city:amérique

  • Si les gémissement de la #collapsologie de Servigne & Co vous soulent, il y a d’autres scientifiques qui prennent la crise écologique et la critique du capitalisme industriel un peu plus au sérieux. Heureusement !

    Lettre de chercheur.es aux jeunes et moins-jeunes, qui se sont mobilisé.es les 14, 15 et 16 mars

    https://lundi.am/Lettre-de-chercheur-es-aux-jeunes-et-moins-jeunes-qui-se-sont-mobilise-es-les

    Voir aussi leur Tribune du 5 mars 2019 dans le journal Le Monde :

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/05/climat-la-mobilisation-mondiale-du-15-mars-lancee-par-la-jeunesse-doit-nous-

    Climat : « La mobilisation mondiale du 15 mars, lancée par la jeunesse, doit nous interpeller et nous faire réagir »

    Dans une tribune au « Monde », un collectif d’universitaires, principalement toulousains, salue « l’entrée en résistance » des jeunes contre l’inaction climatique, mais adresse aussi ses critiques aux institutions de recherche elles-mêmes.

    Tribune . Des étudiants et des lycéens ont lancé un appel à la « grève mondiale pour le futur », le 15 mars, et à des actions reconductibles et amplifiées chaque vendredi. Nous, personnels de la recherche publique et de l’enseignement supérieur, sommes à leurs côtés et avec les enseignants qui auront choisi de les accompagner. Nous célébrons leur décision « d’entrer en résistance » face à l’inaction politique comme à l’aveuglement ou au consentement passif qui s’en satisfait.
    Par la recherche académique, nous avons un accès privilégié aux résultats très alarmants sur les bouleversements écologiques et les dérèglements globaux en cours, sans précédent. Nous savons aussi que ceux-ci résultent des activités d’une partie de l’humanité à travers des systèmes socio-économiques qui ont montré leur incapacité structurelle à prendre en compte le long terme et les limites environnementales. Désormais globalisé, ce cadre général produit une fuite en avant destructrice. Les tendances actuelles nous conduisent vers des conditions critiques, au point que d’ici quelques décennies à peine l’habitabilité de notre planète pourrait être compromise.
    Nos connaissances nous placent en position de témoins tristement privilégiés du gouffre toujours plus béant qui sépare le chemin que devraient suivre nos sociétés pour tenter de limiter la catastrophe – par une profonde transformation de nos modes de vie et les indispensables politiques de justice, de solidarité, de relocalisation et de résilience pouvant rendre ce tournant possible – et la trajectoire mortifère effectivement suivie. Dans la variété de nos disciplines, notre profession au service de la connaissance nous donne la responsabilité d’en tirer des conséquences pratiques et un engagement dans l’action.

    A l’image du déni généralisé

    Au cœur même de nos institutions (CNRS, instituts, universités…), nous devons constater que la transition écologique – dans ses dimensions les plus simples – est loin d’être intégrée dans les objectifs et les pratiques. Combien d’organismes de recherche en France ont-ils mis en place une véritable politique de réduction de leur empreinte environnementale ? Combien d’entre nous ont réellement changé leurs habitudes, par exemple, en limitant les déplacements en avion ?
    La plupart de nos laboratoires sont aujourd’hui incapables d’évaluer leur propre impact, ne serait-ce qu’en réalisant un bilan carbone complet, alors que c’est une obligation légale. Les modalités d’évaluation des projets comme des carrières encouragent les circulations tous azimuts, notamment les congrès et colloques internationaux sans aucune retenue. Le fait que les institutions mêmes qui produisent les résultats les plus alarmants sur l’état du système Terre, et les chercheuses et chercheurs qui tirent régulièrement la sonnette d’alarme, soient incapables de mettre en place les mesures pour limiter leur propre impact est à l’image du déni généralisé qui caractérise nos sociétés.
    L’inaction du milieu de la recherche académique et de ses institutions est révélatrice du défi devant lequel nous nous trouvons. Notre civilisation est celle des technosciences et la recherche est au cœur d’un projet de société toujours animé par la notion d’un inéluctable « progrès ». Si ce terme recouvre des réalités concrètes bénéfiques – quoique fort inégalement réparties –, il sert aussi à cautionner une fuite en avant continue, un processus de transformation auto-entretenu dont l’accélération est porteuse de régressions, d’impasses et d’illusions qui nous aveuglent. Alors que domine la logique économique capitaliste, l’idée même de progrès est aussi dévoyée quand elle se réduit à l’indice de « croissance » économique, quelles qu’en soient les conséquences néfastes, notamment à long terme.

