• Le groupe Breton Roullier possède deux usines sur un site tunisien dévasté par la pollution
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-du-vendredi-20-octobre-2023-4998308

    Le géant de l’#agroalimentaire breton #Roullier exploite deux usines à Gabès dans le sud de la Tunisie. Il achète du #phosphate à un complexe chimique qui détruit l’#environnement à proximité.

  • Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/06/les-catastrophes-climatiques-ont-entraine-plus-de-43-millions-de-deplacement

    Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    Chaque jour, 20 000 enfants sont obligés d’abandonner leur foyer à cause d’inondations, de tempêtes, de sécheresses ou d’incendies, alerte l’Unicef.
    Par Stéphane Mandard
    Publié le 06 octobre 2023 à 02h00, modifié le 06 octobre 2023 à 08h05
    C’est l’une des conséquences les moins documentées du dérèglement climatique et de sa litanie d’événements extrêmes. Inondations, tempêtes, sécheresses, feux de forêt… les catastrophes météorologiques ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants dans le monde entre 2016 et 2021, soit environ 20 000 enfants obligés d’abandonner leur foyer chaque jour, alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un rapport publié vendredi 6 octobre.
    Cette étude constitue la première cartographie mondiale d’un phénomène amené à s’amplifier avec l’aggravation du réchauffement. Elle s’appuie sur les données de l’Observatoire des situations de déplacements internes (IDMC). Entre 2016 et 2021, l’IDMC a identifié environ 135 millions de déplacements liés à plus de 8 000 événements climatiques. L’Unicef a croisé ces informations avec les données démographiques des pays concernés pour tenter de quantifier le nombre d’enfants concernés par ces déplacements, un même enfant pouvant être déplacé plusieurs fois. En raison d’un manque de données, le chiffre de 43 millions est sans doute « largement sous-estimé », prévient l’Unicef.
    Quarante-quatre pays sont concernés. En valeur absolue, les Philippines (9,7 millions), l’Inde (6,7 millions) et la Chine (6,4 millions) sont les trois pays qui ont enregistré le plus grand nombre de déplacements d’enfants. Cela s’explique par leur situation géographique, qui les met en proie à des aléas météorologiques extrêmes (inondations, cyclones), par l’importance de leur population infantile et également par de meilleurs systèmes d’alerte précoce et capacités d’évacuation.
    La photographie est radicalement différente en prenant en compte la taille relative de la population infantile dans les pays concernés par ces déplacements forcés : les petits Etats insulaires et les pays de la Corne de l’Afrique paient alors le plus lourd tribut.En Dominique, la part d’enfants déplacés à la suite de tempêtes tropicales atteint 76 %. Elle s’élève à 31 % à Cuba ou encore 25 % au Vanuatu, où 34 000 enfants ont dû être évacués lors du cyclone Harold en 2020. Avec respectivement 12 % et 11 % de leur population infantile, le Soudan du Sud et la Somalie ont été les plus touchés par les inondations.
    Inondations et tempêtes sont les deux principales causes de déplacement. Ces catastrophes représentent 95 % des déplacements (21,2 millions attribuables aux tempêtes, 19,7 millions aux inondations) enregistrés entre 2016 et 2021. Une proportion qui s’explique en partie parce que ces événements climatiques font l’objet d’un meilleur signalement et d’évacuations préventives, précise l’Unicef.
    Les sécheresses – pour lesquelles les données sont plus compliquées à collecter et les chiffres largement sous-estimés – ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements sur la même période, dont plus de la moitié (730 000) en Somalie, 340 000 en Ethiopie ou encore 190 000 en Afghanistan.
    Quant aux feux de forêt, ils ont conduit à environ 810 000 déplacements, dont plus d’un tiers pour la seule année 2020. Ils concernent davantage les pays industrialisés : le Canada, Ies Etats-Unis et Israël ont enregistré le plus grand nombre de déplacements liés aux incendies sur la période étudiée.
    Les conséquences de ces déplacements ne sont pas le mêmes que l’on vive dans un pays développé ou déjà confronté à des crises (pauvreté, conflits). Si le rapport souligne qu’ils permettent de sauver des vies, fuir une catastrophe, être arraché à son foyer – en étant parfois séparé de ses parents – place les enfants dans des situations de grande vulnérabilité (déscolarisation, accès aux soins limités, malnutrition, exploitation ou encore violence) et de grande détresse psychologique (anxiété, dépression, stress post-traumatique).« Il est terrifiant pour n’importe quel enfant de voir un feu de forêt, une tempête ou une inondation s’abattre sur sa communauté, commente Catherine Russel, la directrice générale de l’Unicef. Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices avec l’inquiétude de savoir s’ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l’école ou s’ils seront contraints de repartir. »Ces déplacements vont s’amplifier avec l’intensification des catastrophes climatiques, prévient l’Unicef. Selon le modèle de prédiction développé par l’IDMC, et sur la base des données actuelles, les seules inondations fluviales pourraient entraîner le déplacement de près de 96 millions d’enfants au cours des trente prochaines années, soit plus de 3 millions chaque année. Là aussi, l’Unicef ajoute que ces prévisions sont très certainement sous-estimées. Aussi, en amont de la COP28, qui doit se tenir en novembre à Dubaï, l’institution onusienne exhorte les gouvernements à ajouter la question de la protection des enfants à l’ordre de leurs priorités d’action contre le changement climatique.

    #Covid-19#migrant#migration#monde#deplaceinterne#crise#humanitaire#environnement#sante#santementale#climat#UNICEF#COP28

  • 🛑 🌍 Élevage industriel : un effet bœuf sur l’environnement - Greenpeace France

    Aujourd’hui, 75 % des terres agricoles dans le monde servent à élever du bétail – c’est-à-dire à nourrir des bêtes qui serviront, ensuite, à nous nourrir. Notre mode de vie carnivore, réservé à une poignée de privilégiés, exerce une pression telle sur notre planète qu’il déstabilise les écosystèmes. Destruction de la biodiversité et déforestation, émissions de gaz à effet de serre et changements climatiques, pollution des cours d’eau, mainmise des multinationales au détriment des petits agriculteurs, mais aussi souvent cruauté animale et impacts néfastes sur la santé humaine… Notre consommation effrénée de viande et de produits laitiers issus de l’élevage industriel a des effets délétères à bien des égards (...)

    #écologie #environnement #écosystème #biodiversité #déforestation #bétail #élevage #élevageindustriel #pollution #climat #dérèglementclimatique

    https://www.greenpeace.fr/elevage

  • 🛑 15 mégabassines annulées : une grande victoire pour les opposants...

    Après des mois de lutte, une nouvelle victoire. Mardi 3 octobre, le tribunal administratif de Poitiers a annulé deux arrêtés préfectoraux autorisant la création de quinze mégabassines en Nouvelle-Aquitaine.
    Ces réserves, d’une capacité totale d’environ 3 millions de mètres cubes, devaient être construites en Charente, Charente-Maritime, dans les Deux-Sèvres ainsi qu’en Vienne. Leur principe : prélever de l’eau dans les nappes superficielles en hiver pour la mettre à disposition d’agriculteurs irrigants en été quand la pluie se fait rare. Le tribunal a jugé que ces projets n’étaient « pas associés à de réelles mesures d’économie d’eau » et n’étaient pas adaptés aux effets du changement climatique (...)

    💧💦🌍 #écologie #environnement #eau #bassines #mégabassines #climat #déforestation #pollution #productivisme #consumérisme #croissancisme #dérèglementclimatique #canicule...

    #Anticapitalisme #antiproductivisme #décroissance

    https://reporterre.net/Quinze-megabassines-annulees-une-grande-victoire-pour-les-opposants

  • 🛑 🛑 La nature privatisée par la bourgeoisie, le lobby réactionnaire de la chasse ou dans cet exemple un « marquis »... pour pouvoir flinguer les animaux pour le plaisir... !

    🛑 Enquête : Réserve des Hauts-de-Chartreuse, les sentiers de la discorde ?

    La réserve naturelle des hauts de #Chartreuse, prisée pour ses falaises percées. Des curiosités géologiques situées sur la propriété privée du marquis Bruno de Quinsonnas : au grand dam des randonneurs. Ces derniers regrettent que cet espace leur soit confisqué, disent-ils, au profit d’un business de chasse privé (...)

