city:pôle emploi

  • Le collectif chômeurs et précaires de Toulouse continue ses actions “coup de poing”, Sylvain Duchampt
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/collectif-chomeurs-precaires-toulouse-continue-ses-acti

    Nouvelle action du collectif chômeurs et précaires à Toulouse. Cette fois, c’est l’agence de Bellefontaine qui a été envahie. Pour le collectif la surveillance et les sanctions des chomeurs prévues dans la réforme de l’assurance chômage ne sont pas acceptables. 

    Après l’Agence Pôle Emploi Place Occitane puis celle de Jolimont, le collectif chômeurs et précaires de Toulouse ont ciblé l’agence de Bellefontaine en fin de matinée. 

    Ce collectif en lien avec le mouvement des Gilets Jaunes veut "la fin de la criminilisation des chômeurs et des précaires par le gouvernement".

    « Il y 6 millions de chômeurs en France et seulement 600 000 offres à Pole Emploi, dénonce Bérengère. Nous réclamons l’arrêt des contrôles à Pôle Emploi et l’abrogation du décret du 30 décembre. En revanche, nous souhaitons le rétablissement de l’Impôt sur la fortune, la suppression du CICE. Il faut aller chercher l’argent là où il est ! »

    Cette militante ne croit pas au Grand Débat lancé par Emmanuel Macron ? « Je n’ai plus aucune confiance dans ce gouvernement qui pratique un enfumage systématique et impose une violence sociale sans précédent, explique-t-elle »

    D’autres actions dans les prochains jours sont d’ores et déjà annoncés par le collectif chômeurs et précaires de Toulouse.

    #contrôle_des_chômeurs #Pôle_Emploi #chômeurs #précaires #luttes

  • Radiations : « Pôle Emploi verse d’une main des indemnités et les reprend de l’autre » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/01/23/radiations-pole-emploi-verse-d-une-main-des-indemnites-et-les-reprend-de-

    Depuis décembre, l’organisme peut supprimer les allocations aux demandeurs jugés pas assez actifs. Une démarche de renforcement des contrôles qui exaspère les usagers.

    « Pôle Emploi, c’est l’ami dont tu espères ne jamais avoir de nouvelles. » Surtout pour un #contrôle. Tour à tour au #chômage et en emploi #précaire depuis dix ans, Cécile, Nantaise de 40 ans, était déjà amère envers #Pôle_Emploi. La rupture a fini d’être consommée l’an passé : « Je débutais une formation, et là, on m’informe que je suis contrôlée. Ça m’a pris un temps fou pour fournir tous les justificatifs. »

    En fin de compte, l’organisme d’indemnisation et de placement des demandeurs d’emploi juge les démarches de recherche de cette chargée de mission suffisantes. La procédure s’arrête donc net. Pas de radiation temporaire. Ni d’allocations supprimées, comme peuvent le craindre les chômeurs perçus comme pas assez zélés. Longtemps restée théorique car relevant de la compétence des préfets, cette seconde menace est devenue bien réelle depuis la parution, fin décembre, d’un décret. Ce dernier est issu du projet de loi de septembre pour la liberté de choisir son avenir professionnel, transférant ce pouvoir à Pôle Emploi.

    « Jusqu’à présent, l’allocation n’était que suspendue le temps de la radiation, explique l’administrateur de l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), Jean-Paul Domergue. Désormais, c’est une suppression pure, sauf lorsqu’il s’agit du tout premier manquement pour absence à un rendez-vous en agence. » Quand il se réinscrit, le chômeur a donc perdu une partie de ses droits à l’indemnisation. Autre changement, ce même décret allonge aussi la sentence lorsque les « actes positifs » pour retrouver un emploi sont jugés insuffisants (si le chômeur refuse à deux reprises une « offre raisonnable d’emploi » ou est incapable de justifier sa recherche) : de quinze jours, la radiation passe à un mois dès le premier manquement (deux mois au deuxième, quatre au troisième). La pénalité est en revanche réduite à un mois (contre deux auparavant) pour un rendez-vous zappé lors du premier manquement.

    Equipe des « radiateurs »
    Cette fois-ci, Cécile y a donc échappé. « Mais, avec tout ça, je n’ai pas eu le temps de trouver un contrat de qualification et j’ai dû laisser tomber ma formation », souffle-t-elle. Depuis, pas de nouvelles de Pôle Emploi, sauf quelques offres « pas vraiment adaptées » : « Parce que j’ai bossé dans la formation et que je parle plusieurs langues, ils m’ont déjà proposé un poste de formateur boucher parlant turc. C’en est risible, mais à la longue c’est désespérant », rage-t-elle. Cet hiver, Geoffroy, la trentaine, au RSA, a aussi eu affaire au service de contrôle des demandeurs d’emploi. A la recherche d’un poste de psychologue en région parisienne, il a dû argumenter plus longtemps avant que Pôle Emploi ne le lâche.

    Après avoir rempli un questionnaire, envoyé des preuves de recherche, il est convoqué pour un entretien téléphonique « au ton très policier » au cours duquel un agent de contrôle l’interroge sur ses motivations. Lorsque ce dernier lui propose un atelier pour identifier son « profil de compétences », il botte en touche. « J’en avais déjà fait un, on m’avait sorti que j’avais un bon relationnel et j’ai fini par recevoir des offres pour faire hôte d’accueil », se souvient-il. Ce refus, selon lui, a pu jouer en sa défaveur. Quelques jours plus tard, il reçoit une lettre d’avertissement avant radiation. « J’avais pourtant répondu à l’intégralité des offres du site de Pôle Emploi dans mon domaine en Ile-de-France », peste-t-il. Quelques recours plus tard, il réussit à faire annuler la décision. Pour Viviane, bientôt 50 ans, bénéficiaire de l’allocation de solidarité spécifique (environ 500 euros par mois), en revanche, la mauvaise nouvelle est tombée début janvier. Les éléments fournis à Pôle Emploi n’ont pas suffi à convaincre le #contrôleur de sa bonne volonté. « Je lui ai pourtant dit que mon bassin d’emploi est sinistré, que ma mobilité est limitée, ce qui restreint mes recherches, que je postule à des offres même au smic », grince-t-elle.

    Bête noire des chômeurs, le service de contrôle des demandeurs d’emploi a été généralisé en 2015 à toute la France, après une première expérimentation. Son but : vérifier que les inscrits à Pôle Emploi, qu’ils soient indemnisés ou non, se donnent bien les moyens de retrouver un travail. Mais pas que. « On ne contrôle pas pour sanctionner, mais aussi pour faire un électrochoc aux demandeurs, les remettre sur le chemin, assure-t-on à la direction de Pôle Emploi. Cela peut avoir un effet redynamisant. » Même si, reconnaît l’organisme dans une note de 2018, « ces situations de redynamisation » ne représentent que « 5 % de l’ensemble des contrôles ». En fin de course, selon cette même note, 14 % des personnes contrôlées de manière aléatoire sont radiées. En 2016, les enquêtes de Pôle Emploi ont abouti à 20 000 radiations (la plupart pour quinze jours). Ce qui, selon la CGT, ne veut pas dire qu’ils sont tous tire-au-flanc, « l’immense majorité des personnes privées d’emploi cherch[a]nt à travailler dignement ». Des chiffres qui devraient logiquement, au fil des mois, gonfler sous l’effet du renforcement de l’équipe des « radiateurs », sobriquet répandu en interne pour nommer ces agents dédiés à la surveillance.

    A peine plus de 200 fin 2017, ils sont désormais 600 et vont passer à 1 000 à moyen terme. Un « métier porteur », vantait un document présenté dans les agences au moment du recrutement interne. « On a voulu dissocier le contrôle et l’accompagnement pour ne pas biaiser la relation de confiance avec les demandeurs d’emploi, explique-t-on du côté de la direction de Pôle Emploi. Désormais, les conseillers chargés du suivi des demandeurs d’emploi n’ont plus aucune mission de contrôle. » A une nuance près : ces derniers peuvent toutefois « signaler » des dossiers à leurs collègues contrôleurs. Ce qui ne représente que 9 % des inspections, les autres étant réalisés après une sélection aléatoire (42 %) ou un travail ciblé sur certains critères (49 %). Mais « le nombre de signalements tend à s’accroître », note Pôle Emploi dans une note de 2018. De quoi écorner un brin le rapport de confiance. Ou inviter à une grande prudence. « Il faut avoir un bon relationnel avec ton conseiller », explique Rémy, 24 ans, du Pas-de-Calais. Il jongle entre intérim, CDD et allocs chômage. Après trois radiations pour rendez-vous manqué, il ne veut plus s’y laisser prendre. Il a des « combines ». « Le 31 décembre, j’ai envoyé un mail pour souhaiter un bon réveillon à ma conseillère », raconte-t-il, sûr de son coup.

    « Ça m’a démotivé »
    Aux commandes du site Recours radiation, qui vient en aide aux demandeurs d’emploi, Rose-Marie Pechallat, ex-salariée de Pôle Emploi, s’insurge face aux nouvelles prérogatives accordées à l’organisme, ce dernier devenant « juge et partie : d’une main il verse des indemnités, de l’autre il les reprend ». Et ce d’autant plus que les critères permettant de trancher les cas sont, selon elle, trop « imprécis et artificiels ». Faux, répond Pôle Emploi, qui liste les différentes étapes - analyse du dossier, questionnaire par voie postale, analyse des réponses, échange téléphonique et, en dernier recours, entretien physique - qui « laissent une large place aux débats contradictoires ». Loïc, 19 ans, de Saône-et-Loire, lui, n’a pourtant « rien compris ». Inscrit à Pôle Emploi sans être indemnisé, il dit avoir été très actif. « Je faisais tous les ateliers qu’on me proposait, j’avais même un accompagnement renforcé. Et un jour, je reçois une lettre d’avertissement avant radiation car je ne serais pas assez impliqué. » Dans la foulée, il rapplique à son agence, où on lui indique qu’il est déjà radié. Le jeune homme cherche à comprendre, puis lâche vite l’affaire : « Ça m’a démotivé. Je me suis dit que ça irait aussi vite en cherchant de mon côté. Aller à Pôle Emploi me faisait finalement perdre du temps. »

    « Chronophage », « humiliante » : l’expérience ne laisse pas indemne nombre de contrôlés. « Ça affecte le moral », pointe Cécile. « C’est une violence qui n’est pas frontale mais insidieuse », abonde Geoffroy. Pour l’association SNC, ces nouvelles mesures sont « de nature à stigmatiser les chercheurs d’emploi en renforçant une image négative de "profiteurs du système" ». Rose-Marie Pechallat, de Recours radiation, retient surtout le sentiment de #peur : « Les gens craignent désormais de voir leurs conseillers. Ils se demandent ce qu’il faut dire ou ne pas dire pour éviter les problèmes. »

    Peur d’être radié, mais aussi d’être déclassé. Car un autre passage du décret de décembre inquiète les demandeurs d’emploi : l’abrogation de la définition du « #salaire antérieurement perçu », jusqu’alors pris en compte pour déterminer « l’offre raisonnable d’emploi » qu’un chômeur ne peut refuser qu’une seule fois. Même chose pour le critère d’éloignement par rapport au domicile, supprimé par la loi de septembre. Conséquence : « La personne ne sera plus en droit de refuser un emploi moins bien rémunéré, éloigné ou difficile d’accès », précise l’association SNC. Sauf à bien préciser les choses lors de son inscription, au moment de définir son projet personnalisé d’accès à l’emploi.

    De quoi faire bondir les syndicats. « Le risque, c’est qu’on précarise un certain nombre de salariés au chômage, dit le numéro 1 de FO, Yves Veyrier. Même discours de la CGT : « Le gouvernement et ses soutiens veulent constituer une armée de précaires obligés d’accepter les emplois les plus dégradés. » La CFDT, elle, dénonce une évolution « injuste ». Voire inefficace, complète Jean-Paul Domergue, de l’association SNC : « Si la personne ne s’y retrouve pas, le reclassement ne sera pas durable. »

    Décision finale
    Viviane (1), ex-assistante de direction, croit pour sa part que le mouvement est déjà enclenché : il n’y a pas longtemps, son conseiller lui a dit d’« aller voir du côté de la mise en rayon, ça recrute ». Pour Jean-Paul Domergue, ces règles pourraient pénaliser davantage les plus précaires. En 2016, le taux radiation était de 17 % pour les ouvriers non qualifiés, contre 4 % pour les cadres (17 % pour les niveaux inférieurs au CAP-BEP, contre 5 % au-delà de bac + 2). Preuve que « la différence de capacité à valoriser sa situation, ses démarches, joue » sur la décision finale.

    S’il est, dit-il, nécessaire d’« essayer de concilier aspirations et réalité du marché du travail », cela doit d’abord passer par un « accompagnement soutenu ». Or, regrette-t-il, dans un contexte de baisse de ses effectifs, Pôle Emploi va accroître les moyens dédiés au contrôle au détriment de l’accompagnement. D’où son appel à réorienter les priorités. « Sans quoi les gens les plus avertis vont mieux s’en sortir. Et les moins débrouillards se feront coincer. »

    (1) Le prénom a été changé à sa demande.

