• (3) Grenade GLI-F4 : révélations sur une arme qui mutile - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/01/25/grenade-gli-f4-revelations-sur-une-arme-qui-mutile_1705396

    Mains arrachées, plaies de plusieurs centimètres… La GLI-F4, essentiellement composée de TNT, a fait beaucoup de dégâts lors des manifestations des gilets jaunes. Un rapport de la gendarmerie auquel « Libé » a eu accès révèle que sa dangerosité a été sous-estimée par les forces de l’ordre, ce qui ne les empêche pas de l’utiliser.

    Grenade GLI-F4 : révélations sur une arme qui mutile

    C’est la première fois, en deux mois, que Gabriel Pontonnier a mis des mots sur l’instant où sa main a été en partie arrachée par une grenade tirée par les forces de l’ordre. Jeudi, cet apprenti chaudronnier de 21 ans a été auditionné par la police des polices sur les circonstances de sa grave blessure. L’unique parole pour ce jeune homme dont la vie est suspendue depuis le 24 novembre. Ce jour-là, il participait avec sa mère, son frère et sa sœur, à la première journée parisienne de mobilisation des gilets jaunes. Vers 18 heures, accompagné de son frère Florent, 30 ans, il observe la progression des policiers. Ce dernier raconte la scène  : « On s’est mis à distance pour éviter qu’ils nous prennent pour des casseurs ou des personnes mal intentionnées, juste derrière un petit camion qui vendait de la nourriture, nous étions en sécurité. Je me suis mis à filmer. » La séquence démarre, quelques instants avant l’explosion…

    La ligne des forces de sécurité, visible en arrière-plan, est distante d’environ une trentaine de mètres. Proche des deux frères, un vieux monsieur avec un bonnet rebrousse doucement chemin, un manifestant a les mains en l’air, un autre est au téléphone, tandis que deux personnes marchent tranquillement. Soudain, un homme crie plusieurs fois « attention ». Un blast lumineux survient, ainsi qu’une effroyable détonation. « Je me suis retourné, un nuage de fumée nous recouvrait, poursuit Florent Pontonnier. Mon frère a traversé ce nuage en ma direction, le bras en avant, en criant « putain ma main bordel, j’ai plus de main, j’ai plus de main ». C’est l’image qui restera à vie dans mes pensées et que je vois à chaque fois que je ferme les yeux. Une main éclatée avec les os à l’air libre, un doigt qui pendait sur le côté et plus rien sur le reste. » ­Gabriel est hospitalisé en urgence, il subit douze opérations pour tenter de sauver ce qu’il reste de sa main et retirer les nombreux éclats qui l’ont blessé aux jambes et à la tête. L’amputation totale est toujours envisagée.

    Le même jour, Antonio B., 40 ans, est aussi gravement touché au pied et Maxime W., 30 ans, perd l’audition. Le week-end suivant, deux mains sont arrachées. Celle de Frédéric Roy, 35 ans, à Bordeaux, et celle de Ayhan P., 52 ans, à Tours, qui est aussi gravement blessé à la jambe. Le 8 décembre, c’est la main d’Antoine Boudinet, 26 ans, qui est mutilée. Plusieurs autres personnes ont été grièvement blessées, criblées de plaies de plusieurs centimètres.
    « Déstabiliser »

    L’arme mise en cause dans toutes ces blessures de guerre est la grenade lacrymogène instantanée, dite GLI-F4. Son nom est trompeur car cette arme est surtout composée de tolite, un explosif mieux connu sous le nom de TNT. Elle est utilisée à la fois par la gendarmerie et la police. Cette grenade avait déjà arraché la main de Maxime Peugeot, un manifestant de 21 ans, à Notre-Dame-des-Landes. Le 22 mai 2018, il ramasse la munition, sa main est entièrement arrachée et son corps est touché par plusieurs impacts. Libération a eu accès au rapport du laboratoire scientifique de la gendarmerie réalisé sur cette blessure (et versé à l’enquête), avant le mouvement des gilets jaunes. Il conclut que la dangerosité de la grenade a été sous-estimée par les autorités françaises et le fabricant. Le ministère de l’Intérieur fait pourtant le choix d’en tirer « jusqu’à épuisement des stocks », sans préciser le nombre de grenades encore disponibles. Daté du 11 juillet 2018, ce rapport est effectué par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Les deux experts, spécialisés en explosifs, effectuent une batterie de tests sur la GLI-F4, pour vérifier qu’elle est bien responsable de la mutilation de Maxime Peugeot.

    « Selon le fabricant, notent les deux experts en explosifs, elle est destinée au rétablissement de l’ordre, par son triple effet lacrymogène, assourdissant et de souffle. Elle permet de déstabiliser les manifestants dans des situations particulièrement difficiles (violences, émeutes). » La dangerosité de la grenade « au contact » est rappelée par les gendarmes. Leur rapport précise que l’« onde de choc générée fragmente les tissus, les os et provoque des blessures très importantes dont la létalité dépend de la zone impactée ». L’IRCGN précise enfin que « l’explosion d’une grenade tenue en main est susceptible de provoquer son arrachement ». En effet, l’arme est composée d’une capsule de gaz lacrymogène, mais surtout de 26 grammes de TNT et de 4 grammes d’hexocire, un autre explosif utilisé pour l’amorçage.

    Pour réaliser son expertise, l’IRCGN déclenche successivement dix grenades et note à chaque fois les effets produits. Test après test, le laboratoire consigne que la puissance de l’arme est bien plus importante que ce qu’annoncent les données théoriques. « La grenade est normalement conçue pour ne pas générer d’éclats, indique-t-il. Cependant, des projections d’éclats transfixiants et de débris divers partiellement calcinés ont été constatées lors de tous les essais. » Ce sont justement ces « éclats transfixiants », autrement dit qui traversent les chairs, qui ont gravement blessé de nombreux manifestants sur tout le corps ces dernières semaines. Le 24 novembre, Florent Pontonnier, le frère de Gabriel dont la main est mutilée, est également touché par ces éclats transfixiants et a dû lui aussi subir une opération. De même pour leur cousin, Marvin, touché par la même grenade et qui doit être opéré prochainement.

    Alexandre S., 27 ans, a été blessé aux cuisses le 1er décembre, place de l’Etoile, à Paris. Vers 15 h 30, il décrit une situation qui « stagnait » avec « les forces de l’ordre d’un côté, les gilets jaunes de l’autre », quand une « grenade assourdissante » est envoyée à ses pieds, « à environ un mètre cinquante ». « La détonation et l’impact des morceaux de la grenade m’ont presque fait tomber au sol. J’ai tout de suite regardé mes jambes, un morceau de la grenade était planté dans ma cuisse droite », poursuit Alexandre S. Aidé par d’autres manifestants, il est évacué par les secours. Hospitalisé pendant deux jours, il est opéré en urgence pour nettoyer et refermer les plaies. « Au réveil, c’était très choquant de découvrir ma jambe si mutilée », raconte-t-il. Des photos prises à l’hôpital permettent de constater que de larges cicatrices lardent ses cuisses. Des semaines d’arrêt de travail et de marche avec l’aide de béquilles ont suivi pour lui. Des photos de blessures équivalentes, provoquées par ces éclats, ont accompagné plusieurs week-ends de mobilisation des gilets jaunes.

