• Quand le #comité_d’éthique du #CNRS se penche sur l’#engagement_public des chercheurs et chercheuses

    #Neutralité ? #Intégrité ? #Transparence ?

    Le Comité d’éthique du CNRS rappelle qu’il n’y a pas d’#incompatibilité de principe, plaide pour un « guide pratique de l’engagement » et place la direction de l’institution scientifique devant les mêmes obligations que les chercheurs.

    Avec la crise climatique, la pandémie de covid-19, l’accroissement des inégalités, le développement de l’intelligence artificielle ou les technologies de surveillance, la question de l’#engagement public des chercheurs est d’autant plus visible que les réseaux sociaux leur permettent une communication directe.

    Cette question dans les débats de société n’est pas nouvelle. De l’appel d’#Albert_Einstein, en novembre 1945, à la création d’un « #gouvernement_du_monde » pour réagir aux dangers de la #bombe_atomique à l’alerte lancée par #Irène_Frachon concernant le #Médiator, en passant par celle lancée sur les dangers des grands modèles de langage par #Timnit_Gebru et ses collègues, les chercheurs et chercheuses s’engagent régulièrement et créent même des sujets de #débats_publics.

    Une question renouvelée dans un monde incertain

    Le #comité_d'éthique_du_CNRS (#COMETS) ne fait pas semblant de le découvrir. Mais, selon lui, « face aux nombreux défis auxquels notre société est confrontée, la question de l’engagement public des chercheurs s’est renouvelée ». Il s’est donc auto-saisi pour « fournir aux chercheurs des clés de compréhension et des repères éthiques concernant l’engagement public » et vient de publier son #rapport sur le sujet [PDF].

    Il faut dire que les deux premières années du Covid-19 ont laissé des traces dans la communauté scientifique sur ces questions de prises de paroles des chercheurs. Le COMETS avait d’ailleurs publié en mai 2021 un avis accusant Didier Raoult alors que la direction du Centre avait rappelé tardivement à l’ordre, en août de la même année, et sans le nommer, le sociologue et directeur de recherche au CNRS Laurent Mucchielli, qui appelait notamment à suspendre la campagne de vaccination.

    Le COMETS relève que les chercheurs s’engagent selon des modalités variées, « de la signature de tribunes à la contribution aux travaux d’ONG ou de think tanks en passant par le soutien à des actions en justice ou l’écriture de billets de blog ». Il souligne aussi que les #réseaux_sociaux ont « sensiblement renforcé l’exposition publique des chercheurs engagés ».

    La présidente du comité d’éthique, Christine Noiville, égrène sur le site du CNRS, les « interrogations profondes » que ces engagements soulèvent :

    « S’engager publiquement, n’est-ce pas contraire à l’exigence d’#objectivité de la recherche ? N’est-ce pas risquer de la « politiser » ou de l’« idéologiser » ? S’engager ne risque-t-il pas de fragiliser la #crédibilité du chercheur, de mettre à mal sa réputation, sa carrière ? Est-on en droit de s’engager ? Pourrait-il même s’agir d’un devoir, comme certains collègues ou journalistes pourraient le laisser entendre ? »

    Pas d’incompatibilité de principe

    Le comité d’éthique aborde les inquiétudes que suscite cet engagement public des chercheurs et pose franchement la question de savoir s’il serait « une atteinte à la #neutralité_scientifique ? ». Faudrait-il laisser de côté ses opinions et valeurs pour « faire de la « bonne » science et produire des connaissances objectives » ?

    Le COMETS explique, en s’appuyant sur les travaux de l’anthropologue #Sarah_Carvallo, que ce concept de neutralité est « devenu central au XXe siècle, pour les sciences de la nature mais également pour les sciences sociales », notamment avec les philosophes des sciences #Hans_Reichenbach et #Karl_Popper, ainsi que le sociologue #Max_Weber dont le concept de « #neutralité_axiologique » – c’est-à-dire une neutralité comme valeur fondamentale – voudrait que le « savant » « tienne ses #convictions_politiques à distance de son enseignement et ne les impose pas subrepticement ».

    Mais le comité explique aussi, que depuis Reichenbach, Popper et Weber, la recherche a avancé. Citant le livre d’#Hilary_Putnam, « The Collapse of the Fact/Value Dichotomy and Other Essays », le COMETS explique que les chercheurs ont montré que « toute #science s’inscrit dans un #contexte_social et se nourrit donc de #valeurs multiples ».

    Le comité explique que le monde de la recherche est actuellement traversé de valeurs (citant le respect de la dignité humaine, le devoir envers les animaux, la préservation de l’environnement, la science ouverte) et que le chercheur « porte lui aussi nécessairement des valeurs sociales et culturelles dont il lui est impossible de se débarrasser totalement dans son travail de recherche ».

    Le COMETS préfère donc insister sur les « notions de #fiabilité, de #quête_d’objectivité, d’#intégrité et de #rigueur de la #démarche_scientifique, et de transparence sur les valeurs » que sur celle de la neutralité. « Dans le respect de ces conditions, il n’y a aucune incompatibilité avec l’engagement public du chercheur », assure-t-il.

    Liberté de s’engager... ou non

    Il rappelle aussi que les chercheurs ont une large #liberté_d'expression assurée par le code de l’éducation tout en n’étant pas exemptés des limites de droit commun (diffamation, racisme, sexisme, injure ...). Mais cette liberté doit s’appliquer à double sens : le chercheur est libre de s’engager ou non. Elle est aussi à prendre à titre individuel, insiste le COMETS : la démarche collective via les laboratoires, sociétés savantes et autres n’est pas la seule possible, même si donner une assise collective « présente de nombreux avantages (réflexion partagée, portée du message délivré, moindre exposition du chercheur, etc.) ».

    Le comité insiste par contre sur le fait que, lorsque le chercheur s’engage, il doit « prendre conscience qu’il met en jeu sa #responsabilité, non seulement juridique mais aussi morale, en raison du crédit que lui confère son statut et le savoir approfondi qu’il implique ».

    Il appuie aussi sur le fait que sa position privilégiée « crédite sa parole d’un poids particulier. Il doit mettre ce crédit au service de la collectivité et ne pas en abuser ».

    Des #devoirs lors de la #prise_de_parole

    Outre le respect de la loi, le COMETS considère, dans ce cadre, que les chercheurs et chercheuses ont des devoirs vis-à-vis du public. Notamment, ils doivent s’efforcer de mettre en contexte le cadre dans lequel ils parlent. S’agit-il d’une prise de parole en nom propre ? Le thème est-il dans le domaine de compétence du chercheur ? Est-il spécialiste ? A-t-il des liens d’intérêts ? Quelles valeurs sous-tendent son propos ? Le #degré_de_certitude doit aussi être abordé. Le Comité exprime néanmoins sa compréhension de la difficulté pratique que cela implique, vu les limites de temps de paroles dans les médias.

    Une autre obligation qui devrait s’appliquer à tout engagement de chercheurs selon le COMETS, et pas des moindres, est de l’asseoir sur des savoirs « robustes » et le faire « reposer sur une démarche scientifique rigoureuse ».

    Proposition de co-construction d’un guide

    Le COMETS recommande, dans ce cadre, au CNRS d’ « élaborer avec les personnels de la recherche un guide de l’engagement public » ainsi que des formations. Il propose aussi d’envisager que ce guide soit élaboré avec d’autres organismes de recherche.

    La direction du CNRS à sa place

    Le Comité d’éthique considère en revanche que « le CNRS ne devrait ni inciter, ni condamner a priori l’engagement des chercheurs, ni opérer une quelconque police des engagements », que ce soit dans l’évaluation des travaux de recherche ou dans d’éventuelles controverses provoquées par un engagement public.

    « La direction du CNRS n’a pas vocation à s’immiscer dans ces questions qui relèvent au premier chef du débat scientifique entre pairs », affirme-t-il. La place du CNRS est d’intervenir en cas de problème d’#intégrité_scientifique ou de #déontologie, mais aussi de #soutien aux chercheurs engagés « qui font l’objet d’#attaques personnelles ou de #procès_bâillons », selon lui.

    Le comité aborde aussi le cas dans lequel un chercheur mènerait des actions de #désobéissance_civile, sujet pour le moins d’actualité. Il considère que le CNRS ne doit ni « se substituer aux institutions de police et de justice », ni condamner par avance ce mode d’engagement, « ni le sanctionner en lieu et place de l’institution judiciaire ». Une #sanction_disciplinaire peut, par contre, être envisagée « éventuellement », « en cas de décision pénale définitive à l’encontre d’un chercheur ».

    Enfin, le Comité place la direction du CNRS devant les mêmes droits et obligations que les chercheurs dans son engagement vis-à-vis du public. Si le CNRS « prenait publiquement des positions normatives sur des sujets de société, le COMETS considère qu’il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent, etc. Cette prise de position de l’institution devrait pouvoir être discutée sur la base d’un débat contradictoire au sein de l’institution ».

    https://next.ink/985/quand-comite-dethique-cnrs-se-penche-sur-engagement-public-chercheurs-et-cherc

    • Avis du COMETS « Entre liberté et responsabilité : l’engagement public des chercheurs et chercheuses »

      Que des personnels de recherche s’engagent publiquement en prenant position dans la sphère publique sur divers enjeux moraux, politiques ou sociaux ne constitue pas une réalité nouvelle. Aujourd’hui toutefois, face aux nombreux défis auxquels notre société est confrontée, la question de l’engagement public des chercheurs s’est renouvelée. Nombre d’entre eux s’investissent pour soutenir des causes ou prendre position sur des enjeux de société – lutte contre les pandémies, dégradation de l’environnement, essor des technologies de surveillance, etc. – selon des modalités variées, de la signature de tribunes à la contribution aux travaux d’ONG ou de think tanks en passant par le soutien à des actions en justice ou l’écriture de billets de blog. Par ailleurs, le développement des médias et des réseaux sociaux a sensiblement renforcé l’exposition publique des chercheurs engagés.