    #contrôle_des_chômeurs #radiations #sanctions #droits_sociaux #allocataires

  • Communiqué Sud Emploi :
    Chasser et sanctionner les chômeurs : nouveau sport olympique à Pôle Emploi ?

    /.../ C’est du lourd, avec une intensification inégalée des mesures de sanctions à l’égard des seuls chômeurs dans un objectif clair de répression sans aucune humanité et possibilité de modulation.
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=9260

    Ce qu’il faut retenir de tout ça

    ➢ La sanction et sa progressivité deviennent automatiques.

    Les « manquements » dits répétés doivent appartenir au même groupe et sont considérés sur une période de 24 mois, dont le point de départ est le 1er manquement sanctionné. Autrement dit, aucune modulation, en fonction des critères d’appréciation au cas par cas (sur la durée de la sanction par exemple), ne pourra s’opérer.

    C’est la « machine » qui décide sans possibilité d’intervention humaine.

    Cela n’est pas sans nous faire penser au barème des indemnisations prudhommales issu des ordonnances Travail. Barème remis en cause ces dernières semaines par 3 juridictions (Troyes, Amiens et Lyon).

    #societe_de_controle

  • Pour la liberté de choisir son avenir professionnel, euh j’ai relu cette phrase plusieurs fois en pensant que s’était une erreur où une blague. Et non, cette loi est le mode d’emploi trouvé par ces cons de technocrates pour sabrer dans la masse des chômeurs, chômeuses, précaires ... J’ai trouvé ce tract, aujourd’hui, dans un #pôle-emploi à Rennes.

    Amorcée avec la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » passée en septembre, la réforme de l’assurance chômage entre dans son dernier acte. Depuis mi-octobre les partenaires sociaux, syndicats de travailleurs et représentants du patronat qui gèrent actuellement l’assurance chômage, se sont mis autour de la table afin de négocier les nouvelles conditions « d’accompagnement » et d’indemnisation des chômeurs et chômeuses.

    Leur discussion est encadrée par un document de travail transmis par le gouvernement qui fixe les objectifs à atteindre et les axes de la réforme.

    S’ils ne trouvent pas d’accord d’ici la fin du mois de janvier, le gouvernement tranchera.

    https://contrelareformechomage.noblogs.org

    Ce qui est déjà en place
    LE RENFORCEMENT DU CONTRÔLE
    Avant même la réforme en cours, le contrôle des chômeur-euses a déjà été largement renforcé. Depuis 2015, des agents spécialisés sont chargés de « vérifier la recherche d’emploi » de certain des inscrit-es à Pôle emploi, choisis au hasard ou dénoncés par un conseiller zélé. L’État a fait passer son armée de contrôleurs de 215 à 600 cette année, et veut les passer à 1000 d’ici 2020.

    En parallèle, comme à la CAF d’ailleurs, la dématerialisation s’accélère : les agences sont progressivement fermées au public, les échanges avec Pôle emploi se font par le 3949 et le site internet, ce qui réduit drastiquement les possibilités de se défendre, de connaître ses droits, de faire face à des sanctions, mais aussi nous met des bâtons dans les roues pour nous rencontrer et nous organiser.

    Pour nous, usager-es de la CAF et de Pôle emploi, le contrôle c’est toujours la menace de la suspension de nos revenus, c’est toujours une attaque directe contre nos conditions de vie. Contrôler les #chômeur·euses, comme toutes les formes de contrôle social, est une manière de les trier, les séparer, les renvoyer chacun à leur situation individuelle : il s’agit d’opposer deux figures mythologiques, celle du « demandeur d’emploi modèle » prêt à tout pour retrouver sa place sur le marché du travail et celle du prétendu « parasite ».

    Cette opposition permet de faire oublier que cet « État social » ne fait que redistribuer les miettes de la richesse produite par notre propre exploitation.

    Pour les gestionnaires de Pôle emploi, contrôler les inscrit-es à l’assurance chômage c’est faire d’une pierre deux coups : régner sur tout le monde par une discipline basée sur la culpabilisation et la peur (volet prévention), tout en réduisant les coûts en sanctionnant une partie d’entre-nous (volet répression).

    En effet, un contrôle peut donner lieu à une suspension des revenus, entre 15 jours et 6 mois. Quand il ou elle ne subit pas une telle sanction, un chômeur ou une chômeuse, selon le terme de Pôle emploi, peut être « remobilisé », autant dire subir serrage de vis et leçon de morale.

    LE PORTE-FEUILLE DE COMPÉTENCES OU LA LOGIQUE DU CHÔMEUR « ENTREPRENEUR DE LUI-MÊME »
    Il faut désormais remplir un porte-feuille de Compétences dans son espace personnel : sur le site internet de Pôle emploi sont apparues des vidéos et rubriques valorisant la mise en avant de ses compétences afin de se donner « plus de chances » pour retrouver un emploi.

    D’ailleurs, le mot « compétence » ne fleurit pas que dans le discours de Pôle emploi, il se diffuse aussi dans d’autres secteurs comme l’éducation, la formation, le monde du travail…

    On nous explique que les employeurs recherchent avant tout des qualités personnelles : être disponible à tout moment, flexible en permanence et capable d’adaptation à toutes les tâches. Et aussi, qu’il vaut mieux rechercher un emploi par le biais des compétences et non plus par les qualifications ou le métier de chacun-e, car cela ouvre d’autres opportunités que l’on n’aurait pas imaginées.

    La volonté du gouvernement, derrière cette notion de « Compétence », est double : remettre les chômeur-euses au travail via des emplois non-qualifiés, plus flexibles et plus précaires en faisant planer la menace permanente d’une sanction ou d’une radiation.

    Mais aussi faire adhérer les individus en leur faisant adopter le langage, l’imaginaire entrepreneurial ; et par conséquent, faire d’un chômeur « un capital de compétences » prêt à se lancer sur le marché des auto-entrepreneurs, où en plus de n’avoir aucune protection sociale, il sortirait de lui-même des chiffres du chômage sans que Pôle Emploi n’ait besoin de le radier.

    Ce qu’ils nous réservent
    LA PERMITTENCE, QU’EST CE QUE C’EST ? VOUS PERMITTEZ ?
    Le terme de « permittence » est central dans le document qui encadre les discussions autour de l’Assurance chômage. Il fait référence à la fois à l’intermittence (statut de celles et ceux qui travaillent dans le milieu de l’art et du spectacle) et à la notion de permanence. Un permittent serait donc quelqu’un qui alterne, sur la durée, périodes de travail et de chômage.

    Or, pour inciter au « retour à l’emploi », les dernières conventions UNEDIC ont autorisé le cumul d’un salaire et d’une allocation chômage pour les salariés précaires. Le but était de garantir partiellement aux demandeurs d’emploi de ne pas perdre leurs droits au chômage lorsqu’ils acceptaient un travail, même s’il s’agissait d’un contrat de très courte durée et/ou moins bien rémunéré que leur précédent emploi.

    Ce dispositif a d’abord permis à l’assurance chômage de réduire ses dépenses à court terme, puisque Pôle emploi ne versait qu’un petit complément au salaire à la place de l’Allocation de Retour à l’Emploi. L’opération, destinée à remettre les allocataires sur des postes précaires en échange de ce complément de Pôle emploi, visait aussi à faire baisser rapidement les chiffres du chômage.

    Mais en définitive, ce système s’est révélé être avant tout une aubaine pour les employeurs, qui ont profité de ce complément de salaire fourni par Pôle emploi pour multiplier les contrats mal payés et temporaires : l’Assurance chômage complétait des salaires faibles et assurait les périodes sans activité pour les intérimaires et les précaires qui cumulaient les CDD et les petits boulots.

    Le gouvernement, qui cherche aujourd’hui à faire des économies par tous les moyens, veut donc limiter le recours à cette « permittence » qui lui coûterait trop cher (5 milliards nous dit-il). Sa solution : aligner le calcul du complément de salaire par Pôle emploi pour quelqu’un qui alterne des contrats courts à temps plein sur celui de quelqu’un qui travaille en CDI à temps partiel.

    Par exemple : 2 personnes ont travaillé 15 jours par mois pendant 10 mois avec un salaire brut de 60 euros par jour. Avec le système actuel, la première personne qui a enchaîné les contrats de courte durée (type interim) se verra attribuer une allocation de 34 euros pendant 150 jours. La seconde qui a un CDD de 10 mois à temps partiel ne touchera que 16 euros mais pendant 304 jours.

    Avec le nouveau système de calcul basé sur une moyenne des jours travaillés et des jours sans boulot, l’intérimaire qui faisait ses journées à temps plein se retrouve avec le même chômage que celui qui est en CDD à temps partiel : il passe de 34 euros par jour pendant 150 jours à 16 euros pendant 304 jours.

    Cet « étirement » des droits permet de réduire le montant des allocations versées. Avec la multiplication des contrôles et la pression exercée sur les allocataires, on comprend bien la stratégie du gouvernement pour gratter d’avantage sur le dos des précaires : si votre durée d’indemnisation se rallonge, que vos droits sont réduits par rapport à votre niveau de rémunération habituel, et qu’on vous met la pression pour accepter n’importe quel boulot, vous avez beaucoup moins de chance de toucher la totalité de vos droits.

    LA DÉGRESSIVITÉ DES ALLOCATIONS CHÔMAGE
    Celle-ci n’est plus « taboue » pour le 1er ministre et la ministre du travail depuis cet été puisque le MEDEF l’a évoquée. Le principe est simple, plus on reste longtemps au chômage, plus l’allocation que l’on touche est réduite (par exemple, diminution de 25 % de l’allocation après 6 mois de chômage). La dégressivité a pourtant été abandonnée en 2001 car elle s’avérait inefficace en terme de « lutte contre le chômage ». Son seul intérêt est de contraindre les chômeur-euses a reprendre rapidement un emploi !

    Le Collectif des précaires s’est recréé au printemps 2018 quand le gouvernement a lancé sa procédure accélérée pour faire passer la réforme de l’Assurance Chômage, il se transforme en novembre 2018 en Collectif contre la Réforme Chômage. Il est composé de chômeur-euses, de travailleur-euses précaires, d’étudiant-es et de personnes travaillant à Pôle Emploi (syndiqué-es ou non).

    Nous appelons à nous organiser contre le chantage au travail et le flicage généralisé des précaires, qui se met en place aujourd’hui sous couvert d’un « plan pauvreté ».

    Nous refusons la mise en concurrence de tous contre tous, et l’opposition entre travailleur-euses et chômeurs-euses, entre allocataires des minimas sociaux (RSA, AAH, aide au logement, prime d’activité…) et ceux touchant un salaire indirect (chômeur-euses, retraité-es).

    Parce qu’il est difficile de s’organiser lorsqu’on est isolé ou dans des espaces de plus en plus dématérialisés (CAF, Pôle Emploi, sécurité sociale), nous appelons à nous réunir et former une coordination large, ouverte, regroupant toutes les personnes, les groupes et les organisations déterminées à bloquer et empêcher la mise en place des mesures du gouvernement contre les précaires et les chômeur-euses.

    Collectif contre la Réforme Chômage

    #assurance-chômage #réforme #précarité @colporteur

    • À propos du droit au chômage (n’ai pas encore lu le texte que tu proposes @vanderling)

      UNÉDIC. Le patronat provoque les #chômeurs (Huma)
      https://www.humanite.fr/unedic-le-patronat-provoque-les-chomeurs-664725

      Un sentiment de déconnexion totale. Hier, lors de la quatrième séance de négociation de la convention d’#assurance-chômage, le patronat a donné de multiples pistes de baisses massives des droits des chômeurs et #précaires. Une tonalité offensive faisant fi du contexte social tendu, avec le mouvement des gilets jaunes et leurs revendications de hausse du pouvoir d’achat.

      Les négociations sur l’assurance chômage électrisées par les "Gilets jaunes", REUTERS•05/12/2018
      https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/les-negociations-sur-l-assurance-chomage-electrisees-par-les-gilets-jaun

      Pour avoir droit à l’indemnisation, il est ainsi proposé que le demandeur d’emploi ait travaillé quatre mois dans les douze derniers plutôt que dans les 28 derniers. La durée d’allocation serait également calculée en fonction du travail effectué dans les 24 derniers mois et non plus 28. Ces mesures permettraient de réaliser 360 millions d’euros, selon le patronat.

      La deuxième proposition est de verser une allocation identique chaque mois, équivalente à 30 jours d’indemnisation. Les allocations des jours manquants seraient reportées en fin de droits. Cette mesure permettrait, en régime de croisière d’économiser, « un peu moins de 400 millions d’euros d’économie ».

      Le patronat propose également de moduler les indemnités en fonction de « l’intensité de travail ». Les personnes qui cumulent donc courtes périodes de chômage et emploi verraient leurs indemnités étalées sur une plus longue période, façon d’éviter que la situation ne perdure. Cette mesure rapporterait entre 800 et 900 millions d’économies au régime.

