person:daniel quinn

    • J’ai beaucoup aimé ce livre, même si je préfère encore son premier livre Ishmael (Dispo ici http://frishmael.wordpress.com)

      Particulièrement son étude du cirque traditionnel comme organisation tribale moderne. D’après mes souvenirs, le cirque n’a pas de hiérarchie (même s’il y a un directeur qui doit faire le sale boulot, il n’est pas plus important que les autres), les membres travaillent pour la perpétuation de la « tribu », et les membres lèguent à leur descendance non pas de l’argent mais un moyen de vivre (la maîtrise de leur art du cirque et une place dans le cirque). Et en plus le cirque est nomade mais c’est juste un clin d’œil.

      L’auteur évoque aussi son expérience dans une maison d’édition d’organisation tribale qu’il avait fondé.

      Je vois bien les GAEC ou autres structures agricoles comme des entreprises de type tribal avec une intégration forte des différentes composantes agricole en #permaculture qui font que les coûts et bénéfices ne seraient pas reliés à telle ou telle activité mais globalement à l’association. Et un tel groupement fournirait une base d’existence aux enfants de la structure.

      Je me demande à quel point les structures de la #paysannerie traditionnelle étaient tribales ? Il y avait une forte entraide mais la politique de « tout à l’aîné » ne va pas du tout dans ce sens

      cc @koldobika

    • Alors la politique de « tout à l’aîné », du moins tel que ça se pratiquait ici au Pays Basque, c’était justement pas « tout ». Ce que l’aîné·e (femme ou homme) récupérait c’était d’abord la responsabilité de la maison et des terres, pas la propriété. Le pouvoir de décision revenait en même temps aux maîtres jeunes (l’ainé·e et sa/son coinjoint·e) et aux maîtres vieux (les parents de l’aîné·e), mais la maison appartenait à la famille, élargie et transgénérationnelle. Ou plutôt c’est la famille qui appartenait à la maison.
      Les cadets avaient des choix plus restreints : épouser un·e aîné·e d’une autre ferme (mais statistiquement moins d’aînés que de cadets), le célibat dans la ferme familiale, le clergé, l’armée (cf. les « cadets de Gascogne », où on trouvait les mêmes structures familiales), l’émigration. C’était effectivement autoritaire et inégalitaire comme dit Todd, mais pas en terme de ressources matérielles.
      Après, pendant les périodes fastes, bon nombre de cadets ont aussi construits leurs propres maisons. Il faudrait que je reprenne un bouquin que j’ai sur ce sujet, pour pouvoir t’en dire plus.

    • En même temps si je comprends bien ton exemple, il y avait quand même une certaine propriété de fait à l’ainé (par rapport au reste de la fratrie) dans le sens où pour la génération suivante, ce sont forcément les enfants de l’aîné qui continuent le cycle.

      Mais j’ai l’impression que tant qu’il y a propriété privée, la question du partage ou non entre enfants, et dans quelles conditions, se pose.

    • J’aime bien ce passage :)

      Si le monde est sauvé, il ne le sera pas par des vieilles têtes avec des nouveaux programmes mais par des nouvelles têtes sans programme du tout.

      Pourquoi pas des nouvelles têtes avec des nouveaux programmes ? Parce que où vous trouvez des gens travaillant sur des programmes, vous ne trouvez pas des nouvelles têtes, vous en trouvez des anciennes. Les programmes et les vieilles têtes vont de pair, comme fouets de cochers et cochers.

      Le fleuve que j’ai mentionné plus tôt est le fleuve de la vision. Le fleuve de la vision de notre culture nous mène à la catastrophe. Des bâtons plantés dans son lit peuvent entraver son flux, mais nous n’avons pas besoin d’entraver son flux, nous avons besoin de détourner complètement son cours. Si le fleuve de notre vision culturelle commence à nous éloigner de la catastrophe et à nous diriger vers un futur soutenable, alors les programmes seront
      superflus. Lorsque le fleuve coule dans la direction que vous voulez, vous n’y mettez pas des bâtons pour l’entraver.

      Les vieilles têtes pensent : Comment faisons-nous pour faire cesser ces mauvaises choses ?

      Les nouvelles têtes pensent : Comment faisons-nous pour faire des choses qui soient comme nous voulons qu’elles soient ?

      cf. paragraphe 8 – Nouvelles têtes sans programmes

    • La question de la transmission me trotte dans la tête. Ça serait plus facile avec des biens communs gérés sur le long terme (forêts comestibles pour la nourriture, l’énergie, les matières premières) et un type d’habitat léger qui pourrait absorber facilement le grossissement de population si besoin est.

