David Thomson, ce soir au Grand débat à Chartres, établit le profil des djihadistes français
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David Thomson les a rencontrés, leur a donné la parole dans son livre Les Français djihadistes (Les Arènes), qui permet de mieux comprendre ces jeunes garçons et filles.
Grâce à son poste de correspondant en Tunisie, il a pu établir le contact avec ces jeunes gens plus amateurs de réseaux sociaux que de journaux :
« Je suis arrivé en Tunisie deux semaines après la révolution. Je me suis intéressé de très près au mouvement Ansar Al Charia que tout le monde sous-estimait. La Tunisie est devenue un lieu de rendez-vous de passage pour les jeunes Européens. »
David Thomson les a rencontrés à Tunis, à Paris, a gardé contact avec ceux partis en Syrie, par Internet.
Des femmes très idéologisées
Il raconte sans juger : « Les trois quarts ne parlent pas arabe. Ils sont organisés sur place en brigade par langues. Ils se retrouvent entre eux et souvent ne sont pas très bien vus des autres, car ils apportent avec eux une culture occidentale, souvent celle des cités. »
David Thomson constate qu’aujourd’hui « la courbe des départs et des retours s’est inversée. On en est à 350 retours depuis le début de l’année ». La situation a changé pour les jeunes djihadistes :
« Jusqu’en 2014, il n’y avait quasiment pas de combats. Ils étaient entre potes, presque dans un village de vacances. Les revers militaires de l’organisation l’État islamique et la difficulté d’imposer un État, ont un impact sur les sympathisants. La phase euphorique est terminée. »
Revenir ne signifie pas tourner le dos à l’idéologie. Il le constate notamment chez les jeunes femmes : « Que ce soit les femmes proches de la trentaine souvent moteur dans un couple ou les adolescentes attirées par une forme de virilité, elles sont très idéologisées. Elles reviennent, certes, déçues. Mais gardent foi dans l’organisation. Elles accusent souvent les Français de là-bas d’être la cause des dysfonctionnements. Elles sont convaincues que la hiérarchie garde le cap. »