      Il propose par ailleurs de revoir la formule de calcul des indemnisations pour introduire une forme de dégressivité des allocations pour les hauts salaires. (...)
      Pour le négociateur de la CGT, Denis Gravouil, ces propositions sont « totalement irresponsables au regard de la situation sociale dans le pays, des revendications des Gilets jaunes » et des « travailleurs précaires » de « vivre dignement ».

      Pour le négociateur de la CFDT, Eric Courpotin, et Michel Beaugas de FO, « c’était maladroit » de la part du patronat. ( faudrait confier à la CFDT le gvt et l’organisation des patrons, ils ont des idées, ndc )

      Un des aspects intéressants des questions fiscales soulevées actuellement c’est que cela impose de mettre en cause les mythos (de gauche et syndicaux) sur la cotisation sociale qui serait le seul financement légitime et (soit disant…) démocratique possible, alors que, depuis le reflux des mouvements de chômeurs et précaires des années 90 et l’avénement du Pare, les bêtises de Friot font sur ces enjeux office de tisane dormitive, y compris dans des secteurs s’affirmant révolutionnaires

      Ce serait quoi de tenir sur " cotisation sociale (réinstaurée et sans exemptions généralisées) mais pas seulement » ?

      Pour mémoire lors des mouvements de chômeurs et précaires de 97/98, la CGT refusait d’inclure la hausse du RMI et son extension aux moins de 25 ans (le "c’est vrai quoi, on est contre l’assistanat » interne à « la gauche » - cf Jospin- n’épargne pas le syndicat et élargit tous les boulevard des politiques de #précarisation), préférant s’en tenir à l’allocation Unedic. La force du mvt (et d’AC !, à l’époque…) avait fait tomber ce verrou idéologique : la CGT avait du accepter d’intégrer un cadre unitaire qui posait aussi ces exigences, subsumant (provisoirement) le travaillisme structurel du syndical

      Aujourd’hui, depuis ce que portent « les gilets jaunes » et à propos du droit au chômage (RSA inclus) à la formation (avec par exemple l’arrivée en grand par la porte xénophobe de la fac payante avec des frais d’inscription quintuplés ou décuplés pour les étrangers non communautaires) et à la retraite (minimum vieillesse inclus) il y aurait de quoi poser bien des problèmes qui viendraient bousculer/ moduler les présupposés et énoncés actuels en ouvrant de nouvelles questions par scandalisation, interruptions, et ce malgré le prévisible regain de ronron syndical, para syndical et gauchiste sur ces enjeux.

      Les discours contre les assistés, sous jacent ou explicites parmi des gilets jaunes, ont reculés avec la durée de mobilisation (les assistés sont-ils ces "autres" à blâmer, ce n’est plus évident) et ils peuvent être délégitimés plus radicalement encore. Et cela serait une bonne nouvelle pour tous les précaires pas trop "gaulois", exploités ++ dans des conditions qui en font aussi les premiers des "assistés".

      #politisation #xénophobie #fiscalité #droits_sociaux

    • Depuis le début de l’année, de nouvelles sanctions à l’encontre des #chômeurs sont en vigueur, depuis la publication d’un décret au journal officiel le 30 décembre dernier. Elles sont dénoncées aussi bien par les syndicats que par les demandeurs d’emploi.
      https://www.francebleu.fr/infos/societe/comment-les-chomeurs-de-toulouse-accueillent-le-durcissement-des-regles-d

      Les demandeurs d’emploi qui ratent un rendez-vous sans raison valable et justifiée sont radiés un mois d’après le texte du décret, alors qu’il était question de 15 jours au départ au moment du vote de la réforme « avenir professionnel ». Mais surtout, ce qui fait bondir les syndicats, c’est que dès le 2ème rendez-vous raté, c’est 2 mois de radiation et la suppression des allocations. "C’est la double peine" estime Sylvie Cayron, de la CGT Pôle Emploi Midi-Pyrénées. Jusqu’ici les allocs étaient suspendues et le demandeur d’emploi pouvait les récupérer à l’issue de la période de radiation, « aujourd’hui elles sont perdues et ça peut être dramatique pour certains » explique la syndicaliste.


      http://berth.canalblog.com/tag/ch%C3%B4mage
      #double_peine #Berth #chômage

  • Grève et rassemblement à Pôle Emploi le mardi 20 novembre : l’accès aux droits des chômeurs dans la ligne de mire
    https://rebellyon.info/Greve-et-rassemblement-a-Pole-Emploi-le-19801

    Les salariés de #Pôle_Emploi seront en grève ce mardi 20 novembre. Rassemblement à partir de 9h devant le Pôle Emploi de la Part-Dieu pour dénoncer la baisse des effectifs et l’automatisation des services entraînant notamment la fermeture des accueils. Stop à la spirale où les chômeurs ont de moins en moins de droits et de plus en plus d’obligations.

    source : @rebellyon
    #chômage #chômeur·euses

  • Industrie du bonheur & souffrance au travail, les deux faces de la Start-up Nation | Comme un bruit qui court
    https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-06-octobre-2018

    Plutôt que de vouloir comprendre pourquoi on va mal, la psychologie positive cherche comment aller mieux : pour ne pas se faire broyer par la concurrence de tous contre tous, c’est vous-même qu’il faut changer ! - La ministre du travail a annoncé 4000 suppressions de postes à Pôle Emploi, les agents se mobilisent et se mettent en grève mardi prochain pour dénoncer une nouvelle détérioration des conditions de travail ainsi que le dévoiement de leur mission de service public. Durée : 55 min. Source : France Inter

    http://rf.proxycast.org/1488168388139163648/13947-06.10.2018-ITEMA_21839830-1.mp3

  • Selon une étude, 50 % des offres de Pôle #Emploi_sont illégales voire inexistantes
    https://www.bastamag.net/Selon-une-etude-50-des-offres-de-Pole-emploi-sont-illegales-voire-inexista

    Le Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires (CNTPEP-CGT) vient de publier les résultats d’une étude réalisée les 30 et 31 août 2018, portant sur les offres disponibles sur le site internet de Pôle emploi. Résultat : sur les 1708 offres étudiées, 50% contenaient, selon cette étude, des mentions illégales . « Cela signifie que ces annonces contreviennent au code du travail, mais aussi au référentiel interne de Pôle emploi qui reprend cette réglementation en y ajoutant quelques précisions (...)

    En bref

    / #Syndicalisme, Emploi , #Services_publics

  • Baccalauréat : Parcoursup met les lycéens à rudes épreuves - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/17/baccalaureat-parcoursup-met-les-lyceens-a-rudes-epreuves_1659878

    Au stress des examens qui commencent ce lundi s’ajoute celui lié à la plateforme de vœux des futurs étudiants, suspendue jusqu’au 26 juin. Dans l’attente d’une affectation, certains élèves angoissent, d’autres se découragent. Quatre candidats témoignent.

    Au petit matin, dans les locaux de l’Institut polytechnique de Toulouse, une petite main va appuyer sur pause : l’algorithme Parcoursup, qui répartit les élèves dans les filières du supérieur, s’arrêtera de tourner au niveau national pendant les deux semaines du bac. Les épreuves débutent ce lundi avec la philosophie (lire aussi page 25), pour les trois quarts des 750 000 terminales - les bac pro, eux, sont déjà dans le dur depuis fin mai. « Le fonctionnement de Parcoursup sera suspendu [jusqu’au 26 juin, ndlr] pour que les candidats puissent se concentrer pleinement sur leurs révisions et leurs épreuves », explique le ministère de l’Education nationale dans un communiqué.

    Dédramatiser

    Les dernières semaines ont été bien rudes pour la quasi-majorité des élèves qui, le soir des premiers résultats Parcoursup du 22 mai, se sont retrouvés sans aucune proposition et avec des « en attente » devant chacun de leurs dix vœux. De retour en classe, les profs ont ramé pour dédramatiser, les aiguiller et faire en sorte qu’ils se concentrent sur leur bac. Depuis, les choses se sont (en partie) décantées. Le ministère se vantera à coup sûr d’avoir tenu sa promesse : que les deux tiers des candidats aient au moins une proposition la semaine du bac. Au compteur, samedi, ils étaient 340 000 à avoir validé leur vœu, et donc à savoir ce qu’ils feront à la rentrée, une fois leur bac en poche. Les autres sont encore dans le brouillard : 255 000 ont un choix accepté mais attendent mieux, nourrissant l’espoir de remonter sur les listes d’attente, 165 000 n’ont toujours aucune réponse, et 50 000 ont cliqué sur« abandonner ». Ils ont quitté la procédure Parcoursup, et donc disparu des radars.

    Il est encore trop tôt pour juger l’efficacité de ce nouvel outil d’affectation, mis en place au pas de course (la loi n’a été votée que le 8 mars). Mais une chose est sûre : niveau stress, Parcoursup ne fait pas mieux pour l’instant que l’ancien système #APB, considéré comme anxiogène car très opaque. Parcoursup, c’est un autre genre. Le ministère dit jouer la transparence, mais des pans restent obscurs, comme les critères utilisés par chaque fac pour classer les candidatures. Surtout, en générateur de stress, la palme revient à ce petit compteur qui s’actualise chaque nuit dans le dossier du candidat : il indique l’évolution de son rang sur les listes d’attente… C’est ainsi que, depuis le 22 mai, des élèves (et pas mal de parents) se réveillent en panique au milieu de la nuit pour rafraîchir frénétiquement leur appli. Angoissant à souhait. La décision de mettre en place ce compteur a été prise sur le fil, quelques jours avant le 22 mai. Le ministère aurait-il omis de jeter un œil à la recherche scientifique ?

    « Indécision »

    Les travaux des chercheurs en psychologie sociale font consensus sur ce point : « Les classements ont des effets négatifs sur l’estime de soi et ce qu’on appelle le sentiment d’efficacité personnelle », indique la maître de conférence en psychologie d’orientation au Conservatoire national des arts et métiers Emmanuelle #Vignoli. Il a par exemple été démontré, raconte-t-elle, que si l’on classe de manière aléatoire des élèves, en ne prenant pas en compte leurs compétences, le jeune mal classé qui a pourtant les qualités requises aura tendance à moins bien réussir. « Ce qui veut dire que ce n’est pas seulement la compétence réelle qui joue dans les résultats scolaires, mais aussi le regard que l’on porte sur ses propres capacités, accentué avec un #classement. Dire aux élèves leur rang sur la liste d’attente n’est pas sans conséquence. » Autre effet étayé scientifiquement : les répercussions de l’anxiété. « Elle joue sur l’indécision vocationnelle : il sera plus difficile pour les élèves anxieux de parvenir à faire des choix d’orientation. » Et sur les performances scolaires : « L’état d’anxiété amène à être centré sur soi, sur ses préoccupations. On a donc moins d’attention à allouer à d’autres tâches. » Comme réviser son bac, par exemple.

    Semih, 17 ans, bac pro : « Le stress a augmenté d’un cran »

    « Sur Parcoursup, tous mes vœux pour des BTS technico-commercial sont en attente et un autre a été refusé. Lorsque je l’ai appris, ça m’a beaucoup angoissé, d’autant plus qu’en tant qu’élève de bac pro technicien d’usage [TU, ndlr], je les ai reçus alors que j’étais déjà en train de passer le bac. On a eu les premières réponses le 22 mai, et j’avais des épreuves les trois jours suivants. C’était vraiment dur. Quand j’ai vu que j’étais en attente, le stress a encore augmenté d’un cran. Le bac est un moment difficile et Parcoursup ne fait que renforcer notre anxiété. Lorsque je révise, je pense à [la plateforme], il est difficile de ne me concentrer que sur le bac.

    « Chaque matin, je consulte le site avec l’appréhension de savoir si je suis pris ou pas. Je comprends très bien qu’on décide de mettre Parcoursup en pause pendant le bac pour éviter de nous ajouter un stress supplémentaire. Cette décision est positive pour la plupart des élèves, mais pas dans mon cas. En bac pro, les épreuves générales du bac ne durent plus que deux jours, mais on doit attendre une semaine que les élèves des filières générales finissent pour accéder aux résultats. Une semaine d’attente dans l’incertitude, c’est long.

    « Mes parents aussi sont inquiets. Ils veulent que j’aille au lycée de Brive-la-Gaillarde [Corrèze], mais je suis en attente. Mes autres vœux sont à Clermont-Ferrand et Toulouse. L’éventualité que je puisse partir loin leur fait peur, comme moi. Je souhaite rester proche de ma famille. Ils me disent de réviser mon bac et de ne pas trop angoisser pour Parcoursup, mais je vois bien qu’ils sont eux-mêmes angoissés. » (M.T.)

