• Le secteur de l’intérim veut peser dans le débat sur l’emploi
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/11/26/le-secteur-de-l-interim-veut-peser-dans-le-debat-sur-l-emploi_5038493_3234.h

    Les différentes fédérations patronales plébiscitent le contrat unique, sans parvenir à convaincre les Français.

    Confier à une agence d’#intérim la gestion du contrat de travail d’un chauffeur Uber ou d’un livreur à vélo Deliveroo, afin de leur assurer un statut plus sécurisé ? C’est l’une des idées lancées par Prism’emploi, la fédération du travail temporaire, dans un « Manifeste pour l’#emploi », publié vendredi 25 novembre. Son objectif : « simplifier les contrats de travail », mais aussi « faciliter l’autonomie professionnelle » des Français. En ligne de mire, la fameuse #flexisécurité si enviée des pays du nord de l’Europe.

  • La précarité n’est plus un accident de parcours
    https://www.mediapart.fr/journal/france/251116/la-precarite-n-est-plus-un-accident-de-parcours

    Derrière le chômage se cache aussi le sous-emploi : les #CDD, l’intérim, les auto-entrepreneurs et autres salariés déguisés en stagiaires. Cette nébuleuse ne cesse de croître, avec deux constantes : rotation des contrats et insertion de plus difficile dans l’emploi pérenne.

    #France #CDD_d'usage #emploi #interim #précarité #social

  • CAMPAGNE DE LA CGT POUR LA SÉCURITÉ DES INTÉRIMAIRES
    Une campagne choc de l’Union syndicale de l’intérim #CGT (USI-CGT) réclame la mise en place d’actions de prévention en matière de santé et de sécurité au #travail pour les deux millions d’intérimaires. Un homme écrasé face contre terre, photo sous-titrée « Ascenseur pour l’échafaud » ; une veuve et deux enfants se recueillant sur une tombe : ces visuels incarnent une glaçante réalité. Entre 2012 et 2014, 201 intérimaires sont morts, 122 832 autres ont été blessés. Les deux millions d’intérimaires ont deux fois plus de risques d’avoir un accident du travail par rapport à une personne en CDI, sans compter le phénomène de sous-déclaration. Et le taux de gravité est aussi deux fois plus élevé. Quant aux #maladies_professionnelles, il est très difficile d’avoir une trace des expositions.

    #intérim #mort_au_travail
    http://www.sante-et-travail.fr/front-commun-sur-les-conditions-de-travail-a-l-hopital_fr_art_641_7
    http://www.interim.cgt.fr/le-syndicat/156-actualites/348-travailler-pour-gagner-notre-vie-pas-pour-la-perdre.html

  • La justice espagnole ouvre la voie à l’indemnisation de milliers de travailleurs précaires
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/06/la-justice-espagnole-ouvre-la-voie-a-l-indemnisation-de-milliers-de-travaill

    La justice espagnole a ouvert la voie à l’indemnisation de milliers de travailleurs intérimaires, après une décision de justice européenne fustigeant la législation en vigueur en Espagne, où la précarité atteint le double de la moyenne européenne.

    La Cour d’appel de Madrid a donné raison mercredi 5 octobre à une femme qui réclamait des indemnités après avoir été employée pendant neuf ans comme intérimaire au ministère de la défense. Le ministère devra lui verser 6 141 euros en dédommagement de la fin de son contrat, dit la décision consultée.

    La cour a décidé de réviser en partie le jugement de première instance, en tenant compte d’une décision de la Cour européenne de justice datant du 14 septembre.

    La justice européenne a estimé que l’Espagne bafouait les règles communautaires, car sa législation ne prévoit aucune indemnisation à la fin du contrat des travailleurs intérimaires, alors que certains peuvent accomplir pendant des années les mêmes tâches qu’un employé en contrat fixe. Seuls les employés en CDI ou CDD y ont droit, avec des durées variables.

    Lire aussi : En Espagne, moins de chômage, plus de CDD

    Une décision qui fait jurisprudence

    Près de 26% des travailleurs espagnols sont en contrat temporaire (intérim ou CDD), soit le double de la moyenne de l’UE.

    La #jurisprudence créée par cette décision européenne pourrait avoir d’énormes conséquences pour les entreprises espagnoles mais aussi pour les administrations publiques, friandes de contrats d’#intérim.

    Dans la santé publique par exemple, seulement 50 % des médecins disposent d’un contrat de travail fixe, et un infirmier sur trois est en contrat précaire, selon les syndicats du secteur.

    #indemnisation #chômage #travailleurs_précaires

  • How the 2% lives
    http://www.economist.com/news/finance-and-economics/21702190-temping-increase-affecting-temps-and-staff-workers-alike-how-2

    In 1970 8% of temporary workers lived below the poverty line; in 2014 it was 15%.

    [...]

    The proliferation of ill-paid temp work affects temporary and permanent workers alike. Many of the costs that employers of temps avoid, including prevailing wages and health-care costs, are now borne in part by taxpayers in the form of increased spending on Medicaid, food stamps and other welfare schemes.

    #intérim #intérimaires « #flexibilité » #pauvreté

  • La sécurité, angle mort du travail intérimaire
    http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/03/01/la-securite-angle-mort-du-travail-interimaire_4874065_1656994.html

    2015, année noire chez ArcelorMittal. Entre avril et septembre, trois salariés sont décédés chez l’aciériste, dont deux à Dunkerque, un site classé Seveso seuil haut. Ces derniers étaient des intérimaires, l’un ayant été recruté par un sous-traitant. Celui-ci, âgé de 21 ans, a été écrasé entre deux wagons au cours d’une opération de déchargement. L’autre, 40 ans, est tombé dans une rigole de fonte en fusion. Le même accident a touché un intérimaire en septembre 2015 à l’usine du groupe de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Cette situation dramatique a conduit la société d’intérim Randstad à retirer, le 30 octobre, 28 de ses #intérimaires de l’usine de Dunkerque, le temps que leurs postes soient « mis au niveau de sécurité attendu », a indiqué cette société d’#intérim. Mais certains se sont réinscrits dans une autre société d’intérim pour pouvoir retravailler à l’usine…

    Les intérimaires forment, globalement, une population plus vulnérable face aux risques professionnels que l’ensemble des salariés. Selon les données de l’Assurance-maladie, l’indice de fréquence des accidents était en effet, en 2014, de 46,5 pour 1 000 salariés de l’intérim, contre 33,4 tous salariés confondus. Quant aux décès, l’intérim représente proportionnellement, en 2014, le double de l’ensemble des travailleurs, avec 32 #morts (pour 774 000 intérimaires), contre 539 (sur 18,6 millions de salariés). S’ajoutent 32 autres décès d’intérimaires dans des accidents de trajet.

