenne (#Visa) et des demandeurs (système d’information #Schengen) seront joints à trois nouvelles bases de données mises en place ces derniers mois, toutes concernant des citoyens non membres de l’UE.

    Pourront ainsi accéder à la nouvelle base de données les forces de police des États membres, mais aussi les responsables d’#Interpol, d’#Europol et, dans de nombreux cas, même les #gardes-frontières de l’agence européenne #Frontex. Ils pourront rechercher des personnes par nom, mais également par empreinte digitale ou faciale, et croiser les informations de plusieurs bases de données sur une personne.

    « L’interopérabilité peut consister en un seul registre avec des données isolées les unes des autres ou dans une base de données centralisée. Cette dernière hypothèse peut comporter des risques graves de perte d’informations sensibles, explique Buttarelli. Le choix entre les deux options est un détail fondamental qui sera clarifié au moment de la mise en œuvre. »

    Le Parlement européen et le Conseil doivent encore approuver officiellement l’accord, avant qu’il ne devienne législation.

    Les #risques de la méga base de données

    « J’ai voté contre l’interopérabilité parce que c’est une usine à gaz qui n’est pas conforme aux principes de proportionnalité, de nécessité et de finalité que l’on met en avant dès lors qu’il peut être question d’atteintes aux droits fondamentaux et aux libertés publiques, assure Marie-Christine Vergiat, députée européenne, membre de la commission des libertés civiles. On mélange tout : les autorités de contrôle aux #frontières et les autorités répressives par exemple, alors que ce ne sont pas les mêmes finalités. »

    La proposition de règlement, élaborée par un groupe d’experts de haut niveau d’institutions européennes et d’États membres, dont les noms n’ont pas été révélés, avait été présentée par la Commission en décembre 2017, dans le but de prévenir les attaques terroristes et de promouvoir le contrôle aux frontières.

    Les institutions de l’UE sont pourtant divisées quant à son impact sur la sécurité des citoyens : d’un côté, Krum Garkov, directeur de #Eu-Lisa – l’agence européenne chargée de la gestion de l’immense registre de données –, estime qu’elle va aider à prévenir les attaques et les terroristes en identifiant des criminels sous de fausses identités. De l’autre côté, Giovanni Buttarelli met en garde contre une base de données centralisée, qui risque davantage d’être visée par des cyberattaques. « Nous ne devons pas penser aux simples pirates, a-t-il déclaré. Il y a des puissances étrangères très intéressées par la vulnérabilité de ces systèmes. »

    L’utilité pour l’antiterrorisme : les doutes des experts

    L’idée de l’interopérabilité des systèmes d’information est née après le 11-Septembre. Elle s’est développée en Europe dans le contexte de la crise migratoire et des attentats de 2015, et a été élaborée dans le cadre d’une relation de collaboration étroite entre les institutions européennes chargées du contrôle des frontières et l’industrie qui développe les technologies pour le mettre en œuvre.

    « L’objectif de lutte contre le terrorisme a disparu : on parle maintenant de “#fraude_à_l'identité”, et l’on mélange de plus en plus lutte contre la #criminalité et lutte contre l’immigration dite irrégulière, ajoute Vergiat. J’ai participé à la commission spéciale du Parlement européen sur la #lutte_contre_le_terrorisme ; je sais donc que le lien entre #terrorisme et #immigration dite irrégulière est infinitésimal. On compte les cas de ressortissants de pays tiers arrêtés pour faits de terrorisme sur les doigts d’une main. »

    Dans la future base de données, « un référentiel d’identité unique collectera les données personnelles des systèmes d’information des différents pays, tandis qu’un détecteur d’identités multiples reliera les différentes identités d’un même individu », a déclaré le directeur d’Eu-Lisa, lors de la conférence annuelle de l’#Association_européenne_de_biométrie (#European_Association_for_Biometrics#EAB) qui réunit des représentants des fabricants des technologies de #reconnaissance_numérique nécessaires à la mise en œuvre du système.

    « Lors de l’attaque de Berlin, perpétrée par le terroriste Anis Amri, nous avons constaté que cet individu avait 14 identités dans l’Union européenne, a-t-il expliqué. Il est possible que, s’il y avait eu une base de données interopérable, il aurait été arrêté auparavant. »

    Cependant, Reinhard Kreissl, directeur du Vienna Centre for Societal Security (Vicesse) et expert en matière de lutte contre le terrorisme, souligne que, dans les attentats terroristes perpétrés en Europe ces dix dernières années, « les auteurs étaient souvent des citoyens européens, et ne figuraient donc pas dans des bases de données qui devaient être unifiées. Et tous étaient déjà dans les radars des forces de police ».