    Yann, 17 ans, bac pro : « Je ne sais pas si je veux avoir mon bac »

    « J’ai arrêté de réviser pour le bac. Avant de recevoir les résultats de Parcousup, je travaillais car j’aime ma filière [SEN, systèmes électroniques et numériques, ndlr]. Aujourd’hui, je ne sais pas si je veux avoir mon #bac. Je vais y aller uniquement car j’y suis obligé. C’est la première fois que je ne suis pas stressé avant une épreuve : que je l’aie ou pas, l’issue sera la même pour moi. Sur Parcoursup, j’ai formulé des vœux dans la continuité de ma formation : 9 BTS, en SEN et SIO [services informatiques aux organisations], tous dans ma région [Hauts-de-France]. Le 22 mai, tous mes vœux ont été refusés. Si j’ai mon bac, je sais que je serai déscolarisé à la rentrée. J’en arrive à un point où j’ai l’impression qu’avoir mon bac me handicaperait plus que de ne pas l’avoir. Je suis complètement perdu alors que je devrais être confiant et heureux à l’idée d’avoir mon bac. La seule solution que m’offrent les conseillers d’orientation et la Caes [Commission d’accès à l’enseignement supérieur qui, dans chaque académie, s’occupe des élèves n’ayant essuyé que des refus], c’est l’apprentissage. Sauf qu’en pratique, c’est très difficile de trouver une place en tant qu’apprenti, encore plus sans le permis. Je vais essayer, même si je n’y crois pas trop. Ce n’est pas ce que je veux faire. Je voulais un BTS pour continuer mes études, en alliant théorie et pratique, mais je n’ai pas le choix. Je suis blasé. Avec le bac ou pas, et sans apprentissage, les conseillers d’orientation m’ont dit que je risquais de finir à Pôle Emploi. Ce n’est pas faux : dans tous les cas, je n’aurai pas de place et je sais que la valeur d’un bac pro sur le marché du travail n’est pas conséquente. Je me sens livré à moi-même. » (S.-L.B.)

    Audrey, 18 ans, terminale S : « Ça m’a découragée »

    « Mes résultats sur Parcoursup m’ont coupé toute envie de passer le bac. Je n’ai pas eu de très bons résultats tout au long de l’année [au lycée Victor-Hugo, à Besançon, dans le Doubs, ndlr], donc je n’ai pas été acceptée dans les écoles que je voulais qui proposaient un DUT hygiène, sécurité et environnement. J’avais fait d’autres vœux pour cette même formation, un peu dans toutes les villes, mais je n’ai été acceptée qu’à Saint-Denis. Ce n’est pas du tout ce que je voulais et je suis sur liste d’attente dans les autres. A Lyon, là où j’espérais le plus aller, j’ai été refusée.

    « Cette semaine, je n’ai même pas révisé et je n’ai pas assisté aux derniers cours. La seule chose que j’ai faite, c’est regarder des vidéos YouTube de la chaîne « les Bons Profs ». En parallèle, je n’ai pas voulu ouvrir un cahier. Je vais quand même me présenter au bac et faire ce que je peux, « au talent » comme on dit. Ça m’a totalement découragée. Je préfère redoubler que d’accepter un choix par dépit. Mes résultats n’étaient certes pas très bons, mais j’avais quand même l’espoir d’être acceptée. J’avais mis beaucoup de cœur dans mes lettres de motivation, j’ai mis longtemps à les rédiger, notamment pour Lyon, et je pense qu’ils ne les ont même pas lues.

    « Ma mère est du même avis que moi, elle ne veut pas que j’aie le bac non plus. Elle m’a dit : « Je préfère que tu restes encore au lycée l’année prochaine plutôt que d’aller à Saint-Denis. » J’aurais aimé savoir avant que ce nouveau système allait être sélectif. Dans ce cas, je me serais sûrement donné plus de mal pour avoir de meilleurs résultats. C’est ce que je compte faire l’an prochain. » (M.T.)

    Justine, 19 ans, terminale L : « APB, ça allait »

    « C’est la deuxième fois que je passe le bac [au lycée expérimental de Hérouville-Saint-Clair dans le Calvados, ndlr]. L’année dernière, avec mon avis défavorable, je ne suis même pas allée aux épreuves de rattrapage. Cette année, je me suis ressaisie et j’ai obtenu un avis très favorable. Je connaissais le système APB, et mes candidatures sont les mêmes cette année sur Parcoursup. Je trouvais qu’APB, ça allait. Bizarrement, j’avais été acceptée dans plus de formations que cette année. Aujourd’hui, je suis refusée dans sept de mes treize vœux, et je suis sur liste d’attente pour cinq autres. J’ai été refusée à deux BTS qui m’avaient pourtant dit oui l’an dernier. C’est difficile à comprendre. J’ai juste été acceptée à la fac de Caen en arts du spectacle. Je n’ai pas trop envie d’y aller, je ne pense pas que la fac soit faite pour moi. J’ai mis ce vœu par sécurité, sur le conseil de mes profs…

    « J’attends la réponse d’un BTS audiovisuel à Saint-Quentin, dans l’Aisne, où je suis classée 116e sur les 494 élèves sur liste d’attente. Un autre dans la même ville m’intéressait mais je suis pour l’instant 404e sur 447… On a du mal à y voir clair et surtout, on ne peut pas vraiment savoir quand on sera fixé. Parcoursup génère énormément de stress. J’ai déjà passé le bac, alors je sais à quoi m’attendre, mais la pression que nous inflige #Parcoursup est terrible : on doit attendre des réponses et en même temps se concentrer sur nos épreuves. Ce sont deux choses importantes et difficiles à gérer ensemble. J’attends de passer le bac pour réfléchir à ce que je vais faire si je n’ai rien. Je pense à un service civique. Je ne peux pas ne rien faire. C’est inenvisageable. » (S.-L.B.)
    Marie Piquemal , Marlène Thomas , Sarah-Lou Bakouche

    Plus je lis des articles sur parcoursup et plus je suis horrifiée.

    #sélection #éducation #études #université #éducation_nationale #école #enseignement #diplôme #orientation

  • Les oubliés de la reprise, Guillaume Vidal, dans Alternatives Economiques qui cherche des abonnés à 5€ le mois
    https://fr.ulule.com/abo_altereco
    https://www.alternatives-economiques.fr/oublies-de-reprise/00084976

    L’activité économique a connu un coup de frein significatif au premier trimestre 2018, entraînant une légère remontée du chômage. Entre le prix du pétrole et la crise italienne, il n’est pas certain que la croissance puisse se maintenir à un rythme élevé au cours des prochains mois (voir le débat entre Patrick Artus et Éric Heyer). Il n’empêche : la reprise amorcée depuis trois ans s’est nettement accélérée en 2017, permettant de faire reculer sensiblement le chômage. Les dégâts de la crise sont-ils enfin en voie d’être définitivement réparés ? Pas pour tout le monde, malheureusement. Au-delà des moyennes, les données disponibles montrent en effet que les oubliés de la reprise restent encore nombreux.

    Les jeunes hommes à la peine

    Pour en prendre la mesure, le coeur du sujet reste bien entendu la question de l’emploi et de son corollaire, le chômage. En 2017, la France comptait 28,3 millions d’emplois, 940 000 de plus qu’en 2007, avant la crise. Mais, dans le même temps, la population active, celle qui a ou cherche un emploi, a augmenté de 1,5 million de personnes. Un effet de la dynamique démographique, mais surtout des réformes des retraites qui ont amené de nombreux salariés âgés à rester sur le marché du travail. C’est pourquoi le chômage n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise : il touchait encore 9,4 % de la population active l’an dernier, contre 7,1 % en 2008.

    Si l’on s’attache à l’âge et au sexe des personnes concernées, on se rend compte que chez les 15-24 ans, la situation des jeunes hommes reste très dégradée : en 2017, 9,3 % d’entre eux étaient au chômage, contre 7,7 % en 20071. Et l’écart a continué de se creuser avec les jeunes femmes : 7,1 % d’entre elles étaient au chômage en 2017, contre 6,8 % en 2007, un quasi-retour au niveau d’avant la crise. Les femmes de 15-24 ans sont en proportion moins nombreuses à être au chômage que celles de 25-54 ans, ce qui n’est pas le cas des hommes.

    Une situation très dégradée pour les jeunes hommes
    Part des 15-24 ans au chômage*

    Source : Eurostat.
    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.

    Chez les 25-54 ans, la crise a entraîné un basculement spectaculaire : jusque-là, la part des femmes de cette tranche d’âge au chômage était toujours supérieure à celle des hommes. Depuis 2009, ce n’est plus le cas, les hommes de 25-54 ans sont davantage au chômage que les femmes. Cet écart s’était creusé nettement entre 2009 et 2015, du fait des graves difficultés rencontrées par les secteurs plutôt masculins que sont l’industrie et le bâtiment. Depuis, il s’est beaucoup réduit grâce à la reprise engagée.

    25-54 ans : les hommes désormais davantage touchés par le chômage que les femmes
    Part des 25-54 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat.

    Le taux d’emploi des 25-54 ans dévisse

    Mais ce qui est sans doute le plus significatif, et le plus grave, sur cette tranche d’âge qui constitue le coeur de la population active du pays, c’est le recul persistant du taux d’emploi des hommes comme des femmes. En 2017, 85 % seulement des hommes de 25-54 ans occupaient un emploi, contre 89,3 % en 2008. Quant au taux d’emploi des femmes, il est tombé de 77,3 % en 2008 à 75,2 % en 2017. Si le recul est moins marqué chez ces dernières, il n’en est pas moins historique, dans la mesure où, jusque-là, leur taux d’emploi progressait constamment pour converger progressivement avec celui des hommes. Ce coup d’arrêt prolongé, puisqu’il dure déjà depuis une décennie, a de quoi inquiéter.

    Un coup d’arrêt à la baisse de l’inactivité des femmes
    Part des inactifs parmi les 25-54 ans, en %

    Source : Eurostat
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    Les 55-59 ans sont également touchés par la dégradation persistante du marché du travail, avec, là aussi, un écart croissant entre les hommes et les femmes. La part de cette tranche d’âge au chômage a doublé entre 2008 et 2017 malgré un reflux sensible depuis 2014.

    Les 55-59 ans deux fois plus touchés par le chômage qu’il y a 10 ans
    Part des 25-54 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

    Les 60-64 ans, quant à eux, sont confrontés à un début d’envolée d’un chômage quasi inexistant avant la crise. Là aussi, le phénomène touche davantage les hommes que les femmes.

    Début d’envolée du chômage chez les 60-64 ans
    Part des 60-64 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

     Quand le chômage dure...

    Ces demandeurs d’emploi âgés forment le coeur des chômeurs de longue durée. 980 000 personnes étaient ainsi inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an en 2008, en catégories A, B et C (y compris, donc, celles et ceux qui ont travaillé quelques heures dans le mois). Au premier trimestre 2018, ce chiffre culminait à 2,6 millions de personnes, plus de 2,5 fois plus. Le nombre des chômeurs inscrits à Pôle emploi depuis plus de trois ans a même été multiplié par 3,2. Le chômage de longue durée n’a pas baissé avec la reprise, mais il s’est tout de même stabilisé à un haut niveau à partir de 2015.
    La montée ininterrompue du chômage de longue durée
    Nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégories A, B et C, selon la durée, en millions

    Source : Ministère du Travail

    Depuis le dernier trimestre 2017, on observe cependant une remontée rapide due au recul massif des emplois aidés décidé par le gouvernement d’Emmanuel Macron, ces contrats étant destinés d’abord à ces publics en difficulté. Les chômeurs de longue durée font donc incontestablement partie des principaux oubliés de la reprise et leur situation n’est pas près de s’améliorer...

    Les diplômés du supérieur rebondissent

    Selon le niveau d’études on constate, sans grande surprise malheureusement, que la crise a beaucoup aggravé la situation des personnes ayant seulement un bagage scolaire primaire : 10,4 % d’entre elles étaient au chômage en 2017, une part qui a crû de 3,6 points depuis 2008. Et la reprise n’a quasiment pas eu d’effet bénéfique pour eux. En comparaison, la situation s’est moins dégradée pour les titulaires d’un niveau d’étude secondaire. Enfin, 4,6 % des personnes ayant un diplôme du supérieur étaient au chômage en 2017, soit 0,9 point seulement de plus qu’en 2008. Pour elles, la reprise a permis une baisse très sensible du chômage.

    Chômage : le niveau d’études encore plus déterminant aujourd’hui
    Part des 20-64 ans au chômage
    selon le niveau d’études initiales, en %

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

    Si l’on prend comme critère cette fois le pays de naissance des personnes, le chômage de celles nées en France ne s’est accru "que" de 1,7 point entre 2008 et 2017, contre 2,8 points pour celles nées hors de l’Union à 28. Ces dernières ont cependant bénéficié d’une forte baisse du chômage depuis 2015 (moins 1,2 point, contre moins 0,5 pour celles nées en France), grâce en particulier au redémarrage du secteur du bâtiment.

    Des différences territoriales

    Pour affiner le tableau, un zoom au niveau des territoires est nécessaire. Parmi les 95 départements de métropole, des écarts très importants persistent : entre les 14,2 % de chômeurs des Pyrénées-Orientales fin 2017 et les 5,3 % du Cantal, le rapport est de quasiment un à trois. Les départements les moins touchés par le chômage se situent en Ile-de-France, sur l’arc atlantique et en bordure de la frontière suisse, tandis que le pourtour méditerranéen, les Hauts-de-France et la Seine-Saint-Denis sont les plus affectés.