      Dans le même temps, de forts questionnements s’expriment dans le monde de la recherche. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les modalités de l’engagement public, son opportunité et son principe même. Ils se demandent si et comment s’engager publiquement sans mettre en risque leur réputation et les valeurs partagées par leurs communautés de recherche, sans déroger à la neutralité traditionnellement attendue des chercheurs, sans perdre en impartialité et en crédibilité. Ce débat, qui anime de longue date les sciences sociales, irrigue désormais l’ensemble de la communauté scientifique.

      C’est dans ce contexte que s’inscrit le présent avis. Fruit d’une auto-saisine du COMETS, il entend fournir aux chercheurs des clés de compréhension et des repères éthiques concernant l’engagement public.

      Le COMETS rappelle d’abord qu’il n’y a pas d’incompatibilité de principe entre, d’un côté, l’engagement public du chercheur et, de l’autre, les normes attribuées ou effectivement applicables à l’activité de recherche. C’est notamment le cas de la notion de « neutralité » de la science, souvent considérée comme une condition indispensable de production de connaissances objectives et fiables. Si on ne peut qu’adhérer au souci de distinguer les faits scientifiques des opinions, il est illusoire de penser que le chercheur puisse se débarrasser totalement de ses valeurs : toute science est une entreprise humaine, inscrite dans un contexte social et, ce faisant, nourrie de valeurs. L’enjeu premier n’est donc pas d’attendre du chercheur qu’il en soit dépourvu mais qu’il les explicite et qu’il respecte les exigences d’intégrité et de rigueur qui doivent caractériser la démarche scientifique.

      Si diverses normes applicables à la recherche publique affirment une obligation de neutralité à la charge du chercheur, cette obligation ne fait en réalité pas obstacle, sur le principe, à la liberté et à l’esprit critique indissociables du travail de recherche, ni à l’implication du chercheur dans des débats de société auxquels, en tant que détenteur d’un savoir spécialisé, il a potentiellement une contribution utile à apporter.

      Le COMETS estime que l’engagement public doit être compris comme une liberté individuelle et ce, dans un double sens :

      -- d’une part, chaque chercheur doit rester libre de s’engager ou non ; qu’il choisisse de ne pas prendre position dans la sphère publique ne constitue en rien un manquement à une obligation professionnelle ou morale qui lui incomberait ;

      -- d’autre part, le chercheur qui s’engage n’a pas nécessairement à solliciter le soutien de communautés plus larges (laboratoire, société savante, etc.), même si le COMETS considère que donner une assise collective à une démarche d’engagement présente de nombreux avantages (réflexion partagée, portée du message délivré, moindre exposition du chercheur, etc.).

      S’il constitue une liberté, l’engagement nécessite également pour le chercheur de prendre conscience qu’il met en jeu sa responsabilité, non seulement juridique mais aussi morale, en raison du crédit que lui confère son statut et le savoir approfondi qu’il implique. En effet, en s’engageant publiquement, le chercheur met potentiellement en jeu non seulement sa réputation académique et sa carrière, mais aussi l’image de son institution, celle de la recherche et, plus généralement, la qualité du débat public auquel il contribue ou qu’il entend susciter. Le chercheur dispose d’une position privilégiée qui crédite sa parole d’un poids particulier. Il doit mettre ce crédit au service de la collectivité et ne pas en abuser. Le COMETS rappelle dès lors que tout engagement public doit se faire dans le respect de devoirs.

      Ces devoirs concernent en premier lieu la manière dont le chercheur s’exprime publiquement. Dans le sillage de son avis 42 rendu à l’occasion de la crise du COVID-19, le COMETS rappelle que le chercheur doit s’exprimer non seulement en respectant les règles de droit (lois mémorielles, lois condamnant la diffamation, l’injure, etc.) mais aussi en offrant à son auditoire la possibilité de mettre son discours en contexte, au minimum pour ne pas être induit en erreur. A cet effet, le chercheur doit prendre soin de :

      situer son propos : parle-t-il en son nom propre, au nom de sa communauté de recherche, de son organisme de rattachement ? Quel est son domaine de compétence ? Est-il spécialiste de la question sur laquelle il prend position ? Quels sont ses éventuels liens d’intérêts (avec telle entreprise, association, etc.) ? Quelles valeurs sous-tendent son propos ? ;
      mettre son propos en perspective : quel est le statut des résultats scientifiques sur lesquels il s’appuie ? Des incertitudes demeurent-elles ? Existe-t-il des controverses ?

      Le COMETS a conscience de la difficulté pratique à mettre en œuvre certaines de ces normes (temps de parole limité dans les médias, espace réduit des tribunes écrites, etc.). Leur respect constitue toutefois un objectif vers lequel le chercheur doit systématiquement tendre. Ce dernier doit également réfléchir, avant de s’exprimer publiquement, à ce qui fonde sa légitimité à le faire.

      En second lieu, les savoirs sur lesquels le chercheur assoit son engagement doivent être robustes et reposer sur une démarche scientifique rigoureuse. Engagé ou non, il doit obéir aux exigences classiques d’intégrité et de rigueur applicables à la production de connaissances fiables – description du protocole de recherche, référencement des sources, mise à disposition des résultats bruts, révision par les pairs, etc. Le COMETS rappelle que ces devoirs sont le corollaire nécessaire de la liberté de la recherche, qui est une liberté professionnelle, et que rien, pas même la défense d’une cause, aussi noble soit-elle, ne justifie de transiger avec ces règles et de s’accommoder de savoirs fragiles. Loin d’empêcher le chercheur d’affirmer une thèse avec force dans l’espace public, ces devoirs constituent au contraire un soutien indispensable à l’engagement public auquel, sinon, il peut lui être facilement reproché d’être militant.

      Afin de munir ceux qui souhaitent s’engager de repères et d’outils concrets, le COMETS invite le CNRS à élaborer avec les personnels de la recherche un guide de l’engagement public. Si de nombreux textes existent d’ores et déjà qui énoncent les droits et devoirs des chercheurs – statut du chercheur, chartes de déontologie, avis du COMETS, etc. –, ils sont éparpillés, parfois difficiles à interpréter (sur l’obligation de neutralité notamment) ou complexes à mettre en œuvre (déclaration des liens d’intérêt dans les médias, etc.). Un guide de l’engagement public devrait permettre de donner un contenu lisible, concret et réaliste à ces normes apparemment simples mais en réalité difficiles à comprendre ou à appliquer.

      Le COMETS recommande au CNRS d’envisager l’élaboration d’un tel guide avec d’autres organismes de recherche qui réfléchissent actuellement à la question. Le guide devrait par ailleurs être accompagné d’actions sensibilisant les chercheurs aux enjeux et techniques de l’engagement public (dont des formations à la prise de parole dans les médias).

      Le COMETS s’est enfin interrogé sur le positionnement plus général du CNRS à l’égard de l’engagement public.

      Le COMETS considère que de manière générale, le CNRS ne devrait ni inciter, ni condamner a priori l’engagement des chercheurs, ni opérer une quelconque police des engagements. En pratique :

      – dans l’évaluation de leurs travaux de recherche, les chercheurs ne devraient pas pâtir de leur engagement public. L’évaluation de l’activité de recherche d’un chercheur ne devrait porter que sur ses travaux de recherche et pas sur ses engagements publics éventuels ;

      – lorsque l’engagement public conduit à des controverses, la direction du CNRS n’a pas vocation à s’immiscer dans ces questions qui relèvent au premier chef du débat scientifique entre pairs ;

      – le CNRS doit en revanche intervenir au cas où un chercheur contreviendrait à l’intégrité ou à la déontologie (au minimum, les référents concernés devraient alors être saisis) ou en cas de violation des limites légales à la liberté d’expression (lois mémorielles, lois réprimant la diffamation, etc.) ; de même, l’institution devrait intervenir pour soutenir les chercheurs engagés qui font l’objet d’attaques personnelles ou de procès bâillons.

      – au cas où un chercheur mènerait des actions de désobéissance civile, le CNRS ne devrait pas se substituer aux institutions de police et de justice. Il ne devrait pas condamner ex ante ce mode d’engagement, ni le sanctionner en lieu et place de l’institution judiciaire. A posteriori, en cas de décision pénale définitive à l’encontre d’un chercheur, le CNRS peut éventuellement considérer que son intervention est requise et prendre une sanction.

      Plus généralement, le COMETS encourage le CNRS à protéger et à favoriser la liberté d’expression de son personnel. Il est en effet de la responsabilité des institutions et des communautés de recherche de soutenir la confrontation constructive des idées, fondée sur la liberté d’expression.

      Si le CNRS venait à décider de s’engager en tant qu’institution, c’est-à-dire s’il prenait publiquement des positions normatives sur des sujets de société, le COMETS considère qu’il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent, etc. Cette prise de position de l’institution devrait pouvoir être discutée sur la base d’un débat contradictoire au sein de l’institution.

