person:denis baupin

  • L’initiatrice de #Balancetonporc jugée pour diffamation
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/28/l-initiatrice-de-balancetonporc-jugee-pour-diffamation_1730223

    C’était le 13 octobre 2017. Une semaine après l’explosif hashtag #MyHarveyWeinstein, deux jours avant la déferlante #MeToo. Ce jour-là, Sandra Muller, journaliste française installée à New York, lâche sur son compte Twitter : « #Balancetonporc ! Toi aussi raconte en donnant le nom et les détails d’un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends. » Puis, quelques heures plus tard : « Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. Eric Brion, ex-patron de Equidia. #Balancetonporc. » Son second message est rediffusé plus de 2 500 fois. Sandra Muller ne le sait pas encore, mais elle vient de créer ce qui deviendra l’emblème de la libération de la parole des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.

    Un an et demi plus tard, la voilà poursuivie pour diffamation par l’homme qu’elle avait accusé. Eric Brion l’attaque pour s’offrir « l’occasion de se défendre devant un vrai tribunal » comme l’explique à Libération son avocate Marie Burguburu. Ce mercredi, la créatrice de #Balancetonporc sera jugée devant la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris.

    A l’époque de la tornade médiatique, l’homme mis en cause par Sandra Muller avait préféré garder le silence, avant de faire le choix de s’exprimer, deux mois plus tard, dans une tribune publiée par le journal le Monde pour réclamer « le droit à la vérité et à la nuance » et présenter ses excuses. « J’ai effectivement tenu des propos déplacés envers Sandra Muller, lors d’un cocktail arrosé très tard dans une soirée, mais à une seule reprise. Elle me plaisait. Je le lui ai dit, lourdement. Et une seule fois, je tiens à le préciser. Je ne veux certainement pas me disculper de ma goujaterie d’alors. Je lui réitère ici mes excuses. » Aujourd’hui, le plaignant réclame 50 000 euros de dommages et intérêts et la suppression du tweet dans lequel son nom apparaît. « #Balancetonporc est un appel à la délation et c’est une délation mensongère », insiste maître Burguburu.

    « Quelle mouche a piqué M. Brion pour qu’il change à ce point de stratégie ? » s’offusque de son côté Francis Szpiner, l’un des avocats de Sandra Muller, contacté par Libération. « M. Brion a reconnu avoir eu un comportement grossier et blâmable envers ma cliente. Au lieu de se faire discret, il l’attaque en justice. Ce procès est une "baupinade" ! » « Baupinade » en référence à Denis Baupin, l’ancien député écologiste qui avait décidé d’attaquer en diffamation six femmes l’accusant de harcèlement et d’agressions sexuelles. Et qui avait perdu en avril.

  • Victime de propos sexistes d’un sénateur RN, l’élue marseillaise Lydia Frentzel harcelée sur Internet
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/14/victime-de-propos-sexistes-d-un-senateur-rn-l-elue-marseillaise-lydia-frentz

    Caricaturée en poupée gonflable, insultée sur les réseaux sociaux, traitée de « constipée aux discours de vierge effarouchée » par le site d’extrême droite Riposte laïque, l’élue marseillaise Lydia Frentzel (Europe Ecologie-Les Verts) subit, depuis quelques jours, une vague de harcèlement sexiste. Une conséquence directe de sa plainte déposée contre le sénateur Rassemblement national (RN) Stéphane Ravier pour injure publique à caractère sexiste.

    Lundi 4 février, dans les derniers moments d’un conseil municipal de Marseille qui avait retrouvé tous ses excès trois mois seulement après le traumatisme des effondrements de la rue d’Aubagne, Mme Frentzel prend la parole. Chahutée par les élus RN, M. Ravier en tête, elle promet alors de retrouver le sénateur sur le terrain « dans les 13e et 14e arrondissements » où il est élu. A haute voix, depuis l’autre bout de l’hémicycle, celui-ci répond, goguenard : « Toujours au même hôtel, à la même heure ? » La remarque provoque alors un long incident de séance, durant lequel Mme Frentzel, choquée, traite son adversaire de « goujat », puis de « merde ». Le maire Les Républicains Jean-Claude Gaudin, après avoir ri de l’échange entre ses opposants et ajouté une remarque personnelle – « En tout cas, ce n’est pas dans mon bureau » –, finit par prononcer un « rappel à l’ordre » à l’encontre de M. Ravier et lui demande de retirer ses propos. Ce que le sénateur, déjà parti, ne fera pas, évoquant face aux caméras de l’émission « Quotidien » « un trait d’humour qui a beaucoup fait rire ».
    Stéphane Ravier refuse la confrontation

    Lydia Frentzel a choisi comme conseil Tewfik Bouzenoune, qui défend également Cécile Duflot, victime de Tweet d’insultes depuis son témoignage au procès des journalistes poursuivis par Denis Baupin. L’avocat a déposé plainte le 5 février pour « injures publiques sexistes » et envisage désormais de lancer une seconde procédure pour harcèlement. « Mme Frentzel est la cible sur Internet de tous les trolls d’extrême droite qui la harcèlent en soutien à M. Ravier », assure-t-il. Le site Riposte laïque, notamment, a publié trois articles très virulents à l’encontre de l’élue, dont l’un, qui la qualifie de « nouvelle copine de Schiappa », est illustré par une photo de poupée gonflable.

    « On ne va peut-être pas faire une police de la blague de mauvais goût »,
    a estimé Mme Le Pen

    « C’est immonde. Et il y a eu une deuxième vague après l’interview de Marine Le Pen sur France Inter », déplore Lydia Frentzel, qui ne cache pas son dégoût. Lundi 11, la présidente du RN, interrogée sur l’incident, a qualifié les propos de M. Ravier de « blague ». « On peut trouver que c’était une blague de mauvais goût mais on ne va peut-être pas faire une police de la blague de mauvais goût », a estimé Mme Le Pen.

    « Je trouve désastreux qu’une femme, dirigeante d’un parti, parle d’une mauvaise blague. Mme Le Pen a tort et l’actualité le prouve », rétorque Me Bouzenoune, faisant notamment allusion aux accusations portées contre Denis Baupin et à l’affaire de la Ligue du LOL. « Si le parquet ne le poursuit pas, nous nous porterons partie civile contre M. Ravier. Mme Frentzel n’a rien demandé, elle est victime du buzz que l’incident a provoqué. »

    Le 12 février, Lydia Frentzel et Stéphane Ravier ont tous deux été convoqués au commissariat du 2e arrondissement de Marseille en vue d’une confrontation, qui n’aura finalement pas lieu. Présente à 15 heures, l’élue écologiste s’est vu signifier que le sénateur, également dans les bureaux, avait refusé cette confrontation.

    Joint par Le Monde, Stéphane Ravier n’a pas souhaité commenter les évolutions de l’affaire, ni son refus d’être confronté à Mme Frentzel. Selon son attaché parlementaire, le sénateur des Bouches-du-Rhône n’a pas l’intention de « s’excuser pour une blague politique ». La même source précise que M. Ravier ne devrait finalement pas porter plainte contre l’élue EELV, comme il l’avait pourtant annoncé dès sa sortie de l’hémicycle.

    Gilles Rof (Marseille, correspondant)

  • Harcèlement : l’onde de choc dans les écoles de journalisme après l’affaire de la Ligue du LOL
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/15/harcelement-l-onde-de-choc-dans-les-ecoles-de-journalisme-apres-l-affaire-de

    Depuis quelques jours, à la suite des révélations sur l’existence d’un cyberharcèlement mené par des trentenaires issus des médias et de la communication, la parole se libère au sein des écoles de journalisme. A l’ESJ Lille tout d’abord, l’une des plus renommées et surtout celle dont est issu le fondateur du groupe informel la Ligue du LOL, Vincent Glad. L’incident était jusqu’ici resté entre les murs de l’école. Il s’est déroulé en septembre 2017, peu avant la déflagration #metoo. Dans un amphithéâtre bondé de l’ESJ, Sandrine Rousseau, une des quatre élues écologistes qui avaient accusé publiquement l’année précédente Denis Baupin de harcèlement et d’agressions sexuels, intervient devant une cinquantaine d’étudiants sur les stéréotypes de genre dans les médias.

    Elle en garde un souvenir cuisant. Un petit groupe de jeunes hommes, dans le style « boy’s club », ne cesse de marquer sa désapprobation par des « moqueries, des rires, des choses vraiment désagréables », témoigne Sandrine Rousseau. « Si la fille est bourrée, on peut quand même en profiter ! », lance l’un d’eux. Un sentiment de malaise s’installe, selon les témoignages recueillis par Le Monde. Alors qu’elle évoque en fin d’intervention les titres de presse employant l’expression « crime passionnel », lorsqu’il s’agit de meurtre ou d’assassinat, elle est interpellée sur la sincérité de son combat.

    Sur le moment, elle n’a pas trouvé les mots, finissant par claquer la porte. Dès le lendemain, elle les a couchés dans une lettre aux « étudiant.e.s » : elle s’attendait à un « débat sur l’ampleur des violences faites aux femmes et les ressorts sociaux de ces violences, pas un procès en starification ou en cupidité ». « La Ligue du LOL ne m’a pas étonnée, lorsque c’est sorti », dit-elle aujourd’hui. Une étudiante présente ne comprend toujours pas ce moment. « J’ai eu honte, mais en même temps cela ne correspond pas à ce que nous sommes au quotidien. Notre promotion n’est pas qu’un petit groupe de mecs machos », observe-t-elle, sous le couvert de l’anonymat. D’ailleurs, certaines étudiantes ont envoyé à titre personnel un mail d’excuse à Sandrine Rousseau.

    C’est fantastique de voire que c’est des étudiant E s qui s’excusent !

  • Affaire Denis Baupin. L’ex-députée Isabelle Attard témoigne : « C’était un procès surréaliste » – actu.fr
    https://actu.fr/societe/affaire-denis-baupin-lex-deputee-isabelle-attard-temoigne-cetait-proces-surrealiste-debut-fin_21499392.html/amp

    Pensez-vous que cet éclairage aura une nouvelle incidence sur la libération de la parole de la femme ?

    Je fais attention avec ce mot parce que si le procès nous a appris une chose, c’est que toutes les femmes ont parlé. À plusieurs personnes. Ce n’est pas une question de libération de la parole, mais de savoir si les autres sont prêts à écouter. D’un point de vue sociétal, il est là l’enjeu : faire en sorte que nous soyons écoutées. Et crues. Quel que soit l’endroit où l’on parle, le milieu professionnel ou familial. Il faut absolument que l’on soit prise au sérieux lorsque l’on va dans un commissariat.

    #Féminisme

  • Affaire Baupin : relaxe requise pour les médias et les accusatrices de l’ex-député
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/08/affaire-baupin-relaxe-requise-pour-les-medias-et-les-accusatrices-de-l-ex-de

    La procureure a requis, vendredi 8 février, la relaxe des médias et des femmes ayant accusé Denis Baupin d’agression sexuelle ou de harcèlement et qui sont poursuivis en diffamation par l’ancien député.

    La représentante du parquet a estimé qu’« aucun élément dans cette audience ne permet de remettre en cause la sincérité des témoignages » qu’avaient recueillis et publiés Mediapart et France Inter le 9 mai 2016. Huit femmes, dont quatre à visage découvert, accusaient alors le député écologiste d’envois de SMS insistants, à caractère sexuel, de tentative de baiser volé ou de gestes déplacés. Vendredi, la procureure a estimé que leur enquête journalistique était « sérieuse ».