    On constate par ailleurs de grands écarts territoriaux dans les effets de la reprise elle-même. Ainsi, entre fin 2014 et fin 2017, le chômage a diminué de plus de 20 % dans huit départements : le Territoire de Belfort, la Haute-Saône, les Vosges et le Doubs à l’est, la Loire-Atlantique, la Mayenne et la Vendée à l’ouest, et la Haute-Garonne au sud. Tandis qu’il a reculé au contraire de moins de 10 % dans huit autres : l’Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes au sud-est, la Lozère, l’Aveyron, le Lot, les Pyrénées-Orientales au sud, et l’Indre au centre. Dessinant ainsi une France où la crise a creusé de nouveaux écarts significatifs.

    Une baisse du chômage très inégale sur le territoire
    Baisse du chômage entre le 4ème trimestre 2014 et le 4ème trimestre 2017, en % du taux de chômage initial

    Lecture : en Vendée, le taux de chômage a baissé de 22 % entre le 4ème trimestre 2014 et le 4ème trimestre 2017
    Source : Insee, calculs Alternatives Économiques
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    Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), qui ont succédé aux zones urbaines sensibles (ZUS), sont largement restés à l’écart de la reprise pour l’instant : selon les chiffres de Pôle emploi, entre fin 2015 et fin 2017, le nombre d’inscrits en catégories A, B et C y a augmenté de 0,1 % et celui des moins de 26 ans de 0,3 %, avec toutefois des situations très contrastées au sein de ces QPV. Un constat inquiétant qui aurait pu justifier la relance ambitieuse de la politique de la ville que proposait Jean-Louis Borloo.

    La qualité de l’emploi se dégrade

    Mais au-delà du chômage au sens strict, la crise a aussi contribué à dégrader durablement la qualité des emplois. Le recours aux temps partiels s’est un peu accru, passant de 16,8 % des emplois en 2008 à 18,2 % en 2017. Les femmes continuent de fournir le gros des bataillons des emplois à temps partiel, qui concernent 29,6 % d’entre elles, quasiment autant qu’en 2008. Mais ce taux a significativement augmenté chez les hommes, passant de 5,6 % en 2008 à 7,7 % en 2017.

    Le recours aux contrats à durée déterminée (CDD) et à l’intérim a lui aussi progressé : de 15 % des emplois salariés en 2008, ils ont grimpé à 16,8 % en 2017. Ils touchent désormais 58 % des emplois salariés des 15-24 ans (contre 52,6 % en 2008), mais aussi 13,5 % des emplois des 25-54 ans et 9,2 % de ceux des plus de 55 ans. On a assisté, parallèlement, à une forte hausse d’un phénomène jusque-là relativement marginal en France : le nombre de salariés qui ont un deuxième job. Ils étaient 738 000 en 2008, ils sont désormais 980 000. 760 000 d’entre eux occupent un second emploi salarié et 220 000 sont indépendants. Un développement qui doit beaucoup au succès du statut de micro-entrepreneur.

    Il faut de plus en plus cumuler les emplois pour s’en sortir...
    Nombre de salariés ayant un second emploi salarié ou indépendant

    Source : Eurostat

    Mais le signe le plus manifeste et le plus inquiétant de la dégradation de la qualité des emplois et de la montée de la précarité sur le marché du travail est constitué par la hausse ininterrompue du nombre des inscrits à Pôle emploi en catégories B et C. Il s’agit de personnes qui ne sont pas chômeuses au sens strict dans la mesure où elles ont travaillé quelques heures dans le mois (moins de 78 heures en catégorie B, plus de 78 heures en catégorie C), mais elles sont toujours à la recherche d’un emploi. Elles étaient un peu plus d’un million en mars 2008, contre 2,2 millions aujourd’hui, soit un doublement en dix ans. Une croissance rapide qui a résisté jusqu’ici à la reprise. Et là encore, ces précaires comptent davantage de femmes (1,2 million) que d’hommes (970 000).

    L’expansion de l’emploi précaire se poursuit
    Nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégories B
    et C**, en millions

    catégorie B : personnes ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois
    *
    Catégorie C : personnes ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois
    Source : Ministère du Travail

    Enfin, si on s’intéresse aux effets de la reprise sur les revenus des ménages, on constate que celle-ci a été plutôt bénéfique aux salariés en poste. En effet, la hausse des salaires a décéléré moins vite que celle des prix, permettant aux salariés d’engranger des gains de pouvoir d’achat sensibles entre 2015 et 2017. Cette période est cependant terminée : le niveau de l’inflation a rattrapé désormais celui des hausses des salaires, annulant ces gains. Sauf pour les cadres, qui, depuis 2015, voient leurs salaires augmenter significativement plus vite que les autres salariés.

    La reprise profite aux salariés...
    Evolution sur douze mois des salaires mensuels et des prix, en France, en %

    Source : Ministère du Travail, Eurostat

    A contrario, la décennie écoulée a été défavorable aux rentiers : alors qu’en 2008, les intérêts perçus sur l’épargne des Français et les dividendes touchés sur les actions qu’ils détiennent représentaient 8 % du revenu disponible des ménages, ils n’en totalisaient plus que 5 % fin 2017. La part des dividendes, a baissé un peu. Mais surtout, les intérêts reçus, qui totalisaient 3,8 % des revenus en 2008, n’en représentent plus que 1,3 %, une division par trois. Un effet évidemment de la politique de la Banque centrale européenne.

    ... Pas aux rentiers
    Intérêts et dividendes reçus par les ménages en France, en % de leur revenu disponible brut

    Source : Insee

    Un mince filet de sécurité

    On ne dispose pas encore d’estimations du taux de pauvreté pour 2017, mais en 2016, celui-ci restait encore, à 13,6 % de la population, sensiblement supérieur à ce qu’il était en 2008 (12,5 %). Le nombre des bénéficiaires du RSA socle, un bon indicateur avancé de la pauvreté, est quant à lui reparti à la hausse fin 2017, alors qu’il diminuait très lentement depuis 2016. Sans doute un effet, là aussi, des coupes brutales exercées dans les emplois aidés. N’en déplaise à ceux qui se plaignent du « cancer de l’assistanat » en France, l’ensemble des minima sociaux ne représentent que 3 % du revenu disponible des ménages, moins que les dividendes versés aux actionnaires, et cette part est stable depuis 2015. Un filet de sécurité qui reste donc bien maigre pour tous les oubliés de la reprise.

    1. Ce chiffre rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui est calculé en fonction des seuls actifs mais qui est moins pertinent, notamment pour les jeunes, dont un nombre significatif fait toujours des études.

  • 4.000 postes menacés à Pôle Emploi à cause de la baisse du chômage...
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14861-4-000-postes-menaces-a-pole-emploi-a-cause-de-la-baisse-du-chomage

    INFO JDD - Les coupes dans les effectifs de Pôle Emploi seraient justifiées par la baisse du chômage. Les syndicats s’inquiètent : les missions données à l’organisme vont augmenter.

    La baisse du chômage risque de faire des victimes à Pôle Emploi. Le bruit circulait depuis quelque temps déjà. Jean Bassères, le directeur général, l’a confirmé voilà trois semaines lors d’une convention managériale : 4.000 postes pourraient disparaître d’ici à trois ans sur les 55.800 agents. Ce chiffre, important compte tenu des 5,6 millions de Français inscrits à Pôle emploi, serait même un socle et pourrait être plus élevé. "En 2013, le gouvernement Ayrault avait débloqué deux fois 2.000 CDI pour faire face à la crise. Aujourd’hui, l’État souhaite les récupérer", regrette Michel Brevart, membre du bureau national du SNU-FSU (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce lundi 7 mai 2018
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/14860-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, petit reprise pour ce lundi avant les commémoration du 8 mai 1945, ce matin j’ai une pensé pour le CRS Marc Granié, qui a été interné dans un établissement douteux, bref, c’est alarmant... On ne peut même plus s’exprimer en France sans être arrété puis interné...

    En attendant voici donc notre Revue de presse quotidienne, et comme toujours en complément la Defcon-Room (actualisée 24h/24 et 7j/j) vous tend les bras tout au long de la journée.

    Bonne lecture, bonne journée, et merci de votre confiance.

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette

    Actualités françaises :

    07.05.2018

    4.000 postes menacés à Pôle Emploi à cause de la baisse du chômage (Europe1.fr)

    Les prestations sociales, nouvelle piste du gouvernement pour trouver des économies budgétaires (...)

  • Dès 2019, certains chômeurs devront détailler leurs recherches dans un « journal de bord numérique »
    https://www.nextinpact.com/news/106541-des-2019-certains-chomeurs-devront-detailler-leurs-recherches-dan

    Pôle emploi s’apprête à expérimenter dans certaines régions un « journal de bord numérique », dans lequel chaque chômeur devra consigner mensuellement ses démarches de recherche d’emploi. Faute de quoi, une désinscription sera de mise. Chaque mois, afin de confirmer qu’elles sont toujours à la recherche d’un emploi, toutes les personnes inscrites à Pôle Emploi doivent s’actualiser (au travers de leur espace en ligne ou par téléphone). Aucun justificatif particulier ne leur est alors demandé. Tout du moins (...)

    #PôleEmploi #pauvreté #surveillance

    ##pauvreté

  • Entretien inutile, manque d’humanité, offre d’emploi décalée... Ces chômeurs qui ne supportent plus Pôle Emploi
    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/chomage/entretien-inutile-manque-d-humanite-offre-d-emploi-decalee-ces-chomeurs

    « Je pense qu’ils se sont trompés de dossier »

    "Au niveau des offres, j’ai eu un peu de tout, raconte Stéphane, ancien rédacteur pour des collectivités locales en région parisienne, que l’on a fait passer de la communication au maintien de l’ordre : « On m’a dit : ’On va vous mettre sur une plateforme à faire du phoning ou sur une plateforme logistique parce que vous avez une bonne communication écrite et orale.’ On m’avait proposé il y a quelques années aussi d’être gardien de la paix ! », se souvient-il.

    Même type de mauvaise expérience pour Marylène, 23 ans, tout juste diplômée d’école de journalisme. « Une fois, j’ai reçu un sms, mais je pense que c’était une erreur parce que ça me proposait d’être bouchère. Je pense qu’ils se sont trompés dans les dossiers », suppose la jeune femme, inscrite depuis l’été dernier à Pôle Emploi.

    « On n’est pas bête »

    Et ce n’est pas le seul motif de récrimination qui revient. Nathalie a beaucoup déménagé au gré des mutations de son mari. Elle a multiplié les postes d’assistante et de responsable commerciale, mais aussi les périodes de chômage. « J’ai eu un entretien pour nous expliquer comment fonctionnait le site de Pôle Emploi !, indique cette quadragénaire. L’entretien a duré une heure et demi. On n’est pas bête. On sait très bien comment marche un site internet. »

    Un entretien qui ne servait strictement à rien, qui n’a abouti strictement à rien !

    Ces demandeurs d’emploi montrent qu’ils ont le sentiment d’avoir servi à Pôle Emploi pour alimenter des statistiques, au lieu de recevoir une aide vraiment utile. 

    Un conseiller « tellement démuni »

    Les chômeurs interrogés pour ce reportage ne se sentent pas bien accompagnés par Pôle Emploi dans leur recherche de travail. Et les quelques exemples sont édifiants : Marylène se souvient de ce jour où elle a craqué nerveusement face à son conseiller : "Je me suis mise à pleurer parce que je venais d’apprendre que je n’étais pas prise pour un poste pour lequel j’avais postulé et pour lequel j’avais eu un entretien. Il était tellement démuni que la seule chose qu’il a trouvé à me dire c’est : ’Oh, mais au moins vous êtes diplômée et avec le charme que vous avez, vous allez trouver du travail.’"

    Avec ou sans emploi, tous conduits à jouer les figurants d’un odieux théâtre de l’absurde...

    #Pôle_emploi #politique_du_chiffre #chômeurs

  • « Pôle emploi, c’est vraiment devenu une machine de guerre » - Basta !
    https://www.bastamag.net/Pole-emploi-c-est-vraiment-devenu-une-machine-de-guerre
    https://www.bastamag.net/IMG/arton6408.jpg?1509724296

    la dématérialisation, qui contraint les demandeurs d’emploi à s’inscrire par internet depuis début 2016, résume la politique globale de l’établissement : une mise à distance sans cesse renforcée des usagers, et plus particulièrement des plus vulnérables.