    🛑🌍🌿🦌🦜🐇🐗 #écologie #environnement #biodiversité #antichasse #lobbydelachasse #chasse #danger...

    https://www.francetvinfo.fr/france/chasse/enquete-reserve-des-hauts-de-chartreuse-les-sentiers-de-la-discorde_609

  • (Encore) un nouveau #fairphone ?
    https://framablog.org/2023/09/25/encore-un-nouveau-fairphone

    Le Fairphone 5 est sorti le 30 août dernier. La marque de téléphone dit « équitable » semble avoir réussi à se faire une place dans le paysage. Mais la sortie de ce nouveau modèle est-elle pour autant une bonne nouvelle ? Note : … Lire la suite­­

    #Communs_culturels #Lecture #CO2 #Ecologie #environnement

  • Ah ! Ça INRA, ça INRA … !
    https://infokiosques.net/spip.php?article2031

    De la création du maïs hybride au décollage des premiers drones de surveillance des cultures, l’Institut national de recherche agronomique est au cœur de l’uniformisation du vivant et de l’industrialisation de l’agriculture. Histoire d’une institution qui #A sacrifié les paysans à l’agronomie moderne. Texte publié en 2015 dans le n°9 de la revue Z « Toulouse, San Francisco, Bangalore » A

    / #Environnement, Luttes paysannes, ruralité, #Sciences_et_technologies, Z (France)

    #Luttes_paysannes,_ruralité #Z_France_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/inra-20p-a5-page-par-page_cleaned.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/inra-20p-a5-cahier_cleaned.pdf

  • 🛑 Pourquoi ChatGPT est une bombe environnementale

    L’impact climatique des nouvelles intelligences artificielles (IA) n’est que rarement évoqué, pourtant la valeur d’une bouteille d’eau de 500 ml est utilisée lors de chaque conversation avec le robot. Et ce n’est pas tout…

    #capitalisme #IA #ChatGPT #intelligenceartificielle #Anticapitalisme #écologie #environnement

    https://www.nouvelobs.com/economie/20230918.OBS78305/pourquoi-chatgpt-est-une-bombe-environnementale.html

  • 🛑 Au moins 177 défenseurs de l’environnement ont été tués dans le monde en 2022, dont une soixantaine en Colombie

    Un bilan terrible, encore. Au moins 177 défenseurs de l’environnement ont été assassinés en 2022 dans le monde, selon le rapport annuel de l’ONG Global Witness, publié mardi 12 septembre. Bien que ce chiffre global soit légèrement inférieur à celui de l’année précédente (200 morts), « la situation ne s’est pas améliorée de manière substantielle » dans le monde et la moyenne d’un activiste tué tous les deux jours s’est maintenue, a commenté l’organisation britannique. "Une fois de plus, les peuples indigènes, les communautés d’origine africaine, les petits paysans et les défenseurs de l’environnement ont été durement touchés dans ce pays d’Amérique du Sud (...)

    #écologie #environnement #assassinats...

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    ▶️ https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/au-moins-177-defenseurs-de-l-environnement-ont-ete-tues-dans-le-monde-e

  • 🛑 N’oubliez jamais : le nucléaire est une « énergie propre » et « sans danger »... de la « conception » (uranium) à la « finition » (déchets)... 💩

    🛑 Uranium : le lourd passé prédateur de la France au Niger

    Le putsch au Niger et le fort sentiment anti-français découlent en partie de la politique colonialiste de la France. Depuis 50 ans, elle maintient le pays sous sa domination pour en extraire l’uranium nécessaire à sa politique nucléaire (...)

    🛑 ☠️ ☢️ 🌍 #Niger #néocolonialisme #écologie #environnement #contamination #pollution #uranium #radioactivité #nucléaire #nucléocratie #capitalisme #danger... #antinucléaire !

    🏴 ★ #Anticapitalisme #antiproductivisme #décroissance #anarchisme

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    ▶️ https://reporterre.net/Uranium-le-lourd-passe-predateur-de-la-France-au-Niger

    ▶️ https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/26/niger-a-arlit-les-gens-boivent-de-l-eau-contaminee-par-la-radioactivite_5262

  • 🛑 99,8% des français contaminés au glyphosate - Contre Attaque

    LES RÉSULTATS DE CETTE ÉTUDE AVAIENT ÉTÉ PUBLIÉS LE 12 JANVIER 2022 DANS LA REVUE SCIENTIFIQUE SPÉCIALISÉE ENVIRONMENTAL SCIENCE AND POLLUTION. LES CHIFFRES SONT SANS APPEL : 99,8% DES ÉCHANTILLONS D’URINE TESTÉS CONTIENNENT DU GLYPHOSATE, UN HERBICIDE TOXIQUE (...)

    🛑 ☠️ ☠️ #pesticides #glyphosate #Danger #santé #écologie #planète #environnement #produitschimiques #productivisme #capitalisme...

    ⏩ Lire l’article complet...

    ▶️ https://contre-attaque.net/2023/09/07/998-des-francais-contamines-au-glyphosate

  • Pays-Bas : l’exemple à ne pas suivre d’une agriculture intensive destructrice | Comment le fumier a fait exploser les Pays-Bas
    https://up-magazine.info/planete/pollutions/119155-pays-bas-lexemple-a-ne-pas-suivre-dune-agriculture-intensive-de
    Les #Pays-Bas sont un exemple d’incurie gouvernementale laissant perdurer des pratiques désastreuses pour l’#environnement dont la remise en cause provoque une crise politique majeure. C’est l’un des plus petits pays d’Europe, mais aussi l’un de ses plus grands producteurs et exportateurs de denrées alimentaires, grâce à un secteur agricole intensif extrêmement performant, avec la plus forte densité de bétail d’Europe. Mais les Pays-Bas sont depuis des années au cœur d’une crise liée aux émissions d’azote provenant du fumier, qui, alertent les écologistes, détruisent les #écosystèmes du pays. Alors que la société néerlandaise s’éveille à la difficile réalité que son environnement ne peut plus survivre à son système alimentaire, la façon dont elle réagit est sans doute un avant-goût de ce qui se passera dans d’autres pays.

    OTTERLO, Pays-Bas – Par un bel après-midi de mai, Annemieke Visser-Winterink marchait dans les sous-bois hollandais, les feuilles mortes craquant sous ses bottes alors qu’elle s’approchait d’un arbre et le touchait doucement. « Ils sont tous malades« , soupire-t-elle, les rayons du soleil tombant du couvert forestier sur son uniforme de garde forestier. « Il n’y en a pas un seul dont je dirais qu’il est en pleine forme ou en pleine santé« .

    Les chênes qui l’entourent s’étirent vers le haut, leurs branches s’enroulant dans l’air vif du printemps. Les arbres attirent les foules dans le parc national De Hoge Veluwe, un refuge tentaculaire de 55 kilomètres carrés de prairies couvertes de fleurs sauvages, de dunes de sable arides et de bosquets romantiques. Le Hoge Veluwe est le plus grand parc national des Pays-Bas. À deux pas de la ville d’Arnhem, il attire des touristes de tout le pays, qui viennent observer ses 172 espèces d’oiseaux ou, s’ils ont un permis, chasser le cerf et le sanglier. Les chênes sont l’une des vedettes du parc. Certains sont relativement jeunes ; d’autres ont des centaines d’années, et aujourd’hui, ils sont en train de mourir.

    « Normalement, si vous avez un arbre en bonne santé, vous verrez toutes ses petites brindilles où les feuilles vont pousser« , explique Annemieke Visser-Winterink en fronçant les sourcils devant l’un des chênes. « Si vous regardez celui-ci, vous pouvez voir qu’il a encore des rameaux dans la partie inférieure, mais si vous regardez le sommet, il est mort. Il n’y a plus de branches ni rien d’autre« .

    Les chênes de la Veluwe – ainsi que nombre d’oiseaux, d’insectes et d’autres espèces indigènes – craquent sous le poids du système alimentaire industriel des Pays-Bas. Autour du parc, des fermes laitières avec leurs vaches Holstein-Friesian noires et blanches, emblématiques des Pays-Bas, parsèment le paysage, où elles produisent du lait, du fromage et du beurre pour les supermarchés de toute l’Europe.

    Une machine agricole stupéfiante
    Ces fermes, ainsi que d’autres semblables, représentent l’une des plus grandes réussites du XXe siècle dans le domaine de l’agriculture moderne. Après la Seconde Guerre mondiale, l’agriculture néerlandaise a subi une transformation radicale, passant de petites parcelles dispersées à une machine d’exportation d’une productivité stupéfiante. Aujourd’hui, les Pays-Bas comptent plus de 15 millions de porcs et de vaches, soit presque autant que la population humaine de ce petit pays. Les Pays-Bas ont la plus forte densité de bétail en Europe et, malgré leur taille, ils sont le premier exportateur de viande de l’Union européenne et le quatrième exportateur mondial de lait.

    La réputation des Pays-Bas en tant que puissance alimentaire est si forte qu’en 2017, le National Geographic a publié un article les qualifiant de « pays qui nourrit le monde ». En termes de valeur, les Pays-Bas sont les deuxièmes exportateurs de produits agricoles après les États-Unis. Le succès de l’industrie agricole néerlandaise a enrichi certains de ses plus grands agriculteurs, ainsi que les actionnaires des entreprises, des chaînes de supermarchés et des banques qui les entourent.

    Mais cette réussite flamboyante cache une catastrophe pour la nature.

    La « stikstofcrisis »
    Les émissions du bétail provenant des exploitations agricoles, comme celles situées près du Veluwe, sont le principal facteur contribuant à ce que les Néerlandais appellent la « stikstofcrisis« , la crise de l’azote. Ce qui peut sembler être une obscure préoccupation environnementale a, en fait, déchiré les Pays-Bas, interrompant les activités, provoquant des manifestations de rue explosives de la part des agriculteurs et réécrivant la politique du pays.

    Depuis quatre ans, la stikstofcrisis oppose les écologistes, armés de la réglementation européenne, aux groupes d’agriculteurs et à l’industrie agroalimentaire. Elle a alimenté les rancœurs qui couvaient depuis longtemps dans les campagnes néerlandaises, a provoqué des blocages au parlement et a déclenché l’ascension fulgurante d’un nouveau parti politique populiste qui a balayé les élections au début de l’année.

    Mais pendant ce temps, peu de progrès ont été réalisés dans la réduction des émissions d’azote provenant des exploitations agricoles. Et le sort d’habitats fragiles tels que le Veluwe semble aujourd’hui plus incertain que jamais.

    Au fil des décennies, les systèmes d’alimentation intensive sont devenus un moteur de destruction écologique qui ravage la biodiversité, de l’Europe à l’Amérique du Sud. La production de viande et de produits laitiers, au cœur de la crise alimentaire, est responsable à elle seule d’environ 15 % des émissions de carbone de l’humanité. Alors que les affrontements culturels et politiques sur la manière de nous nourrir sans détruire la planète s’intensifient, la nature lance un appel de détresse. Inévitablement, notre mode d’alimentation va devoir changer, en particulier dans les pays riches. Mais les Pays-Bas lancent un avertissement au monde entier : ce changement ne se fera pas sans heurts.