    #et_toc

  • Cécile Duflot raconte son agression sexuelle par Denis Baupin | Le Huffington Post
    https://www.huffingtonpost.fr/2019/02/07/cecile-duflot-raconte-son-agression-sexuelle-par-denis-baupin_a_23663
    https://o.aolcdn.com/images/dims3/GLOB/crop/4928x2589+0+189/resize/1200x630!/format/jpg/quality/85/https%3A%2F%2Fmedia-mbst-pub-ue1.s3.amazonaws.com%2Fcreatr-images%2F2018-1

    Une autre journaliste, de « Radio Parleur », complète : « Il m’a vue dans un moment de vulnérabilité. Il a pris ça pour une opportunité, une ouverture. C’est quand même un truc de dingue ! »

    Visiblement très émue au moment de livrer ce témoignage, Cécile Duflot s’en excuse presque : « Juridiquement, c’est (Denis Baupin, ndlr) un agresseur sexuel, mais je n’en avais pas conscience. J’avais oublié des faits. C’est pour ça que je suis émue ici parce que plein de choses remontent. » Elle poursuit : « C’est grâce à cette faculté d’oublis sélectifs que j’ai pu avoir cette carrière politique brillante. »

  • Le factchecking pour les nuls, c’est Google News qui en démontre le mieux l’inanité

    Tu n’y trouves rien que des trucs sans intérêts.

    Parce que les vrais trucs qui méritent qu’on s’y arrête, ils ne le factcheckent pas... ou en tout cas pas de la même façon.

    J’ai plein de suggestions à faire :
    – Benalla a-t-il menti au Sénat ?
    – Y-a-t-il encore des preuves que l’indépendance de la Justice existe en France ?
    – Benalla a-t-il caché un coffre-fort en refusant une perquisition ?
    – Benalla est-il allé à l’encontre de son contrôle judiciaire en Juillet dernier ?
    – Denis Baupin a-t-il agressé plusieurs femmes dont il était le supérieur hiérarchique ?
    – Donald Tusk a-t-il déblatéré des propos déshonorant pour la fonction qu’il occupe ?
    – Des ministres LREM ont-ils tenus des propos de campagne pour les européennes lorsqu’ils sont intervenus dans des réunions du Grand Débat ?
    – Les dernières élections présidentielles au Vénézuela étaient-elles démocratiques ?
    – Est-il vrai que l’ancien Président américain Carter a un avis sur les élections Vénézuéliennes ?

  • Le procès Baupin, sans Denis Baupin | Marie Barbier
    https://chroniquesdepalais.blogspot.com/2019/02/le-proces-baupin-sans-denis-baupin.html

    Elles ont un imperceptible mouvement des épaules. Pour se tenir bien droite. Faire front, la tête haute. Hier matin, en silence et l’air grave, huit femmes ayant dénoncé des harcèlements et agressions sexuelles de la part de l’ancien député Denis Baupin ont défilé devant la barre de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Elles y comparaissent jusque vendredi pour diffamation, aux côtés de deux journalistes de Mediapart et de France Inter. Source : Chroniques de palais

  • Affaire Baupin : le procès des plaignantes et de la presse - Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010219/affaire-baupin-le-proces-des-plaignantes-et-de-la-presse

    Douze personnes, dont des journalistes de Mediapart et de France Inter, vont être jugées à partir de lundi pour diffamation à la suite d’une plainte de Denis Baupin. Dans une enquête publiée par les deux médias en 2016, plus d’une dizaine de femmes témoignaient des violences sexuelles qu’elles avaient subies de la part de l’ancien député. Mediapart a pu consulter le rapport d’enquête préliminaire, dans lequel de nouveaux témoignages apparaissent, dont celui de Cécile Duflot.

    La loi sur la prescription est vraiment bien faite pour garantir l’impunité des agresseurs. Comment ces femmes peuvent-elles prouvé qu’elle ne diffament pas si la precription interdit à la justice de faire la part des choses. Les défenseurs de la prescription prétendent que les victimes seraient très peu nombreuses à obtenir justice, mais ca permettrais aux victimes d’être protégé du harcelement judiciaire comme c’est le cas ici. Le minimum serait qu’en cas de préscription les procès en diffamation qui les accompagnent soient eux aussi prescrits de fait.

    #patriarcat #injustice #prescription #domination_masculine

    • Le procès intenté par Denis Baupin se retourne contre lui
      https://www.mediapart.fr/journal/france/060219/le-proces-intente-par-denis-baupin-se-retourne-contre-lui

      Mardi après-midi et jusque tard dans la soirée, les dépositions poignantes se succèdent. Laurence Mermet, qui a longtemps milité et exercé des responsabilités de communicante dans la galaxie écologiste, explique à la barre pourquoi elle a fini par tout plaquer. « En mai 2016, j’écoute France Inter, et j’entends des femmes témoigner sur les agissements de Denis Baupin. Je deviens blême. Les choses remontent. J’entends parler des femmes que je ne connais pas, sauf une ; je suis stupéfaite, et en même temps je ne suis pas surprise. Je réfléchis, et je décide de contacter volontairement Mediapart. »

      Laurence Mermet poursuit. « Jusque-là, mon histoire me semblait dérisoire. J’avais classé ça comme un geste déplacé. » Un jour, alors qu’elle travaillait à la mairie de Paris (après avoir été l’attachée de presse de Dominique Voynet au ministère de l’environnement), elle a eu la surprise de subir une caresse dans la nuque de la part de Denis Baupin. Geste « d’une grande douceur et d’une grande violence », car non consenti, explique-t-elle.

      « La nuque est un lieu de mon corps extrêmement intime. Je me suis raidie, puis j’ai eu les jambes flageolantes. Denis Baupin était quelqu’un que j’admirais et que je respectais, il était mon supérieur hiérarchique. Je me suis dit : tu es pas dans la merde… Je n’étais pas à l’aise à mon poste à la mairie de Paris, et ça a participé à achever de me déstabiliser. J’ai fini par quitter ce monde-là au bout de quelques mois. C’était une énorme déception. J’ai quitté Paris et j’ai changé de vie. »

      Sandrine Rousseau est maintenant à la barre. Cette universitaire a exercé d’importantes responsabilités politiques (porte-parole d’EELV et vice-présidente de conseil régional), avant de tout envoyer balader elle aussi. Lors d’une réunion de son parti, Denis Baupin l’a subitement plaquée contre un mur, lui a empoigné les seins et a essayé de l’embrasser, explique-t-elle. « Je l’ai repoussé, j’étais flageolante. J’animais une réunion ce jour-là, et rien ne m’avait préparée à ça », raconte Sandrine Rousseau. Elle a confié cette scène à plusieurs responsables de EELV, en vain. Quand un micro s’est tendu, elle a parlé à visage découvert.

      « Ça a bouleversé ma vie. J’ai quitté la politique. Je l’ai vécu de façon très violente. Surtout qu’au congrès qui a suivi l’article de Mediapart et de France Inter, tous les postes régaliens du parti ont été confiés à des hommes », poursuit Sandrine Rousseau. Elle subit maintenant un feu nourri de questions hostiles de la part d’Emmanuel Pierrat. Il lui faut se justifier sur tout, expliquer pourquoi elle a poursuivi un temps des activités politiques aux côtés de son agresseur, pourquoi elle a répondu à ses SMS par des smileys, pourquoi elle n’a pas porté plainte.

      « On est en 2011. À l’époque, les cadres du parti me renvoient l’idée que ça existe, et que d’en parler pourrait me nuire. Quel était l’intérêt de me mettre en danger avec une plainte ? Je n’avais aucune chance. Et je n’avais pas l’idée à l’époque que c’était une agression sexuelle. On met du temps à comprendre ce qui s’est passé, on ne met pas les bons mots dessus, même si j’ai toujours su que c’était inadmissible. »

      En larmes, Sandrine Rousseau explique que cette affaire lui a fait quitter la politique et a aussi provoqué son divorce. « On ne touche pas impunément le corps des femmes sans qu’il y ait des conséquences. On est ramenée à l’état d’objet, ça laisse des traces, des cicatrices. Ce n’est pas des gestes anodins. Plusieurs femmes ont quitté la politique à cause de comportements comme celui-là. C’est un scandale. »

      Lire aussi

      Affaire Baupin : le procès des plaignantes et de la presse Par Lénaïg Bredoux et Michel Deléan
      Usul. Affaire Baupin : l’invraisemblable procès Par Morgane Jacob, Rémi Liechti et Usul
      Notre dossier : l’affaire Baupin Par La Rédaction De Mediapart

      Au tour d’Elen Debost d’être interrogée. Entrée en politique chez les Verts notamment pour leur « obligation de féminisme », elle est aujourd’hui élue écologiste au Mans. Quand elle commence à s’impliquer dans la vie interne de son parti, elle connaît à peine Denis Baupin mais ils échangent dans le cadre des échéances à venir d’EELV.

      De sympathiques, les messages deviennent vite insistants et de plus en plus gênants. Elen Debost a en effet envoyé par erreur un SMS à caractère privé à Denis Baupin. Excuses et explications n’y changent rien. Elle devient victime de harcèlement. « Il m’envoie des messages très embarrassants. Je lui répète que je ne suis pas intéressée, il est le compagnon d’Emmanuelle Cosse, mais les messages à caractère sexuel continuent. Je suis sidérée. J’ai déjà dit non dix fois, et il continue. Les hommes violents, je sais ce que c’est, les signaux d’alerte arrivent. Je parle des messages à deux personnes, qui me disent : “Il a recommencé”… À l’époque, personne ne me conseille de porter plainte. »

      Une tribune de femmes dénonçant le sexisme en politique, puis une campagne médiatique contre les violences faites aux femmes décident Elen Debost à parler. « Quand j’ai vu la photo de Denis Baupin avec du rouge à lèvres, j’ai vomi. J’ai réfléchi, et j’ai fait un post [un billet – ndlr] Facebook. Les commentaires montrent que les gens savaient, dans le parti. Cyril Graziani, de France Inter, m’a contactée, et j’ai parlé. »

      Avec le recul, Elen Debost est amère. « On était de petites figurines, avec le même profil psychologique un peu fragile. Notre silence a fait que des femmes ont subi ça pendant plus de quinze ans. L’enquête des deux journalistes de France Inter et Mediapart a été magistrale. Ils nous ont aidées à casser l’impunité de cet homme qui osait se présenter en défenseur des femmes. Il faut que cette omerta cesse. »

      Après cette déposition, Me Pierrat lance des questions agressives à Elen Debost, lui jetant à la figure des SMS sortis de leur contexte, comme si elle avait participé à un jeu de séduction, alors qu’elle répète inlassablement qu’elle tentait de contenir les avances insistantes de Denis Baupin en jouant sur tous les registres. Malaise.

      Isabelle Attard s’avance à la barre. Élue députée EELV en 2012, elle a, elle aussi, reçu des messages de Denis Baupin – dès son premier jour à l’Assemblée nationale. Messages qui se multiplient et prennent rapidement un caractère sexuel. Elle n’avait jamais été confrontée au harcèlement sexuel auparavant. « J’en parle à mon équipe, je suis mal à l’aise, c’est un collègue de travail sur lequel je veux compter, notamment sur les questions nucléaires. Du coup, je passe un temps fou à réfléchir à comment lui répondre, pour ne pas me brouiller avec quelqu’un que j’estime et continuer à avoir des relations de travail normales. J’essaye de rester polie en exprimant mon non-consentement. Je deviens de plus en plus gênée. Je mets en place des méthodes pour ne jamais me retrouver seule avec lui. »

      Isabelle Attard apprend qu’elle n’est pas la seule. D’autres députées, et de jeunes collaboratrices ayant un lien de subordination, reçoivent des SMS identiques de Denis Baupin, devenu entretemps vice-président de l’Assemblée nationale. Certaines s’enferment à clé dans leur bureau. Isabelle Attard évoque cela lors d’un déjeuner avec Edwy Plenel, directeur de la publication de Mediapart. Notre collègue Lénaïg Bredoux commence son enquête, et recueille quantité de témoignages sur les agissements de Denis Baupin.

      Isabelle Attard se tient bien droite face au tribunal, et lance ceci : « Je voudrais remercier Denis Baupin. Ce procès nous permet de dire ici tout ce que nous avons vécu. On a pu parler publiquement, et on va pouvoir passer à une autre étape de notre vie. J’espère aussi que ça éclairera certains hommes sur ce qu’est le consentement. »

      L’avocat du plaignant tente encore de la déstabiliser, en lisant des SMS qui ne montreraient aucun harcèlement. Isabelle Attard tient bon. Un incident d’audience éclate lorsqu’il apparaît qu’Emmanuel Pierrat fait du “live tweet” (microblogging en direct) pendant les débats, et rend publics des SMS envoyés par certaines des prévenues à Denis Baupin. Le président et la procureure sont stupéfaits, les avocats de la défense scandalisés. Il est tard, et le tribunal interroge encore Annie Lahmer, Geneviève Zdrojewski, Frédric Toutain et Jean-Claude Biau.

