#douce_france

  • Des centaines d’ados sans-papiers mis à la rue après avoir refusé le chantage des pouvoirs publics | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1700133112-centaines-adolescents-mineurs-isoles-sans-papiers-rue-expuls

    Des centaines d’ados étrangers ont été expulsés de centres d’hébergement, quelques jours seulement après avoir été mis à l’abri. Le motif : ils ont rejeté une procédure destinée à des personnes majeures.

    Ibrahim (1) a 16 ans et un débit de parole rapide, comme s’il avait eu besoin de parler depuis trop longtemps. Le jeune Guinéen fait partie des 430 mineurs non accompagnés (#MNA) remis à la rue ou menacés de l’être ces derniers jours à Paris, en pleine trêve hivernale. Tous avaient pourtant été pris en charge dans une grande opération de mise à l’abri organisée par la préfecture de la région Île-de-France, le 19 octobre dernier. Lui a été logé porte de la Villette, dans l’un des centres d’accueil et d’examen des situations (CAES), des hébergements destinés aux demandeurs d’asile où ont été répartis les mineurs isolés de la capitale. Deux semaines plus tard, Ibrahim est prié de quitter les lieux sous 48 heures.

    #paywall #douce_France #Paris #migrants

    • J’en peux plus du traitement fait aux MNA, aux mineurs en danger, aux personnes malades, détenus, personnes âgées, pauvres, racisées ...j’en peux plus de ce pays . J’ai lu des horreurs concernant tous ces sujets. J’en peux plus de l’ED, de la gauche , du centre... Cet hiver est une horreur pour les pauvres ...

  • A Beaucaire, bastion du RN, la difficile intégration de Sud-Américains corvéables à merci
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/09/23/a-beaucaire-bastion-du-rn-la-difficile-integration-de-sud-americains-corveab