    Au-delà de la dangerosité de l’arme elle-même, le cadre légal et les instructions relatives à son utilisation ne sont pas rendues publiques par les autorités. Comme pour de nombreux sujets ­concernant l’usage de la force, le ministère de l’Intérieur se cantonne le plus souvent à des réponses approximatives, voire fait preuve d’une totale opacité. C’est une instruction datée du 27 juillet 2017, consacrée aux armes dites de « force intermédiaires », et commune à la police et la gendarmerie, qui prévoit notamment le cadre légal de tir des GLI-F4. Libération a consulté un compte rendu de ce document réalisé par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) intitulé « réglementation, utilisation et manipulation des grenades GLI-F4 », daté du 19 juin 2018. Pour faire simple, en dehors de l’usage en situation de légitime défense, cette grenade peut être utilisée en maintien de l’ordre en présence d’un superviseur. Comme pour les autres armes, son utilisation doit être « proportionnée » et « n’est possible que si les circonstances la rendent absolument nécessaire ». Si l’ordre de tir a été donné par l’autorité civile, c’est-à-dire le préfet ou son représentant, les policiers et gendarmes doivent avant tout procéder à deux sommations. Sur le terrain, le commandement peut prendre l’initiative de tir sans sommation, si « des violences ou voies de fait sont exercées contre eux ou s’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent ».
    « Responsabilité »

    Le même compte rendu de l’IGGN, synthétise aussi une instruction datée du 19 janvier 2018, là encore non publique. Ce document détaille les modes de lancer de cette grenade explosive. Elle peut être utilisée à la main, « en faisant rouler la grenade au sol afin d’éviter des explosions à hauteur de visage », mais aussi « par balancé du corps [en courbe], par-dessus un obstacle », ou encore par « détente du bras fléchi [en direct] plus précis pour atteindre une fenêtre ou un passage étroit ». Autrement dit, tous les lancers sont possibles. L’arme peut aussi être tirée en courbe, avec un lanceur de grenade.

    Dès 2014 et la mort de Rémi Fraisse à Sivens (Tarn), la GLI-F4 était sur la sellette car composée – en quantité moindre – du même explosif que la grenade qui a tué le jeune homme (de type OF-F1). Mais à l’époque, l’IGGN note dans le cadre de l’instruction que « la cartouche explosive et lacrymogène [de la GLI-F4, ndlr] ne produit aucun éclat dangereux ». « A la suite de la mort de Rémi Fraisse, la décision a seulement été d’interdire une seule de ces deux grenades. Il y a donc une vraie responsabilité politique à ce propos », souligne l’avocat de la famille de Rémi Fraisse, Arié Alimi, qui défend aussi des manifestants blessés récemment.

    Qu’en est-il désormais  ? Pourquoi les récents résultats d’expertise de l’IRCGN n’ont-ils pas conduit à une remise en cause de l’usage de l’arme en vue du mouvement des gilets jaunes  ? Contactée, la procureure de la République de Saint-Nazaire, qui a reçu ce rapport dans le cadre de l’enquête sur la blessure de Maxime Peugeot en mai dernier, répond qu’il ne lui appartient pas « de se positionner sur l’aspect dangereux de l’arme ». Les directions générales de la police et de la gendarmerie n’ont pas répondu à nos questions à ce propos. De son côté, le constructeur, l’entreprise Alsetex, déclare simplement que « la grenade en question n’est plus fabriquée depuis cinq ans ».

    Alors pourquoi les forces de l’ordre continuent-elles à utiliser cette arme qui n’est plus commandée  ? Et quel est l’état des stocks  ? Selon nos informations, la grenade qui a mutilé Maxime Peugeot a été fabriquée en 2004. Même silence des autorités sur cette question. « Il semble évident que la décision qui a été prise, d’arrêt de commande de cette grenade, aurait dû s’accompagner immédiatement d’une suspension de son utilisation. On est inquiets sur les stocks », réagit son avocat, Hervé Gerbi. Une position partagée par Aïnoha Pascual, avocate de la famille Pontonnier  : « Le ministère de l’Intérieur est dans une logique économique alors que des vies sont en jeu. »

    #Police #Armement

  • GLI-F4, LBD 40 : derrière les sigles, une réalité sanglante - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/01/17/gli-f4-lbd-40-derriere-les-sigles-une-realite-sanglante_1703699

    La GLI-F4, grenade au souffle puissant

    Petite bombe dotée de 25 grammes de TNT (tolite), la grenade GLI-F4 produit, en plus d’un effet lacrymogène, une forte explosion (165 décibels à 5 mètres) provoquant un effet de souffle particulièrement effrayant pour les manifestants. Depuis l’interdiction de la grenade OF-F1 suite au décès de Rémi Fraisse à Sivens en 2014, c’est la grenade la plus puissante de l’arsenal des forces de l’ordre. « Même pour […] les plus agressifs, il est difficile de se prémunir », notait un rapport commun de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) et de la police nationale (IGPN), publié le 13 novembre 2014. C’est aussi, et de loin, la plus dangereuse. Ce même rapport reconnaissait ainsi que ces « dispositifs à effet de souffle […] sont susceptibles de mutiler ou de blesser mortellement un individu ». Et « quel que soit le moyen utilisé, comme il s’agit d’un dispositif pyrotechnique, une atteinte à la tête ou sur le massif facial ne peut jamais être totalement exclue ». Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, elle est suspectée d’avoir conduit à quatre mains arrachées, un œil endommagé (perte de la vue) et un pied blessé. Cette arme particulièrement mutilante - et que la France est la seule à utiliser en Europe en opérations de maintien de l’ordre - devrait néanmoins appartenir au passé. Les commandes ont cessé, le ministère ayant choisi de la remplacer par la GM2L. Cette dernière produit un effet lacrymogène et assourdissant, mais pas déflagrant comme la GLI-F4, selon le ministère de l’Intérieur. Reste que les stocks actuels seront bien utilisés jusqu’à épuisement.
    Le LBD 40, fusil précis et disproportionné

    En forme de fusil terminé par un gros canon, le LBD 40 (lanceur de balles de défense de 40 millimètres de diamètre) fait florès dans les rangs policiers. Fin décembre, le ministère de l’Intérieur a passé commande de 1 280 nouveaux LBD sur quatre ans. Apparus en maintien de l’ordre en France au début des années 2000, et notamment après les émeutes de 2005, les premiers LBD étaient de type Flash-Ball Super-Pro. De fabrication française, ils ont été progressivement remplacés depuis 2009 par le LBD 40, de fabrication helvétique, plus puissant et plus précis. Une caractéristique qui rend d’autant plus inexplicable le nombre important de blessés graves liés à cette arme - 71 depuis le début du mouvement des gilets jaunes, selon le recensement de Libération. Car sur le papier, l’usage du LBD est très encadré. Le tireur, explique une instruction du ministère de l’Intérieur de septembre 2014, doit viser « de façon privilégiée le torse ainsi que les membres supérieurs ou inférieurs », mais en aucun cas la tête. Chaque tir doit également faire l’objet d’un rapport détaillé. Des recommandations sans grand effet sur le nombre de bavures constatées sur le terrain. Et pour cause : « Dans le cadre d’un rassemblement sur la voie publique, le lanceur de balles de défense ne permet ni d’apprécier la distance de tir ni de prévenir les dommages collatéraux […] Au cours d’une manifestation où, par définition, les personnes visées sont généralement groupées et mobiles, le point visé ne sera pas nécessairement le point touché et la personne visée pourra ne pas être celle atteinte », expliquait le Défenseur des droits dans un rapport de décembre 2017.

    Bref, cette arme détient « un degré de dangerosité disproportionné au regard des objectifs du maintien de l’ordre ». Sensible à ce rapport, le préfet de police de Paris avait fini par renoncer au LBD en maintien de l’ordre… avant de faire machine arrière lors du mouvement des gilets jaunes, continuant ainsi à faire de la France un des rares pays en Europe (avec la Grèce, l’Espagne et la Pologne) à l’utiliser. « Le Royaume-Uni avec ses hooligans ou l’Allemagne avec ses néonazis ont aussi des vraies problématiques de maintien de l’ordre. Et pourtant, ils réussissent très bien à s’en passer », relève David Dufresne. Pour ce journaliste spécialisé, les dérives dans l’usage du LBD en France sont aussi et surtout le fait de policiers non formés au maintien de l’ordre, comme les membres des brigades anticriminalité. Un phénomène qui rejaillit avec les gilets jaunes, et qui a au moins le mérite de mettre en lumière ce « qu’il se passe depuis quinze ans dans les banlieues, sans que personne n’en parle », selon Dufresne.