      Lundi, les journalistes prévenus ont expliqué comment ils avaient travaillé sur l’affaire Baupin. Lénaïg Bredoux a raconté ses enquêtes sur le sexisme en politique, avant Weinstein et #MeToo, et celle sur l’élu écologiste, d’abord menée en solo puis avec Cyril Graziani, de France Inter. Celui-ci avait notamment appris que Denis Baupin n’était pas devenu ministre « à cause de ses casseroles ». Edwy Plenel a rappelé pour sa part que « la presse est là pour révéler les affaires cachées ». Éreintants, les débats doivent s’achever vendredi soir.

      Il semble que le backlash lui revienne un peu à la figure.

  • Rien n’affaiblira #MeToo si on reste honnête intellectuellement | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/166169/metoo-agression-sexuelle-feminisme-asia-argento

    Les accusations à l’encontre d’Asia Argento, figure du mouvement #MeToo, n’abîmeront pas un mouvement d’une telle ampleur si l’on est cohérent avec la ligne défendue : lutter contre toutes les agressions sexuelles.

    « L’arroseuse arrosée », « Tel est pris qui croyait prendre »… Aucun poncif ne nous aura été épargné immédiatement après les révélations du New York Times à propos d’Asia Argento.

    Cette dernière, qui figure parmi les accusatrices d’Harvey Weinstein, est à son tour accusée d’agression sexuelle. Le quotidien américain fait état d’un arrangement financier qui aurait été conclu entre un jeune acteur et Asia Argento, à hauteur de 380.000 dollars (333.000 euros) pour éviter des poursuites judiciaires. Ce que l’intéressée dément dans un communiqué : « J’ai été profondément choquée et touchée en lisant ces nouvelles qui sont totalement fausses. Je n’ai jamais eu aucune relation sexuelle avec Bennett. Je n’ai d’autre choix que de m’opposer à tous ces mensonges et à me protéger par tous les moyens ».

    L’article, et c’est normal, a suscité de multiples réactions. Allant de l’étonnement le plus simple à, et c’est là que ça devient moins normal, des séries de tweets réjouis. Oui, des gens (Franz-Olivier Giesbert et bien d’autres) semblent parfaitement enchantés, franchement ravis qu’une personne ait été agressée sexuellement.

    Pas un mot pour la victime présumée, le jeune Jimmy Bennet dont le New York Times rapporte pourtant l’état de détresse. Mais des petits sourires satisfaits à l’idée qu’une féministe ait pu exercer sur un jeune garçon la domination qu’elle prétend combattre. Et on fait semblant de découvrir que l’on peut être victime ET bourreau, et qu’il est possible de lutter publiquement contre quelque chose dont on est soi-même coupable (souvenez-vous de Denis Baupin, les lèvres peinturlurées en rouge pour soutenir les droits des femmes).

    Mais oui, en effet, on peut être profondément surpris et écœuré par ce qu’on a présenté comme un véritable coup de théâtre (allez hop un autre poncif tant qu’à faire) sans être ni misogyne, ni faussement naïf, ni vouloir danser sur la tombe de #MeToo.
    Même stratégie que Weinstein, DSK et leurs défenseurs

    Quel que soit le fond de l’affaire, elle devrait surtout nous peiner pour la victime présumée d’abord, mais aussi pour Nimrod Reitman, l’étudiant ayant accusé la philosophe féministe Avital Ronnel d’agression sexuelle. Dans les deux cas, la victime est encore une fois escamotée au profit d’idéologies, mais est aussi niée par des féministes elles-mêmes.

    À LIRE AUSSI #MeToo : le retour de bâton médiatique… dans les pages de L’Obs

    Que penser, en effet, de la tribune de soutien à Ronnel rédigée par des chercheurs et chercheuses, dont Judith Butler, qui invoque « une campagne malveillante », mettant en avant la « stature » et « la réputation » de la philosophe comme si la célébrité ou un CV bien garni avaient déjà empêché quelqu’un d’être un violeur ? C’est exactement la stratégie adoptée par Weinstein, DSK et leurs défenseurs : crier à la cabale, faire de l’accusé un parangon de vertu, se préoccuper des conséquences sur sa carrière, en avoir rien à foutre de la parole des victimes.

    Il faut avoir l’honnêteté de dire que si le mouvement #MeToo peut être décrédibilisé, cela peut aussi se faire de l’intérieur.

    On ne sort pas grandies quand on arbore des airs vaguement complotistes en affirmant que les révélations du New York Times « [tombaient] bien pour décrédibiliser ces femmes qui dérangent ». Cela revient là aussi à adopter exactement les mêmes mécanismes que ceux que #MeToo est censé combattre : minimiser les agressions, mettre en doute la parole des victimes, héroïser l’agresseur présumé.
    Le besoin d’avoir des muses

    Reste que c’est une véritable gageure formulée par un autre article du quotidien new-yorkais : « Qu’arrive-t-il au mouvement #MeToo quand une féministe est accusée ? ». Rien, je crois, si l’on ne serre pas bêtement et aveuglement les rangs sans accorder aux victimes, aux faits, au travail des journalistes qui révèlent les enquêtes, le respect qu’ils méritent. On n’affaiblit pas un mouvement d’une telle ampleur si l’on reste honnête intellectuellement et cohérent avec la ligne défendue : lutter contre les agressions sexuelles.

    Ce que cette histoire interroge également, c’est notre besoin de personnaliser les mouvements, d’avoir des muses. Même si elles font bien le job. Oui, le discours prononcé par Asia Argento au festival de Cannes avait de la gueule et a eu une répercussion mondiale. Oui, il faut bien que les victimes, comme Rose Mac Gowan, s’expriment publiquement et on ne peut que louer leur courage quand elles s’engagent au-dela de propre cas.

    Mais #MeToo a pris une telle ampleur que l’on peut parfaitement continuer à mener le combat sans égérie. Les combats féministes sont trop vastes et importants pour prendre le risque de les lier à quelques têtes de gondoles.

    • ici un article sur l’affaire Ronell que je ne connaissait pas : http://www.slate.fr/story/165956/avita-ronell-nimrod-reitman-metoo-harcelement-sexuel

      « Bien que nous n’ayons pas eu accès au dossier, nous avons tous travaillé pendant de nombreuses années avec la Professeure Ronell, peut-on lire sur le blog d’un universitaire ayant partagé la lettre, Nous avons tous vu ses relations avec ses étudiants, et certains d’entre nous connaissons l’individu qui a mené cette campagne malveillante contre elle. »

      Après avoir rappelé leur « profonde et tenace admiration » pour la professeure, la lettre déplore « les dommages que cette procédure lui causent, et nous visons à inscrire dans des termes clairs notre objection à tout jugement produit contre elle. Nous maintenons que les allégations prononcées à son égard ne constituent pas de preuves, mais soutiennent plutôt l’attention malveillante qui a animé et soutenu ce cauchemar juridique ».

      « Nous témoignons de la grâce, de l’esprit affuté et de l’engagement intellectuel de la professeure Ronell et demandons à ce que lui soit accordé la dignité qu’elle mérite pour quelqu’un de cette stature internationale et de sa réputation. »

      Le New York Times et Quartz notent que la lettre rappelle les arguments utilisés pour contrer les enquêtes de harcèlement sexuel commis par des hommes : elle s’intéresse aux dommages potentiels sur la réputation de la chercheuse. Sans avoir eu accès au dossier, les soutiens certifient du côté malveillant et malhonnête de la plainte.

      Il a été par ailleurs reproché à l’étudiant d’utiliser un outil féministe comme le Title IX pour attaquer une féministe. Diane Davis qui dirige le département de réthorique de l’université du Texas, signataire de la lettre, précise au New-York Times : « Je soutiens, bien sûr, ce que le Title IX et le mouvement #MeToo essaie d’accomplir, leur effort pour confronter et éviter les abus, le fait de réclamer plus de justice. Mais, c’est pour cette raison qu’il est tellement décevant quand cette énergie incroyable de justice est retournée contre elle-même, ce que beaucoup de nous pensons qu’il s’agit dans ce cas. »

  • Libération est-il un allié contre le sexisme ? – alicecoffin
    https://alicecoffin.wordpress.com/2016/05/28/liberation-est-il-un-allie-contre-le-sexisme-2

    Sur la dernière chronique, il n’y a pas eu de réactions publiques des journalistes. Il a été demandé de ne rien dire à ce sujet ?

    Non, pas du tout. Par ailleurs, je crois que ce que voulait dire Luc dans sa chronique, c’est que comme il y a eu l’affaire Cantat en 2003, l’affaire DSK en 2011, il y a l’affaire Beaupin. Ce sont trois moments symboliques dans la société française qui vont faire que les hommes prennent conscience que les choses changent, que les accusations extrêmement graves contre Denis Baupin vont amener une remise en cause de la domination. Pour moi, cela n’a pas été compris. Ensuite, il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Notamment ce qui tourne autour de la question de la vengeance. En plus, et c’est le problème des éditorialistes, quand on ne maîtrise pas assez un sujet, on se laisse déborder non par l’émotion mais par un sentiment personnel, qui va être soit mal perçu, soit mal compris, soit mal interprété. Mais il ne faut pas voir Luc comme quelqu’un de raciste ou sexiste. Il a un côté très provocateur.

    Je crois, moi, que ces chroniques ont été très bien comprises car, encore une fois, elles reproduisent un discours très courant, et aisément identifiable par celles et ceux qui le subissent. Parler de provocation sur ces sujets est compliqué. Je me pose plutôt la question du profit que Libération tire des nombreuses réactions provoqués par ces textes-là. Faire du buzz, du marketing sur le dos du féminisme, est devenu très prisé par les médias, les publicitaires, les politiques.

    Par rapport à ce que j’ai mis en gras, c’est pour souligné l’optimise bien pratique de ce monsieur. Un optimise que je rencontre souvent chez les hommes et qui sert à se débarassé des questions féministes sans avoir à se remettre en cause. L’affaire Baupin renforce la domination masculine (l’avocat de Baupin utilise des arguments sexistes), comme l’a fait l’affaire DSK (il n’a pas été condamné et continu de trafiqué dans la politique et l’économie), et en fait Cantat trouve toujours de puissants réseaux de fraternité (une des inrocks)... Et puis l’affaire Weinstein n’a rien changé pour la France et lui même n’a pas tant de peintes contre lui par rapport aux 150 femmes qui ont reconnu avoir subis ses agressions. MeToo en France a premi à des hommes de s’approprier et déformé les idées féministes pour vendre des livres sur la séduction. T Ramadan est le seul qui a de réels problèmes avec la justice, pour des raisons racistes à mon avis. Hulot, Darmanin, Sapin ont de leur coté pas trop à s’inquiété. Du coté législatif, Macron essaye de correctionnalisé les viols pour faire des économie, saborde les associations (AVFT).

    –---

    Pour commencer, un point de précision. Quels sont les statuts des chroniques de Luc Le Vaillant. Vous ne les découvrez pas après publication ?

    Non. Elles sont volontairement placées dans la rubrique Idées, relues par la cheffe de ce service, Cécile Daumas, puis par la direction de la rédaction. Il y a des journalistes de la rédaction qui ont une chronique hebdomadaire : Luc Le Vaillant, Laurent Joffrin, Mathieu Lindon.

    Trois hommes…

    Effectivement.

    ...

    Il me semble que le sexisme et le racisme ne sont pas des sujets sur lesquels il est besoin de voter. Libération publie d’ailleurs régulièrement des enquêtes, des reportages, des témoignages qui attestent que le viol, le harcèlement sexiste, la domination masculine en général, est un système aux conséquences gravissimes. Quelle cohérence y-a-t-il à héberger dans le même temps des textes qui tendent à moquer ces conséquences, quand ils ne font pas directement preuve de sexisme. Comment à la fois dénoncer et contribuer à la perpétuation de systèmes de domination ?

