• « Les arguments favorables aux “#OGM” sont soumis à très peu d’esprit critique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/18/les-arguments-favorables-aux-ogm-sont-soumis-a-tres-peu-d-esprit-critique_60

    C’est une histoire qui a presque deux décennies, mais elle éclaire toujours, aujourd’hui, la nature des débats sur les #biotechnologies. En 2001, Ignacio Chapela et David Quist, deux chercheurs de l’université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) publiaient dans la revue Nature des résultats incommodants : les deux scientifiques assuraient avoir détecté, dans certaines variétés de maïs traditionnels mexicains, des traces de contamination génétique dues aux cultures américaines de maïs transgénique, à plusieurs centaines de kilomètres au nord.

    Au moment même où l’article était publié — et alors que nul n’avait encore pu l’examiner —, un déluge d’indignation s’abattit sur les éditeurs de la revue : les auteurs étaient des militants écologistes déguisés, leur méthode était défectueuse, leurs résultats étaient pourris, etc.

    Quelques mois plus tard, Nature publiait une notice de désaveu, regrettant la publication de l’étude — sans toutefois avoir le moindre élément pour une #rétractation en bonne et due forme. Du jamais-vu. Ces travaux étaient certainement imparfaits, mais sans doute pas plus que la grande majorité de ceux qui sont publiés chaque jour. M. Chapela n’en a pas moins subi, des mois durant, une vindicte si hargneuse, de la part de scientifiques convaincus des bienfaits des biotechs, que son emploi à Berkeley fut un temps menacé.

    Cette bronca était-elle si spontanée ? En novembre 2002, dans une chronique au Guardian, George Monbiot a raconté, preuves irréfutables à l’appui, comment une campagne de dénigrement avait été lancée contre M. Chapela et M. Quist par une #officine dont l’un des clients était une firme agrochimique bien connue. Des années plus tard, le 12 novembre 2008, Nature revenait sur l’affaire dans un bref article d’information : les résultats qu’elle avait désavoués avaient été reproduits par d’autres chercheurs.

    Cet exemple — parmi de nombreux autres — montre l’extraordinaire capacité des industriels à influencer le débat sur « les #OGM » (même si ce terme ne recouvre rien de précis).

    #paywall

    • [...]

      Ce défaut d’esprit critique à l’endroit des biotechno­logies végétales – telles qu’elles sont actuellement utilisées – est général et n’épargne pas le person­nel scientifique au sens large, bien au contraire. Pas plus, d’ailleurs, que l’auteur de ces lignes.

      Dans l’espace de cette chroni­que, il a ainsi déjà été affirmé qu’en #Inde, le #coton #transgénique #Bt (sécrétant une toxine insecticide) avait eu des résultats posi­tifs en termes de baisse du re­cours aux pesticides et d’augmentation des rendements. Cette affirmation est probablement fausse et il n’est jamais trop tard pour manger son chapeau.

      En mars, en pleine crise due au Covid­19, la revue Nature Plants a publié l’étude la plus exhaustive sur les effets de deux décennies de culture du coton transgénique Bt à l’échelle d’un grand pays. Elle est passée complètement inaperçue. Pour ceux qui ont cru au miracle du coton Bt indien, ses conclu­sions sont cruelles.

      Certes, expliquent ses auteurs, Keshav Kranthi (International Cotton Advisory Committee, à Washington) et Glenn Davis Stone (université Washington, à Saint Louis), le coton Bt ne peut être rendu responsable d’une quelcon­que épidémie de #suicides parmi les #agriculteurs indiens – selon une idée répandue chez les détrac­teurs des #biotechs.

      Mais aucun des grands bénéfices que lui attribuent ses supporteurs n’est réel ou n’a tenu sur la durée. Après avoir décortiqué vingt ans de données, M. Kranthi et M. Stone indiquent que l’introduc­tion du coton Bt en Inde s’est bien accompagnée d’une réduction de l’utilisation des #pesticides, mais celle­ci n’a été qu’« éphémère ». Avec l’apparition de résistances à la toxine Bt chez certains #insectes et la prolifération de #ravageurs secondaires non ciblés, « les agri­culteurs dépensent aujourd’hui plus en pesticides qu’avant l’intro­duction du Bt », écrivent les deux auteurs. « Tout indique que la si­uation va continuer à se détério­rer », ajoutent-­ils.

      Ce n’est pas fini. Certaines cour­bes fièrement exhibées par les promoteurs des biotechs sem­blent montrer un lien entre l’arri­vée du coton transgénique Bt et l’augmentation des rendements. Vraiment ? Non seulement corré­lation n’est pas causalité, mais une fois examinée de plus près, à l’échelle de chaque région indienne, la corrélation apparaît el­le-même douteuse. « L’adoption du coton Bt s’avère être un mauvais indicateur de l’évolution des rendements », expliquent les deux chercheurs. « Les augmentations de rendement correspon­dent plutôt à des évolutions dans l’usage des engrais et d’autres intrants », précisent­-ils.