    En attendant, la Veluwe, ainsi que le reste des endroits calmes et sauvages de la planète, devront continuer à payer la note de ce qui se trouve dans nos assiettes.

    « Les forêts de chênes sont vraiment sur le point de s’effondrer à cause des dépôts d’ammoniac« , fait observer Bram van Liere, un militant du groupe environnemental néerlandais Milieudefensie. « Cela ne date pas d’aujourd’hui ou de l’année dernière, mais s’accumule dans l’environnement depuis des décennies. Il acidifie le sol, de sorte que les autres éléments nutritifs sont évacués jusqu’à ce qu’il n’en reste pratiquement plus rien. Et il ne s’agit pas de quelques oiseaux qui pourraient disparaître, mais d’un effondrement complet de la biodiversité. C’est toute une biodiversité qui s’effondre« .

    Un nuage qui tue les oiseaux
    L’écologiste Arnold van den Burg a découvert par hasard le rôle de la stikstofcrisis. Doté d’un rire profond et amoureux de la nature, Arnold van den Burg vit à la périphérie du Veluwe, où il étudie les oiseaux. Au début des années 2000, il a remarqué que les œufs de l’épervier d’Europe (Accipiter nisus) échouaient avant l’éclosion des poussins. Les tests qu’il a effectués ont indiqué que la cause était une carence en acides aminés chez les mères. « Cela m’a paru étrange« , raconte Arnold van den Burg, de la Biosphere Science Foundation. « En effet, les oiseaux de proie se nourrissent de protéines. Alors pourquoi manqueraient-ils de protéines ?« 

    Outre les œufs manquants, M. van den Burg a également observé des signes inquiétants chez d’autres espèces. Les poussins des oiseaux chanteurs se cassaient les jambes alors qu’ils étaient encore au nid, leurs os minuscules étant trop fragiles pour supporter leur poids. Il a découvert que les oiseaux chanteurs souffraient d’un manque de calcium. Il a commencé à soupçonner un coupable familier : la surcharge d’azote dans leur habitat.

    Le problème de l’azote aux Pays-Bas n’est pas nouveau, et sa cause n’est pas non plus un mystère. Les vaches et les porcs, qui constituent la base de l’industrie néerlandaise de la viande et des produits laitiers, consomment beaucoup d’aliments pour animaux, principalement des concentrés de soja importés de pays comme les États-Unis et le Brésil. Les agriculteurs qui cultivent ce soja utilisent des engrais synthétiques pour lui apporter de l’azote et du phosphore, les nutriments sur lesquels repose le système agricole mondial.

    Lorsque le bétail mange le soja, une partie de ces nutriments est absorbée par son organisme et donc par sa viande. Mais une plus grande partie encore est excrétée par le biais du fumier et de l’urine. Lorsque les deux se mélangent, que ce soit sur le sol des étables et des écuries ou dans les pâturages extérieurs, ils produisent de l’ammoniac, une forme gazeuse d’azote, qui s’évapore ensuite dans l’atmosphère. Dans les années 1980, la croissance constante du cheptel néerlandais a généré un nuage d’ammoniac dans tout le pays. Combiné aux émissions de dioxyde de soufre des usines, ce nuage a créé des pluies acides – l’un des premiers signes que le triomphe de l’agriculture intensive axée sur l’élevage présentait un inconvénient.

    « Vous pouvez sentir l’ammoniac, c’est un problème pour les gens« , affirme Roland Bobbink, un expert néerlandais de la science des dépôts d’azote à l’université de Radboud. « À la fin des années 80, les autorités ont donc lancé un programme de réduction des émissions d’ammoniac« .

    Surcharges d’azote
    Les mesures prises par le gouvernement comprenaient l’installation de meilleurs filtres sur les cheminées industrielles, ce qui a permis de réduire considérablement les émissions de dioxyde de soufre, ainsi que la mise en place d’une technologie aidant les éleveurs à séparer le fumier de l’urine. Grâce aux quotas laitiers imposés par l’Union européenne, le nombre de vaches laitières aux Pays-Bas a diminué de 600.000 au cours des 25 années suivantes, ce qui a permis de réduire de près de moitié les dépôts d’azote dans l’environnement. Cette baisse a suffi à stopper les pluies acides, mais pas à empêcher la surcharge en azote des écosystèmes voisins.

    « Au cours des 15 dernières années, la réduction des émissions a stagné« , observe Jeroen Candel, politologue à l’université et au centre de recherche de Wageningen. « Cela s’explique par une philosophie plus large selon laquelle le gouvernement ne devrait pas introduire de mesures coercitives, comme nous l’avons vu dans d’autres États membres de l’UE, mais plutôt s’en remettre au marché pour trouver des solutions. »

    L’ammoniac produit par l’élevage dérive dans l’air et finit par se déposer sur des surfaces situées dans un rayon de 20 à 30 km. Au fil du temps, il s’accumule, en particulier dans les sols. Certaines plantes adorent l’excès d’azote, s’en gavent et évincent les autres espèces. D’autres ne s’en sortent pas aussi bien. Finalement, le sol lui-même s’acidifie, drainant des nutriments vitaux et déséquilibrant les chaînes alimentaires. « On assiste alors à une augmentation de l’aluminium, qui est toxique pour les plantes et les animaux sensibles, ainsi qu’à une perte de calcium, de potassium et de magnésium dans le sol« , explique M. Bobbink.

    Comme le soupçonnait van den Burg, c’est ce qui a causé la souffrance des oiseaux. Au fil des siècles, les espèces vivant dans des écosystèmes tels que la Veluwe ont développé des méthodes complexes pour obtenir les nutriments dont elles ont besoin. Certains oiseaux du parc, par exemple, obtiennent leur calcium en mangeant des coquilles d’escargot. Mais l’acidification a réduit à néant la capacité des escargots à faire pousser leur coquille. « Ces changements entraînent une cascade de problèmes… dont les effets se font sentir sur les plantes, les insectes – qui meurent si on les pose sur les chênes -, les oiseaux chanteurs et les éperviers« , explique M. van den Burg.

    Lorsqu’il a publié ses recherches, celles-ci ont attiré l’attention des groupes de défense de l’environnement aux Pays-Bas, qui sonnaient l’alarme au sujet de l’excès d’azote depuis des décennies. Le problème est loin de se limiter à la seule région de la Veluwe. Selon une étude réalisée par Bobbink et publiée par Greenpeace, 118 des 161 zones protégées croulent sous le poids des dépôts d’azote et 14 seraient en passe de s’effondrer.

    Des cris et des flammes
    Lassés de supplier le gouvernement d’agir, ces groupes ont commencé à adopter une approche plus conflictuelle, se tournant vers les tribunaux des Pays-Bas et de l’UE pour obtenir ce que les politiciens pro-marché du pays ne voulaient pas. Les écologistes ont fait valoir devant la Cour européenne de justice et le Conseil d’État néerlandais, la plus haute juridiction du pays, que le gouvernement ne respectait pas les règles de l’UE qui imposent aux États membres de protéger la #biodiversité. M. Van den Burg était l’un de leurs témoins : « Dans les années 1980, alors qu’ils géraient très bien les dépôts d’acide sulfurique, ils auraient dû faire exactement la même chose avec les dépôts d’azote. Mais à cause du #lobby_des_agriculteurs, ils ne l’ont pas fait ». C’est aussi simple que cela. En mai 2019, le Conseil d’État a rendu son arrêt. La stikstofcrisis a commencé.

    L’arrêt s’est abattu sur les Pays-Bas comme un tombereau de fumier. Le tribunal a donné raison aux groupes de défense de l’environnement qui avaient porté l’affaire devant les tribunaux, ordonnant au gouvernement de cesser de délivrer des permis pour des projets émettant de l’azote jusqu’à ce qu’il présente un plan de réduction rapide des émissions. Du jour au lendemain, 18.000 projets de construction, dont des infrastructures essentielles et des logements, ont été mis en veilleuse jusqu’à ce qu’une nouvelle stratégie puisse être élaborée.

    L’économie étant menacée, un législateur néerlandais proche du cabinet du Premier ministre #Mark_Rutte a suggéré que la seule façon de résoudre le problème était de faire l’impensable : réduire considérablement le cheptel national. Les agriculteurs indignés, encouragés par les fabricants d’aliments pour animaux et d’autres acteurs de l’industrie agroalimentaire, se sont révoltés. Des milliers d’agriculteurs sont descendus dans la rue, bloquant les autoroutes avec leurs tracteurs et se rendant à La Haye, où ils ont organisé des manifestations devant les domiciles des législateurs.

    Mais quelques mois seulement après le début de la crise, la pandémie de COVID-19 est apparue, mettant temporairement fin aux manifestations, les agriculteurs attendant que le gouvernement publie son plan. Entre-temps, les tensions liées aux confinements et aux vaccinations se sont envenimées, alimentant la méfiance et renforçant l’atmosphère de suspicion à l’égard du gouvernement.

    Lorsque le cabinet Rutte a publié son plan azote tant attendu en juin 2022, il s’agissait d’une allumette jetée sur du petit bois sec. Ce plan prévoyait une réduction de 50 % des dépôts d’azote d’ici à 2030. Dans les zones proches des sites Natura 2000 (zones protégées par les réglementations européennes et nationales, comme la Veluwe), cette réduction pourrait atteindre 70 %. Pour parvenir à des réductions aussi spectaculaires, certaines exploitations agricoles devraient être rachetées et fermées.

