organization:conseil de l'europe

  • Pour ne pas oublier #Malik_Oussekine

    On se demande dés fois comment LaREM fait pour recruter le pire de ce que l’espèce humaine propose.

    Rosa Moussaoui sur FB
    Hier, à 08:36

    « Il faut oublier l’affaire Malik Oussekine ! », dit l’ex-patron du RAID et député LREM Jean-Michel Fauvergue. On n’oublie pas. On n’oubliera jamais.

    **
    Ce devait être un soir de fête et de mobilisation. L’un de ces moments joyeux et chaleureux dont seuls les mouvements étudiants ont le secret. Ce vendredi 6 décembre 1986, après une manifestation pacifique, la Sorbonne occupée est évacuée dans le calme. Une veillée est finalement improvisée en plein air, sur la place où stationnent les étudiants délogés de l’université. Depuis le 25 novembre, le projet de réforme concocté par Alain Devaquet, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement Chirac, a jeté des milliers d’étudiants et de lycéens dans la rue. Les jeunes dénoncent en particulier la sélection que cette réforme entend instaurer à l’entrée de l’université. Sous la supervision de Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, la répression est brutale.
    Place Beauvau, l’ex-chef du SAC, à l’origine de lois anti-immigrés, ne s’embarrasse pas de libertés et de droits de l’homme. De violents affrontements entre jeunes et forces de l’ordre émaillent quotidiennement les manifestations.
    Il est minuit. Malik Oussekine, étudiant à l’École supérieure des professions immobilières, quitte son club de jazz favori, rue Monsieur-le-Prince. Le jeune homme de vingt-deux ans n’est pas à proprement parler impliqué dans le mouvement. Il a plutôt la tête à un important devoir qu’il doit rendre bientôt.
    Mais la répression, ce soir-là, atteint son paroxysme. Une armée de voltigeurs motoportés déferle sur le Quartier latin. Ils sont organisés en peloton, dont la mission consiste, selon l’un d’entre eux, qui témoignera plus tard, à « faire s’envoler les manifestants comme une volée de moineaux ». Sur chaque véhicule, deux hommes. L’un conduit, l’autre joue de la matraque. Ce soir-là, ils semblent avoir carte blanche et c’est une véritable « chasse aux jeunes » qui s’organise. Autour de la Sorbonne, c’est la panique. Les étudiants, affolés par ce déluge de violence, courent dans tous les sens pour échapper aux coups. Cette nuit-là, plusieurs centaines d’entre eux seront blessés, certains gravement. Dans la confusion, Malik se réfugie dans un hall d’immeuble, au 20, rue Monsieur-le-Prince. Deux policiers l’y poursuivent. Une seconde porte reste close. Il est pris au piège. Témoin direct du drame, Paul Bayzelon, habitant de l’immeuble et fonctionnaire au ministère des Finances, racontera ainsi l’effroyable scène à laquelle il a assisté : « Je rentrais chez moi ; au moment de refermer la porte après avoir composé le code, je vois le visage affolé d’un jeune homme. Je le fais passer et je veux refermer la porte. Deux policiers s’engouffrent dans le hall ; ils se sont précipités sur le type réfugié au fond et l’ont frappé avec une violence incroyable. Il est tombé, ils ont continué à frapper à coups de matraque et de pieds dans le ventre et dans le dos. »
    Lorsque les secours arrivent, Malik a déjà rendu son dernier souffle. Mais un transfert à la sauvette vers l’hôpital est mis en scène pour éviter, selon l’Humanité, la constatation de la police judiciaire et le recueil de témoignages.
    La nouvelle, le lendemain, se répand comme une traînée de poudre. L’émotion submerge le pays. « Nous étions en pleine bagarre contre les violences policières et les agressions racistes, nombreuses à l’époque, se souvient le réalisateur Mahdi Lallaoui, qui animait alors un collectif contre le racisme et pour l’égalité des droits. C’était une période très dure. »
    Devant le 20, rue Monsieur-le Prince, des anonymes, émus, déposent une fleur, un bouquet, un message. Les syndicats appellent à un arrêt de travail. Dès le lundi, un gigantesque défilé s’étire dans les rues de Paris. Trois cent mille personnes y prennent part dans la capitale, un million dans tout le pays. Dans les marches silencieuses, de sobres pancartes : « Ils ont tué Malik ».
    Jacques Chirac retire le projet de réforme. Alain Devaquet démissionne. Du côté du ministère de l’Intérieur, en revanche, c’est le black-out total. Charles Pasqua refuse de s’expliquer devant l’Assemblée nationale. La presse fait état de pressions sur les familles des jeunes blessés pour les dissuader de porter plainte.
    Sur le plan judiciaire, alors que les circonstances du drame sont connues, le parquet se contente, dans un premier temps, d’ouvrir une instruction pour « recherche des causes de la mort » de Malik. Objectif : gagner du temps et surtout semer le doute.
    Il faudra attendre deux ans et demi pour que la chambre d’accusation demande le renvoi devant la cour d’assises des deux policiers inculpés : le brigadier Jean Schmitt et le gardien de la paix Christophe Garcia. Le 28 janvier 1990, après six jours de débats, la cour d’assises de Paris rend son arrêt. Reconnus coupables de « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, par des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions », les deux hommes écopent l’un de deux ans de prison avec sursis, l’autre de cinq ans de prison avec sursis. Ils encouraient une peine maximale de vingt ans de prison. Ils ressortent libres. Ce verdict d’une scandaleuse clémence soulève la colère. « Est-ce que le fait de porter un uniforme vous protège et vous donne le droit de tuer ? » interroge alors Nacera Oussekine, la soeur de la victime.
    De Malik Oussekine à Zyed et Bouna, les deux jeunes morts électrocutés en novembre 2005 après s’être réfugiés dans un transformateur EDF pour échapper à des policiers, la lenteur des procédures et les verdicts bienveillants laissent trop souvent l’amère impression que l’uniforme constitue, aux yeux de la justice, une circonstance atténuante. Dans un rapport publié en avril 1998, Amnesty International dénonçait « l’impunité de fait » dont jouissent en France les auteurs de violences policières. Une situation sévèrement critiquée, à l’automne 2005, dans le rapport d’Alvaro Gil-Robles, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

  • Le Conseil de l’Europe s’offre une chance de résoudre la crise avec la Russie
    https://www.rue89strasbourg.com/conseil-europe-chance-resoudre-crise-russie-plan-social-151581

    Alors que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe avait puni unilatéralement la Russie en réponse à l’annexion de la Crimée, elle s’en remet désormais aux négociations entre les ministres des Affaires étrangères. La Russie a cessé de verser sa contribution au budget du Conseil depuis 2017, mettant le personnel sous le coup d’un plan social [...] (lire l’article complet : Le Conseil de l’Europe s’offre une chance de résoudre la crise avec la Russie)

  • L’Equateur retire l’asile à Julian Assange, la police britannique l’arrête dans l’ambassade (VIDEO) — RT en français
    https://francais.rt.com/international/60877-equateur-retire-asile-julian-assange-police-britannique-arrete-am
    https://www.youtube.com/watch?v=7Z00wtysST4

    Le lanceur d’alerte Julian Assange, réfugié depuis près de sept ans dans l’ambassade d’Equateur à Londres, a été arrêté ce 11 avril par la police britannique après que Quito a révoqué son asile.

    #WikiLeaks

    • Des fois qu’y est un rapport...
      https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/201902/20/01-5215529-lequateur-obtient-102-milliards-de-dollars-du-fmi-et-de-la-banqu

      L’Équateur a obtenu 10,2 milliards de dollars de crédits de la part d’organismes internationaux, principalement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, avec lesquels le gouvernement précédent avait rompu, a annoncé mercredi le président Lenin Moreno.

    • Sinon, j’adore la langue de bois :

      Un accord avec le FMI améliorera le cadre de restructuration économique et permettra l’accès aux autres organisations multilatérales comme la Banque mondiale (BM), la Banque interaméricaine de développement (BID) et la Corporation andine de développement (CAF). C’est pourquoi à la fin du mois de janvier 2019 s’est tenue une réunion avec le président de la République de l’Équateur, Lenín Moreno, son ministre des Finances Richard Martínez, et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.

      Cette rencontre promet des bénéfices, mais aussi des conditions à remplir par l’Équateur. Parmi les mesures du FMI figurent l’augmentation de la TVA, la subvention pour l’essence, la restructuration de la dette actuelle, le calcul de l’âge de la retraite, les réformes des contributions de sécurité sociale et la flexibilité du travail .

      Cette alliance aurait de ce fait pour résultat une consolidation budgétaire et un bon positionnement dans le marché mondial. En outre, cela comporterait la reprise des relations avec le FMI après avoir rompu tout lien avec lui au cours du gouvernement de l’ancien président, Rafael Correa. Une équipe du FMI se trouve déjà à Quito pour envisager l’amélioration du cadre de politique économique, ce qui peut comporter des avantages pour les citoyens équatoriens, essentiellement les plus pauvres et les plus vulnérables . De même, il y aurait une amélioration en ce qui concerne la compétitivité, la génération d’emplois, le renforcement des bases institutionnelles de la dollarisation et la lutte contre la corruption, d’après le porte-parole du FMI, Gerry Rice.

      http://www.espaces-latinos.org/archives/75085
      Le gros foutage de gueule!

    • Cependant, le Venezuela est loin d’être le seul pays d’Amérique latine à être visé par ces armes financières déguisées en institutions financières “indépendantes”. Par exemple, l’Equateur – dont l’actuel président a cherché à ramener le pays dans les bonnes grâces de Washington – est allé jusqu’à effectuer un “audit” de son asile de journaliste et éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, afin de gagner un sauvetage de 10 milliards de dollars du FMI. L’Équateur a accordé l’asile à Assange en 2012 et les États-Unis ont demandé avec ferveur son extradition pour des charges encore scellées depuis lors.

      De plus, en juillet dernier, les États-Unis ont menacé l’Équateur de “mesures commerciales punitives” s’ils introduisaient à l’ONU une mesure visant à soutenir l’allaitement maternel plutôt que les préparations pour nourrissons, ce qui a stupéfié la communauté internationale mais a mis à nu la volonté du gouvernement américain d’utiliser des “armes économiques” contre les nations latino-américaines.

      http://unpeudairfrais.org/wikileaks-revele-que-les-etats-unis-ont-utilise-le-fmi-et-la-banque-

    • Il s’agit, a affirmé l’ex-chef d’Etat, de la révélation par le site Wikileaks « au niveau mondial » de l’existence d’« un compte secret au Panama, à la Balboa Bank », au nom de la famille Moreno. La semaine dernière, WikiLeaks déjà avait établi un lien entre le risque d’expulsion d’Assange et la publication d’informations privées compromettantes pour Lenin Moreno. « Des rumeurs injurieuses ! », avait réagi Quito. Selon Rafael Correa, ces accusations de corruption ont été « l’élément détonateur » qui a poussé Lenin Moreno à se « venger » en permettant à la police britannique d’entrer dans l’ambassade de Londres pour arrêter Assange.

      « Quelque chose d’incroyable, vraiment sans précédent », a-t-il dénoncé, rappelant que le fondateur australien de WikiLeaks, âgé de 47 ans, avait acquis en 2017 la nationalité équatorienne. Dans un tweet en fin de matinée, Rafael Correa avait déjà fustigé son ancien allié, ex vice-président sous sa mandature, le qualifiant de « plus grand traître de l’histoire latino-américaine ». Moreno a défendu le retrait de l’asile accordé à Assange, une décision présentée comme « souveraine ».

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/assange-une-vengeance-personnelle-du-president-equatorien-20190411

      On sent que le FMI n’a pas dû beaucoup insister, vu que le nouveau président équatorien est un gros corrompu !

    • L’arrestation de Julian Assange à Londres est « très choquante », estime Dick Marty. « Assange n’a fait que dire la vérité. Il a révélé des actions criminelles et réveillé la conscience internationale », déclare l’ancien rapporteur sur les prisons secrètes de la CIA pour le Conseil de l’Europe.

      L’ancien procureur général tessinois dénonce les pressions de « l’empire » américain sur les Etats impliqués dans cette affaire et les méthodes de la justice américaine.

      « Moi-même, j’évite pour l’instant de voyager aux Etats-Unis, révèle-t-il. Ils pourraient m’interroger sur les sources de mes rapports et me retenir, car je ne pourrais évidemment pas les dévoiler. »

      « Il faut être réaliste, ce n’est pas un système dans lequel, si vous êtes un cas de sécurité nationale, vous pouvez espérez de la justice », estimait lui-même Julian Assange en parlant des Etats-Unis dans un entretien à la RTS en 2015.

      https://www.rts.ch/info/monde/10359555--je-suis-choque-assange-n-a-fait-que-dire-la-verite-clame-dick-marty.ht
      https://www.rts.ch/play/tv/popupvideoplayer?id=10359748&startTime=9.486

    • A tous ceux qui nous ont abandonné : nous n’oublierons pas. A tous les autres : nous nous battrons jusqu’au bout pour empêcher l’extradition et la mise au ban de celui qui fut, il y a deux ans, reconnu par l’ONU comme le seul détenu politique du continent.