      Pour télécharger l’avis :
      https://comite-ethique.cnrs.fr/wp-content/uploads/2023/09/AVIS-2023-44.pdf

      https://comite-ethique.cnrs.fr/avis-du-comets-entre-liberte-et-responsabilite-engagement-public

      #avis

  • Thomas Jodarewski, L’Apocalypse selon Nolanheimer, 2023

    Il aura quand même fallu 3h30 au réalisateur britannique #Christopher_Nolan pour rendre sympathique le directeur scientifique du programme nucléaire qui fit 200 000 morts civiles, les 6 et 8 août 1945, à Hiroshima et Nagasaki. Sa recette : un acteur sexy joue un honnête physicien persécuté, rongé par des problèmes de conscience.

    Nous, qui ne sommes pas responsables d’un crime de masse, avons d’autres problèmes. Et d’abord celui de rétablir la biographie du «  Père de la #bombe_atomique  », puisque les critiques cinéma s’empêchent de le faire. Question de salubrité intellectuelle.

    Le film a dépassé les quatre millions d’entrées en France, et les 315 millions aux États-Unis. Le Japon ne s’est quant à lui pas embarrassé à diffuser le film. Allez savoir…

    En 1958, les surréalistes sifflaient les conférences d’#Oppenheimer et boycottaient les «  films qui endorment l’opinion  » au sujet de l’atome. Allez comprendre…

    https://sniadecki.wordpress.com/2023/12/19/jodarewski-nolanheimer

    #révisionnisme_historique

  • The dark — and often misunderstood — nuclear history behind Oppenheimer | Alex Wellerstein
    https://www.vox.com/politics/2023/7/24/23800777/oppenheimer-christopher-nolan-atomic-bomb-true-story-los-alamos-manhattan-proje

    There’s a whole line of scholarship now that is not new — it’s 20 to 30 years old, or older — which gets into the fact that the standard narrative that most people have about the use of the atomic bombs and World War II is wrong.

    We can call that the decision-to-use-the-bomb narrative, like just the idea that Harry Truman very carefully weighed whether to use the bomb or not. It was a question of, “Do you bomb? Or do you invade?” And so with a heavy heart, he chose to bomb and that was the lesser of two evils. That is just 100 percent not what happened at the time.

    It’s much less rationalized and thought out. They were planning to bomb and invade. And they didn’t know what the future would be. And Truman played very little role in all of this. This isn’t news to any scholars, but it hasn’t penetrated popular culture. And it’s not in this film at all.

    [...] So a lot of the discussions we have about the decision to use the atomic bomb — in elementary schools and high schools and even in college — it’s really a question of, if you have two bad options in front of you, are you allowed to take one of them? Are you forced to take one? So it’s about, what are the conditions in which you were allowed to destroy an entire city?

    And when we construct it that way, we are actually repeating a bad version of history that was invented by people trying to justify the use of the atomic bomb. Because if you get into the situation where you’re saying, is it better to use the atomic bomb or is it better to have this horrible, terrible invasion that will kill some giant number of people, it’s really hard to conclude that the atomic bomb wasn’t justified.

    That wasn’t how it was seen in 1945. One of the questions that often comes up is, did they have to use two bombs? Why #Nagasaki, so soon after #Hiroshima? There’s a whole way to justify that in this rational language: you say, the first bomb was to prove we had one; the second was to prove that we had more than one. And we had to do it because the Japanese didn’t respond to Hiroshima. So it was necessary. And that’s why they chose to do it. That’s all false.

    It’s false in the sense that there was no strategic choice about Nagasaki. Truman didn’t even know Nagasaki was going to happen. The [military] people on the island Tinian, who were in charge of dropping the bombs, had an order that they could drop the bombs as soon as they were ready to use, and they happened to have two bombs ready at about the same time. They got a weather forecast that said the planned date for the second bombing was going to have bad weather. So they moved it up a day to accommodate the weather. It had nothing to do with high-level strategy.

    The Japanese were, at this time, still trying to figure out what had happened at Hiroshima. They hadn’t actually concluded or even deliberated about it in any formal way. It wasn’t part of some grand scheme. It complicates the discussion quite a bit when you know those details.

    [...] There’s a colleague of mine at Princeton named Michael Gordin, and he has a book called Five Days in August: How World War II Became a Nuclear War, which is all about how people thought about the atomic bomb in-between Hiroshima and the surrender of Japan. At that point, it’s not clear that the bomb has actually ended the war. And if that is the case, then your feelings on, “Well, is it some world-changing weapon or is it just a really efficient way of doing what they could already do?” [A single night of incendiary bombing killed more than 100,000 people in Tokyo on March 9, 1945.]

    So those guys on the island who decided to go ahead with the Nagasaki mission on their own choice, they see it as just another weapon. Whereas there are other people, including some of the politicians, who do not see it that way. They see it as this really core political strategic device. Once the war ends, the bomb as a special political thing, that viewpoint wins out. Looking at how people’s attitudes change, you can get a lot out of that.

    • Turns out Oppenheimer’s boss lied, repeatedly, about radiation poisoning
      https://slate.com/news-and-politics/2023/08/oppenheimer-manhattan-project-radiation-atomic-bomb-declassified.html

      On Nov. 27 [1945], months after the memo about the biological effects of the atomic explosions in Hiroshima and Nagasaki, Stafford Warren, the project’s chief medical officer, wrote Groves with even more definitive proof. Of the roughly 4,000 patients admitted to hospitals in Hiroshima and Nagasaki, he wrote, “1300 or 33% showed effects of radiation and, of this number, approximately one-half died.”

      Nonetheless, three days later, in testimony before the Senate Special Committee on Atomic Energy, Groves was asked if there was any “radioactive residue” at the two bombed Japanese cities. Groves replied, “There is none. That is a very positive ‘none.’

      [...] in a comment that sealed his reputation among his critics, Groves said that irradiated victims who died not right away, but after some time, would do so “without undue suffering. In fact,” he said, “they say it is a very pleasant way to die.

      Groves discounted, downplayed, then denied the reports about radiation sickness because, like many at the time, he thought that nuclear weapons would be the centerpiece of U.S. defense policy (as indeed they were for the next few decades) and that the American public would rebel against them if they were seen as something like poison gas—and thus beyond a moral threshold.

  • #Nucléaire en #Polynésie : en quête de vérité

    Sous la présidence du général de Gaulle, la France se dote de la force de dissuasion nucléaire convoitée depuis le début de la Ve République. À quel prix ?
    Les 193 essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 en Polynésie, dans les atolls de Fangataufa et Mururoa, ont bouleversé l’existence des Polynésiens, contaminant certains par les retombées toxiques, dégradant des écosystèmes fragiles dans lesquels des déchets radioactifs ont été hâtivement jetés à la mer. Au long de cette gigantesque entreprise qui a mobilisé une centaine de milliers d’hommes et des milliards de francs, le mode de vie des habitants s’est trouvé transformé, des Marquises à Bora-Bora.
    Depuis les hésitations des décideurs politiques métropolitains sur le choix du lieu jusqu’aux conséquences sanitaires, environnementales et socio-économiques, ce film lève le voile sur une période de l’histoire polynésienne et postcoloniale française longtemps demeurée sous le signe du secret.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/67435_0
    #film #documentaire #film_documentaire
    #France #Polynésie_française #De_Gaulle #essais_nucléaires #dissuasion_nucléaire #Pacifique #DOM-TOM #surveillance #Centre_d'expérimentation_du_Pacifique (#CEP) #Tahiti #Moruroa #Fangataufa #Hao #tourisme #modernisation #Commissariat_de_l'énergie_atomique (#CEA) #bombe_atomique #Archipel_des_Gambier #contamination #Général_Thiry #comité_d'indemnisation_des_victimes_des_essais_militaires (#CIVEM) #santé #déchets_nucléaires #indemnisation

  • Dwight Macdonald, La Bombe, 1945
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/02/21/macdonald-bombe-fr

    1. Les notions de « guerre » et de « progrès » sont désormais dépassées.
    2. L’absurdité de la guerre moderne est désormais évidente. Ne doit-on pas en conclure, avec Simone Weil, que c’est la dimension technique, et non plus politique, de la guerre qui représente le mal absolu ?
    3. La bombe est le pur produit du type de société que nous avons créé. Elle incarne l’American Way of Life exactement au même titre que le réfrigérateur, le banana split et la voiture à boîte automatique.
    4. Ceux qui usent d’un tel pouvoir de destruction se retranchent du reste de l’humanité.
    5. Nous devons briser l’État avant qu’il ne nous brise.

    #Dwight_Macdonald #bombe_atomique #Hiroshima #États-Unis #guerre #science #progrès #way_of_life #critique_techno

  • Nuage de #sable du #Sahara : une #pollution_radioactive qui revient comme un #boomerang

    Alors que les vents chargés de poussières en provenance du Sahara, survolent à nouveau l’#Europe cette semaine, des analyses réalisées par l’ACRO montrent que celles- ci contiennent des #résidus de pollution radioactive datant des #essais de la #bombe_atomique pratiqués par la #France dans les années 60.

    Une pollution radioactive qui revient comme un boomerang

    Entre 1945 et 1980, les Etats-Unis, l’Union soviétique, le Royaume-Uni, la France et la Chine ont réalisé 520 #essais_nucléaires_atmosphériques atteignant des niveaux stratosphériques et dispersant de grandes quantités de produits radioactifs à la surface du globe, principalement dans l’hémisphère nord. Au tout début des années 60, la France a procédé à des essais nucléaires atmosphériques dans le #Sahara_algérien (#Reggane) exposant aux radiations ses propres soldats mais aussi les populations sédentaires et nomades de la région. Depuis ce premier essai au Sahara en 1960 jusqu’à l’ultime expérimentation de 1996 en Polynésie française, la France aura procédé à 210 #tirs_nucléaires.