    #maintien_de_l'ordre

  • The Belt and Road Initiative Is a Corruption Bonanza – Foreign Policy
    https://foreignpolicy.com/2019/01/15/the-belt-and-road-initiative-is-a-corruption-bonanza


    Malaysian Prime Minister Najib Razak (left) shakes hands with Chinese President Xi Jinping during the welcome ceremony for the Belt and Road Forum in Beijing on May 15, 2017.
    Kenzaburo Fukuhara-Pool/Getty Images

    The Belt and Road Initiative Is a Corruption Bonanza
    Despots and crooks are using China’s infrastructure project to stay in power—with Beijing’s help.

    When former Malaysian Prime Minister Najib Razak was ousted from office in May 2018, it’s possible that no one was more dismayed than officials in Beijing.

    … alors que l’achat de F-35 états-uniens, de Rafales français ou de sous-marins allemands se fait en toute transparence…

  • Utilisés par la police françaises, les #flash-balls suisses dans le viseur

    La majorité des policiers français sont équipés de #LBD_40, fabriqués par l’entreprise #Brügger_&_Thomet, basée à Thoune. Mais l’utilisation de ces #lanceurs_de_balle, qui ont fait des dizaines de blessés, est très controversée.
    Dans la nuit du 5 au 6 janvier dernier, la police intervient au domicile d’un homme en pleine crise de démence dans son appartement d’Auxerre, en France. Afin de l’immobiliser, un agent lui tire dessus avec un LBD 40 de fabrication suisse. Ce lanceur de balles en caoutchouc est plus communément appelé flash-ball. Quelques heures plus tard, le trentenaire décède. L’autopsie a relevé « des contusions pulmonaires et cardiaques liées à l’onde de choc du projectile ».

    Discrète entreprise suisse alémanique

    La France a commencé à utiliser des flash-balls au milieu des années 90, afin d’aider les forces de l’ordre à réagir en cas d’échauffourées. Elle équipe d’abord ses policiers du modèle français, fabriqué par #Verney-Carron. Mais suite à plusieurs accidents, le ministère de l’Intérieur change son fusil d’épaule et opte pour des lanceurs suisses, réputés plus précis. C’est la très discrète entreprise suisse alémanique Brügger & Thomet, créée en 1991 à Thoune, qui remporte le marché en 2007 avec ses LBD puissants, au canon de 40 millimètres.

    Pour la société de Thoune, l’affaire est intéressante, car elle porte sur des milliers de flash-balls, vendus environ 1800 francs pièce. Son chiffre d’affaires a doublé depuis les deux dernières années, expliquait en février au Schweiz am Sonntag son fondateur, #Karl_Brügger. Cette entreprise familiale, qui indique sur son site internet occuper moins de 50 collaborateurs, a su se faire un nom.

    Matériel militaire

    En décembre dernier, à la Bourse internationale aux armes de Lausanne, elle disposait d’un stand impeccable, où pistolets et carabines rutilants étaient présentés. Les flash-balls #GL_06, surnommés LBD 40 par les policiers français, ne s’y trouvaient pas. Sur place, l’employé nous a précisé qu’il s’agit de #matériel_militaire, impossible à exposer dans une foire publique. Car si le flash-ball envoie des balles en caoutchouc, il n’a rien d’un jouet. Ce petit fusil, d’un noir mat, pèse 2,1 kilos et mesure 60 cm. Selon l’entreprise, il s’agit du flash-ball le plus « léger, le plus ergonomique et le plus rapide à tirer ».

    Le plus rapide, mais pas le moins dangereux. Depuis 2004, les flash-balls ont fait au moins deux morts et 39 blessés graves en France, dont 21 éborgnés, selon un rapport de l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) publié en mai 2016. Parmi les victimes, on compte un tiers de mineurs, dont deux enfants de neuf ans. L’arme, considérée comme « non-létale », est classée dans la catégorie A, à usage militaire. Le LBD 40 comprend un canon rayé ainsi qu’un viseur électronique de la marque #EOTech, utilisé par l’armée américaine, qui a une portée de tir de 50 mètres. Pour ces raisons, l’ACAT considère que sa #dangerosité est « disproportionnée » et préconise son interdiction.

    Victime indemnisée

    #Pierre_Douillard en sait quelque chose : le 27 novembre 2007, il a perdu son œil droit sous les balles d’un LBD 40. L’adolescent français, alors âgé de 16 ans, manifestait devant la préfecture de Nantes avec d’autres lycéens, quand un agent lui tire au visage avec son flash-ball. Le choc provoque plusieurs fractures crâniennes et abîme son œil droit, dont il perd définitivement la vue. Depuis, le jeune homme milite contre les flash-balls. « C’est une arme qui se situe à la frontière entre le maintien de l’ordre et la guerre : on retrouve ce type de munitions tirées à Jérusalem Est, à Baltimore ou en Seine-Saint-Denis », explique-t-il. La justice vient de lui donner raison : l’Etat français a été condamné en novembre dernier par le tribunal et devra indemniser Pierre Douillard.

    Dans l’hexagone, les policiers ont l’interdiction formelle de viser avec leur flash-ball la tête d’un manifestant. Mais face à une foule agitée, il est souvent difficile pour les forces de l’ordre de respecter ces consignes… Qu’en pense Brügger & Thomet ? A Thoune, le directeur de l’entreprise, Karl Brügger, a refusé notre demande d’interview en invoquant l’accord de confidentialité signé avec ses clients. Il regrette toutefois qu’en France, les manifestants soient souvent présentés comme « gentils, alors qu’ils jettent parfois des pierres ou des cocktails Molotov aux policiers », qui peuvent également causer des blessures. « Si les manifestants se comportaient de manière pacifique, l’utilisation du LBD 40 ne serait pas nécessaire… », ajoute-t-il par e-mail.
    La police de Lausanne l’utilise

    La multiplication des accidents causés par le LBD 40 en France n’empêche pas l’entreprise de remporter des marchés, comme en Catalogne, où elle complète désormais l’attirail des forces de l’ordre. Plus près de chez nous, la police de Lausanne en possède depuis 2012. L’arme remplissait le cahier des charges et présentait l’avantage de venir du marché local.

    « Seuls les opérateurs du Groupe d’Intervention les utilisent dans des situations bien particulières avec comme principe de repousser le plus possible, si la situation le permet, le recours aux armes létales », précise son porte-parole Sébastien Jost. Celui-ci a eu connaissance des incidents causés par le flash-ball en France. Mais cela ne l’inquiète pas, car selon lui, l’utilisation faite par les agents lausannois n’est pas la même. Avant de conclure : « Toute arme est dangereuse ».

    https://www.letemps.ch/suisse/utilises-police-francaises-flashballs-suisses-viseur
    #armes #armement #flashball #France #Suisse #police #violences_policières

    ping @reka @fil @davduf

    • Mettan dit stop à la vente de l’arme qui crève l’oeil

      Un élu genevois a déposé, lundi, un projet de résolution pour que la Suisse arrête d’approvisionner la France en armes LBD.

      Le député au Grand Conseil genevois #Guy_Mettan veut interdire l’exportation en France du lanceur de balles de défense (LBD), de fabrication suisse. L’élu a déposé, lundi, un projet de résolution allant dans ce sens auprès du Parlement cantonal.

      Le texte invite le Conseil fédéral « à mettre tout en oeuvre pour interdire l’exportation du LBD en France ». Guy Mettan demande au gouvernement suisse de s’appuyer sur l’Ordonnance sur le matériel de guerre, qui prohibe l’exportation d’armes s’il y a de forts risques que ce matériel soit utilisé contre la population civile.

      Pour le député qui siège comme indépendant, le LBD, conçu par l’entreprise bernoise Brügger & Thomet, est utilisé de façon abusive par les forces de l’ordre françaises lors des manifestations des gilets jaunes. A ce jour, poursuit M.Mettan, des centaines de blessures irréversibles à la tête et aux yeux ont été causées par ce lanceur.