    L’annonce a mis le feu aux poudres dans la campagne, parfois au sens propre du terme. Les drapeaux néerlandais renversés, symboles du mouvement de protestation, ont été brandis comme une bannière de guerre depuis les maisons, les viaducs et les fermes. Des dizaines de milliers d’agriculteurs en convoi de tracteurs ont sillonné les autoroutes des zones rurales, s’arrêtant pour mettre le feu à des tas de fumier et de foin. À un moment donné, la police a tiré sur un tracteur qui, selon elle, tentait de lui foncer dessus.

    Collés à leur écran, la plupart des Néerlandais n’ont pu s’empêcher de sympathiser avec les manifestants, y compris de nombreux écologistes, qui estimaient que les agriculteurs devaient supporter le fardeau d’une crise que le gouvernement aurait dû régler il y a des années. « Ce n’est pas leur faute principale« , remarque M. van den Burg. « C’est un manque de bonne gouvernance qui se produit aujourd’hui. Pendant des décennies, les agriculteurs ont été incités à produire de plus en plus, quel que soit le coût pour l’environnement. »

    Cette réaction explosive a soulevé des questions difficiles pour le mouvement écologiste. Pour protéger la nature, les émissions d’#azote doivent baisser immédiatement. Mais les mesures que beaucoup jugent nécessaires risquent de mettre certains agriculteurs sur la paille. Alors que la protection de l’environnement se heurte de plein fouet aux moyens de subsistance de ces agriculteurs, les responsables politiques néerlandais seraient-ils en mesure de survivre à ces mesures ?

    Ici, à l’ombre des chênes de la #Veluwe, les événements de l’été 2022 semblent lointains, bien loin de la décomposition silencieuse et lente qui s’opère sous le sol et l’écorce. C’est un défi pour les écologistes : au milieu de l’éclosion pittoresque d’une nouvelle vie, il faut un œil expérimenté et réfléchi comme celui de Visser-Winterink pour voir ce qui risque d’être perdu. Comparée à la réaction énergique aux politiques destinées à l’inverser, la lenteur du déclin de la biodiversité aux Pays-Bas est facile à ignorer.

    Alors que la société néerlandaise s’éveille à la difficile réalité que son environnement ne peut plus survivre à son système alimentaire, la façon dont elle réagit pourrait être un avant-goût de ce qui se passera au-delà de ses frontières. « La polarisation au sein des groupes est une chose qui surprend tout le monde", soupire Mme Visser-Winterink. « La situation devient très dure, et les gens ne sont plus capables de se retrouver. Les agriculteurs ne pensent qu’à leurs intérêts et les défenseurs de la nature ne pensent qu’aux leurs. Ils ne trouvent pas de terrain d’entente. ».

  • 🛑 L’été des catastrophes : la Terre a-t-elle franchi une limite ? - Reporterre

    Incendies géants, tempêtes historiques, déluges multiples... Cet été, les extrêmes climatiques ont frappé partout dans le monde, battant de nombreux records. Au point de susciter l’effroi des climatologues. Retour en carte sur cet été historique (...)

    🌧💥🌍 #écologie #environnement #climat #FeuxDeForêt #déforestation #pollution #productivisme #consumérisme #croissancisme #dérèglementclimatique #canicule #inondation #sécheresse...

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    ▶️ https://reporterre.net/L-ete-des-catastrophes-la-Terre-a-t-elle-franchi-une-limite

  • Sur le climat, les frontières, la subsistance, le soin et la lutte | Out of the Woods
    https://cabrioles.substack.com/p/sur-le-climat-les-frontieres-la-subsistance

    Ainsi, nous devons penser l’organisation contre le changement climatique en prenant en compte le fait qu’il est médiatisé par un monde dominé par le capital colonial et hétéropatriarcal. La violence est organisée et différenciée par ces structures, et c’est par la lutte contre ces structures qu’il nous sera possible de subsister. Nous pouvons nous faire une image précise de ce qui a toujours été fait dans les luttes contre les catastrophes — des luttes reposant sur le soin, la reproduction sociale et l’hospitalité. Ce sont ces choses qui ont toujours permis aux gens de survivre aux catastrophes. Même si les choses vont de pis en pis, ça ne s’arrête pas là ; il y a toujours de la place pour la lutte collective.

    Out of the Woods est un collectif international de recherche partisane qui s’attelle, depuis 2014, à penser la #crise_écologique dans une perspective communiste, décoloniale, féministe et queer.

    · Notes de Cabrioles : Les éditions Présence(s) ont récemment traduit et publié L’Utopie Maintenant ! Perspectives communistes face au désastre écologique [https://presences-editions.me/utopie-maintenant ], le receuil des écrits d’Out the Woods, un collectif dont les analyses et perspectives résonnent particulièrement avec le travail que nous avons mené ici. Cette publication est importante et riche de la variété des thèmes abordés. L’entretien qui suit, réalisé en 2017, en est extrait. Nous remercions chaleureusement les éditions Présence(s) de nous avoir confié cette publication ·

    #présent_catastrophique #covid #écologie #migrants_climatiques #climat #racisme #environnementalisme #frontière #nécropolitique #expertise_populaire #dystopies #luttes #communisme_de_désastre #planification_fugitive #soin #reproduction_sociale #hospitalité #travail_reproductif #traitre #indigène #Terre_cyborg #nation_indigène

    • Ce à quoi nous devons résister ici, c’est au romantisme colonial occidental — il faut absolument le détruire, et il ne s’agit pas d’une sorte de problème littéraire abstrait, il est ce qui impulse une grande partie du mouvement écologiste au Royaume-Uni à l’heure actuelle. Il existe encore un imaginaire populaire d’une sorte de nature originelle que l’on retrouve aussi bien chez les membres de la Société royale pour la protection des oiseaux (Royal Society for the Protection of Birds) que chez les militants écologistes purs et durs, et il faut à tout prix le refuser. Et dans le même temps, nous devons nous assurer de ne pas devenir des technofuturistes prêts à embrasser l’idée d’une invasion technologique de tout ce qui existe, sans tenir compte du paradigme colonial et du développement de la technologie européenne comme arme et arbitre du « progrès » colonial. D’un certain point de vue, nous sommes ici coincés entre le marteau et l’enclume, entre l’idéalisation de la wilderness et l’idéalisation de la technologie, aussi néfastes l’une que l’autre.

      Mérite un dialogue avec l’œuvre de Charbonneau, qu’illes ne connaissent peut-être pas.

      une adhésion à la possibilité antinationaliste d’une Terre cyborg — qui ne nie pas en même temps la possibilité d’une nation indigène — est le genre de contradiction sur lequel nous devons travailler

      Par contre je ne sais pas ce qu’illes entendent pas là, ayant parlé plusieurs fois au cours de la conversation d’écologie cyborg (mmmh ?) sans définir ce que c’est (seulement « voir le chapitre XXX plus loin »). Donc soit faut lire le bouquin en entier, soit faut trouver une explication ailleurs du concept et de ce que ça implique.

  • ★ L’étincelle révolutionnaire de l’activisme climatique ? - GLJD Le Libertaire

    Les climatosceptiques y vont de leur couplet. Regardez l’été pourri que l’on a eu au-dessus de la Loire. Même si les canicules en Rhône-Alpes vont bon train aujourd’hui. Ils ressortent les vieilles archives de l’été 1911 où durant deux mois la population française a suffoqué avec un bilan très lourd de 40 000 décès notamment des enfants en bas âge.
    Le RN s’engouffre dans la brèche sans toutefois remettre en cause l’origine anthropique du réchauffement climatique ; le consensus scientifique est passé par là. Mais il lui reste des marges de manœuvre. C’est un parti qui concurrence le PC de Roussel et inversement. Il ne faut pas emmerder les Français et il faut arrêter l’écologie punitive. Il faudrait une écologie de bon sens et le tour est joué. Il faudrait aller vers les jours heureux et stopper tout ce qui est pessimiste et alarmiste. Voilà les recettes magiques des politiciens du terroir. Car l PC tout comme LFI aimeraient bien s’implanter dans le monde rural tandis que Marine Le Pen entend, elle, cliver les citadins avec son électorat rural et rurbain. On égratigne au passage Sandrine Rousseau et ses propos sur le barbecue et on se fait les défenseurs du consommer Français et des coutumes françaises ; les thématiques identitaires ne sont jamais loin à l’extrême droite. Chez certains communistes non plus (...)

    🛑 💥🌍 #écologie #environnement #climat #productivisme #consumérisme #croissancisme #dérèglementclimatique... #dénialisme #climatosceptique... #capitalisme #RN #confusionnisme #Roussel... #greenwashing...
    #Anticapitalisme #antiproductivisme #décroissance #anarchisme

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    ▶️ https://le-libertaire.net/letincelle-revolutionnaire-de-lactivisme-climatique

  • #Interview Gorno’s Mayor (21.07.2017)

    Une partie de cette interview a été reprise dans cette vidéo (je ne mettrai donc ici que des éléments nouveaux :
    Progetto Zinco Gorno
    https://seenthis.net/messages/1013439


    Giampiero Calegari, maire de Gorno, explique comment dans la période de plus « grande splendeur » de la région, travaillaient environ 1000 personnes, directement ou indirectement, en lien avec l’activité de la #mine.
    Activité minière presque inexistante ces 20-30 dernières années.