    #accidents_de_travail

  • Les partenaires sociaux ne vont pas parler des vrais problèmes de l’assurance chômage, selon l’économiste Bruno Coquet
    http://www.usinenouvelle.com/article/les-partenaires-sociaux-ne-vont-pas-parler-des-vrais-problemes-de-l-a

    Pour Bruno Coquet, auteur de nombreux travaux sur le #chômage et son indemnisation, les partenaires sociaux, qui démarrent lundi 22 février une négociation sur l’#assurance_chômage, feraient mieux de s’attaquer à ce qui fait perdre de l’argent à l’#Unédic : les régimes dérogatoires au droit commun, ceux des #intermittents et des #intérimaires, et la participation de l’Unédic au service public de l’emploi, assuré par Pôle emploi.

    Époque formidable : ce #Bruno_Coquet est membre de l’Institut de l’#entreprise. Depuis 2013 (sous Michel Sapin), il est aussi conseiller à la direction générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP).

    • La spirale infernale de la dette de l’Unédic et l’austérité menacent le droit aux indemnités chômage, Eva Thiébaud, Morgane Rémy, CADTM
      http://cadtm.org/La-spirale-infernale-de-la-dette

      La dette de l’assurance-chômage s’accumule, amplifiée par la crise, et dépasse les 21 milliards d’euros. Les cinq millions de sans emplois en seraient-ils les principaux responsables, comme le laisse croire la multiplication des contrôles et des contraintes contre ceux qui bénéficient du droit – constitutionnel – à une indemnité chômage ? Nous nous sommes plongés dans la #dette de l’Unédic pour savoir d’où elle venait et comment elle augmentait. Et pourquoi aucune solution pérenne n’est mise en place pour la résorber tout en respectant les #droits_sociaux. Un mini audit de la dette de l’Unédic en quelque sorte, pour comprendre comment le Medef est en train de mettre en péril l’avenir de l’assurance-chômage.

    • Pas de règles de l’assurance chômage sans une intervention de la Cour des Comptes : « #déficit abyssal », économiser sur quoi
      http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/03/02/20002-20160302ARTFIG00158-pour-la-cour-des-comptes-la-france-est-trop-gener

      ... la dette atteint des niveaux abyssaux : près de 26 milliards d’euros fin 2015 et 35 milliards projetés en 2018. Pour sortir de cette impasse, la Cour rappelle que le patronat et les syndicats, qui cogèrent l’Unedic, ont en leurs mains de nombreux leviers, tant du côté des recettes que des dépenses. À l’heure où les partenaires sociaux viennent de débuter la renégociation des règles d’indemnisation des chômeurs, le document de la Cour tombe à pic. Une véritable taxation des contrats courts - une option défendue par les syndicats et que le patronat ne rejette pas d’emblée - rapporterait 400 millions d’euros par an, soulignent ainsi les magistrats de la rue Cambon. Une hausse de 0,1 point des cotisations ferait entrer 500 millions d’euros dans les caisses et la fin du plafonnement des cotisations, 800 millions, toujours selon la Cour. Reste que le patronat ne veut pas entendre parler de la première solution, au nom de la défense de la compétitivité, et que la seconde soulève des problèmes juridiques (le système de l’Unedic étant assurantiel).

      Du côté des dépenses, de fortes économies sont possibles.

      Pour être indemnisé en France, il suffit d’avoir travaillé 4 mois au cours des 28 derniers mois. Remonter le seuil à 6 mois permettrait à l’Unedic d’économiser 1,8 milliard d’euros par an, d’après la Cour.

      Quant à la diminution du ratio « un jour cotisé donne droit à un jour indemnisé » à « un jour cotisé donne droit à 0,9 jour indemnisé », elle dégagerait 1,2 milliard d’économies.

      Et si les trois années d’indemnisation étaient réservées au plus de 55 ans (et non aux plus de 50 ans), l’Unedic dépenserait 550 millions d’euros en moins.

      Enfin, la Cour pointe une autre source d’économie en s’interrogeant sur « la participation du régime d’assurance-chômage au financement de Pôle Emploi, soit actuellement 10% des contributions perçues », qui devrait être « étayée par des études détaillées ».

      Plus généralement, la Cour estime nécessaire que les conventions d’assurance-chômage, qui fixent les règles d’indemnisations, soient conclues pour des durées plus longues que les deux ans en cours actuellement. Et ce afin de mieux prendre en compte l’exigence d’équilibre à moyen terme du régime. Quant à l’Etat, il devrait plafonner la garantie qu’il accorde à l’Unedic sur sa dette, pour inciter les partenaires sociaux à limiter celle-ci.

  • Convention Unedic, du palace au palais de justice
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8003

    L’hôtel Lutétia a été occupé le 18 septembre 2014, date de la reprise des tables de concertation organisées par la mission Valls. Suite à cette occupation, une personne a été inculpée pour « violence en réunion » et passe en #procès le 16 février prochain.

    Rappelons le contexte. En juin 2014, le gouvernement agrée une nouvelle convention #Unedic, qui met encore plus à mal les droits des chômeurs et des précaires avec, en particulier, la suppression de l’annexe 4 concernant les #intérimaires et la mise en place des droits rechargeables et d’un lourd différé d’indemnisation. Devant la perspective d’un été aux festivals encore une fois annulés, l’Etat décide de prendre à sa charge financière le différé et organise une série de réunions qui ciblent uniquement le cas des annexes 8 et 10, celles des intermittents du spectacle. Les participants aux tables auront beaucoup de mal à élargir le débat aux droits sociaux destinés à l’ensemble des chômeurs (le rapport issu des tables se cantonne strictement aux annexes 8 et 10) et Valls aura beau jeu de communiquer sur sa capacité à avoir pu enfin régler le problème des #intermittents, entérinant ainsi dans les esprits une séparation radicale entre le traitement de ces chômeurs qui seraient privilégiés... et les autres [4]. Vive la vieille technique du séparer pour mieux régner !

    L’#occupation du Lutétia, palace alors en chantier, a été un blocage économique, touchant le monde du travail discontinu (un grand nombre d’intérimaires y travaillaient et tous les ouvriers sont rentrés chez eux ce jour-là). Nous avons ainsi voulu manifester notre opposition à cette nouvelle convention Unedic et rappeler aux participants aux tables que ce qui nous importe, c’est la construction de droits pour l’ensemble des #chômeurs et #précaires.

  • La hausse « atypique » des demandeurs d’emploi qui travaillent
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/26/la-hausse-atypique-des-demandeurs-d-emploi-qui-travaillent_4818205_823448.ht

    C’est une donnée qui retient rarement l’attention lorsque les chiffres du #chômage sont publiés, à la fin de chaque mois. La ministre du travail, Myriam El Khomri, n’y a pas fait la moindre allusion dans le communiqué qu’elle a diffusé, le 26 octobre, pour commenter la dernière batterie d’indicateurs sur les demandeurs d’emploi. Une discrétion sans doute liée au fait que cette statistique continue de progresser à un rythme soutenu : elle porte sur les personnes qui recherchent un emploi tout en ayant déjà un poste.