    A Beaucaire, bastion du RN, la difficile intégration de Sud-Américains corvéables à merci
    Par Alexandre Duyck, avec Eric Besatti
    Depuis une dizaine d’années, Equatoriens, Colombiens, Vénézuéliens sont les forçats des exploitations de fruits de Beaucaire, une ville du Gard dirigée par le Rassemblement national. Cette communauté grandissante reste en marge alors qu’elle contribue à faire vivre l’économie locale.
    Ils sont des centaines, un samedi soir d’été. Nous sommes en Provence, le Rhône ne coule pas loin. Une sorte d’immense parking perdu tout au bout d’une piste cabossée, impossible à trouver si on ne connaît pas. Tout le monde parle espagnol, les corps dansent au son d’une musique latine balancée par des haut-parleurs.(...)
    La bière, blonde et légère, coule à flots, les gamins jouent, tout le monde parle fort. Sur quatre terrains improvisés, on joue au volley-ball, à trois contre trois, tel qu’il se pratique en Equateur. Plus loin, deux équipes de football s’affrontent, les jaunes finissent par l’emporter aux tirs au but et posent pour la photo accompagnés d’un énorme pitbull. Entre eux, ils nomment ce lieu la Cancha, le « terrain ». Il y a quatre ans encore, la fête hebdomadaire se déroulait sur le grand parking du champ de foire de la ville de Beaucaire (Gard). Mais le maire Rassemblement national (RN), Julien Sanchez, leur a demandé de partir. Le 8 septembre, la mairie d’Arles (Bouches-du-Rhône), dont dépend le terrain vague, les a aussi sommés de se mettre en conformité avec la réglementation sous peine d’être expulsés. « Ce lieu, c’est notre moment de retrouvailles et de joie chaque semaine, c’est très important pour nous de venir ici », explique en espagnol le capitaine de l’équipe de foot victorieuse, prénommé Soto, 25 ans, dont huit passés en France.
    Le soleil commence à décliner, une armada de moustiques surgit, mais ne décourage pas le père Ronald Niño, aumônier de la communauté latina, de célébrer en espagnol la messe en plein air. L’autel est kitsch, arche de fleurs en plastique, portrait géant de Jésus sur fond rose pastel. Le padre, qui parle un français impeccable, est arrivé de Colombie il y a trois ans. En septembre 2022, l’évêque de Nîmes le nomme à Beaucaire.
    Pile en face, sur l’autre rive du Rhône, Tarascon (Bouches-du-Rhône), elle aussi, compte son château et son curé sud-américain, venu du Venezuela. A la différence de nombre de leurs confrères, aucun des deux n’a de mal à remplir son église… Depuis une dizaine d’années, les deux villes voient s’installer une population venue d’Amérique du Sud toujours plus nombreuse.
    Beaucaire surtout, et ses seize mille habitants, où l’on croise, en fin de journée, de nombreux Equatoriens mais aussi des Colombiens ou des Péruviens qui rentrent du travail. Le maire, Julien Sanchez, vice-président du RN, élu en 2014, admet ne pas connaître leur nombre. « Les services de l’Etat eux-mêmes n’en ont aucune idée. Avant la pandémie, ils pensaient qu’il y avait de soixante-dix à quatre-vingts personnes en centre-ville. Au moment du Covid-19, nous avons eu une estimation à environ huit cents Sud-Américains. » Principal opposant politique (gauche sans étiquette) à l’équipe municipale, Luc Perrin semble plus près des vrais chiffres en parlant de « peut-être trois mille ou quatre mille personnes ». « Dans certaines écoles, je pense qu’il y a au moins 30 % d’enfants latinos », ajoute-t-il. L’immense majorité des adultes travaillent dans les champs à ramasser abricots, pêches, nectarines, raisins, tomates et dans les ateliers de conditionnement.
    A la fin de l’année 1999, le secteur bancaire et financier équatorien s’effondre. Le pays (peuplé aujourd’hui de dix-huit millions d’habitants) perd 15 % de sa population, qui migre massivement en Espagne. Aussi, dix ans plus tard, quand les producteurs de fruits du sud-est de la France annoncent qu’ils manquent de bras, les sociétés espagnoles de travail temporaire spécialisées dans l’agriculture, comme Terra Fecundis et Laboral Terra, font venir par bus, année après année, des dizaines de milliers de Sud-Américains. Santiago Pichazaca Pinguil, arrivé en Espagne il y a trente-trois ans, a ainsi débarqué à Beaucaire parmi les premiers, en 2013. Tee-shirt de l’équipe de France de football sur le dos, il explique qu’à l’époque les Sud-Américains se comptaient sur les doigts des deux mains. « Nous n’étions que des hommes, aucune famille. Puis une est venue, puis deux, puis trois… »
    Attablée en terrasse au pied du château de Beaucaire, Consuelo, qui ne souhaite pas donner son nom, 36 ans, est arrivée le 7 janvier 2020. Sa mère était déjà là, elle aussi immigrée, arrivée par Terra Fecundis. « Elle me disait que Beaucaire, comparée à l’Espagne, c’était plus vert, que l’architecture y était plus jolie, la ville plus ancienne, il y avait du travail, les Français payaient mieux, se comportaient bien avec nous. » Elle travaille dans une entreprise de fruits. Contrairement à une majorité de ses compatriotes qui ont fini par obtenir la nationalité espagnole, et donc le droit de travailler n’importe où au sein de l’Union européenne, elle ne détient pas de titre de séjour et sa demande de régularisation a été rejetée par la préfecture du Gard. Une obligation de quitter le territoire d’ici à novembre lui a été signifiée. Elle n’en dort plus la nuit, s’inquiète pour l’avenir de ses deux garçons, 10 et 16 ans, qui parlent couramment le français trois ans après leur arrivée.
    Le plus jeune, Julian, voudrait devenir policier ou vétérinaire : « J’aime l’école, on se fait des amis, on apprend beaucoup de choses et ce que je préfère c’est le calcul. » Ses parents l’ont scolarisé dans une école privée pour qu’il ne soit pas tenté de parler espagnol à la récréation. Consuelo s’en remet désormais à Dieu pour échapper à l’expulsion : « J’espère qu’Il va illuminer les gens de la préfecture. Je crois aux miracles. Mais j’ai du mal à comprendre : je travaille, je cotise, je ne fais rien de mal, les enfants vont à l’école… Pourquoi ne pouvons-nous pas rester ? » A ses proches restés en Equateur qui eux aussi aimeraient venir, elle répond que la France « est un pays très agréable pour vivre et travailler, mais compliqué pour les papiers. Alors qu’ils ont besoin de nous ».
    Dans certaines entreprises de la région spécialisées dans les fruits, on ne compte aucun Français parmi les employés, à l’exception des dirigeants. L’élu d’opposition Luc Perrin, ancien exploitant agricole, proteste : « Ici, on dit à ces gens : “Vous pouvez venir travailler, mais qu’on ne vous voie pas !” On les maintient à l’abri des regards. Je n’arrête pas de dire au maire : “Arrêtez de tourner le dos à cette population, intégrez-la !” »