    Illusoire et dangereuse idée

    La recherche est considérée comme un moteur d’innovation positive, source d’inspiration et de culture pour notre société. Elle semble pourtant trop souvent animée par l’illusoire et dangereuse idée d’expansion et de modernisation infinies, contribuant sans réflexivité à la quête effrénée de « nouveautés » et de coups d’éclat. Questionner la façon dont nous pratiquons la recherche aujourd’hui, c’est donc aussi interroger notre rapport au savoir et au monde.
    C’est toucher aux fondations de notre civilisation, ce qui nous effraie et nous tétanise jusqu’à rendre le sujet tabou. Dans l’imaginaire collectif, la soif de connaissance est un héritage direct des Lumières. En questionner les motivations, les priorités et surtout les applications reviendrait à renouer avec l’obscurantisme – beaucoup referment d’ailleurs par avance toute réflexion en brandissant le fantasme du « retour à la bougie » ou du « réveil de l’Inquisition »…
    De même, soulever le rapport entre la recherche et l’économie serait cautionné la récession, le chômage, les pénuries, voire refuser de « nourrir la planète ». A quoi s’ajoutent les effets de la désinformation pratiquée par de puissants lobbies (industriels et autres), défendant leurs intérêts au détriment d’une conception éclairée du bien commun.
    Pourtant, à l’aune de la rupture environnementale globale n’est-il pas urgent de dépasser ces blocages et de nous interroger ? Pourquoi, pour qui et à quel prix voulons-nous savoir ? Quelle inspiration et quelle culture voulons-nous transmettre aux générations futures pour leur permettre de vivre dignement sur notre planète ? Quelle innovation y contribuera et quelle autre s’en éloignera ?
    N’est-il pas absurde de continuer à accumuler des recherches ne tenant aucun compte de l’effondrement qui s’annonce ? Quelle valeur auront nos savoirs académiques si, demain, ils sont perdus ou inutilisables (régression technologique, pertes des supports, ressources et énergies indisponibles, monde chaotique, etc.) ou à l’extrême parce qu’il n’y aura plus personne pour s’y intéresser ?

    Fuite en avant

    Finalement, une recherche qui ne s’applique pas à elle-même des règles pour d’abord œuvrer à préserver le vivant et l’habitabilité de la Terre a-t-elle encore un sens ? Une partie de la population, dont bon nombre de scientifiques, répondra que ce sont justement les applications de la recherche telle qu’elle se pratique qui sauveront le monde, que le salut sera technologique : croissance verte, intelligence artificielle, transhumanisme, géo-ingénierie, conquête spatiale, etc.
    Qui peut encore sérieusement croire à ces affirmations au vu des trajectoires en cours et de l’urgence de la situation ? N’est-ce pas encore se bercer d’illusions dangereuses pour éviter de transformer nos cadres d’organisation et notre système socio-économique ? Une leçon de la modernité est que les promesses prométhéennes conduisent souvent à de nouveaux problèmes, parfois plus graves que ceux qu’elles prétendaient résoudre.
    De nouveaux risques (dérèglement climatique, contamination chimique généralisée, disparition des insectes, résistance aux antibiotiques, déchets radioactifs, explosion des maladies chroniques, etc.) deviennent de plus en plus difficiles à traiter, certains pouvant avoir des conséquences catastrophiques. Ces risques sont pourtant un fruit de la recherche, des progrès de la science appliquée, et entretiennent la fuite en avant technologique et énergétique, générant ainsi la spirale « énergie-complexité » décrite par l’anthropologue et historien américain Joseph Tainter.
    Les scientifiques sont donc aussi en partie les agents de transformations qui sont au cœur de la dynamique de destruction de notre planète. Ainsi, le défi de la transition écologique et sociale tient aux bouleversements profonds qu’elle nécessite et qui vont jusqu’à questionner les certitudes qui forment le socle de notre civilisation techno-industrielle.