    Parce que, de façon générale, il est important que les pages Idées reflètent des opinions extrêmement diverses. On peut y croiser Alain Duhamel, Laurent Joffrin et pourquoi pas Alain Finkielkraut.

    Pourquoi pas Finkencrotte, sur la place des femmes il est assez Le Vaillant compatible. J’aurais plutot pensé à « Pourquoi pas des femmes ? » mais Libé à une éditorialiste .... Marcella Iacub qui est aussi misogyne que Levaillant, Joffrin et Finky réunis.

    –----
    Cet entretiens date de 2016, j’ai l’impression tout de même que Libé à changé un peu sur ces sujets en 2017 et 2018. Je sais pas si Le Vaillant publie toujours, mais Iacub est devenu assez rare et il y a eu des reportages de fond sur le harcelement misogyne à St Cry, féminicides .. Le Bondy blog fait du bon travail aussi.

  • Faire de la politique autrement (le cas Duflot) | Planète sans visa
    http://fabrice-nicolino.com/?p=2943

    Faire de la politique autrement (le cas Duflot)
    5 avril 2018Mouvement écologiste

    J’apprends ce matin que Jean-Vincent Placé a été mis en garde à vue vers 3 heures à Paris. Il faudra qu’il donne sa version, mais celle qu’on connaît, c’est celle-ci : il était bourré comme un coing, il a insulté une femme qui refusait de danser avec lui contre rétribution, il a insulté un employé du bar – maghrébin – à l’aide d’insultes racistes, puis insulté des flics, sur le même mode.

    Placé est un cas aussi fabuleux qu’abominable. On sait de façon certaine d’autres choses de lui. Qu’il est un admirateur de Napoléon et de l’armée française. Qu’il est devenu, après avoir été secrétaire d’État de Hollande, colonel de réserve d’un régiment des forces spéciales en charge du renseignement. Qu’il a toujours été un adepte des pires manœuvres politiciennes – je ne peux raconter, à cause des risques de procès, ce que je sais, mais je le sais. En bref, car il y faudrait des heures, Placé était et reste un homme de droite, d’une droite dure et même militariste.

    Comment et pourquoi a-t-il été le Chef des Verts et d’Europe-Écologie pendant des années ? Mystère que personne n’entend même approcher. Surtout pas Cécile Duflot, qui annonce ce même jeudi – plaisante coïncidence – quitter la politique pour diriger l’ONG Oxfam en France (ici). Comme vous le savez sans doute, Duflot et Placé ont conquis ensemble le parti « écologiste ». Je pense et j’écris même que sans Placé, Duflot n’aurait probablement pas été sa dirigeante. En tout cas, leur sort est historiquement lié. Duflot, qui n’a rien vu, rien su des comportements de voyou sexiste de Denis Baupin, n’aurait rien su non plus des agissements lamentables et constants de Placé. C’est crédible, pour ceux qui croient en toute circonstance.

    Et la voilà qui quitte la politique sans explication sur la catastrophe qui a conduit son mouvement au tombeau. Ni responsable ni coupable. Pas un mot sur un bilan de faillite. Sur sa participation de pacotille aux gouvernements Jean-Marc Ayrault. Pas même un mot sur la situation générale du monde, dégradée comme jamais par la crise écologique. En ce sens, elle est bien de ce temps et bien de ce mouvement déchu. L’individu-roi avant tout. L’hédonisme. Les plans de carrière. Je n’y vois que lâche abandon. Je n’y vois que l’aveu du vide.

    Mais est-elle seule ? Bien sûr que non. C’est toute une (dérisoire) génération politique qui a failli. Les Lalonde-Mamère-Voynet-Lipietz-Cochet-Bennahmias, et bien d’autres qui se reconnaîtront, ont simplement flingué l’idée de l’écologie en France en mimant des combats qu’ils n’étaient pas capables de mener. En démontrant jusqu’au comique de répétition qu’ils n’étaient, chacun à leur façon, que des politiciens de seconde zone.

    En 1984, à la funeste fondation des Verts, on trouvait au sommet, outre Waechter, un certain Guy Cambot, qui fut le premier et unique permanent des Verts – bénévole – pendant des années. Et celui qui permit à l’arrachée la présence de Waechter à la présidentielle de 1988, en produisant par quelque miracle des dizaines de signatures d’élus nécessaires à la candidature. Son rôle jusqu’en 1994 ne saurait être surestimé. Avec sa bande – ses membres s’appelaient entre eux, quel humour !, « la famille » -, il aura dirigé de facto le mouvement. Oui, mais Cambot ne savait strictement rien, et ne voulait rien savoir de l’écologie. Comme Placé. Il louangeait en privé l’armée française, dont il se vantait de fort bien connaître l’histoire. Comme Placé. Il affichait, en privé, des idées politiques fort éloignées des canons d’alors du mouvement « écologiste ». Comme Placé.

    Où veux-je en venir ? Nulle part ou presque. Les dirigeants successifs sont les héritiers sourds, aveugles et muets, d’un parti qui n’aura jamais fait que déconsidérer le combat pour la vie de tous les êtres sur Terre. Ainsi que Fabrice à Waterloo, ils n’auront vu que des scènes, sans en comprendre le sens et la teneur. Et ils s’en sont satisfaits. Tiens, un souvenir. En 1990, en compagnie de Jean-Michel Aphatie, je suis allé dans le Var pour un grand reportage sur les Verts de là-bas, qui fut publié dans L’Autre Journal. La fédération des Verts du Var était l’une des plus puissantes et a joué un grand rôle dans le maintien de Waechter au pouvoir jusqu’en 1994.

    Eh bien, ce n’était pas triste. À Toulon, le chefaillon local décourageait, isolait ou lourdait les adhérents de gauche qui insistaient pour parler du nucléaire militaire, omniprésent dans la rade. De nombreux responsables, tout en jouant les Peace and Love, tenaient en privé des propos racistes, flirtaient avec le FN, copinaient avec les chasseurs. Le scandale fut tel qu’une commission d’enquête nationale fut mise sur pied par les Verts. Malgré des témoignages accablants recueillis sur place, tout fut enterré, puis oublié. Guy Cambot, alors secrétaire national, n’avait pas perdu son temps.

    J’arrête ici, car à quoi bon ? Le combat auquel je crois tant n’a jamais rien eu à voir avec ces gens. Les voilà qui disparaissent à l’horizon, et comment dire ? Enfin.

  • Banalisation de la résidence alternée, nouveau faux-nez de l’égalité femme-homme | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/bertrand-rouzies/blog/301117/banalisation-de-la-residence-alternee-nouveau-faux-nez-de-l-egalite-

    Aurions-nous enfin franchi un cap sociétal majeur ? Il semblerait qu’il n’y ait pas plus maternant qu’un père français et que le temps soit donc venu d’entériner par la loi l’implication toujours plus marquée des hommes dans la prise en charge des enfants, s’agissant des familles éclatées. Vive la coparentalité égalitaire, le 50/50 partout ! Ainsi sera-t-il débattu jeudi 30 novembre 2017 à l’Assemblée nationale* d’un projet de loi proposant de généraliser la résidence alternée pour les enfants de couples séparés, enfants dont l’intérêt supérieur est mis en exergue. Le député MoDem qui le porte, Philippe Latombe, argue des déboires qu’il a rencontrés en tant que divorcé pour réclamer que ce dispositif inscrit dans le code civil comme une possibilité et retenu dans seulement 17 % des cas (80 % des séparations ont lieu sans conflit de résidence, la garde revenant en général à la mère) devienne la norme.

    Le fait d’être concerné soi-même n’est pas un argument suffisant, le raisonnement par induction se devant de constater l’inflation de cas analogues avant de statuer sur la réalité d’un phénomène. Là encore, il semble que la manie de la marche forcée, conjuguée à la confiance excessive de nos politiques en leurs seules capacités d’appréciation des réalités de terrain, les fasse évoluer sur un autre plan physique.

    Jusqu’à aujourd’hui, les hommes ne s’occupaient en moyenne que 27,9 minutes par jour de leurs enfants (contre 81,3 minutes pour les femmes). Sont-ils prêts, suggestionnés par la nouvelle lubie jupitérienne, à assumer une coparentalité égalitaire ? Rien n’est moins sûr, même si les choses évoluent un peu. En Belgique, où la résidence alternée a été généralisée, on a coutume de plaisanter sur celle-ci en disant que sa logistique se décide le plus souvent entre la mère et… la grand-mère.

    Ce projet de loi traîne dans les cartons malpropres du Parlement depuis quelques années et fut un temps porté par le tartufe Denis Baupin. Cela fait huit ans que les associations féministes le combattent. Elles apprécieront ce nouveau croc-en-jambe, après l’asphyxie des plannings familiaux et la réduction des contrats aidés. Il eût été plus judicieux de donner davantage de moyens à la médiation, de façon à épouser au mieux, si l’on ose dire, la diversité des situations, dans l’intérêt des parents comme des enfants.

    Les députés réfléchiront-ils à deux fois avant de se prononcer sur cette proposition ? Se renseigneront-ils au préalable auprès des associations sur toutes les implications et les variables de la résidence alternée ? Ils feraient bien de ne pas trop singer l’activisme du président de la République, dont le talent pour se placer à l’avant-garde des nobles causes en méconnaissance de cause, voire au nom, inavouable, de principes périmés, ne masquera plus très longtemps la course à l’abîme à quoi s’apparente sa marche. La compassion macronienne travestit la réalité et fait injure aux femmes victimes de violences conjugales : « 123 femmes mortes sous les coups de leur mari en 2016 », s’émeut-il. D’après Libération, la plupart des 220 femmes tuées entre 2014 et 2016 n’ont pas succombé des suites d’un duel domestique, d’un échange de coups où l’homme, méconnaissant sa force, aurait pris le dessus, mais ont été assassinées avec préméditation, à l’arme blanche, à l’arme à feu ou par écrasement automobile. Et ces meurtres ont été généralement commis quand elles cherchaient à partir (contexte de séparation ou d’officialisation de la rupture), lors du passage de relais en cas de garde partagée, justement, ou de l’exercice d’un droit de visite par le père.

    Parce qu’il est bon, paraît-il, que les enfants conservent un référent paternel, fût-il maltraitant, de nombreux juges aux affaires familiales, sensibles au lobbying d’associations pro-pères, font pression sur des femmes séparées de conjoints violents pour qu’elles acceptent la « solution » de la garde alternée (quelques cas édifiants bien documentés rassemblés ici), solution qui les oblige à résider non loin de leur bourreau et à avoir des contacts réguliers avec lui. Ces femmes demeurent sous emprise et le risque d’une instrumentalisation des enfants est aggravé. On conviendra qu’il est des cadres d’épanouissement plus idylliques.

    La systématisation de la résidence alternée signifierait pour les mères célibataires, déjà pénalisées, en cas de chômage, par l’immobilité à laquelle elles sont condamnées, alors que la chorée néolibérale leur fait obligation, comme aux hommes mais sans les mêmes chances de réussite, de bouger, la suspension totale ou partielle des pensions alimentaires et autres aides. Quand on sait que ces mères, particulièrement exposées à la pauvreté, représentent 54 % des dossiers de surendettement, on voit mal à quelle harmonisation des conditions une telle loi mènerait. La résidence alternée a un coût important autant pour les femmes et que pour les hommes concernés, mais hors milieux aisés, il reste beaucoup plus difficile à amortir pour les femmes, du fait des inégalités de traitement persistantes en France (comme le rappelle ici Hélène Périvier, économiste à l’OFCE), auxquelles il conviendrait peut-être de porter remède avant de relancer ce vieux débat. Le choix même du mot résidence, qui renvoie au foyer fiscal et parle avant tout à l’administration, montre à quel niveau d’appréciation du problème le projet de loi se situe.