      La situation est aggravée par l’emploi en France de munitions plus dangereuses et non conformes au mode d’emploi du fabricant suisse, relève encore M. #Mettan. Le député est effrayé de l’usage qui est fait du LBD par la police de l’Hexagone, transformant ce moyen défensif lourd « en une arme d’attaque terrifiante ».

      https://www.tdg.ch/monde/mettan-dit-stop-vente-arme-creve-loeil/story/25909412

  • Maintien de l’ordre et violences policières : ce que l’histoire nous apprend
    http://theconversation.com/maintien-de-lordre-et-violences-policieres-ce-que-lhistoire-nous-ap

    Les manifestations des gilets jaunes de ces dernières semaines ont soulevé à nouveau la question des violences policières et d’un usage accru de la violence par les forces de l’ordre, une question déjà posée en 2016 à l’occasion du mouvement contre la « loi travail ». On voudrait apporter un éclairage historique sur ce phénomène supposé de « retour » de la violence. Il ne s’agit pas de relativiser les agissements policiers, mais d’inscrire les événements dans l’évolution du maintien de l’ordre en France.
    Calmer le « citoyen momentanément en colère »

    Le maintien de l’ordre repose en France depuis longtemps sur des unités spécialisées : les gendarmes mobiles, apparus en 1921, complétés par les CRS, à partir de 1944, avec le recours à certaines périodes à des unités non permanentes comme les compagnies d’intervention de la Préfecture de Police à Paris dans les années 1950-1960.

    A l’origine de ces forces se trouve la préoccupation de ne plus recourir à l’armée, de ne plus traiter le manifestant comme un « ennemi » mais un « citoyen momentanément en colère ».

    La montée de ces forces est aussi liée au développement de la manifestation canonique dans les formes légitimes d’expression politique depuis la fin du XIXème siècle. Les moyens mortels (armes à feu) sont évacués, remplacés après-guerre par des instruments en principe non létaux dont la matraque est l’emblème, puis les gaz à partir de 1947 et enfin les grenades assourdissantes.
    Les grévistes forcent le barrage de police le 20 mars 1906. Wikimedia
    Un matériel plus sophistiqué

    Depuis Mai 68 (qui avait pris la police au dépourvu), la sophistication du matériel s’est accentuée avec le développement des protections individuelles et des véhicules, le perfectionnement de l’armement. Le maintien de l’ordre s’est aussi technicisé, puisqu’après de longues décennies d’apprentissage « sur le tas » au sein des unités, il fait l’objet d’un enseignement spécifique, comme au centre de Saint-Astier, créé par la gendarmerie au lendemain de Mai 68 puis devenu permanent, où les unités s’entraînent régulièrement dans le décor d’une ville fictive. Les agents s’aguerrissent aux manoeuvres et aussi à la maîtrise de soi nécessaire au métier. Un répertoire s’est alors fixé, fondé sur son caractère défensif, la planification, le contrôle à distance des manifestants, le retardement de l’usage de la force, et le dialogue, voire la cogestion avec les organisateurs des manifestations pour faciliter leur encadrement policier. Depuis quarante ans, les effectifs de ces forces sont restés stables, autour de 30 000 hommes (17 000 gendarmes mobiles, 13 000 CRS). Elles peuvent recevoir le renfort d’autres forces de police, dont le maintien de l’ordre n’est cependant pas le « métier ». Ces interventions ont été à l’origine de violences policières (comme la mort de Malik Oussekine à Paris le 6 décembre 1986).
    CRS et manifestants pendant la lutte contre l’extension du camp militaire, Larzac, France, années 1970. Community of the Ark of Lanza del Vasto/Wikimedia, CC BY-ND
    Quel critère pour définir la violence policière ?

    La question du niveau de violence policière et de son évolution est éminemment complexe. Quel critère retenir en effet ?

    Le seul nombre de morts, souvent retenu, montrerait cependant que le maintien de l’ordre devient plus meurtrier en France à partir de 1879, en particulier pendant la période de l’après-guerre, marquée par la guerre froide et la guerre d’Algérie.

    En témoignent les épisodes sanglants du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962, qui ont fait respectivement au moins cent morts et 8 morts à Paris.

    Cette seule courbe contredit l’existence d’un processus séculaire graduel de « réduction de la violence » et de pacification du maintien de l’ordre. En dehors de rares grands événements très meurtriers, il est difficile pour certains spécialistes de juger du niveau de violence policière le critère du nombre de morts dissimule d’autres formes de violence (charges, interpellations et intensité de la répression) et le « niveau de violence » renverrait avant tout aux perceptions de la manifestation.

    Si on s’en tient à ce seul critère mesurable, depuis un siècle, des phases d’apaisement relatif alternent avec des cycles de violence : celui qui oppose les organisations communistes à la police et culmine avec les manifestations contre le général Ridgway en mai 1952, puis la police aux Algériens en 1960-1962. Ces épisodes montrent que la violence policière fait toujours partie du répertoire d’action de l’État et a pu être un recours dans certaines circonstances.
    Contact plus fréquent

    La question du « retour » des violences policières doit être lue à la lumière des transformations du maintien de l’ordre depuis les années 2000. Celui-ci a été modifié par la lutte contre les « violences urbaines », autrement dit les émeutes des quartiers populaires (2005 et 2007). Les unités sont devenues plus mobiles et plus offensives, tant grâce à un armement plus agressif qu’en projetant des forces destinées à interpeller les émeutiers en vue d’une répression judiciaire.

    Il s’ensuit une transformation notable des formes de maintien de l’ordre, où le contact est plus fréquent, avec toutes les occasions de violence que peuvent provoquer de telles situations. Aux dispositifs adoptés lors des manifestations parisiennes des gilets jaunes, on peut appliquer des constats dressés à l’occasion du mouvement contre la loi travail en 2016 .
    Manif du 11 novembre 2018 contre l’invitation de Donald Trump pour les commémorations du 11 novembre 1918 par M. Macron. Jeanne Menjoulet/Flickr, CC BY-SA

    On note ainsi une dimension offensive marquée, avec des tirs de lanceur de balle de défense (LBD) (communément appelé Flashball), le déploiement massif d’unités dédiées à l’interpellation de manifestants par un pouvoir politique désireux d’afficher le soir même « la restauration de l’ordre », en utilisant des agents venus des BAC et de la BRI, et non des professionnels du maintien de l’ordre.

    Tout cela tend à brouiller les frontières entre encadrement des manifestations et police des « violences urbaines ». De telles interventions, perçues comme un usage indiscriminé de la force, ne manquent pas de générer des phénomènes de solidarisation des manifestants et de nouvelles violences.
    Des pratiques françaises pointées du doigt

    A cet égard, les spécialistes pointent des pratiques françaises à rebours des stratégies de « désescalade » menées dans d’autres pays européens, qui passent par le dialogue continu avec les organisateurs et les manifestants : depuis la présence d’officiers de liaison médiateurs, comme les Peace Units aux Pays-Bas, les « officiers de dialogue » en Suède, jusqu’à des panneaux lumineux donnant les instructions de la police à ceux qui défilent.
    Intervention de ‘Peace Units’ néerlandais lors d’une manifestation sportive.

    La sophistication de l’arsenal n’est pas non plus synonyme de pacification : le LBD et les grenades de désencerclement sont des armes susceptibles d’entraîner de graves blessures. Les forces de l’ordre conservent aussi des instruments archaïques, comme les grenades offensives (responsables de la mort de Rémi Fraisse à Sivens en 2014).

    Si l’on peut évoquer un apaisement tendanciel ou relatif de la violence du maintien de l’ordre depuis 1968, la situation reste ouverte : l’usage de la violence dépend in fine du degré de légitimité des protestataires aux yeux de l’autorité politique et des forces de l’ordre.