    • @nicolasm, je pense que ce qui peut aider la société à démarrer autre chose, à amorcer un nouveau départ , c’est que chacun puisse réaliser que la vraie richesse se trouve dans l’humain (à commencer par soi), l’échange, la solidarité, et non dans le PIB ou la croissance. Si « ca met du temps à démarrer », c’est que les gens sont trop occupés à travailler. Dans le nouveau départ, je verrais bien la possibilité de recréer l’abondance - la nourriture abondante, etc - à la place de la rareté artificiellement entretenue.

      #nouveau-départ #abondance #temps-libre #richesse #humain

    • On s’est mal compris, je disais que je trouvais que le bouquin mettait du temps à démarrer (justement j’ai pas trop accroché au passage sur le fleuve et les bâtons ;)

      Mais sinon oui, Daniel Quinn est un des auteurs qui m’ont le plus marqués, et ses bouquins sont très facile à lire malgré la complexité de ce qui est soulevé. Je recommande tout ses bouquins avant Beyond civilization qui sont Ishmael, Story of B (sur l’animisme) et My Ishmael (sur l’éducation et l’école). Dispo en anglais et en numérique sur le net si on cherche un peu.

    • La Taupe (@la_taupe) :

      Dans le nouveau départ, je verrais bien la possibilité de recréer l’abondance - la nourriture abondante, etc - à la place de la rareté artificiellement entretenue.

      C’est aussi ma vision. Si on est libéré de la préoccupation d’avoir à manger, et si les paysages qui nous nourrissent sont beaux et apportent une sorte de bien être (je ne sais pas vraiment comment dire, mais dans le sens ou le fait de voir du vert et de la vie améliore la guérison des patient.e.s d’hopital), alors peut être qu’on pourra espérer mieux. Mais ça ne sera pas suffisant. Ce sont toujours les paysan.ne.s qui crèvent en premier de la faim, donc le problème est aussi ailleurs, et c’est un morceau plus difficile à changer que la production de nourriture.

    • Edward Goldsmith (ou Teddy Goldsmith) a été l’un des principaux fondateurs de l’écologie politique et co-fondateur de l’ONG Survival international pour la défense des peuples indigènes .

      Le document Blueprint for Survival, dont il est co-auteur, - imprimé en France sous le titre de « Changer ou disparaître » - a été publié en 1972 dans la revue The Ecologist.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Blueprint_for_Survival

      It recommended that people live in small, decentralised and largely de-industrialised communities. Some of the reasons given for this were that:

      – it is too difficult to enforce moral behaviour in a large community
      – agricultural and business practices are more likely to be ecologically sound in smaller communities
      – people feel more fulfilled in smaller communities
      – reducing an area’s population reduces the environmental impact

      The authors used tribal societies as their model which, it was claimed, were characterised by their small, human-scale communities, low-impact technologies, successful population controls, sustainable resource management, holistic and ecologically integrated worldviews, and a high degree of social cohesion, physical health, psychological well-being and spiritual fulfilment of their members.

      #Edward_Teddy_Goldsmith #survival #blueprint #ecology

      http://www.teddygoldsmith.org/page3.html
      https://en.wikipedia.org/wiki/Edward_Goldsmith
      http://www.edwardgoldsmith.org/books/a-blueprint-for-survival
      http://alerte-environnement.fr/2009/08/17/changer-ou-disparaitre

      L’hommage d’Hervé Kempf à Edward Goldsmith :
      http://www.reporterre.net/spip.php?article527

  • Daniel Quinn : The Great Forgetting
    http://www.filmsforaction.org/news/the_great_forgetting

    We can hardly be surprised that the forgetting took place. On the contrary, it’s hard to imagine how it could have been avoided. It would have been necessary to hold on to the memory of our hunting/gathering past for five thousand years before anyone would have been capable of making a written record of it.

    Un texte important pour moi.

    #peuples_autochtones #peuples_tribaux #anticiv #civilisation #histoire #agriculture

  • Comment je suis tombé animiste | 1+1=salade ?
    http://madeinearth.wordpress.com/2013/12/05/comment-je-suis-tombe-animiste

    Comment je suis tombé animiste : L’#animisme expliqué par Daniel Quinn, dans The Story Of B, extraits choisis et traduits :

    – Ton #Dieu écrit avec des mots. Les dieux dont je parle écrivent en galaxies et en systèmes stellaires et en planètes et en océans et en forêts et en baleines et en oiseaux et en moucherons.
    – Et qu’est-ce qu’ils écrivent ?
    – Eh bien, ils écrivent la physique et la chimie et l’astronomie et l’aérodynamique et la météorologie et la géologie

    [...]