    « Tout agent des services de renseignement sérieux admettra qu’il dispose d’une liste de 1 000 à 1 500 individus dangereux, mais qu’il ne peut pas les suivre tous, ajoute Kreissl. Un trop-plein de données n’aide pas la police. »

    « L’interopérabilité coûte des milliards de dollars et l’intégration de différents systèmes n’est pas aussi facile qu’il y paraît », déclare Sandro Gaycken, directeur du Digital Society Institute à l’Esmt de Berlin. « Il est préférable d’investir dans l’intelligence des gens, dit l’expert en cyberintelligence, afin d’assurer plus de #sécurité de manière moins intrusive pour la vie privée. »

    Le #budget frontière de l’UE augmente de 197 %

    La course aux marchés publics pour la mise en place de la nouvelle base de données est sur le point de commencer : dans le chapitre consacré aux dépenses « Migration et contrôle des frontières » du budget proposé par la Commission pour la période 2021-2027, le fonds de gestion des frontières a connu une augmentation de 197 %, tandis que la part consacrée aux politiques de migration et d’asile n’a augmenté, en comparaison, que de 36 %.

    En 2020, le système #Entry_Exit (#Ees, ou #SEE, l’une des trois nouvelles bases de données centralisées avec interopérabilité) entrera en vigueur. Il oblige chaque État membre à collecter les empreintes digitales et les images de visages de tous les citoyens non européens entrant et sortant de l’Union, et d’alerter lorsque les permis de résidence expirent.

    Cela signifie que chaque frontière, aéroportuaire, portuaire ou terrestre, doit être équipée de lecteurs d’empreintes digitales et d’images faciales. La Commission a estimé que ce SEE coûterait 480 millions d’euros pour les quatre premières années. Malgré l’énorme investissement de l’Union, de nombreuses dépenses resteront à la charge des États membres.

    Ce sera ensuite au tour d’#Etias (#Système_européen_d’information_de_voyage_et_d’autorisation), le nouveau registre qui établit un examen préventif des demandes d’entrée, même pour les citoyens de pays étrangers qui n’ont pas besoin de visa pour entrer dans l’UE. Cette dernière a estimé son coût à 212,1 millions d’euros, mais le règlement, en plus de prévoir des coûts supplémentaires pour les États, mentionne des « ressources supplémentaires » à garantir aux agences de l’UE responsables de son fonctionnement, en particulier pour les gardes-côtes et les gardes-frontières de Frontex.

    C’est probablement la raison pour laquelle le #budget proposé pour Frontex a plus que triplé pour les sept prochaines années, pour atteindre 12 milliards d’euros. Le tout dans une ambiance de conflits d’intérêts entre l’agence européenne et l’industrie de la biométrie.

    Un membre de l’unité recherche et innovation de Frontex siège ainsi au conseil d’administration de l’#Association_européenne_de_biométrie (#EAB), qui regroupe les principales organisations de recherche et industrielles du secteur de l’identification numérique, et fait aussi du lobbying. La conférence annuelle de l’association a été parrainée par le géant biométrique français #Idemia et la #Security_Identity_Alliance.

    L’agente de recherche de Frontex et membre du conseil d’EAB Rasa Karbauskaite a ainsi suggéré à l’auditoire de représentants de l’industrie de participer à la conférence organisée par Frontex avec les États membres : « L’occasion de montrer les dernières technologies développées. » Un représentant de l’industrie a également demandé à Karbauskaite d’utiliser son rôle institutionnel pour faire pression sur l’Icao, l’agence des Nations unies chargée de la législation des passeports, afin de rendre les technologies de sécurité des données biométriques obligatoires pour le monde entier.

    La justification est toujours de « protéger les citoyens européens du terrorisme international », mais il n’existe toujours aucune donnée ou étude sur la manière dont les nouveaux registres de données biométriques et leur interconnexion peuvent contribuer à cet objectif.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/250219/un-projet-de-fichage-geant-de-citoyens-prend-forme-en-europe
    #surveillance_de_masse #surveillance #étrangers #EU #anti-terrorisme #big-data #biométrie #complexe_militaro-industriel #business

    • Règlement (UE) 2019/817 du Parlement européen et du Conseil du 20 mai 2019 portant établissement d’un cadre pour l’interopérabilité des systèmes d’information de l’UE dans le domaine des frontières et des visas