    Les rencontres qu’ils ont eu avec #Energia_Minerals, on leur a expliqué combien de personnes pourraient être employées directement ou indirectement grâce à la réouverture de la mine. Il est convaincu que les personnes habitant le territoires sont « disponibles à ce pari ».
    Il met en avant deux bénéfices possibles :
    – l’installation de la nouvelle industrie
    – le développement touristique

    https://vimeo.com/209336969

    #travail #mines #extractivisme #Italie #Alpes #montagne #Gorno #zinc #Altamin #Giampiero_Calegari #Val_del_riso #histoire #tradition #scommessa #pari #tourisme #Lombardie #opportunité #environnement #Kalgoorlie (#Kalgoorlie-Boulder)
    #vidéo

    –—

    ajouté à la métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes :
    https://seenthis.net/messages/1013289

  • Judge Rules in Favor of Montana Youths in a Landmark Climate Case
    https://www.nytimes.com/2023/08/14/us/montana-youth-climate-ruling.html?unlocked_article_code=erJqxS2QJGDGDp0zoB8

    A group of young people in Montana won a landmark lawsuit on Monday when a judge ruled that the state’s failure to consider climate change when approving fossil fuel projects was unconstitutional.

    [...] The ruling means that Montana, a major coal and gas producing state that gets one-third of its energy by burning coal, must consider climate change when deciding whether to approve or renew fossil fuel projects.

    The Montana attorney general’s office said the state would appeal, which would send the case to the state Supreme Court.

    [...] The Montana case revolved around language in the state Constitution that guarantees residents “the right to a clean and healthful environment,” and stipulates that the state and individuals are responsible for maintaining and improving the environment “for present and future generations.”

    A handful of other states have similar guarantees, and young people in Hawaii, Utah and Virginia have filed lawsuits that are slowly winding their way through courts. A federal case brought by young people, which had been stalled for years, is once again moving, heading toward a June trial in Oregon.

    [...] Montana has 5,000 gas wells, 4,000 oil wells, four oil refineries and six coal mines. The state is a “major emitter of greenhouse gas emissions in the world, in absolute terms, in per person terms, and historically,” Judge Kathy Seeley of Montana District Court wrote. Adding up the amount of fossil fuels extracted, burned, processed and exported by the state, the court found that Montana is responsible for as much carbon dioxide as produced by Argentina, the Netherlands or Pakistan.

    In her ruling, the judge found that the state’s emissions “have been proven to be a substantial factor” in affecting the climate. Laws that limited the ability of regulators to consider climate effects were unconstitutional, she ruled.

    She added that Montanans “have a fundamental constitutional right to a clean and healthful environment, which includes climate as part of the environmental life-support system.”

    The trial, which took place in June, involved testimony from climate scientists who detailed how increases in greenhouse gas emissions as a result of human activity were already causing health and environmental damage, and how those effects were likely to accelerate unless action was taken.

    #Montana #procès #climat #pétrole #charbon #environnement

  • Progetto Zinco Gorno

    La vidéo commence avec la voix-off d’un vieux monsieur (#Sergio_Fezzioli, ex mineur), qui dit comment c’était beau quand la minière était ouverte. Et que depuis qu’elle est fermée, il n’y a maintenant qu’un « silence profond ».
    « J’ai beaucoup cru dans la minière », dit-il, et il ne pensait pas qu’un jour ils allaient les ré-ouvrir...

    Le maire de Oltre il Colle, Valerio Carrara, dit que la municipalité est née « sur les minières », jusqu’à il y a 30-40 où elles fonctionnaient encore « parfaitement ». A l’époque, Oltre il Colle avait environ 2000 habitants, puis depuis la fermeture des mines (1984), la commune a connu un dépeuplement.

    #Giampiero_Calegari, maire de Gorno :


    Il explique que Gorno est jumelée (depuis 2003) avec la commune de #Kalgoorlie (#Kalgoorlie-Boulder), en #Australie, ville minière :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Kalgoorlie

    Le jumelage a été fait car par le passé beaucoup d’habitants du Gorno ont émigré en Australie pour travailler dans les minières d’or.
    Le maire dit que quand ils ont été en Australie pour le jumelage, en 2003, « nous ne pensions pas à ce futur industriel à Gorno ». « Cela semble un signe du destin que nous sommes allés en Australie pour se souvenir de nos mineurs qui ont travaillé dans les minière d’or et maintenant l’Australie vient à Gorno pour faire quelque chose d’intéressant », dit le maire. « Nous avons le passé, le présent et le futur. Pour le futur nous avions un gros point d’interrogation et aujourd’hui on essaie d’interpréter ce point d’interrogation, de le transformer en une proposition. Nous sommes convaincus que ça apportera des bénéfices à notre petite commune ».

    Selon le maire de Oltre il Colle, la population a perçu le projet de manière positive, car depuis 2 ans qu’ils sont en train de préparer la réouverture des mines « ils ont apporté des retombées économiques importantes »

    #Marcello_de_Angelis, #Energia_Minerals_Italia


    de Angelis dit que Energia Minerals ont été « complètement adoptés par les gens du lieu », car ils sont « très très cordiaux » et car « ils voient les possibilités de développement de ces vallées ».
    A Gorno « on fait quelque chose qui est très compatible avec l’#environnement ». Il vante des technologies « éco-compatibles ».

    Le directeur des « opérations », l’ingénieur #Graeme_Collins


    Collins explique qu’il est difficile de trouver des collaborateurs italiens, car cela fait longtemps que les minières ont été fermées en Italie. Et que pour l’heure ils comptent sur du personnel qui vient notamment d’Angleterre et d’Allemagne, mais que dans le futur c’est leur intention de « monter une opération qui sera gérée totalement par du personnel italien ».

    #Simone_Zanin :

    Le maire de Oltre il Colle explique comment la rencontre avec tous (il souligne le « tous ») les dirigeants de Energia Minerals a été positive : des gens très sérieux, très déterminés, très pragmatiques. « Ils sont entrés en syntonie avec notre manière de vivre ». Et l’administration a vu immédiatement les potentialités : les places de travail.

    https://vimeo.com/202730506

    La vidéo existe aussi en anglais :
    https://vimeo.com/202722268

    #Oltre_il_Colle #mines #extractivisme #Italie #Alpes #montagne #Gorno #zinc #Valerio_Carrara #Lombardie #histoire #tradition #Energia_Minerals #Zorzone #technologie #impact_environnemental #plomb

    –—

    ajouté à la métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes :
    https://seenthis.net/messages/1013289

  • #Francesco_Sebregondi : « On ne peut pas dissocier les violences policières de la question du racisme »

    Après avoir travaillé pour #Forensic_Architecture sur les morts d’#Adama_Traoré et de #Zineb_Redouane, l’architecte #Francesco_Sebregondi a créé INDEX, pour enquêter sur les #violences_d’État et en particulier sur les violences policières en #France et depuis la France. Publié plusieurs semaines avant la mort de Nahel M., cet entretien mérite d’être relu attentivement. Rediffusion d’un entretien du 22 avril 2023

    C’est en 2010 que l’architecte, chercheur et activiste Eyal Weizman crée au Goldsmiths College de Londres un groupe de recherche pluridisciplinaire qui fera date : Forensic Architecture. L’Architecture forensique avait déjà fait l’objet d’un entretien dans AOC.

    Cette méthode bien particulière avait été créée à l’origine pour enquêter sur les crimes de guerre et les violations des droits humains en utilisant les outils de l’architecture. Depuis, le groupe a essaimé dans différentes parties du monde, créant #Investigative_Commons, une communauté de pratiques rassemblant des agences d’investigation, des activistes, des journalistes, des institutions culturelles, des scientifiques et artistes (la réalisatrice Laura Poitras en fait partie), etc. Fondé par l’architecte Francesco Sebregondi à Paris en 2020, #INDEX est l’une d’entre elles. Entre agence d’expertise indépendante et média d’investigation, INDEX enquête sur les violences d’État et en particulier sur les violences policières en France et depuis la France. Alors que les violences se multiplient dans le cadre des mouvements sociaux, comment « faire en sorte que l’État même s’équipe de mécanismes qui limitent les excès qui lui sont inhérents » ? Si la vérité est en ruines, comment la rétablir ? OR

    Vous avez monté l’agence d’investigation INDEX après avoir longtemps travaillé avec Forensic Architecture. Racontez-nous…
    Forensic Architecture est né en 2010 à Goldsmiths à Londres. À l’origine, c’était un projet de recherche assez expérimental, pionnier dans son genre, qui cherchait à utiliser les outils de l’architecture pour enquêter sur les violations des #droits_humains et en particulier du droit de la guerre. La période était charnière : avec l’émergence des réseaux sociaux et des smartphones, les images prises par des témoins étaient diffusées très rapidement sur des réseaux souvent anonymes. La quantité d’#images et de #documentation_visuelle disponible commençait à augmenter de manière exponentielle et la démocratisation de l’accès à l’#imagerie_satellitaire permettait de suivre d’un point de vue désincarné l’évolution d’un territoire et les #traces qui s’y inscrivaient. La notion de #trace est importante car c’est ce qui nous relie à la tradition de l’enquête appliquée plus spécifiquement au champ spatial. Les traces que la #guerre laisse dans l’#environnement_urbain sont autant de points de départ pour reconstruire les événements. On applique à ces traces une série de techniques d’analyse architecturale et spatiale qui nous permettent de remonter à l’événement. Les traces sont aussi dans les documents numériques, les images et les vidéos. Une large partie de notre travail est une forme d’archéologie des pixels qui va chercher dans la matérialité même des documents numériques. On peut reconstituer les événements passés, par exemple redéployer une scène en volume, à partir de ses traces numériques en image.