    #maintien_de_l'ordre

  • US makes an offer to Turkey for the sale of Patriot #missiles

    The United States has formally made an offer to Turkey for the sale of multibillion dollar Patriot air defense systems, the Anadolu Agency has reported, in a bid to increase its pressure on the latter’s purchase of Russian-made S-400 systems.

    http://www.hurriyetdailynews.com/us-makes-an-offer-to-turkey-for-the-sale-of-patriot-missiles-1402

    #armes #commerce_d'armes #USA #Etats-Unis #Turquie #armement
    ping @reka

  • Vice: A portrait of an American corporate-military gangster - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2018/12/29/vice-d29.html

    Vice: A portrait of an American corporate-military gangster
    By David Walsh and Joanne Laurier
    29 December 2018

    Written and directed by Adam McKay

    In May 2006, referring to #Dick_Cheney, the WSWS observed that if ever there were “an individual who personifies contempt for democratic rights, it is the American vice president.” Universally recognized as the most powerful holder of that office in US history, Cheney “has been the official most identified with the Bush administration’s policies of military aggression, domestic spying, government secrecy, and torture, and its wholesale assault on the US Constitution.”

    The WSWS article went to explain that the Bush-Cheney cabal had systematically erected “the framework for a police state in America over the past five years, while repudiating international law and asserting the right to wage unprovoked wars and kidnap, torture and murder anyone—including US citizens—whom it designates as an ‘enemy combatant’.”

    #armement #complexe_militaro_industriel

  • « Face aux “#gilets_jaunes”, l’action répressive est d’une ampleur considérable », #Fabien_Jobard, docteur es police, propos recueillis par Marc-Olivier Bherer
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/20/face-aux-gilets-jaunes-l-action-repressive-est-d-une-ampleur-considerable_54


    Un « gilet jaune » blessé secouru par d’autres manifestants, le 15 décembre, à Nantes. JEREMIE LUSSEAU / HANS LUCAS POUR "LE MONDE"

    Le sociologue Fabien Jobard note que le bilan, en termes de blessés, de ce mouvement social est sans précédent depuis Mai 68.
    Propos recueillis par Marc-Olivier Bherer

    Fabien Jobard est directeur de recherches au CNRS, au sein du Centre de recherches sociologiques sur le #droit et les institutions pénales (Cesdip). Il est également chercheur au Centre Marc-Bloch à Berlin. Il a coécrit, avec Jérémie Gauthier, #Police : questions sensibles (PUF, 108 pages, 9,50 euros), et, avec Jacques de Maillard, #Sociologie de la police. Politiques, organisations, réformes (Armand Colin, 2015).

    Les forces de l’ordre ont réalisé un nombre record d’interpellations préventives le 8 décembre, en amont des mobilisations des « gilets jaunes ». Près de 1 500 personnes ont été arrêtées en France. Que vous inspire ce chiffre ?

    A strictement parler, ces interpellations ne sont pas préventives : elles répriment une incrimination créée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui consiste à se regrouper en vue de se préparer à commettre, par exemple, des dégradations. « En vue de la préparation » permet d’interpeller un très grand nombre de personnes dans un très large périmètre et, in fine, de les empêcher de manifester. Ce n’est pas la Préfecture de police, ce ne sont pas les policiers qui empêchent de manifester, mais bel et bien notre droit ordinaire, et c’est le signe d’une évolution marquante.

    Le droit n’exige plus des éléments matériels incontestables, comme une arme par destination [un objet qui, sans être une arme, peut être employé comme tel], pour empêcher des gens de prendre part à une manifestation, mais une simple intention déduite d’éléments incertains, mais suffisants pour placer en garde à vue durant le temps de la manifestation. Beaucoup de responsables aujourd’hui souhaiteraient réserver aux manifestants le même traitement qu’aux supporteurs de football : identifier ceux qui sont potentiellement violents dans un fichier et les assigner à résidence le jour de la manifestation.

    Mais on ne peut pas, car manifester est un #droit_fondamental (à la différence d’assister à un match de foot). Alors, l’incrimination qui permet d’interpeller sur un motif très large tout petit groupe proche du lieu de la #manifestation est un mécanisme de substitution, à coûts très élevés. Il est très coûteux car il est très consommateur de forces sur place et multiplie les occasions de face-à-face en amont de la manifestation. Près de 1 500 gardes à vue en une journée, c’est un record, bien au-delà de ce que l’on a vu à l’occasion de sommets internationaux tels que, dernièrement, le G20 de Hambourg, pourtant marqué par des destructions et, plus rarement, des pillages. Articulée à cette #justice très particulière, là aussi propre à la France, qu’est la comparution immédiate, l’action répressive est d’une ampleur considérable.

    Est-ce que le dispositif du 8 décembre, avec beaucoup de policiers mobiles, plus offensifs, s’il venait à faire référence, pourrait menacer la liberté de manifester ?

    Le déploiement de groupes très mobile de policiers est principalement dû à la nature du mouvement. Le mouvement des « gilets jaunes » n’est pas un mouvement encadré et il se revendique comme tel – c’est du reste sa force. Une manifestation consiste donc plus en l’agrégation de petits groupes d’affinité, « montés » ensemble à Paris, Bordeaux, Toulouse ou ailleurs, pour rejoindre un lieu de défilé incertain, indécis, mouvant. Quelques-uns de ces groupes voient l’acte protestataire dans le fait de manifester en un lieu symbolique fort, parfois interdit, comme, à Paris, les abords de l’Elysée ou les Champs-Elysées.

    Si les pouvoirs publics décident d’empêcher toute présence sur ces lieux, ils sont contraints de déployer autant de forces mobiles qu’il y a de groupes protestataires, avec énormément de forces statiques immobilisées par ailleurs aux points d’entrée des zones interdites. Dans la journée, aux petits groupes protestataires très vite radicalisés par le cours même de l’action (l’accueil sur les lieux par les gaz lacrymogènes, par exemple) viennent se greffer des groupes qui, eux, font de la casse ou de l’affrontement avec les policiers des modes d’expression politique, puis des groupes opportunistes de pilleurs. Dans cette configuration, le maintien de l’ordre se délite en une somme confuse de courses-poursuites visant l’interpellation en flagrant délit [ben voyons, une sociologie sans terrain, sans même scruter quelques images !, on lira pas une fois le terme offensif à propos des actes de la police "étudiée", ndc] .

    Quel bilan tirez-vous de l’action de la police ?

    En #maintien_de_l’ordre, c’est le donneur d’ordres qui est en première ligne, c’est-à-dire le politique. C’est, j’insiste, la spécificité de ce métier, alors que les autres métiers policiers (sécurité publique et même police judiciaire) donnent une bien plus large marge de manœuvre aux policiers et à leur encadrement. Du reste, le #gouvernement ne s’est pas privé de faire savoir qu’il était aux commandes, à grand renfort de présence télévisuelle en salle de commandement. Une telle immixtion du politique dans la conduite des forces policières est, il faut le noter, une particularité française.

    Dans le cas d’espèce, les interventions policières ont entraîné en maintes occasions des dommages considérables : mains arrachées par les grenades, défigurations ou énucléations par des tirs de balles de défense, décès à Marseille : le bilan dépasse tout ce que l’on a pu connaître en métropole depuis Mai 68, lorsque le niveau de violence et l’armement des manifestants étaient autrement plus élevés, et le niveau de protection des policiers, au regard de ce qu’il est aujourd’hui, tout simplement ridicule.

    Encore une fois, on est en maintien de l’ordre et ce sont moins les policiers qui sont en cause ici que l’#armement dont ils disposent et les ordres qu’on leur donne. On ne trouve pas en Europe, en tout cas ni en Allemagne ni en Grande-Bretagne, d’équipements tels que les #grenades explosives et les lanceurs de balles de défense [#LBD40], qui sont des armes qui mutilent ou provoquent des #blessures_irréversibles. Engager ces armes face à des protestataires inexpérimentés, qui, pour beaucoup (on l’a vu lors des audiences de comparution immédiate), se trouvaient pour la première fois à Paris, amène une dynamique de radicalisation qui entraîne les deux camps dans une escalade très dangereuse : les uns sont convaincus qu’ils répondent à une violence excessive, donc illégitime, et les policiers, se voyant agressés, usent de tous les moyens à leur disposition.