    Alors que les chiffres d’#octobre ont été publiés jeudi soir, le nombre de ces demandeurs d’emploi, considérés comme étant en « #activité_réduite » (catégories B et C), s’élevait à près de 1,875 million en septembre, contre un peu plus de 1,683 million un an auparavant, soit une hausse de 11,38 %. En se focalisant sur la catégorie C (les demandeurs d’emploi qui ont travaillé plus de 78 heures dans le mois), l’accroissement est encore plus fort : +14,8 % en douze mois. Des pourcentages qui font tache, comparés à l’évolution du nombre d’inscrits à #Pôle_emploi n’ayant pas du tout travaillé durant le mois écoulé (catégorie A) : – 0,7 % entre août et septembre ; + 3,1 % depuis un an.

    Dans le flot grossissant des demandeurs d’emploi en activité réduite, il y a Emeline, qui témoigne sous un prénom d’emprunt. Licenciée en 2013 de la société de composants électroniques où elle était employée depuis dix-neuf ans comme traductrice, elle n’a pas retrouvé de situation stable, depuis. Elle a décroché des #missions auprès de plusieurs institutions prestigieuses : les Nations unies, Sciences Po Paris, HEC... « Cela reste trop épisodique, regrette-t-elle. Je n’ai aucune visibilité. Le côté irrégulier est inquiétant. » (...)

    Des demandeurs d’emploi dans cette situation, l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) en prend des dizaines sous son aile. « Nos bénévoles accompagnent plutôt des personnes ayant pu retrouver un #CDD de plus d’un mois », explique son président, Gilles de Labarre. Bien souvent, le poste qu’elles occupent est nettement moins bien rémunéré que celui qu’elles ont perdu : « Elles se sont remises dans le circuit de l’emploi mais au prix d’une dévalorisation monétaire d’au moins 30 %, rapporte M. de Labarre. Elles l’ont fait dans le but d’éviter de tomber dans la #pauvreté et, pour certaines d’entre elles, afin de ne pas perdre leur logement. »
    L’accroissement du nombre de demandeurs d’emplois en activité réduite ne date pas d’hier, comme le rappelle Pierre Cavard, directeur des études à l’Unédic : « Il a débuté dans les années 1990 et s’est amplifié, en particulier après 2008 », précise-t-il. On en dénombrait un peu plus de 600 000 en 1996 (contre 1,875 million aujourd’hui), d’après les études du ministère de l’emploi. Cette tendance met en lumière deux phénomènes, pour Yannick L’Horty, professeur à l’université Paris-Est – Marne-la-Vallée : « La #précarité dans laquelle est plongée une part croissante des inscrits à Pôle emploi et le fait que les personnes concernées considèrent qu’il vaut mieux occuper un poste, même si c’est à temps partiel ou pour de courtes périodes, plutôt que d’être totalement en dehors du monde du travail. »
    Comment expliquer cette montée des effectifs dans les catégories B et C de Pôle emploi ? Membre du Conseil d’analyse économique (CAE), Corinne Prost pense qu’elle « est, en partie, imputable aux règles inscrites dans les conventions de l’#Unédic ». Celles-ci permettent, à certaines conditions, de cumuler revenus d’activités et indemnités versées par l’#assurance-chômage. « Les partenaires sociaux, qui gèrent le dispositif, ont mis en place de telles dispositions pour couvrir au mieux les personnes occupant un poste à temps partiel ou pour de courtes périodes, poursuit Mme Prost. Ainsi, ceux qui travaillent une semaine sur deux gagnent presque autant que s’ils étaient employés à temps plein – grâce au complément de ressources apporté par l’Unédic. »

    « Coûts massifs »
    Ce faisant, le système a favorisé le développement de ce type de contrats, selon elle. « Les #salariés comme les employeurs peuvent y trouver leur compte mais pas le régime d’assurance-chômage pour qui les coûts sont massifs. » Une analyse qu’elle et l’économiste Pierre Cahuc avaient développé dans une note publiée le 7 octobre, sous l’égide du CAE.
    Mais leurs conclusions ne font pas l’unanimité. « Elles relèvent plus d’une hypothèse que d’une démonstration », estime Pierre Cavard, en soulignant que « les études du ministère du travail lient la hausse du nombre des inscrits dans les catégories B et Ce à la montée des contrats courts et de l’#intérim ».
    Fin juin, alors qu’il était encore ministre du travail, François Rebsamen avait demandé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) d’analyser « les causes conjoncturelles et structurelles susceptibles d’expliquer » la hausse « atypique », à ses yeux, des demandeurs d’emplois relevant de la catégorie C. Son rapport, qui était attendu pour septembre, devrait être rendu prochainement, indique-t-on dans l’entourage de Mme El Khomri.

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit

    • Les APL devraient impliquer un contrôle drastique des loyers pour que leur rôle de soutien à la rente foncière soit régulé.
      À l’inverse, les allocations chômage et autres minima pourraient garantir un niveau « décent », par exemple une alloc plancher au #SMIC/jour pour chaque journée sans emploi, ce qui permettrait de refuser les emplois dégradés,inutiles ou nuisibles, en opposant un cirière concret, journalier, à l’annualisation du temps de travail dont l’intermittence de l’emploi est une des modalités.
      Dans les deux cas la logique sociale donne la priorité au profit : le #salaire_social, APL, chômage ou minima doit in fine revenir au « privé », les #propriétaires fonciers, les propriétaires de moyens de production. Voilà la tension dont ces dires sont les produits.

    • « Améliorer l’assurance chômage pour limiter l’instabilité de l’emploi » Conseil d’analyse économique, septembre 2015
      http://www.cae-eco.fr/Ameliorer-l-assurance-chomage-pour-limiter-l-instabilite-de-l-emploi-326.htm

      En France, les embauches en contrats de très courte durée, de moins d’un mois, ont fortement augmenté depuis le début des années 2000. Ces contrats courts sont très souvent des réembauches chez le même employeur, les salariés alternant de brèves périodes d’emploi et de chômage. La Note du Conseil d’analyse économique (CAE), montre que l’assurance chômage contribue au développement des emplois instables. Les auteurs de la note, Pierre Cahuc et Corinne Prost, formulent trois recommandations visant à modifier les règles d’indemnisation et de financement de l’assurance chômage pour en améliorer l’équilibre financier et limiter l’instabilité de l’emploi.

      Recommandation 1. Fixer une allocation chômage proportionnelle au revenu moyen mensuel calculé sur une période de référence et non proportionnelle au salaire journalier moyen des jours couverts par un contrat de travail. Rendre le cumul allocation chômage et salaire plus rémunérateur.

      Recommandation 2. Éviter les règles d’indemnisation spécifiques à certaines professions si elles ne sont pas compensées par des contributions couvrant leur surcoût par rapport aux règles de droit commun.

      Recommandation 3. Moduler les cotisations employeur à l’assurance chômage en fonction du coût induit par l’entreprise pour l’assurance chômage.