    A une quinzaine de minutes du centre-ville, sur la commune de Jonquières-Saint-Vincent (Gard), des centaines de Sud-Américains travaillent dans l’entreprise Mas rouge, codirigée par Salvatore Zoroddu, aux faux airs de Lino Ventura. C’est son père, venu de Sardaigne, qui s’est lancé dans la culture des fruits, en 1974, en achetant là 8 hectares. Les champs courent aujourd’hui sur 350 hectares et la société emploie, en haute saison, jusqu’à cinq cents personnes, dont au moins 75 % d’étrangers.
    Dans l’immense atelier où les employés déposent et vérifient les nectarines dans des cagettes, on ne parle qu’une seule langue, l’espagnol, que le patron maîtrise couramment. « Je crois que j’ai été le premier à faire travailler des Latinos, se souvient Salvatore Zoroddu. Au début des années 2000, on a eu une grosse pénurie de main-d’œuvre, j’appelais Pôle emploi, qui me disait déjà “on n’a personne”. » Il travaille alors avec les entreprises espagnoles d’intérim, surtout implantées dans la région de Murcie (Sud-Est). « Et puis l’inspection du travail a mis son nez dans les affaires, c’est devenu compliqué et j’ai arrêté de passer par ces intermédiaires. Ça fait plus de dix ans que je recrute tous les salariés en direct », assure-t-il.
    Salvatore Zoroddu, à la tête d’une société de production de fruits, a longtemps travaillé avec des sous-traitants espagnols qui lui assuraient une main-d’œuvre sud-américaine pour la récolte.Il garantit que tous ses employés sont en règle, dotés de la nationalité espagnole ou, pour les Marocains, d’un document délivré par l’Office français de l’immigration et de l’intégration. « Toutes les heures supplémentaires sont payées. Attention, c’est dur comme travail ! Mais regardez, à la fin, pour certains, ça fait ça… » Il montre une fiche de paye : 3 032 euros net pour deux cent quarante-sept heures travaillées dans le mois (soit environ dix heures de travail par jour, six jours sur sept). Le salaire moyen en Equateur est de 475 euros. « C’est comme partout, il y a de tout, mais, dans l’ensemble, ce sont des gens très travailleurs et consciencieux. » Il assure que certains matins, des personnes arrivant directement d’Espagne viennent sonner à la porte de l’entreprise avec leurs valises encore dans la voiture.
    Beaucaire est une ville-musée, riche de sublimes hôtels particuliers de style Renaissance. Mais la cité a perdu sa splendeur d’antan. Si le bord du canal est plutôt vivant, on ne compte pas les boutiques fermées rue Nationale, l’artère principale, où se trouvent deux commerces qui, eux, marchent bien : le restaurant colombien Sabor latino, où l’on mange notamment un plat à base de porc, de crevettes, de riz et de poivrons, où l’on boit des boissons sud-américaines, comme le Pony malta ; et l’épicerie Tienda latina, où l’on trouve piments, avocats, bananes plantain, manioc, glaces au fromage, préparations instantanées et toutes les sauces possibles et imaginables.
    Pablo Abad Cuenca a ouvert sa boutique, la première latina de la ville, il y a sept ans. Avant, il travaillait dans des plantations de café en Equateur. « On m’avait dit qu’à Beaucaire il y avait plein de compatriotes, mais aucun magasin pour eux. » Son épicerie ne désemplit jamais, séduisant aussi des clients français attirés par le choix de fruits et de légumes.« Le problème, c’est que c’est trop petit. J’ai 90 mètres carrés ici, il faut que je m’agrandisse. J’avais l’accord de la banque pour un local de 200 mètres carrés dans la rue, mais la mairie s’y est opposée, ils ont préempté le lieu. Ils disent qu’ils ne veulent pas d’autres commerces latinos alors qu’il y a tellement de magasins fermés dans le centre ! » Le maire élude : « Je ne sais pas de quoi vous parlez. »
    Y aurait-il deux populations à Beaucaire, ville que le Rassemblement national a choisie pour y tenir sa rentrée politique le week-end du 16 septembre en présence de Marine Le Pen et de Jordan Bardella ? En trop grand nombre, pas assez intégrés, buvant trop… certains Beaucairois ne sont pas tendres avec les Sud-Américains. « Quand nos parents sont arrivés, il n’y avait rien, déplore un fils de harkis. Encore aujourd’hui, tu dis que tu manges hallal, c’est mal vu. Alors qu’eux, à l’Intermarché, ils disposent d’un rayon immense avec tous leurs produits. » Dans la pharmacie de Saïd Ouhdouch, au bord du canal, des clients expriment leur colère à voix basse : « On a un maire qui appartient à un parti qui ne veut plus d’étrangers alors qu’ici il n’y en a jamais eu autant. Comment est-ce possible ? » Une femme explique qu’elle a beaucoup aidé, bénévolement, les premiers arrivés, mais qu’aujourd’hui « il y a trop de soucis, ils font trop de bruit, ils jettent tout par terre, ils boivent… Pas tous, bien sûr. Les familles récemment arrivées s’intègrent bien et les enfants parlent de mieux en mieux le français. » Sa fille est plus radicale : « Faut tous les faire partir ! » En attendant, elle s’est installée à l’autre bout de la France. « Je n’en pouvais plus de Beaucaire. » Saïd Ouhdouch se veut plus nuancé : « Oui, il y a des problèmes. Des vols dans ma boutique, de la prostitution, des hommes qui boivent beaucoup trop. Des gens qui pensent que nous sommes obligés de parler espagnol. En même temps, tout le monde n’est évidemment pas comme ça, beaucoup sont très gentils. Et puis, il faut dire les choses, ils font vivre les commerces du centre-ville. »
    Par exemple, le studio de photographie de la rue Nationale. Issu d’une famille d’origine espagnole, son patron, David Bascuñana, se plaint lui aussi d’incivilités. Des personnes entrent, selon lui, dans la boutique sans un mot de politesse, en lançant seulement « Foto ! ». D’autres boivent dès le matin sur son perron. Il habite sur le canal et assiste presque quotidiennement à des scènes d’ivresse sur la voie publique. « Mais je ne veux surtout pas généraliser. Il y a aussi une minorité qui parle bien le français, fait beaucoup d’efforts, participe à la vie de la société et veut donner une meilleure image de la communauté. » Le fait que certains partent travailler en Espagne en hiver et perçoivent quand même les allocations chômage revient aussi souvent. « Je vais vous dire la vérité, prévient Salvatore Zoroddu. J’entends évidemment, et de plus en plus souvent, dire tout ça. Que certains perçoivent le chômage les mois où ils ne travaillent pas chez moi, alors qu’en vrai ils bossent ailleurs, cela me choque. Mais c’est la faute du système, pas des gens. Pour le reste, c’est un processus d’immigration comme tant d’autres avant. Et puis, surtout, heureusement qu’ils sont là ! Sans ces gens, plus personne ne mangerait un fruit. »
    Un employé marocain croisé dans les vignes, sous un soleil à défaillir, en sourit : « Les Français, quand ils viennent, ils restent un jour, deux parfois, et le troisième ils ne sont plus là. » Le Gard compte pourtant parmi les départements les plus frappés par le chômage en France. Selon Pôle emploi, fin juin, on dénombrait neuf mille sept cent trente-six demandeurs d’emploi inscrits sur le bassin de Beaucaire. Alors qu’en un an les offres de postes dans l’agriculture y ont augmenté de 108,3 %. Un métier en tension qui pourrait profiter de la régularisation des sans-papiers prévue dans le futur projet de loi immigration qui hérisse le RN.