    « Comment font les gens qui n’ont pas d’Iphone ou de tablette ? Ou qui ne sont tout simplement pas à l’aise avec les nouvelles technologies ? C’est vite vu, ils ne s’inscrivent pas. » « On taille l’offre sur mesure pour les plus employables, et les autres, on les laisse sur le bord du chemin, voire on les pousse dans le fossé, enfonce Claude [1]. Pôle emploi, c’est vraiment devenu une machine de guerre. »

    #chômage #tri_sélectif

  • Mais qui sont les « 2% » de candidats-chômeurs investis par La République en Marche ! pour les législatives ? - LCI
    http://www.lci.fr/elections/mais-qui-sont-les-2-de-candidats-chomeurs-investis-par-la-republique-en-marche-p

    CHÔMAGE – En présentant sa première liste de candidats investis pour les législatives, La République en marche s’était targuée de présenter "2%" de personnes en "recherche d’emploi". À deux semaines du premier tour, nous avons décidé de nous intéresser à ces aspirants députés au chômage… qui se révèlent finalement moins nombreux qu’annoncé, et avec un profil bien éloigné de la majorité des inscrits à Pôle Emploi.

    Le 11 mai dernier, Richard Ferrand, alors responsable des investitures pour les législatives pour La République en Marche !, présentait une première liste de 428 candidats et se félicitait de leur diversité : engagement « tenu » sur les plans de la parité ou du renouvellement, vantait-il. Et parmi les plus de 50% d’heureux et heureuses élu(e)s issus de la société civile, soulignait-il notamment, « 2% sont en recherche d’emploi ».

    Résumé : après vérification, ces candidats ne sont en réalité pas neuf mais sept, une chirurgienne-dentiste depuis 1996, un vice-président de communauté de communes, une ex-vice-présidente du secteur aliment et boisson du groupe hôtelier AccorHotels, une ex-cadre chez Alcatel-Lucent, consultante indépendante, une démissionnaire d’un poste de chargée de développement RH à la Caisse d’Épargne qui se tourne « vers la formation et le coaching », un ancien directeur commercial ...

    Aucun ne fait partie des catégories socioprofessionnelles ouvrières ou employées. Pourtant, le chômage dans ces catégories oscille entre 10% et 15% selon les chiffres de l’INSEE.

  • L’Oise prive de RSA « les ivrognes » indésirables dans les rues
    http://www.leparisien.fr/societe/oise-un-maire-prive-de-rsa-les-ivrognes-indesirables-dans-les-rues-12-05-

    [le maire de Pont-Sainte-Maxence, Arnaud Dumontier] a ainsi signalé un premier individu — dont l’identité n’a pas été communiquée — au département, chargé de verser le RSA. L’intéressé vient de voir son allocation suspendue, pendant trois mois, de 80 %. Légalement, ce n’est pas l’alcoolisation qui est en cause, mais « le non-respect des obligations en matière d’insertion », comme le fait de chercher du travail. « S’alcooliser n’est pas une clause de sanction, appuie-t-on au conseil départemental de l’Oise. L’obligation d’insertion en est une. Elle est d’ailleurs stipulée par le contrat que le bénéficiaire du RSA signe. »
     
    Le département reçoit chaque mois « de nombreux signalements et des #dénonciations anonymes », à la suite desquels il mène des enquêtes. « Les décisions sont prises de manière collégiale, lors de commissions disciplinaires, rappelle Edouard Courtial, président (LR) du conseil départemental de l’Oise. Nous veillons simplement à la bonne utilisation de l’argent du contribuable. Et à cas lourd, réponse lourde. »

    #RSA #idéologiedutravail #discipline_hors_les_murs #centre-ville #chasse_aux_pauvres

  • Pourquoi nous appelons les chômeurs à soutenir la grève du 6 mars à Pôle emploi CIP-IDF >
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8499

    Cette grève est appelée par 5 organisations syndicales pour dénoncer le Plan stratégique Pôle Emploi 2020 dont l’objet est la disparition pure et simple d’un certain nombre de missions fondamentales, inscrite dans la LOI n° 2008-126 du 13 février 2008, par étape, par couche, dont, entre autres : l’accès au service public par la fermeture des agences locales en demi journée, la dématérialisation acharnée des contacts (de l’inscription à la radiation en passant par les entretiens de suivis), les suppressions de services ou agences spécifiques (à destination des licenciés économiques, ou des cadres), la disparition du métier indemnisation en supprimant les professionnels de la « Gestion des Droits ».

    Le choix de l’alliance entre Pôle Emploi et des innovateurs digitaux qui se nomment eux-mêmes les barbares [1] fait partie de la stratégie. Ils fabriquent leurs gadgets modernes, nourris aux algorithmes [2] et donnent l’illusion que tout le monde peut s’inscrire, tout seul, à Pôle Emploi, s’indemniser sans l’aide de personnel compétent, se former, s’orienter, s’évaluer, et répondre à une multitudes d’offres d’emploi tailler sur mesure, pour soi, par Bob emploi [3].

    Cette grève dénonce « la vente à la découpe » du Service Public :

    L’externalisation de missions fondamentales de Pôle Emploi vers des entreprises privées (CAPGEMINI [4], WEBHELP [5] , INGEUS [6], AKSIS [7], TESSI [8] , ARVATOR...la liste est longue) qui se gavent grâce aux largesses du Service Public [9] et à la cécité de ceux qui l’administrent, le financent, le gèrent et le contrôlent (3,3 Md€ en 2016 proviennent de nos cotisations : Article L5422-24 [10]) participent à la liquidation de Pôle Emploi qui se voit, pour la première fois, réduire son budget de 30 millions d’euros en 2016.

    Un personnel en perte d’identité :

    Les psychologues se déqualifient, les conseillers de la « gestion des droits » se mettent la rate au court bouillon en assistant à leur mort annoncée, et les conseillers emplois, sous une pression jamais égalée, prescrivent à tours de bras, au privé, des prestations-à-la-noix nommées : Activ’Emploi [11], Activ’Projet, Activ’Créa (peu importe ce qu’il en sortira, mais surtout Activ’Toi ailleurs qu’à Pôle Emploi) !
    Cette grève est un appel à lutter contre la destruction de Pôle Emploi, et à défendre un service public humain, un service public de qualité, et une protection sociale digne de ce nom. Cette grève va dans le sens de l’intérêt de ses usagers.

    Nous serons présents, ce jour là, aux cotés du personnel de Pôle Emploi en grève, et nous appelons les chômeurs à nous rejoindre.

    Le texte est fort bien documenté :

    [1] La redoutable stratégie des barbares digitaux, Reflets
    [2] Voir par exemple Emploi store
    [3] J’ai testé Bob emploi : et si je devenais chauffeuse de salle ?, L’Obs.
    [4] Le « toyotisme » débarque à Pôle Emploi, Actuchômage.
    [5] Pôle emploi compte sous-traiter davantage le 3949, L’express entreprise
    [6] Pôle emploi  : quand le privé prend les choses en mains, L’Humanité.fr.
    [7] Activ’Emploi - Aksis, Recours radiation
    [8] Voir la délibération de la CNIL.
    [9] Capgemini traque les coûts des administrations La Croix.
    [10] Article L5422-24 du Code du travail.
    [11] Marchés publics : Pôle emploi appelle le privé à la rescousse, Cash Investigation.


    #grève #Pôle_emploi #dématérialisation #externalisation #big_data #droits_sociaux
    @rezo @paris

    • Il y a aussi ce texte, pour l’occitanie :

      Collectif chômage précarité :

      Nous, chômeurs, intermittent-es et précaires d’Occitanie, venons signifier notre soutien au mouvement des salarié-es du Pôle Emploi qui manifestent leurs inquiétudes quant à l’avenir de ce service public que nous fréquentons quotidiennement.

      Comme eux, nous ne voulons pas d’une dématérialisation qui exclue et qui isole les gens. Nous ne nous opposons pas à l’utilisation des nouvelles technologies, mais nous voulons que cette évolution se fasse au profit des usagers de Pôle Emploi, au lieu de déshumaniser les relations entre nos conseillers et nous. Il faut aussi que Pôle Emploi entende que nous ne sommes pas tous à égalité financière et de compétences face à internet et son utilisation.

      Comme eux, nous regrettons de ne plus pouvoir aller librement dans les agences l’après-midi. Le chômage et la précarité sont des situations violentes. Elles appellent une réponse humaine, une relation apaisée avec nos conseillers, le besoin d’être entendus par une personne et pas par un interphone.

      Comme eux, nous tenons à un service public de l’emploi de qualité, avec des conseillers formés, suffisamment nombreux et qui puissent répondre à nos questions sur nos droits. L’indemnisation du chômage est un élément indispensable à notre vie quotidienne, dans l’attente de peut-être retrouver un emploi, et pourtant seuls la moitié d’entre nous peuvent en bénéficier.

      Nous sommes fatigués d’un système d’assurance chômage complexe, aux règles incompréhensibles et au fonctionnement qui n’est plus adapté aux nouvelles formes d’emploi précaire (CESU, assistantes maternelles, autoentrepreneurs,…).
      Nous en avons assez des trop-perçus et de l’opacité des recours possibles, assez de la multiplication des contrôles et des radiations.

      Nous savons qu’il n’y a pas de travail pour tous [12] et que ce n’est pas la faute de Pôle Emploi. Mais sa responsabilité, en tant que service public, c’est de nous accueillir avec humanité, de nous accompagner, de nous indemniser en toute transparence et de nous informer d’une manière claire sur nos droits.

      Membres du collectif : CIP-MP (Collectif des Intermittents et Précaires de Midi-Pyrénées), MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires), ATTAC, DAL (Droit au Logement), Sud précaires, Sud Culture Solidaires.

      Reste cette phrase : « Nous ne nous opposons pas à l’utilisation des nouvelles technologies, mais nous voulons que cette évolution se fasse au profit des usagers de Pôle Emploi, au lieu de déshumaniser les relations entre nos conseillers et nous. »

      J’aimerai savoir pourquoi, précisément, pour ce qui est de la situation des chômeurs et des chômeuses, l’utilisation des nouvelles technologies par Pôle Emploi est avantageuse. Pour pointer à distance ? Mais on pourrait aussi être dispensé de pointer. Pour la recherche d’emploi ? Je demande à voir.
      En revanche, on peut être sûr que le management de Pôle Emploi se régale d’un outil numérique qui lui donne plus que jamais du pouvoir sur ses employés.
      Numériser, c’est-à-dire automatiser certaines tâches ou les faire réaliser par les usagers eux-mêmes, a pour fonction de réduire les effectifs et de mieux contrôler ceux et celles qui restent. Sous prétexte de s’en prendre à ce qui n’est que routine ou ce qui n’aurait pas besoin de savoir-faire complexe, on finit par laisser aux salariés de Pôle Emploi qu’un squelette de relation d’accompagnement, tandis que tout le reste est sous-traité et numérisé. Pour nous autres les usagers, ce sont des halls vides où une borne clignote doucement pour nous obliger à enregistrer notre arrivée au rendez-vous, un sentiment profond d’écrasement et d’impuissance.
      Le numérique sans la « déshumanisation » au boulot ou face à Pôle Emploi, j’aimerai savoir si quelqu’un connaît. Il me semble que cette possibilité n’est pas contenue dans le programme. Et si ça l’est, il ne faut pas hésiter à le dire ! Ne pas hésiter à dire qu’un autre usage du numérique à Pôle Emploi est possible, que cela pourrait être source de bien-être pour les salariés et pour les chômeurs ! Et proposer des plans alternatifs en trouvant des exemples probants ailleurs ! Ça manque de foi ces déclarations qui affirment ne pas vouloir s’opposer à l’utilisation des nouvelles technologies à Pôle Emploi ! Un petit peu d’ardeur, que diable ! De l’imagination !

    • https://exploitesenerves.noblogs.org/files/2017/02/Tract-d%C3%A9mat%C3%A9rialisation.pdf
      Rentrez chez vous, ON DÉMATÉRIALISE !
      Ou comment faire des économies et nous empêcher de nous défendre.

      Depuis quelques temps, on voit se développer la dématérialisation dans les administrations (#CAF, Pôle Emploi, #Sécu, #Retraites, #Trésor_public, #sous-préfecture…). On veut nous faire croire que ce changement faciliterait la vie des usagers, des allocataires et des agents… mais évidemment, comme toutes mesures étatiques, elle vise plutôt à faire des économies sur notre dos.

      https://exploitesenerves.noblogs.org/rentrez-chez-vous-on-dematerialise/#more-760
      https://seenthis.net/messages/572200

  • Voilà pourquoi le taux de #chômage va exploser dans les mois à venir
    http://www.actuchomage.org/2016091227092/Social-economie-et-politique/le-taux-de-chomage-va-exploser-dans-les-mois-a-venir.html

    En France, près de 2 millions de personnes perçoivent le #RSA. Si 40% d’entre elles ne sont pas inscrites (pourcentage observé dans le Nord), 800.000 bénéficiaires seraient inconnus de Pôle Emploi. Si l’ensemble des départements les contraignent à s’y inscrire, le chômage en catégorie A devrait enregistrer une progression fulgurante malgré les entrées en #formation évoquées plus haut.
    Selon nos projections (forcément aléatoires), le taux pourrait bondir de 20% si tous les départements exigeaient l’inscription des bénéficiaires RSA, auxquels s’ajouteront les chômeurs dont les formations n’auront mené à rien.