    – Mais comme tu le verras, l’animisme est complètement compatible avec le savoir scientifique. Bien plus compatible que vos #religions. [...] L’animisme cherche la vérité dans l’univers, pas dans les livres, les révélations ou les autorités. Il en est de même pour la #science. Bien que l’animisme et la science lisent l’univers sous des angles différents, les deux ont une totale confiance dans leur véracité.

    [...]

    – Je vais commencer par le grand secret de la vie de l’animiste, Louis. Quand les autres personnes cherchent Dieu, tu les vois regarder automatiquement vers le ciel. Ils imaginent vraiment que, s’il y a un Dieu, il est loin, très loin— éloigné et intouchable. Je ne sais pas comment ils peuvent supporter de vivre avec un Dieu comme ça, Louis. Vraiment pas. Mais ce n’est pas notre problème. Je t’ai dis que, parmi les animistes sur cette planète, pas un seul ne peut te dire le nombre de dieux. Ils ne connaissent pas ce nombre et moi non plus. Je n’ai jamais rencontré ou entendu parler d’un seul qui se soucie de combien ils sont. Ce qui est important pour eux ce n’est pas combien ils sont, mais où ils se trouvent. Si tu vas parmi les Alawa d’Australie ou les Bushmen d’Afrique ou les Navajo d’Amérique du Nord ou les Kreen-Akrore d’Amérique du Sud ou les Onabasulu de Nouvelle Guinée — ou n’importe quels autres parmis les centaines de tribus de chasseurs-cueilleurs que je pourrais nommer — tu trouveras vite où sont les dieux. Les dieux sont ici.
    Je ne veux pas dire là, je ne veux pas dire ailleurs, mais ici. Parmi les Alawa : ici. Parmi les Bushmen : ici. Parmi les Navajo : ici. Parmi les Kreen-Akrore : ici. Ce n’est pas une affirmation théologique qu’ils proclament. Les Alawa ne disent pas aux Bushmen : "Vos dieux sont faux, les vrais dieux sont les notres. Les Kreen-Akrore ne disent pas aux Onabasulu : "Vous n’avez pas de dieux, nous seuls avons des dieux. Rien de tel. Ils disent : « Notre lieu est sacré, comme aucun autre lieu dans le monde ». Ils ne penseraient jamais à regarder ailleurs pour trouver les dieux. Les dieux se trouvent parmi eux — vivant où ils vivent. Le dieu est ce qui anime leur lieu. C’est ce que le dieu est. Un dieu est une force étrange qui fait de chaque lieu un lieu — un lieu comme aucun autre dans le monde.

    [...]

    – Contrairement au Dieu écrit avec une majuscule, nos dieux ne sont pas tout puissants, Louis. Peux-tu l’imaginer ? N’importe lequel peut être vaincu par un lance-flammes ou un bulldozer ou une bombe— réduit au silence, éloigné, affaibli. Assis-toi au mileu d’un centre commercial à minuit, entouré par des centaines de mètres de béton dans toutes les directions, et là le dieu qui était naguère aussi fort qu’un buffle ou qu’un rhinocéros, est aussi faible qu’une mite gazée à la pyréthrine. Faible — mais pas mort, pas complètement éradiqué. Rase le centre commercial et détruit le béton, et en quelques jours, l’endroit va résonner de vie à nouveau. Il n’y a rien de plus à faire que de retirer les poisons. Le dieu sait comment s’occuper de ce lieu. Il ne sera plus jamais comme avant, mais rien ne reste indéfiniment comme avant. Il n’y a pas besoin que ce soit comme avant.

    #autopromo #primitivisme #mononoke :)

    • @nicolam

      – Mais comme tu le verras, l’animisme est complètement compatible avec le savoir scientifique. Bien plus compatible que vos #religions.

      Les religions aussi. Il suffit de redéfinir "Dieu" tel qu’il fut défini à l’origine. Le secret de "Dieu" se trouve dans son unicité. Cela ne signifie pas que "Dieu" est unique mais qu’il est "UN", c’est à dire incomposé contrairement à nous, donc il ne peut pas se décomposer (d’où son immortalité). Si on comprend ça, on comprend tout et "Dieu" n’est plus inaccessible. "Dieu" est le "TOUT" indivisible que nous sommes incapable de percevoir parce que nous le décohérons.

      La décohérence est la perte d’information d’un objet à partir d’une observation faite à partir d’une réalité dimensionnelle moindre ou supérieure à la réalité dimensionnelle de l’objet observé.

      Un exemple de décohérence, c’est celle du bloc de marbre perçu par le sculpteur. Le bloc de marbre contient en potentialité toutes les sculptures que l’on peut en tirer. La décohérence du sculpteur par rapport au bloc de marbre, c’est qu’il ne peut en tirer qu’une seule.