    Propositions concrètes

    Pour permettre non seulement aux générations futures mais aussi aux nôtres de vivre dignement sur la planète, il ne s’agit pas seulement de réorienter la politique, les investissements ou la fiscalité, d’établir de nouvelles lois ou normes réglementaires, ni même de modifier nos institutions et nos pratiques quotidiennes. Il s’agit aussi de changer notre rapport au monde. Cette journée de mobilisation mondiale du 15 mars, lancée par la jeunesse, doit nous interpeller et nous faire réagir.
    Nous invitons tous nos collègues du monde de la recherche à contribuer à cette réflexion et à s’unir à travers des initiatives collectives. Les signataires de cette tribune s’engagent à œuvrer ensemble en ce sens, notamment autour de propositions concrètes. Les jeunes vont appeler tous les humains à « entrer en résistance » pour réorienter vraiment nos sociétés et arrêter d’anéantir l’avenir. Le défi est immense mais l’enjeu est plus grand encore. Chercheuses et chercheurs, nous avons le devoir de nous y engager avec toute la lucidité et la détermination exigée.

    Ce texte émane de l’ Atelier d’écologie politique de Toulouse https://atecopol.hypotheses.org

    Signataires :
    Simon Barbot, doctorant en océanographie, laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS), UMR CNRS, université Toulouse Paul-Sabatier CNES-CLS ; Frédéric Boone, astronome adjoint, Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP), UMR CNRS, université Toulouse Paul-Sabatier ; Julian Carrey, professeur en physique, laboratoire de physique et chimie des nano-objets (LPCNO), UMR CNRS-INSA, université Toulouse Paul-Sabatier ; Jérémie Cavé, docteur en aménagement urbain, chercheur indépendant en écologie urbaine et chargé d’enseignement à Sciences Po Toulouse ; Claire Couly, docteure en ethnobiologie ; Marc Deconchat, DR INRA, agronome et écologue des paysages, laboratoire dynamique et écologie des paysages Agriforestiers (DYNAFOR), UMR INRA-INP-Ecole d’ingénieur de Purpan ; Fabienne Denoual, maîtresse de conférences en design, laboratoire lettres, langages et arts création, recherche, émergence, en arts, textes, images, spectacles (LLA-CRÉATIS), université Toulouse Jean-Jaurès ; Frédéric Durand, professeur en géographie, laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires (LISST), UMR CNRS, université Toulouse Jean-Jaurès ; Michel Duru, DR INRA en environnement et agrologie, laboratoire agroécologie-innovations-territoires (AGIR), UMR INRA-INP-Toulouse-ENSFEA ; Steve Hagimont, ATER et docteur en histoire contemporaine, laboratoire France, Amérique, Espagne-sociétés, pouvoirs, acteurs (FRAMESPA), UMR CNRS, université Toulouse Jean-Jaurès ; Jean-Michel Hupé, CR CNRS en sciences cognitives, centre de recherche cerveau et cognition (CerCo), UMR CNRS, université Toulouse Paul-Sabatier ; Béatrice Jalenques-Vigouroux, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, INSA ; Rachel Jouan, docteure vétérinaire, consultante en adaptation au changement climatique et engagement des acteurs ; Étienne-Pascal Journet, CR CNRS en biologie des interactions végétales et agronomie, laboratoire agroécologie-innovations-territoires (AGIR), UMR INRA-INP, Toulouse-ENSFEA ; Sébastien Lachaize, maître de conférences en physique et chimie, laboratoire de physique et chimie des nano-objets (LPCNO), UMR CNRS-INSA, université Toulouse Paul-Sabatier ; Vanessa Léa, CR CNRS en archéologie, laboratoire TRACES, UMR CNRS, université Toulouse Jean-Jaurès & laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (EcoLab), UMR CNRS INP, université Toulouse Paul-Sabatier ; Tristan Loubes, doctorant en histoire environnementale, université Paris-Est-Marne-la-vallée (ACP) et université de Montréal ; Hervé Philippe, DR CNRS, station d’écologie théorique et expérimentale (SETE) de Moulis, UMR CNRS, université Toulouse Paul-Sabatier ; Gaël Plumecocq, CR INRA en économie, laboratoire agroécologie-innovations-territoires (AGIR), UMR INRA-INP-Toulouse-ENSFEA ; Julien Rebotier, CR CNRS en géographie, laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires (LISST), UMR CNRS, université Toulouse Jean-Jaurès ; Béatrice Roure, docteure en bio-informatique, ingénieure de recherche indépendante en phylogénomique ; Roman Teisserenc, maître de conférences en bio-géochimie de l’environnement, laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (ECOLAB), UMR CNRS-INP-ENSAT, université Toulouse Paul-Sabatier ; Laure Teulières, maîtresse de conférences en histoire contemporaine, laboratoire France, Amérique, Espagne-sociétés, pouvoirs, acteurs (FRAMESPA), UMR CNRS, université Toulouse Jean-Jaurès ; Vincent Vlès, professeur en aménagement et urbanisme, centre d’étude et de recherche travail, organisation, pouvoir (CERTOP), UMR CNRS, université Toulouse Jean-Jaurès, université Toulouse Paul-Sabatier.