    En attendant, beaucoup profitent de la précarité de la situation de ces travailleurs immigrés. A commencer par les entreprises espagnoles qui se chargent de les recruter, de les conduire en France et de leur fournir un emploi, parfois sans contrat de travail. Un marché souvent organisé dans des conditions inhumaines et qui leur rapporte des centaines de millions d’euros. En 2011, au Domaine des Sources, au sud d’Avignon, Iban Elio Granda Maldonado, 33 ans, meurt de déshydratation sur le lieu de son travail. Les associations, la presse locale, notamment la revue d’enquête L’Arlésienne ou Le Ravi, les services de l’Etat recueillent un nombre incalculable de témoignages accablants sur les conditions de travail dans les exploitations agricoles. Ils racontent l’interdiction de prendre la moindre pause pour aller aux toilettes, de se redresser pour soulager son dos meurtri, les heures supplémentaires non payées…
    En 2020, des clusters de Covid-19 sont découverts parmi les ouvriers agricoles de la région. Interrogé à l’époque par Le Monde, un d’entre eux s’emporte : « On est traités comme des animaux ! » En 2021, Terra Fecundis (devenue Work for All) est condamnée par le tribunal de Marseille à 500 000 euros d’amende et à des peines de prison avec sursis à l’encontre de plusieurs de ses dirigeants ou ex-dirigeants pour ne pas avoir respecté la réglementation européenne sur le travail détaché. Puis, l’année suivante, à plus de 80 millions d’euros de dommages et intérêts à verser à l’Urssaf pour compenser le préjudice lié au non-paiement de cotisations sociales. Dans la région ou en Camargue, on voit désormais arriver massivement d’autres travailleurs, africains cette fois-ci, trimballés à leur tour depuis l’Espagne. « Ces entreprises [d’intérim] sont toujours là, sous d’autres identités et d’autres formes, c’est de l’esclavagisme moderne », se désole Luc Perrin.
    Dans l’immense atelier du Mas rouge, Maritza Delgado, 39 ans, vérifie l’état des nectarines placées dans des cagettes. Arrivée d’Equateur en Espagne, où elle a obtenu la nationalité espagnole, elle s’est ensuite installée dans la région, il y a dix ans. Elle ne regrette pas sa décision d’avoir quitté son pays et sa terrible crise économique. (..) Au milieu des vignes, Luis Tuarez, 49 ans, depuis douze ans en France, travaillait dans le textile en Equateur, où il a laissé son épouse et leurs trois enfants. Il rentre chez lui une fois par an, parfois une fois tous les deux ans. Ni Maritza ni Luis ne sont réellement intégrés à la vie de Beaucaire. Aucun des deux ne parle français. Si les enfants parviennent à maîtriser la langue en à peine un an, l’immense majorité des adultes ne la pratique pas, ou très mal, même après des années de présence. Les hommes, surtout. « Certaines semaines, nous avons tout de même cent cinquante personnes à la fois à nos cours de français, explique Marie Sanchez, responsable du Secours catholique de Tarascon. Mais je me mets à leur place. Quand tout le monde, vos collègues, vos chefs, parlent espagnol ; que vous avez travaillé dix heures dans la journée à ramasser des fruits, vous n’avez pas forcément la force ou le temps d’apprendre une langue étrangère. J’ai des élèves qui viennent quand même et qui, littéralement, tombent de sommeil sur la table. »
    En Uruguay, Santiago Pichazaca Pinguil était professeur dans un collège. A 63 ans, il ramasse des fruits, souvent six jours par semaine. Depuis un an, il apprend le français : « Le principal obstacle que j’ai rencontré dans ma vie, c’est la langue, pas le travail. » En 2016, avec d’autres, il crée l’association Latinos sin fronteras. « Nous faisons face à de nombreux obstacles : problèmes de logement, ouverture de compte à la banque, couverture sociale… Peu nombreux et isolés, nous n’avions pas d’impact. Quand on sollicitait les autorités locales, la seule réponse à nos questions était : “On va vous écrire.” » Il l’assure : les choses ont changé. La nouvelle génération arrivée pour travailler, et dont les enfants vont à l’école, apprend le français et ne voudra pas repartir. Mais elle a besoin d’aide. « Il nous faudrait un local où l’on pourrait recevoir des cours de langue en échange, par exemple, de cours de danse, de couture, de cuisine… On pourrait inventer plein de choses, veut croire Santiago Pichazaca Pinguil. Nous ne voulons plus être considérés seulement comme des outils de production. Nous demandons à faire pleinement partie de la société dans cette ville. » Face aux banques, aux agences immobilières ou aux compagnies d’assurances qui affichent sur leurs vitrines en français et en espagnol « merci de venir impérativement avec un traducteur si vous ne parlez pas la langue », certains habitants se font payer plusieurs dizaines d’euros pour jouer les traducteurs durant quelques minutes et plusieurs centaines pour remplir un dossier administratif ou accompagner quelqu’un à la préfecture. L’opposition au conseil municipal réclame la mise en place de traducteurs, d’écrivains publics, de médiateurs… Qu’un dialogue s’installe pour mettre fin aux bagarres qui se produisent régulièrement le vendredi ou le samedi soir le long du canal, dans le centre-ville, quand certains Latinos abusent de l’alcool.
    Le maire se défend de ne rien faire : « Avec une équipe de bénévoles, la mairie propose des cours de français aux Latinos qui souhaitent s’intégrer, à mon initiative. Cela n’a aucun coût pour la collectivité, car je considère que la gestion de la politique d’immigration n’a pas à incomber à la commune. » Que répond-il aux entreprises qui disent ne pas avoir d’autre choix que de recourir à cette main-d’œuvre étrangère, faute de devoir fermer boutique ? Ne faudrait-il pas accueillir dignement les salariés et leurs familles ? « Personne ne peut nier la pénurie de travailleurs français dans le domaine agricole. Néanmoins, ce n’est pas une fatalité. Comment se satisfaire de devoir importer des travailleurs manuels ? C’est juste dingue ! »
    En attendant, le comité de quartier animé par Saïd Ouhdouch, le pharmacien, a organisé un concours de la meilleure soupe, « pour rapprocher les habitants » (...). Fin septembre, le père Niño a célébré une messe en deux langues avec un curé français. Il a aussi obtenu de la mairie que ses ouailles soient impliquées dans les fêtes de la Madeleine, patronne de la ville, à l’été 2024. « Peut-être faudrait-il en effet plus d’échange », dit-il dans un euphémisme. Il y a quelques mois, Latinos sin fronteras a aussi proposé d’organiser un concert gratuit. La mairie n’a pas donné suite. A la place, cet été, les Beaucairois ont pu applaudir Les Forbans, formation de rockabilly qui connut son heure de gloire il y a quarante ans et se produit volontiers dans les municipalités dirigées par l’extrême droite.