    En vérité, comme le rappelle Franck Lepage dans un post Facebook sur le même sujet, l’égalité macronisée est le cheval de Troie d’intérêts qui se fichent de la condition féminine comme de leur dernier CDS. C’est un label profitable que se disputent des organismes privés de normalisation et d’homologation comme AFNOR et ISO, qui sera vendu aux administrations, avec les trois visites de contrôle et l’audit annuels, eux aussi payants. Il faudra de surcroît former les auditeurs et les données recueillies par eux alimenteront une base de données monnayable auprès de Google, qui envisage de confier à des algorithmes la gestion des ressources humaines. La norme européenne en matière d’égalité est d’une exigence si implacable qu’elle considère qu’il y a égalité lorsqu’au moins 10 % des cadres dans une entreprise sont des femmes. Cela vaut à l’entreprise méritante d’être notée 18/20, même si elle peut mieux faire en calcul…

    L’antique pratique du vice se décernant des brevets de vertu pour conserver sa prééminence a de l’avenir dans la France en marche.

  • Au MJS, des années d’omerta et de duplicité - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/au-mjs-des-annees-d-omerta-et-de-duplicite_1610116

    En pointe dans les combats féministes, le mouvement a pourtant occulté, sinon couvert, les agissements de son ancien président. Symbole d’un système où la parole des femmes était (auto)censurée pour « ne pas nuire à l’orga ».

    Personne n’a été surpris. Samedi 21 octobre, Mathilde M., dirigeante nationale du MJS sur le départ, lâche une petite bombe dans son discours d’adieu. Au sous-sol de La Maison, un bar parisien, une centaine d’amis et de militants l’écoutent retracer ses dix ans au service de la cause socialiste. En plein scandale Weinstein, elle transforme son allocution en plaidoyer pour la parole libérée et réclame des comptes à son organisation. Pour Mathilde M., il est « de notoriété quasi publique [qu’un] ancien président est un agresseur multirécidiviste ». Lisant clair entre les lignes, la petite assemblée applaudit. Lourde, la charge est surtout limpide. Elle vise Thierry Marchal-Beck, qui a présidé le MJS de 2011 à 2013.

    Jusqu’à ces mots, personne n’avait publiquement accusé l’ancien patron du MJS d’agression sexuelle. Certaines victimes, avec le soutien de camarades bienveillants, avaient pourtant tenté au fil du temps de tirer la sonnette d’alarme. Car ce que tout le monde savait, c’est que « TMB » était un « homme à femmes ». Rien de surprenant ni de répréhensible dans une organisation rassemblant des jeunes dans la fleur de l’âge. Mais pour certaines militantes, qui témoignent aujourd’hui dans Libération, ces relations n’avaient rien de consenti et relèvent de l’acte délictuel. Comment un mouvement progressiste, féministe, prônant le respect de l’autre et la défense des plus faibles a-t-il pu occulter pendant des années les agissements de l’un des siens en totale contradiction avec ses valeurs ?

    « Vous couchiez, vous montiez »

    Le MJS est un mouvement très personnifié. Il existe principalement à travers son président et non par ses fédérations locales. D’où une surprotection de la personne qui dirige l’organisation, quelle qu’elle soit. « S’attaquer au président, c’est s’attaquer au MJS », schématise un ex-salarié du mouvement. Sûrement, aussi, parce que l’intéressé cachait son jeu. A la manière d’un Cahuzac, ministre grand pourfendeur de fraude fiscale devant les caméras mais détenteur d’un compte offshore non déclaré, Thierry Marchal-Beck a été un grand président féministe du MJS. Capable d’entamer une réunion en lisant la liste des personnes inscrites pour prendre la parole et de piquer une colère s’il n’y avait qu’une femme et 14 hommes. Encourageant ses militants à rejoindre l’association Osez le féminisme ou rappelant les règles sur le consentement sexuel dans le bus roulant vers un congrès ou un rassemblement de jeunes socialistes européens.

    C’est pourtant le même qui, lors d’un camp d’été en Croatie en 2012, avait mis en place un jeu avec certains de ses proches. Une sorte de permis de baiser à points. « Vous couchiez avec un militant, c’était tant de points. Un cadre, c’était plus, un militant étranger plus et le président c’était bingo, rapporte une participante, revenue choquée de Savudrija. Il utilisait son pouvoir de président : vous couchiez, vous montiez dans les instances, c’était le deal. » Pour l’une des huit victimes, « on dit souvent au MJS que nous sommes un laboratoire pour l’avenir. Force est de constater que la jeunesse n’est pas épargnée dans la reproduction des saloperies que peuvent commettre nos aînés ».

    Dans cette ambiance mêlant en permanence sexe et politique, la campagne de communication « Socialiste parce que féministe » pendant la présidentielle de 2012 apparaît comme l’hypocrisie ultime. « Vous êtes supposés vous battre pour ces valeurs d’égalité, de féminisme, et vous voyez que non seulement elles ne sont pas appliquées mais qu’elles sont foulées au pied. C’était un peu schizophrène, se souvient Ada R., ancienne animatrice fédérale ayant tenté de faire bouger les choses à l’époque. Ce paradoxe décrédibilise la parole des victimes et peut les dissuader de parler. » « Si j’avais adhéré au MJS sous sa présidence, je ne serais pas restée : il y avait trop de contradictions entre le message et l’homme, abonde Anouck J., l’une des victimes retrouvées par Libération. Beaucoup de dirigeants du MJS sont irréprochables et proches des valeurs que nous défendions au quotidien, mais lui, il renvoyait une sale image du mouvement. »

    « Un très grand mouchoir »

    Pendant des mois, les alertes vont sonner dans le vide. Quelques semaines avant le congrès de Strasbourg qui doit introniser Thierry Marchal-Beck en novembre 2011, trois femmes sonnent le tocsin, rencontrant ensemble un membre de la direction du mouvement. « On leur a dit : "Vous ne pouvez pas mettre ce type président, vous allez avoir des frasques tous les jours dans la presse et vous allez salir l’organisation" », se remémore l’une d’elles. A la même époque, le MJS envoie une de ses cadres rencontrer Anouck J., qui a maille à partir avec le futur président. Il s’agit de prendre la température et de vérifier de quoi il retourne. Mais sans le savoir, la direction va désigner pour cette mission une femme qui a elle-même eu affaire à TMB quelques mois plus tôt… « Comment j’ai pu faire ça alors que ça m’était arrivé à moi, je ne sais pas, raconte cette dernière à Libération. J’ai mis un très grand mouchoir sur ce qui m’était arrivé. Je m’entends encore lui dire : "C’est mauvais pour toi, il va être président." »

    Le problème, c’est que quand elles trouvent la force de parler, les victimes butent sur le choc de leur agression et sentent le poids de l’organisation peser sur elles. « Parler de harcèlement en interne sans toucher l’image du mouvement, c’est ça la question », déclare l’une des huit victimes. Douloureuse, leur parole peut être elliptique. Et en face, l’écoute dont elles bénéficient est, à tout le moins, sélective. Sur le papier, le MJS est du côté des femmes mais c’est aussi une organisation rompue aux manœuvres et aux coups bas. Déjà peu enclins à voir dans leur camarade un agresseur de femmes, les dirigeants ont tendance à ranger un peu facilement ces alertes dans la catégorie instrumentalisation politique. « Le poisson était noyé pour de mauvaises raisons », résume un ancien responsable parisien.

    « L’orga a couvert »

    Figure emblématique du MJS, consulté en cas de bisbilles, Benoît Hamon entend « vaguement des rumeurs » sur TMB en 2012, se souvient-il. Les rumeurs se font un peu plus précises en 2015, quelques mois après l’affaire Denis Baupin. A cette date, Mathilde M. évoque devant lui le comportement « à risques » de l’ancien président. « Je ne disposais d’aucune information tangible, solide, précise, explique, à Libération, l’ancien candidat à l’Elysée. Je lui ai redit ma ligne qui consiste à conseiller de porter plainte. Je pense que, jusqu’à il y a peu, nous n’étions pas culturellement préparés à tout ça. La société française est en train de faire un pas considérable sur les sujets de harcèlement : la maturité est là. » A l’échelle du MJS, « l’affaire Baupin a remué deux ou trois trucs et l’affaire Weinstein a fini de secouer tout le monde, confirme Aurélie R., ancienne secrétaire nationale du MJS, qui dit avoir alerté dès 2011 sur un « problème TMB ». « Tout ça met six ans à sortir, c’est long. Pour les victimes et pour l’organisation. » Pour elle, c’est clair, « l’orga a couvert » son patron.

    Dégagés des enjeux de pouvoir interne, certains anciens font ce qu’ils peuvent. En 2014, Matthieu Rouveyre, qui s’occupait de la communication du MJS entre 2005 et 2007, essaie de mener l’enquête, de récolter des témoignages. En vain. Un an plus tard, quand l’ex-numéro 2 du mouvement, Paul Meyer, relaie ses interrogations sur la situation de Mathilde M., qui aurait pu devenir présidente mais se trouve sur la touche, il se voit immédiatement reprocher de vouloir faire un putsch. Un classique. « C’est vrai que, sans procédure judiciaire, c’est compliqué de trouver la bonne solution », estime de son côté Antoine Détourné, qui a commencé à prendre conscience fin 2015 de la gravité des faits reprochés à TMB. Pendant son mandat à la tête du MJS, de 2007 à 2009, il a eu à gérer un cas d’agression sexuelle : un membre des instances nationales avait tenté de forcer une militante à lui faire une fellation. L’agression lui avait été rapportée par des proches de la victime, plus âgés et plus aguerris. Verdict : l’homme a été viré du MJS.

    Pendant les années TMB, une responsable départementale du sud-est de la France décide, elle, de porter plainte pour agression sexuelle contre un de ses alter ego, animateur fédéral en province. L’affaire sera classée sans suite. Mais c’est surtout la réaction du MJS qui l’avait choquée à l’époque : personne n’avait bougé. « Dans une organisation qui professe le "no means no", s’entendre répondre qu’on ne peut rien faire pour une femme qui dit que les limites ont été franchies, c’était très dur, témoigne cette ancienne dirigeante. Même dans un milieu politisé, la parole des femmes peut être minimisée. » La meilleure preuve que certains sont conscients du problème, c’est que le mouvement finira par mettre en place un système de protection autour de TMB. Au MJS, c’est la tradition, il y a toujours quelqu’un pour « gérer » le président. Pour son bien personnel et pour le salut de l’organisation, il faut veiller à ce qu’il prenne son train à l’heure, qu’il rencontre les journalistes prévus, qu’il ne soit pas importuné sans raison, qu’il dîne et qu’il dorme. Cette surveillance va prendre un autre tour entre 2011 et 2013. Quand il venait en province, il y avait une bulle de sécurité autour de lui, pour être sûr qu’il rentre dormir sans déraper. Les réunions de préparation d’événements nationaux ou en fédération, se terminent par la désignation d’un référent pour TMB. « Ce système de protection était tacite mais connu de tous, analyse avec le recul Chloé P., ancienne animatrice fédérale. J’aimerais qu’on trouve collectivement où on a failli en tant que mouvement. On a beau se dire féministes, on peut être pris dans une orga, un système qui nous dépasse. » Etre le référent de TMB - son « gardé » dans le jargon du MJS - implique parfois de le stopper physiquement quand il frôle la ligne jaune. « Quand il était lourd, je le prenais entre quatre yeux et je lui disais : "Maintenant, t’arrêtes tes conneries" », reconnaît aujourd’hui un permanent du MJS époque TMB. En janvier 2013, après les vœux de Hollande à la jeunesse à Grenoble, une responsable fédérale hausse le ton pour lui dire : « Fais attention, ça peut se retourner contre toi. » Lui élude. Ceux qui osent s’informer ou réagir récoltent au mieux de la colère, au pire des menaces. Quelques semaines après l’agression d’une de ses militantes dont il a connaissance, un responsable fédéral rentre en taxi avec Thierry Marchal-Beck. Entre aveu et pressions, le président glisse : « "Cette affaire, il ne faut pas que ça sorte", rapporte l’ancien cadre du MJS devenu entre-temps avocat. Je l’ai mal pris. J’ai répondu qu’elle ferait ce qu’elle veut. » Parce qu’il pose des questions après avoir appris l’agression d’une de ses camarades, un des militants embauchés au siège du PS pour la campagne de Hollande sera affublé du surnom de « ventilateur à caca » par TMB. Les allusions, sibyllines, prospèrent en parallèle sur le Tumblr du MJS, MJS Mi Amor, créé après la présidentielle. A la page 61, on peut lire un message inquiet de l’administrateur de la plateforme évoquant « plusieurs contributions relatives à des agressions sexuelles de la part d’une personne très importante au MJS ». C’était il y a trois ans.