    Ce dossier explosif soulève d’autres questions. Ainsi le département du Nord admet implicitement qu’il verse le RSA à 45.000 personnes qu’il abandonne dans la nature, alors qu’il lui revient de leur proposer un accompagnement digne de ce nom. Une fois de plus, face à l’indigence des institutions, on fait porter aux victimes la responsabilité des dysfonctionnements. Car le discours du Conseil départemental du Nord laisse entendre que 45.000 Rsastes ne remplissent pas leur devoir d’insertion. Il s’agit ni plus ni moins d’une inversion des responsabilités, d’autant que la CAF et le ministère des Affaires sociales soutiennent sur leurs sites Web qu’il n’est pas obligatoire de s’inscrire à Pôle Emploi pour toucher le Revenu de Solidarité Active.

  • P. Lachaize, ex-DSI de l’Unédic : « Je ne suis pas un fraudeur »
    http://www.silicon.fr/pierre-lachaize-ex-dsi-unedic-pas-fraudeur-148959.html

    La rédaction de Silicon.fr s’est longuement entretenu avec Pierre Lachaize, qui nous a assuré avoir lancé un procès en diffamation contre le Canard Enchaîné (plaidé en septembre) et a détaillé les événements qui ont conduit à son licenciement, documents à l’appui. Recruté en septembre 2012 par l’#Unédic, l’association loi 1901 chargée de gérer les fonds de l’assurance chômage et qui compte une centaine de salariés, Pierre Lachaize explique s’être alors intéressé à la situation des demandeurs d’emploi à temps partiel. Des cas un peu spécifiques, où les usagers [étonnant ce terme devenu rare] déclarent combien ils ont touché de leurs employeurs à temps partiel, bénéficient d’une #allocation à titre provisoire et voient leur situation régularisée après l’envoi de leurs #bulletins_de_salaire.

    Des courriers « hyper-sensibles »

    Évidemment, ce processus d’avance de trésorerie est par essence générateur d’erreurs et de tensions entre Pôle Emploi et les usagers (oubli de déclaration d’un temps partiel, erreurs de saisie entre le brut et le net, bulletins de salaire arrivant en retard…), souvent forcés de rembourser ce que l’assurance chômage considère comme des #trop-perçus (ou indus en langage maison). « L’Unédic se posait la question de la manière dont sont effectuées ces demandes de régularisation. D’autant qu’une absence de déclaration d’un traitement correspondant à un emploi à temps partiel se traduit par une sanction pour le chômeur », explique Pierre Lachaize. Pour l’assurance chômage, le sujet est aussi lié à une actualité traumatisante : en février 2013, un homme s’immole par le feu devant une agence Pôle Emploi à Nantes, précisément après un litige lié à un indu. « C’est là que j’ai commencé à m’intéresser aux courriers que recevaient les chômeurs en pareil cas, aux recours auxquels ils ont droit. Ces courriers sont hyper-sensibles », ajoute l’ex-DSI. Autre élément qui suscite l’intérêt du DSI : le volume des indus dans les comptes de l’assurance chômage, qui se chiffraient alors en centaines de millions d’euros, selon Pierre Lachaize.

    Ce dernier admet avoir alors fait ce qu’il qualifie de « pas de côté », autrement dit avoir utilisé son compte personnel chez Pôle Emploi pour tester les processus en place pour les chômeurs à temps partiel. Car Pierre Lachaize avait en effet maintenu son inscription à Pôle Emploi même après son embauche par l’Unédic, ce qui est légal à condition de déclarer son salaire chaque mois. Selon l’ex-DSI, ce test avec son compte personnel fait suite à plusieurs échecs par des voies plus officielles. Afin de mieux comprendre les workflow associés à ces indus, une mission avait été mandatée au sein d’une agence Pôle Emploi, sans grand résultat selon lui. « Par ailleurs, la réponse de la DSI de Pôle Emploi n’était pas très claire ; nous avions affaire à des applications anciennes mal documentées ». Bref, #Pôle_Emploi propose à l’Unédic de patienter jusqu’à la prochaine version de l’application pour faire des tests plus approfondis.

    En interne enfin, le projet de Pierre Lachaize visant à créer des profils de faux demandeurs d’emploi, afin de tester les réactions des systèmes d’information de Pôle Emploi, ne reçoit pas l’appui de sa direction. « Et c’est heureux », confie une source de Silicon.fr ayant requis l’anonymat et ayant une bonne connaissance des relations entre l’Unédic et Pôle Emploi. Ce sont ces échecs successifs qui auraient conduit l’ex-DSI à effectuer un test avec son compte personnel, « sans en informer sa hiérarchie », même si Pierre Lachaize précise avoir mis deux de ses collègues dans la confidence. « Heureusement et malheureusement », dit-il. Heureusement, selon Pierre Lachaize, car ils peuvent attester du fait qu’il s’agissait bien d’un test. Malheureusement, car, pour l’ex-DSI, la découverte de ce test, qui va conduire à sa chute, ne peut venir que de là.

    Un test ponctuel sans conséquence

    « J’ai donc fait cette fausse #déclaration en octobre 2013 et ai touché un paiement provisoire de Pôle Emploi le 8 novembre, somme que j’ai remboursé quelques jours après », assure l’ex-DSI. A l’appui de sa démonstration, M. Lachaize nous a fourni une copie de son relevé de compte courant daté du 12 novembre, sur lequel apparaît un versement de 4 982,5 euros en date du 8 novembre, ainsi que la copie d’un chèque libellé à l’ordre de Pôle Emploi Ile-de-France du même montant et daté du 15 du même mois. Par ailleurs, comme il nous l’avait déjà précisé, Pierre Lachaize assure que ce test était ponctuel et limité au seul mois d’octobre. A l’appui de cette affirmation, il produit deux documents : un relevé de situation de Pôle Emploi qui montre qu’il n’a pas perçu d’allocations entre les mois d’octobre 2012 et d’août 2013, ainsi qu’une attestation rédigée à la main par son agence Pôle Emploi affirmant qu’il n’a pas perçu d’allocations entre octobre 2012 et le 21 décembre 2013. L’article du Canard expliquait que la fraude (soit le cumul des allocations chômage avec le salaire de l’Unédic) avait duré environ un an.

    Sur la foi de l’enquête qui a été menée sur les systèmes de Pôle Emploi après la mise en cause de Pierre Lachaize, une source bien informée – et ayant requis l’anonymat – confirme la version de l’ex-DSI. « Il s’agit bien d’un acte isolé contrairement à ce qu’a écrit le Canard, dit-elle. Même si je ne vois pas trop ce que Pierre Lachaize cherchait à faire avec ce test. Il s’agit d’une gaminerie, d’une maladresse d’un DSI qui a pris d’importantes proportions du fait même du poste qu’il occupait. » Et d’expliquer que ce genre de contrôle aurait dû passer par les services d’audit de l’Unédic et/ou de Pôle Emploi, qui peuvent être mandatés pour lancer des investigations de ce type. Notons que, dans les colonnes de l’Express, l’Unédic a également confirmé la version de Pierre Lachaize, celle d’une déclaration isolée ayant donné lieu au versement d’une allocation promptement remboursée.

    Un péril pour l’image de l’Unédic

    Reste maintenant à comprendre comment la direction de l’Unédic a pris conscience du « pas de côté » de Pierre Lachaize et pourquoi ce dernier a été licencié. Selon nos informations, la découverte du versement de 4 982,5 euros résulte de l’envoi, fin 2013, d’une #lettre_anonyme au #médiateur de Pôle Emploi s’appuyant sur des informations glanées lors d’un accès au #fichier_Aude ( Application unique de la demande d’emploi , le fichier recensant tous les #chômeurs_indemnisés). Accès non autorisé, précise Pierre Lachaize.

    L’ex-DSI dit alors avoir été convoqué par sa direction, informée du contenu de cette lettre. « Franchement, j’ai d’abord pensé qu’on n’irait pas jusqu’au licenciement Mais, pour le directeur général de l’association, cette utilisation d’un compte personnel mettait en péril l’image de l’Unédic », assure le DSI. Ce dernier choisit alors de se défendre menaçant d’alerter la CNIL sur l’utilisation des fichiers. Ce qui aboutit à la transaction décrite par le Canard Enchaîné.

    Lanceur d’alertes ou règlement de comptes ?

    En parallèle, l’Unédic lance une recherche sur l’accès non autorisé au fichier Aude, qui renferme les données sur les cas individuels des demandeurs d’emploi. Contrairement à ce qu’a écrit le Canard, l’association loi 1901 n’est pas chargée de la traque aux #faux_chômeurs, une tâches qui revient à Pôle Emploi ; les accès à Aude ne font donc pas partie des missions habituelles de l’Unédic. « Tous les accès sont tracés. Et heureusement pour la vie privée des individus ! L’Unédic, qui ne gère pas de demandeurs d’emploi, n’a pas, en principe, à aller consulter des #données_individuelles », confirme l’ex-DSI. Qui précise que la DRH de l’association reçoit chaque mois les logs des accès à Aude. Identifier les personnes ayant accédé au compte de Pierre Lachaize s’avère donc assez immédiat.

    « D’après ce que j’en sais, l’une d’entre elles a été licenciée au motif d’un accès non autorisé à mon compte, une autre a été blanchie et la troisième est un salarié protégé », explique Pierre Lachaize, qui ajoute que l’article du Canard est sorti une semaine avant le jugement aux Prud’hommes du salarié licencié. « Pour moi, l’enjeu était d’influencer le jugement en faisant passer cette intrusion sur le fichier pour l’acte d’un lanceur d’alertes, estime l’ex-DSI. C’est un sujet pour tout DSI car la frontière entre #délateurs et #lanceur_d’alertes est ténue. Le risque est de voir certaines personnes se servir de cette étiquette pour régler leurs comptes. »

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #fraudeurs #indus

  • Le Syndicat des Avocats de France - Droit Social
    http://www.lesaf.org/blog-droit-social.html?fb_744639_anch=3005506

    Le SAF dénonce ces mesures qui ont pour effet :

    de permettre à Pôle Emploi de ponctionner arbitrairement les allocations des chômeurs, sans le contrôle du juge,

    de priver les chômeurs d’allocations pour lesquelles ils ont pourtant cotisé.

    Ainsi, en contradiction avec l’idée de flexi-sécurité qu’il prétend promouvoir, le Gouvernement déconstruit les droits des chômeurs, et aggrave leur fragilité.

  • Baisse du chômage : « La reprise de l’emploi s’accompagne d’une poursuite de la précarisation »
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/11648-baisse-du-chomage-la-reprise-de-l-emploi-s-accompagne-d-une-poursui

    Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégorie A s’est effondré de 60 000 en mars. Photo Philippe Huguen.

    AFP

    Economiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), Bruno Ducoudré accueille les bons chiffres de Pôle Emploi avec prudence. S’il croit en une amélioration de la situation en 2016, il pointe toutefois une hausse des emplois précaires.

    Spécialiste des questions de chômage, Bruno Ducoudré revient sur les derniers chiffres publiés, ce mardi, par le ministère du Travail, annonçant une baisse du nombre de demandeurs d’emploi pour le mois de mars.

    Pôle Emploi a enregistré 60 000 demandeurs d’emploi de catégorie A (c’est-à-dire sans aucune activité) en moins, pour le mois dernier. Dès lors, peut-on parler d’une baisse du chômage ?

    Il est trop tôt pour dire qu’il y a une baisse. Il (...)

    #En_vedette #Liberté,_Égalité,_Fraternité... #Actualités_France

  • A Pôle Emploi, des services civiques sous-payés et non-formés pour accueillir les chômeurs
    http://larotative.info/a-pole-emploi-des-services-1471.html

    https://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L650xH300/service_civique-70221.png?1459262102

    Depuis plusieurs mois, des centaines de jeunes sont apparus dans les agences Pole Emploi pour aider les chômeurs et chômeuses à utiliser les outils numériques. Si le discours officiel évoque un engagement volontaire au service de l’intérêt général, la réalité dont témoignent les jeunes est bien différente.

    Affublés de gilets bleus, Marion, Ethan et Loïc sont en première ligne face aux chômeurs. Depuis plusieurs mois, ils réalisent un service civique au sein de Pôle Emploi en Indre-et-Loire. Sur le papier, chacun d’entre eux est venu « vivre de nouvelles expériences, acquérir de nouvelles compétences, augmenter sa confiance en lui et s’ouvrir à d’autres horizons », dans le cadre d’un « engagement volontaire au service de l’intérêt général ». Dans les faits, le recours à des services civiques au sein de Pôle Emploi soulève de nombreuses critiques, et les volontaires ne sont pas les derniers à s’en plaindre. Le mot « exploitation » revient souvent. Certains parlent d’une « main d’œuvre gratuite » utilisée abusivement.