      Les cinq ans de prison auxquels fait face théoriquement Julian Assange sont d’évidence une façon pour les Etats-Unis d’obtenir son extradition – en prétendant à une peine légère – afin d’ensuite dévoiler l’ensemble des autres poursuites qui pourraient le mener à la prison à vie.

      Il n’y a aucun doute sur le fait que cette procédure, enclenchée dès le départ dans un seul but, détruire Wikileaks et cet individu, est politique et ne s’achèvera que lorsqu’il sera complètement écrasé.

      C’est à nous de l’éviter.

      Juan Branco

    • Contrary to Reports, the U.S. Gov. Can Add Charges After Assange Extradition
      http://accuracy.org/release/contrary-to-reports-the-u-s-gov-can-add-charges-after-assange-extradition

      He said today: “The New York Times report is wrong and understates the dangers to Assange. What it states is normally the case in extradition treaties, but it’s not the case in the relevant U.S.-British extradition treaty.

      “Once the U.S. government has Assange over here, they can concoct whatever charges they want to against him for anything and then ask the British to waive what’s called the Rule of Specialty. That could add up to much more than the current five years Assange is facing. The British government will almost certainly consent, unless Jeremy Corbyn becomes prime minister.

    • Assange refuse d’être extradé vers les Etats-Unis
      https://information.tv5monde.com/info/assange-refuse-d-etre-extrade-vers-les-etats-unis-298090

      Le représentant de la justice américaine, Ben Brandon, a confirmé jeudi qu’il risquait une peine maximale de cinq ans de prison.

      Mais les soutiens de Julian Assange craignent que les charges ne soient alourdies, la justice britannique n’ayant pas encore reçu tous les documents concernant la demande américaine.

  • Le Conseil de l’Europe tacle la France et demande la suspension du LBD
    https://www.nouvelobs.com/societe/20190226.OBS0822/le-conseil-de-l-europe-tacle-la-france-et-demande-la-suspension-du-lbd.ht


    Un policier utilisant un lanceur de balles de défense (LBD40), le 19 janvier 2019 à Paris.
    ERIC FEFERBERG/AFP

    L’institution demande à Paris de « mieux respecter les droits de l’homme » dans le cadre du mouvement" des « gilets jaunes ».

    Le Conseil de l’Europe a appelé, mardi 26 février, à « suspendre l’usage du LBD dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre » en France afin de « mieux respecter les droits de l’homme », trois mois après le début du mouvement des « gilets jaunes ».

    Dans « l’attente d’(une) révision » de « la doctrine d’emploi des armes de force intermédiaire », les autorités françaises devraient « suspendre l’usage du LBD [lanceurs de balles de défense, NDLR] dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre », a déclaré la commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic.

    Dans un mémorandum publié mardi sur le mouvement des « gilets jaunes », contenant ses observations après une visite à Paris en janvier, Dunja Mijatovic invite « les autorités françaises à mieux respecter les droits de l’homme » dans le cadre du mouvement.

    Si la commissaire « condamne fermement les violences commises à l’encontre des membres des forces de l’ordre » et « déplore le nombre important de blessés dans leurs rangs », elle rappelle également que leur « tâche première [...] consiste à protéger les citoyens et leurs droits de l’homme ». Dunja Mijatovic estime :

    « Le nombre et la gravité des blessures [infligées aux manifestants] mettent en question la compatibilité des méthodes employées dans les opérations de maintien de l’ordre avec le respect de ces droits. »

  • Le Conseil de l’Europe s’inquiète de la #répression des manifestations de #gilets_jaunes - Libération
    https://www.liberation.fr/direct/element/le-conseil-de-leurope-sinquiete-de-la-repression-des-manifestations-de-gi

    Le gouvernement français est à nouveau pointé pour la répression du mouvement des gilets jaunes et, cette fois, l’avertissement vient du Conseil de l’#Europe, chargé de promouvoir les #droits de l’homme dans ses 47 Etats membres. Ce mardi, et avant la publication d’un rapport complet, sa commissaire aux droits de l’homme, Dunja Mijatović, dit ainsi « s’inquiéter en particulier du grand nombre de personnes blessées, certaines très gravement, dans les manifestations ou en marge de celles-ci, notamment par des projectiles d’armes dites de défense intermédiaire telles que le lanceur de balles de défense ». Et ce, même si elle « constate certes que les forces de l’ordre, parmi lesquelles de nombreux blessés sont aussi à déplorer, opèrent dans des conditions difficiles, notamment liées à l’hostilité de certains manifestants, mais aussi à une surcharge de travail et, pour certaines unités engagées, à une formation insuffisante aux techniques de maintien de l’ordre et à l’usage de certaines armes. »

    Elle pointe également les #dangers de la loi « anticasseurs » en discussion à l’Assemblée nationale, se disant « particulièrement préoccupée par la disposition visant à interdire préventivement, par une décision administrative et sans contrôle préalable d’un juge, de prendre part à une manifestation », ainsi que par celle « érigeant en #délit la dissimulation volontaire partielle ou totale du visage au sein ou aux abords d’une manifestation ».

  • Gilets jaunes : le #décompte des #blessés graves

    Après l’acte X, #Checknews compte désormais, au 21 janvier, 109 blessés graves parmi les gilets jaunes et les journalistes, dont 79 par des tirs de #lanceur_de_balle_de_défense. Au moins 15 victimes ont perdu un oeil.

    https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/14/gilets-jaunes-le-decompte-des-blesses-graves_1702863

    #statistiques #chiffres #gilets_jaunes #violences_policières #maintien_de_l'ordre #flash-ball #flashball

    Le compte twitter de @CheckNews (de l’équipe de Libé) :
    https://twitter.com/CheckNewsfr

    • Le terrible #bilan de deux mois de violences policières

      Depuis le début de la mobilisation Gilets jaunes, plusieurs recensements font état d’au moins 97 blessés graves par les armes de la police, dont quatre ont eu la main arrachée et au moins quatorze ont perdu un oeil. La faute aux lanceurs de balle de défense, aux grenades #GLI-F4 et à une doctrine de maintien de l’ordre ultraviolente.

      « J’étais en train de filmer avec mon téléphone portable aux Champs-Élysées quand il y a eu un mouvement de foule. J’ai reculé et j’ai senti cette balle de Flash-Ball percuter ma tête. J’ai eu l’impression que ma joue droite éclatait. » Axelle Marquise, 28 ans, a été blessée par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) le samedi 8 décembre à Paris, lors d’une manifestation des Gilets jaunes. C’était la première fois de sa vie que cette serveuse à Six-Fours (Var) descendait dans la rue. Les examens médicaux diagnostiqueront une brûlure au deuxième degré, un hématome majeur, une double fracture de la mâchoire et un trismus – contraction constante des muscles de la mâchoire qui l’empêche d’ouvrir la bouche de plus d’un centimètre. « Je dois manger liquide pendant six semaines. J’ai déjà perdu six kilos. Après le rendez-vous le 29 janvier avec la chirurgienne pour vérifier que la fracture est bien réduite, je devrai faire je ne sais combien de séances de kiné pour soigner le trismus. Quand je pourrai enfin ouvrir la bouche, il faudra voir les dégâts au niveau des dents. J’ai perdu un bout de la molaire au fond à droite et je sens que quelque chose ne va pas », décrit-elle à Reporterre.

      La jeune femme s’est vue prescrire dix jours d’incapacité totale de travail (ITT). Pourtant, elle dit avoir eu « énormément de chance » par rapport aux autres blessés qui témoignent avec elle dans une vidéo. Celle-ci a été mise en ligne le 15 janvier par le collectif des « Mutilés pour l’exemple » (attention, images très choquantes). On y voit les cicatrices de Thomas, qui a lui aussi pris un tir de LBD en plein visage. Bilan, « 25 points de suture, une fracture du sinus, la lèvre tuméfiée et l’œil gauche touché ». Et le moignon d’Antoine, 26 ans, qui a eu la main droite arrachée par une grenade GLI-F4.

      Dans un courriel adressé à Reporterre le 17 janvier, le ministère de l’Intérieur a comptabilisé depuis le 17 novembre « 1.800 blessés parmi les manifestants et un millier de blessés parmi les forces de l’ordre » - dont les trois-quarts, selon Le Journal du dimanche, n’auraient pas donné lieu à un arrêt de travail. Ces chiffres ne disent rien de la gravité des blessures. Le 5 décembre, Reporterre recensait trois mains arrachées par des grenades GLI-F4, des blessures à la tête causées par des tirs de LBD et le décès de Zineb Redouane, 80 ans, à Marseille, après qu’une grenade ait été tirée dans son appartement.

      Depuis 2012, le collectif contre les violences d’État « Désarmons-les ! » tient la sinistre comptabilité des blessés graves et tués par la police. « Nous parlons de blessure grave dès lors qu’il y a plaie ouverte avec fracture, traumatisme crânien, perte d’un membre, rupture d’un organe ou blessure à la tête. Les informations nous viennent des réseaux sociaux, de membres du réseau et d’avocats engagés dans la lutte contre les violences policières, explique à Reporterre Ian B., membre du collectif. Quand une information nous parvient, nous demandons confirmation aux proches de la victime ainsi que plusieurs photos à différents stades de la guérison avant de la verser à la liste. » Dans un bilan provisoire mis en ligne le 4 janvier, le collectif dénombrait 97 blessés graves depuis le 17 novembre. « Quasiment les trois quarts ont été blessés à la tête » et plusieurs ont été définitivement mutilés : quatre ont eu une main arrachée, une personne est devenue sourde suite à l’explosion d’une grenade et dix-sept personnes ont été éborgnées.

      Le journaliste indépendant David Dufresne a quant à lui entrepris de signaler blessures et violences les plus graves sur son fil Twitter et au ministère de l’Intérieur. Quand Reporterre l’a rencontré, mercredi 16 janvier, il avait déjà rédigé 307 « signalements ». « La plupart concernent des blessures. D’autres, des manquements à la déontologie ou un non-respect des règles qui sont la matrice de la blessure. Toutes les blessures à la tête causées par des LBD et des Flash-Ball sont interdites, puisque les policiers ne sont pas autorisés à viser la tête et les parties génitales. Les tabassages ne sont pas autorisés non plus. Cette centaine de blessés graves et ce millier de blessés légers sont déshonorants. »

      Le quotidien Libération s’est appuyé sur ces travaux pour établir son propre recensement « non exhaustif ». Bilan le 15 janvier : 94 blessés graves, dont 69 par des tirs de LBD. Et au moins 14 personnes éborgnées.

      Chez ces observateurs, c’est l’effroi qui prime. « J’ai entrepris ce travail à cause d’un sentiment de sidération devant les images de violences policières et le déni politique et médiatique de ces violences, explique David Dufresne, qui avait publié en 2013 un livre d’enquête intitulé Maintien de l’ordre (éd. Fayard). Avec les Gilets jaunes, on a battu les records des mobilisations contre le CIP en 1994, contre le plan Juppé en 1995 et contre le CPE en 2006. Il faut remonter à Mai 68 pour déplorer un tel bilan. Certes, en Mai 68, il y avait eu des morts. Mais là aussi, une dame de 80 ans est morte à Marseille. Une enquête doit établir s’il s’agit d’une victime collatérale, mais elle reste une victime. »

      Même sentiment d’aggravation du côté de Désarmons-les : « Le collectif est né en 2012, quand nous nous sommes rendus compte que des manifestants étaient blessés par les armes de la police et notamment les grenades utilisées depuis les années 2000, raconte Ian B. En février 2014, trois personnes ont été éborgnées à Nantes lors d’une manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le nombre de blessés a grimpé en flèche au moment de la mort de Rémi Fraisse à Sivens en octobre 2014, des mobilisations contre la « loi travail » en 2016 et de l’expulsion de la Zad de Notre-Dame-des-Landes en 2018. » Mais la mobilisation des Gilets jaunes fait exploser les compteurs. « Entre 1999 et le 17 novembre 2018, soit environ vingt ans, nous avons recensé 53 blessés graves, dont un grand nombre en-dehors de manifestations. Depuis le 17 novembre, nous en sommes à 97 blessés graves, quasiment tous en manifestations. »

      Comment en est-on arrivé là ? En juillet 2017, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) dénonçait dans une note adressée au Défenseur des droits un « tournant majeur dans la doctrine française du maintien de l’ordre » depuis le début des années 2000, avec « le développement des logiques d’interpellation d’une part et la transformation de l’armement d’autre part ». « Allant de pair avec une logique chiffrée de l’action policière, le nombre d’interpellations est devenu un enjeu des opérations de maintien de l’ordre, peut-on y lire. Une interpellation implique un rapprochement au corps à corps, et donc, de facto, un abandon de la logique de mise à distance. » L’évolution de l’armement s’est traduite par l’essor des armes de force intermédiaire – lanceurs de balle de défense dont le #LBD_40, grenades lacrymogènes instantanées GLI-F4 et grenades de désencerclement –, à l’origine de la plupart des blessures graves en manifestation ces dernières années. A noter que seule la France utilise ces armements : ni l’Allemagne, ni le Royaume-Uni, ni la Belgique n’utilisent de grenades à effet de souffle type #GLI-F4 et de #LBD.