  • L’« Ubérisation » de l’emploi est déjà partout !, Marie-Claire Carrère-Gée (Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE))
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/11/05/l-uberisation-de-l-emploi-est-deja-partout_4803410_1698637.html

    Les débats sur les nouvelles #formes_d’emploi sont marqués par la nostalgie d’un passé imaginaire – l’âge d’or du CDI – et la fascination pour un avenir fantasmagorique – la fin du salariat.

    Or, l’âge d’or du CDI n’a jamais existé. La construction législative et jurisprudentielle du #CDI comme emploi protégé et stable ne date que des crises des années 1970. Au même moment, le législateur reconnaissait l’#intérim et le #CDD, leur assurant ainsi une progression fulgurante.

    En fait, depuis le début des années 2000, la répartition des grandes composantes de l’emploi – en CDI, temporaires, indépendant – est stable. En France, comme ailleurs, le CDI demeure la forme ultradominante d’emploi, autour de 87 % de l’emploi salarié. L’explosion du CDD et de l’intérim est derrière nous. Et nous n’assistons pas non plus à une explosion du #travail_indépendant : il s’est stabilisé autour de 10 % de l’emploi total, avec un regain récent tiré par l’autoentrepreneuriat.

    C’est vrai, on assiste à une diversification des formes juridiques d’emploi aux confins du salariat et du travail indépendant, avec le portage salarial, les coopératives d’activité et d’emploi, ou lorsqu’un indépendant exerce son activité dans un cadre contraint (la franchise, l’agent commercial mandataire indépendant, le gérant non-salarié de succursales de commerce de détail). Mais ces formes d’emploi, récentes ou plus anciennes, sont ultraminoritaires.

    Le CDI déjà minoritaire

    Alors, rien n’aurait changé ? Si, bien sûr. C’est même à un véritable bouleversement auquel nous assistons, avec une grande vague de #flexibilisation et d’#individualisation, qui touchent toutes les conditions d’emploi.

    A tout seigneur, tout honneur, le premier concerné est le CDI : le fameux « CDI à temps plein avec des horaires stables et chez un seul employeur » est déjà minoritaire, avec la progression du #temps_partiel, qui concerne un peu plus de 4 millions de #salariés, et des horaires décalés et variables. Près d’un tiers des salariés travaillent habituellement ou occasionnellement le dimanche, contre un sur cinq il y a vingt ans. La part des horaires à la carte a aussi quasiment doublé et dépasse les 10 %. L’unité de lieu du travail est également remise en question avec l’essor du #télétravail, qui concerne près de 17 % des actifs.

    La flexibilisation progresse aussi de façon fulgurante au sein des CDD : les contrats temporaires les plus courts explosent. Les flux d’emploi de moins de trois mois en CDD ou intérim représentent neuf embauches sur dix. L’explosion est encore plus forte pour les contrats de moins d’un mois.

    L’emploi indépendant s’individualise également de plus en plus : c’est, en son sein, l’emploi indépendant sans aucun salarié qui progresse avec notamment 1 million d’#autoentrepreneurs.

    Individualisation de l’activité

    Mais le phénomène le plus marquant de ces dernières années est l’individualisation de l’activité elle-même, avec l’explosion de la #pluriactivité – avoir plusieurs emplois salariés, ou un emploi salarié et un autre indépendant. Elle concerne aujourd’hui plus de 2,3 millions d’actifs, contre 1 million il y a dix ans. Un tiers des autoentrepreneurs le sont en complément d’un emploi salarié.

    A l’origine de ces évolutions, il y a des facteurs économiques : la crise, la financiarisation et la mondialisation de l’économie, qui conduisent les entreprises à réduire leurs coûts ; l’essor du secteur tertiaire ; l’installation d’un #chômage de masse, qui réduit les capacités de négociation des actifs.

    Mais des facteurs sociologiques sont aussi à l’œuvre, avec des aspirations croissantes à davantage d’autonomie dans le travail, et de liberté dans la gestion de son temps. Enfin, l’essor des nouvelles technologies donne un formidable élan à toutes les formes d’activité dans lesquelles le travail ne s’exerce pas dans l’#entreprise qui embauche.

    C’est le cas des sites de « jobbing » entre particuliers, des plates-formes de services entre professionnels, des sites de free-lance, où un nombre important de personnes, rémunérées ou non, contribuent à la réalisation d’un #projet divisé en microtâches.

    Stress, flou entre vie professionnelle et personnelle

    Pour les entreprises, les avantages vont de soi. Mais, énormément d’actifs y trouvent également leur compte, et davantage encore le pourraient : meilleur accès à l’emploi, revenus supplémentaires parfois très significatifs, diminution du risque en multipliant les employeurs ou donneurs d’ordre, souplesse dans l’organisation de son temps, plus grand intérêt d’un travail autonome et varié, acquisition de nouvelles compétences, possibilités accrues de reconversion, envie de faire autre chose en plus ou à la place de l’activité habituelle.

    Les risques sont tout aussi clairs : stress, flou entre vie professionnelle et personnelle, enfermement dans la #précarité, difficulté d’accès aux prêts et au logement pour les CDD très courts et les indépendants, déplacement du partage du risque économique, pertes de chance d’accéder à la formation, perte de ressources pour les assurances sociales, difficulté d’application de la législation du travail (notamment pour la rémunération minimale, la durée maximale et la santé), nécessité d’inventer d’autres formes de dialogue social…

    Il n’y a pas l’ancienne économie, d’un côté, et la nouvelle économie, de l’autre, les salariés et les « anciens indépendants » contre les « ubérisés » : la nouvelle économie est partout. L’enjeu n’est pas d’inventer de nouvelles formes juridiques d’activité, mais de maximiser les avantages de la flexibilisation et de l’individualisation de toutes les formes d’emploi, et d’en minimiser les risques pour tous.

  • Intérimaires chez PSA
    http://www.lalsace.fr/haut-rhin/2015/11/03/interimaires-chez-psa

    La mise en place d’une nouvelle équipe, le week-end à partir du 5 décembre, a obligé PSA Peugeot-Citroën à recruter 650 #intérimaires depuis la mi-septembre. Après avoir découvert comment les agences d’intérimaires travaillaient (notre édition du 7 octobre), nous suivons aujourd’hui Medhi et Aurélie, intégrés à l’usine de montage.

    Les deux intérimaires que nous rencontrons ont peu ou prou le même profil. 30 ans pour Aurélie Faria d’Altkirch, 28 pour Medhi Merchi, le Mulhousien. Ils font partie des premières vagues de recrutement et sont tous les deux en contrat avec l’agence Manpower, via une Action de formation préalable au recrutement (#AFPR) de #Pôle_emploi.