      Point 9 du préambule du règlement UE 2019/817

      "Dans le but d’améliorer l’efficacité et l’efficience des vérifications aux frontières extérieures, de contribuer à prévenir et combattre l’immigration illégale et de favoriser un niveau élevé de sécurité au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice de l’Union, y compris la préservation de la sécurité publique et de l’ordre public et la sauvegarde de la sécurité sur les territoires des États membres, d’améliorer la mise en œuvre de la politique commune des visas, d’aider dans l’examen des demandes de protection internationale, de contribuer à la prévention et à la détection des infractions terroristes et d’autres infractions pénales graves et aux enquêtes en la matière, de faciliter l’identification de personnes inconnues qui ne sont pas en mesure de s’identifier elles-mêmes ou des restes humains non identifiés en cas de catastrophe naturelle, d’accident ou d’attaque terroriste, afin de préserver la confiance des citoyens à l’égard du régime d’asile et de migration de l’Union, des mesures de sécurité de l’Union et de la capacité de l’Union à gérer les frontières extérieures, il convient d’établir l’interopérabilité des systèmes d’information de l’UE, à savoir le système d’entrée/de sortie (EES), le système d’information sur les visas (VIS), le système européen d’information et d’autorisation concernant les voyages (ETIAS), Eurodac, le système d’information Schengen (SIS) et le système européen d’information sur les casiers judiciaires pour les ressortissants de pays tiers (ECRIS-TCN), afin que lesdits systèmes d’information de l’UE et leurs données se complètent mutuellement, tout en respectant les droits fondamentaux des personnes, en particulier le droit à la protection des données à caractère personnel. À cet effet, il convient de créer un portail de recherche européen (ESP), un service partagé d’établissement de correspondances biométriques (#BMS partagé), un répertoire commun de données d’identité (#CIR) et un détecteur d’identités multiples (#MID) en tant qu’éléments d’interopérabilité.

      http://www.europeanmigrationlaw.eu/fr/articles/actualites/bases-de-donnees-interoperabilite-reglement-ue-2019817-frontier

  • When the Camera Was a Weapon of Imperialism. (And When It Still Is.)

    I first saw the photograph some years ago, online. Later, I tracked it down to its original source: “In Afric’s Forest and Jungle: Or Six Years Among the Yorubans,” a memoir published in 1899 by the Rev. R.H. Stone. It shows a crowd in what is now Nigeria, but what was then Yorubaland under British colonial influence. The caption below the photograph reads: “A king of Ejayboo. Governor of Lagos on right. For years the rulers of this fierce tribe made the profession of Christianity a capital crime.” This description is familiar in tone from anthropological literature of the period, though the photograph is hard to date precisely. “Ejayboo” is what we would nowadays spell as “Ijebu,” a subgroup of Yoruba. That catches my attention: I am Yoruba and also Ijebu. This picture is a time capsule from a world to which I am connected but had not seen before, a world by colonial encounter.

    By the middle of the 19th century, through treaties and threats of force, the British had wrested control of the coastal city Lagos from its king. They then turned their efforts to improving access to the goods and services in the Yoruba hinterland. The Yoruba were already by that time a populous and diverse ethnic group, full of rivalrous kingdoms large and small, some friendly to the British, others less so.

    Stone, a Virginian sent by the Southern Baptist Convention, lived among them — lived among us — for two spells, in 1859-63 and 1867-69, before, during and after the American Civil War. He had this to say about Yoruba people: “They are reasonable, brave and patriotic, and are capable of a very high degree of intellectual culture.” It is praise, but must be understood in the context of a statement he makes earlier in his book about living “among the barbarous people” of that part of the world. In any case, the Ijebu in the mid-19th century were largely wealthy traders and farmers who did not want to give the British right of way to the interior of the country; only through diplomacy, subterfuge and violence were they finally overcome.

    This photograph was made in the aftermath. The white governor of Lagos — based on the plausible dates, it is probably John Hawley Glover — sits under an enormous umbrella. On one side of him is another high-ranking colonial officer. On the other side is the Ijebu king, or oba, probably the Awujale of the Ijebu kingdom, Oba Ademuyewo Fidipote.

    The oba wears a beaded crown, but the beads have been parted and his face is visible. This is unusual, for the oba is like a god and must be concealed when in public. The beads over his face, with their interplay of light and shadow, are meant to give him a divine aspect. Why is his face visible in this photograph? Some contravention of customary practice has taken place. The dozens of men seated on the ground in front of him are visibly alarmed. Many have turned their bodies away from the oba, and several are positioned toward the camera, not in order to look at the camera but in order to avoid looking at the exposed radiance of their king.

    The invention of the daguerreotype was announced in 1839. By the 1840s, photography had spread like wildfire and become a vital aspect of European colonialism. It played a role in administrative, missionary, scientific and commercial activities. As the Zimbabwean novelist Yvonne Vera put it: “The camera has often been a dire instrument. In Africa, as in most parts of the dispossessed, the camera arrives as part of the colonial paraphernalia, together with the gun and the bible. ...”

    Photography in colonialized societies was not only a dire instrument. Subject peoples often adopted photography for their own uses. There were, for instance, a number of studios in Lagos by the 1880s, where elites could go to pose for portraits. But such positive side effects aside, photography during colonial rule imaged the world in order to study, profit from and own it. The colonial gaze might describe as barbarous both the oba’s beaded crown and his regal right to conceal himself. This was one of the repeated interactions between imperial powers and the populations that they sought to control: The dominant power decided that everything had to be seen and cataloged, a task for which photography was perfectly suited. Under the giant umbrella of colonialism, nothing would be allowed to remain hidden from the imperial authorities.