      Le maintien de l’ordre en France, « une exception française »

      Cette évolution néfaste s’est faite avec la complicité du politique. Dans leur article « Un splendide isolement. Les politiques françaises du maintien de l’ordre », les sociologues Olivier Fillieule et Fabien Jobard s’intéressent à « la certitude, largement entretenue par policiers et gendarmes, que le maintien de l’ordre ’à la française’ est d’excellence et qu’il est prisé dans le monde entier. Cela fut peut-être vrai par le passé, mais ce n’est plus le cas. » En outre, « cette difficulté à se remettre en question s’adosse à un discours sur les spécificités de la situation française avec l’idée que les casseurs sont d’une détermination jamais vue auparavant et que l’on bascule dans un cycle inédit de violence (...). Le politique se contente de reprendre à son compte les déclarations des principaux syndicats de police, selon lesquels la violence de l’adversaire exonère le dispositif de maintien de l’ordre. (…) Se laissant convaincre par les arguments policiers sur la ’violence extrême’ des adversaires, les ministres de l’Intérieur par cette seule posture s’empêchent tout examen au fond de l’action policière. » La déclaration de Christophe Castaner le 16 janvier à Carcassonne, illustre bien ce soutien sans faille : « Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des Gilets jaunes. Par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense de la République, de l’ordre public. »

      Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la multiplication des blessures causées par les violences policières et réclamer l’interdiction des armes de force intermédiaire. Le 1er décembre, six avocats écrivaient à M. Castaner pour lui demander l’interdiction des grenades GLI-F4. Le 7 décembre, environ 200 personnalités, dont des élus de gauche, des sociologues, des historiens et des écrivains, appelaient à cesser « immédiatement » l’usage des LBD en manifestation. Le 14 décembre, c’était au tour d’Amnesty international de prendre la plume. Le 17 janvier, le Défenseur des droits Jacques Toubon réclamait une nouvelle fois la suspension de l’usage des LBD.

      Il avait déjà préconisé l’interdiction des lanceurs de balle de défense dans un rapport remis le 10 janvier 2018 à l’Assemblée nationale. « Au cours d’une manifestation où, par définition, les personnes visées sont généralement groupées et mobiles, le point visé ne sera pas nécessairement le point touché et la personne visée pourra ne pas être celle atteinte », y lit-on. « Par ailleurs, le caractère “non létal” des armes de force intermédiaire conduit en pratique les agents à les utiliser avec moins de précautions que les armes traditionnelles. Comme le relève Cédric Moreau de Bellaing, sociologue, l’introduction “des armes sublétales a plus d’effets délétères que positifs” car elles induisent “l’absolue certitude qu’au pire on amochera mais qu’on ne tuera pas” , ce qui explique qu’“on les utilise plus souvent” », poursuit le Défenseur des droits.

      « Les victimes sont issues de toutes les franges de la population »

      L’explosion du nombre de blessés joue dans la prise de conscience, mais pas seulement. Avec les Gilets jaunes, le profil des victimes a changé ; plus possible de mettre en avant l’image de « casseurs », « anarchistes » ou « zadistes » qui, quelque part, « l’auraient bien cherché ». « Les victimes ne sont plus issues du monde militant mais de toutes les franges de la population », observe David Dufresne. « Ce sont des citoyens ordinaires, des gens qui travaillent et qui ont une famille, et qui pour beaucoup descendent dans la rue pour la première fois pour défendre leurs droits », confirme Ian B, de Désarmons-les. « Avant d’aller en manifestation, je me disais que les personnes blessées avaient elles-mêmes commis des violences. Je ne pensais pas qu’un manifestant lambda pouvait se faire tirer dessus, témoigne Axelle Marquise. Mais aujourd’hui, quand je vois les images de Fiorina, 20 ans, qui a perdu un œil à cause d’un tir de Flash-Ball, j’ai des frissons dans tout le corps et les larmes aux yeux : comment une fille si jeune, qui allait à sa première manif, a-t-elle pu être mutilée de cette manière ? »

      La riposte judiciaire s’amorce. Le 11 janvier, l’Inspection générale de la police nationale avait été saisie de 207 signalements pour des dénonciations de violences policières, dont 71 enquêtes judiciaires et une enquête administrative, depuis le début du mouvement. 25 réclamations sont actuellement en cours de traitement par le Défenseur des droits, dont certaines concernent des groupes de personnes.

      Axelle Marquise, elle, a porté plainte contre X pour « violence aggravée avec menace ou usage d’une arme ». Elle n’est pas retournée manifester depuis sa blessure : « J’ai pensé accompagner mon compagnon la semaine dernière, mais je n’en ai pas dormi de la nuit. Je me suis vue prendre à nouveau un tir de LBD dans la tête et perdre un œil ou être défigurée à vie. » En revanche, elle se dit prête à répondre à l’appel du collectif des Mutilés pour l’exemple, pour des rassemblements le 2 février devant les commissariats et gendarmeries, avec des manifestants couverts de bandages demandant l’interdiction des armes de force intermédiaire. « Je ne sais pas si on obtiendra cette interdiction. De plus en plus de personnes ont conscience que ces armes peuvent mutiler et même tuer. Mais en même temps, je crains que le gouvernement trouve encore des excuses, en prétendant que les manifestants sont violents, qu’ils n’avaient pas à être là, comme l’a insinué Castaner en disant que ceux qui iraient manifester se rendraient complices des violences. »

      Le courriel du ministère de l’Intérieur n’est pas très encourageant : « Il s’agit d’armes de défense qui sont utilisées par les forces de l’ordre en réponse à des violences, en situation de légitime défense et dont l’usage qui en est fait est proportionné. Les manifestations, à Paris et en province, la plupart non déclarée, ont été caractérisées par des actions particulièrement violentes, et une volonté affichée d’en découdre avec les forces de l’ordre », a-t-il laconiquement répondu à Reporterre.

      https://reporterre.net/Le-terrible-bilan-de-deux-mois-de-violences-policieres

    • Avec les Gilets jaunes, on a battu les records des mobilisations contre le CIP en 1994, contre le plan Juppé en 1995 et contre le CPE en 2006. Il faut remonter à Mai 68 pour déplorer un tel bilan.

      Pourquoi on oublie à chaque fois les méfaits des gouvernements socialistes (Valls) au moment du vote de la Loi Travail (et ANI, etc).

    • La manif pour tous s’est aussi fait tabasser en mars 2013 : nasse, lacrymo, matraque…

      À l’époque « Valeurs actuelles » et autres sites de droite-droite étaient critiques des violences policières et relayaient le défenseur des droits. Une enquête avait été ouverte au Conseil de l’Europe.

      (EDIT : je répondais à un commentaire, depuis effacé)

    • Mais la version officielle dit : 4 gravement blessés à l’oeil...

      Quatre personnes ont été gravement blessées à l’oeil par des lanceurs de balle de défense (LBD) depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », a affirmé ce mardi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lors d’une audition devant les députés.

      https://www.nouvelobs.com/societe/20190122.OBS8950/seulement-quatre-gilets-jaunes-eborgnes-par-la-police-vraiment.html

      signalé sur seenthis par @davduf :
      https://seenthis.net/messages/754776

  • INSTRUCTION n° 233000/GEND/DOE/SDSPSR/BSP du 1er mars 2017
    relative à l’usage des armes par les militaires de la gendarmerie

    http://www.profession-gendarme.com/wp-content/uploads/2017/03/Instruction-233000-Usage-des-armes-par-les-militaires-de-la-gen

    1.1. Principes d’absolue nécessité et de proportionnalité
    Issus du droit européen et repris par le droit national, ces deux principes d’absolue nécessité et de proportionnalité s’appliquent dans tous les cas d’usage de la force armée.

    1.1.1. L’absolue nécessité
    L’article 2 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales consacre le droit à la vie comme valeur fondamentale des sociétés démocratiques constituant le Conseil de l’Europe. Il n’y prévoit d’exception, notamment par l’usage de la force, qu’en cas d’absolue nécessité et dans des conditions strictement définies :

    Art. 2. : « Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement, sauf en exécution d’une sentence capitale prononcée par un tribunal au cas où le délit est puni de cette peine par la loi.
    La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans le cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire :
    a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ;
    b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l’évasion d’une personne régulièrement détenue ; c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection ».

    1.1.2. La proportionnalité
    Conformément à la jurisprudence de la CEDH (5) et de la Cour de cassation (6), tout usage de la force armée doit être strictement proportionné, notamment au regard des circonstances ayant conduit à l’emploi de cette force, des buts légitimement recherchés (arrestation, obstacle à l’évasion d’une personne dangereuse, défense de soi-même ou d’autrui...), de la gravité de la menace ou de la gravité de l’atteinte.

    Ce principe juridique lié à celui d’absolue nécessité se décline notamment au sein de la gendarmerie nationale à travers le concept de l’intervention graduée.
    […]
    2.1. Conduite à tenir pour l’ouverture du feu
    Tout usage de l’arme par un militaire de la gendarmerie nationale doit être l’aboutissement d’une réflexion associant analyse et discipline de feu.

    2.1.1. Méthode d’analyse réflexe : A.M.E.R.
    Le choix de faire usage de son arme impose de prendre en considération plusieurs facteurs. Leur prise en compte sous le signe de l’urgence s’opère par le biais d’une méthode d’analyse réflexe (cf. annexe IV) permettant de vérifier si le cadre juridique est respecté.
    Ce processus se présente sous la forme de trois questions :

    • 1/ Quelle Atteinte ou à défaut Menace mon adversaire fait-il peser sur moi-même ou autrui ?
    J’analyse :
    – s’il y a une mise en danger de mon intégrité physique ou de celle d’un tiers (déplacement, attitude de l’adversaire) ;
    – ou s’il y a une menace avec arme de mon intégrité physique ou de celle d’un tiers ;
    – ou si je suis confronté à un individu dont la fuite est caractérisée et pour lequel les éléments d’appréciation disponibles font présumer de sa volonté d’attenter à l’intégrité physique d’autrui ;
    – ou si je suis confronté à un individu susceptible de réitérer un meurtre ou une tentative de meurtre.
    Donc, j’en déduis si l’usage de mon arme est proportionné à l’atteinte ou à la menace.

    • 2/ Mon Environnement est-il propice à l’usage des armes ?
    J’évalue :
    – si l’usage de mon arme présente un risque pour les tiers ; - et si l’espace est sécurisé.
    Donc, j’en déduis si l’usage de mon arme est adapté.
    • 3/ L’usage de mon arme est-il l’ultime Recours ?
    Je vérifie s’il existe une alternative immédiate à mon action.
    Donc, j’en déduis si l’usage de mon arme est absolument nécessaire.

    La mise en œuvre accélérée de cette méthode est rendue possible par la constitution de l’acronyme : « A.M.E.R. », formé à partir de la première lettre du mot pivot de chacune des trois questions de la méthode réflexe.

    (A)tteinte à l’intégrité de moi-même ou d’autrui
    (M)enace avec arme à l’intégrité de moi-même ou d’autrui
    (E)nvironnement sécurisé
    (R)ecours

  • Les #patois romands reconnus officiellement comme langue
    http://www.lenouvelliste.ch/articles/lifestyle/les-patois-romands-reconnus-officiellement-comme-langue-minoritaire-en

    Les patois romands, le #francoprovençal ou le franc-comtois pour le Jura, sont enfin reconnus officiellement par le Conseil fédéral comme langues minoritaires, au même titre que l’italien ou le romanche.

    La Suisse reconnaît désormais le francoprovençal et le franc-comtois comme langues minoritaires. Le Conseil fédéral suit une recommandation du Conseil de l’Europe. Il a approuvé vendredi le septième rapport sur l’application de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

    Avec cette reconnaissance, la Suisse accorde une nouvelle visibilité aux patois de Suisse romande. Menacées de disparaître, ces langues font l’objet de recherches et inspirent de nombreux projets culturels soutenus par les cantons en collaboration avec les gens qui les parlent encore.

    Le territoire historique d’usage du francoprovençal concerne l’ensemble des cantons francophones, à l’exception du canton du Jura. Dans ce dernier canton, c’est le franc-comtois qui est parlé. La Constitution jurassienne l’a pris en compte.