    Pourquoi parler aujourd’hui – 60 ans plus tard – de ces essais nucléaires du Sahara ?

    Le 6 février dernier, une large partie de la France a été l’objet d’un phénomène météorologique apportant des #vents chargés de sable et de #fines_particules en provenance du Sahara.
    Pour illustration, dans le massif du Jura, le ciel est demeuré orange toute la journée et ces particules atmosphériques se sont déposées au sol. La neige bien blanche le matin est devenue orange à son tour.

    Toutes les surfaces étaient, le soir, recouvertes d’une fine couche de ces particules. L’#ACRO a alors fait un prélèvement sur toute la surface d’une voiture à l’aide de multiples frottis.

    Ces frottis ont été transférés au laboratoire de l’ACRO pour une analyse de radioactivité artificielle par spectrométrie gamma (sur un détecteur GeHP).

    Le résultat de l’analyse est sans appel. Du #césium-137 est clairement identifié.
    Il s’agit d’un #radioélément artificiel qui n’est donc pas présent naturellement dans le sable et qui est un produit issu de la #fission_nucléaire mise en jeu lors d’une #explosion_nucléaire.

    Considérant des dépôts homogènes sur une large zone, sur la base de ce résultat d’analyse, l’ACRO estime qu’il est retombé 80 000 Bq au km2 de césium-137.

    L’épisode du 6 février constitue une pollution certes très faible mais qui s’ajoutera aux dépôts précédents (essais nucléaires des années 60 et Tchernobyl).
    Cette pollution radioactive – encore observable à de longues distances 60 ans après les tirs nucléaires – nous rappelle cette situation de #contamination_radioactive pérenne dans le Sahara dont la France porte la #responsabilité.

    https://www.acro.eu.org/nuage-de-sable-du-sahara-une-pollution-radioactive-qui-revient-comme-un-boo
    #pollution #radioactivité #effet_boomerang #désert_du_Sahara #6_février_2021

  • France’s nuclear colonial legacy in Algeria

    President Emmanuel Macron’s recent statement that a “memories and truth” commission will be established to look into the history of the French colonisation of Algeria, has led to much public discussion over this bloody legacy. And in this context, the absence of apologies or offers of reparations by the French state has not gone unnoticed.

    One area of particular contention in this process is the ongoing and detrimental effects of France’s nuclear testing in Algeria, conducted throughout the 1960s.

    France conducted its first nuclear test known as the “#Gerboise_Bleue” in February 1960 in the Sahara Desert - an atomic bomb that was four times the strength of Hiroshima. A total of 17 tests were carried out, four of them atmospheric detonations, and 13 underground.

    Nuclear testing continued in the region until 1966, four years after the independence of Algeria from French colonial rule, due to a clause in the Evian Accords which were signed by the Provisional Government of the Algerian Republic (GPRA). The accords established the parameters for Algerian independence. The defeated colonial power demanded to be able to continue to destroy Algeria’s environment and poison its people.

    At the time of the tests, around 40,000 people lived in the affected area, and the tests had a horrific effect on these communities. Many were impacted directly, while others were poisoned over time due to the radiation. In fact, 60 years after Gerboise Bleue, babies are still being born with illnesses and malformations.

    The destruction caused to the land and animal species in the Sahara is also often overlooked. The radiation has caused a reduction in livestock and biodiversity as well as the vanishing of certain migratory birds and reptiles. The tests even led to the movement of sand dunes.

    “These nuclear tests need to be seen in the context of a cruel and inhuman colonial experience that was synonymous with expropriation, genocide, racism and pauperisation,” explains Hamza Hamouchene, co-founder of Algeria Solidarity Campaign and Environmental Justice North Africa.

    Nuclear waste remains in the region with the French state refusing to take action to - literally - clean up its (radioactive) mess. The International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (ICAN) called on the French government to take responsibility for the long-term damage that it has caused.

    In a report last year, the Nobel Peace Prize winning group highlighted that, “The majority of the waste is in the open air, without any security, and accessible by the population, creating a high level of sanitary and environmental insecurity”.

    In addition to all of this, Algeria is still waiting to be told where the toxic waste was buried, a demand that ICAN also stressed. Jean-Claude Hervieux, a French electrician who worked on the nuclear testing efforts in Algeria told DW, “When we left Algeria, we dug large holes and we buried everything”.

    Furthermore, doubt continues to shroud all the facts related to these and other colonial crimes committed by the French state as they scrambled to maintain power over Algeria, and later refused to even acknowledge the chapter in the country’s history. Important archives pertaining to the 132 years of occupation are yet to be returned or made public, for example.

    Mustapha Khiati, president of the National Foundation for Health Progress and Research Development (FOREM) in Algeria, states that France had actually conducted 57 nuclear tests. In addition to the 17 tests, which are often mentioned, another 35 took place in Hammoudia in the Reganne region of the Sahara, and five nuclear experiments in In Ecker.

    The list of colonial horrors linked to these tests includes rounding up Algerians from internment camps and prisons and tying them to pillars to analyse the impact of nuclear explosions on their skin.

    The victims of France’s nuclear tests were not limited to Algerians (then and now). The French government also faced backlash from former soldiers and settlers involved in the nuclear tests that were being conducted in Algeria. Veterans from the French colonisation of Polynesia have similarly since suffered the consequences of participating in these operations with little to no protection.

    The French nuclear test veterans’ association Aven, forced the state to recognise the suffering caused to some 150,000 military personnel. Despite decades of denying that the tests led to their infertility and illnesses, the government introduced a bill that would compensate these victims.

    Algerians, however, are yet to even receive a basic recognition for the consequences of these events. Just one Algerian among hundreds has reportedly been compensated so far.

    This all adds further clarity as to why Macron decided not to apologise or pay reparations for the colonial crimes committed by his Republic: Not only would the reparations be considerable, but they would involve generations of Algerians who continue to be plagued by the consequences of France’s desperate attempt to be recognised as a leading world power in the second half of the 20th century.

    As Hamouchene aptly stated, it’s not enough simply “denouncing these colonial and neo-colonial legacies, and raising awareness for the people whose health, bodies, land and livelihoods have been sacrificed in order to accumulate wealth and concentrate power […] we need to address these issues through a justice lens and through democratic and reparative ways (moral and material reparations)”.

    Given Macron has chosen “truth” as a key theme within the commission on French colonisation of Algeria, whether he will completely avoid recognition of this dark chapter - among many others - is yet to be seen.

    Nevertheless, let’s not hold our breath. Macron has been tactical in how he has approached the “reconciliation” that he has supposedly committed to with the Algerian state. He offers symbolic but broadly irrelevant gestures, and makes sure to avoid anything that could impact France’s economic and political grip (past, present and future) in North Africa.

    Returning the skulls of those Algerians barbarically killed for resisting French colonisation is meaningless in the face of the continued suffering and death of the earth, people and species in the Sahara desert at the hands of the same barbarians. The French left no trace of their “civilising mission”, despite their claims. Only death and destruction. Without recognition and reparation, that legacy will continue to live on.

    https://english.alaraby.co.uk/english/comment/2021/2/12/frances-nuclear-colonial-legacy-in-algeria

    #Algérie #nucléaire #colonialisme #colonisation #tests_nucléaires #Sahara #désert #bombe_atomique #déchets_nucléaires #Aven

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    En lien avec cela, sur seenthis :
    – Le #film #documentaire #At(h)ome : https://seenthis.net/messages/819398
    – « Sous le sable, la #radioactivité ! » : https://seenthis.net/messages/873214

  • Anti-Atom-Bündnis in Berlin und Potsdam - Atomwaffenforschung
    https://www.atomreaktor-wannsee-dichtmachen.de/atompolitik/atomwaffenforschung.html

    L’Allemagne iniste sur son intention d’avoir accès aux armes nucléaires et continue son soutien de la recherche en la matière. Voici une brève histoire de la recherche nucléaire à Berlin. Elle a été publiée dans le contexte de la fermeture définitive du réacteur nucléaire de Berlin-Ouest en 2020.

    Anlass für die Zusammenstellung des Textes „Atomwaffenforschung in Berlin? - Chronik mit Hintergründen -“ waren die von der Öffentlichkeit weitgehend unwidersprochenen Äußerungen des stellvertretenden CDU-Vorsitzenden Johann Wadephul Anfang 2020, sich mit eigenen atomaren Waffen an der „Nuklearen Abschreckung“ zu beteiligen (Unionsfraktionsvize für atomare Abschreckung).

    Da Deutschland zu den Staaten gehört, die den Atomwaffenverbotsvertrag bislang boykottieren, sollte man sich die Frage gefallen lassen: Wo steht Deutschland? Am 26.10.2020 hat der Regierungssprecher der Bundesrepublik, Steffen Seibert, auf einer Pressekonferenz erläutert, dass sich Deutschland nicht an die Verpflichtung zum Atomwaffenverbot halten werde (https://www.bundesregierung.de/breg-de/suche/regierungspressekonferenz-vom-26-oktober-2020-1804638).