    Quels en ont été les champs d’application ?
    À partir du travail sur les conflits armés, au sein de Forensic Architecture, on a développé une série de techniques et de recherches qui s’appliquent à une variété d’autres domaines. On commençait à travailler sur les violences aux frontières avec le projet de Lorenzo Pezzani et Charles Zeller sur les bateaux de migrants laissés sans assistance aux frontières méditerranéennes de l’Europe, à des cas de #violences_environnementales ou à des cas de violences policières… L’origine de notre approche dans l’enquête sur des crimes de guerre faisait qu’on avait tendance à porter un regard, depuis notre base à Londres, vers les frontières conflictuelles du monde Occidental. On s’est alors rendus compte que les violences d’État qui avaient lieu dans des contextes plus proches de nous, que ce soit en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Grèce, pouvaient bénéficier d’un éclairage qui mobiliserait les mêmes techniques et approches qu’on avait à l’origine développées pour des situations de conflits armés. Tout cela est en lien assez direct avec la militarisation de la #police un peu partout dans le Nord global, le contexte occidental, que ce soit au niveau des #armes utilisées qu’au niveau des #stratégies employées pour maintenir l’ordre.

    La France vous a ensuite semblé être un pays depuis lequel enquêter ?
    Je suis revenu vivre en France en 2018 en plein milieu de la crise sociale autour du mouvement des Gilets jaunes et de son intense répression policière. Dès ce moment-là, il m’a semblé important d’essayer d’employer nos techniques d’enquête par l’espace et les images pour éclairer ce qui était en train de se passer. On en parlait aussi beaucoup. En 2020, j’ai dirigé les enquêtes sur la mort d’Adama Traoré et de Zineb Redouane pour le compte de Forensic Architecture depuis la France avec une équipe principalement française. C’était une période d’incubation d’INDEX en quelque sorte. Ces enquêtes ont initié notre travail sur le contexte français en rassemblant des moyens et une équipe locale.
    On est aujourd’hui dans un rapport de filiation assez clair avec Forensic Architecture même si INDEX est structurellement autonome. Les deux organisations sont très étroitement liées et entretiennent des relations d’échange, de partage de ressources, etc. Tout comme Forensic Architecture, INDEX est l’une des organisations du réseau international Investigative Commons qui fédère une douzaine de structures d’investigation indépendantes dans différents pays et qui travaillent à l’emploi des techniques d’enquêtes en sources ouvertes dans des contextes locaux.

    Il existe donc d’autres structures comme INDEX ?
    Elles sont en train d’émerger. On est dans cette phase charnière très intéressante. On passe d’une organisation reconnue comme pionnière dans l’innovation et les nouvelles techniques d’enquête à tout un champ de pratiques qui a encore beaucoup de marge de développement et qui, en se frottant à des contextes locaux ou spécifiques, vient éprouver sa capacité à interpeller l’opinion, à faire changer certaines pratiques, à demander de la transparence et des comptes aux autorités qui se rendent responsables de certaines violences.

    On utilise depuis toujours le terme d’enquête dans les sciences humaines et sociales mais l’on voit aujourd’hui que les architectes, les artistes s’en emparent, dans des contextes tous très différents. Qu’est-ce que l’enquête pour INDEX ?
    On emploie le terme d’#enquête dans un sens peut-être plus littéral que son usage en sciences humaines ou en recherche car il est question de faire la lumière sur les circonstances d’un incident et d’établir des rapports de causalité dans leur déroulement, si ce n’est de responsabilité. Il y a aussi cette idée de suivre une trace. On travaille vraiment essentiellement sur une matière factuelle. L’enquête, c’est une pratique qui permet de faire émerger une relation, un #récit qui unit une série de traces dans un ensemble cohérent et convaincant. Dans notre travail, il y a aussi la notion d’#expertise. Le nom INDEX est une contraction de « independant expertise ». C’est aussi une référence à la racine latine d’indice. Nous cherchons à nous réapproprier la notion d’expertise, trop souvent dévoyée, en particulier dans les affaires de violences d’État sur lesquelles on travaille.

    Vos enquêtes s’appuient beaucoup sur les travaux d’Hannah Arendt et notamment sur Vérité et politique qui date de 1964.
    On s’appuie beaucoup sur la distinction que Hannah Arendt fait entre #vérité_de_fait et #vérité_de_raison, en expliquant que les vérités de fait sont des propositions qui s’appuient sur l’extérieur, vérifiables, et dont la valeur de vérité n’est possible qu’en relation avec d’autres propositions et d’autres éléments, en particuliers matériels. La vérité de raison, elle, fait appel à un système de pensée auquel on doit adhérer. C’est à partir de cette distinction qu’Arendt déploie les raisons pour lesquelles #vérité et #politique sont toujours en tension et comment la pratique du politique doit s’appuyer sur une série de vérités de raison, sur l’adhésion d’un peuple à une série de principes que le pouvoir en place est censé incarner. Ainsi, le pouvoir, dépendant de cette adhésion, doit tenir à distance les éléments factuels qui viendraient remettre en cause ces principes. C’est ce qu’on essaye de déjouer en remettant au centre des discussions, au cœur du débat et de l’espace public des vérités de fait, même quand elles sont en friction avec des « #vérités_officielles ».
    Du temps d’Hannah Arendt, le politique avait encore les moyens d’empêcher la vérité par le régime du secret. C’est beaucoup moins le cas dans les conditions médiatiques contemporaines : le problème du secret tend à céder le pas au problème inverse, celui de l’excès d’informations. Dans cet excès, les faits et la vérité peuvent se noyer et venir à manquer. On entend alors parler de faits alternatifs, on entre dans la post-vérité, qui est en fait une négation pure et simple de la dimension sociale et partagée de la vérité. Si on veut résister à ce processus, si on veut réaffirmer l’exigence de vérité comme un #bien_commun essentiel à toute société, alors, face à ces défis nouveaux, on doit faire évoluer son approche et ses pratiques. Beaucoup des techniques développées d’abord avec Forensic Architecture et maintenant avec INDEX cherchent à développer une culture de l’enquête et de la #vérification. Ce sont des moyens éprouvés pour mettre la mise en relation de cette masse critique de données pour faire émerger du sens, de manière inclusive et participative autant que possible.

    L’#architecture_forensique, même si elle est pluridisciplinaire, s’appuie sur des méthodes d’architecture. En quoi est-ce particulièrement pertinent aujourd’hui ?
    L’une des techniques qui est devenue la plus essentielle dans les enquêtes que l’on produit est l’utilisation d’un modèle 3D pour resituer des images et des vidéos d’un événement afin de les recouper entre elles. Aujourd’hui, il y a souvent une masse d’images disponibles d’un événement. Leur intérêt documentaire réside moins dans l’individualité d’une image que sur la trame de relations entre les différentes images. C’est la #spatialisation et la #modélisation en 3D de ces différentes prises de vue qui nous permet d’établir avec précision la trame des images qui résulte de cet événement. Nous utilisons les outils de l’architecture à des fins de reconstitution et de reconstruction plus que de projection, que ce soit d’un bâtiment, d’un événement, etc.

    Parce qu’il faut bien rappeler que vos enquêtes sont toujours basées sur les lieux.
    L’environnement urbain est le repère clé qui nous permet de resituer l’endroit où des images ont été prises. Des détails de l’environnement urbain aussi courants qu’un passage piéton, un banc public, un kiosque à journaux ou un abribus nous permettent de donner une échelle pour reconstituer en trois dimensions où et comment une certaine scène s’est déroulée. Nous ne considérons pas l’architecture comme la pratique responsable de la production de l’environnement bâti mais comme un champ de connaissance dont la particularité est de mettre en lien une variété de domaines de pensées et de savoirs entre eux. Lorsqu’on mobilise l’architecture à des fins d’enquête, on essaye de faire dialoguer entre elles toute une série de disciplines. Nos équipes mêmes sont très interdisciplinaires. On fait travailler des vidéastes, des ingénieurs des matériaux, des juristes… le tout pour faire émerger une trame narrative qui soit convaincante et qui permette de resituer ce qui s’est passé autour de l’évènement sous enquête.

    L’historienne Samia Henni qui enseigne à Cornell University aux États-Unis, et qui se considère « historienne des environnements bâtis, détruits et imaginés », dit qu’apprendre l’histoire des destructions est aussi important que celles des constructions, en raison notamment du nombre de situations de conflits et de guerres sur la planète. Quand on fait du projet d’architecture, on se projette en général dans l’avenir. En ce qui vous concerne, vous remodélisez et reconstituez des événements passés, souvent disparus. Qu’est-ce que ce rapport au temps inversé change en termes de représentations ?
    Je ne suis pas sûr que le rapport au temps soit inversé. Je pense que dans la pratique de l’enquête, c’est toujours l’avenir qui est en jeu. C’est justement en allant chercher dans des événements passés, en cherchant la manière précise dont ils se sont déroulés et la spécificité d’une reconstitution que l’on essaye de dégager les aspects structurels et systémiques qui ont provoqué cet incident. En ce sens, ça nous rapproche peut-être de l’idée d’#accident de Virilio, qui est tout sauf imprévisible.
    L’enjeu concerne l’avenir. Il s’agit de montrer comment certains incidents ont pu se dérouler afin d’interpeller, de demander des comptes aux responsables de ces incidents et de faire en sorte que les conditions de production de cette #violence soient remises en question pour qu’elle ne se reproduise pas. Il s’agit toujours de changer les conditions futures dans lesquelles nous serons amenés à vivre ensemble, à habiter, etc. En cela je ne pense pas que la flèche du temps soit inversée, j’ai l’impression que c’est très proche d’une pratique du projet architectural assez classique.