    Seule l’arme à feu est restée inemployée, du fait de l’expérience des policiers français en matière de maintien de l’ordre. Lors du sommet de Göteborg en 2001, les policiers dépassés avaient fait usage de l’arme à feu ; et au sommet de Gênes, la même année, les policiers, chauffés à blanc, avaient pour les uns tué, pour les autres torturé.

    Que signifie à vos yeux la présence de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) lors des manifestations des « gilets jaunes » ?

    La présence de la BRI ne doit pas être surinterprétée. Elle est liée au fait qu’absolument toutes les forces disponibles ont, à Paris, été mobilisées. Cela va des sections sportives aux policiers de la brigade d’assistance aux sans-abri, en passant par les brigades équestres ou motocyclistes. C’est la conséquence de la recherche à tout prix de l’interpellation et, de ce point de vue, le politique a fait le choix de prendre des risques élevés de dérapage, d’autant plus élevés que le #Flash-Ball relève de l’équipement individuel de la plupart de ces forces d’appoint. Le tir de balles de défense contre les personnes a ainsi été au centre du dispositif, et c’est l’un des faits majeurs de ces week-ends successifs.

    Il signale, je pense, une tolérance sociale établie à l’usage de la force par la police, quand bien même un tribunal administratif estimait en 2015 que ces armes « comportent des risques exceptionnels ». En 1986, François Rigal, étudiant, perdit un œil à la suite d’un tir de grenade lacrymogène et cet événement entraîna une émotion très forte et de longues discussions, y compris parlementaires, autour des tirs tendus.

    Depuis la fin des années 1990, les tirs de balles de caoutchouc, dont le diamètre est inférieur à ce qu’une orbite oculaire peut bloquer, ont entraîné l’#énucléation d’une trentaine de personnes [à vérifier, ndc] , mais rien ne semble aujourd’hui s’opposer à l’usage banalisé de cette arme. La doctrine dite de maintien de l’ordre cède ici du terrain face à une notion en usage dans les forces de l’ordre, celle de « #violences_urbaines  », beaucoup plus incertaine et périlleuse.

    La police a récemment été confrontée et à du terrorisme et à des manifestations massives. Qu’est-ce que cette concomitance implique pour les policiers ?

    A mes yeux, le terrorisme joue à trois niveaux dans la conduite des événements. Le premier est idéologique. Les policiers sont convaincus, et les politiques l’ont répété à l’envi, qu’ils sont en première ligne dans la guerre livrée contre le terrorisme. Les faits ne sont pas non plus de nature à les contredire : ils sont pris pour cibles dans de nombreuses attaques et l’ont parfois payé de leur vie. Dans un tel contexte anxiogène, lorsque le gouvernement centre toute sa communication sur la circulation d’armes à feu parmi les « gilets jaunes », sur la volonté de tuer, sur les risques mortels auxquels s’exposent les policiers à l’occasion des manifestations, on comprend que ces derniers en viennent à très vite puiser dans l’arsenal qu’on leur met entre les mains. Dans ces conditions, avoir évité un Gênes 2001 commence à relever du miracle.

    Le deuxième niveau est juridique. La loi d’octobre 2017 reprend, parmi les dispositions des lois successives sur l’état d’urgence, la facilitation des mesures d’#interdiction_de_manifestation. La manifestation est de plus en plus envisagée comme un problème d’ordre public plus que comme une #liberté_fondamentale, et cela marque les dispositifs mis en place – à commencer par les dispositifs judiciaires : on veut interpeller pour déferrer.

    Le troisième niveau est l’épuisement des forces de l’ordre, sursollicitées depuis 2015. Beaucoup parmi les policiers ne comprennent alors pas pourquoi, dans un contexte de guerre contre le terrorisme et avec les possibilités aujourd’hui offertes par le droit, on n’interdit tout simplement pas les manifestations en amont, plutôt que de les envoyer seuls face à la contestation sociale. Face aux manifestants, l’impatience et l’épuisement sont d’emblée à leur comble. L’épilogue était, pour une fois, écrit d’avance : à leur tour, les policiers demandent des comptes à l’Etat.

    Recensement provisoire des blessés graves des manifestations du mois de novembre-décembre 2018
    https://desarmons.net/index.php/2018/12/11/recensement-provisoire-des-blesses-graves-des-manifestations-du-mois-de-d

    #Politique_pénale #mutilations #terreur (version #extra_judiciaire)

  • « Face aux “#gilets_jaunes”, l’#action_répressive est d’une ampleur considérable »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/20/face-aux-gilets-jaunes-l-action-repressive-est-d-une-ampleur-considerable_54

    En maintien de l’ordre, c’est le donneur d’ordres qui est en première ligne, c’est-à-dire le politique. C’est, j’insiste, la spécificité de ce métier, alors que les autres métiers policiers (sécurité publique et même police judiciaire) donnent une bien plus large marge de manœuvre aux policiers et à leur encadrement. Du reste, le gouvernement ne s’est pas privé de faire savoir qu’il était aux commandes, à grand renfort de présence télévisuelle en salle de commandement. Une telle immixtion du politique dans la conduite des forces policières est, il faut le noter, une particularité française.

    « Mains arrachées, défigurations ou énucléations, décès à Marseille : le bilan dépasse tout ce que l’on a pu connaître en métropole depuis #Mai_68 »

    Dans le cas d’espèce, les interventions policières ont entraîné en maintes occasions des dommages considérables : mains arrachées par les grenades, défigurations ou énucléations par des tirs de balles de défense, décès à Marseille : le bilan dépasse tout ce que l’on a pu connaître en métropole depuis Mai 68, lorsque le niveau de violence et l’armement des manifestants étaient autrement plus élevés, et le niveau de protection des policiers, au regard de ce qu’il est aujourd’hui, tout simplement ridicule.

    Encore une fois, on est en #maintien_de_l_ordre et ce sont moins les policiers qui sont en cause ici que l’#armement dont ils disposent et les ordres qu’on leur donne. On ne trouve pas en Europe, en tout cas ni en Allemagne ni en Grande-Bretagne, d’équipements tels que les grenades explosives et les lanceurs de balles de défense, qui sont des armes qui mutilent ou provoquent des blessures irréversibles. Engager ces armes face à des protestataires inexpérimentés, qui, pour beaucoup (on l’a vu lors des audiences de comparution immédiate), se trouvaient pour la première fois à Paris, amène une dynamique de radicalisation qui entraîne les deux camps dans une escalade très dangereuse : les uns sont convaincus qu’ils répondent à une violence excessive, donc illégitime, et les policiers, se voyant agressés, usent de tous les moyens à leur disposition.

    Seule l’arme à feu est restée inemployée, du fait de l’expérience des policiers français en matière de maintien de l’ordre. Lors du sommet de Göteborg en 2001, les policiers dépassés avaient fait usage de l’arme à feu ; et au sommet de Gênes, la même année, les policiers, chauffés à blanc, avaient pour les uns tué, pour les autres torturé.

  • USA trekker seg ut, Russland rykker inn – NRK Urix – Utenriksnyheter og -dokumentarer

    https://www.nrk.no/urix/usa-trekker-seg-ut_-russland-rykker-inn-1.14342752

    Alors que les États-unis semblent réduire peu à peu leur présence en Afrique, la Russie a signé des accords de coopération militaire avec au moins la moitié des pays africains.

    USA trekker seg ut, Russland rykker inn

    Afrika består av 54 selvstendige stater. Russland har i løpet av de fire siste årene inngått et militært samarbeid med over halvparten av dem.
    Russiske og egyptiske spesialstyrker under en øvelse i Egypt i august 2018.

    Det handler om å lære moderne krigføring. Hvordan nedkjempe og utslette militsgrupper som ikke følger vanlige regler som gjelder for krigføring ?

    I tillegg trekker supermakten USA seg ut av Afrika. Mange av landene på det afrikanske kontinentet ser seg om etter en ny samarbeidspartner og militær støttespiller.