    Imperialism and colonial photographic practices both flourished in the 19th century, and both extended themselves, with cosmetic adaptations, into the 20th. In 1960, during the horrific French war on Algeria, the French military assigned a young soldier, Marc Garanger, to photograph people in an internment camp in the Kabylia region of Northern Algeria. Thousands of people had been confined in the region under armed guard, and the French military commander had decreed that ID cards were mandatory. A picture of each prisoner was required. Many of the women were forced to remove their veils. These were women who did not wish to be seen, made to sit for photographs that were not for them. (Photography played a different military role in the numerous aerial reconnaissance missions by the French, which resulted in thousands of negatives mapping the region.)

    Garanger’s photographs both record an injustice and occasion it. His alternative, not an easy one, would have been to refuse the order and go to prison. His pictures show us what we ought not to see: Young and old women, their hair free flowing or plaited, one face after the other, in the hundreds. They collectively emanate refusal. The women of Kabylia look through the photographer, certainly not considering him an ally. Their gazes rise from the surface of the photograph, palpably furious.

    When we speak of “shooting” with a camera, we are acknowledging the kinship of photography and violence. The anthropological photographs made in the 19th century under the aegis of colonial powers are related to the images created by contemporary photojournalists, including those who embed with military forces. Embedding is sometimes the only way to get a direct record, no matter how limited, of what is happening in an armed conflict. On occasion such an arrangement leads to images whose directness displeases the authorities, but a more common outcome has been that proximity to an army helps bolster the narrative preferred by the army.

    Still, photographic reportage has the power to quicken the conscience and motivate political commitments. Examples abound of photographs acting as catalysts in the public’s understanding of vital issues, from the images of Bergen-Belsen in 1945 to the photograph of the Syrian toddler Alan Kurdi in 2015. And yet, perhaps even more insistently, on a day-by-day, week-by-week basis, photography implicitly serves the powers that be. To insist that contemporary photographic practice — and I mean to include a majority of the international news coverage in newspapers like this one — is generally made (and published) for the greater good is to misconstrue history, because it leaves out the question of “Good for whom?” Such pictures aren’t for their subjects any more than the photograph in Stone’s book was for the Ijebus and their king.

    Certain images underscore an unbridgeable gap and a never-to-be-toppled hierarchy. When a group of people is judged to be “foreign,” it becomes far more likely that news organizations will run, for the consumption of their audiences, explicit, disturbing photographs of members of that group: starving children or bullet-riddled bodies. Meanwhile, the injury and degradation of those with whom readers perceive a kinship — a judgment often based on racial sympathy and class loyalties — is routinely treated in more circumspect fashion. This has hardly changed since Susan Sontag made the same observation in “Regarding the Pain of Others” (2003), and it has hardly changed because the underlying political relationships between dominant and subject societies have hardly changed.

    Without confronting this inequality, this misconstrual of history, photography will continue to describe itself as one thing (a force for liberation) while obdurately remaining another (an obedient appendage of state power). It will continue to be like the organs of the state that “spread democracy” and change regimes. Even when it appears to go against the state, it will only do so selectively, quaintly, beautifully, piteously, in terms that do not question the right of the state to assert power.

    For how long will these radically unequal societal realities endure? Many affecting photographs have been made during the huge waves of international migration of the past few years. These pictures issue, as usual, from the presumed rights of photographers to depict the suffering of people “out there” for the viewing of those “back home.” But in looking at these images — images of war, of starvation, of capsized boats and exhausted caravans — we must go beyond the usual frames of pity and abjection. Every picture of suffering should elicit a question stronger than “Why is this happening?” The question should be “Why have I allowed this to happen?”

    This is what the scholar Ariella Azoulay calls the “citizenship” of photography, its ability, when practiced thoughtfully, to remind us of our mutual responsibilities. When I look at the bewildering photographs of refugee camps in Richard Mosse’s recent book, “The Castle,” I feel indicted. The imperial underpinnings of Mosse’s project are inescapable: Using military-grade thermal cameras, he makes extremely complex panoramic images (stitched together from hundreds of shots) of landscapes in the Middle East and Europe in which refugees have gathered or have been confined. His pictures echo the surveillance to which these bodies are already subjected. But the thermal imaging renders the images very dark, with the humans showing up as white shapes (almost like a negative). The picture conceals what it reveals. We see people, but they remain hidden.

    This technique makes for uncanny images in which distressed people move about like the figures you see in dreams, indistinct but full of ghostly presence. At the Moria camp in Greece, it is snowing. We see a long snaking line of people, waiting. What are they waiting for? For some material handout, probably, for food or blankets or documents. But their waiting represents the deeper waiting of all those who have been confined in the antechamber of humanity. They are waiting to be allowed to be human.