    La Suisse a déjà déclaré le romanche et l’italien langues minoritaires au sens de la Charte et elle reconnaît le yéniche et le yiddish comme langues sans territoire.

    Le rapport, qui porte sur la période 2015 à 2018, présente par ailleurs la situation des langues en Suisse : statistiques, bases légales, enseignement. Il expose aussi les nouveautés en matière de promotion de l’italien.

    Il rend enfin compte des rapports des cantons des Grisons et du Tessin sur les langues minoritaires que sont l’italien et le romanche. Le rapport cite notamment le service régional que l’Agence télégraphique suisse a ouvert dans les Grisons italophones.

    Ce patois que pratiquaient mes ancêtres valaisans et dont ils revendiquaient fièrement la dénomination de patois que le politiquement correct (français ?) appelle pompeusement #arpitan.

    Cette #Charte_européenne_des_langues_régionales_ou_minoritaires que la France a signée en mai 1999 et jamais ratifiée, car mettant en péril la Rrrrrépublique (trémolos des jacobins de gauche, de droite, du centre,…) reprenant l’argumentaire du Conseil constitutionnel la considérant contraire à la Constitution :

    Position de la France sur la charte européenne des langues régionales ou minoritaires — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Position_de_la_France_sur_la_charte_europ%C3%A9enne_des_langues_r%C3%A

    Le Conseil constitutionnel a jugé dans sa décision no 99-412 DC du 15 juin 1999 qu’en adhérant à la Charte, la France méconnaîtrait les principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi, d’unicité du peuple français et d’usage officiel de la langue française.

    #rien_que_ça

    • Décision n° 2018-696 QPC du 30 mars 2018 | Conseil constitutionnel
      https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2018/2018696QPC.htm

      En premier lieu, en imposant à la personne ayant connaissance d’une convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie de remettre ladite convention aux autorités judiciaires ou de la mettre en œuvre uniquement si ce moyen de cryptologie est susceptible d’avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre un crime ou un délit et uniquement si la demande émane d’une autorité judiciaire, le législateur a poursuivi les objectifs de valeur constitutionnelle de prévention des infractions et de recherche des auteurs d’infractions, tous deux nécessaires à la sauvegarde de droits et de principes de valeur constitutionnelle.

      En second lieu, aux termes de la première phrase de l’article 29 de la loi du 21 juin 2004 mentionnée ci-dessus constitue un moyen de cryptologie « tout matériel ou logiciel conçu ou modifié pour transformer des données, qu’il s’agisse d’informations ou de signaux, à l’aide de conventions secrètes ou pour réaliser l’opération inverse avec ou sans convention secrète ». Les dispositions critiquées n’imposent à la personne suspectée d’avoir commis une infraction, en utilisant un moyen de cryptologie, de délivrer ou de mettre en œuvre la convention secrète de déchiffrement que s’il est établi qu’elle en a connaissance. Elles n’ont pas pour objet d’obtenir des aveux de sa part et n’emportent ni reconnaissance ni présomption de culpabilité mais permettent seulement le déchiffrement des données cryptées. En outre, l’enquête ou l’instruction doivent avoir permis d’identifier l’existence des données traitées par le moyen de cryptologie susceptible d’avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre un crime ou un délit. Enfin, ces données, déjà fixées sur un support, existent indépendamment de la volonté de la personne suspectée.

    • Le Conseil constitutionnel restreint le droit au chiffrement | La Quadrature du Net
      https://www.laquadrature.net/fr/le-conseil-constitutionnel-restreint-le-droit-au-chiffrement

      Cette décision remet en cause le droit au chiffrement et l’intérêt de son usage, mais aussi, incidemment, la vie privée, la confidentialité des communications, le secret des sources journalistiques et la liberté de communication. Alors que l’ère numérique banalise la société de surveillance, ce droit est pourtant devenu une nécessité pour garantir les libertés fondamentales face aux possibilités d’arbitraire de l’État. En 2015, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe rappelait ainsi que, « jusqu’à ce que les États acceptent de fixer des limites aux programmes de surveillance massive menés par leurs agences de renseignement, le chiffrement généralisé visant à renforcer la vie privée constitue la solution de repli la plus efficace pour permettre aux gens de protéger leurs données »1.

      La décision du Conseil fait d’ailleurs fi des recommandations formulées en 2015 par David Kaye, rapporteur spécial du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour la liberté d’expression, dans son rapport sur le droit au chiffrement, où il abordait la question des obligations de livrer les clefs de déchiffrement2. Plus largement, elle s’inscrit dans une tradition juridique française particulièrement hostile au chiffrement, qu’illustre par exemple l’article 132-79 du code pénal, qui fait de l’usage du chiffrement une circonstance aggravante lorsqu’il est utilisé pour préparer ou commettre un délit.

      L’accès aux données stockées sur nos ordinateurs, nos téléphones ou, sur nos serveurs s’avère formidablement intrusif, révélant des pans entiers de notre intimité, de notre histoire personnelle, de notre mémoire. Dans ce contexte, le chiffrement des données permet de rétablir un peu de l’équilibre perdu entre les capacités de surveillance des États et le droit à la vie privée. Or, par cette décision, le Conseil constitutionnel admet que le simple fait d’être suspect justifie que l’État puisse nous forcer à révéler cette intimité, à nous faire transparents à ses yeux, alors même que les services enquêteurs peuvent disposer d’autres moyens pour élucider une affaire. C’est une erreur historique qui, dans son principe, pourrait s’avérer lourde de conséquences.

      Si cette jurisprudence est décevante, elle marque toutefois l’émergence d’un véritable débat sur le droit au chiffrement au niveau des cours constitutionnelles européennes. Elle rappelle aussi, en creux, la nécessité de se mobiliser au niveau européen, par exemple autour de la directive sur l’accès transfrontière aux données qui sera présenté le 17 avril prochain, afin de garantir la protection d’un droit au chiffrement désormais consubstantiel de la protection de la vie privée et de la liberté de communication.

  • #Grèce. Victoire pour des cueilleurs de fraises victimes de #traite, contraints au #travail_forcé et visés par des tirs

    Après la victoire remportée à la Cour européenne des droits de l’homme aujourd’hui, jeudi 30 mars, par un groupe d’ouvriers bangladais, employés à la cueillette des fraises, sur lesquels leurs employeurs avaient ouvert le feu parce qu’ils réclamaient le versement de leurs salaires impayés, la directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré :

    « La décision rendue aujourd’hui est importante pour ces personnes et pour leur famille en ce qu’elle reconnaît la légitimité de leur action. Elle contribuera, nous l’espérons, à prévenir de futures atteintes aux droits fondamentaux. »

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/03/greece-victory-for-strawberry-pickers-trafficked-into-forced-labour-and-sho

    –-> c’était mars 2017. Signalé par @isskein via la mailing-list Migreurop

    #exploitation #travail #fraises #traite_d'être_humains #esclavage_moderne #migrations #agriculture

    • Sur le même sujet, dans le New York Times...

      Greek Foremen Sought in Attack on Migrant Workers

      The police in the southern Peloponnese region of Greece on Thursday were seeking three supervisors of a strawberry farm accused of firing on a large group of Bangladeshi workers who had demanded unpaid wages, wounding 28.

      http://www.nytimes.com/2013/04/19/world/europe/greek-foremen-sought-in-attack-on-bangladeshi-migrant-workers.html?ref=worl

      Avec la photo d’un ami photographe grec, Giorgos Moutafis :

    • Fraises de saison

      Notre société émiettée, et sur la voie étroite de l’anthropophagie structurelle et structurante, remplira bientôt tous les critères de l’âge nouveau. C’est ainsi qu’à Manolada dans le Péloponnèse, des immigrés travaillant dans la production de la fraise... décidément de saison, qui ont osé réclamer leurs salaires impayés depuis six moins à leur patron néo-esclavagiste, ont été blessés, dont quatre grièvement. Les faits se sont déroulés mercredi 17 avril au soir, lorsque des hommes armés et chargés de superviser le travail des immigrés, ont ouvert le feu sur ces derniers. Les surveillants, ont utilisé des carabines pour disperser les travailleurs immigrés, deux cent personnes environ ainsi rassemblés réclamant leurs soldes. Temps de crise, aussi vécu et pratiqué via ses... authentiques rapports entre le capital et le travail, en passant par le racisme récurent, ce dernier, notons-le, n’aura pas attendu la crise pour agir... comme un grand.

      Car il faut souligner que l’esclavagisme et donc le racisme ordinaire ne sont pas à leurs débuts à Manolada, des faits avérés allant dans ce très mauvais sens, datent déjà de plusieurs années. Depuis jeudi matin, l’affaire de Manolada occupe tous les médias. Il y a eu même des appels, grecs et internationaux, pour enfin boycotter ces “fraises ensanglantées”. D’après le reportage du jour, à travers le quotidien Elefterotypia par exemple, “Des scènes de tentative d’assassinat en masse se sont déroulées mercredi, dans un champ pour esclaves à Manolada, dans la région d’Ilia, lorsque trois surveillants-argousins, pour le compte d’un propriétaire-producteur des fraise de la région, ont ouvert le feu sur des dizaines de travailleurs originaires du Bangladesh, ces derniers, exigeaient le versement de leurs salaires qui n’ont pas été versées depuis de six mois. Au moins 34 travailleurs ont été hospitalisés, tandis que deux hommes ont été arrêtés ce matin dans le village d’Ilia Pineias, pour avoir abrité et ainsi leur fournir une cachette, à deux des gardiens recherchés et auteurs présumés des faits. Sept travailleurs étrangers restent hospitalisés dans les hôpitaux de Pyrgos et de Patras, portant des blessures causées par de coups de feu qui étaient hier, dont un, en état critique mais stable. Trois immigrés légèrement blessés, restent sous observation à l’hôpital universitaire de Patras pour des raisons purement préventives. Ces ouvriers agricoles, n’avaient pas été payés pendant six mois exigé, c’est ainsi qu’ils ont exigé leurs soldes auprès de leur employeur mercredi après-midi, sur le lieu de leur travail, près de la rocade entre Pyrgos et Patras. Mais au lieu d’argent, ils ont essuyé les tirs des fusils de chasse surveillants. Les journalistes de la presse locale ont rapporté que les sommes réclamées par les travailleurs immigrés, iraient de 150.000 à 200.000 euros pour 200 personnes, ou plus exactement, elles correspondent à 750 à 1000 euros par travailleur. Selon un communiqué de la police, le propriétaire de l’exploitation a été arrêté, mais les trois auteurs présumés des coups de feu, lesquels d’après certains témoignages auraient pris la fuite à bord d’un véhicule en direction de Patras, sont toujours recherchés”.

      Pourtant, et dans la capitale certaines facettes de la vie courante trahissent bien cette normalité apparente, présumée précaire ou alors “définitive” d’après les gouvernants, c’est selon ! On remarque aussi, que par ce beau temps, bien que relativement frisquet de ces derniers jours, nos sans-abri, s’absentent parfois de leurs “demeures”, plus souvent qu’autrefois paraît-il. Ce qui est également le cas des petits vendeurs ou des cireurs de chaussures ambulants, disons-nous qu’au moins ces derniers conservent encore un certain statut social... économiquement reconnaissable aux yeux (fatigués) de tous. Puis, c’était à l’entrée du métro Monastiraki ce midi, qu’un nouveau (?) mendiant âgé faisait fuir tous nos regards visiblement gênés : “Au nom de Dieu, pourquoi vous ne m’aidez pas ?” Sans doute, encore “un riche habitant du Sud de l’Europe” qui scandalise tant les éditorialistes de la presse allemande ces derniers jours. Ce qui ne veut pas dire que “nos” classes aisées n’existent plus, bien au contraire. C’est par exemple récemment, lors d’une... expédition ethnographique en voiture dans les quartiers Nord de l’agglomération d’Athènes, c’est un ami venu en visiteur depuis la France qui avait souhaité redécouvrir les endroits de son enfance, que nous avons pu constater combien certaines tavernes résolument estampillées... de la classe moyenne-haute, ne désemplissent pas. L’ironie de l’histoire économique, c’est que devant ces oasis de l’ostentatoire et bien d’autres pratiques diverses et variées, on dénombre une quantité surreprésentée en ces grosses cylindrées de fabrication allemande. Ce qui a changé n’est pas tant la richesse affichée de cette composante (?) de la population que j’estime à environ 20%, mais surtout le fait que cette dernière devient désormais si visible pour cause d’effondrement de l’essentiel de l’immense ex-classe moyenne, “c’est comme du temps de mon enfance, ou comme dans les vieux films du cinéma grec des années 1960”, a fait remarquer mon ami Pavlos de Paris.

