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  • Quand une femme garde son nom de jeune fille, son mari serait considéré comme « moins masculin » - Biba
    https://www.bibamagazine.fr/lifestyle/societe/quand-une-femme-garde-son-nom-de-jeune-fille-son-mari-serait-considere-

    Cela fait partie de la tradition qui entoure le mariage : l’épouse abandonne son patronyme pour adopter celui de son mari. Mais la règle, pas vraiment en adéquation avec les courants féministes de notre époque, est de moins en moins suivie par les femmes. En effet, les jeunes mariées conservent plus que jamais leur nom de jeune fille après leur passage devant l’autel, selon une récente étude menée par les chercheurs de l’université du Nevada. La société pourrait se contenter de saluer ce mouvement général d’émancipation, mais étonnamment, ce sont les hommes qui en sont tenus responsables et qui en font les frais. On explique : les recherches (baptisées « Sex Roles », comprenez les rôles assignés à chacun des sexes) se sont ciblées sur la perception qu’a autrui des hommes dont les épouses ont choisi de garder leur nom de famille. Et les conclusions montrent que les clichés ont la vie dure : ces époux en question sont majoritairement considérés comme étant « moins masculins » et comme « ayant peu de pouvoir » dans le mariage. En résumé, ils ont perdu une part de virilité en n’ayant pas su s’opposer au choix (irraisonné, évidemment !) de leur tendre moitié. Mais bien sûr...
    Le « sexisme hostile »

    Pour obtenir ces résultats, l’équipe scientifique a soumis des sondages en ligne à des étudiants basés aux États-Unis et au Royaume-Uni. Chacun a dû réagir au scénario suivant : une jeune femme hétérosexuelle choisit de ne pas changer de patronyme après s’être mariée. Et comme on l’a dit, les conséquences de cette décision hypothétique impactent de manière inexpliquée le conjoint, alors vu comme « manipulable », « réduit au silence » et sans pouvoir de décision dans le couple. De précédentes études ont montré que l’épouse qui prend cette décision ne passe pas non plus outre les jugements : elle est considérée comme plus ambitieuse, plus stricte et plus puissante. Rachael Robnett, auteure de l’étude faite par l’université du Nevada, précise que ces termes sont d’ordinaire plutôt associés à des hommes. Selon elle, les personnes qui font ce genre de raccourcis (débiles, sans aucun doute) sont des « sexistes hostiles » : « Des études précédentes ont permis de dire que les gens qui font preuve de sexisme hostile ont des opinions négatives sur les femmes qui bousculent la répartition traditionnelle des rôles entre les sexes. [...] Ces mêmes personnes ont visiblement des avis bien arrêtés également sur les maris de ces femmes ».

    Le sujet n’évoque pas la perception qu’ont les sexistes des hommes qui prennent le nom de leurs conjointes lors du mariage.

    #domination_masculine #hétérosexisme #nom #mariage #symbole #pouvoir #virilité #amour

  • L’énigme du massacre des hippopotames nains | Dans les pas des archéologues
    http://archeo.blog.lemonde.fr/2015/08/18/lenigme-du-massacre-des-hippopotames-nains
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    C’est enfin le cas à Chypre où l’homme semble faire une arrivée fracassante il y a 12 500 ans : la première preuve de sa présence sur l’île le trouve pris sur le fait. A Aetokremnos, au sud de l’île, il laisse en effet derrière lui les restes d’un ou de plusieurs festins qu’on ne peut qualifier que de pantagruéliques : des centaines d’hippopotames nains, visiblement en partie rôtis au feu de bois. Les malheureux quadrupèdes ne semblent d’ailleurs pas avoir survécu à ces chasses faramineuses. Après, l’espèce s’éteint. Dans tous les autres sites de l’île occupés ensuite par les hommes, il n’y a plus aucune trace d’hippopotames nains.