    Enfoncée, la start-up de l’#happy_collapse !

    #critique_techno, #écologie, #recherche_scientifique.

    @aude_v @rastapopoulos @sinehebdo @kamo

  • Le travail de nuit peut faire le lit des cancers
    http://sante.lefigaro.fr/article/le-travail-de-nuit-peut-faire-le-lit-des-cancers

    Une étude confirme cette tendance, dûe notamment à la perturbation de l’horloge biologique et à la privation de sommeil. Certaines mesures peuvent y remédier.

    Hôpitaux, transports, restauration… Tous ces secteurs ont besoin de travailleurs de nuit pour fonctionner. Plus de 3,5 millions de Français partent travailler à la nuit tombée. Mais cette organisation du travail pourrait mettre leur santé en danger. Une nouvelle étude parue dans Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention suggère de plus que les femmes ont davantage de risques de cancer que les hommes.

    Réalisés à partir de 61 études publiées de 1996 à 2017, ces analyses examinent les données de santé de 115.000 cas de cancers et 4 millions de participantes vivant en Amérique, Australie, Asie et Europe. À l’issue de leur analyse statistique, les chercheurs de l’université de Sichuan (Chine) indiquent que sur le long terme, le risque de cancer du sein augmente de 32%, celui de la peau de 41 % tandis que le risque de cancer digestif s’accroît de 18%. Parmi les cohortes d’infirmières, un surrisque de cancer du poumon de 28% est également observé.

    Mais ces niveaux de risques seraient à interpréter avec précaution, selon le Dr Laurence Weibel, chronobiologiste et chargée de prévention des horaires atypiques à la Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail (CARSAT) Alsace-Moselle. « Il y a des faiblesses méthodologiques dans cette étude. Il manque une définition claire du travail de nuit, il existe une importante disparité ente les publications analysées et certains articles sont cités plusieurs fois, ce qui affaiblit la portée de ces travaux et peut conduire à une surestimation du risque de cancer, explique-t-elle. Néanmoins, la majorité des études réalisées sur ce sujet vont dans le même sens, ce qui doit nous alarmer. »

    Perturbation de l’horloge interne et dette de sommeil

    Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) de 2016 confirme, en effet, que le travail posté peut être considéré comme un « cancérogène probable ». Une conclusion qui rejoignait celle du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) parue en 2007. Ces deux institutions ont, par ailleurs, indiqué que les hommes ne sont pas épargnés : un surrisque de cancer de la prostate est signalé.

    « L’effet sanitaire, et notamment cancérogène du travail de nuit, est lié à la fois à la désynchronisation circadienne due à une perturbation de l’alternance jour/nuit, et la dette de sommeil », indique le Pr Gérard Lasfargues, directeur général délégué au pôle scientifique de l’Anses.

     »
    Chez l’homme, les rythmes circadiens, proches de 24h, jouent un rôle clé dans la régulation des grandes fonctions cellulaires, métaboliques ou cardiovasculaires. Ils sont contrôlés par l’horloge biologique située dans le cerveau et elle-même influencée par l’alternance lumière/obscurité. Un cycle qui par définition est altéré dans le travail de nuit.