    „Die Bundesregierung steht unverändert und in vollem Umfang zur defensiv ausgerichteten Nuklearstrategie der Nato. Vor diesem Hintergrund ist Deutschland dem Atomwaffenverbotsvertrag nicht beigetreten.“

    Oft ist es sinnvoll, aktuelle Fragestellungen auch historisch zu betrachten. Das Anti-Atom-Bündnis Berlin Potsdam hat deshalb versucht, eine Chronik zur deutschen Atomwaffenforschung zu erstellen. Sicherlich kann diese Zusammenstellung nur Puzzleteile eines Gesamtbildes bieten, da diese Thematik nur hinter verschlossenen Türen besprochen wurde. Dennoch kann man anhand der veröffentlichten Informationen, die in dieser Chronik zusammengefasst wurden, einen roten Faden erkennen: Deutschland strebt seit seiner Gründung die Entwicklung und die Herstellung von Atomwaffen an.

    Die BürgerInnen können die nächste Bundestagswahl nutzen, sich mit ihrem Votum für eine Politik ohne Atomwaffenoption einzusetzen.

    Link zur Chronik: https://www.atomreaktor-wannsee-dichtmachen.de/downloads.html?download=79

    #Allemagne #recherche #nucléaire #guerre #armement #bombe_atomique #impérialisme

  • US nuclear tests killed American civilians on a scale comparable to Hiroshima and Nagasaki — Quartz
    https://qz.com/1163140/us-nuclear-tests-killed-american-civilians-on-a-scale-comparable-to-hiroshima-an
    https://qzprod.files.wordpress.com/2017/12/us-nuclear-test-fallout-radiation-poison-iodine-nevada-test-

    When the US entered the nuclear age, it did so recklessly. New research suggests that the hidden cost of developing nuclear weapons were far larger than previous estimates, with radioactive fallout responsible for 340,000 to 690,000 American deaths from 1951 to 1973.

    The study, performed by University of Arizona economist Keith Meyers, uses a novel method (pdf) to trace the deadly effects of this radiation, which was often consumed by Americans drinking milk far from the site of atomic tests.

    Those measurements, however, did not capture the full range of effects over time and geography. Meyers created a broader picture by way of a macabre insight: When cows consumed radioactive fallout spread by atmospheric winds, their milk became a key channel to transmit radiation sickness to humans. Most milk production during this time was local, with cows eating at pasture and their milk being delivered to nearby communities, giving Meyers a way to trace radioactivity across the country.

    The National Cancer Institute has records of the amount of Iodine 131—a dangerous isotope released in the Nevada tests—in milk, as well as broader data about radiation exposure. By comparing this data with county-level mortality records, Meyers came across a significant finding: “Exposure to fallout through milk leads to immediate and sustained increases in the crude death rate.” What’s more, these results were sustained over time. US nuclear testing likely killed seven to 14 times more people than we had thought, mostly in the midwest and northeast.

    #NUcléaire #Bombe_atomique #Hubris_scientifique

  • Un avertissement qui, 60 ans après, n’a pas été entendu

    La couverture du magazine Pour la Science n°482 de décembre 2017 fait sa une avec le « berceau de la vie » et sa quatrième de couverture avec le « cercueil de notre mort », en publiant la publicité suivante :

    On y lit bien : « honnêteté morale ».

    Qu’est ce que c’est que ce truc ? Qu’est ce que cela peut pouvoir bien signifier lors qu’il s’agit de développer des armes de destructions massive ?

    A savoir planifier l’assassinat de centaines de milliers de personnes. Organiser la destruction de villes entières. Et enfin, grâce à l’industrie nucléaire, empoisonner à petit feu le monde entier.

    L’honnêteté morale a bien mieux été défendre par André Breton en 1958 que par tous ces « équarrisseurs diplômés », ces pourritures scientistes et ces crevures nucléaristes qui travaillent pour des militaires.

    https://sniadecki.wordpress.com/2013/09/06/breton-nucleaire

    N’hésitez pas à leur faire savoir tout le bien que vous pensez d’eux en leur envoyant un mot gentil à l’adresse qu’ils ont si aimablement indiquée.

    Contact : drh-suivi.recrutements@cea.fr

    #CEA, #science, #militaire, #bombe_atomique, #critique_techno, #André_Breton.

  • #Pascal_Boniface : « Face à la #Corée_du_Nord, Trump a une épée en bois »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/081017/pascal-boniface-face-la-coree-du-nord-trump-une-epee-en-bois

    Vidéo accessible dans le corps de l’article. Que faire face à une dictature nord-coréenne qui est en passe de devenir une puissance nucléaire ? Les appels guerriers de Donald Trump sont une dangereuse gesticulation. Il faut d’urgence négocier avec Kim Jong-un, estime le chercheur Pascal Boniface, pour à terme neutraliser la menace.

    #International #armes_nucléaires #bombe_atomique

  • Prix Nobel de la paix : « L’idée est de rendre la possession de l’arme nucléaire honteuse »
    http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2017/10/06/prix-nobel-de-la-paix-le-comite-d-oslo-a-surtout-voulu-rappeler-une-

    Tricotons : La dénucléarisation est-elle un objectif réaliste ?

    Marc Semo : L’idée des promoteurs de la campagne d’interdiction est de rendre la possession de l’arme nucléaire honteuse pour les pays qui en sont dotés et qui, ne signant ni ne ratifiant le traité d’interdiction décidé en juillet par 122 pays, ne sont pas tenus d’en appliquer les clauses. C’est la même stratégie de la stigmatisation qui a été utilisée dans les conventions pour l’interdiction des mines antipersonnelles.

    Mais il est peu probable que cela fonctionne pour le nucléaire, considéré comme un élément central dans la stratégie des pays qui possèdent l’arme nucléaire (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) ou illégalement (Inde, Pakistan, Israël, Corée du Nord), mais aussi pour les pays qui bénéficient du parapluie nucléaire américain, ceux de l’OTAN, mais aussi le Japon, qui s’est refusé à signer le traité.

    Face aux dangers de la prolifération rappelés par la Corée du Nord, la possession de l’arme nucléaire ou la garantie d’être protégé par celle de Washington reste essentielle.

    Marc Semo : Le comité Nobel a surtout, je crois, voulu rappeler une urgence. C’est d’ailleurs ce que dit la présidente du comité : « Nous vivons dans un monde où le risque d’une utilisation des armes nucléaires est plus grand qu’il ne l’a jamais été depuis longtemps. » Et on ne peut leur donner tort quand on voit la fuite en avant du régime de Pyongyang défiant Washington, qui menace de les anéantir mais aussi de remettre en cause l’accord de 2015 avec Téhéran mettant sous contrôle pour dix ans son programme nucléaire.

    Pax questionus : Dans la mesure où les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU sont dotés de l’arme nucléaire, cela ne rend-il pas vain tout espoir de voir un jour l’arme nucléaire définitivement bannie de notre société ? On voit mal ces cinq Etats se priver de leur principale force de dissuasion/négociation…

    Marc Semo : Absolument… Mais les plus optimistes espèrent que, comme pour les armes chimiques ou biologiques – finalement totalement interdites respectivement en 1993 et 1972 –, arrivera le moment où il deviendra honteux de détenir l’arme nucléaire, qui reste la seule arme de destruction massive encore légale au regard du droit international.

    #Nucléaire #Bombe_atomique #Nobel

  • Pourquoi n’avons-nous plus vraiment peur de la bombe ?
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/10/05/pourquoi-n-avons-nous-plus-vraiment-peur-de-la-bombe_5196654_3232.ht

    Soixante-douze ans après les premiers – et uniques – bombardements atomiques, menés en août 1945 sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki, voilà que ressurgit le spectre de la guerre atomique, et derrière lui son cortège d’images apocalyptiques. Une perspective inouïe, terrifiante, que l’on a un peu vite reléguée à l’arrière-plan avec la fin de la guerre froide.
    Banalisation

    Les spécialistes, pourtant, ne cessent de le répéter : le risque d’une attaque nucléaire est aussi grand aujourd’hui qu’à la fin des années 1980 – si ce n’est plus. Pourquoi alors un tel déni de réalité ? Les peuples et les chefs d’Etat auraient-ils estompé dans leur imaginaire le pouvoir mortifère de cette arme de destruction massive ? Et le vrai danger ne réside-t-il pas précisément là, dans cette banalisation de la bombe atomique ?

    A tort, estiment les experts, pour qui la menace du nucléaire militaire n’a jamais disparu. « Aujourd’hui, le danger d’une catastrophe nucléaire est plus important que pendant la guerre froide, et la plupart des gens l’ignorent avec joie », affirme même William J. Perry. Secrétaire américain à la défense de 1994 à 1997, ce démocrate a publié My Journey at the Nuclear Brink (Stanford University Press, 2015, non traduit en français), ouvrage dans lequel il détaille les menaces actuelles. Parmi elles : une guerre nucléaire régionale entre l’Inde et le Pakistan – avec des impacts mondiaux dévastateurs. Et les dangers se sont encore intensifiés depuis la publication de ce livre.

    Moscou et Washington modernisent et renforcent leur domination nucléaire, la Corée du Nord est devenue le neuvième pays dans le monde à posséder l’arme atomique, l’Iran est technologiquement en mesure d’être le dixième… A quoi s’ajoute l’éventualité d’un conflit « non conventionnel », au cours duquel des armes nucléaires échapperaient aux contrôles étatiques et internationaux.

    Dès lors, comment expliquer que ce risque soit si peu débattu ? Que la peur de l’atome militaire ne soit pas plus palpable ? « Cet aveuglement est dû avant tout à l’énormité des conséquences qu’aurait une guerre nucléaire », répond Jean-Pierre Dupuy. Cet ingénieur général des Mines devenu philosophe rappelle la pensée fondatrice de l’Allemand Günther Anders (1902-1992) au sortir de la seconde guerre mondiale : lorsque le mal devient énorme, nous ne pouvons plus nous le représenter.
    « On sait qu’une destruction nucléaire intégrale est possible d’un point de vue abstrait, mais le néant est la chose la plus difficile à se figurer », abonde le philosophe Michaël Fœssel.