    Avant d’arriver sur le site de la Hardt début septembre, Aurélie était au #chômage et Medhi travaillait seulement à mi-temps, dans le bâtiment. « Je crois qu’avant de venir ici, j’ai tout fait. J’ai été en caisse, j’ai travaillé dans la vente, en périscolaire, dans la plasturgie… » , précise la jeune mère de famille du Sundgau. Mehdi était dans le bâtiment. « Mais j’avais déjà travaillé pour PSA il y a une dizaine d’années, également au #montage » , souligne-t-il. La première question tombe tout naturellement : quelles sont les différences entre aujourd’hui et il y a dix ans ? « La #cadence, le speed. C’est clairement plus rapide aujourd’hui… » Aurélie confirme : « C’est vrai qu’au niveau cadence, c’est rapide. On n’a pas le temps de faire quoi que ce soit. » Mehdi travaille à installer le levier de vitesse, la climatisation ou la radio, quand Aurélie est spécialisée sur les éléments de planche de bord, de sécurité…, aussi bien pour la Peugeot 2008 que pour la Citroën C4 ou la DS4. « Ça, c’est bien : il n’y a pas une voiture pareille, ça évite la monotonie » , précise Aurélie.

    Les cadences, c’est speed
    Le montage, c’est évidemment le cœur du site industriel, la plus grosse usine, l’endroit qui va absorber la très grande majorité des 650 intérimaires recrutés. C’est aussi là que le #travail des #opérateurs est jugé le plus difficile. Ici, la chaîne avance, il ne faut pas traîner pour des opérations précises et techniques à réaliser. « Moi, c’est simple, j’ai une minute et huit secondes par voiture » , calcule Mehdi. « Moi, je n’ai pas calculé, mais c’est super rapide… » , explique Aurélie.

    Medhi et Aurélie ont donc suivi le même cursus de formation, un #recrutement par #Manpower via un AFPR. Et aujourd’hui, Medhi souhaite revenir sur cette période. « On a eu une mauvaise information volontaire sur l’AFPR. Il fallait faire vite, recruter beaucoup et on ne nous a pas précisé que, durant les trois semaines de formation, sur le site, on allait continuer à percevoir notre indemnité de Pôle emploi. Pour ceux qui touchaient 2000 € par mois, pas de souci. Mais moi, j’avais 400 €. Comment on fait pour venir travailler tous les jours avec 400 € ? J’ai été obligé de demander une avance… » Aujourd’hui, le #salaire net des intérimaires, « c’est 1200 €, alors qu’on nous avait parlé de 1400 par mois… » Mélange entre le net et le brut, avec ou sans les congés payés ? Là encore, il reste une incompréhension entre des agences obligées de recruter rapidement et certains intérimaires déçus par un manque de clarté de leur employeur.

    L’équipe de week-end
    On connaît l’objectif de la création de cette équipe de week-end qui commencera à fonctionner le samedi 5 décembre, composée par les 650 intérimaires, 25 salariés venus d’autres sites du groupe PSA et 50 personnes du site de Mulhouse. Il faut produire plus, la demande commerciale en particulier pour la Peugeot 2008 étant toujours forte, quand les C4 et DS4 devraient bénéficier d’un regain d’intérêt après leur récent restylage. Actuellement, Medhi et Aurélie travaillent une semaine, de 5 h à 13 h, et la semaine suivante, de 13 h à 20 h 30, cinq jours par semaine.

    À partir du 5 décembre, l’organisation de leur vie va profondément changer, puisque la fameuse équipe du week-end prévue jusqu’aux vacances d’été - son avenir à long terme dépendra du marché - tournera le samedi de 13 h à 1 h du matin et du dimanche 17 h jusqu’au lundi 5 h du matin, soit 22 heures de travail en deux fois 11 heures (payées 35). « Pour mes enfants, c’est vraiment bien. Je serai là la semaine » , explique Aurélie, même si elle sait déjà qu’il faudra faire des efforts, y compris physiquement pour pouvoir tenir le choc. « Quand on débute, on souffre vraiment les premiers jours, mais même aujourd’hui, après deux mois, on a toujours des courbatures, des douleurs, en particulier dans les mains et les bras. »

    Mehdi apprécie également de travailler le week-end, d’avoir sa semaine pour faire autre chose. « J’avais vraiment aimé ma première expérience chez PSA. J’aime l’industrie, même si c’est dur. » Les deux n’osent pas trop se projeter dans l’avenir : ce premier contrat d’intérimaire prendra fin pour eux le 3 avril prochain. L’#intérim, c’est ça aussi : un tremplin et une bouffée d’air quand on est sans emploi, mais l’impossibilité de pouvoir se projeter sur le long terme.

  • Trop de #morts : Arcelor et l’Etat doivent cesser d’employer des #intérimaires – Le blog de Gérard Filoche
    http://www.filoche.net/2015/11/01/trop-de-morts-arcelor-et-letat-doivent-cesser-demployer-des-interimaires

    Arcelor est un site dit « #Seveso » extremement dangereux, il ne doit pas employer d’interimaires. Cet été en juillet et en septembre, deux interimaires de 41 ans et 29 ans sont tombés dans la fonte liquide à 1400° Arcelor est en convention avec l’etat : l’etat doit prendre ses responsabilités et applique le code du travail au lieu de l’affaiblir !

    #travail

  • Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômage
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/27/chomage-9-graphiques-qui-relativisent-la-baisse_4797827_4355770.html

    On n’entend parler que de la « catégorie A »

    catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;
    catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;
    catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;
    catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie ;
    catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).

    catégorie A qui n’inclut pas les 620 000 #intérimaires, et aucun des 1 800 000 #chômeurs_en_activité_réduite, un chômage non classique en hausse constante, précarité de l’emploi oblige, sans même parler des « chômeurs découragés » qui ne s’inscrivent pas ou plus car cela n’apporte rien (pas d’#allocation pour 6 chômeurs sur 10), ou des emmerdes (les #radiations augmentent), du #contrôle.

    Chômage, les vases communicants, Guillaume Duval, défenseur comme tous, de l’emploi
    https://www.facebook.com/guillaume.duvalaltereco/photos/a.347528705371770.1073741826.347528652038442/414420488682591/?type=3&theater

    Les chiffres du #chômage publiés ce soir par le ministère du travail traduisent surtout dans l’immédiat la poursuite du mouvement de bascule entamé depuis plusieurs années déjà entre les chômeurs inscrits à pôle emploi qui n’ont pas travaillé du tout (- 24 000 par rapport au mois précédent) et ceux qui ont travaillé quelques heures ( + 26 000). Un effet de la multiplication continue des contrats de travail de très courte durée. Il vaut certes mieux travailler un peu que pas du tout mais dans l’immédiat ce mouvement ne traduit pas de baisse du sous emploi global.