    La mise en évidence de ce « massacre originel » est donc cruciale pour établir la responsabilité humaine dans cette extinction. C’est la thèse défendue depuis une vingtaine d’années par l’archéologue américain Alan Simmons de l’université du Nevada à Las Vegas, à la tête de l’équipe qui fouilla le site à la fin des années 1980. Mais de nouvelles analyses et datations réalisées au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, sous la direction d’Antoine Zazzo du CNRS, battent en brèche cette hypothèse. Selon les résultats de l’équipe, le festin n’aurait tout simplement pas eu lieu… et les hippopotames pourraient bien s’être éteints naturellement quelques siècles avant l’arrivée de l’homme.

    Dans le livre présentant les résultats de son équipe, pourtant, Alan Simmons est formel. Les premiers Chypriotes connus ont laissé des pierres taillées et des restes de repas − coquillages, poissons et oiseaux − au-dessus d’un imposant tas d’ossements, souvent brûlés (les restes du festin), sur une surface qui ne dépasse pas quelques dizaines de mètres-carrés : par endroits, les archéologues ne voyaient plus les sédiments, mais pratiquement que des os.

    Mais dès le début, les critiques ne sont pas tendres avec les hypothèses d’Alan Simmons. Le principal reproche concerne l’absence totale des traces caractéristiques que laissent habituellement les outils tranchants des hommes préhistoriques sur les os des animaux qu’ils dépècent. En outre, les petites pierres taillées présentes sur le site ne semblent pas vraiment adaptées à la découpe en série d’aussi gros animaux. Pire, aucun des chasseurs ne semble s’être jamais hasardé à casser les os des hippopotames pour en extraire la nourrissante moelle, un comportement franchement inhabituel.

    Qu’à cela ne tienne, réplique Alan Simmons, les premiers Chypriotes étaient sans doute d’excellents bouchers, qui dépeçaient artistement leurs animaux, sans laisser de traces. Ou la graisse abondante des hippopotames empêchait leurs outils de parvenir jusqu’à l’os. A moins que ces hommes n’aient rôti leurs proies en entier, à la broche, ce qui leur aurait évité d’avoir à les dépecer. Alan Simmons signale aussi que des ethnologues ont décrit des populations capables de dépecer des éléphants avec des petits éclats de pierre taillée.

    Pour démêler les fils de cette controverse, le mieux serait de dater directement les os des hippopotames. Mais le climat de Chypre joue ici un bien mauvais tour aux paléontologues : le collagène de l’os n’y subsiste jamais. Sans lui, impossible d’obtenir des dates fiables au carbone 14. On peut bien s’essayer à dater ce qui reste de l’os ou des dents, mais rien n’y fait : ils sont en général contaminés par le carbone du sol où ils reposaient, d’où des dates complètement faussées.

    Reste une seule possibilité, qu’a exploitée l’équipe du Muséum : les os calcinés. Ces derniers ont en effet la particularité quand ils brûlent à plus de 600°C de recristalliser, ce qui les rend beaucoup plus résistants aux contaminations du sol. Prélevant de nouveaux échantillons en 2009, l’équipe applique la méthode aux os d’hippopotames calcinés du site. Résultat : leurs dates sont presque identiques à celles des charbons du feu. Les deux événements seraient donc contemporains, et Simmons aurait raison ? Sans doute pas, car des expériences menées alors par l’équipe montrent que les os brûlés dans un feu de bois captent une grande partie du carbone que celui-ci génère. Ils peuvent donc paraitre beaucoup plus récents qu’ils ne sont en réalité. Rien à faire, le problème semble insoluble. Mais les chercheurs vont recevoir alors une aide inattendue.

    A gauche le phénomène de turquoise osseuse sur un des os d’hippopotames. A droite, un os normal - Jean-Denis Vigne

    Car en prélevant les échantillons pour leurs datations, les chercheurs sont frappés par un détail intrigant : plusieurs de ces os ont une teinte bleu-vert, pâle mais bien visible. Ils se lancent alors dans des analyses pour essayer d’en comprendre l’origine. Réalisées au Muséum et au Louvre, ces dernières ne vont pas tarder à identifier le coupable : des ions à base de manganèse.

    Le phénomène est en fait connu depuis longtemps : il s’agit de la turquoise osseuse. Au Moyen Âge, des moines s’étaient aperçus que lorsqu’ils déterraient des os anciens puis les faisaient brûler, ces derniers prenaient une teinte bleu-vert. Des artisans les taillaient ensuite pour en faire des bijoux, des ornements, etc.