    Mosse’s images, formally striking as they are, are unquestionably part of the language of visual domination. With his political freedom of movement and his expensive technical equipment, he makes meticulous pictures of suffering that end up in exquisite books and in art galleries. He is not the first photographer to aestheticize suffering, nor will he be the last. And yet, by suppressing color, by overwhelming the viewer with detail, by evoking racial horror rather than prettily displaying it and by including in his work philosophical considerations of the scenes he shows — “The Castle” contains essays by Judith Butler, Paul K. Saint-Amour and Mosse himself and a poem by Behrouz Boochani — he does something quite different from most photojournalists. He unsettles the viewer.

    Photography’s future will be much like its past. It will largely continue to illustrate, without condemning, how the powerful dominate the less powerful. It will bring the “news” and continue to support the idea that doing so — collecting the lives of others for the consumption of “us” — is a natural right. But with a project like “The Castle,” I have a little bit of hope that an ethic of self-determination can be restored. I have hope that the refugees of Moria, Athens, Berlin and Belgrade will gain a measure of privacy. The women of Kabylia will cover their faces and return to themselves as they wish to be. The oba’s beaded crown will fall back into place, shadowing his face. Photography writes with light, but not everything wants to be seen. Among the human rights is the right to remain obscure, unseen and dark.

    https://www.nytimes.com/2019/02/06/magazine/when-the-camera-was-a-weapon-of-imperialism-and-when-it-still-is.html

    #photographie #colonialisme #post-colonialisme #impérialisme
    ping @albertocampiphoto @philippe_de_jonckheere

    Reçu via la mailing-list Migreurop avec le commentaire suivant de Emmanuel Blanchard:

    L’auteur fait notamment référence au travail récent de #Richard_Mosse (exposition et ouvrage « The Castle ») dont il fait un compte rendu à la critique et laudatif. Un point de vue qui peut lui-même être critiqué... dans un sens plus critique.
    Pour accéder à quelques images de Richard Mosse :

    https://vimeo.com/302281332


    https://wsimag.com/art/33291-richard-mosse-the-castle
    https://bit.ly/2NglY08

    #réfugiés #asile #migrations #images #image

    The Castle

    Richard Mosse has spent the past few years documenting the ongoing refugee and migration crisis, repurposing military-grade camera technology to confront how governments and societies perceive refugees. His latest book The Castle is a meticulous record of refugee camps located across mass migration routes from the Middle East and Central Asia into the European Union via Turkey. Using a thermal video camera intended for long-range border enforcement, Mosse films the camps from high elevations to draw attention to the ways in which each interrelates with, or is divorced from, adjacent citizen infrastructure. His source footage is then broken down into hundreds of individual frames, which are digitally overlapped in a grid formation to create composite heat maps.

    Truncating time and space, Mosse’s images speak to the lived experience of refugees indefinitely awaiting asylum and trapped in a Byzantine state of limbo. The book is divided into 28 sites, each presenting an annotated sequence of close-up images that fold out into a panoramic heat map. Within this format, Mosse underscores the provisional architecture of the camps and the ways in which each camp is variously marginalised, concealed, regulated, militarized, integrated, and/or dispersed. His images point to the glaring disconnect between the brisk free trade of globalized capitalism and the dehumanizing erosion of international refugee law in European nation-states. Named after Kafka’s 1926 novel, The Castle prompts questions about the ‘visibility’ of refugees and the erosion of their human rights.

    The book comes with a separate book of texts, including a poem by Behrouz Boochani, the journalist, novelist and Iranian refugee currently held by the Australian government in confinement on Manus island, an essay by Paul K. Saint-Amour, associate Professor of English at the University of Pennsylvania, an essay by philosopher Judith Butler, and a text by Richard Mosse.


    #livre

  • #images et #pouvoirs : #Berlusconi et les « #veline ». Entretien avec #Francesca_Martinez_Tagliavia

    Quels sont les effets de la #culture_visuelle sur la construction du pouvoir politique ? Loin d’une vision instrumentale qui ne verrait dans les images que des moyens neutres utilisés par les chefs et leur entourage pour asseoir leur pouvoir, Francesca Martinez Tagliavia pense leur signification politique à partir de la manière dont elles sont produites, tant par les acteur-ices que par les spectateurs·ices. En étudiant le rôle et l’histoire des veline, ces femmes qui accompagnaient Silvio Berlusconi sur les plateaux de télévision, l’autrice propose de déconstruire le pouvoir d’un chef à partir du discours de celles qui ont contribué, par leur image, à produire son charisme. C’est par une critique venue des marges du pouvoir qu’on peut, selon elle, élaborer un discours à la hauteur de nos exigences politiques.


    https://vacarme.org/article3078.html
    #velina #télévision #femmes #patriarcat #publicité #corps #image #pouvoir

    • Faire des corps avec les images : La contribution visuelle de la velina au charisme de Berlusconi