    #Nucléaire #Bombe_atomique #Guerre

  • Anti-nuclear-weapons group wins Nobel Peace Prize - LA Times
    http://www.latimes.com/world/europe/la-fg-nobel-peace-prize-20171006-story.html
    http://www.trbimg.com/img-59d77fdd/turbine/la-fg-nobel-peace-prize-20171006

    With the threat of a nuclear conflict growing ever more real, the Nobel Peace Prize was awarded Friday to a coalition of disarmament activists that lobbied for the first treaty to ban atomic arms.

    The treaty includes a commitment “never under any circumstances to develop, test, produce, manufacture, otherwise acquire, possess or stockpile nuclear weapons or other nuclear explosive devices.” It also bans the transfer, use or threat to use of nuclear weapons.

    The treaty will enter into force after it has been ratified by 50 parties. So far, only three have done so.

    The United States and close allies, including France and Britain, have rejected the effort, calling it misguided and dangerous.

    “A purported ban on nuclear weapons that does not address the security concerns that continue to make nuclear deterrence necessary cannot result in the elimination of a single nuclear weapon and will not enhance any country’s security, nor international peace and security,” the three countries said in a statement issued after the treaty was adopted.

    The recipient of the award, a Geneva-based coalition known by the acronym ICAN, disputes the premise that nuclear weapons are a legitimate and essential source of security.

    "We can’t threaten to indiscriminately slaughter hundreds of thousands of civilians in the name of security. That’s not how you build security,” the group’s executive director, Beatrice Fihn, told reporters Friday.

    #Nucléaire #Bombe_atomique #Nobel

  • http://www.ciip.fr/spip.php?article1335#nb2

    « Original Child Bomb »

    La bombe a explosé à 30 m. du point visé.
    La boule de feu s’est élargie jusqu’à 5.500 m.
    La température au centre de la boule de feu a atteint cent millions de degrés.
    Ceux qui se trouvaient près du centre de la boule de feu disparurent.
    Toute la ville fut réduite en morceaux par le souffle
    et les ruines prirent feu partout instantanément
    en brûlant impétueusement.
    70.000 personnes furent tuées immédiatement
    ou moururent en quelques heures.
    Ceux qui ne moururent pas souffrirent atrocement.
    Peu d’entre eux étaient militaires.

    Le poème entier est beaucoup plus long. Seule la strophe 32 est traduite ici en français. On peut le consulter (en anglais) sur ce site :
    https://inaspaciousplace.wordpress.com/2012/08/06/hiroshima-original-child-bomb-by-thomas-merton
    #Hiroshima #bombe_atomique

    https://www.arte.tv/fr/videos/054197-000-A/hiroshima-la-veritable-histoire
    http://hibakushas.arte.tv

  • A l’ombre des centrales nucléaires (1) : L’aventure de l’atome, un avenir radieux
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/lombre-des-centrales-nucleaires-1-laventure-de-latome-un-avenir

    Comment la France est-elle devenue le pays le plus nucléarisé du monde ?

    Avec la découverte des rayons X et des qualités phosphorescentes du radium, dès le début du XXe siècle on utilise la radioactivité pour fabriquer onguents, médicaments et cosmétiques, et même du camembert ! Pierre et Marie Curie obtiendront tous deux le Prix Nobel de physique en 1903, et Marie Curie un second prix Nobel de chimie en 1911.

    Il n’y a pas que les crèmes. Il y avait tout un tas de produits de toutes natures : du chocolat radioactif, des pâtes alimentaires radioactives, du coton, etc. Cécile Raynal

    Dès 1937, le radium est inscrit comme poison dans la pharmacopée, et donc on interdit l’utilisation du radium dans les produits de beauté. Claude Huynh

    Ce n’est qu’en comprenant les pouvoirs destructeurs de la fission de l’atome qu’il sera utilisé comme arme, puis comme générateur d’électricité. Or avec des mines d’uranium basées essentiellement en Afrique, cette énergie nouvelle redessine dès ses débuts une géopolitique mondiale de conflits où très clairement nucléaire civil et militaire s’avèrent être indissociables. Mais une fois la boîte de Pandore ouverte, plus de raison de s’arrêter en si bon chemin...

    Les premiers usages qui ont été mis en place au niveau du développement du nucléaire, c’était pour la bombe. La France a été pionnière au niveau de la découverte avec Joliot-Curie, avec Marie Curie. (...) Tout de suite à la fin de la guerre, De Gaulle qui était revenu au pouvoir créé le commissariat à l’énergie atomique pour que la France possède, le plus rapidement possible, la bombe. Patrice Bouveret

    Ce documentaire va expliquer comment la France est devenue le pays le plus nucléarisé du monde. Dès 1945, Charles De Gaulle crée le Commissariat à l’Energie Atomique pour fabriquer la bombe atomique. Devenue une puissance nucléaire civile et militaire, la France s’autorise tous les essais atomiques depuis le désert du Sahara jusqu’aux îles de Polynésie française. L’histoire de la montée en puissance du nucléaire se heurte alors aux débuts d’un désaveu… qui proviendra de l’intérieur, des physiciens eux-mêmes. Les époux Joliot-Curie lancent dès 1950 l’appel de Stockholm visant à l’interdiction de la bombe atomique. Ainsi naît une vraie contestation contre le nucléaire militaire, mais aussi civil. Dans les années 70 différents mouvements écologistes émergent et s’expriment avec les manifestations de Plogoff et de Creys-Malville pour les plus connues, encrant l’installation d’une opposition durable et forte des anti-nucléaire.

    Tout a commencé par Fessenheim. Manifestation contre l’idée de Fessenheim, puis contre la construction de Fessenheim. c’était un mouvement qui était anti-nucléaire. Mais surtout, anti « se faire imposer quelque chose que l’on ne comprend pas » et donc on sait par ce mot, nucléaire, que ça rappelle la bombe atomique. Jean-Marie Brom

    C’est toute la semaine. Bon premier épisode.

  • Eight countries. 2,056 nuclear tests. 71 years – mapped - Washington Post

    https://www.washingtonpost.com/graphics/world/nuclear-tests

    Eight countries. 2,056 nuclear tests. 71 years.

    In the name of national security, eight countries have tested nuclear weapons all over the world since 1945, frequently near populated places. Related: North Korea conducts fifth nuclear test, claims it has made warheads with ‘higher strike power’.

    #nucléaire #cartographie #bombe_atomique

  • Sous le plateau d’Albion, la science (presque) sans bruit

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/10/17/a-rustrel-vaucluse-la-science-presque-sans-bruit_5015174_1650684.html

    Le portail, un tantinet rouillé, est ouvert. Il donne sur un vaste et vide parking en plein air, au bitume fatigué, qui offre une vue splendide sur la vallée. A quelques kilomètres au sud, apparaissent au milieu des arbres les taches colorées des carrières d’ocre du Colorado provençal, petite merveille du Luberon. A l’opposé, le regard grimpe sur des pentes de garrigue, coupées de courtes falaises calcaires, jusqu’au sommet qui masque le Ventoux, à 30 kilomètres plus au nord.

    Le « blockhaus »

    Au pied de cette colline, l’image est moins belle. Un épais mur gris, flanqué d’un Algeco blanc, évoque un blockhaus, éclairé la nuit par un vieux lampadaire.

    Il y a plus de vingt ans, il n’aurait pas été possible d’entrer aussi facilement sur ce site austère. De nombreux sas et contrôles d’identité auraient dû être franchis avant même de pénétrer dans le « blockhaus ». De 1971 à 1996, il abritait en effet l’un des deux postes de commande de tir des missiles stratégiques dit du plateau d’Albion, cette vaste zone de 800 km2 située à environ 1 000 mètres d’altitude, au-dessus du parking. C’est à 1,5 kilomètre de l’entrée bétonnée et à 500 mètres sous terre que, 24 heures sur 24, deux officiers de tir pouvaient à tout moment tourner les clés activant les têtes nucléaires réparties dans les 18 silos enterrés du plateau.

    Désormais, plus de clés, ni de bombes. Le centre névralgique de la dissuasion française est devenu un laboratoire de recherche assez éclectique où se retrouvent physiciens des particules, hydrologues, géologues, électroniciens, biologistes ou même historiens, pour des recherches civiles, publiques ou privées.

    « Lorsqu’on m’a signalé que l’armée abandonnait ce site, j’ai sauté sur l’occasion, se souvient le physicien Georges Waysand, retraité du CNRS. Après ma première visite, j’étais éberlué. »

    En effet, il découvrait là un lieu parfait pour mener à bien ses expériences ultrasensibles de détection de particules extraterrestres, appelée matière noire. Comme la Terre est en permanence bombardée de particules connues, il est difficile de repérer un signal nouveau dans tout ce fatras. En jouant le rôle de bouclier naturel, la roche facilite a priori la détection. C’est pourquoi bon nombre d’expériences de ce genre se retranchent dans des tunnels, comme à Modane (à la frontière franco-italienne) ou au Gran Sasso en Italie.