      Sur la Place de la Constitution mercredi après-midi, les passants et les animaux profitèrent du soleil ou de l’ombre, tandis qu’à l’intérieur de la station centrale du métro, deux micro-événements ont attiré un peu l’attention des passants : une vente d’objets hétéroclites ainsi que de sucreries, puis une exposition de photos sous le thème des visages humains à travers la ville. Au même moment, dans toutes les facultés du pays c’était un jour de vote, comme à la faculté d’Économie, pour certains étudiants, ce fut l’occasion de manifester également un certain mécontentement légitime, suite à la fermeture du site d’Athens Indymedia. Au centre-ville, on achète encore de la pacotille de Pâques, car Pâques orthodoxe c’est en début mai, on marchande si possible et surtout on compte partout les sous. Les passants, jettent parfois un regard intrigué, aux slogans révélateurs d’un certain temps présent qui s’éternise alors trop et pour cause : “Fuck the police” mais en caractères grecques, une petite bizarrerie pour cette raison précisément, ou encore ce slogan qui se répète parfois : “Le sex et la grève exigent de la durée”, on peut comprendre mais cela ne fait plus tellement rire grand monde désormais ; nous serions en train de perdre notre sens de l’humour (?), voilà ce qui peut être lourd de conséquences !

      Près des Halles d’Athènes, des affiches incitent à manifester, c’est pour le 19 avril, journée d’action et de mobilisation des retraités du pays, dans une marche de protestation qui se veut nationale.

      Sous l’Acropole et ses touristes, et sous certains regards inévitables, comme les fraises et leur saison décidément.


      http://www.greekcrisis.fr/2013/04/Fr0230.html

    • Immigration en Grèce : les damnés du Péloponnèse

      En Grèce, des immigrés clandestins ont trimé dans des champs durant des mois... sans être payés. Leur grève a fini dans un bain de sang, qui a ému l’opinion. Mais, quelques semaines plus tard, leur situation n’a guère changé.

      La balle s’est logée entre deux côtes, à quelques centimètres du coeur. D’un geste pudique, Abdul Rahaer lève un pan de sa chemise pour montrer la plaie. « Elle est entrée si profondément que le chirurgien n’a pu la retirer », murmure-t-il. Son regard file vers les champs de fraises, là où le drame a eu lieu, il y a plus d’un mois : « Je n’arrive toujours pas à croire qu’ils ont tiré sur nous... »

      Venu du Bangladesh, Abdul est entré illégalement en Grèce, comme tous les autres ouvriers migrants qui travaillent dans cette exploitation, située à Nea Manolada, dans l’ouest du Péloponnèse. Pour survivre, il a accepté ce job éreintant : ramasser des fraises cultivées sous des serres immenses huit heures d’affilée par jour.

      La région compte plus d’une centaine de fermes semblables ; plus de 10 000 hectares de cette terre aride et écrasée de soleil sont couverts de fraisiers. L’essentiel de la production est exporté en Russie et dans les pays Baltes. Pour la cueillette, qui s’étire entre janvier et juin, les producteurs font appel à des immigrés clandestins. « Chacun d’entre nous doit remplir 200 cagettes de 1 kilo, raconte Abdul. La chaleur est épuisante et nous sommes constamment courbés en deux. Lorsque nous arrêtons, à 14 heures, nous avons le dos cassé... » Cette main-d’oeuvre docile et corvéable à merci, la plupart des producteurs la rétribue 22 euros la journée par tête de pipe. Tous, sauf Nikos Vangelatos, l’employeur d’Abdul, qui avait décidé de ne pas payer ses ouvriers.

      Leurs témoignages rappelleraient presque l’esclavage de la Grèce antique : « Lorsque nous avons réclamé nos salaires, il nous a demandé d’être patients, raconte Abdul. Nous ne nous sommes pas méfiés. Partout, ici, les fermiers paient avec retard. Les mois ont passé. Nous avions juste le droit d’aller chercher de la nourriture dans un supermarché, une fois par semaine, où Vangelatos disposait d’un crédit. Et encore, c’était le strict nécessaire. A plusieurs reprises, nous sommes revenus à la charge. En vain. »

      Le 17 avril, les forçats de Nea Manolada votent la grève. « Nous avions besoin de cet argent », intervient Rifat. Né à Sylhet, dans le nord du Bangladesh, ce jeune homme de 32 ans illustre le sort de ces milliers de migrants, partis en Europe pour nourrir leur famille. Son père, invalide, ne pouvait plus subvenir aux besoins de ses six enfants. Il vend le champ familial et confie l’argent à son fils aîné. Parti à la fin de 2008, Rifat met un an pour atteindre la Grèce. Arrêté en Iran, il passe six mois dans une cellule sans fenêtre. Une fois libéré, il parvient en Turquie, qu’il traverse dans une cuve de camion-citerne. A Istanbul, il déjoue la surveillance des gardes-frontières grecs qui patrouillent sur le fleuve Evros, lieu de passage privilégié des clandestins. Pris en charge, à Athènes, par des compatriotes bangladais, il trouve un boulot de ferrailleur. Une chance : rares sont les « illégaux » qui parviennent à gagner leur vie dans la cité dévastée par la crise. Durant trois ans, il envoie 200 euros, tous les mois, à ses parents. Jusqu’à l’été dernier, où des policiers l’arrêtent en pleine rue. L’opération « Zeus hospitalier » bat alors son plein.

      Lancée par le gouvernement (centre droit) d’Antonis Samaras, qui veut mettre fin à des années de laxisme en matière d’immigration, elle vise à « nettoyer » les quartiers chauds de la capitale. Chassés, les migrants cherchent partout dans le pays des emplois de fortune. A Nea Manolada, les Bangladais affluent par milliers, car la nouvelle se répand de bouche à oreille : les exploitants agricoles ont besoin d’ouvriers. Rifat tente sa chance. Le jour de son arrivée, il suit les conseils d’un compatriote : « Va chez Vangelatos, il cherche des bras. » Mais il découvre vite à qui il a affaire. « Les contremaîtres nous insultaient sans cesse, raconte-t-il. Nous n’avions pas le droit de prendre de pause. » Jusqu’à ce fameux 17 avril...
      Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. C’est la panique

      La confrontation aurait dû rester pacifique. Mais les grévistes apprennent qu’une poignée de Bangladais a décidé, contre l’avis des autres, d’aller travailler. Les esprits s’échauffent. Les « jaunes » sont bousculés ; des bâtons, brandis. Les contremaîtres interviennent. « Fige re malaka ! [Barrez-vous !] » crient-ils aux mutins. La suite est confuse. L’un des surveillants, surnommé « Kaskadas » en raison de son amour immodéré pour les voitures de sport, va chercher une carabine. Il la braque sur les frondeurs. Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. Une seconde arme surgit, nouvelles détonations. C’est la panique. Profitant du désordre, les contremaîtres prennent la fuite. « Nous les avons cueillis à Amaliada, chez leur avocat, le lendemain matin », précise un officier de police. Dans le camp, c’est le chaos. 35 blessés gisent au sol. L’un d’eux a reçu plus de 40 projectiles sur le torse. Mohamad Hanief filme la scène avec son téléphone. « Pour avoir des preuves », explique-t-il.

      Postées sur Internet, les vidéos suscitent une vague d’émotion sans précédent. A Athènes, des manifestations de soutien sont organisées, tandis qu’un appel à boycotter les « fraises de sang » (#bloodstrawberries) est lancé sur les réseaux sociaux. Deux jours plus tard, le ministre de l’Ordre public et de la Protection du citoyen, Nikos Dendias, se rend sur place. L’affaire tombe mal : le Conseil de l’Europe vient juste de publier un rapport très critique sur l’augmentation des crimes xénophobes en Grèce. Régulièrement épinglé pour violation des droits des migrants, l’Etat grec peine à montrer sa bonne volonté. Le parti néonazi Aube dorée a nié l’existence des chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale, sans être inquiété par la justice. Et le projet de loi contre le racisme s’enlise : le texte en est à sa troisième mouture en quatre ans, tant il suscite de vives polémiques... Dendias doit donner des gages aux Européens. Devant les caméras, il promet que les migrants de Nea Manolada ne seront jamais chassés du pays.
      Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe »...

      De belles déclarations... rapidement balayées par le vent sec du Péloponnèse. Depuis que l’émotion médiatique est retombée, plus personne ne se soucie des grévistes de Nea Manolada. Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe », répond-on, un peu gêné, au siège de la Gauche démocratique, à Athènes. Seuls les 35 Bangladais qui ont eu la « chance » d’être blessés ont, à ce jour, reçu un papier officiel. Il y est reconnu qu’ils ont été « victimes d’esclavage », mais ce document n’a aucune valeur juridique. Quant aux autres... « Rien n’est prévu », avoue-t-on au ministère de l’Ordre public et de la Protection du citoyen.

      Fin d’après-midi, au campement des insurgés, trois tentes rudimentaires constituées de bâches et de bambous. Dans l’une d’elles, une dizaine d’hommes dorment sur des cartons. Des vêtements fatigués sèchent sur un fil. Près de l’entrée, sous un auvent, un Bangladais s’active au-dessus d’un fourneau. Sur le sol, posées sur un plastique, des cuisses de poulet dégèlent lentement. « Ce sont les dernières », s’inquiète Salam, l’un des rares, ici, à parler anglais. Quelques jours après le drame, l’ambassadeur du Bangladesh est venu livrer de la nourriture. Il n’en reste plus rien.

      Voilà deux semaines, un homme aux cheveux blancs et à la voix bourrue leur a rendu visite : Dimitri Vamvakas. « Je suis le nouveau patron, je n’ai rien à voir avec l’an-cienne équipe, leur a-t-il dit. Reprenez le travail, je vous promets que vous serez payés. » Mais Salam se méfie : « Et s’il était pire que l’autre ? Et nos salaires ? Ils nous doivent au total 180 000 euros ! »

      Le voici, justement, au volant de son camion, au milieu des serres. Tandis que nous approchons, un gardien, treillis et coupe militaire, surgit à moto. « Vous n’avez rien à faire ici, partez ! » éructe-t-il. Immédiatement, Vamvakas calme le jeu. Il tente un sourire. « Vous voulez des fraises ? Tenez, prenez tous les cageots que vous voulez ! » Puis : « Cette histoire est terrible, mais c’est un cas isolé, prétend-il. Les migrants sont bien traités, car nous avons besoin d’eux. Les Grecs ne veulent pas faire ce travail, ils n’ont plus le goût de l’effort. Quand je pense que je me suis engagé dans la marine à 12 ans... » Va-t-il payer les arriérés de salaires ? Il élude la question, part précipitamment. Avec toutes ces histoires, les fraises sont en train de pourrir, il faut sauver la récolte. « Vangelatos n’est pas un mauvais bougre, lâche-t-il en démarrant son moteur. Mais quand l’équipage commet des erreurs, c’est le capitaine qui trinque. »

      Nea Manolada, vers 22 heures. Des dizaines de Bangladais arpentent la rue principale, sous l’oeil impavide de vieux Grecs attablés. « Pour l’instant, il n’y a jamais eu de heurts entre habitants et migrants, commente Kostas Panagiotopoulos, en dégustant son café frappé. Mais les illégaux affluent sans cesse. Ils sont plus de 5000, alors qu’il n’y a que 2000 postes dans les plantations. La situation risque de devenir explosive. » Peau tannée et regard métal, Kostas possède une petite exploitation de 5 hectares. Il emploie une quinzaine de Bangladais, qu’il appelle tous par leurs prénoms. Et il n’a pas besoin de contremaître pour les gérer. Vangelatos ? « C’est un opportuniste, tranche-t-il. Il s’est fait un nom en vendant des fruits exotiques sur le marché d’Athènes, alors il a voulu se lancer dans la fraise. Il s’est imaginé qu’il suffirait de deux ou trois hommes de main costauds pour faire tourner l’affaire. Quelle erreur ! Les hommes, il faut les gérer, surtout les Bangladais : il y a des clans, des hiérarchies invisibles, de la violence... Ça peut vite dégénérer. Vangelatos s’est fait déborder. Par sa négligence, il a fait du mal à toute la profession. Le cours de la fraise a chuté et de nombreuses commandes ont été annulées. »

      Il faudra du temps pour que la « fraise du Péloponnèse » retrouve grâce aux yeux des consommateurs. D’autant que ce scandale n’est pas le premier, contrairement à ce qu’affirment les producteurs locaux.

      En 2009, un Egyptien avait été traîné sur plusieurs dizaines de mètres, la tête coincée dans la vitre d’une voiture, parce qu’il avait demandé une augmentation de salaire à son patron. Cette affaire avait déjà suscité une vive émotion, avant de sombrer dans l’oubli.