      À la fin des années 2000, l’image de la velina – soubrette hyper-érotisée de la télévision italienne – endosse dans les discours de la critique anti-berlusconienne le rôle de symbole de la marchandisation des corps féminins et de la subalternité féminine dans l’espace public, qui caractérise le ventennio berlusconien. Puisant ses outils dans l’épistémologie des Visual Studies anglo-saxons et dans la culture visuelle italienne contemporaine, la thèse vise d’abord à analyser les manières dont les images font le corps de la velina. La généalogie de la velina rassemble des images emblématiques et opposées de la féminité comme les Jeunes Italiennes fascistes, les Tiller Girls américaines et les héroïnes du cinéma softcore italien des années soixante-dix, pour se cristalliser ensuite dans cette image, au moment où elle fait irruption dans l’émission télévisuelle Striscia la notizia (Mediaset, groupe Berlusconi) en 1989. Par l’analyse d’une étude de cas spécifique – les pratiques et les micropolitiques quotidiennes de l’image de Giulia Calcaterra, velina de l’édition 2012-2013 de Striscia la notizia – on déconstruit ensuite le point crucial des argumentaires excluant les veline du savoir et de la politique. Selon la critique mainstream, la velina serait un sujet aliéné, ornement passif du Spectacle. À partir de sa propre parole au sujet de son action, elle émerge au contraire comme un sujet autoréflexif et intelligent, et comme une actrice privilégiée de l’économie esthétique et culturelle, sur la base de laquelle Silvio Berlusconi a construit son consensus politique à partir de la fin des années soixante-dix. La thèse se concentre ensuite sur le rapport entre l’image de la velina et l’image de Berlusconi, par l’analyse d’images qui connectent la velina au « chef » Berlusconi. Le « charisme » de Berlusconi est visuellement construit par Berlusconi lui-même, par les intermédiaires culturels de son parti, la presse anti-berlusconienne, le cinéma et d’autres productions visuelles, en connexion avec l’image de la velina. On retrace différents moments-clés de l’exercice d’une propagande politique fondée sur des politiques et des pratiques visuelles qui s’entrelacent à des pratiques discursives et à d’autres types de pratiques politiques, scientifiques, techniques et sociales visant à susciter dans l’électorat un « amour de la domination », à travers une « domination de l’amour ». Si l’image de la velina contribue activement au « charisme » de Berlusconi, c’est parce qu’elle attribue au chef le pouvoir érotique nécessaire pour que celui-ci inspire du désir pour sa domination.

      https://journals.openedition.org/acrh/7103
      #thèse_de_doctorat

  • Image et territoire
    http://liminaire.fr/derives/article/image-et-territoire

    LE BAL, plateforme d’exposition, d’édition, de réflexion et de pédagogie, dédiée à l’image sous toutes ses formes : photographies, cinéma, vidéo, nouveaux médias, proposait les 21 et 22 janvier 2019 une formation inter-professionnelle en partenariat avec la DRAC Île-de-France sur la thématique image et territoire. Selon « qui parle » et « d’où l’on parle », le territoire prend des sens différents. Le territoire n’est pas une donnée géographique préalable. Il est constitué et habité par les hommes. Lieu de (...)

    #Dérives / #Architecture, #Art, #Photographie, #Portrait, #Numérique, #Atelier, #Inventaire, #Ville, #Paysage, #Quotidien, #Regard, #Dérive, (...)

    #Paris
    « http://www.le-bal.fr »
    « http://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Ile-de-France »
    « http://bit.ly/bibVillon »
    « http://bit.ly/cartevillon »
    « http://studio.aurelienbambagioni.fr »
    « https://guillaumelebrun.eu »
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    « https://www.google.fr/maps/place/48%C2%B052'50.6%22N+2%C2%B019'29.2%22E/@48.8807174,2.3225801,592m/data=!3m2!1e3!4b1!4m5!3m4!1s0x0:0x0!8m2!3d48.8807139!4d2.3247688 »


  • Sébastien Marchal, L’Histoire n’est pas finie , 2013, France.

    Plus d’une soixantaine de graphistes, dessinateurs, typographes et illustrateurs, professionnels pour beaucoup ou amateurs pour quelques-uns, nous ont envoyé une ou plusieurs #affiches en solidarité avec la population de #Gaza. Une image de chacun d’entre eux est présentée sur cette page. Dans certains cas, d’autres images ont été publiées également : cliquez sur les liens pour voir les billets avec les légendes développées et tous les compléments visuels.