    D’importantes perturbations qui provoquent la baisse, voire l’arrêt, de la production de la mélatonine. « Uniquement sécrétée la nuit, cette hormone favorisant l’endormissement joue un rôle protecteur contre la prolifération cancéreuse. », commente le Dr Laurence Weibel. « La perturbation circadienne entraîne également un dérèglement cellulaire pouvant aboutir à la naissance de cellules cancéreuses. Cela passe notamment par une dérégulation des gènes contrôlant la division cellulaire, la mort cellulaire ou la réparation de l’ADN », ajoute le directeur général délégué de l’Anses.

    Les deux spécialistes soulignent également que l’impact des horaires de nuit sur la santé est en partie liée au mode de vie. Les travailleurs de nuit sont davantage fumeurs, sédentaires et portés sur le gras et le sucre. Le risque de maladies cardiovasculaires, d’obésité ou encore de diabète de type 2 s’en trouve accru.

    « Il est donc important de mettre en place des stratégies de prévention au sein des entreprises, soulève le Dr Weibel qui intervient auprès des entreprises. Par exemple, je conseille de travailler seulement deux nuits consécutives car cela perturbe moins l’horloge interne. Ce n’est, en effet, qu’au bout de 3 ou 4 nuits que la désynchronisation circadienne est majorée. Seul bémol : les employés sont sujets à la somnolence. Mais rien de mieux qu’une petite sieste de 20 minutes pour augmenter sa vigilance. La sieste est ici le seul médicament efficace contre la dette de sommeil. »

  • Au Brésil, des « granulés pour les pauvres » qui font scandale Sciences et Avenir - AFP - 19 Octobre 2017
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/au-bresil-des-granules-pour-les-pauvres-qui-font-scandale_117551

    La « farinata », un complément alimentaire lancé par le maire de Sao Paulo pour combattre la faim, arrive dans les écoles de la plus grande métropole d’Amérique du sud malgré le scandale provoqué par ces granulés qui font irrésistiblement penser à des croquettes pour chiens.

    Ce produit, confectionné à partir d’aliments proches de leur date limite de consommation, a provoqué une vive controverse lorsque le maire de Sao Paulo, Joao Doria, l’a présenté.

    Le fabricant, Plataforma Sinergia, a présenté la « farinata » sous des formes moins choquantes — spaghetti, farine ou biscuits — et sans exposer les granulés moqués par les réseaux sociaux, lors d’une conférence de presse destinée mercredi à éteindre la polémique.

    Joao Doria, probable candidat à la présidentielle de 2018, a déclaré que cet aliment commencerait à être distribué ce mois-ci dans les écoles de la métropole comme « supplément alimentaire ».

    Et ceci alors même que la municipalité avait d’abord assuré que les granulés ne seraient pas distribués dans les écoles et bien que l’adjointe aux Droits de l’Homme, Eloisa Arruda, ait expliqué qu’aucune étude n’avait été menée sur les besoins nutritionnels des écoliers paulistes.

    « L’adjoint à l’Education a donné son feu vert à la ’farinata’ dans le milieu scolaire, sous forme de compléments », a assuré le maire.

    ’Aliment du bonheur’
    En présentant la semaine dernière « la farinata » dans le cadre d’une loi municipale sur l’éradication de la faim, Joao Doria avait qualifié les granulés d’"aliments du bonheur" et plaidé pour leur distribution immédiate auprès des plus démunis de la métropole.


    Le maire de Sao Paulo Joao Doria (2e g) présente la « farinata », un complément alimentaire lancé par le maire de Sao Paulo pour combattre la faim, arrive dans les écoles de la plus grande métropole d’Amérique du sud, le 18 octobre 2017 -Sao Paulo’s Mayor Office/AFP/Helloisa BALLARINI

    Proche d’une céréale, l’"aliment du bonheur", avait-il dit, « est un aliment complet ». Le maire n’a pas indiqué le nombre d’écoles ni d’enfants concernés.

    Le manque d’information sur la composition du produit et sa distribution, sans parler de son aspect rappelant les croquettes pour animaux domestiques, ont créé la polémique sur cette nourriture qui pourrait aussi être distribuée aux bataillons de pauvres vivants dans les rues de Sao Paulo.