    Pour en savoir plus voir :
    http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/etudes-et-recherches,77/publications-dares,98/dares-analyses-dares-indicateurs,102/2015-079-demandeurs-d-emploi,19038.html

  • Toute tentative de contestation (...) vécue comme un crime de lèse majesté- Sylvain, cheminot
    https://www.facebook.com/sylvainblogcheminot/posts/1073269726025545

    Il est au bout de la table, affalé en arrière sur sa chaise et tripote son téléphone portable. De temps en temps, il jette un regard par en dessous aux autres humains assemblés autour de lui. Par moment, sans que l’on sache si cela est du à ce qui se passe sur l’écran de son téléphone ou à ce qu’il entend, il lâche un petit soupir agacé. Plusieurs fois pendant les deux ou trois heures que je vais passer non loin de lui, il balancera son téléphone nerveusement sur la table comme on jette un outil récalcitrant et aura l’air d’être un peu parmi nous le temps de lâcher quelques sentences définitives qui, manifestement, ne souffrent aucune contestation.

    Bref, j’ai en face de moi un grand ado distant qui joue avec son téléphone puis se mêle de la conversation pour nous laisser entendre que nous sommes vraiment des vieux cons.
    Le seul problème, c’est que, ce grand ado, il a plus de 50 ans et il est président directeur général du leader mondial du #travail_temporaire (ce joli nom qu’on donne à l’#intérim, c’est à dire à l’exploitation des précaires). A côté de lui, son directeur juridique et son DRH, manifestement pas étonnés par l’attitude pour le moins désinvolte et méprisante du grand patron. Autour de la table, nous, 16 personnes, 4 par organisation syndicale, qui essayons chacun de faire un peu avancer les dossiers que nous estimons importants pour les 5500 salariés en CDD ou CDI ainsi que les 150 000 intérimaires.
    Ce sont les négociations annuelles obligatoires. Une belle invention du législateur qui oblige les grandes entreprises à recevoir les délégations syndicales une fois par an pour aborder tous les sujets. Juste à les recevoir, hein, pas à arriver à un quelconque accord sur le moindre sujet. Faut pas déconner non plus !
    Notre grand ado, pour lui, ça semble ressembler à la corvée de chiottes. Nous ne sommes manifestement que des pénibles qui l’emmerdons avec des revendications stupides.
    Des intérimaires se font facturer leurs casques ou leurs chaussures de sécurité ? On dirait que c’est dans nos têtes malgré les cas qu’on nous signale de façon récurrente.
    Un vrai budget d’action sociale pour le CE pour pouvoir vraiment faire quelque chose pour les intérimaires ? Il semble penser que la boîte est déjà bien sympa de leur filer du boulot précaire et sous-payé. Sont exigeants ces pauvres !
    3% de revalorisation des salaires pour les CDD/CDI au lieu des 0,5% proposés ? Il glousse devant une demande aussi irréaliste. La boîte n’a pas les moyens, c’est sûr... Elle ne fait que 400 millions de bénéfice net après impôts. Les personnels des premiers échelons qui émargent à moins de 1000€ net par mois doivent aussi s’estimer heureux d’avoir un boulot. Eh puis « faut penser à l’actionnaire ».
    Bref, en guise de négociateur, nous avons un type méprisant au dernier degrés. Un gars qui émarge à presque 100 000€ bruts mensuels nous regarde comme une bande de gueux décidément bien gonflés de demander plus que ce que l’on veut déjà bien leur donner et, en plus, on a vraiment l’air de lui faire perdre son temps.
    A la sortie de ces 2 ou 3 heures, je ne m’étais jamais senti aussi méprisé et humilié. Aujourd’hui encore, c’est un souvenir cuisant.
    Ces gens ont la vie des autres entre leurs mains mais n’ont absolument aucun scrupule. Ils se sentent 100% légitimes à décider du sort de leur semblables et ne se gênent pas une seconde pour faire comprendre à des gens qui gagnent 50 ou 100 fois moins qu’eux qu’ils doivent se taire et s’estimer heureux de ce qu’on leur donne. Pire, toute tentative de #contestation, ne serait ce que par la négociation semble être vécue comme un #crime de lèse majesté bien agaçant comme le moustique qui vous tourne autour alors que vous tentez une petite sieste, peinard, au bord de la piscine.
    Alors, quand je vois des #salariés que l’on va pousser à la porte perdre un peu les pédales, je ne peux pas m’empêcher de repenser au sentiment que j’ai ressenti ce jour là alors qu’il n’était même pas question de m’ôter mon gagne pain. Je l’aurais croisé dans une rue sombre, sans témoins, je crois bien qu’il aurais bien pris quelques coups.

  • Décision [provisoire ?] en faveur des salariés précaires aux Etats-Unis, Monde
    http://www.lesechos.fr/journal20150831/lec1_monde/021288031441-decision-choc-en-faveur-des-salaries-precaires-aux-etats-unis-

    Intérimaires et sous-traitants seront considérés comme des employés. Un coup de tonnerre pour de nombreuses entreprises.
    Qu’est-ce qu’un employé ? La question revêt une importance particulière aux Etats-Unis, où de plus en plus d’entreprises ont recours à des #intérimaires ou à des #sous-traitants pour conserver une plus grande flexibilité dans la gestion de leurs effectifs.
    Le National Labor Relations Board (NLRB), l’agence chargée de traquer les pratiques illégales sur le marché du travail, vient de prendre une décision qui pourrait considérablement changer la donne pour de nombreuses grandes entreprises américaines. A commencer par Uber, dont le million de chauffeurs pourraient désormais être considérés comme des employés. Mais aussi pour les entreprises de restauration rapide ayant un important réseau de franchisés comme McDonald’s, par ailleurs dans le viseur du NLRB.
    L’agence se prononçait sur le cas d’une entreprise qui employait des sous-traitants pour son activité de recyclage. Elle a jugé que celle-ci en était le co-employeur, puisqu’elle les embauchait, les licenciait, fixait leurs salaires et leur temps de travail. A ses yeux, une entreprise employant un sous-traitant ou un intérimaire pourra donc être considérée comme son employeur même sans le superviser complètement. Une rupture par rapport à la doctrine prévalant depuis l’ère Reagan, selon laquelle l’entreprise devait exercer un contrôle « direct et immédiat » sur les salariés pour être considérée comme un employeur.
    Un « séisme »
    La décision a provoqué l’effet d’une bombe aux Etats-Unis, où, en 2014, près de 3 millions d’Américains travaillaient comme intérimaires (soit 2 % de la population active), contre 1,1 million en 1990. Les fédérations de franchisés se sont dites prêtes à aller jusqu’à la Cour suprême pour obtenir l’annulation de ce jugement qualifié de « séisme ». Quant aux organisations patronales, qui ont tenté jusqu’au bout d’infléchir la position du NLRB, elles estiment que le sujet est du ressort du Congrès, et continuent d’arguer qu’elles n’ont pas à négocier avec les salariés d’une franchise ou d’une société d’intérim, ni à être tenues responsables en cas d’abus.
    « Cette décision pourrait bien être la plus significative depuis trente-cinq ans », a déclaré l’avocat de l’American Chamber of Commerce, Marshall Babson, promettant un torrent de conflits sociaux et de réclamations au sein des entreprises. « Si la décision est maintenue, l’intérêt à avoir recours à des sous-traitants devient proche de zéro », a pour sa part déclaré Beth Milito, conseillère juridique pour la Fédération des PME.
    E. C., Les Echos

  • Une quatrième agence d’intérim, à Paris cette fois, occupée par des #sans-papiers - France 3 Paris Ile-de-France
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/2015/06/22/une-quatrieme-agence-d-interim-paris-cette-fois-occupee

    ... le collectif demande l’ouverture de négociations avec Adecco, (premier opérateur français et mondial de l’intérim) et plus généralement tous les employeurs de l’#intérim, pour qu’ils délivrent les #documents nécessaires à la #régularisation de ces #travailleurs, notamment les certificats de concordance attestant qu’une personne a travaillé sous différentes identités pour un employeur.