    Vous utilisez souvent le terme de « violences d’État ». Dans une tribune de Libération intitulée « Nommer la violence d’État » en 2020, encore d’actualité ces temps-ci, l’anthropologue, sociologue et médecin Didier Fassin revenait sur la rhétorique du gouvernement et son refus de nommer les violences policières. Selon lui, « ne pas nommer les violences policières participe précisément de la violence de l’État. » Il y aurait donc une double violence. Cette semaine, l’avocat Arié Alimi en parlait aussi dans les colonnes d’AOC. Qu’en pensez-vous ?
    Je partage tout à fait l’analyse de Didier Fassin sur le fait que les violences d’État s’opèrent sur deux plans. Il y a d’une part la violence des actes et ensuite la violence du #déni des actes. Cela fait le lien avec l’appareil conceptuel développé par Hannah Arendt dans Vérité et politique. Nier est nécessaire pour garantir une forme de pouvoir qui serait remise en question par des faits qui dérangent. Cela dit, il est important de constamment travailler les conditions qui permettent ou non de nommer et surtout de justifier l’emploi de ces termes.

    Vous utilisez le terme de « violences d’État » mais aussi de « violences policières » de votre côté…
    Avec INDEX, on emploie le terme de « violences d’État » parce qu’on pense qu’il existe une forme de continuum de violence qui s’opère entre violences policières et judiciaires, le déni officiel et l’#impunité de fait étant des conditions qui garantissent la reproduction des violences d’État. Donc même si ce terme a tendance à être perçu comme particulièrement subversif – dès qu’on le prononce, on tend à être étiqueté comme militant, voire anarchiste –, on ne remet pas forcément en question tout le système d’opération du pouvoir qu’on appelle l’État dès lors qu’on dénonce ses violences. On peut évoquer Montesquieu : « Le #pouvoir arrête le pouvoir ». Comment faire en sorte que l’État même s’équipe de mécanismes qui limitent les excès qui lui sont inhérents ? Il s’agit a minima d’interpeller l’#opinion_publique sur les pratiques de l’État qui dépassent le cadre légal ; mais aussi, on l’espère, d’alimenter la réflexion collective sur ce qui est acceptable au sein de nos sociétés, au-delà la question de la légalité.

    Ce que je voulais dire c’est que Forensic Architecture utilise le terme de « violences d’État » ou de « crimes » dans un sens plus large. Sur le site d’INDEX, on trouve le terme de « violences policières » qui donne une information sur le cadre précis de vos enquêtes.
    On essaye d’être le maillon d’une chaîne. Aujourd’hui, on se présente comme une ONG d’investigation qui enquête sur les violences policières en France. Il s’agit d’être très précis sur le cadre de notre travail, local, qui s’occupe d’un champ bien défini, dans un contexte particulier. Cela reflète notre démarche : on est une petite structure, avec peu de moyens. En se spécialisant, on peut faire la lumière sur une série d’incidents, malheureusement récurrents, mais en travaillant au cœur d’un réseau déjà constitué et actif en France qui se confronte depuis plusieurs décennies aux violences d’État et aux violences policières plus particulièrement. En se localisant et étant spécifique, INDEX permet un travail de collaboration et d’échanges beaucoup plus pérenne et durable avec toute une série d’acteurs et d’actrices d’un réseau mobilisé autour d’un problème aussi majeur que l’usage illégitime de la force et de la violence par l’État. Limiter le cadre de notre exercice est une façon d’éprouver la capacité de nos techniques d’enquête et d’intervention publique à véritablement amorcer un changement dans les faits.

    On a parfois l’impression que la production des observateurs étrangers est plus forte, depuis l’extérieur. Quand la presse ou les observateurs étrangers s’emparent du sujet, ils prennent tout de suite une autre ampleur. Qu’en pensez-vous ?
    C’est sûr que la possibilité de projeter une perspective internationale sur un incident est puissante – je pense par exemple à la couverture du désastre du #maintien_de_l’ordre lors de la finale de la Ligue des champions 2022 au Stade de France qui a causé plus d’embarras aux représentants du gouvernement que si le scandale s’était limité à la presse française –, mais en même temps je ne pense pas qu’il y ait véritablement un gain à long terme dans une stratégie qui viserait à créer un scandale à l’échelle internationale. Avec INDEX, avoir une action répétée, constituer une archive d’enquêtes où chacune se renforce et montre le caractère structurel et systématique de l’exercice d’une violence permet aussi de sortir du discours de l’#exception, de la #bavure, du #dérapage. Avec un travail au long cours, on peut montrer comment un #problème_structurel se déploie. Travailler sur un tel sujet localement pose des problèmes, on a des difficultés à se financer comme organisation. Il est toujours plus facile de trouver des financements quand on travaille sur des violations des droits humains ou des libertés fondamentales à l’étranger que lorsqu’on essaye de le faire sur place, « à la maison ». Cela dit, on espère que cette stratégie portera ses fruits à long terme.

    Vous avez travaillé avec plusieurs médias français : Le Monde, Libération, Disclose. Comment s’est passé ce travail en commun ?
    Notre pratique est déjà inter et pluridisciplinaire. Avec Forensic Architecture, on a souvent travaillé avec des journalistes, en tant que chercheurs on est habitués à documenter de façon très précise les éléments sur lesquels on enquête puis à les mettre en commun. Donc tout s’est bien passé. Le travail très spécifique qu’on apporte sur l’analyse des images, la modélisation, la spatialisation, permet parfois de fournir des conclusions et d’apporter des éléments que l’investigation plus classique ne permet pas.

    Ce ne sont pas des compétences dont ces médias disposent en interne ?
    Non mais cela ne m’étonnerait pas que ça se développe. On l’a vu avec le New York Times. Les premières collaborations avec Forensic Architecture autour de 2014 ont contribué à donner naissance à un département qui s’appelle Visual Investigations qui fait maintenant ce travail en interne de façon très riche et très convaincante. Ce sera peut-être aussi l’avenir des rédactions françaises.

    C’est le cas du Monde qui a maintenant une « cellule d’enquête vidéo ».
    Cela concerne peut-être une question plus générale : ce qui constitue la valeur de vérité aujourd’hui. Les institutions qui étaient traditionnellement les garantes de vérité publique sont largement remises en cause, elles n’ont plus le même poids, le même rôle déterminant qu’il y a cinquante ans. Les médias eux-mêmes cherchent de nouvelles façons de convaincre leurs lecteurs et lectrices de la précision, de la rigueur et de la dimension factuelle de l’information qu’ils publient. Aller chercher l’apport documentaire des images et en augmenter la capacité de preuve et de description à travers les techniques qu’on emploie s’inscrit très bien dans cette exigence renouvelée et dans ce nouveau standard de vérification des faits qui commence à s’imposer et à circuler. Pour que les lecteurs leur renouvellent leur confiance, les médias doivent aujourd’hui s’efforcer de convaincre qu’ils constituent une source d’informations fiables et surtout factuelles.

    J’aimerais que l’on parle du contexte très actuel de ces dernières semaines en France. Depuis le mouvement contre la réforme des retraites, que constatez-vous ?
    On est dans une situation où les violences policières sont d’un coup beaucoup plus visibles. C’est toujours un peu pareil : les violences policières reviennent au cœur de l’actualité politique et médiatique au moment où elles ont lieu dans des situations de maintien de l’ordre, dans des manifestations… En fait, quand elles ne touchent plus seulement des populations racisées et qu’elles ne se limitent plus aux quartiers populaires.

    C’est ce que disait Didier Fassin dans le texte dont nous parlions à l’instant…
    Voilà. On ne parle vraiment de violences policières que quand elles touchent un nombre important de personnes blanches. Pendant la séquence des Gilets jaunes, c’était la même dynamique. C’est à ce moment-là qu’une large proportion de la population française a découvert les violences policières et les armes dites « non létales », mais de fait mutilantes, qui sont pourtant quotidiennement utilisées dans les #quartiers_populaires depuis des décennies. Je pense qu’il y a un problème dans cette forme de mobilisation épisodique contre les violences policières parce qu’elle risque aussi, par manque de questionnements des privilèges qui la sous-tendent, de reproduire passivement des dimensions de ces mêmes violences. Je pense qu’au fond, on ne peut pas dissocier les violences policières de la question du racisme en France.
    Il me semble aussi qu’il faut savoir saisir la séquence présente où circulent énormément d’images très parlantes, évidentes, choquantes de violences policières disproportionnées, autour desquelles tout semblant de cadre légal a sauté, afin de justement souligner le continuum de cette violence, à rebours de son interprétation comme « flambée », comme exception liée au mouvement social en cours uniquement. Les enquêtes qu’on a publiées jusqu’ici ont pour la plupart porté sur des formes de violences policières banalisées dans les quartiers populaires : tirs sur des véhicules en mouvement, situations dites de « refus d’obtempérer », usages de LBD par la BAC dans une forme de répression du quotidien et pas d’un mouvement social en particulier. Les séquences que l’on vit actuellement doivent nous interpeller mais aussi nous permettre de faire le lien avec la dimension continue, structurelle et discriminatoire de la violence d’État. On ne peut pas d’un coup faire sauter la dimension discriminatoire des violences policières et des violences d’État au moment où ses modes opératoires, qui sont régulièrement testés et mis au point contre des populations racisées, s’abattent soudainement sur une population plus large.