    #Covid-19#migrant#migraton#france#immigration#travailleurmigrant#maindoeuvre#agriculture#economie#integration#RN#droit#sante

  • Mort de Nahel M., en direct : etc.
    https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/06/29/mort-de-nahel-m-a-nanterre-en-direct-le-policier-mis-en-examen-pour-homicide

    Comme personne ne semble le remarquer, je me permets de le faire : c’est tout de même ballot de tuer de la racaille la veille du Eid el-kebir (en Suède, où on est civilisé, on se contente de brûler du Coran). Darmanin devrait rappeler aux policiers qu’il y a des moments meilleurs que celui-là pour se livrer à ce type de tir au pigeon. C’est le meilleur moyen pour être certain d’avoir de belles « émeutes ».

    #douce_France

  • Lycéens mis à genoux : l’enquête de l’IGPN classée sans suite - Sputnik France
    https://fr.sputniknews.com/france/201907261041799278-lyceens-mis-a-genoux-lenquete-de-ligpn-classee-sa

    Or, vendredi 26 juillet, les médias se référant au parquet de Nanterre ont annoncé que l’enquête avait finalement été classée sans suite.

    Auditionnée en mai par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale, la patronne de l’IGPN Brigitte Jullien avait estimé que les mesures prises par les forces de l’ordre étaient justifiées par « le contexte très, très violent à l’époque ».

    Ses déclarations ont dérouté les proches des adolescents arrêtés dans des conditions polémiques. Le collectif de défense des jeunes du Mantois a condamné ces propos, pointant les « fautes évidentes » commises par les policiers, dont des auditions de mineurs sans avocat, des palpations pratiquées par un policier sur une jeune fille, sans compter la réalisation d’une vidéo de jeunes menottés.

    #douce_france

  • Triel-sur-Seine : les identitaires s’en prennent aux migrants
    http://lahorde.samizdat.net/2015/11/09/triel-sur-seine-les-identitaires-sen-prennent-aux-migrants

    Samedi 7 octobre au matin, une vingtaine de membres du Bloc identitaire de Paris ont investi l’ancienne maison de retraite de Triel-sur-Seine (78) où sont installés depuis le 23 octobre 80 migrants soudanais. La COP21 et la coupe d’Europe approchant, notre cher gouvernement socialiste a jugé bon de « nettoyer » un peu la capitale pour la rendre [&hellip

  • Communiqué de la Sparf (20/10/2015)

    Il y a quelques jours, le service de la paie a joint 34 salariés dont les prénoms et/ ou noms sont à consonance arabe, afin de vérifier la régularité de leur situation, et leur a demandé d’envoyer sans délais une copie de leurs papiers d’identité.

    Ce comportement intrusif et stigmatisant relève de la pure discrimination et de l’abus d’autorité. La raison invoquée - celle d’un client demandant des vérifications au nom de la loi contre le travail dissimulé - est peu crédible, et n’est pas valable.

    La Société des producteurs associés de Radio France dénonce cette détestable pratique dont les victimes, qui n’ont obtenu que des explications vagues et embarrassées de la Direction des Ressources Humaines, sont durablement meurtries.

    La Sparf, tout en prenant acte de la nomination par Radio France d’un « expert indépendant » sur la question de la collecte des données personnelles, exprime sa solidarité envers ses collègues, qui se sentent trahis par une Maison, à laquelle ils ne ménagent depuis des années ni leur loyauté ni leur dévouement.

  • Klaire fait grr nous le signale sur Twitter : « Jésus leur aurait lavé les pieds, Civitas préfère leur fermer la porte. #CharitéChrétienne »

    Si vous aviez envie de vomir ce soir, voilà de quoi vous laver l’estomac --->

    Signez la pétition stop-immigration.org | Fermons les frontières !

    http://stop-immigration.org/fr

    La première décision à prendre est de fermer les frontières à tout nouvel immigré en situation illégale.

    Cette immigration est un fléau pour l’Europe.

    – Elle fait courir un grand risque sanitaire.
    – Elle génère de l’insécurité (délinquance et infiltration djihadiste).
    – Elle détourne toutes les aides sociales au détriment des Européens.

    Ce n’est pas du racisme que de vouloir conserver la nature gréco-latine et chrétienne de nos nations européennes et de refuser le grand remplacement de populations.

    Civitas habite rue "des chasseurs" à Argenteuil. AU moins, ils ont la bonne adresse. Franchement, qu’ils aillent au diable.

    #gerbe #extrême-droite

  • #La_Chapelle, #Saint-Bernard, #Pajol : des migrants subissent leur troisième #expulsion

    L’expulsion à répétition de migrants “de La Chapelle”, à #Paris, prend une tournure politique : des élus du Parti de gauche, du PCF et d’EELV s’indignent de la #violence dont les forces de l’ordre ont usé, lundi après-midi, pour embarquer des personnes réfugiées devant la halle Pajol, dans le XVIIIe arrondissement. Une trentaine d’Érythréens et de Soudanais ont été placés en centre de rétention à Vincennes et au Mesnil-Amelot, en vue d’une reconduite à la frontière.

    http://www.mediapart.fr/journal/france/090615/la-chapelle-saint-bernard-pajol-des-migrants-subissent-leur-troisieme-expu
    #police #violence_policière
    par @carine

  • Face à la répression, l’information est une arme : soutien à IAATA.info
    http://larotative.info/face-a-la-repression-l-information-993.html

    Soupçonné d’être responsable de la publication d’un article sur IAATA.info, site collaboratif et anti-autoritaire toulousain, une personne est poursuivie par la justice.
    Parce qu’informer face à la répression policière est légitime et nécessaire, communiqué de soutien dénonçant la criminalisation et l’intimidation des médias libres.

    Ce jeudi 7 mai, la presse [1] a annoncé qu’un Toulousain était poursuivi par la justice pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime ». Il est soupçonné d’être un « administrateur » de IAATA.info, un site d’information anti-autoritaire basé à Toulouse.