    Jusqu’à présent, les employeurs de l’intérim refusent d’entamer des discussions et demandent l’évacuation des agences. "S’ils ne veulent pas négocier, on occupera d’autres agences. On ira jusqu’au bout", promet le porte-parole du collectif. « Adecco, Manpower, Randstad... toutes les agences sont concernées », a-t-il ajouté en précisant que son collectif recensait, rien que chez Adecco, environ 65 sans-papiers en Ile-de-France.

    L’#occupation lancée lundi est la quatrième engagée par le collectif en douze jours. Depuis le 10 juin, environ 120 travailleurs -le double la nuit- campent aux abords et dans les locaux des agences Randstad à Poissy et Adecco à Montigny-le-Bretonneux. L’agence Manpower aux Mureaux est elle occupée depuis le 19 juin.

    #campement

  • Yvelines : des travailleurs sans-papiers occupent deux agences d’intérim - L’Express L’Entreprise
    http://lentreprise.lexpress.fr/actualites/1/actualites/yvelines-des-travailleurs-sans-papiers-occupent-deux-agences-d-

    Versailles, 10 juin 2015 - Plus de 250 travailleurs #sans-papiers ont occupé mercredi les locaux de deux agences d’#intérim dans les Yvelines, pour réclamer « les documents indispensables » à la constitution de leur dossier de #régularisation et plus d’une centaine d’entre eux s’apprêtaient à y passer la nuit, a-t-on appris par la police et la CGT.

    Ces travailleurs précaires originaires pour la plupart d’Afrique subsaharienne occupent les locaux et les abords d’une agence Randstad à Poissy et d’une agence Adecco à Montigny-le-Bretonneux avec qui ils sont pour certains en contrat intérimaire, a indiqué à l’AFP Sonia Porot, secrétaire départementale de la CGT dans les Yvelines. 

    Selon la police, 200 sans-papiers se sont rassemblés dès le matin à Poissy et une soixantaine à Montigny. Ils étaient environ 300 répartis sur les deux sites, soutenus par plusieurs dizaines de délégués syndicaux, selon la CGT. 

    A l’origine de cette action, la CGT demande l’ouverture de négociations avec les employeurs pour qu’ils délivrent « sans tergiverser » les « documents indispensables pour la régularisation des travailleurs », selon son communiqué : attestations et contrats de travail et certificats de concordance qui attestent qu’une personne a travaillé sous différentes identités pour un employeur.

    #occupation

  • Tâcheron : ouvrier entrepreneur, LE SALAIRE DE LA PEUR
    http://le-salaire-de-la-peur.blogspot.fr/2015/05/tacheron-ouvrier-entrepreneur.html

    L’usine, tu voudrais n’avoir jamais y aller. Par contre il te faudra toujours trouver un moyen d’y rentrer.

    Entrée à l’usine

    Il n’y a pas le choix. Le moyen le plus sûr d’entrer à l’#usine c’est de passer par une agence #Intérim. Que ce soit pour enchaîner les missions, ou viser une embauche à long terme. Je suis #boucher de formation. Quand je me présente en agence Intérim, on me place automatiquement comme désosseur/pareur. Tu dois savoir faire les deux. Désosser, c’est à dire planter le couteau dans les carcasses d’animaux fraîchement abattues pour détacher la viande des os qui la tiennent. Parer, c’est à dire enlever de la viande les couches de gras en trop qui la rendraient invendable.

    Se rendre à l’usine n’est jamais simple. Les usines sont loin de la ville. Ça permet aux patrons d’être plus libres pour dégueulasser le coin, et du coup, le rendre moins cher pour y foutre encore plus d’usines. En plus, c’est toi qui paye la différence en #transports. C’est dire si ça les arrange ! D’autant qu’en #trois-huit, du matin ou de nuit, les transports sont rares.

    La matrice
    http://le-salaire-de-la-peur.blogspot.fr/2014/09/la-matrice.html

    Tu commences pas tout de suite par bosser à l’usine évidemment, ce serait trop gros. Il faut d’abord faire semblant d’apprendre un métier en « boucherie traditionnelle » payé le tiers d’un #SMIC, à faire le boulot de deux personnes.

    #apprentissage

  • Une « prime d’activité » aux contours flous
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/04/21/une-prime-d-activite-aux-contours-encore-bien-flous_4619602_823448.html

    ...dimanche, dans son interview sur Canal+, le chef de l’Etat a élargi le périmètre de la prime à « toutes les personnes qui sont dans des petits boulots, l’#intérim, le #temps_partiel (…) pour que cela puisse être avantageux de continuer à travailler ». François Hollande a l’intention d’en faire bénéficier les #étudiants, mais « à la condition qu’ils travaillent », et les #apprentis. « Il veut que tous ceux qui travaillent dans le pays aient droit à cette prime dès 18 ans, en fonction de leurs revenus et de leur situation familiale », explique un proche du président de la République.

    Or, pour l’instant, le projet de loi sur le dialogue social ne concerne pas les deux dernières catégories. « Les étudiants et les apprentis ne sont pas dans le projet de loi », ont confirmé lundi au Monde la Rue de Grenelle et Matignon. L’ajout de ces deux catégories devra donc se faire par amendement gouvernemental ou parlementaire lors de l’examen du texte par les députés à partir de la fin du mois de mai.

    Outre le niveau de revenus mensuels, un nombre minimum d’heures de travail sera nécessaire pour prétendre à la prime , y compris chez les étudiants #salariés. « Il y a environ un million d’étudiants qui travaillent, mais on ne va pas tous les prendre », prévient Matignon. « Un étudiant qui fait quelques heures de baby-sitting par mois pour se faire de l’argent de poche, n’y aura pas droit ; en revanche, un étudiant qui, pour payer ses études, a un job régulier à temps partiel par exemple, pourra y prétendre », selon une source gouvernementale.

    Un critère de sélection pourrait être retenu : le fait pour un étudiant salarié de dépasser les 900 euros de revenus mensuels , qui le range automatiquement parmi les cotisants au régime général de la sécurité sociale et plus seulement au régime étudiant. « La prime n’est pas une aide pour tous les étudiants, mais davantage pour les #travailleurs_pauvres qui poursuivent des études », précise ainsi un proche de M. Hollande.