    Vous parlez des #violences_systémiques qui existent, à une autre échelle…
    Oui. On l’a au départ vu avec les Gilets jaunes lorsque les groupes #BAC ont été mobilisés. Ces groupes sont entraînés quotidiennement à faire de la #répression dans les quartiers populaires. C’est là-bas qu’ils ont développé leurs savoirs et leurs pratiques particulières, très au contact, très agressives. C’est à cause de cet exercice quotidien et normalisé des violences dans les quartiers populaires que ces unités font parler d’elles quand elles sont déployées dans le maintien de l’ordre lors des manifestations. On le voit encore aujourd’hui lors de la mobilisation autour de la réforme des retraites, en particulier le soir. Ces situations évoluent quotidiennement donc je n’ai pas toutes les dernières données mais la mobilisation massive des effectifs de police – en plus de la #BRAV-M [Brigades de répression des actions violentes motorisées] on a ajouté les groupes BAC –, poursuivent dans la logique dite du « contact » qui fait souvent beaucoup de blessés avec les armes utilisées.

    Avez-vous été sollicités ces temps-ci pour des cas en particulier ?
    Il y aura tout un travail à faire à froid, à partir de la quantité d’images qui ont émergé de la répression et en particulier des manifestations spontanées. Aujourd’hui, les enjeux ne me semblent pas concerner la reconstitution précise d’un incident mais plutôt le traitement et la confrontation de ces pratiques dont la documentation montre le caractère systémique et hors du cadre légal de l’emploi de la force. Cela dit, on suit de près les blessures, dont certaines apparemment mutilantes, relatives à l’usage de certaines armes dites « non létales » et en particulier de #grenades qui auraient causé une mutilation ici, un éborgnement là… Les données précises émergent au compte-goutte…
    On a beaucoup entendu parler des #grenades_offensives pendant le mouvement des Gilets jaunes. Le ministère de l’Intérieur et le gouvernement ont beaucoup communiqué sur le fait que des leçons avaient été tirées depuis, que certaines des grenades le plus souvent responsables ou impliquées dans des cas de mutilation avaient été interdites et que l’arsenal avait changé. En fait, elles ont été remplacées par des grenades aux effets quasi-équivalents. Aujourd’hui, avec l’escalade du mouvement social et de contestation, les mêmes stratégies de maintien de l’ordre sont déployées : le recours massif à des armes de l’arsenal policier. Le modèle de grenade explosive ou de #désencerclement employé dans le maintien de l’ordre a changé entre 2018 et 2023 mais il semblerait que les #blessures et les #mutilations qui s’ensuivent perdurent.

    À la suite des événements de Sainte-Soline, beaucoup d’appels à témoins et à documents visuels ont circulé sur les réseaux sociaux. Il semblerait que ce soit de plus en plus fréquent.
    Il y a une prise de conscience collective d’un potentiel – si ce n’est d’un pouvoir – de l’image et de la documentation. Filmer et documenter est vraiment devenu un réflexe partagé dans des situations de tension. J’ai l’impression qu’on est devenus collectivement conscients de l’importance de pouvoir documenter au cas où quelque chose se passerait. Lors de la proposition de loi relative à la sécurité globale, on a observé qu’il y avait un véritable enjeu de pouvoir autour de ces images, de leur circulation et de leur interprétation. Le projet de loi visait à durcir l’encadrement pénal de la capture d’image de la police en action. Aujourd’hui, en voyant le niveau de violence déployée alors que les policiers sont sous les caméras, on peut vraiment se demander ce qu’il se passerait dans la rue, autour des manifestations et du mouvement social en cours si cette loi était passée, s’il était illégal de tourner des images de la police.
    En tant que praticiens de l’enquête en source ouverte, on essaye de s’articuler à ce mouvement spontané et collectif au sein de la société civile, d’utiliser les outils qu’on a dans la poche, à savoir notre smartphone, pour documenter de façon massive et pluri-perspective et voir ce qu’on peut en faire, ensemble. Notre champ de pratique n’existe que grâce à ce mouvement. La #capture_d’images et l’engagement des #témoins qui se mettent souvent en danger à travers la prise d’images est préalable. Notre travail s’inscrit dans une démarche qui cherche à en augmenter la capacité documentaire, descriptive et probatoire – jusqu’à la #preuve_judiciaire –, par rapport à la négociation d’une vérité de fait autour de ces évènements.

    Le mouvement « La Vérité pour Adama », créé par sa sœur suite à la mort d’Adama Traoré en 2016, a pris beaucoup d’ampleur au fil du temps, engageant beaucoup de monde sur l’affaire. Vous-mêmes y avez travaillé…
    La recherche de la justice dans cette appellation qui est devenue courante parmi les différents comités constitués autour de victimes est intéressante car elle met en tension les termes de vérité et de justice et qu’elle appelle, implicitement, à une autre forme de justice que celle de la #justice_institutionnelle.
    Notre enquête sur la mort d’Adama Traoré a été réalisée en partenariat avec Le Monde. À la base, c’était un travail journalistique. Il ne s’agit pas d’une commande du comité et nous n’avons pas été en lien. Ce n’est d’ailleurs jamais le cas au moment de l’enquête. Bien qu’en tant qu’organisation, INDEX soit solidaire du mouvement de contestation des abus du pouvoir policier, des violences d’État illégitimes, etc., on est bien conscients qu’afin de mobiliser efficacement notre savoir et notre expertise, il faut aussi entretenir une certaine distance avec les « parties » – au sens judiciaire –, qui sont les premières concernées dans ces affaires, afin que notre impartialité ne soit pas remise en cause. On se concentre sur la reconstitution des faits et pas à véhiculer un certain récit des faits.

    Le comité « La Vérité pour Adama » avait commencé à enquêter lui-même…
    Bien sûr. Et ce n’est pas le seul. Ce qui est très intéressant autour des #comités_Vérité_et_Justice qui émergent dans les quartiers populaires autour de victimes de violences policières, c’est qu’un véritable savoir se constitue. C’est un #savoir autonome, qu’on peut dans de nombreux cas considérer comme une expertise, et qui émerge en réponse au déni d’information des expertises et des enquêtes officielles. C’est parce que ces familles sont face à un mur qu’elles s’improvisent expertes, mais de manière très développée, en mettant en lien toute une série de personnes et de savoirs pour refuser le statu quo d’une enquête qui n’aboutit à rien et d’un non-lieu prononcé en justice. Pour nous, c’est une source d’inspiration. On vient prolonger cet effort initial fourni par les premiers et premières concernées, d’apporter, d’enquêter et d’expertiser eux-mêmes les données disponibles.

    Y a-t-il encore une différence entre images amateures et images professionnelles ? Tout le monde capte des images avec son téléphone et en même temps ce n’est pas parce que les journalistes portent un brassard estampillé « presse » qu’ils et elles ne sont pas non plus victimes de violences. Certain·es ont par exemple dit que le journaliste embarqué Rémy Buisine avait inventé un format journalistique en immersion, plus proche de son auditoire. Par rapport aux médias, est-ce que quelque chose a changé ?
    Je ne voudrais pas forcément l’isoler. Rémy Buisine a été particulièrement actif pendant le mouvement des Gilets jaunes mais il y avait aussi beaucoup d’autres journalistes en immersion. La condition technique et médiatique contemporaine permet ce genre de reportage embarqué qui s’inspire aussi du modèle des reporters sur les lignes de front. C’est intéressant de voir qu’à travers la militarisation du maintien de l’ordre, des modèles de journalisme embarqués dans un camp ou dans l’autre d’un conflit armé se reproduisent aujourd’hui.

    Avec la dimension du direct en plus…
    Au-delà de ce que ça change du point de vue de la forme du reportage, ce qui pose encore plus question concerne la porosité qui s’est établie entre les consommateurs et les producteurs d’images. On est dans une situation où les mêmes personnes qui reçoivent les flux de données et d’images sont celles qui sont actives dans leur production. Un flou s’opère dans les mécanismes de communication entre les pôles de production et de réception. Cela ouvre une perspective vers de formes nouvelles de circulation de l’information, de formes beaucoup plus inclusives et participatives. C’est déjà le cas. On est encore dans une phase un peu éparse dans laquelle une culture doit encore se construire sur la manière dont on peut interpréter collectivement des images produites collectivement.

    https://aoc.media/entretien/2023/08/11/francesco-sebregondi-on-ne-peut-pas-dissocier-les-violences-policieres-de-la-

    #racisme #violences_policières

    ping @karine4

    • INDEX

      INDEX est une ONG d’investigation indépendante, à but non-lucratif, créée en France en 2020.

      Nous enquêtons et produisons des rapports d’expertise sur des faits allégués de violence, de violations des libertés fondamentales ou des droits humains.

      Nos enquêtes réunissent un réseau indépendant de journalistes, de chercheur·es, de vidéastes, d’ingénieur·es, d’architectes, ou de juristes.

      Nos domaines d’expertise comprennent l’investigation en sources ouvertes, l’analyse audiovisuelle et la reconstitution numérique en 3D.

      https://www.index.ngo

  • 🛑 ☢️ Le mouvement antinucléaire s’est réunifié au Larzac - Reporterre

    Le mouvement antinucléaire français s’est rabiboché aux rencontres des Résistantes après une décennie de querelles et divisions. Et affiche la volonté de redevenir une composante incontournable de la lutte écologiste.
    Du 3 au 6 août, près de 150 collectifs des luttes locales de France se sont réunis au Larzac. La rédaction de Reporterre était sur place pour vous faire vivre ce rassemblement historique (...)

    🛑 ☠️ ☢️ 🌍 #Larzac #écologie #environnement #contamination #pollution #radioactivité #nucléaire #nucléocratie #capitalisme #danger... #antinucléaire...

    🏴 ★ #Anticapitalisme #antiproductivisme #décroissance #anarchisme

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    ▶️ https://reporterre.net/Le-mouvement-antinucleaire-s-est-reunifie-au-Larzac