    –---------

    U.S. Prepares to Reduce Troops and Shed Missions in Africa - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/08/01/world/africa/us-withdraw-troops-africa.html

    STUTTGART, Germany — Hundreds of American troops in Africa would be reassigned and the number of Special Operations missions on the continent would be wound down under plans submitted by a top military commander, a response to the Trump administration’s strategy to increasingly focus on threats from China and Russia.

    Defense Department officials said they expected most of the troop cuts and scaled-back missions to come from Central and West Africa, where Special Operations missions have focused on training African militaries to combat the growing threat from extremist Islamist militant groups.

    The plan by Gen. Thomas D. Waldhauser, the leader of United States Africa Command, follows an ambush in Niger last fall that killed four American soldiers and an attack in southwestern Somalia that killed another in June.

    In an interview with The New York Times, General Waldhauser said his plan would help streamline the military’s ability to combat threats around the world — but not retreat from Africa.

    –-----

    Russia to increase military presence in Central African Republic | Central African Republic News | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/2018/11/russia-increase-military-presence-central-african-republic-18111909031651
    /mritems/images/2018/11/19/665003303001_5968862195001_5968848897001-th.jpg

    Russia to increase military presence in Central African Republic

    With an arms embargo in place on the Central African Republic, Russia is ready to send military trainers to the country.

    #afrique #russie #états-unis #armement #présence_militaire

  • Des véhicules blindés et des munitions fournis par la #France sont au cœur de la répression sanglante des manifestations en 2013 en #Egypte

    Nous avons des preuves - Amnesty International France

    https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/nous-avons-des-preuves

    Des véhicules blindés et des munitions fournis par la France sont au cœur de la répression sanglante des manifestations en 2013. Retour sur une enquête de longue haleine dans ce nouvel épisode d’ « Eclairage ».

    #armement

  • La Polynésie marquée à jamais par les essais nucléaires français
    https://reporterre.net/La-polynesie-marquee-a-jamais-par-les-essais

    À partir du lancement des #essais_nucléaires en 1966, les conséquences ont commencé à affecter la #santé de l’#environnement local, des habitants et des milliers de travailleurs migrants, qui avaient été « insuffisamment informés » par l’État des conséquences possibles des #radiations. Le nuage radioactif issu de l’explosion d’#Aldébaran, la toute première #bombe à exploser, le 2 juillet 1966, au-dessus de l’atoll de #Moruroa, a dérivé jusqu’à Mangareva, entraînant l’évacuation du ministre des outre-mer, alors que la population locale n’en a pas été informée.

    Plus de 40 ans plus tard, un rapport de l’Observatoire des armements, a divulgué des documents jusque-là classifiés contenant des enregistrements par des techniciens du Service mixte de contrôle biologique (SMBC) — un organe créé par le CEA pour collecter et analyser des échantillons biologiques puisés durant et après les explosions — dans lesquels les niveaux de radiations décelées dans des laitues non lavées quatre jours après l’explosion d’Aldébaran étaient 666 supérieures à la normale.

    L’eau potable était six fois plus radioactive et les échantillons de sol 50 fois plus radioactifs que la normale. Près de trois mois plus tard, une enquête a révélé que la radioactivité détectée dans l’eau de pluie à #Mangareva atteignait des niveaux ahurissants, 11 millions de fois supérieurs à la normale.

    Malgré le fait qu’il était en possession de cette information, le CEP a poursuivi les essais, et ce jusqu’à février 1996, quand le président Jacques Chirac a annoncé l’arrêt définitif du programme.

    #nucléaire #contamination_nucléaire #pollution #armement

  • Le gouvernement américain finance toujours plus d’universités en Suisse Maurice Doucas/lgr - 24 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/10019476-le-gouvernement-americain-finance-toujours-plus-d-universites-en-suisse

    Depuis l’entrée en fonction de Donald Trump, l’armée américaine et le Pentagone s’intéressent particulièrement aux Ecoles polytechniques fédérales de Lausanne et de Zurich, relate samedi la Luzerner Zeitung.
    Près de 1,6 million de dollars ont afflué dans les caisses de l’EPFL et près de 600’000 francs pour l’EPFZ depuis l’accession de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en 2016, détaille le journal alémanique.

    Face à la suspicion que suscite ces financements, les Américains répondent qu’ils soutiennent les écoles polytechniques fédérales pour conserver leur supériorité technique.

    Quant aux écoles polytechniques, elles ne donnent pas d’informations sur les projets financés par l’US Air force et la Navy. Elles déclarent toutefois que cela sert aussi des recherches qui ne sont pas nécessairement destinées à des fins militaires.

    Ces réponses ne suffisent pas à rassurer certains élus parlementaires de gauche. La conseillère nationale socialiste bâloise Anita Fetz estime que « si les Américains injectent leur argent, c’est pour que ça serve leurs intérêts », ce qui lui pose un cas de conscience.

    En revanche, la conseillère nationale verte libérale Isabelle Chevalley ne voit pas d’objection à ce financement militaire américain. « Ca ne me choque pas du tout que l’EPFL reçoive de l’argent de privés, que ce soit l’armée américaine ou d’autres, parce qu’avec les coupes budgétaires qu’on leur fait constamment, on leur demande d’aller chercher de l’argent chez les privés. »

    Selon l’élue, « tout argent n’est pas bon à prendre, mais ce n’est pas aux politiques de dire à la direction de l’EPFL ce qui est bon ou pas bon. Evidemment, si on repense à ces robots tueurs, j’espère bien que la Suisse ne contribue pas à ça. C’est une réflexion mondiale qu’on devrait avoir pour interdire cela, donc la finalité de l’argent est évidemment très importante. »
    . . . . .

    #Suisse #EPFZ #EPFL #recherche #université #armée_américaine #armement #USA

  • CNBC : Russland har mistet atomdrevet missil i Barentshavet – NRK Finnmark – Lokale nyheter, TV og radio

    https://www.nrk.no/finnmark/cnbc_-russland-har-mistet-atomdrevet-missil-i-barentshavet-1.14175598

    Les russes avouent avoir « perdu » un missile à propulsion nucl"-éaire en mer de Barents. Les Norvégiens se font « du souci ».

    #nucléaire #armement #russie #norvège #se_faire_du_souci #terminologie

    Russland forbereder søk etter en atomdrevet rakett som er forsvunnet til havs, ifølge kilder med tilgang til en amerikansk etterretningsrapport.
    Vladimir Putin

    Russlands president Vladimir Putin framholdt i mars at Russland er nødt til å satse på nye og kraftigere atomvåpen som et svar på USAs rakettskjold. USA kalte det blant annet uansvarlig atomskryt og et klart brudd på internasjonale traktater om nedrustning og våpenkontroll.
    Foto : Mikhail Klimentyev / AP

    Kilde : NTB
    Publisert i dag kl. 08:00 Oppdatert for 2 timer siden
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    Daglig leder Nils Bøhmer i Bellona skriver på Twitter at han er bekymret over nyheten. Bøhmer jobbet i Statens strålevern før han begynte å arbeide for Bellonas Russlandsgruppe og jobber tett med spørsmål knyttet til blant annet atomulykker og Russland.

  • D’un coté #Macron en plein selfie à l’Elysée avec son grand pote saoudien, le jeune prince « moderne et féministe » #Mohamed_Bin_Salman, à qui la France vend des armes et qu’elle soutient contre vents et marées dans la région. Brutal et orgueilleux, il est en quelque sorte le Jupiter de la péninsule arabique.