    Cette poursuite serait liée à la publication d’un compte-rendu de la manif du 21 février 2015 à Toulouse. Cette manifestation était organisée un an après la manifestation nantaise contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où 3 personnes avaient été éborgnées par des tirs de flashball. Elle avait pour mot d’ordre « Contre les violences policières et en soutien aux ZAD ».
    L’article en question propose quelques pistes de résistance contre les techniques de maintien de l’ordre employées par la police. Ce sont ces mêmes techniques qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre 2014 et qui entrainent la mutilation de nombreuses personnes, dans les manifestations et dans les quartiers populaires.

    Rappelons que, suite à la mort de Rémi, rien qu’à Toulouse sur l’ensemble des manifestations de novembre ce sont près de 60 personnes qui ont déjà été poursuivies et 4 sont encore en prison.

    Rappelons aussi que la police tue une dizaine de personnes chaque année [2].

    En 2014, Amadou Koumé à Paris, Abdelhak Gorafia à Roissy, Pierre Cayet à Saint-Denis, Abdoulaye Camara au Havre, Morad à Marseille, Houcine Bouras à Colmar, Bilal Nzohabonayo à Tours, Rémi Fraisse sur la ZAD des Sivens, Timothée Lake à Toulouse sont morts entre les mains de la police, sans compter les nombreuses et nombreux mutilé-e-s et blessé-e-s par les armes policières.

    Un grand nombre de personnes se battent depuis plusieurs années contre la police et sa violence. Les médias libres, les collectifs militants, les associations et les familles des victimes relaient régulièrement sur internet, par voie de tracts et d’affiches, des guides d’auto-défense juridiques, des conseils pour se protéger pendant les manifestations et des conseils pour sécuriser nos communications sur internet ou par téléphone.

    Les pratiques d’automedias sont d’autant plus importantes aujourd’hui que la police continue à mutiler et à tuer dans l’impunité. Il est inacceptable d’être poursuivi-e et arrêté-e pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime », lorsqu’on appelle à se défendre face aux violences policières.

    Depuis toujours, les mouvements sociaux et les personnes en lutte se réapproprient des medias pour permettre la diffusion de l’information alternative, la coordination dans les luttes, l’émergence d’une voix autre que celle des medias dominants. IAATA.info en est un exemple parmi d’autres.

    IAATA est un site ouvert à la participation de tous et toutes, qui garantit l’anonymat des contributeur-ices et qui représente l’émanation collective d’une ville.
    La police cherche à identifier un-e responsable auquel-le faire porter le chapeau, à l’isoler en individualisant les poursuites. Il n’y a pourtant nulle responsabilité éditoriale individuelle à trouver puisque ce site s’appuie comme d’autres sur un fonctionnement collectif, participatif, sans hiérarchie, dans la continuité d’une ligne anti-autoritaire.

    A l’heure où l’État vote de nouvelles lois antiterroristes et la loi sur le renseignement, à l’heure où la liberté d’expression paraît n’appartenir qu’à certain-e-s, à l’heure où la justice relance l’affaire de Tarnac, à l’heure où les tribunaux poursuivent Le Jura Libertaire, il faut avoir une position claire.

    L’armada sécuritaire du gouvernement nous concerne tous ! Montrons-leur notre détermination.
    Nous continuerons à soutenir et diffuser tous contenus relatifs à l’autodéfense face à la police et à la justice !
    Nous continuerons à porter des projets de medias indépendants et anti-autoritaires face aux intimidations de l’État !

    Attaquer l’un d’entre nous, c’est nous attaquer tou-te-s !
    Solidarité avec les médias libres et avec tous les réprimé-e-s !

    Le 9 mai 2015.

    Premiers signataires :
    Les collectifs d’animation et de modération de Rebellyon, Paris-Luttes.info, Brest Médiaslibres, Renverse.ch, la Rotative, Reimsmédiaslibres, ...

    #répression #violences_policières #médias_libres

  • France : Les véhicules d’une famille musulmane incendiés dans la nuit, leur maison touchée par des flammes ; croix gammées inscrites sur les murs - Vosges Matin

    http://www.vosgesmatin.fr/actualite/2015/04/23/thiefosse-croix-gammees-et-voitures-incendiees-au-domicile-d-une-famille

    Des inscriptions nazies ont été tracées sur la façade de la maison de la famille Selouane. Leurs deux voitures ont été incendiées. Le village de Thiéfosse est sous le choc. Les élus locaux dénoncent ces actes xénophobes.

    La bien nommée cité des Jardins est un havre de paix verdoyant où plusieurs familles ont fait leur nid. Pourtant, un acte raciste est venu nuire à la quiétude de ce quartier de Thiéfosse à tel point que

    lors du dernier conseil municipal qui s’est tenu vendredi, les élus ont voté une motion de soutien envers la famille Selouane. « Ces actes racistes et ignobles sont inadmissibles. Je m’élève, ainsi que l’ensemble des conseillers municipaux contre ces actes de vandalisme et de xénophobie. Nous avons donc souhaité transmettre à la famille Selouane tout notre soutien. Nous avons mobilisé des fonds via le CCAS (centre communal d’action sociale) pour acheter des vélos aux enfants », signale Stanislas Humbert, le maire de Thiéfosse, une commune de 587 âmes

    Les faits remontent à la nuit du 3 au 4 avril dernier. Deux croix gammées ont été dessinées sur la maison de la famille Selouane, l’une sur la façade l’autre sur la porte d’entrée. Leurs deux voitures ont également été incendiées. La réaction du voisinage a permis aux pompiers de circonscrire rapidement le sinistre dont les conséquences auraient pu être tragiques. En effet, dans la petite cour du domicile de la famille, les hautes flammes qui sortaient de la Laguna venaient lécher les murs de la maison. Aujourd’hui encore, les stigmates du sinistre sont encore visibles : les barrières du balcon, les murs et les menuiseries des fenêtres sont noircies. Une porte et la boîte aux lettres ont été endommagées. Sous le balcon gisent encore les rollers et les petits vélos des enfants dont les pneus ont éclaté sous le coup de la chaleur. Tant bien que mal, Adil et Ilham Selouane ont lessivé les tags racistes.
    La jeune maman seule
    avec ses enfants