    « D’ici, on ressent la houle de la Méditerranée »

    Ce qui l’a séduit aussi, c’est le « saint des saints », la pièce centrale dans laquelle les deux officiers passaient leur journée, assis devant les pupitres. Cette capsule de 28 mètres de long pour huit de large est encore plus isolée des perturbations du monde extérieur : mur en béton armé d’un mètre d’épaisseur, blindage en acier mi-doux bloquant toutes les fréquences au-dessus de 40 Hz, suspensions de l’ensemble pour empêcher les vibrations… En toutes circonstances, les deux officiers devaient pouvoir répondre aux ordres de tir. « Il y avait même la fibre optique !, se réjouit Georges Waysand. Ce tunnel n’a pas d’équivalent dans le monde. »

    En quelques mois, il rédige un rapport présentant l’intérêt de ce site pour des activités pluridisciplinaires. Il songe à la matière noire, mais aussi à des mesures précises de champ électromagnétique non perturbées par l’environnement artificiel. Il ajoute aussi la géologie après avoir fait venir des spécialistes qui lui disent que ce site est « meilleur que ce qu’ils imaginaient ». Il se révélera en effet que, au cœur du parc naturel régional du Luberon, l’absence d’autoroutes, d’usines, de voies ferrées, d’éoliennes… garantit un niveau de secousses résiduelles inférieures au bruit sismique minimum mondial ! « D’ici, on ressent la houle de la Méditerranée », déclare Christophe Emblanch, directeur de l’unité de formation et de recherche (UFR) Sciences, technologies, santé de l’université d’Avignon. « C’est magique », savoure-t-il.

    Isolé des perturbations électromagnétiques, des vibrations de surface non naturelles et des variations de gravitation, le laboratoire est idéal pour s’intéresser à des effets sismiques, magnétiques, gravimétriques… minuscules, qui, malgré la précision des appareils, seraient noyés dans le « bruit » environnant. D’où le nom de cette installation, née officiellement en 1998 : Laboratoire souterrain à bas bruit (LSBB). Ici, après la discrétion militaire, règne donc le silence.

    A l’accueil, Daniel Boyer, cheveux très longs, cachant son passé d’ancien sous-officier appartenant au petit groupe de dix personnes en permanence sur le site à l’époque des missiles, est le directeur adjoint du site.

    « Lors d’une de mes premières visites, nous avons eu une coupure totale de courant dans la capsule. C’était impressionnant, se souvient Georges Waysand. Heureusement j’étais avec un militaire, qui, en un quart d’heure, a pu le rétablir. Cela m’a confirmé dans mon choix de conserver les personnes connaissant ce lieu. » Daniel Boyer et Alain Cavaillou, deux permanents du LSBB, ont ainsi rejoint les rangs de l’université de Nice et sont devenus cosignataires de nombreux articles de recherche. « Travailler sous terre n’est pas un problème car on peut sortir facilement : la porte n’est pas loin ! Et ce n’est pas plus dur que d’exercer dans un endroit sans fenêtre comme une salle de contrôle aérien, un bloc opératoire… », constate, serein, Daniel Boyer.

    « Prenez une veste », lance-t-il alors qu’en cette fin d’été les 20° C sont atteints. « Il fait moins de 15° dans les tunnels », ajoute-t-il en montant sur le Fenwick, le véhicule électrique qui servait déjà du temps de la base militaire. C’est parti !

    Pas pour longtemps. Un sas de décompression, rare installation ajoutée par les chercheurs, doit être franchi. « Cela permet de mettre en surpression l’air des galeries afin d’empêcher le radon, radioactif, de sortir des roches », explique Alain Cavaillou. Deux portes sont nécessaires car s’il n’y en avait qu’une, son ouverture créerait une onde minuscule, mais suffisante pour agiter les multiples capteurs posés dans les tunnels et fausser les résultats.

    « Le paradis des géologues »

    Le véhicule redémarre, cahotant légèrement au milieu du couloir gris béton, large de quatre mètres environ et éclairé par une lumière blafarde. La fraîcheur est bien là. Après 400 mètres linéraires, virage à angle droit sur la droite. Nouvel arrêt. « Ici c’est le paradis des géologues », explique Elisabeth Pozzo di Borgo, enseignante-chercheuse à l’université d’Avignon et membre du conseil scientifique du LSBB. Elle pousse une porte dans l’alignement de la première partie du tunnel. Les parois rocheuses sont ici apparentes. Plusieurs trous sont percés dans la roche pour l’étudier et en recueillir de l’eau d’infiltration. Une faille est visible.

    « Ce tunnel nous donne accès au plus grand réservoir calcaire du crétacé d’Europe, du même âge que les roches des champs pétrolifères du Golfe. Cette zone fait environ 1 000 km2 », rappelle Christophe Emblanch. C’est de ce réservoir que l’eau sortira notamment à la célèbre Fontaine-de-Vaucluse, à quelques kilomètres plus à l’ouest. « Après la pluie, comment l’eau circule-t-elle dans cette roche ? Quand et comment sort-elle ? Quels effets ont les pompages ? Comment se diffuserait une pollution ?… Beaucoup de questions se posent aux hydrologues », note Christophe Emblanch, qui comptabilise une soixantaine de prélèvements sur et autour du site, ainsi que plusieurs forages.

    Cette partie du LSBB est un autre cadeau des militaires. C’était en effet la partie anti-souffle du dispositif. Au lieu d’aller en ligne droite de l’entrée au centre de tir, le tunnel fait un coude à angle droit puis, 100 mètres plus loin, un second vers la gauche. Au bout de la première partie, un couloir droit, en cul-de-sac, a été creusé sur 250 mètres de long, là où les hydrogéologues s’égaient. Sur un plan, cela forme un « U ». Si une bombe explosait près du site, le souffle pénétrerait dans la galerie principale, puis s’engouffrerait dans ce couloir vide, au bout duquel l’onde serait réfléchie, revenant vers le souffle initial et l’atténuant.

    Le saint des saints

    Retour sur le Fenwick en direction du saint des saints, atteint après encore 800 mètres. Une lourde porte avec un volant métallique en garde l’entrée. L’ancien poste de commande de tir est au bout d’un étroit couloir dans lequel des ordinateurs enregistrent les données des instruments à l’intérieur de la pièce et les envoient par les fibres optiques aux laboratoires. Sur un écran, un signal mesure les minuscules fluctuations du champ magnétique dans les trois directions de l’espace. Elisabeth Pozzo di Borgo prend alors une chaise et la fait tourner sur un pied. Les courbes se mettent à osciller à la cadence de la chaise ! Le champ magnétique a été perturbé, ce que le magnétomètre, à quelques mètres de là dans la capsule, a enregistré. Evidemment ouvrir la dernière porte de cette fameuse capsule n’échappe pas au détecteur. La pièce qu’on découvre, avec ses couleurs orange et marron, semble surgie directement des années 1970.

    « C’est le fin du fin du bas bruit », salue la chercheuse. « La première fois qu’on a fait des mesures de variation du champ magnétique dans cette pièce, on trouvait zéro », se souvient Georges Waysand. Finalement, la valeur moyenne se révélera cinq à huit fois plus faible que celle du champ magnétique terrestre. Surtout, ses variations sont cent fois plus faibles que l’activité cérébrale d’une personne en phase de sommeil. Au centre de la pièce de 120 m3, au demeurant assez vide, trône l’un des fleurons du laboratoire, un magnétomètre supraconducteur de grande précision. Grâce à lui, les chercheurs ont vu des choses incroyables. Par exemple, en 2012, la « respiration » de la Terre. En permanence, sous l’effet des mouvements des océans, des continents, de l’atmosphère ou des séismes, des ondes de surface apparaissent, comprimant ou dilatant globalement la Terre. Des sismomètres l’ont confirmé par fort séisme, mais ces ondes de surface secouent aussi verticalement le ciel, jusqu’à l’ionosphère, la partie chargée électriquement de l’atmosphère à partir de 60 kilomètres. Et qui dit déplacement de charges dit champ magnétique perturbé… jusqu’aux bas-fonds provençaux.

    « Nous avons aussi “vu” de cette manière des orages magnétiques, des sylphes (des éclairs lumineux de la haute atmosphère) ou des précurseurs des tremblements de terre comme celui du Sichuan en Chine, en 2008 », liste Elisabeth Pozzo di Borgo, qui voit aussi le soleil se lever et se coucher par ses effets magnétiques.

    Ce calme parfait a aussi donné l’idée à une équipe de Vancouver d’effectuer des électroencéphalogrammes dans la capsule. « Cela nous permet de voir l’activité dans une bande de fréquence, supérieure à 30 Hz, comme nulle part ailleurs. Ces ondes sont en effet très difficiles à mesurer de façon fiable dans un environnement hospitalier standard ou même dans un labo de recherche classique. Pour cela, elles sont souvent ignorées », témoigne Guy Dumont, de l’université de Vancouver. « Cela pourrait déboucher sur une meilleure compréhension des fonctions cérébrales, aussi bien chez des sujets sains que chez des sujets présentant certaines pathologies (épilepsie, Alzheimer, Parkinson) ou souffrant de lésion à la moelle épinière. Ou bien sur la mise au point d’équipements plus performants pour le diagnostic, le suivi ou le traitement de certaines de ces pathologies », complète le chercheur, qui compte bien revenir au LSBB après ses deux visites en 2009 et 2014.