      Retour au camp. Salam prolonge la discussion sous la nuit étoilée. Il n’en peut plus de cette promiscuité. Sa femme, qu’il n’a pas vue depuis cinq ans, menace de divorcer s’il ne rentre pas au pays. Pourquoi rester en Europe s’il n’envoie plus d’argent ? lui demande-t-elle. Mais, un jour prochain, juré, Salam partira d’ici. Il a compris qu’il n’aurait pas de papiers. Clandestin il restera, à la merci de l’Aube dorée et de tous les Vangelatos qui profitent de cette main-d’oeuvre payée au noir. A Thèbes, la récolte des tomates va commencer. Salam va continuer à vivre au rythme des saisons. Il n’a pas d’autre issue. Le piège grec s’est refermé sur lui.


      https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/immigration-en-grece-les-damnes-du-peloponnese_1255380.html
      #migrants_bangladais

    • Bloodstrawberries in #Manolada

      When immigrant workers from Bangladesh demanded their wages after going unpaid for six months, in Manolada, Greece, their supervisors shot at them. Over 20 were injured and had to be treated in hospital.

      x-pressed reports that police are going into the hospital to arrest and deport them, and journalists are being chased off the farm when trying to cover the story.

      The working conditions on the strawberry farm are compared to modern slavery, and it’s not the first time Manolada made the news with violent attacks against non-Greeks: Last year, a man’s head was jammed in the window of a car and he was dragged along for a kilometer as Ekathermini reports.

      Eleftherotypia English quotes Justice Minister Antonis Roupakiotis: “The barbarous attack … conjures up images of a slavery-based South that have no place in our country,”

      This is not my country tracks the violence back to Golden Dawn and their racist and xenophobic politics and actions:

      We have seen the rising xenophobia and racist rhetoric sweeping the country. It has become so commonplace to hear or read about foreigners being “filth”, “sun-human” “invaders”, “scum” that people are seeing them as such. The rise of Chrysi Avgi (Golden Dawn) has given racism and xenophobia a voice. A legitimacy. We have an “MP” that calls immigrants “sub-human” sitting on the Council of Europe’s Anti-discrimination committee !

      For more on this story, see Asteris Masouras Storify and Bloodstrawberries, a blog set up to cover the story. English content will come soon.

      http://intothefire.org/bloodstrawberries

    • Publication de la brochure “L’agriculture, laboratoire d’exploitation des travailleurs migrants”

      La Confédération Paysanne vient de publier, en supplément à son magazine Campagnes Solidaires, une brochure de 28 pages sur le thème des conditions de travail des saisonnier-e-s migrant-e-s dans l’agriculture industrielle en Europe. Réalisée grâce à l’appui de l’association Échanges & Partenariats par les volontaires partis en 2014 et 2015 auprès d’organisations paysannes dans différents pays d’Europe, elle rassemble nos observations et analyses recueillies auprès de travailleur-se-s, paysan-ne-s, militant-e-s syndicaux et associatifs.

      Ces observations dressent un constat alarmant sur les situations que connaissent les migrant-e-s travaillant dans l’agriculture industrielle, où l’exploitation, les atteintes à la dignité, au droit du travail, aux droits de l’homme sont monnaie courante, et s’intensifient avec la généralisation du recours à des intermédiaires : sous-traitants, agences de recrutement, prestataires de services, détachement international de travailleurs…

      La partie finale évoque enfin des pistes d’action pour enrayer ces dynamiques, en s’appuyant sur 10 années de travail de recherche, d’information, de plaidoyer et de mobilisation mené par les organisations membres de la Coordination Européenne Via Campesina et leurs partenaires.

      http://www.agricultures-migrations.org/publication-de-la-brochure-lagriculture-laboratoire-dexploi

      Pour télécharger la #brochure :
      http://www.agricultures-migrations.org/wp-content/uploads/2015/09/brochure.conf-v3.pdf

  • L’Education « positive » n’est pas aussi positive qu’on croit | Slate.fr

    http://www.slate.fr/story/104319/education-positive

    "Wishfull thinking" mais objectif totalement impossible à tous parents de plus de trois enfants.

    Merci en tout cas à Meta d’avoir signalé ce papier.

    L’éducation « positive » –qui consisterait à repenser les relations parent-enfant dans une perspective gagnant-gagnant– est partout : elle inonde la presse parentale, des blogs entiers et des milliers de pages de forums lui sont consacrée, les livres qui y font référence se vendent par poussettes entières –J’ai tout essayé, de la psychothérapeute Isabelle Filliozat s’est vendu par exemple à plus de 62.000 exemplaires–les conférenciers qui s’y réfèrent déplacent des foules. Encore confidentielle il y a 10 ans, elle est devenue aujourd’hui à ce point incontournable que le Conseil de l’Europe la considère comme l’approche éducative la plus à même de respecter les Droits de l’Enfant et a entrepris de diffuser une plaquette pour la populariser...

    Du statut d’alternative éducative, elle semble s’être érigée au rang de norme voire, comme le titrait récemment Libération, de « dogme ».

    • La parentalité positive semble ne pas pouvoir être remise en question car elle promeut le « meilleur » pour son enfant. Remettre en question la parentalité positive, c’est comme dire qu’on est contre la paix, que l’amitié c’est pourri, que l’honneteté devrait être interdite. Qui pourrait décemment refuser d’oeuvrer pour que son enfant se construise et s’épanouisse sans violence, dans le respect de ses émotions, et de ses aspirations profondes ; pour qu’il trouve sa place dans sa famille et la société sereinement ? En fait, la parentalité positive ne peut pas être remise en question car elle érige le parent parfait en modèle.

      Quand quelqu’un me vend de la perfection, je reprend deux fois de la purée…

    • Le début est surtout une suite d’avis de l’autrice, le plus important me parait surtout :

      Comme la parentalité positive s’ancre profondément dans les savoirs en psychologie, en pédagogie et en neurosciences, les parents ne se sentent pas (et ne sont pas toujours) assez outillés pour soulever les biais d’une étude, disons, sur la sécrétion du cortisol chez le bébé, ou sur les mécanismes de la construction de l’estime de soi.

      Sans compter que la plupart des ouvrages de « parentalité positive » ne citent pas leurs sources, et se contentent d’avancer « qu’une étude américaine a dit ci », ou que « les chercheurs ont découvert ça », sans prendre le temps de dire que cette étude portait sur un échantillon ridiculement faible, que telle autre a été contredite quelques années après, ou que telle autre encore tentait d’extrapoler des résultats obtenus dans un tube d’IRM à une situation sociale « réelle ». Parmi les auteurs des best-sellers en éducation positive, seule Catherine Guéguen propose à ses lecteurs les références complètes des études scientifiques auxquelles elle fait référence.

  • Surveillance des salariés : les entreprises sous pression
    http://www.latribune.fr/technos-medias/surveillance-des-salaries-les-entreprises-sous-pression-748925.html

    Un salarié peut-il être licencié s’il utilise la messagerie électronique de son entreprise à des fins personnelles ? Les juges de la Grande Chambre, l’instance suprême de la Cour européenne des droits de l’Homme, vont se prononcer mardi sur un cas de surveillance de l’internet qui fera jurisprudence parmi les 47 Etats-membres du Conseil de l’Europe. La décision est très attendue «  car tout le monde aujourd’hui vit connecté  » et la séparation entre les vies professionnelles et privées est de plus en plus ténue, souligne-t-on au sein de l’institution.

    • Les boîtes mails professionnelles ne peuvent être surveillées que si le salarié est prévenu
      http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/05/les-communications-d-entreprise-ne-peuvent-etre-surveillees-que-si-le-salari

      La Cour européenne des droits de l’homme a considéré, dans une décision rendue le 5 septembre, que le droit à la vie privée d’un employé licencié pour avoir utilisé sa messagerie professionnelle à des fins personnelles n’avait pas été respecté.
      […]
      Mais si la surveillance des communications par l’employeur est possible en Europe, elle suppose pour être légale que les salariés soient informés de son existence. Or, M. Barbulescu ne savait pas que le contenu de ses communications pouvait être enregistré, et son droit à la vie privée n’a donc pas été respecté, a tranché la CEDH. « L’avertissement de l’employeur doit être donné avant que celui-ci ne commence son activité de surveillance, a fortiori lorsque la surveillance implique également l’accès au contenu des communications des employés, note la cour dans sa décision. A la lecture des pièces versées au dossier de l’affaire, la cour conclut que M. Barbulescu n’a pas été informé à l’avance de l’étendue et de la nature de la surveillance opérée par son employeur ni de la possibilité que celui-ci ait accès au contenu même de ses messages. »

      De même, la CEDH estime que le fait que l’ensemble des communications soient enregistrées n’est pas en soi illégal, mais que cette pratique particulièrement invasive doit être au minimum signalée aux salariés : « L’étendue de la surveillance opérée et [le] degré d’intrusion dans la vie privée de M. Barbulescu (…) n’a été examinée ni par l’une ni par l’autre des juridictions nationales, alors même que l’employeur a enregistré en temps réel toutes les communications de M. Barbulescu pendant la période de surveillance et qu’il en a imprimé le contenu. »

  • Conseil de l’Europe — Commissaire aux droits de l’homme

    France : le projet de loi sur la lutte contre le terrorisme doit être mis en conformité avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme - View
    http://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/france-le-projet-de-loi-sur-la-lutte-contre-le-terrorisme-doit-etre-mis-en-conf

    Le Commissaire publie aujourd’hui une lettre dans laquelle il appelle les sénateurs français à améliorer le projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme afin de le mettre en conformité avec les normes du Conseil de l’Europe, notamment la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.

    Le Commissaire souligne le besoin d’éviter que le projet de loi ne se traduise en un prolongement indéfini de l’état d’urgence. Il attire également l’attention des sénateurs sur certaines dispositions qu’il considère problématiques, en particulier celle donnant au préfet des pouvoirs d’instaurer des périmètres de protection au sein desquels des fouilles et palpations, jusque-là soumis à une réquisition judiciaire, pourront être organisées ; le manque de critères précis et de garanties légales adéquates encadrant ces pouvoirs ; et la possibilité de fermer des lieux de culte dans lesquels sont tenus des propos qui provoquent la commission d’actes de terrorisme ou incitent à la violence.

    Le Commissaire s’inquiète également de la possibilité d’assigner à résidence et surveiller électroniquement toute personne soupçonnée de constituer une menace « d’une particulière gravité pour la sécurité et l’ordre publics » sans que des critères précis soient établis par la loi.

    « Le terrorisme constitue une grave menace pour les droits de l’homme et la démocratie et les Etats ont le devoir de prendre des mesures pour empêcher et sanctionner efficacement les actes terroristes. Néanmoins, toute limitation des libertés individuelles doit être strictement nécessaire pour protéger le public et proportionnée au but légitime poursuivi », rappelle le Commissaire dans sa lettre.

    Heureusement qu’ll ya le #Conseil_de_l'Europe

    • @mad_meg je ne sais pas répondre précisément à ta question mais je crois qu’à ce stade il s’agit pour les « institutions européennes » de mettre en garde le législateur français sur des dispositions qui seraient radicalement en contradiction avec le droit communautaire.
      Genre le/la palpé·e, fouillé·e, assigné·e à résidence
      va devant l’euro-justice et est sûr·e de gagner, donc en gros la loi française est à mettre au panier et à recommencer.

  • La France épinglée par la CEDH pour fichage abusif
    (#empreintes_génétiques)
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/22/la-france-epinglee-par-la-cedh-pour-fichage-abusif_5149476_3214.html

    La Cour européenne des droits de l’homme a condamné, jeudi 22 juin, la France pour atteinte « disproportionnée » à la vie privée à propos de l’inscription d’un syndicaliste dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (#Fnaeg) qui recense les auteurs d’infraction.

    Jean-Michel Aycaguer, un agriculteur d’Ossès (Pyrénées Atlantiques), contestait sa condamnation à 500 euros d’amende pour avoir refusé d’y figurer après une première condamnation à deux mois de prison avec sursis, consécutive à une bousculade avec des gendarmes. « La condamnation pénale du requérant (...) s’analyse en une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et ne peut passer pour nécessaire dans une société démocratique », affirme la juridiction du Conseil de l’Europe.

    La Cour de Strasbourg ne conteste pas l’existence du Fnaeg mais le fait que la loi ne fasse « aucune différenciation en fonction de la nature et de la gravité de l’infraction commise ». Elle estime que le régime actuel de conservation des profils ADN « n’offre pas, en raison tant de sa durée (quarante ans après une condamnation) que de l’absence de possibilité d’effacement, une protection suffisante à l’intéressé » auquel elle alloue 3 000 euros pour dommage moral.

    Le fichier Fnaeg, créé en 1998, conserve les empreintes génétiques des personnes condamnées ou « mises en cause » dans la plupart des crimes et délits relatifs aux atteintes aux biens et aux personnes, du crime contre l’humanité aux simples violences, en passant par le trafic de drogue et le proxénétisme. Il contenait la trace de 2,5 millions d’individus au 1er septembre 2013, selon la Commission nationale informatique et libertés (CNIL). Les personnes susceptibles d’y être inscrites doivent avoir été « déclarées coupables de l’une des infractions » mentionnées à l’article 706-55 du code pénal.