    Le couple est encore sous le choc et ne parvient pas à contenir son émotion. « Je suis dégoûté. Je travaille, je ne fais rien aux gens et je ne demande rien à personne. On habite à Thiéfosse pour être tranquilles… Ces gens sont venus chez nous, c’est une agression. Ça ne peut pas rester impuni », soupire le père de famille. Ce dernier qui venait de se faire opérer à l’épaule était hospitalisé au moment des faits. Ce vendredi soir, Ilham Selouane est seule avec ses quatre petits garçons âgés de 20 mois à 8 ans et demi. « Je dormais et j’ai cru entendre tambouriner à la porte. J’ai prévenu les gendarmes mais je me suis vite aperçue que c’était le voisin qui m’appelait. La chaleur était si forte qu’elle faisait tout claquer », se souvient-elle.

    Des inscriptions xénophobes

    Aidée par son voisin, la maman a d’abord pris soin de sortir ses enfants de la maison. « On n’a pas vu les croix gammées tout de suite, nous pensions que l’incendie était dû à un court-circuit électrique », précise-t-elle. De l’autre côté de la maison, la deuxième voiture du couple se consume. A l’intérieur de l’habitacle, tout est détruit. Et sur la façade du domicile, une terrible signature est découverte : deux croix gammées inscrites au marqueur noir. La porte d’entrée et la façade de la maison ont été souillées par ces inscriptions racistes. « Mettre ça sur mon mur, je ne comprends pas cet acte », s’inquiète le père de famille qui a grandi à Sapois. De confession musulmane, la famille n’a jusqu’alors jamais subi de racisme pourtant, « depuis les attentats contre Charlie Hebdo en janvier dernier, on a le sentiment que le regard des gens a changé. On a peur d’être les victimes d’amalgame. Il y a quelques jours, un jeune m’a insultée dans la rue », soupire Ilham Selouane. « Nous nous sentons considérés comme des étrangers dans notre propre pays », ajoute le trentenaire.

    L’incompréhension et l’inquiétude sont palpables. Le couple ne dort plus. L’enquête est en cours. Le soir des faits, des prélèvements ont été effectués et sont en train d’être analysés. Des pistes locales et départementales sont actuellement étudiées.

    C’est la première fois qu’à Thiéfosse de tels actes sont perpétrés quelques mois seulement après l’inauguration d’une stèle en hommage aux goums marocains et en présence du consul du Maroc… 70 ans après qu’ils aient libéré la commune

    .

  • Gilles Clavreul, la valse antiraciste - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2015/04/16/gilles-clavreul-la-valse-antiraciste_1243400

    « Tous les racismes sont condamnables, mais le racisme anti-Arabe et anti-Noir n’a pas les mêmes ressorts que l’antisémitisme dans sa violence. Il faut être capable de dire la particularité de l’antisémitisme. » Il raconte « cette haine du juif qui rassemble extrême droite et islamistes » et « qui ressort à chaque fois que cela va mal dans une société ».

    Le délégué est, en revanche, plus circonspect sur le sujet de l’islamophobie, terme qu’il se refuse à employer. Il regarde, avec méfiance, l’éclatement de la sphère antiraciste en collectifs sectoriels qu’il juge clairement « communautaristes » : collectifs contre l’islamophobie, contre la négrophobie. « Ils sont dans une revendication victimaire destinée à faire reconnaître un groupe en tant que groupe. Ils instruisent le procès de la France comme étant coupable de tous les crimes : l’esclavage, la colonisation… » Il trouve qu’en tant que « républicains, on devrait plutôt se féliciter que la France ait aboli l’esclavage ». Et de se pencher sur le cas des islamistes radicaux. « Ils sont terribles, parce qu’à travers leur islam, totalement dévoyé, ils arrivent à imposer un rapport de force politique permanent. Ils montrent qu’on peut vivre entre soi, totalement en dehors de la société, tout en respectant la loi. » Pourtant, dans la série de ce qu’il nomme « les promoteurs de l’être séparé », Gilles Clavreul cultive un agacement particulier vis-à-vis de « tous ces gauchistes qui jouent, sans vergogne, le jeu du communautarisme ».

  • France : 2 femmes voilées agressées devant leurs enfants - Communiqué CCIF http://www.islamophobie.net/articles/2015/04/08/boulogne-femmes-voile-agression-presence-enfant

    A Boulogne (92) le vendredi 6 mars en fin d’après-midi, Myriam et Fadwa, deux femmes de confession musulmane, projettent de se rendre au centre commercial, accompagnées de leurs enfants. (...)

    L’assaillante, dérangée par la provenance espagnole de la plaque d’immatriculation de la voiture de Myriam et Fadwa se permet de les interroger sur leur origine espagnole et exige le numéro de téléphone de Fadwa. Au refus des deux femmes, l’assaillante a déchargé une agressivité à peine croyable. Elle se met à répéter plusieurs fois « vous êtes en avance par rapport à moi sur le téléphone mais avec ce que vous avez sur la tête, vous êtes encore au Moyen-âge ». Elle commence même à s’adresser directement aux deux enfants présents. Puis, c’est un flux continu d’insultes frustes qui se déverse sur les deux mères musulmanes (« connasses », « pétasses », « je vous emmerde », « allez-vous faire foutre »).

    (...) Ne s’arrêtant pas là, elle cherche à ôter le téléphone des mains de Myriam. Celle-ci a été griffée. L’assaillante frappe ensuite Myriam avec son sac tout en essayant de lui retirer son foulard.