    L’après-midi, il arrive à Loïc d’animer des ateliers d’écriture de CV. Comme c’est le cas pour de nombreuses tâches que les volontaires sont amenés à effectuer, il n’a pas été formé. Il explique sa frustration : « On n’est pas censés le faire : on est accompagnateurs, pas animateurs ». Depuis que les agences sont fermées l’après-midi, sauf pour les chômeurs ayant rendez-vous avec leur conseiller, il doit aussi ouvrir la porte de l’agence. Au passage, il doit refuser l’entrée à celles et ceux qui n’ont pas de rendez-vous mais sont passés faire une photocopie, ou dans l’espoir d’obtenir un renseignement. C’est donc lui qui se fait engueuler par les demandeurs d’emploi laissés à la porte par la nouvelle organisation des agences.

    En janvier, François Hollande annonçait une augmentation du nombre de jeunes qui devraient être amenés à réaliser un service civique, avec un objectif de 350 000 volontaires par an en 2018. L’objectif 2016 s’élève à 110 000 volontaires, et le patron de Pôle Emploi annonçait en juillet 2015 dans L’Opinion que 2 000 services civiques seraient « embauchés » (sic). Marc, qui travaille régulièrement au contact de volontaires en service civique, est très critique de cette politique :

    « Il y a des objectifs complètement hallucinants en ce qui concerne le nombre de jeunes qui doivent faire un service civique. Le gouvernement cherche à en placer un maximum à travers de grands programmes nationaux, comme Pôle Emploi, la CAF, l’Education Nationale... C’est fait à la va-vite, sans préparation, sans explication de ce qu’est le service civique. Ce dispositif peut être intéressant, mais là ils inversent le mécanisme : on n’est pas face à des besoins qui émergent d’associations ou de structures locales, mais face à des objectifs nationaux qui s’imposent. »

    Concernant les services civiques à Pôle Emploi, il explique :

    « Ce dispositif s’inscrit dans le contexte d’une casse du service public de l’emploi : on confie à des jeunes non qualifiés des missions qui relèvent normalement d’agents formés. Le fait de mettre des jeunes non formés face à des demandeurs d’emploi qui peuvent être en souffrance ou en difficulté, ça n’est pas une réponse satisfaisante. »

    Pour recruter des services civiques, Pôle Emploi peut même recourir au chantage. C’est ce à quoi Marion affirme avoir été confrontée. Inscrite à Pôle Emploi depuis un an, elle ne s’était encore jamais vu proposer d’offre de boulot. Quand la proposition de faire un service civique lui est parvenue, elle n’a pas pu dire non : son conseiller lui a indiqué que si elle refusait, la formation qu’elle avait démarrée ne serait pas financée. Et tant pis pour le caractère « volontaire » du service civique.

    #service_civique #pole_emploi #chômage #jeunesse #rezo

  • Le chasseur de chômeurs de l’Unédic... fraudait l’Unédic
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/03/09/20002-20160309ARTFIG00128-le-chasseur-de-fraudeurs-de-l-unedic-fraudait-l-u

    La fraude a été révélée par un salarié de l’#Unédic, lorsqu’il a vu le nom de son supérieur en poste sur une liste de chômeurs indemnisés. Au-delà du caractère grossier de l’escroquerie, plusieurs points particulièrement embarrassants pour l’organisme gestionnaire sont à relever. Primo, Pierre Lachaize se « soignait » particulièrement bien : selon les chiffres révélés par Le #Canard_Enchaîné, en octobre 2013, un mois avant que l’affaire n’éclate, il avait empoché pas moins de 4982,30 euros d’#allocation mensuelle. Mieux encore, il déclarait qu’il était employé à l’Unédic, mais à un poste modeste qui était encore compatible avec le versement d’une allocation : il annonçait travailler 15 heures par semaine pour un salaire de 1050 euros. Des chiffres évidemment sans rapport avec sa fonction directeur de l’informatique.
    Licenciement pour l’un, prime pour l’autre

    Plus gênant encore : dans le cadre de sa fonction, Pierre Lachaize était chargé d’encadrer l’équipe qui cherche les profils suspects sur le fichier « Application unique de la demande d’emploi » (dit « Aude »). Autrement dit de débusquer les fraudeurs qui touchent des indemnités auxquelles ils n’ont pas droit…
    Enfin, autre curiosité de l’affaire : le salarié qui a dénoncé la présence de Pierre Lachaize sur le listing des inscrits indemnisés a été licencié suite à cette affaire. Il n’avait en effet pas l’autorisation de son supérieur hiérarchique pour effectuer la consultation du fichier qui mènera à dévoiler la présence de Pierre Lachaize. Le salarié a attaqué ce #licenciement aux #prud'hommes.

    Tiens un faux #chômeur_en_activité_à_temps_réduit...

    #toctoc ?

    • Affaire du faux chômeur-directeur de l’Unédic : qui était au courant ?
      http://www.lexpress.fr/emploi/affaire-du-faux-chomeur-directeur-de-l-unedic-qui-etait-au-courant_1772227.

      L’histoire date de 2013, et elle est aujourd’hui corroborée en partie par l’Unédic qui a même signé une #rupture_conventionnelle avec le DSI pour un montant de 160 000 euros, selon le Canard. Sur ce point, la direction de l’Unédic confirme à L’Express la transaction, mais précise qu’elle est tenue par une clause de confidentialité.

      Pour les faits qui sont reprochés à l’ancien DSI, Pierre Lachaize, l’Unédic dément une quelconque fraude et confirme la version de l’intéressé. « Il a fait une déclaration en août 2013 qui a généré le versement d’une allocation [4982 euros selon le Canard, NDLR]. Il a régularisé sa situation la semaine suivante et rembourser la somme », explique-t-on aujourd’hui à l’Unédic.

      L’Unédic ne chasse pas les fraudeurs

      Toujours selon le Canard, le DSI en question avait accès au fichier Aude ("Application unique de la demande d’emploi") qui centralise et croise les #données avec #Pôle_emploi. Pierre Lachaize « avait confié à ses techniciens une importante mission : traquer les fraudeurs », écrit l’hebdomadaire. C’est en effectuant des recherches sur le fichiers que des « informaticiens » de l’Unédic sont alors tombés sur le nom du DSI, Pierre Lachaize, et ont mis au jour sa situation.

      Un cas cocasse qui interpelle dans les couloirs de l’organisme. « La chasse aux fraudeurs, c’est plutôt la mission de Pôle emploi, explique à L’Express une source interne. Aude a été créé au moment de la fusion, il sert d’interface entre les données de Pôle emploi et de l’Unédic. C’est un accès unique aux dossiers des demandeurs d’emploi. »

      Le problème, c’est qu’il faut avoir une bonne raison pour consulter ce fichier et que cette activité est très encadrée. "L’extraction de nom, c’est interdit, explique une source à L’Express. La machine est censée tracer les requêtes, les actions. Je sais que chez Pôle emploi, ça se fait, mais c’est répréhensible." D’ailleurs, il y aurait « régulièrement des affaires d’agents fraudeurs », selon cette source interne. L’Unédic confirme à L’Express à la fois le caractère très encadré de cette activité et surtout que « la chasse aux fraudeurs n’est pas de (son) ressort ».

      La salarié était syndiqué
      Selon l’hebdomadaire satirique, le pot aux roses est finalement découvert en novembre 2013 par un « informaticien » qui fait depuis l’objet d’une procédure de licenciement. Interrogé, l’Unédic dément « tout lien de subordination entre les deux personnes » et précise que le salarié n’était « ni un lanceur d’alerte, ni un informaticien ». L’information serait en fait remontée à la direction par une personne extérieure à l’Unédic.

      Seulement cette affaire éclate dans la presse alors que le salarié doit justement se présenter devant les prud’hommes le 21 mars. « L’Unédic, c’est une PME, une centaine de personnes tout au plus. Des gens savaient depuis le début. Je ne sais pas pourquoi ça sort aujourd’hui, mais plusieurs organisations syndicales étaient partantes pour assister l’informaticien », explique une source syndicale interne à L’Express. D’ailleurs, selon nos informations, le salarié était « adhérent et #syndiqué » d’une de ces centrales, sans toutefois être élu. « A quelques jours des prud’hommes, l’homme ne souhaite pas s’exprimer pour le moment », nous a-t-on fait savoir.

    • Fraude : l’ex-DSI de l’Unédic se défend
      En savoir plus sur http://www.silicon.fr/fraude-assurance-chomage-ex-dsi-unedic-defend-141406.html#FDp7QZMJAJFb01yu.9

      ...
      je n’ai pas cumulé de salaires et d’allocations chômage pendant mes fonctions à l’Unédic, explique-t-il. Je suis resté inscrit à Pôle Emploi pendant cette période, ce qui est tout à fait légal. J’ai déclaré chaque mois mon activité et ma rémunération et je ne recevais logiquement aucune indemnisation. »

      Selon lui, toute l’affaire se résume à une erreur isolée, portant sur le fameux mois d’octobre 2013. Pierre Lachaize raconte : ce mois-là, « par une mauvaise déclaration, j’ai perçu une indemnité que j’ai remboursée spontanément dès que j’en ai eu connaissance. Toute l’affaire se résume à 5 000 euros sur mon compte pendant une semaine. A partir de cet épisode, certaines personnes ont voulu, et manifestement souhaitent toujours, me faire passer pour un fraudeur d’envergure, ce qui est totalement faux. La présentation des faits vise à une inversion totale de la réalité : transformer une dénonciation calomnieuse en une « alerte ». »

      Comme nous l’indiquions hier, l’informaticien qui a découvert ce versement indu de 5 000 euros, a, tout comme Pierre Lachaize, lui aussi été licencié de l’Unédic. Selon Le Canard enchaîné, l’ex-DSI a toutefois bénéficié d’une rupture conventionnelle assortie de 160 000 euros d’indemnité. Tant l’organisme de gestion de fonds de l’assurance chômage que l’ex-DSI restent par ailleurs discrets sur leur relation passée : les références Web à l’année passée par Pierre Lachaize en tant que DSI de l’association loi 1901 sont rares.

      En savoir plus sur http://www.silicon.fr/fraude-assurance-chomage-ex-dsi-unedic-defend-141406.html#FDp7QZMJAJFb01yu.9

  • Baisse du chômage : un problème d’actualisation des demandeurs d’emploi | France info
    http://www.franceinfo.fr/actu/economie/article/baisse-du-chomage-un-probleme-d-actualisation-des-demandeurs-d-emploi-769

    Les chiffres du chômage font le yo-yo. Du mieux en novembre 2015, du moins bien en décembre et, finalement, une baisse de 0,8% du nombre de demandeurs d’emploi en janvier 2016. Les chiffres ont été dévoilés ce mercredi par le ministère du Travail. Sur un an, la tendance reste tout de même à la hausse, avec 1,8% de chômeurs en plus.

    Il est bien trop tôt pour parler d’une inversion de la courbe du chômage. Il s’agit plutôt d’une stabilisation. Et cette embellie du mois de janvier pourrait être trompeuse : la Dares – la direction des statistiques de l’emploi, un organisme indépendant – indique dans son état des lieux à fin janvier 2016 qu’un nombre important d’inscrits à Pôle Emploi est sorti des statistiques pour défaut d’actualisation. En clair, des données pas à jour qui pourraient fausser partiellement ces bons résultats.

    « En janvier 2016, le nombre de sorties de catégories A, B et C pour cessation d’inscription pour défaut d’actualisation a enregistré un rebond inhabituellement fort, après la baisse observée en décembre, ce qui affecte à la baisse le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C en janvier »
    -- Direction des statistiques de l’emploi

    un lien avec PUMA ? http://seenthis.net/messages/463947

    • #merci @unagi

      Jean-Charles Steyger, responsable SNU (syndicat majoritaire) avance, de son côté, quatre facteurs qui ont pu contribuer, artificiellement, à cette embellie.
      • la « généralisation du contrôle des chômeurs », mise en place à l’automne, et qui « commencerait à porter ses fruits » dans les statistiques.
      • la modification des horaires d’accès aux 930 agences Pôle Emploi sur le territoire, désormais fermées tous les après-midi. Or, l’actualisation du dossier n’étant possible que par Internet, nombre de demandeurs d’emploi sans connexion se rendent dans une agence pour le faire. Ils ne peuvent maintenant s’y rendre que le matin.
      • les chômeurs ayant exercé une activité réduite (catégories B et C), avaient, jusqu’à présent, jusqu’au 20 du mois suivant pour se mettre à jour. Ils n’auraient désormais que jusqu’au 15 du mois d’après, « soit cinq jours de moins », selon le SNU.
      • l’engorgement du réseau informatique de Pôle Emploi. « Toutes les démarches des chômeurs, même pour prendre rendez-vous, se font maintenant par Internet, or les tuyaux sont trop petits, explique Jean-Charles Steyger. Il est donc possible que la saturation du réseau ait perturbé les mises à jour de janvier. »

  • Une croix sur le front des élèves : la pénurie de profs à Paris empire (L’Obs)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20160219.OBS4997/une-croix-sur-le-front-des-eleves-la-penurie-de-profs-a-paris-e

    Le rectorat de Paris peine à remplacer les professeurs des écoles, au point de devoir recruter à Pôle Emploi des chômeurs sans qualification.

    Que dire…

    #éducation #école #remplacement #formation #déchéance_scolaire