    L’arrêt de la Cour européenne, qui a été rendu à l’unanimité des juges, est susceptible d’appel. Il suppose, pour être exécuté, une modification de la loi, soit par une définition plus différenciée des infractions concernées, soit en supprimant l’automaticité de l’inscription pour laisser les juges en décider.

    C’est la première fois que la Cour européenne statue sur le sujet du Fnaeg. Des faucheurs d’OGM qui l’avaient contesté ont été déboutés, en janvier 2012, pour n’avoir pas respecté les règles de procédure. De même, une requête introduite par des syndicalistes corses de la Société nationale Corse Méditerranée a-t-elle été déclarée irrecevable jeudi pour non-épuisement des voies de recours.

    Pour mémoire, la #CEDH c’est le Conseil de l’Europe, pas l’Union européenne…

  • #Royaume-Uni : le Conseil de l’Europe met en garde contre le #racisme
    http://fr.myeurop.info/2016/10/04/royaume-uni-le-conseil-de-l-europe-met-en-garde-contre-le-racisme-14771

    P margin-bottom : 0.21cm ; L’institution dénonce « une montée du discours de haine et de la violence raciste ». La communauté polonaise est particulièrement touchée par le phénomène.

    P margin-bottom : 0.21cm ; lire la suite

    #Société #Pologne

  • Sur #Facebook, les militant·e·s antiracistes victimes de #censure
    https://www.laquadrature.net/fr/censure-antiraciste-Facebook

    En 2004, lors de l’adoption de la Loi pour la Confiance dans l’Économie Numérique (LCEN), le Conseil constitutionnel faisait pourtant cet avertissement : « la caractérisation d’un message illicite peut se révéler délicate, même pour un juriste ». Mais ces dernières années, l’État n’a eu de cesse de déléguer la censure de nouvelles infractions aux grandes firmes de l’Internet, avec le soutien de certaines associations de lutte contre les discriminations. Homophobie, sexisme, handiphobie, apologie de la violence, de la prostitution ou du terrorisme sont ainsi venus s’ajouter aux crimes contre l’humanité, à la pédopornographie et au négationnisme dans la longue liste des infractions dont la répression est privatisée.

    (…)

    Ces dérives sont d’autant plus graves que dans l’espace public dominant les antiracistes politiques sont souvent stigmatisé·e·s. Laurent Joffrin, directeur de publication de Libération, leur contestait encore récemment le droit de s’associer sur la base d’une identité partagée. Au gouvernement, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Najat Vallaud-Belkacem et avec eux beaucoup d’autres hommes et femmes politiques, ont osé affirmé qu’ils et elles « confort[ai]ent une vision racialiste et raciste de la société », ou qu’ils et elles étaient « partisans de tous les communautarismes » de la société. Comme si la dénonciation du racisme – dont des organismes aussi subversifs que l’ONU, le Conseil de l’Europe ou Amnesty International se font les relais – faisait de ces militant·e·s les allié·e·s objectifs du terrorisme et des inégalités structurelles.

    #décolonisation #antiracisme

  • Les Itinéraires culturels européens, au carrefour des valeurs et de l’histoire
    http://fr.myeurop.info/2016/07/17/les-itin-raires-culturels-europ-ens-au-carrefour-des-valeurs-et-de-l-hi

    P margin-bottom : 0.21cm ; Une trentaine d’Itinéraires culturels européens sont labellisés par le Conseil de l’Europe pour leur intérêt culturel et leur propension à faire partager les « valeurs » de l’Europe. Une initiative qui souffre pourtant d’un manque de communication.

    P margin-bottom : 0.21cm ; lire la suite

    #Voyages #VIE_D'EUROPE #tourisme

  • Les tribunaux d’arbitrage du TTIP : une atteinte à la démocratie et à l’Etat de droit
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article736

    Ci dessous les documents de la conférence de Alfred de Zayas, expert indépendant des Nations unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable tenue le 19 avril 2016 à Strasbourg devant le Comité des affaires légales et des droits de l’homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. L’argumentaire montre l’opposition entre les mécanismes de Règlements des Différends Investisseurs États (RDIE = ISDS = ICS) et les Droits de l’Homme, il rejoint celui que la juriste Emilia (...)

    #Fondation_Copernic_31

    « https://www.uclg.org/fr/organisation/a-propos »
    http://universitepopulairetoulouse.fr/IMG/pdf/1604_tribunaux_arbitraux.pdf

  • Blocage et filtrage des sites : une étude met au même plan la France, la Turquie et la Russie
    http://www.nextinpact.com/news/100186-blocage-et-filtrage-sites-etude-met-au-meme-plan-france-turquie-e

    Une imposante étude sur le blocage, le filtrage et le retrait des contenus illégaux a été réalisée à partir des législations de 47 États membres du Conseil de l’Europe. Préparée par l’Institut suisse de droit comparé, elle met sur le même plan la France avec la Russie et la Turquie. Les différents coups d’accélérateur pour le blocage des sites en France ont porté leur fruit. Dans une étude publiée le 1er juin dernier, notre pays est couronné pour ses différents outils permettant de couper d’une manière ou (...)

    #filtrage #surveillance

  • L’Islamophobie en France de 2015 à 2016 : comparer ce qui est comparable | CCIF - Collectif contre l’Islamophobie en France

    http://www.islamophobie.net/articles/2016/05/10/islamophobie-2016-par-rapport-2016-comparer-ce-qui-est-comparable

    Le Ministère de l’Intérieur, par l’entremise de Bernard Cazeneuve s’est félicité hier que « 80% des actes antisémites et antimusulmans ont baissé au premier semestre de 2016 comparée au premier semestre de l’année 2015 » lors d’une réunion des amis du CRIF. 

    Si le CCIF a constaté une baisse de 55,5% des actes islamophobes entre ces deux périodes, nous mettons en doute la conclusion tirée par le Ministre de l’Intérieur sur la régression supposée « rassurante » de l’islamophobie en France. 

    Des précisions s’imposent afin d’aboutir à une lecture de l’évolution du phénomène islamophobe qui soit au plus proche de la réalité. 

    D’entrée, c’est une erreur d’analyse statistique élémentaire que de prendre l’année 2015 comme année de référence pour conclure que le phénomène islamophobe est en baisse en 2016. 

    C’est l’explosion des actes islamophobes à la suite des attentats de Janvier 2015 qui explique cette amplitude numérique (et donc un retour à une tendance de fond, s’exprimant sous la forme d’une baisse arithmétique).

    Cette « anormalité » statistique s’illustre aussi par la violence des actes de haine que nous avons enregistré durant cette période : 21 agressions physiques ont ciblé des citoyens français en raison de leur appartenance réelle ou supposée à l’Islam et 33 lieux de culte ont été profanés.

    Nous n’avions jamais enregistré autant d’actes de cette nature lors d’une période aussi courte en 13 ans d’existence.

    Autre problème, le Ministère de l’intérieur ne prend en compte que les plaintes et les mains courantes pour menaces et actions. Les discriminations sont de fait absentes des statistiques de la Place Bauveau. Pour illustration, sur les 588 cas de discrimination enregistrées en 2015, seuls 20 ont donné lieu à un dépôt de plainte. 

    Cela pose d’autant plus problème que les victimes d’islamophobie sont rarement promptes à déposer plainte. Plus problématique, nous avons également noté à plusieurs reprises que certains agents de police dissuadent des victimes de déposer plainte. 

    Ce problème des plaintes refusées par les commissariats de police avait d’ailleurs été évoqué par Mr Bernard Cazeneuve lui même lorsqu’il s’était engagé à envoyer une note de rappel pour qu’ils acceptent les plaintes des victimes. 

    En réalité, ce vide statistique pose un problème majeur dans l’analyse du phénomène islamophobe en France, sa spécificité se traduisant par une institutionnalisation du phénomène et ce, à deux niveaux : d’une part dans le leadership, à travers des discours de haine au plus haut niveau de l’Etat, validant le rejet à l’égard des musulman-e-s, d’autre part dans la phénoménologie, puisque plus de deux tiers des discriminations ont lieu dans des services publics.

    Or, dans ces deux registres spécifiques à l’islamophobie en France, nous ne saurons conclure en une « baisse rassurante ». 

    La multiplication des discours islamophobes dans les espaces publics a été dénoncée début mars par dans un rapport du Conseil de l’Europe. Ne l’oublions pas, ce sont les discours des représentants des institutions et des médias qui font le lit d’un racisme qui s’exprime, de plus en plus violemment, dans la société française. 

    Et chaque semaine apporte son lot de propos dangereux prononcés au plus haut sommet de l’Etat, répétés et soutenus au sein de la classe parlementaires, des haut fonctionnaires et des médias mainstream, qui, loin de se positionner en contre pouvoir ou du moins, en contradicteurs, s’en font les relais voir même les chambres d’écho.

    La semaine dernière, le Premier Ministre a une nouvelle fois tenu à se faire entendre sur l’opinion qu’il se fait des musulmanes, particulièrement des femmes voilées, en répétant qu’il voulait interdire le voile à l’université. 

    La dite opposition, n’est pas en reste, non satisfaite de l’exclusion programmée des citoyens de confession musulmane, la voilà s’attelant à un nouveau projet de loi visant à encadrer les écoles privées musulmanes

    Le 30 mars dernier, c’était une ministre du gouvernement qui avait réussi l’exploit de rassembler plus de 400 plaintes contre elle pour des propos racistes et islamophobes. Rappelons-le, elle avait comparé les femmes voilées à des « nègres afric..américains pour l’esclavage » sur les ondes de RMC. 

    Le chef de l’Etat et le Premier Ministre avaient également soutenu le projet de loi sur la déchéance de nationalité pour les binationaux.

    Le gouvernement adopte ainsi une méthode comptable pour parler d’un phénomène sociétal qu’il nourrit et auquel il refuse de faire face. 

    Les deux dernières campagnes #TousUnisContreLaHaine et celle contre les discriminations, faites de clichés et de « sensibilisation » après des décennies de racisme strutcturel, démontrent le refus d’agir de manière concrète contre le phénomène.

    Nombre des discriminations que nous enregistrons pourraient être évitées avec un simple effort de prévention auprès des agents de la fonction publique. 

    Certes, nous avons constaté une baisse de 55,5% des actes islamophobes par rapport au premier trimestre de 2015, mais aboutir au même pic de violence islamophobe en ce début 2016 dans un climat de plus en plus préoccupant serait un indice très inquiétant. 

    Mais là où Mr Bernard Cazeneuve se distingue, c’est par sa reconnaissance que la situation est loin d’être idyillique et que les problèmes de fond persistent malgré les déclarations comptables.

  • Démocratie en #Ukraine : Le verdict du #Conseil_de_l'Europe
    http://www.taurillon.org/democratie-en-ukraine-le-verdict-du-conseil-de-l-europe

    Les élections locales en Ukraine ont eu lieu le 25 octobre 2015. Pendant que les municipalités votaient et qu’un certain nombre de citoyens n’avaient pas accès au vote, une délégation du Conseil de l’Europe faisait partie d’une mission d’observation menée par l’OSCE pour l’élection après l’invasion russe de la Crimée et une guerre civile qui a déchiré et déchire toujours la population. Retour sur le rapport de cette mission.

    Actualités

    / Ukraine, #Élections, Conseil de l’Europe

    http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/l-ukraine-guette-les-resultats-des-elections-locales-un-test-pour-le-pouvoi
    http://www.theguardian.com/news/live/2016/apr/04/panama-papers-global-reaction-to-huge-leak-of-offshore-tax-files-live
    https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?p=&Ref=20151024-news-gudrun-ukraine&Language=lanEnglish&Ver=ori
    http://www.osce.org/odihr/elections/ukraine/177901?download=true
    http://elections-en-europe.net/calendrier-electoral-2015

  • Investigation Frontières La Grande Illusion ?

    Des centaines de milliers de réfugiés affluent en Europe depuis les ’printemps arabes’ et la guerre en Syrie. Aux quatre coins de l’Union, des dispositifs se mettent en place pour bloquer les migrants : #murs, #grillages, #barrières_électroniques, projets de #surveillance par #drones. Des programmes de plusieurs milliards, inspirés des expériences américaines, à la frontière du Mexique.
    Ces remparts sont-ils efficaces ? Économiquement viables ? Enquête sur un mirage : celui d’une Europe ’bunkerisée’, qui parviendrait à contrôler toutes les entrées sur son territoire.

    https://www.youtube.com/watch?v=a-wzRuuXU0w

    #frontières #business #économie #vidéo #film #documentaire #Frontex #chiffres #statistiques
    cc @albertocampiphoto @daphne @marty @reka

    • Enquête autour d’un chiffre qui circule dans les médias : il y aurait en Europe 8 mio. de personnes en situation irrégulière (#sans-papiers)...
      –-> Les médias citent une source : la Commission européenne. Ce chiffre est notamment présent dans un communiqué de la commission de février 2009...
      Le voici :

      Il est difficile d’obtenir des données chiffrées qui soient précises. Selon les estimations, le nombre d’immigrés en séjour irrégulier dans l’Union européenne se situerait néanmoins dans une fourchette de 4,5 à 8 millions de personnes, avec une augmentation de 350 000 à 500 000 personnes par an. L’économie parallèle génèrerait entre 7 et 16 % du PIB de l’Union européenne, mais ces pourcentages incluent le travail non déclaré effectué par des citoyens de l’Union. Les secteurs du bâtiment, de l’agriculture, des travaux ménagers et du nettoyage, de la restauration et de l’hôtellerie sont les secteurs économiques les plus susceptibles de recourir au travail au noir d’une manière générale et d’attirer les immigrés en séjour irrégulier en particulier.