    Les rumeurs sont arrivées longtemps après

    Interrogés par Libération, de nombreux permanents du MJS expliquent qu’ils n’ont jamais été informés de la gravité précise du phénomène avant et pendant la présidence de TMB. Les « rumeurs » sont arrivées longtemps après son départ, disent-ils, à partir de la fin 2015. « Apprendre qu’il a pu y avoir des cas d’agressions sexuelles me rend malade, confie Laurianne Deniaud, à qui TMB a succédé. C’est intolérable. Je ne savais pas et je ne peux que me demander comment cela a pu arriver sans qu’on s’en rende compte », s’interroge l’ancienne présidente, très engagée sur ces questions d’égalité femmes-hommes. Pendant son mandat, son équipe avait même émis une règle, à mi-chemin entre la blague et la mise en garde : « Si vous sortez avec des militantes vous les épousez. » « Aujourd’hui, dit Laurianne Deniaud, ma place est avec ces femmes. J’apporte du crédit à leur parole, je soutiendrai leurs démarches. Elles doivent être entendues et la libération de la parole doit continuer. » Même credo pour Benjamin Lucas, l’actuel président du MJS, qui assure n’avoir jamais été interpellé personnellement par une victime. « Je préfère que les femmes parlent, y compris en mettant en cause le fonctionnement du MJS pour qu’il se transforme, dit-il à quelques mois de passer la main. La question n’est pas celle de notre image : s’il y a une sale image du mouvement, c’est qu’il y a eu de sales comportements dans le mouvement comme partout ailleurs. Nous avons aussi la responsabilité collective de les combattre. »
    Laure Bretton

    Je cite :

    Capable d’entamer une réunion en lisant la liste des personnes inscrites pour prendre la parole et de piquer une colère s’il n’y avait qu’une femme et 14 hommes.

    En même temps quand on est prédateur, plus il y a de femmes plus il y a de proies. Sa colère était sans doute sincère mais ses motivations moins avouables lol

    #TMB #harcèlement #MJS #agressions_sexuelles

  • Cher Le Parisien, tu te payerais pas un peu de nous ? | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/carolinedehaas/blog/251017/cher-le-parisien-tu-te-payerais-pas-un-peu-de-nous

    Òu l’on se rend compte que l’histoire (même immédiate) ne donne jamais de leçons.

    Cher Le Parisien, tu te payerais pas un peu de nous ?

    25 oct. 2017 Par Caroline De Haas

    Le Parisien a mis ce mercredi matin à sa une 16 hommes qui se mobilisent contre le harcèlement sexuel. Super idée ? Voyons voir...

    Voici la "Une" du Parisien ce mercredi 25 octobre :

    On peut voir bien sûr dans cette "Une" un signe enthousiasmant que l’engagement contre les violences que subissent les femmes dépasse maintenant largement les cercles des convaincu.e.s.

    Cette « Une » confirme aussi, 15 jours après l’affaire Weinstein, que l’onde de choc qu’elle a provoqué et les mobilisations qui ont suivi avec #BalanceTonPorc marquent un tournant. Il y aura un avant et un après. Nous sommes en train de vivre une accélération formidable de la prise de conscience de notre société sur l’ampleur des violences. (Venez dimanche à la manif !)

    On peut aussi se dire (soyons positives) que les hommes, qui occupent les Une toutes l’année ont attendu 20 jours (!) avant de reprendre la Une pour parler des femmes (à la place des femmes ?). Le Parisien a sans doute considéré qu’une Une avec 16 femmes qui prennent la parole serait peut-être moins légitime...

    Regardons maintenant les hommes à la Une.

    On aperçoit François de Rugy, qui était responsable du groupe écolo à l’Assemblée Nationale lorsque Denis Baupin y était député. Au moment où, bien avant #balancetonporc, 14 femmes ont osé prendre la parole pour dénoncer les agressions ou le harcèlement sexuel qu’elles avaient subit, François de Rugy renvoyait toutes ces prises de paroles à des « rumeurs ». (Intéressant d’ailleurs : il avait entendu ces rumeurs mais n’avait pas pris la peine de les vérifier).

    On peut aussi voir sur la couverture du Parisien David Pujadas, qui a expliqué au 20h de France 2, devant des millions de personnes, que « le patriarcat était fini depuis la fin des années 70 », renforçant en quelques secondes l’idée reçue contre laquelle se battent chaque jour les féministes, l’illusion de l’égalité. « Eh, franchement ça va, tu vas pas te plaindre quand même, tu vis pas en Afghanistan hein ! » (Merci @menas2society pour avoir retrouvé la source !)

    François Berléand, qui expliquait en 2011 que l’affaire DSK était un complot

    Julien Clerc, qui trouve cela très drôle la semaine dernière, que Canteloup fasse une blague sur le viol (MDR, LOL).

    Serge Hefez, expliquant que les hommes de pouvoir violent peu, ils n’en n’ont pas besoin. (Merci à Benoît Ciron, pour les sources !)

    François Hollande qui a été Président de la République pendant 5 ans. Ça semble loin aujourd’hui ? C’était l’an dernier. François Hollande, en 5 ans de mandat, n’a pas reçu une seule fois à l’Elysee les associations de lutte contre les violences. Il n’a pas augmenté le budget des structures qui accueillent les femmes victimes. Il n’a pas rendu obligatoire la formation des professionnel.le.s de justice, police, santé, enseignement. Sous la pression de mouvements homophobes, il a supprimé les ABCD de l’égalité qui permettaient d’enseigner dès le plus jeune âge le respect de l’autre.

    Découvrir ces hommes tout sourire expliquer qu’il faut lutter contre le harcèlement sexuel et devenir nos alliés, c’est franchement dérangeant. Voir carrément insultant.

  • Du danger de (trop) s’indigner en ligne
    http://abonnes.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/20/du-danger-de-trop-s-indigner-en-ligne_5203946_4832693.html

    L’indignation de leurs utilisateurs est un des carburants qui font tourner Twitter ou Facebook. Elle est recherchée et encouragée par ces multinationales car elle est au cœur même du fonctionnement des plates-formes qu’elles ont créées. Le contenu à fort quotient émotionnel génère le plus de likes, de commentaires, de partages – une des émotions qui rapportent le plus est la colère. Pour que ces services, que nous utilisons gratuitement, soient rentables, ces entreprises ont besoin de toujours plus de trafic, donc de revenus publicitaires. Elles ont intérêt à ce qu’on y reste le plus longtemps possible.

    C’est une réalité qu’on a trop tendance à oublier lorsqu’on traite de polémiques nées sur les réseaux sociaux. Molly Crockett, professeure adjointe de psychologie à l’université Yale (Connecticut), le rappelle justement dans « Indignation morale à l’ère digitale », une étude qui s’intéresse « à la façon dont la technologie peut transformer l’expression de l’indignation morale et ses conséquences sociales ».

    Le dernier mouvement qui est apparu, massif et organique, est incarné en France par le hashtag #balancetonporc avec lequel des milliers de femmes ont partagé sur Twitter leurs expériences d’agression ou de harcèlement sexuels. A moins d’une semaine d’existence, on ne peut pas encore dire s’il restera une explosion cathartique de victimes tentant de se libérer d’un poids trop longtemps enfoui, ou s’il aboutira à des avancées tangibles pour lutter contre le harcèlement et les violences envers les femmes.

    Il n’est pas surprenant que cette prise de parole collective ait pu naître et essaimer sur les réseaux, mais comme le dit le chercheur Olivier Ertzscheid sur Rue89, « ce serait une catastrophe que ces débats commencent et terminent sur Twitter ou sur Facebook. Comme ce serait une catastrophe de croire que ces plates-formes protégeront ». Si ces espaces deviennent des agoras numériques où des problèmes de société émergent et débordent jusque dans la « vie réelle », c’est qu’ils remplissent un vide laissé par les pouvoir publics et les médias.

    Pour Twitter et Facebook, #balancetonporc n’est qu’un hashtag parmi d’autres, intéressant uniquement dans la mesure où il rapporte du trafic. Olivier Ertzscheid rappelle, lui aussi, une vérité qu’on oublie trop souvent :

    « Il n’y a pour ces plates-formes ni victimes ni bourreaux, ni opprimés ni oppresseurs, seulement des usagers et des clients. »

    #Médias_sociaux #Indignation #Activisme #Olivier_Ertzscheid

    • Le texte oublie que ce tag est utilisé par les victimes, c’est pas un tag pour s’indigner, c’est un flot de témoignages par les victimes exaspérées (très majoritairement des femmes). Ceux qui s’en indigne ce sont les gens (tres majoritairement des hommes) qui ont fait les autruches jusqu’ici et qui sont indignés de ne plus pouvoir le faire.
      ce texte fait vraiment pensé à du #mansplannig et une atténuation de la violence de ce que vivent les victimes qui est au dela de l’indignation car c’est de la révolte et de la rébellion.
      Dire que c’est une explosion cathartique c’est aussi deja désactivé et effacé l’idée de révolte. La #catharsis c’est un défouloir symbolique pas une réclamation de justice concrète et politique. Si ces témoignages sont réduit à une vulgaire catharsis ca implique que ca ne sois que de la comédie et que une fois les spectacle fini les choses reprenne leur place, c’est a dire que les hommes pourrons à nouveau violer et agressé en paix.

    • Après, il faut aussi voir la critique globale faite aux médias sociaux, qui permettent l’activisme, mais plus difficilement la construction d’alternatives. Voir le livre de Zeynep Tufekci Twitter and tear gas (traduction à venir au printemps).
      Mais ce à quoi nous assistons est vraiment exceptionnel, vient juste après l’altercation télévisée entre Sandrine Rousseau et Christine Angot, les mises en cause de Denis Baupin (qui était à l’époque vice-président de l’Assemblée nationale). Le New-York Times ne s’y est pas trompé en soulignant l’importance de l’affaire Weinstein... spécifiquement pour la France. C’est que se trouve aujourd’hui une conjonction d’événements et de sentiments assez rares, et qui donc ouvre des perspectives totalement nouvelles. Le moment particulier dans lequel « la peur change de camp », et qui signale des basculements essentiels.

    • Je te met pas en cause @hlc moi aussi je met des articles avec lesquels je suis pas d’accord pour l’archivage. Je réagis à l’article pas à ton choix de le relayé. Et je suis d’accord pour les pbl causé par les réseaux sociaux mais pas de la manière dont en parle Olivier Ertzscheid et cet article (c’est à dire #androcentrisme et #mansplanning ) .

      edit @vanderling cet article est très interessant. Merci pour le signalement.