    Les deux filles témoins de l’agression violente de leurs mères sont durement atteintes : la première fait une crise d’asthme et la seconde éclate en sanglots lorsque la dame se met à frapper sa mère.

    Les victimes ont déposé plainte

  • Dijon : les forces de l’ordre procèdent à l’#évacuation du #squat René Coty - France 3 Bourgogne
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne/2015/04/08/dijon-les-forces-de-l-ordre-procedent-l-evacuation-du-s

    La centaine de personnes qui occupait illégalement un immeuble appartenant à l’UNEDIC a été délogée ce matin. Parmi ces personnes, certaines sont des #demandeurs_d'asiles ou des #réfugiés, d’autres sont en situation irrégulière.

    La France ça se mérite ! #Valls fait décidément montre de l’acharnement destructeur contre les derniers venus dont certains « pas de de souche » croient bon d’user, parfois jusqu’à la 3e génération.

    #douce_France #imbécile #logement #police

  • Il pense tuer des manouches mais tue en fait un jeune français.
    #bavure
    #douce_france

    M. Fournié et sa soeur s’étaient dits « surpris » de découvrir un jeune homme gisant à terre. « On pensait pas à des jeunes, mais à une bande de Roumains », avait déclaré lundi à l’audience la soeur de l’accusé.

    https://fr.news.yahoo.com/cambrioleur-tu%C3%A9-buraliste-dalbi-condamn%C3%A9-%C3%A0-7-ans-04493

  • Le procès du buraliste de Lavaur, vu de l’autre côté du fusil
    http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2015/03/31/le-proces-du-buraliste-de-lavaur-vu-de-lautre-cote-du-fus

    Estelle Lavignasse raconte la suite, surtout. « Lavaur, c’était chez moi. Du jour au lendemain, on ne me connaissait plus. J’étais la mère du cambrioleur, les commerçants ne me disaient plus bonjour, on recevait des lettres d’insultes. Le facteur est allé déposer directement certaines d’entre elles à la gendarmerie. On était devenus les sales Noirs, les négros. La seule commerçante qui a baissé son rideau le jour des funérailles de Jonathan a subi des représailles. » 

    Soudain, le ton change, sa voix se charge de colère, elle se tourne vers le box des accusés. "Où met-il ses regrets, Monsieur Fournié ? Dans le journal ! Vous m’avez vu pendant cinq ans venir déposer des fleurs devant votre bar pour Jonathan. Vous ne m’avez jamais regardée ! Vous ne m’avez jamais parlé ! De quels regrets parlez-vous quand vous dites que vous étiez dans votre bon droit ? 

    Le visage de l’accusé blêmit, il murmure :

    – J’étais dans la peur...

    – Prenez vos responsabilités, comme je prends les miennes ! Acceptez de dire que vous n’étiez pas en légitime défense.

    #douce_France

    • « Légitime défense » avec préméditation, pas d’acquittement mais sept ans de prison.
      http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2015/04/02/proces-de-lavaur-luc-fournier-condamne-a-sept-ans-de-pris

      La sourde hostilité qui émanait des ultimes questions que les jurés ont posé à l’accusé Luc Fournié ne trompait donc pas. Après trois heures de délibéré, les sept #femmes et les deux hommes qui composaient la cour d’#assises du Tarn, à Albi, ont condamné mercredi 1er avril le cafetier de Lavaur à sept ans d’emprisonnement pour avoir tiré à deux reprises sur deux #jeunes cambrioleurs qui s’étaient introduits dans son bar-tabac, le Saint-Roch, à 2 heures du matin lundi 14 décembre 2009, atteignant mortellement l’un d’eux d’une balle dans l’abdomen.

      La cour et une majorité de jurés citoyens ont donc jugé que la #peur, ce sentiment si familier ou fantasmé, si prompt à faire son petit bout de chemin en chacun de nous, ne peut justifier la mort d’un mineur de 17 ans. Ils ont opposé un démenti sévère à celui qui s’exprimait au nom de la société, l’avocat général Pierre Bernard qui, conformément à la position qui avait été la sienne pendant l’instruction, avait demandé de reconnaître à l’accusé le bénéfice de la #légitime_défense, ce qui aurait entraîné son acquittement. L’avocat général n’avait cependant pas prononcé le mot, comme s’il redoutait qu’il ne claque trop fort dans la salle d’audience comble et tendue du palais de justice d’Albi.

      Fusil de chasse et piège artisanal

      Lors de son dernier interrogatoire mercredi matin, la défense mécanique de Luc Fournié – « J’ai agi dans la peur, dans le stress, dans la panique, pour défendre ma famille » – avait buté sur le déroulé des faits. Quatre jours s’écoulent entre le moment où il découvre que les barreaux de l’une des fenêtres de son bar-tabac ont été sciés et grossièrement recollés avec du scotch. Il prévient la gendarmerie qui lui indique qu’elle va envoyer des agents en civil pour faire des rondes. Mais dans le huis clos familial du Saint-Roch – Luc Fournié vit pendant la semaine dans un appartement sommaire installé à l’étage avec sa vieille mère de 86 ans et sa sœur dont il est inséparable – l’inquiétude monte.

      Le frère et la sœur ressassent la venue, un mois plus tôt « de #gens_de_l'Est » qui ont eu selon eux une attitude suspecte dans le bar. Convaincus que les barreaux sciés sont le signe de leur retour imminent, Luc Fournié décide de dormir dans un lit de camp au rez-de-chaussée, va chercher des munitions le week-end dans sa maison de campagne pour armer le fusil de chasse hérité de son père et installe un #piège artisanal – un fil de pêche tendu entre une chaise et une table – dans le bar. (...)

      Une autre jurée intervient :

      « Quand un enfant a peur dans le noir, que fait-on ? »

      Luc Fournié ne semble pas comprendre la question.

      Elle répond à sa place :

      – Eh bien, on allume la lumière. (...)