    Au total, entre le 25 juillet et le 29 août 2014, vingt-quatre affiches sont parues sur une page de l’Humanité. Toutes les images rassemblées sur ce blog constituent une constellation plus vaste encore.

    http://www.humaginaire.net/post/Des-affiches-pour-Gaza%3A-inventaire-provisoire

  • CNRS - Institut des sciences humaines et sociales
    http://www.cnrs.fr/inshs/recherche/images-archeo-syrie.htm

    Au cours de l’été 2018, l’Institut français du #Proche-Orient (#Ifpo, USR3135, CNRS / MEAE) a mis en ligne sur MédiHAL (archive ouverte de photographies et d’images scientifiques) plus de 6000 images archéologiques de la #Syrie issues de ses fonds documentaires. Ce sont plus de 8500 images scientifiques qui sont aujourd’hui accessibles en libre accès dans la collection de l’Ifpo.

    #archéologie

  • Une France qui se tient sage

    Aveugles et hostiles à l’intelligence d’un mouvement qui retourne contre le néo-pouvoir les #valeurs qu’on lui inculque (#disruption, #mobilité, #agilité) et qui renvoie la #police à sa #violence archaïque (#blindés, #voltigeurs et #police_montée), les médias auront été les meilleurs #chiens_de_garde du #pouvoir et de la police, mais aussi les révélateurs du mépris des #élites et des journalistes pour les gilets jaunes, ces ploucs défavorisés : Cnews invitant #Patrick_Sébastien qui connaît ces gens-là, Le Monde les traitant d’« #invisibles » (mais aux yeux de qui ?), des philosophes contrits qui auraient préféré voir surgir un autre #peuple, plus jeune et plus mixte, congédiant ce peuple-ci comme beauf et FN. Et tous ces #experts nous expliquant que la #révolte a lieu grâce au changement d’#algorithme de #Facebook accentuant le rôle des « groupes », comme si les gens n’étaient pas capables de s’assembler tout seuls, et qu’il fallait bien une intelligence supérieure pour les sortir de leur bêtise. Merci M. Zuckerberg d’illuminer nos campagnes. Or le #mouvement est d’abord un mouvement de #rond-point, de #proximité et de #rencontres, qui provoque une extraordinaire redistribution des rôles.

    Le récit raconté par les médias était répugnant. La #TV s’est encore une fois ridiculisée face à #Internet. D’un côté cette image terrifiante présentée comme sécurisante au JT de 20 h, le 15 décembre, de manifestants devant l’Opéra qu’on empêche de rejoindre les Champs sous l’œil de la police montée prête à charger. De l’autre la profusion sauvage des « vidéos de #violences_policières », qui à force deviennent un genre en soi. Au Burger King à Paris, une femme est matraquée au sol, à Biarritz, en marge de tout mouvement de foule, une autre est frappée au visage par un tir de flash-ball. D’abord on empêche de manifester, puis on parque dans une fan zone, ensuite on gaze, et la semaine suivante on interdit les casques, masques et lunettes, indices de « radicalisation ». Des #CRS caparaçonnés en Robocop visent la tête nue de gilets jaunes auxquels on retire le droit de se protéger. Résultat : 170 personnes à l’hôpital à Paris le 8 décembre. 24 plaintes de photographes et journalistes. #Intimidation totale des manifestants. Et la honte : Paris se refermant sur lui-même comme un château-fort face aux hordes de manants.

    Les médias n’agissent pas que par obéissance, mais par perplexité et bêtise, parce qu’il leur manque une case : la case politique. Habitués à commenter des stratégies électorales, ils ne comprennent pas quand émerge un #fait_politique, ils ne le voient pas. Ils répètent que le mouvement n’est pas politique (alors qu’il n’est pas partisan, ce n’est pas la même chose). À la place, on le moralise (la violence, c’est mal !), on le judiciarise. On le scinde : les bons manifestants (qui se tiennent sages) et les mauvais (qui cassent). On parle de casseurs en mélangeant les pilleurs qui en profitent et les manifestants en colère qui se demandent jusqu’où ils sont prêts à aller. Pire encore : on militarise le conflit. Les médias ont parlé de scènes de guerre (quand parfois brûlaient juste une poubelle et un sapin de Noël), fantasmé la guerre civile, épouvantail agité par un État irresponsable qui comptait bien monter les uns contre les autres (« il va y avoir des morts ! »). La police a sorti les chiens, joué aux cow-boys avec ses LBD40, des flash-balls augmentés. Un quart de Paris a été transformé en ville morte, 46 stations de métro fermées le 15 décembre. Il fallait y être pour voir les gilets jaunes transformés en âmes errantes cherchant un endroit où se retrouver. Et on s’étonne de la colère du peuple alors qu’on le traite en ennemi ?