      « Woody Allen, Bill Cosby, Roman Polanski, DSK, Ghomeshi, Sklavounos, Trump, Cantat… J’en oublie, liste Mme Aurousseau. Le vent souffle fort, la tempête se préparait et la vague actuelle ne vient pas de nulle part. Si on l’envisage dans sa continuité, dans ces tempêtes successives, et qu’on regarde l’ouragan actuel… oui, peut-être qu’en le situant dans un temps continu, à l’échelle occidentale, peut-être qu’on assiste à un changement de culture. »

      Une chose est sûre : tous les spécialistes s’entendent pour dire que ce qui marquerait vraiment un changement, ce serait un électrochoc du système judiciaire — depuis les services de la police jusqu’à la loi, en passant par la façon de l’appliquer — afin « qu’il n’y ait plus une femme sur trois, chiffre Chantal Aurousseau, qu’il n’y ait plus un homme sur quatre qui vivent un événement traumatique lié à leur genre » et qu’il y ait beaucoup, beaucoup plus que trois agressions sexuelles déclarées sur 1000 qui se concluent par une condamnation.
      « MeToo » depuis longtemps MeToo existait déjà. La militante noire Tarana Burke l’a dit une première fois, et fortement, en 1996 — bien avant l’envol, en 2006, de Twitter. C’était un slogan, pas destiné à devenir viral mais à forger une solidarité, plus souvent une sororité, chez les victimes racisées et démunies qui se retrouvent dans des secteurs où organismes de soutien et centres d’aide ne se rendent pas.
      Selon la spécialiste des relations difficiles, des conflits et du harcèlement Chantal Aurousseau, #MoiAussi « est un choix de mots incroyablement juste », choix qui a pu contribuer à nourrir la déferlante. « Ce sont très souvent ces mots-là les premiers, dans l’histoire d’une femme qui témoigne. Juste un like, une émoticône, un “moi aussi” peuvent être déclencheurs. Un petit bout de texte de rien, s’il est bien reçu, peut ensuite ouvrir sur toute une nouvelle appropriation de son propre récit », indiquait Mme Aurousseau lors d’une présentation de l’étude « Témoigner de son agression sexuelle sur les réseaux sociaux : quelle expérience pour les femmes ? », dont elle est coauteure.

      « À force de dire “moi aus­si”, poursuit la professeure en entrevue, ça permet à ces femmes de se voir, de réaliser qu’elles veulent prendre une distance, puis de le faire ; et intérieurement, cette distance les protège de futurs événements. Même si elles ne sont pas arrivées à dire “non” au moment où ça se passait, sentir qu’en dedans d’elles il y a un “non” qui se dit, qui se dresse, fait qu’elles se sentent en sécurité. On a découvert que ce n’est jamais un témoignage, mais “un processus de témoignage” qui fait le travail et qui se construit à travers toutes sortes de gestes. »

      et j’en profite pour isolé un article linké dans ledevoir :
      3 agressions sexuelles déclarées sur 1 000 se soldent par une condamnation. Pourquoi ?

      C’est le seul crime violent dont le taux n’a pas diminué depuis 1999. À quelle étape du processus judiciaire le système laisse-t-il tomber les victimes ?
      http://lactualite.com/societe/2017/10/19/3-agressions-sexuelles-declarees-sur-1-000-se-soldent-par-une-condamnati

      L’article parle du taux très faible de condamnations 3 pour mille par rapport aux total des agressions déclarés par sondages et sur les 3 752 accusations qui passent au tribunal, la moitié (48 %) se soldent par un verdict de culpabilité. L’article parle du Canada, mais en France les condamnations sont souvent ridicules cf : http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/arras-pas-de-calais-le-pere-violait-sa-petite-fille-et-la-mere-ne-disait-

    • L’extrait du texte d’Olivier Ertzscheid a été choisi par le journaliste du Monde et placé dans le contexte de son propre article. Je pense que le texte original veut dire autre chose, centré sur l’analyse des médias sociaux (qui est le projet général d’O.E.). Je ne le lis pas comme « donnant des conseils » (mansplanning), mais comme décrivant ce qu’il voit.
      On le trouve à :
      http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2017/10/balancetonporc.html

    • Le texte de O.E est moins pourris que celui du e-monde.fr mais il prête quand même de drôles d’idées aux gens en particulier aux femmes.

      Mais accepter que ces débats commencent et se terminent sur Twitter ou sur Facebook serait une catastrophe. Comme serait une catastrophe de croire que ces plateformes protégeront la parole des victimes.

      Je voie pas qui accepte que ca commence et finisse sur twitter et justement les victimes ne donnent pas de noms puisqu’elles savent que la justice donnera raison aux agresseurs comme elle le fait habituellement.

      et il donne quant meme des conseils aux victimes (conseils que je trouve pas mauvais) : « Parce qu’un coup de dé jamais n’abolira le hasard. Et qu’un hashtag jamais, ne rendra la justice. »

    • @mad meg, ce serait bien que tu laisses les personnes de religion juive ou musulmane répondre.

      A l’étranger, c’est le hashtag #Metoo qui a été choisi. Je me demande pourquoi, c’est #balancetonporc en France.

      Il ne faut pas oublier non plus, que le porc a subit une opération chirurgicale l’empêchant d’être un agresseur sexuel.
      P.S. dénoncer, pas dénoncé.

    • Ne pas avoir de testicules comme tu dit du porc ne garantie pas que tu ne puisse pas etre un agresseur sexuel. Aussi pour les juives et les musulmanes j’espère que tu ne considere pas ces personnes comme un bloc qui déciderait d’une manière unique ! Moi j’ai parlé de la notion de pureté pas du choix que feront les femmes. Sinon tes remarques antisémites et ton deni classiste et maintenant ton utilisation des musulmanes sont vraiment détestable. Tu es un grand joueur de #bingo

      @unagi quelle horreures ces réactions sur Twitter. Je plein ce femmes qui se prennent ces torrents de merde masculinistes. Êt l’autre qui exige des noms histoire qu’en plus les victimes se prennent des condamnation pour diffamation ( vu que c’est parole contre parole pour prouver un viol ou une agression sexuelle alors que les Twitter seront des preuves à charge contre elles’

    • @unagi . Effectivement, je n’appartient à aucune de ces 2 religions, c’est pour cela que je pose la question.
      J’ai des amis/relations dans ces 2 religions, je leur poserai la question Lundi.
      Je pensais que sur SeenThis, j’aurai la réponse.

      Curieux @mad meg que tu trouve ma question antisémite , tu catalogues rapidement. Prend le temps de t’expliquer. Pourquoi oublies tu les musulmans.
      Sur twitter, cela aurait été sale . . . .
      Il est vrai que tu as l’exclusivité de la parole quel qu’en soit le moyen.

      As tu déjà participé à une conférence débat autrement que par ordinateur interposé ?
      Avec des des êtres humains ?

      L’utilisation de la tête de porc sur une synagogue, ou de mosquée se porte bien en France.
      C’est pour cela que je pose la question sur l’utilisation d’un hashtag avec le mot porc dedans.
      Ailleurs, c’est le hashtag #metoo .

      J’espère qu’Acrimed nous fera un article sur cette question.
      Le titre de l’Article repéré par Hervé Le Crosnier était : Du danger de (trop) s’indigner en ligne
      Je rajoute : Et de poser des question.

    • Ce que je trouve antisémite c’est pas cette question là c’est ta comparaison entre les femmes victimes d’agressions qui utilisent le tag #balancetonporc et les collabos de la gestapo et ton utilisation du mot #délation . cf : https://seenthis.net/messages/638677#message638741

      Pour ta question d’ici je trouve que c’est de l’instrumentalisation de ta part des femmes juives et musulmanes c’est donc une combo de paternalisme sexiste, islamophobe et antisémite si tu veux le détail. Et je pense ca parceque sur le sujet de ces dénonciations des violences sexuelles que subissent les femmes tu ne cesse de chercher le déni par tous les moyens. Tes premiers messages pour attenué l’aspect sexuel des agressions en effacant l’aspect genré es agressions pour en faire un problème de classes sociale. Ensuite ton utilisation de la gestapo pour qualifier les dénonciatrices et maintenant tes histoires de porcs. Comme quoi les musulmanes et les juives ne pourraient pas écrire le mot porc sur twitter pour dénoncer des agresseurs sexuels sur twitter. Et au passage tu glisse plein de culture du viol insidieuse dans tes messages. Par exemple ta parenthèse sur la castration des porcs qui fait comme si les agressions sexuelles étaient uniquement possibles de la part de mâles non castrés. Je laisse pas passé ce genre de choses.

    • Rendre visible ce qui a lieu, c’est plus que s’indigner, c’est chercher à rendre inacceptable.

      En arabe Halouf (animal impur) est une insulte usuelle. Et il faut ignorer beaucoup pour ne pas le savoir. Idem pour Hellüf en hébreu. Le cochon a pas de chance, omnivore comme nous, il est une figure repoussoir de l’animalité (considéré comme sale, cannibale, si les conditions s’y prêtent) qui est aussi la nôtre. Cochon, porc, schwein, pig, je sais pas si il y a une seule langue ou le terme cochon soit pas injurieux mais j’en serais étonné. Les humains (et parmi eux les hommes au premier chef) sont bien sûr les plus dangereux des animaux, mais lorsqu’ils sont qualifié d’un nom d’animal c’est en général pour pointer une humanité considérée comme défaillante, vue comme soumise à ses instincts les plus vils, indigne.
      Oui, @bce_106_6, cette façon de coller du gestapo et du camp de ci de là hors de propos est non seulement fautive (que peut-on croire décrire ou caractériser ainsi, à tors et à travers..) est insupportable. Et comme je ne suis pas un chien qui opine lorsqu’un morceau de sucre ou de viande lui est offert, les « cadeaux » n’y changent rien.

      Ces prises de parole sont libératrices et c’est ce qui compte. Faire mine de voire que cela ressemble à de la délation alors même que rares sont les noms cités (pas de preuve = procédure pour diffamation), c’est encore une fois tout mélanger.
      Plus qu’une dénonciation, terme effectivement ambigu, j’y vois une critique en acte, il y a un nous les femmes et pas un chacune son histoire, son traumatisme aussi, dire la violence subie est une modalité de combat.

      Une twiteuse disait 1/qu’elle craignait que cela ne change rien 2/puis raconte avoir vu un « frotteur » se prendre des coups de sac (sic) d’autres femmes que celle directement visée.
      https://twitter.com/Lili_etc/status/921123065429360642

      Donc, là le message est clair : si tu te hasarde à faire le porc, fait gaffe à tes miches. Ça me semble pas mal.

      Et puis depuis d’autres positions dominées que celle des femmes, on sait très bien ce que ça donne d’en dire en détail l’inacceptable (si bien naturalisé lorsqu’il est tu), de le contester, et d’agir en conséquence. Cela manque un peu partout, alors faut pas bouder. Je crois qu’on va entendre parler d’effets concrets dans l’espace public, au travail, et, pour une toute petite partie sans doute, dans les familles.

    • Pour répondre plus brièvement à @bce_106_6 : ta question est absurde, les juives et les musulmanes pratiquantes, plus que les autres, ne verront aucun inconvénient à traiter leurs agresseurs du nom de l’animal qui les répugne le plus !
      Ce sont plutôt les amoureuses des animaux qui pourraient hésiter...

    • Avant tout Dror, mes félicitations pour ta retenue et ta politesse.

      Pourquoi cette question ?
      Je me méfie de l’unanimité des MSM (Main Steam Média) et des MS Médias Sociaux, à propos du hashtag vengeur #balancetonporc .
      Il y avait unanimité à propos de #jesuischarlie dans un premier temps.
      Je cherche une explication.

      Je maintient ma question, et seules les femmes juives ou musulmanes ont la réponse, pas d’inquiétude, j’en fréquente.
      Par ailleurs, comme tu l’as deviné, je faisais une étude sur les insultes utilisées sur SeenThis.
      Ma collection de copies d’écran commence à être intéressante.
      Pour ce qui de coller du gestapo ce n’est pas moi qui m’arroge d’avoir la vérité et le monopole sur un sujet de ce blog.

      Il va y avoir des effets concrets dans l’espace public, au travail, et, pour une toute petite partie sans doute, dans les familles, tu as entièrement raison.
      Ce hashtag sera aussi utilisé par les harceleurs(es) (sous un pseudo féminin le plus souvent), sous couvert d’anonymat, tu t’en doutes.
      Rien de plus simple pour se débarrasser de ceux qu’on a dans le nez, un peu comme l’adjectif antisémite. C’est pas moi qui l’ai utilisé.

      On remarquera aussi, que depuis ce hashtag vengeur, le sujet du Harcèlement au travail, envers les femmes ou les hommes, mis sur la place publique par Elise Lucet a disparu des radars.