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-09-298_fr.htm

      Le journaliste appelle la Commission européenne pour savoir l’origine du chiffre, un responsable de la communication lui répond :

      « Je ne vois pas comment on peut estimer le nombre d’illégaux... peut-être la police, c’est cela, non ? »

      Le journaliste : « Je ne sais pas d’où sort ce chiffre »
      Le responsable comm : « Moi non plus. J’espère qu’on n’a pas retransmis des erreurs, ça serait embêtant »

      Enquête du journaliste auprès de Frontex, qui a aussi publié ce chiffre de 8 mio dans son Annual Risk Analysis 2014 :

      Conservative estimates of the number of irregular migrants within the EU vary between 3 and 6 million, according to the results of Clandestino, an EU-sponsored project implemented by the International Centre for Migration Policy Development (ICMPD). Other estimates put the figure of irregular migrants at 8 million, of which 80% are staying inside the Schengen area, half of them having originally entered it legally.

      http://frontex.europa.eu/assets/Publications/Risk_Analysis/Annual_Risk_Analysis_2014.pdf

      Le journaliste interroge l’un des auteurs du rapport de Frontex (Denis Destrebecq) :

      « Je crois que je l’ai pris dans un rapport de la commission européenne, ça a circulé un moment. Je ne sais plus. On n’a peut-être pas investi suffisamment de temps dans l’analyse de ces chiffres et dans la rigueur de ces estimations. On les a juste notés pour donner un petit peu de contexte. On rapporte un petit peu la fourchette qui circule, mais ce n’est pas notre travail d’établir la véracité de ces chiffres »

      #guerre_des_chiffres
      @simplicissimus : oh la la...

    • Eh oui, estimer le nombre de résidents en situation irrégulière est toujours un poème. Ceci dit, en cherchant rapidement des données pas trop anciennes, je tombe sur plusieurs papiers intéressants :
      – un de méthodologie (2004), détaillant justement celles-ci (perso, j’ai toujours eu un faible pour les enquêtes par « capture-recapture », mais il n’y en a pas très souvent dans ce domaine)
      http://www.net4you.com/jandlftp/Estimation-2004.pdf

      – du même auteur (M. Jandi) une présentation avec les mêmes éléments, mais agrémentée d’une estimation pour 12 pays européen pour 2003 (je te laisse découvrir la fourchette)
      http://www.mighealth.net/eu/images/5/5b/Icmpd.pdf

      – et une synthèse du Haut-Commissariat des Nations-Unies au Droits de l’Homme de 2013 avec du myth debunking
      http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CMW/Discussions/2013/DGDMigrationData_PICUM_2013.pdf

    • Ce soir, j’ai continué (mais pas encore fini) la vision du reportage...

      Voici quelques éléments que j’en retire.

      #Clandestino_project (2009)
      http://www.gla.ac.uk/media/media_147171_en.pdf

      Le site du projet : http://clandestino.eliamep.gr

      Tableau tiré du résumé du policy brief :


      http://clandestino.eliamep.gr/wp-content/uploads/2009/12/clandestino_policy_brief_comparative_size-of-irregular-migration

      Interview avec Dita Vogel, une des chercheuses qui a écrit le rapport :
      en 2002, entre 3 et 5 mio. de sans-papiers dans l’UE. En 2008, ce chiffre a baissé, il n’y en avait plus que 2 à 4 mio.
      Et pourtant, au même moment que les chiffres de cette baisse sont sortis, l’Europe a commencé à augmenter ses contrôles aux frontières, dit Vogel.

      Source des 8 mio. selon Vogel : « Il a été cité une fois dans une étude irlandaise, rédigé par un chercheur appelé Hubert Krieger » → dans l’étude on dit que ce chiffre a été estimé à partir d’un article du Figaro de 2004, mais nous n’avons jamais trouvé cet article.

      Voici le lien vers l’étude irlandaise :
      https://www.eurofound.europa.eu//sites/default/files/ef_files/docs/areas/populationandsociety/krieger050422.pdf

      Voici ce qui est écrit dans le rapport (p.6) :
      « According to estimates given by Le Figaro (2004 : 4) the nine largest former EU15 Member States would have between 4.4 and 5.5 million illegal migrants. Transposing these figures to the EU25 would give an estimate of between 6 to 8 million undocumented migrants »

      Le journaliste contact Krieger et lui pose cette question : "Le Figaro avait parlé de 4 à 5 mio de clandestins pour l’Europe des 9 et vous avez extrapolé à 8 mio pour l’Euruope des 25…

      Réponse de Kriger : « Oui, c’est vrai, c’était de la pure spéculation et je me sens un peu coupable. Ce chiffre s’est faufilé dans le rapport et c’était clairement pas du très bon travail de ma part »

      Et pourtant c’est ce chiffre, fantaisiste, que tous les médias reprennent depuis des années…

      Vogel : « Je crois que pour les industriels de la protection des frontières c’est bon lorsque des chiffres élevés circulent. Cela renforce l’idée qu’il faudrait investir toujours davantage dans la sécurisation de nos frontières »

      Ceuta et Melilla :
      En 2005, la modernisation des barrières de Ceuta et Melilla a coûté 33 mio d’EUR, soit presque 3 mio d’EUR au km.
      Coûts d’entretien : 14 mio EUR depuis 2005, soit plus de 154’000 EUR par an et par km.

      Si on voulait généraliser le mur de Melilla au 7700 km de frontières de l’Espace Schengen, cela coûterait au mois 2000 millards d’EUR, sans compter les 42’000 km de frontières maritimes ni le coût d’entretien de l’ensemble.

      USA, #Nogales :
      Lien avec événements du 11 septembre 2001 → la perception que les américains se font de l’immigration illégale est bouleversée, désormais un amalgame entre migrant et terroriste s’enracine. George W. Bush lance le #secure_fence_act (2006). Fonds débloqués pour cette nouvelle loi : 2,4 mia. de dollars. Vu l’impossibilité de couvrir toute la longueur de la frontière avec des murs, les USA invente la #barrière_virtuelle : #biométrie, #caméras_thermiques, #radars ou #drones.

      Estimation du poids de l’industrie de surveillance des frontières : 20 mia par an.

      #SBI (#secure_border_initiative), barrière virtuelle installée en 2007 près de Tucson. Fabriquant : BOEING.
      Mais qui n’est apparemment pas très efficace, v. ce rapport : http://www.gao.gov/products/GAO-11-6
      En 2010, même les Républicains reconnaissent l’échec du projet. En 2011, SBI est suspendu (après avoir déjà coûté plus d’1 mia de USD).
      Mais en 2011, l’Arizona met à nouveau 1 mia de USD sur la table pour un nouveau projet de surveillance… Mais en 2014 la cour des comptes a déclaré que cette barrière non plus ne garantissait pas assez d’efficacité.
      (25’55)

    • Et voilà, ce soir... j’ai regardé jusqu’à la fin... voici un résumé...

      #Frontière_aérienne #drones
      C’est l’affaire des #drones_prédateurs. Dans les années 2000 ils avaient été employés pour des bombardements en Irak et en Afghanistan. En 2006, leur concepteur, General Atomics, en a recyclé une dizaine en chasseurs d’immigrants clandestins à la frontière mexicaine.
      Coût de chaque drone : 17 mio de USD. Budget total depuis 2006 : 360 mio de USD.
      Problème, les drones seraient peu efficaces.
      Rapport qui le prouve : https://www.oig.dhs.gov/assets/Mgmt/2015/OIG_15-17_Dec14.pdf
      Découvertes :
      1. Les coûts des patrouilles aériennes ont été sous-estimés :
      « We estimate that, in fiscal year 2013, it cost at least $62.5 million to operate the program, or about $12,255 per hour. The Office of Air and Marine’s calculation of $2,468 per flight hour does not include operating costs, such as the costs of pilots, equipment, and overhead. By not including all operating costs, CBP also cannot accurately assess the program’s cost effectiveness or make informed decisions about program expansion » (p.4)
      Les autorités avaient omis d’inclure les salaires des pilotes…

      2. Les drones sont inefficaces

      Conclusion :
      « Although CBP expected that the UAS program would result in increased apprehensions of illegal border crossers, reduce the cost of border surveillance, and improve the USBP’s efficiency, we found little or no evidence that CBP met those expectations » (p.13)

      Malgré l’échec, les autorités s’entêtent :
      https://www.eff.org/fr/document/customs-border-protection-2010-drone-concept-operations-report-congress

      L’Europe fait aussi utilisation des #frontières_virtuelles.
      Détroit de Gibraltar → première frontière électronique du continent européen.
      Programme #SIVE (#système_intégré_de_vigilance_extérieure)
      Prix de la frontière virtuelle (presque 2000 km de côte espagnole surveillée) : « très élevé, mais je n’ai aucune idée », dit un garde-frontière.
      Mais quelle efficacité ?
      Un rapport du Conseil de l’Europe dit que la majorité des clandestins entre par les aéroports de façon légale avec un visa.

      Programme #aeroceptor, un programme de 5 mio d’EUR avec des drones armés pour immobiliser des véhicules http://www.aeroceptor.eu
      Il y a aussi #patroller construit par le groupe #safran : http://www.sagem.com/fr/aeronautique-et-espace/drones/systeme-patroller

      En 2007, l’UE a décidé de débloquer 1,4 mia. de EUR pour subventionner la recherche liée à la sécurité (7th framework programme, #FP7 : https://ec.europa.eu/research/fp7/index_en.cfm)
      Qui est derrière les experts qui influencent la politique en rendant des avis, puis transformés en offres publiques par la commission européenne ?


      Qui sont ces experts ?
      Reinhard Kreissl : https://de.wikipedia.org/wiki/Reinhard_Kreissl
      Jean-Luc Zolessio de Thales
      Giovanni Barontini de Finmeccanica
      Angelica Staimer de Siemens

      Un seul expert accepte d’être interviewé, le sociologue indépendant Reinhard Kreissl :
      « Le groupe auquel j’ai participé était soi-disant un groupe de personnalités indépendantes des intérêts de l’industrie. Si vous prenez le directeur général ou le responsable marketing d’un industriel de l’armement et que vous dites ’il n’est pas ici pour représenter les intérêts de son employeur, il siège simplement en tant qu’expert intédpendant juste parce qu’il a des connaissances techniques », vous êtes sensé le croire. Mais c’est clair que la plupart des personnes salariées par les industries étaient là pour défendre les intérêts de l’employeur. C’était évident. Mais officiellement c’était un groupe d’experts indépendants"
      Sur les 326 contrats de recherche passés lors du programme FP7 entre 2007 et 2013.
      Par exemple, derrière #Seabilla (http://www.seabilla.eu/cms), il y a #Selex, une filiale de Finmeccanica, l’employeur de Giovanni Barontini.
      Programme #Effisec, c’est Thales qui remporte l’appel d’offre.

      Question à un passeur à Izmir… « Si il n’y avait pas toutes ces barrières, vous ne prendriez pas autant d’argent ? ».
      Réponse : "Bien sûr, plus les Européens mettront de barrières aux passages des migrants et plus les passeurs prendront un prix élevé. Et au final ce sont les réfugiés qui en paient les conséquences.

  • Egalité des chances : Un système scolaire européen nécessaire
    http://www.taurillon.org/egalite-des-chances-un-systeme-scolaire-europeen-necessaire

    Connue pour être une valeur européenne, l’égalité des chances est inscrite dans les textes de l’Union européenne. C’est vers une telle vertu que devrait tendre l’Union européenne, en vue de former les jeunes à l’excellence et de manière la plus égalitaire possible. Pour cela, le #Conseil_de_l'Europe avait commencé il y a une quinzaine d’années à lancer une politique commune sur l’enseignement. Pourtant, depuis le processus de Bologne et l’harmonisation des systèmes universitaires européens, l’éducation n’est plus la politique prioritaire de l’Union européenne. Pour quelles conséquences ?

    #Opinions

    / #Education, Conseil de l’Europe, (...)

    #Erasmus