    De l’autre #Asra-al-Ghangam, militante pour les #droits_des_femmes et la libération des prisonniers politiques en Arabie Saoudite, arrêtée en 2015 avec son mari. Elle a été exécutée, décapitée au sabre, hier matin. Avant de mourir elle aurait déclaré à ses bourreaux : « Je n’ai tué personne ».

    https://www.facebook.com/nadjil.kallisto/posts/701682903498898
    #Arabie_saoudite #France #armes #armement #féminisme #femmes #décapitation #militantisme #résistance
    cc @reka

    • En tout cas d’après https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/en-arabie-saoudite-une-activiste-chiite-risque-la-peine-de-mort-10174, ce n’est pas Esra al-Ghamgam sur la photo mais Samar Badawi
      La vidéo qui circule date de 2015

      Elle serait encore en vie

      http://article19.ma/accueil/archives/97947

      https://twitter.com/ali_adubisi/status/1031146505611161600 13:50 - 19 août 2018

      علي الدبيسي
      @ali_adubisi

      في قضية #إسراء_الغمغام، الحكم لم يصدر بعد والذي حصل هو بدء المحاكمة بالجلسة ١ في ٦/٨/٢٠١٨ وطالبت النيابة العامة بإصدار حكم الإعدام.
      الجلسة ٢ ستعقد في ٢٨/١٠/٢٠١٨ وأقترح دعوة جماهيرية واسعة حول العالم لتظاهرات قبل الجلسة، تضامناً معها ودفاعا عن حقها في الحرية والحياة.
      حياتها أمانة.

      European Saudi Organization for Human Rights Director رئيس المنظمة الأوروبية السعودية لحقوق الإنسان ali.adubisi@esohr.org

    • C’est assez intéressant :

      cette info arrive sur FB formatée dans un style assez spectaculaire pour ne pas dire putassier (l’image de macron et du prince en vis à vis de la photo d’une femme supposée être Israa al-Ghamgham (que le post dit avoir été décapitée) et qui est en fait selon « middleeasteye.net » Samar Badawi, une autre militante saoudienne. Par ailleurs une vidéo circule prétendant être l’execution de cette militante et qui en fait s’avère être une autre décapitation qui date de 2015. Tout le monde a été profondément ému au point de signaler ce post FB sans penser à vérifier. C’est peut-être vrai, peut-être pas, mais une journée complète de recherche n’a rien donné de vraiment probant.

      Comme nous nous intéressons à la situation des droits humains en Arabie saoudite, nous avons aussi été très bouleversé, d’autant plus qu’il y a cette incertitude.

      Ce type de dissémination de l’info me fait peur et me fait penser que nous restons très fragiles face à ce qui nous arrive par différents canaux. D’où l’importance des débats et des partages, et des recherches communes sur seenthis pour tenter de déconstruire cet invraissemblable magma.

    • Saudi Prosecution Seeks Death Penalty for Female Activist

      Saudi Arabia’s Public Prosecution is seeking the death penalty against five Eastern Province activists, including female human rights activist #Israa_al-Ghomgham, Human Rights Watch said today. The activists, along with one other person not facing execution, are being tried in the country’s terrorism tribunal on charges solely related to their peaceful activism.

      The Public Prosecution, which reports directly to the king, accused the detained activists of several charges that do not resemble recognizable crimes, including “participating in protests in the Qatif region,” “incitement to protest,” “chanting slogans hostile to the regime,” “attempting to inflame public opinion,” “filming protests and publishing on social media,” and “providing moral support to rioters.” It called for their execution based on the Islamic law principle of ta’zir, in which the judge has discretion over the definition of what constitutes a crime and over the sentence. Authorities have held all six activists in pretrial detention and without legal representation for over two years. Their next court date has been scheduled for October 28, 2018.

      “Any execution is appalling, but seeking the death penalty for activists like Israa al-Ghomgham, who are not even accused of violent behavior, is monstrous,” said Sarah Leah Whitson, Middle East director at Human Rights Watch. “Every day, the Saudi monarchy’s unrestrained despotism makes it harder for its public relations teams to spin the fairy tale of ‘reform’ to allies and international business.”

      Al-Ghomgham is a Shia activist well known for participating in and documenting mass demonstrations in the Eastern Province that began in early 2011, calling for an end to the systematic discrimination that Saudi Shia citizens face in the majority-Sunni country. Authorities arrested al-Ghomgham and her husband in a night raid on their home on December 6, 2015 and have held them in Dammam’s al-Mabahith prison ever since.

      Saudi activists told Human Rights Watch that the Public Prosecution’s recent demand makes al-Ghomgham the first female activist to possibly face the death penalty for her human rights-related work, which sets a dangerous precedent for other women activists currently behind bars.

      Saudi Arabia’s Specialized Criminal Court (SCC), set up in 2008 to try terrorism cases, has since been increasingly used to prosecute peaceful dissidents. The court is notorious for its violations of fair trial standards and has previously sentenced other Shia activists to death on politically motivated charges. The court sentenced a prominent Shia cleric, Nimr al-Nimr, and seven other men to death for their role in the 2011 Eastern Province demonstrations in 2014 and another 14 people in 2016 for participating in the protests. Saudi authorities executed al-Nimr and at least three other Shia men on January 2, 2016 when they carried out the largest mass execution since 1980, putting 47 men to death.

      International standards, including the Arab Charter on Human Rights, ratified by Saudi Arabia, require countries that retain the death penalty to use it only for the “most serious crimes,” and in exceptional circumstances. Human Rights Watch opposes capital punishment in all countries and under all circumstances. Capital punishment is unique in its cruelty and finality, and it is inevitably and universally plagued with arbitrariness, prejudice, and error.

      A recent crackdown on women’s rights activists in Saudi Arabia has led to the arrest of at least 13 women under the pretext of maintaining national security. While some have since been released, others remain detained without charge. They are: Loujain al-Hathloul, Aziza al-Yousef, Eman al-Nafjan, Nouf Abdelaziz, Mayaa al-Zahrani, Hatoon al-Fassi, Samar Badawi, Nassema al-Sadah, and Amal al-Harbi. Authorities have accused several of them of serious crimes and local media outlets carried out an unprecedented campaign against them, labeling them “traitors.

      “If the Crown Prince is truly serious about reform, he should immediately step in to ensure no activist is unjustly detained for his or her human rights work,” added Whitson.

      https://www.hrw.org/news/2018/08/21/saudi-prosecution-seeks-death-penalty-female-activist

    • L’algorithme de Google a encore des progrès à faire pour savoir utiliser correctement le féminin …

      A recent crackdown on women’s rights activists in Saudi Arabia has led to the arrest of at least 13 women under the pretext of maintaining national security. While some have since been released, others remain detained without charge. They are: Loujain al-Hathloul, Aziza al-Yousef, Eman al-Nafjan, Nouf Abdelaziz, Mayaa al-Zahrani, Hatoon al-Fassi, Samar Badawi, Nassema al-Sadah, and Amal al-Harbi. Authorities have accused several of them of serious crimes and local media outlets carried out an unprecedented campaign against them, labeling them “traitors.

      est traduit par

      Une récente répression contre les militantes des droits des femmes en Arabie saoudite a conduit à l’arrestation d’au moins 13 femmes sous prétexte de maintenir la sécurité nationale.

      En utilisant « militantes des droits des femmes » sont invibilisés les hommes « militants des droits des femmes ». A la phrase suivante, les femmes redeviennent des hommes …

      Alors que certains ont depuis été libérés, d’autres sont toujours détenus sans inculpation. Les autorités ont accusé plusieurs d’entre eux de crimes graves et les médias locaux ont mené une campagne sans précédent contre eux, les qualifiant de « traîtres ».

  • Industrie. Manurhin, fleuron français sous pavillon émirati | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/industrie-manurhin-fleuron-francais-sous-pavillon-emirati-658874
    Changement de mains

    Le tribunal de commerce de Mulhouse a validé mercredi la reprise de l’entreprise historique d’armement par une société nationale de défense d’Abu Dhabi.


    #Manurhin MR73 G Gendarmerie 3"
    https://encyclopedie-des-armes.com/index.php/armes/pistolets-modernes/483-manurhin-mr73-g-gendarmerie-3q

  • Une #manifestation de #soutien avec beaucoup trop peu de nantais·e·s, dans une rue symbolique des richesses triangulaires de #Nantes...
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/42495542094

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    Manifestation en soutien aux proches de #Aboubakar, assassiné par la police, et en soutien aux #quartiers qui se révoltent ; #nantes le 4 juillet 2018.

    #abubakar #politique #valk #armement #desarmons #emeutes #mutilation #rassemblement #social #solidarite #violencedetat #violencespolicieres #leloup