    Quel coût pourrait avoir cet élargissement alors que le gouvernement doit faire face [dit ici en lieu et place de "mettre en oeuvre" ou "imposer", ndc] à des restrictions budgétaires ? « Un milliard d’euros de plus », selon le député socialiste de Saône-et-Loire Christophe Sirugue, futur rapporteur du projet de loi et guère favorable à la mesure. « Moins de 500 millions d’euros », corrige-t-on dans l’entourage présidentiel. Pas un centime supplémentaire , fait savoir de son côté Matignon, qui n’entend pas augmenter l’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls.

    Le casse-tête budgétaire est donc loin d’être réglé. D’autant qu’à ce stade, l’annonce de M. Hollande ne satisfait pas les partenaires sociaux, qui estiment qu’ajouter étudiants salariés et élèves apprentis aux travailleurs les plus pauvres, y compris chez les moins de 25 ans, risque d’entraîner une baisse de la future prime d’activité de ces derniers.

    Aucun média n’évoque la dose de #préférence_nationale (5 ans de "#séjour_légal" avant d’y ouvrir droit pour les étrangers) qui assaisonne cette prime, et autorise par avance des économies, cf :
    http://seenthis.net/messages/346552

    #omerta #précarisation #xénophobie_d'état

  • Mort au commissariat
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/paris-mort-au-commissariat-20-04-2015-4708857.php

    Amadou Koumé avait 33 ans. Ce père de deux enfants, originaire de Saint-Quentin (Aisne), est mort dans la nuit du 5 au 6 mars dernier au commissariat du Xe arrondissement de Paris.

    Cet intérimaire, venu chercher un emploi dans la capitale, avait été interpellé quelques heures plus tôt, à proximité d’un café du secteur de la gare du Nord. Ce décès dans une enceinte de police n’avait jusqu’ici jamais été ébruité.

    Dans un premier temps, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire pour recherche des causes de la mort, avant de requalifier très rapidement les faits en homicide involontaire. L’enquête a été confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN). Mais, depuis l’annonce de ce décès brutal, les proches d’Amadou Koumé vivent dans l’incompréhension et se sentent exclus de la procédure.

    #violences_policières #impunité #meurtre

  • La police assassine : Amadou Koumé, mort au commissariat du Xe - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/la-police-assassine-amadou-koume-3114

    Le secret avait été bien gardé depuis un mois et demi par la #police et la #justice. On apprend ce lundi 20 avril sur LeParisien.fr la mort d’un homme au commissariat du 10e arrondissement, (rue Louis-Blanc), dans la nuit du jeudi 5 mars au vendredi 6 mars. Âgé de 33 ans et papa de deux enfants, Amadou Koumé était originaire de Saint-Quentin dans l’Aisne, en Picardie.

    Cet #intérimaire, venu chercher un #emploi dans la capitale, avait été interpellé quelques heures plus tôt, à proximité d’un café du secteur de la gare du Nord. Ce décès dans une enceinte de police n’avait jusqu’ici jamais été ébruité.

    #violences_policières

  • Le modèle du travail à temps partiel a vécu aux Pays-Bas, Monde
    http://www.lesechos.fr/journal20150416/lec1_monde/0219025255-le-modele-du-travail-a-temps-partiel-a-vecu-aux-pays-bas-1111691

    Face à l’application, cet été, de nouvelles dispositions protégeant les emplois #précaires, la crainte d’une vague de #licenciements subite, d’ici là, est réelle.
    Les entreprises néerlandaises sont au centre d’une polémique promise à durer jusqu’à l’été. En regard d’une pléthore de dispositions sur la « régularisation » de travailleurs à temps partiel qui entrera en vigueur en juillet prochain, nombre d’#employeurs chercheraient d’ores et déjà à échapper à ce nouveau dispositif.
    Dans les grandes lignes, le futur régime est ambivalent. D’un côté, il facilite la conversion d’un poste précaire en CDI. De l’autre, il contraint l’employeur à verser au salarié #intérimaire ou à temps partiel qui sera licencié une indemnité transactionnelle forfaitaire proportionnelle à sa durée d’emploi cumulée.

    La crainte d’une vague de licenciements subite est réelle après les révélations sur les pratiques mises en place par la banque ING. Sur la base de documents internes divulgués récemment dans la presse, l’état-major de la banque a dû s’expliquer auprès du ministre des Affaires sociales sur ses intentions de mettre fin à des centaines de contrats de travail dans les semaines à venir. « Nous redoublons de vigilance face au risque d’une vague de licenciements avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles », confirme Femke van Zijst, de la confédération syndicale FNV. Malgré tout, les représentants des employeurs du CNV-NCV ont appelé grandes entreprises et PME à faire preuve d’un comportement responsable à la veille de ces réformes quasi révolutionnaires dans le monde du travail néerlandais.

    En effet, le modèle du travail partiel dont s’étaient faits les champions les Pays-Bas a vécu. Dénoncée par tous, la pratique qui consistait à reconduire de facto les contrats de travail pour des postes intérimaires ou à temps partiel, tout en permettant à l’employeur d’y mettre fin du jour au lendemain, a aujourd’hui atteint ses limites.

    Pour remédier à ces excès, un accord conclu entre les partenaires sociaux en 2013 a remis à plat ce régime précaire au moyen des dispositions prévues qui vont entrer prochainement en vigueur. En échange de ces concessions, les employeurs ont obtenu une simplification des procédures de licenciement pour raison économique ou pour absence prolongée. Autre mesure phare promise à réduire les coûts des entreprises : le plafonnement des indemnités de licenciement à 75.000 euros par salarié.

  • L’enfer des ouvriers « latinos » dans les campagnes françaises
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/04/14/une-saison-en-enfer_4615557_3214.html

    Ce 7 juillet 2011, il fait une chaleur caniculaire dans la vallée du Rhône. Au Domaine des Sources à Maillane, une petite commune de la plaine de la Durance au sud d’Avignon, le thermomètre de Météo France indique jusqu’à 34 °C à l’ombre. Après une journée de travail harassante à ramasser des fruits, Iban Elio Granda Maldonado s’effondre. Déshydratation sévère. La logique aurait voulu que les secours soient immédiatement appelés. Mais l’homme âgé de 33 ans est équatorien, arrivé depuis seulement quelques semaines en France et employé par une société d’intérim espagnole basée en Andalousie.

    Après de longues minutes, un responsable de la société d’intérim finit par arriver et emmène discrètement Iban à l’hôpital d’Avignon. Il y décédera quatre jours plus tard. Si l’hôpital n’avait pas prévenu la gendarmerie, une enquête n’aurait probablement jamais été ouverte. Procureur à Tarascon, Christian Pasta se souvient très bien de cette affaire. « C’est à partir de là qu’on a découvert Terra Fecundis. » Spécialisée dans la main-d’œuvre agricole sud-américaine, cette société d’intérim est déjà présente depuis dix ans dans tout le sud de la France.

    #paywall #travail #agro-industrie