      Dans les années 1990, lors du lancement des premières cultu­res transgéniques, l’autorité de la parole scientifique a été large­ment convoquée, auprès de l’opinion, pour faire de la pédagogie : ces nouvelles plantes – tolérantes à des herbicides ou résistantes à certains ravageurs – allaient aug­menter les rendements, faire baisser le recours aux intrants et bénéficier à l’ensemble de la société.

      Avec deux à trois décennies de recul, tout cela s’est révélé au mieux indémontrable, au pire complètement faux. La transge­nèse ou l’édition du génome peu­vent apporter des innovations utiles dans de nombreux domai­nes, et peut­ être le feront­-elles. Mais il y a fort à parier que, dans leurs principaux usages agricoles, elles n’ont jusqu’à présent pas tenu leurs promesses.

  • Young scientists ditch postdocs for biotech start-ups : Nature News & Comment
    http://www.nature.com/news/young-scientists-ditch-postdocs-for-biotech-start-ups-1.20912

    young biomedical scientists who have started companies instead of taking the conventional academic path and pursuing postdoctoral studies after their PhDs. Among the factors driving this change are an infusion of money into early-stage biotech investing, the emergence of biotech incubators and the scarcity of academic jobs in science.

    #recherche #privatisation #biotechs

  • L’œuf sans la poule : un projet à 23 millions de dollars
    http://www.industrie-techno.com/l-uf-sans-la-poule-un-projet-a-23-millions-de-dollars.28190

    Hampton Creek Foods fait de la mayonnaise sans œuf et ne compte pas s’arrêter là. Avec les 23 millions de dollars de fonds qu’elle vient de lever en plus des 6 millions qu’elle avait déjà reçus, cette start-up californienne compte bien proposer des substituts à tous les types de plats à base d’œufs : de la pâte à biscuits jusqu’aux œufs eux-mêmes. Une petite révolution qui se prépare dans cette industrie.

    La start-up Hampton Creek Foods, créée en 2011 par Joshua Tetrick et Josh Balk, se spécialise dans les substituts alimentaires des œufs. Ils ont passé deux ans à faire des recherches de par le monde pour trouver des bases végétales satisfaisantes, afin de remplacer les œufs comme ingrédients dans différents produits. Ils en ont trouvé une douzaine jusqu’à présent, et ont commercialisé leur premier produit en 2013 : Just Mayo.

    Cette mayonnaise est végétalienne — elle utilise du pois jaune canadien au lieu des œufs — même si elle n’en porte pas le label. Car ce n’est pas le principal pour Joshua Tetrick, bien qu’il soit végétalien lui-même. Il préfère mettre en avant le fait que son produit soit 10 % moins cher, sans cholestérol, qu’il évite les conditions d’élevage parfois cruelles des animaux, qu’il impacte beaucoup moins l’environnement, et surtout qu’il soit tout aussi bon.

    Cette entreprise, qui pourrait également intéresser les nombreuses personnes allergiques aux œufs, n’a pas laissé les investisseurs de marbre. Khosla Ventures y a investi 500 millions de dollars à sa création, puis 1,5 million de plus en 2012. Bill Gates, le fondateur de Microsoft, y a également investi au travers de la fondation Bill & Melinda Gates. Et Forbes rapporte que 23 millions de dollars supplémentaires viennent d’être levés, dont 15,5 millions de dollars contribués par Jerry Yang, cofondateur de Yahoo ! et l’homme le plus riche d’Asie, au travers de sa société d’investissement Horizons Ventures.

    Une montée en puissance certaine, à l’heure où le prochain produit de Hampton Creek, de la pâte pour cookies, est presque sur les étals. Il sera suivi courant 2014 par un substitut pour les œufs brouillés. Et la start-up ne compte pas s’arrêter là, les recherches continuent pour produire des substituts pour chaque cas de figure, même les œufs durs.

    Ci-dessous, une vidéo présentant les « œufs brouillés » :

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Vqz51eIyJAQ

    #Agroalimentaire
    #Biotechs
    #Recherche
    #Santé

  • Au secours, les transhumains sont là ! - De quels Droits - Politis
    http://www.politis.fr/Au-secours-les-transhumains-sont,20154.html

    Est-ce que les termes « transhumanisme », « NBIC » (nano-bio-informatique convergence) ou « singularité » vous disent quelque chose ? Commençons par le second, qui a le mérite d’être explicite. En croisant nanotechnologies (science de la manipulation des atomes, pour faire simple), biotechnologies (manipulation des briques de base du vivant) et informatique mise au service des précédentes disciplines mais aussi des sciences cognitives, de la biologie de synthèse, etc., des apprentis sorciers de haut niveau espèrent créer un monde nouveau.

    Si on écoute les prêcheurs des NBIC....
    comme dans cette vidéo de propagande

    http://singularity.com/themovie