    Le contrechamp logique est la vidéo inouïe des lycéens de Saint-Exupéry à #Mantes-la-Jolie, qui dit l’ambition de ce pouvoir de plus en plus autoritaire. Une France qui se tient sage comme une image. La #banlieue ressemblait soudain aux pires fantasmes de BFM, TF1 ou LCI : à la Syrie. Une voix sinistre se félicitait en sifflotant : « Voilà une classe qui se tient sage, faudra balancer à leurs profs, je pense ils ont jamais vu ça. » Des #images « choquantes » ont dit les médias : ça n’engage à rien. Même ce planqué de Blanquer l’a dit. Alors qu’elles sont monstrueuses, inadmissibles, inexcusables. Les journalistes ont appris à l’école à ne pas donner leur avis, à recueillir les propos, citer les réseaux sociaux et réciter les éléments de langage. Des lycéens ont été agenouillés comme attendant une balle dans la tête, et jetés au milieu des poubelles, comme des détritus. Quelle leçon le petit coq français sur son fumier va-t-il encore vouloir donner au monde en matière de droits de l’homme ?


    https://www.cahiersducinema.com/produit/edito-n751-janvier-2019-une-france-qui-se-tient-sage

    #médias #gilets_jaunes #presse #journalisme #catégorisation #bons_manifestants #mauvais_manifestants #casseurs
    ping @davduf @reka @fil

  • « Belfie », « Drelfie », « Celfie » : les tendances qui mettent KO le selfie - L’ADN
    https://www.ladn.eu/media-mutants/belfie-drelfie-celfie-les-tendances-qui-mettent-ko-le-selfie

    Vous pensez « compter dans le game » depuis que vous maîtrisez, enfin, l’art du selfie. Que nenni ! Plus de 1 000 de ces auto-portraits sont pris chaque seconde dans le monde. Et cet été, les conclusions d’une étude menée par une revue indienne, le Journal of Family Medicine and Primary Care ont dû sérieusement faire baliser les preneurs de selfie du monde entier. Car, entre octobre 2011 et novembre 2017, 259 personnes sont mortes en faisant un selfie. Un chiffre qui donne le vertige et qui a inspiré un article à Mashable. Le site a fait le parallèle entre le nombre de morts causés par les requins et ceux occasionnés par les selfies. Verdict : les requins sont vos amis, bien plus que les perches à selfies. Dans son ouvrage Culture Web, Soraya Khireddine, dresse l’inventaire des déclinaisons bien moins dangereuses que de se prendre à bout portant au bord d’une falaise. À vos portables.

    #Selfie #Images #Influenceurs

  • La “Marianne” de Mai 68, ou l’effet Disneyland – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/6887

    par André Gunther

    Ce parcours iconographique permet d’interroger les mécanismes de l’usage narratif de l’image d’information. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la photographie serait un document intangible associé au récit de l’information, et doté d’une signification univoque, qu’une analyse sémiologique permettrait de reconstituer, les variations de la lecture de la jeune fille au drapeau montrent que chaque édition construit un récit différent de l’événement et retient des signaux distincts dans l’image.

    Rien d’étonnant à ce que les magazines étrangers appliquent une grille de lecture plus distanciée au mouvement français, et privilégient l’analyse historique. De même, il est compréhensible que la vision postérieure des commémorations, dont le rôle est de resituer l’événement dans l’Histoire, adopte à son tour cette perspective. Pourtant, si le sens de la jeune fille au drapeau a fini par se figer dans la chimère historiciste de la Marianne, la diversité initiale de ses lectures témoigne de l’adaptabilité de l’image.

    Une autre option, adoptée par Paris-Match à partir de 1978, consistera à réduire la place du drapeau, en centrant l’image sur la jeune femme, et en recadrant – voire en redressant – le cliché. Grâce à une version légèrement inclinée vers la droite, et en coupant près de la moitié de sa surface, la couverture du numéro spécial de 1988 rejette la presque totalité du drapeau hors du cadre (fig. 19-20). Alors qu’ils se rallient à la lecture initiée par le magazine Life, les éditeurs de Paris-Match montrent par cette manipulation qu’ils n’ont pas perdu la mémoire de l’événement, et que faire apparaître la Marianne suppose d’effacer de l’image les signaux qui contredisent le récit.
    Paris-Match, mai 1988.
    20. Recadrage de l’original.

    Quoiqu’elles respectent l’essentiel du motif, ces variations discrètes sont la marque d’un processus d’adaptation du document photographique, qui oriente sa lecture vers le schéma narratif déterminé au préalable par la rédaction. L’ensemble des processus iconographiques, à commencer par la sélection de l’image ou le choix de son format, participent de cette élaboration, où la photographie est utilisée comme un matériau au service d’un récit.

    Ces observations invitent à corriger la méthode qui consiste à considérer l’image comme un vecteur d’information autonome, et le photographe comme l’auteur du message. Lorsque la photographie entre dans la composition du récit de l’information, l’auteur de la narration est l’éditeur, qui procède à l’ensemble des choix signifiants – le plus souvent sans en référer au photographe, y compris dans les cas d’altération de l’image. De même, force est de constater que l’unité visuelle à prendre en compte n’est pas la photographie, mais son édition, autrement dit l’ensemble des traits constitutifs de chaque publication, qui forme un produit culturel autonome.

    #Images #Icones #Mai_68 #Edition_photographie