      La réalité dimensionnelle du sculpteur est moindre que celle du bloc de marbre, où la potentialité doit être admise comme une dimension supplémentaire.

      Le procès en archaïsme que l’on fait aux religions est un faux procès. Les hommes pensaient aussi bien avant qu’aujourd’hui. C’est le contenu du message qui n’a pas été compris, ce qui en fait un message corrompu par des millénaires de transmission absurde.

      C’est l’intrication des particules, en mécanique quantique, qui me l’a fait comprendre. La distance et la division sont des leurres, dans la réalité dimensionnelle de "Dieu" qui est unique, rien n’est divisé et "Dieu" est TOUT (hypothèse panthéiste).

      Le tort des religions est d’avoir voulu l’écrire. Un livre peut décrire l’Univers, mais il n’est qu’une infime partie de l’Univers. La vraie Bible, c’est la création écrite des mains de "Dieu" et dans le langage de "Dieu".

      Comme disait Lavoisier, à l’instar de Démocrite, « Rien ne se perd, rien ne se crée, TOUT se transforme ».

      Naître, c’est accéder à une réalité dimensionnelle supérieure en nous composant. Mourir, c’est se décomposer et retrouver notre nature divine unidimensionnelle.

    • @paperli : pour le procès archaïque, il me semble que le tableau de chasse des religions parle de lui même.

      " Si on comprend ça, on comprend tout et « Dieu » n’est plus inaccessible. « Dieu » est le « TOUT » indivisible que nous sommes incapable de percevoir parce que nous le décohérons."

      Ca doit être question de point de vue, car personnellement ça ne me paraît pas très utile un Dieu comme ça. La religion ou la spiritualité, pour moi servent des buts bien précis : expliquer certains phénomènes, offrir un cadre pour perpétuer le groupe et transmettre le savoir et les #mèmes.

      Si Dieu est tout et immortel, alors il n’est pas parmi nous car nous sommes dans un lieu précis, et celui là peut « mourir » en tant que lieu sacré (forêt rasée, #fukushima) et qui nous permet de vivre. Et nous décohérent tellement à ne pas pouvoir le percevoir qu’il nous faut un « message » comme tu le dis toi même. Les animistes n’ont pas besoin d’un message, ils n’ont pas besoin que quelqu’un leur dise comment vivre, ils le savent déjà.

      « Dieu, c’est comme le sucre dans le lait chaud. Il est partout et on ne voit pas. Et plus on le cherche, moins on le trouve. (coluche) »

    • @nicolasm

      @nicolasm : Ca doit être question de point de vue, car personnellement ça ne me paraît pas très utile un Dieu comme ça.

      Tout est dans la définition de « Dieu ». Dis-moi en quoi tu crois et je te dirai si j’y crois aussi. Son utilité ? Les voies de « Dieu » ne sont pas celles des hommes. Si on utilise la métaphore anthropomorphique d’un dieu tout puissant et omniscient, on peut dire que « Dieu » fixe les règles (les lois de la physique) et que l’homme a besoin d’un avion s’il veut voler.

      Dans la réalité humaine « Dieu » doit faire peur parce que l’être humain analyse tout en fonction de sa situation dans le rapport de force, en l’occurrence celui qui l’oppose à « Dieu ».

      Et qu’en pense « Dieu » ? Rien. « Dieu » n’est pas inscrit dans le temps. Il ne peut pas être ce qu’il crée. Le temps fait partie de notre réalité dimensionnelle à nous. D’ailleurs comme « Dieu » est « parfait » :) il n’a pas besoin de changer, donc du temps qui est nécessaire à tout changement.

      Le problème qui c’est toujours posé à l’homme, c’est qu’il ne crois pas en « Dieu » mais seulement en la création. « Dieu » créant ne pouvant se trouver dans la création puisqu’il ne peut pas être ce qu’il crée. Et c’est là que le bât blesse puisque « Dieu » doit forcément être extérieur à la création, ce qui empêche de le définir sans passer par un anthropomorphisme ou un universalomorphisme (un concept qui appartient à la création contrairement à « Dieu »).

      Par contre, si « Dieu » est TOUT (panthéisme), il est compréhensible et la finalité des religions aussi.

      La mécanique classique est déterministe (il n’y a pas de hasard qui ne soit pas explicable à posteriori). Ce n’est pas le cas de la mécanique quantique, ce qui en fait une science contre-intuitive.

      Pour ton information, je ne suis pas croyant, mais quand je m’emmerde, je pense à « Dieu » (que je met toujours entre guillemets). C’est un fameux sudoku :)