city:sevrey

  • Daunat summer | Sparse | Guide moderne de la vie
    http://www.sparse.fr/2016/05/06/daunat

    Si tu aimes la bonne bouffe, que tu privilégies les circuits courts, si tu préfères déguster des aliments qui ont du goût, et qui ne se dissimulent pas derrière un bel emballage, alors, ferme la page.

    Je m’adresse à toi qui, à la pause de midi, veut manger « quelque chose », peu importe quoi, mais juste bouffer un truc. Laisse moi te dire que c’est mal ! Le sandwich que tu as acheté vite fait, qui est tout beau, tout propre, n’a pas été fabriqué avec amour, mais plutôt avec la rage de l’ouvrier qui n’en peut plus de satisfaire tes désirs de glandeur. Bienvenue dans le monde féerique de la fabrication du club sandwich ; c’est une belle usine à Sevrey, dans la banlieue de Chalon (sur Saône), dans un coin de rêve, au bord de l’autoroute du soleil. Allez, pose tes baskets, ta casquette et ton cellulaire, et enfile ta combi, ton masque et ta petite charlotte.

    #attention_danger_travail #aliénation #junkfood

  • Tiens, tiens, tiens ...

    La déclaration tronquée d’Amazon à la Sécurité sociale | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/la-declaration-tronquee-damazon-la-securite-sociale-574200

    Alors que la médecine du travail de Saône-et-Loire a rendu un rapport accablant sur les conditions de travail dans les entrepôts logistiques Amazon, la multinationale est prise en flagrant délit d’une fraude qui vise à faire baisser ses statistiques élevées d’accidents du travail.

    À l’évidence, les commentateurs boursiers ne s’y trompent pas lorsqu’ils louent les formidables capacités d’innovation du géant de l’industrie numérique Amazon, le numéro un mondial du e-commerce. Après ses pratiques d’optimisation fiscale, son exploitation intensive de sa main-d’œuvre pilotée par ordinateurs, ses pressions permanentes sur les syndicalistes, la multinationale se lance désormais dans la fausse déclaration d’accidents du travail.

    «  Le soir du 18 février dernier, dans l’entrepôt, en quittant mon poste, j’ai ressenti uneparalysie à la jambe, raconte Sébastien (1), ex-salarié de l’entrepôt Amazon de Sevrey (Saône-et-Loire). Je ne ressentais pas de douleur et sur le moment j’ai pensé que c’était seulement à cause d’une dure journée de travail. Je ne me suis pas inquiété. Mais le lendemain matin, en allant travailler, ma jambe était toujours engourdie. Je n’avais jamais eu ce genre de problème. Si bien qu’en sortant du travail, le 19 février, je suis allé consulter mon médecin traitant car cela me paraissait anormal. Il m’a longuement ausculté et interrogé pour savoir ce que je faisais dans la vie et quand je lui ai dit que, la veille, j’étais resté toute la journée accroupi à mon poste de travail, il a diagnostiqué “une paralysie du sciatique poplité externe” et considéré qu’il s’agissait d’un accident du travail.  » Lorsqu’il retourne à l’entrepôt, Sébastien remet les documents de son médecin aux managers d’Amazon qui, immédiatement, le raillent et lui répètent que son médecin n’y connaît rien.

    La multinationale s’est livrée 
à un acte répréhensible par la loi

    « Je me suis retrouvé face à deux managers qui me disaient que pour eux ce n’était pas un accident du travail. Je n’ai pas insisté, je n’ai pas voulu leur tenir tête. J’ai dit aux managers qu’ils pouvaient téléphoner à mon médecin et voir cela avec lui, et qu’en ce qui me concerne je m’en tenais aux compétences d’un médecin. Mais pris de doute, je suis retourné consulter une seconde fois mon médecin traitant, qui a confirmé son diagnostic. Il m’a dit que je n’étais pas le premier salarié déglingué de chez Amazon qu’il voyait dans son cabinet. Puis, quelques jours plus tard, je reçois un courrier de la Sécu m’informant que mon dossier sera bientôt étudié et que j’ai la possibilité d’en consulter les pièces. Je l’ai fait, et bien m’en a pris ! »

    Ce que découvre Sébastien le stupéfie. Amazon s’est livrée à un acte répréhensible par la loi en rédigeant, signant et adressant à la Sécurité sociale une fausse déclaration d’accident du travail. «  Aucun fait accidentel le 18 février 2015, indique-t-elle. Est allé chez son médecin traitant le 19 février pour une douleur à la cuisse sans lien avec le travail  », y affirme Amazon dans le questionnaire employeur. Plus loin, on lit : «  Il relate que cette douleur est chronique, ancienne, et qu’il n’y a pas eu de fait accidentel le 18 février.  » Un mensonge qui se reproduit dans le Cerfa de déclaration d’accident du travail : «  Aucun fait accidentel : l’opérateur nous déclare avoir mal à la jambe depuis longtemps.  »

    Choqué, Sébastien a depuis adressé une attestation sur l’honneur à sa caisse primaire d’assurance maladie afin de rétablir la vérité et a également démissionné de l’entreprise. «  Quand j’ai quitté Amazon, les managers m’ont menacé, en me disant que si je parlais trop de cette affaire ils étaient prêts à parler de moi aux employeurs du coin pour me tailler une sale réputation, pour que je ne retrouve plus de travail nulle part. Mais j’ai décidé de parler car, selon moi, il faudrait vérifier une à une toutes les déclarations d’accidents du travail signées par Amazon afin de savoir si mon cas est unique. Avec tout ce que j’ai vu chez eux, je ne serais pas étonné qu’il y ait d’autres cas.  »

    Le signataire de ce faux est le manager Julien Lefevre, responsable hygiène sécurité environnement (HSE) de l’entrepôt de Sevrey. Bras droit du directeur pour l’évaluation des risques, il est normalement chargé de la sécurité des salariés et des programmes de prévention de réduction des accidents.