    L’explication du phénomène, sur laquelle s’étaient déjà penchés les savants du XVIIIe siècle comme Réaumur, est la suivante. C’est en fait le manganèse, fréquemment présent dans le sol, qui migre peu à peu dans l’os au cours des siècles, essentiellement en surface. Une fois brûlé, il s’incorpore à l’os sous forme d’un ion qui donne une couleur bleu-vert. C’est bien ce qui se passe sur le site chypriote, ainsi que vont le confirmer les analyses.

    Autrement dit, les os des hippopotames ont passé un certain temps dans le sol avant d’être brûlés… Et vu la concentration en manganèse que les chercheurs ont relevée, ils y étaient sans doute déjà depuis plusieurs siècles quand ils ont été brûlés. Loin d’avoir chassé les hippopotames, les hommes seraient en fait tombés sur ce tas d’os sans doute à moitié enterré. Le bois étant plutôt rare à cette époque sur l’île, ils auraient utilisés les os comme combustible d’appoint pour leurs feux − les os brûlent bien, quoique moins longtemps que le bois.

    Bref, la coexistence de l’homme et des hippopotames nains n’est pas prouvée sur le site. Or c’était le seul cas connu à Chypre… Cela ne prouve pas que l’homme n’ait jamais chassé les hippopotames, ni qu’il n’ait contribué en rien à leur disparition. Mais comparé aux moas ou aux dodos, le dossier d’accusation est ici bien mince.

    Le climat de plus en plus aride qui régnait alors à Chypre depuis la fin de la période glaciaire a sans doute joué un rôle important dans l’extinction des hippopotames. En fait, Aetokremnos est loin d’être un cas isolé : il existe une trentaine de grottes ou d’abris à Chypre qui renferment ce genre d’accumulations d’os d’hippopotames. Ces derniers venaient peut-être y chercher désespérément de la fraîcheur et surtout le peu d’eau ruisselant des parois − les hippopotames ont besoin de s’hydrater très régulièrement.

    #extinction #paléontologie #megafaune #hippopotame_nains
    cc @raul @alvilda

  • L’étrange flore intestinale des chasseurs-cueilleurs
    http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/biologie-etrange-flore-intestinale-chasseurs-cueilleurs-53339

    Une dernière surprise attendait les auteurs de ce travail, dirigé par Alyssa Crittenden, de l’université du Nevada, à Las Vegas. Ils ont noté une nette différence dans les microbiotes des hommes et des femmes hadzas. Une divergence issue de la division des tâches au sein de ce peuple nomade : les hommes sont chasseurs et se nourrissent principalement de viande et de miel. Les femmes, quant à elles, collectent les fruits ou les tubercules, qu’elles mangent en plus grande quantité. Chaque sexe doit avoir l’équipement bactérien adapté à ses besoins.

    #bactérie #intestin #santé

    • Étonnant, je n’étais pas tombé dans mes (maigres) lectures sur les chasseurs-cueilleurs sur cette division de l’alimentation. Est-ce que ça dénote une domination des hommes sur les femmes (la viande et surtout le miel étant prisés et plus dur à obtenir que le reste) ou juste l’éloignement géographique des deux sexes fait que des fois les hommes doivent manger pendant la chasse (et donc de la viande issue de la chasse) et les femmes mangent aussi lorsque les hommes sont partis à la chasse (donc ce qu’elles ont sous la main) ?

      En tout cas une chose est sûre, les tâches ingrates de l’anthropologie sont réservées aux jeunes femmes, évidemment. Heureusement que les Hadza sont « classe ».

      La tâche (peu enviable) de récupérer les fèces de ces hommes et ces femmes incombait à Stephanie Schnorr, doctorante à l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste, basé à Leipzig (Allemagne). Lorsqu’il a fallu leur demander l’autorisation, celle-ci a été agréablement surprise par la réponse de l’un d’eux, nommé Panda, qui lui dit qu’ils en faisaient normalement cadeau à la terre, mais qu’ils feraient une exception pour elle et lui donneraient volontiers.