    Environ 1,5 million de personnes de l’Etat de Sao Paulo sont dans une situation d’insécurité alimentaire, selon des statistiques datant de 2013, donc avant la récession historique de 2015-2016.

    La distribution de ce type d’aliments « nécessite une discussion approfondie, y compris avec la société » civile, a déclaré à l’AFP la porte-parole du Conseil régional de la nutrition, Vivian Zollar.

    « Et quand nous proposons des granulés à une personne aux faibles revenus nous creusons encore les inégalités sociales », a-t-elle déploré.

    Lundi, le même Conseil avait estimé dans un communiqué que cet aliment représentait « un recul par rapport aux progrès obtenus ces dernières décennies dans le domaine de la sécurité alimentaire ».

    Mme Zollar a également accusé la mairie de ne pas avoir fait d’étude préalable sur la sous-alimentation dans la ville pour rechercher des solutions alternatives.

    « Quand la municipalité a présenté le granulé (..) il était clair que jamais nous n’avons pensé qu’il se substituerait aux aliments », a rétorqué Mme Arruda, l’adjointe aux Droits de l’Homme.

    ’Technologie unique au monde’
    « Je suis choqué quand j’entends dire que cet aliment est pour les chiens », s’est insurgé le cardinal de Sao Paulo, dom Odilo Scherer, qui soutient l’initiative du maire.

    Pour le prouver, il a mangé avec Joao Doria, lors de la conférence de presse, du pain cuit avec la fameuse farine, tout en demandant que le débat soit « dépolitisé ».

    Rosana Perrotti, représentante de Plataforma Sinergia, a assuré pour sa part à l’AFP que la « farinata » respectait les normes de la législation brésilienne sur l’alimentation et avait reçu une certification officielle.

    Selon elle, « la farinata » est le produit d’une technologie unique au monde qui prolonge la durée de consommation des aliments, et permet de reculer d’au moins deux années la date limite de consommation de produits alimentaires proches de leur date de péremption.

    La société a refusé à l’AFP l’autorisation de visiter son usine afin de protéger le secret de sa technologie.

    Mme Perrotti a indiqué que la production de la « farinata » était financée par des donateurs, sans préciser aucun montant.

    Plataforma Sinergia, une entreprise à but non lucratif, a déjà distribué le produit à trois organisations humanitaires et envisage de le proposer à des migrants à la frontière avec le Venezuela.

    #farinata (Un nouveau théme) #sous-alimentation #bonheur #Brésil #Ecole #Soleil_vert ?

  • USA : L’Armée américaine a construit une « fausse ville » de 300 acres = une petite ville d’Amérique du Nord, où se trouvent une église, des commerces, une banque, une école, un métro.....
    http://www.brujitafr.fr/article-usa-l-armee-americaine-a-construit-une-fausse-ville-de-300-acres-u

    La Chine se prépare à un événement planétaire imminent ! Pourquoi la Chine a fait construire des villes fantômes ? * Cette reconstitution d’une ville nord-américaine a été construite en Virginie et elle a été financée par les citoyens américains au coût de 96 millions de dollars. Pourquoi avoir construit une ville avec les institutions et infrastructures que l’on retrouve dans les villes occidentales pour exercer les militaires ? Certainement pas pour leur apprendre à désamorcer des bombes dans un camp où se cachent des Talibans ! Il est fort probable que cet espace sert à simuler des combats en milieu urbain pour préparer les soldats et les autorités (...)

  • Malouines, une vision alternative
    http://www.pressefederaliste.eu/Malouines-vision-alternative-Fernando-Iglesias

    Trente ans après la tragique aventure militaire de 1982, il nous manque encore une critique publique de l’approbation sociale qui accompagna la guerre des Malouines et qui mobilisa quasiment tous les secteurs de la société argentine. Parmi les motifs de ce soutien, l’adhésion à la cause des Malouines qui proclama que ces îles étaient un « territoire inaliénable », qui fit de leur « récupération » une question identitaire et qui la plaça au somment de nos priorités nationales et de l’agenda international (...)

    #Numéro_156_—_2012/06 #Amériques