    Seule une enquête globale des pouvoirs publics sur les activités logistiques d’Amazon en France permettrait désormais d’établir si la fraude de ce manager d’Amazon relève du cas isolé ou d’une pratique courante de la multinationale visant à réduire illégalement son taux d’accidents du travail (2). «  Ce qui est sûr, témoigne Khaled Bouchajra, représentant de la section syndicale CGT du site d’Amazon Saran (Loiret), c’est que, systématiquement après un accident du travail, les managers courent vers l’infirmerie pour faire pression sur les salariés. Ils cherchent à les convaincre de rentrer chez eux et à ne pas déclarer leur accident du travail. Certains ont peur et obtempèrent. C’est une honte, un scandale ! »

    Un travailleur sur six est victime 
de troubles musculo-squelettiques

    Le nombre officiel d’accidents du travail chez Amazon demeure néanmoins élevé, comme l’indique un rapport accablant de la médecine du travail de Saône-et-Loire récemment présenté en comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’entrepôt de Sevrey. Bien que l’entrepôt n’ait été ouvert qu’en 2013, ce rapport indique que, parmi l’effectif total du site, un travailleur sur six est déjà victime de troubles musculo-squelettiques (TMS). Un ratio qui serait bien entendu d’autant plus élevé s’il était calculé sur la base des seuls « associates », anglicisme qualifiant les ouvriers d’Amazon. «  Les risques psychosociaux sont très présents, liés au contrôle continu de l’activité, à la pression pour la productivité, aux difficultés de prise en charge lors des arrêts liés à des problèmes de santé, à la prise en compte très insuffisante des difficultés physiques. S’y ajoutent aussi des tensions entre les personnes  », alerte le rapport.

    « La présence de deux pauses était un élément de prévention  », souligne-t-il également. Amazon, préférant l’intensification de la pénibilité du travail plutôt que la prévention, a en effet récemment supprimé la règle des deux pauses de vingt minutes et les a remplacées par une seule pause de trente minutes. «  La pression à la productivité joue un rôle aggravant car la succession trop rapide des gestes ne permet pas aux muscles de se relâcher, certains muscles restant donc en tension pendant toute l’activité. Exiger d’une personne qu’elle soit toujours à sa productivité maximale est donc une aberration en termes de prévention TMS. De nombreux salariés m’ont décrit cette situation. Il ne faut pas laisser toujours au même poste une même personne, on a beaucoup plus de risques d’en faire une personne malade, mais j’ai vu plusieurs personnes dans ce cas  », dit encore le médecin à l’origine du rapport. Le sourire imprimé sur les colis Amazon n’est décidément pas celui des travailleurs.

    * Journaliste, auteur de En Amazonie.
Fayard, 2013.
(1) Le prénom a été changé.
(2) Le service de presse d’Amazon n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

    Amazon, c’est la zone.

    #patrons_voyous #droit_du_travail et #santé_au_travail (sur lesquels les #petits_chefs s’assoient) #MEDEF_power

    • Innovation ? pas vraiment, la fausse déclaration d’AT est un très grand classique du patron voyou. Il y a tout plein de variantes ; l’intérimaire est souvent une cible privilégiée.

      Quelques techniques - liste non exhaustive :
      • en cas d’accident, ne pas laisser l’ambulance entrer dans l’entreprise et lui faire prendre en charge le salarié à la porte,
      • "offrir" quelques jours rémunérés de repos à la maison.

      Ceci dit, faire une déclaration à la CRAM sans l’avoir fait valider par le salarié, c’est quand même particulièrement débile.

  • Piquet de grève dans les entrepôts d’Amazon France
    https://www.actualitte.com/economie/piquet-de-greve-dans-les-entrepots-d-amazon-france-54388.htm

    À quelques encablures de Noël, la CGT annonce que le préavis de grève est déposé, pour ce lundi 22 décembre. Le délégué central du syndicat, Sébastien Boissonnet, explique que les salariés méritent « des salaires décents et de bonnes conditions de travail », ce qui ne serait pas le cas à l’heure actuelle, donc. L’appel au débrayage interviendra sur les sites de Lauwin-Planque (Nord), Saran (Loiret), Sevrey (Saône-et-Loire) et Montélimar (Drôme).

    À l’AFP, le représentant syndical affirme : « Nous avons appelé à la grève d’une part sur les salaires et d’autre part sur la durée de la pause (...) nous allons essayer d’avoir une bonne mobilisation. » Il assure également que la démarche n’a pas pour but d’empêcher la livraison, ni de bloquer le ballet des camions, mais de faire entendre les revendications des employés, et leur assurer un minimum dans les conditions de travail.

    Le mouvement n’est pas parti de rien. En Allemagne, le syndicat Verdi, outre-Rhin, tente de défendre les 9000 salariés qu’emploie la firme de Jeff Bezos, et a déclenché une autre grève, voilà trois jours, dans les centres de distributions de Bad Hersfeld, Leipzig et Graben.

    #grève #France