    Capteurs sismiques d’un nouveau genre

    A la sortie, une autre porte ouvre sur un espace plus restreint. Le lieu est pile à la verticale du sommet de la montagne, 500 mètres plus haut, où se situait l’antenne transmettant les ordres de tir. Ce jour-là, des capteurs sismiques d’un nouveau genre sont en train d’être démontés après deux mois d’enregistrement. « Si l’on ose dire, nous avons eu de la chance avec le séisme en Italie le 24 août [298 morts] », indique Frédéric Guattari, de la société Ixblue. Cette entreprise française spécialisée dans les gyroscopes à fibre optique pour la navigation va lancer les premiers sismomètres capables d’enregistrer non pas des mouvements de translations du sol mais des mouvements de rotation.

    A l’intérieur de ces instruments, de la lumière circule, dans les deux sens, dans des bobines enroulant près de 15 kilomètres de fibres. Si la terre « tourne », la théorie relativiste montre que les chemins aller et retour n’auront pas la même longueur ; la différence étant reliée à l’angle de rotation. Pour tester leur système, les ingénieurs d’Ixblue collaborent avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), qui a disposé des capteurs classiques en plusieurs endroits afin d’estimer aussi les fameuses rotations. Réponse dans quelques mois.

    Au retour, on jette un œil sur une autre activité originale du LSBB : la métrologie électronique de haute précision. Les mémoires et processeurs, malgré tout le soin avec lequel ils sont fabriqués, peuvent faire des erreurs. Une particule peut taper la matière et déclencher une réponse inappropriée. Cette particule peut venir du ciel ou de la décroissance radioactive de certains atomes du circuit. Sous la roche, il ne reste que cette dernière et les constructeurs de circuits, en l’occurrence ceux de l’entreprise américaine Xilinx, qui teste ici la fiabilité de ses composants. D’autres entreprises, Total, Teleray, Staneo… ont aussi loué les services du LSBB.

    De retour dans la salle de réunion, après avoir déposé la lourde veste tenant chaud, on assiste à l’une des scènes qui justifient le concept du LSBB. Des étudiants tchèques venus pour étudier, grâce à des antennes en surface, les éclairs de la haute atmosphère découvrent avec gourmandise un chercheur disposant d’autres instruments, qu’il serait intéressant de comparer. « C’est très pluridisciplinaire. Des sujets naissent en se croisant. Et dans un couloir de 4 mètres de large, ça arrive souvent ! », résume Christophe Emblanch. C’est d’ailleurs comme cela qu’est née la collaboration Ixblue-CEA. « Dès le début, il a été clair pour moi qu’il ne s’agissait pas d’empiler des expériences les unes à côté des autres pour faire du volume, mais bien d’avoir entre elles des échanges, notamment parce que très souvent le bruit des unes est le signal des autres et réciproquement, ce qui ouvre des problématiques et des protocoles nouveaux », insiste Georges Waysand. Tous les deux ans, les utilisateurs de tous horizons du LSBB se retrouvent pour découvrir les travaux en cours, de l’ordre de la vingtaine d’expériences différentes.

    Collaboration interdisciplinaire fortuite

    L’exemple le plus fameux de collaboration interdisciplinaire fortuite est lié au magnétomètre. Peu après l’avoir installé en 2001, en analysant les données, les chercheurs, dont le directeur du LSBB, Stéphane Gaffet, ont vu une anomalie, attribuée dans un premier temps à un problème sur l’appareil. Un géologue à qui les « magnéticiens » parlaient de ce souci constate qu’au moment où la saute d’humeur du magnétomètre se produisait, les sismomètres avaient ressenti un tremblement de terre en Inde. Bien entendu les chercheurs ont vérifié que les fluctuations magnétiques n’étaient pas que de simples mouvements de translation de l’instrument. Ils ont alors démontré que c’était le déplacement des charges électriques – contenues dans l’eau qui s’infiltre dans le massif – qui avait modifié le champ magnétique en bougeant dans le réservoir calcaire sous l’effet du tremblement de terre. D’ailleurs, l’équipe réfléchit à un nouveau dispositif expérimental de suivi des masses d’eau grâce au magnétomètre, même en l’absence de secousses sismiques.

    « Le plaisir de ce travail vient de la diversité des thèmes abordés », estime Alain Cavaillou. « C’est très enrichissant aussi d’échanger avec des correspondants étrangers », ajoute Daniel Boyer, qui, comme son collègue, ne regrette pas cette reconversion rare, qui est d’ailleurs l’objet d’études en sciences humaines et sociales.

    L’histoire n’est pas terminée. Peut-être que bientôt sera signée définitivement la convention faisant du LSBB une unité mixte de service entre les cinq partenaires, CNRS, Observatoire de la Côte d’Azur, universités d’Avignon, de Marseille et de Nice… Peut-être que bientôt aussi un bâtiment plus confortable sera construit pour l’accueil des chercheurs sur le parking, afin, comme toujours, de limiter encore le « bruit » dans ce monde du silence.

  • Hess Natur- Eigentümer investieren in Atombombenherstellung! | Der Honigmann sagt...
    https://derhonigmannsagt.wordpress.com/2013/08/03/die-firma-realitat

    Gegenwärtiger Eigentümer des einstigen Ökopioniers Hessnatur ist Capvis III mit Sitz in der Steueroase Jersey[1]. Die gleichnamigen Schweizer „Partner“ des Fonds sind nicht die Eigentümer, sondern die Verwalter des Fonds. Die Namen der Eigentümer von Capvis III werden nicht bekannt gegeben. Lediglich einer der Capvis-Investoren, nämlich Harbourvest, wurde einmal im Capvis-Rundbrief erwähnt. Wir haben deshalb viele Wochen recherchieren müssen, um wenigstens einige der Anteilseigner von Capvis III identifizieren zu können. Das Ergebnis ist verblüffend: Davon investieren alle entweder direkt in die Rüstungsindustrie, verwalten Kapital der Rüstungsindustrie oder vermehren das Kapital von Gesellschaften, die ihrerseits in die Rüstungsindustrie investieren. Die größten uns bekannten Anteilseigner des Fonds Capvis III, dem seit Juni das Ökounternehmen Hessnatur gehört, investieren außerdem in die Atombombe, oder verwalten das Kapital von Gesellschaften, die wiederum in die Atombombe investieren.

    #Allemagne #économie #bombe_atomique

  • Vers un monde sans armes nucléaires ? - Moyen-Orient - RFI
    http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20160829-onu-armes-nucleaires-journee-internationale-ticen-tice?ns_mchannel=fide

    Depuis 2009, les Nations unies ont fait du 29 août la Journée internationale contre les essais nucléaires. Cinquante-et-un ans après le premier essai, les stigmates de tests atomiques sont toujours présents dans plusieurs endroits de la planète et le monde d’aujourd’hui reste terrorisé par l’idée que des armes d’une telle puissance puissent encore être utilisées au XXIe siècle.

    #nucléaire #armement #bombe_atomique

  • Les Iles Marshall évoquent l’horreur #nucléaire devant la CIJ
    http://www.romandie.com/news/Les-Iles-Marshall-evoquent-lhorreur-nucleaire-devant-la-CIJ/683093.rom

    Les Iles Marshall ont fait un récit saisissant lundi des horreurs des tests nucléaires. Ce petit Etat du Pacifique tente de convaincre la Cour internationale de Justice (CIJ) qu’elle a compétence pour examiner ses plaintes contre l’Inde, le Pakistan et le Royaume-Uni.

    Cet archipel a été le théâtre de nombreux essais nucléaires dans les années 1940 et 1950. Il reproche à ces trois nations de ne pas avoir abandonné « la course » à l’arme atomique. Pendant ces tests, « plusieurs îles ont été détruites ou rendues inhabitables pour des milliers d’années », a déclaré le représentant du pays devant la CIJ, Tony deBrum.

    via @obsarm

  • Un monde nucléarisé
    http://visionscarto.net/un-monde-nuclearise

    Titre : Un monde nucléarisé Mots-clés : #Nucléaire #Armement #TNP #Bombe_atomique #Centrale_nucléaire #Puissance_nucléaire Apparition(s) : Carte inédite. Auteur : Philippe Rekacewicz Date : Janvier 2016. Voir aussi : Aux Nations unies, qui vote avec qui ? Après l’Assemblée générale des Nations unies en 2015, l’analyse des votes concernant les résolutions sur le désarmement et la sécurité (...)

    #Collection_cartographique

  • La #Corée_du_Nord est en passe de réussir son pari #nucléaire
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140116/la-coree-du-nord-est-en-passe-de-reussir-son-pari-nucleaire

    La survie du régime dépend trop de l’arme atomique pour que ses dirigeants acceptent d’y renoncer. Sanctions accrues, propagande anti-Kim par haut-parleurs ou survols de bombardiers stratégiques : les réponses au quatrième #essai_nucléaire du Nord sont inadaptées voire contre-productives.

    #International #Asie #bombe_atomique #Corée_du_sud #Kim_Jong-Un

  • Atombomben auf Ost-Berlin | Telepolis
    http://www.heise.de/tp/news/Atombomben-auf-Ost-Berlin-3055232.html


    Les berlinois avaient raison d’apprécier le président étatsunien. Il refusa aux militaires de lancer la bombe nucléaire sur la ville.

    Als die USA 1961 durch verbesserte Spionagesatelliten erkannten, dass die Sowjets statt über 500 gerade einmal über vier einsatzfähige Interkontinentalraketen verfügten und daher keine reale Bedrohungslage bestand, ließ das Pentagon nicht etwa von seinen Plänen ab. Vielmehr schlug der damals ranghöchste Militär Lyman Louis Lemnitzer vor, den Gegner überraschend nuklear zu vernichten, solange er noch wehrlos sei – und China gleich mit, das damals noch keine Atomwaffen besaß. Die Regierung Kennedy lehnte ab.