      Les femmes victimes d’actes insupportables, et pas seulement celles des milieux où s’exerce le pouvoir, méritent mieux que d’être des « balances »

    • Maintenant les victimes de violences sexuelles sont comparées à #jesuischarlie
      Sauf que ces femmes qui s’expriment parlent de violences qu’elles ont subit elles mêmes pas de la mort de quelques journalistes.
      Après les collabos des nazis voici aussi les « balances » c’est à dire celles qui parlent aux flics. On te viol et si tu parle aux flics tu es une sale « balance », les agresseurs sexuels devraient t’envoyer des fleurs tellement tu t’applique à défendre leurs interets. Mais rassure toi les femmes ne peuvent pas balancer aux flics car justement les flics ca les fait marré les violences sexuelles, et ce tag qui te rend tout colère c’est justement une solution trouvé par ces femmes pour se faire entendre malgrès l’étouffoir judiciaire/policier.
      Tu traite les femmes de charlie, en sous entendant que c’est du grégarisme de leur part, mais il y a plus de 600000 agressions sexuelles et viols par an (uniquement pour les personnes de plus de 18ans) et vu l’ampleur des violences sexuelles que les hommes infligent aux femmes c’est normal que ca fasse l’effet d’un raz de marée quant ca tombe. Tu choisi systhématiquement d’attaqué les femmes - bourgeoises-gestapistes-islamophobes-antisémite (en sous entendant qu’utilisé le mot porc pour agresseur sexuel serait une exclusion des musulmanes et juives de la part des victimes qui s’expriment) et maintenant Charlie et « balances ». J’ai hate de voire la suite c’est un vrai festival.
      Sinon pour ta collection d’insultes tu peu ajouter violophile parceque t’es un sacré gros violophile mec vu ton acharnement à faire culpabilisé les victimes de violences sexuelles qui l’ouvre par tous les moyens possibles et imaginables.

      @sinehebdo au sujet de l’aspect spéciste du tag Hypatie en parle ici ; http://hypathie.blogspot.fr/2017/10/balancetonharceleur-enfin-elles.html
      Et je suis d’accord avec elle pour déploré que « porc » ca invisibilise les agresseurs sexuels qui sont des hommes. Ca pose aussi la figure du monstre/inhumain et sur cette figure il y a une phrase dans la femme au couteau :

      "Le problème dans le fait de dépeindre les abuseurs comme étant des monstres 24h/24 c’est que quand une personne fait l’expérience de la violence dans sa propre vie, iel se met à penser “oh, mais il est tellement gentil la plupart du temps, il ne pourrait pas être un abuseur” ou “mais il n’est pas TOUJOURS horrible, il est génial d’habitude, alors il ne peut pas être un abuseur”, et iels font l’erreur de penser qu’iels ne doivent pas être vraiment en train d’être maltraité-es alors qu’en réalité, c’est le cas."

      http://lafemmeaucouteau.tumblr.com

    • Ce n’est pas la première fois qu’une « affaire » de harcèlement ou d’agression sexuels suscite un afflux de témoignages. Ce fut le cas en 2011 après l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn

      Reste que l’accueil fait, ces derniers jours, aux appels à dénonciation a été pour le moins partagé. La démarche a été jugée « délatrice » par certains, dans la mesure où l’on encourage les femmes à citer nommément leur harceleur.

      on trouve des propos comme celui-ci :

      « Ces histoires de harcèlements réels ou supposés commencent à bien faire. (…) Cette ambiance de délation et d’ordre moral est vraiment malsaine. A part de réels problèmes de violences sur les femmes, celles-ci doivent apprendre à gérer leurs relations en société, à ne pas avoir d’attitude soumise, ambiguë, et savoir ce qu’elles souhaitent. »

      La « crispation » sur ce sujet du harcèlement et des agressions sexuels dont sont victimes les femmes et – parfois – les critiques de la dénonciation qu’elles en font

      renvoient au fait qu’il existe en France, depuis les années 2000, une rhétorique consistant à véhiculer l’idée que ces violences envers les femmes sont un trait culturel appartenant à certains groupes sociaux. Elles se trouvent donc rejetées dans « l’exotisme » d’une autre culture, et d’une autre catégorie sociale.

      Or, dans le cas du mouvement enclenché ces derniers jours, les témoignages de femmes, par leur nombre et leur diversité, montrent tout à la fois l’ampleur du problème du harcèlement sexuel et le fait que celui-ci concerne toute notre société, qu’il touche toutes les catégories socioprofessionnelles, y compris les plus privilégiées.

      « Montrer que le problème ne peut pas être renvoyé à “eux” mais qu’il existe aussi chez “nous” est un enjeu fondamental du féminisme », explique M. Fassin :

      « Il l’est depuis les années 1980 aux Etats-Unis, date à laquelle les féministes s’efforcent de faire reconnaître l’existence du “date rape”, le viol pendant un rendez-vous, et pas seulement par un inconnu. Et c’est l’enjeu d’une bataille très forte aujourd’hui en France. »

      Dès lors, le problème n’est plus de l’ordre de l’« étranger », il est « parmi nous ». C’est là que se met en place une forme de résistance, selon le sociologue. « Cela pousse à se demander si le harceleur est quelqu’un d’entre nous, et pourquoi on tolère cela. »
      « Trouver que les autres sont des barbares ne coûte rien »

      Mais la violence de certaines réactions est également à la mesure du changement en cours. « Cette résistance, c’est aussi une résistance au fait que les choses sont en train de bouger », analyse le sociologue.

      http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/18/balancetonporc-il-n-est-pas-surprenant-que-certains-hommes-protestent-vigour

    • Je suis convaincu qu’une bonne partie des risques que tu pointes, @bce_106_6 , ne sont que théoriques et que la triste réalité est que rien de tout cela ne se produira pour la bonne et simple raison que dans quelques jours, au mieux quelques semaines, tout le monde sera passé à autre chose et aura oublié tout ça, et les femmes retourneront à leurs harcèlements quotidiens. A mon avis, la vraie question est plutôt « comment faire pour que la campagne actuelle se pérénise dans le temps », mais les médias sociaux sont incompatibles avec le long terme.

      L’autre chose que je remarque dans tes commentaires est que, en soulevant toutes ces questions annexes, tu changes de sujet. Peut-être que c’est involontaire, mais en faisant ça on a l’impression que tu veux qu’on parle plus de la forme que du fond. Je te le dis d’autant plus franchement que je pense que ma petite remarque humoristique sur les cochons est du même acabit, et qu’elle n’avait peut-être pas sa place ici non plus. #BalanceTonHarceleur

  • Sandrine Rousseau était l’invitée de RTL le 29 septembre 2017 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=4CYsD-A4bqc

    Dans son livre, « Parler », l’ancienne porte-parole EELV raconte l’agression dont elle affirme avoir été victime, et estime que « c’est en parlant que le fléau recule ».

    Interview de 2016 :
    https://www.youtube.com/watch?v=zriTe4ECpbs

    Le 9 mai 2016 à 16h34 sur FRANCE 3, Elen Debost (Adjointe au Maire du Mans et Sécretaire Régionale EELV Pays de La Loire) témoignait du harcèlement sexuel dont elle aurait été victime de la part de Denis Baupin, député EELV et ex Vice-Président de l’Assemblée Nationale, qui aurait au total également harcelé ou agressé sexuellement au moins 7 autres femmes depuis plus de 15 ans (4 d’entre elles ont témoigné à visage découvert)

    http://www.liberation.fr/direct/element/denis-baupin-demande-un-droit-de-reponse-dans-on-nest-pas-couche-apres-le
    Scénario hyper fréquent : à partir du moment où la femme agressée accède à une parole publique et présente les choses clairement, l’agresseur réplique et demande systématiquement un droit de réponse. En faisant cela Denis Baupin a une attitude conforme aux hommes de pouvoir qui ne veulent pas que la victime puisse être reconnue et se reconstruise par la parole. Son but est d’occuper le terrain, d’être mis sur le même pied d’égalité que la personne agressée : consentement, histoires entre adultes, disputes entre collègues… tous les scénarios sont bons. Ce mec a le profil type d’un harceleur/violeur en série.

    #baupin #agression_sexuelle #sexisme #domination_masculine #pouvoir

  • Violences sexuelles : une des victimes présumées de Denis Baupin appelle à « parler »
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/09/25/01016-20170925ARTFIG00003-violences-sexuelles-une-des-victimes-presumees-de

    Plusieurs fois dans le texte, Sandrine Rousseau égraine les chiffres « ahurissants » de la justice : « 90% des plaintes classées. 90% des plaintes non classées transformées en non-lieu. Donc pour 100 plaintes déposées, 99 débouchent sur… rien ». Elle fait aussi ce constat amer : « La loi a progressé mais il reste toujours moins grave pour sa carrière d’agresser sexuellement une femme que de frauder le fisc. Frauder le fisc fait prendre de gros risques pour son parcours politique : l’inégibilité peut être décidée (…) Pourtant, ils restent éligibles en cas de violences et notamment de violences sexuelles », déplore-t-elle, tout en répétant : « Parlons, sans haine et sans hargne, mais parlons ».

  • On vit une époque formidable

    Affaire #Baupin : « Nos témoignages ont été validés par la justice »
    http://www.lemonde.fr/affaire-baupin/article/2017/03/07/affaire-baupin-nos-temoignages-ont-ete-valides-par-la-justice_5090795_491642
    Les quatre femmes qui avaient dénoncé les agissements du député en 2016 se félicitent de la décision du parquet de Paris. Denis Baupin veut porter plainte contre elles.


    Sandrine Rousseau, Isabelle Attard, Annie Lahmer, and Elen Debos.

  • Violences sexuelles : le député Denis Baupin est sauvé par la prescription - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060317/violences-sexuelles-le-depute-denis-baupin-est-sauve-par-la-prescription

    Plusieurs des femmes ayant témoigné contre Denis Baupin estiment dans un communiqué qu’« il y a eu un avant l’affaire Baupin et il y aura surtout un après ». « Si les faits ne sont pas poursuivis, la société, elle, a compris. Et c’est bien plus important, écrivent Isabelle Attard, Sandrine Rousseau, Elen Debost et Annie Lahmer, conseillère régionale d’Île-de-France. Aucun parti politique ne pourra plus prétendre ignorer ce fléau quotidien qui va du sexisme ordinaire aux violences sexuelles. La honte change de camp. »

    Elles concluent par un appel aux candidats à la présidentielle : « Nous sommes heureuses et fières que nos témoignages à visage découvert aient pu contribuer à mettre en lumière et sur la place publique des agissements que l’on voudrait croire d’un autre temps. Nous appelons plus que jamais les candidats à la présidentielle à mettre au cœur de leurs projets la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre toutes les violences faites aux femmes. »

    À l’Assemblée, un référent “harcèlement” a été mis en place par le président Claude Bartolone et un guide de « bonne conduite » devrait être distribué aux députés de la prochaine mandature. Mais dimanche encore, la veille de la publication du communiqué du parquet sur l’affaire Baupin, une députée racontait au JDD : « J’ai reçu une assistante en pleurs dans mon bureau. Elle ne supportait plus les gestes déplacés de son patron. C’était une fille qui voulait faire carrière en politique, qui avait de l’ambition. Quand je lui ai proposé de l’accompagner chez le référent, elle m’a dit : “Certainement pas ! Si ça se sait, je suis cramée.” Et elle avait raison. » Selon cette parlementaire, la collaboratrice n’aurait jamais retrouvé de travail au sein du groupe, si elle avait témoigné.

    #feminisme #agressions_sexuelles #politique

  • #violences_sexuelles : le député #Denis_Baupin est sauvé par la prescription
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060317/violences-sexuelles-le-depute-denis-baupin-est-sauve-par-la-prescription

    Le parquet de Paris a classé sans suite l’enquête ouverte au lendemain des révélations de Mediapart et #France Inter sur des faits pouvant relever de harcèlement et d’agressions sexuels. Il évoque des faits « susceptibles d’être qualifiés pénalement », mais « prescrits ». « Il y a eu un avant l’affaire Baupin et il y aura surtout un après », selon les plaignantes. De gauche à droite, Elen Debost, Isabelle Attard, Sandrine Rousseau, qui ont porté plainte contre Denis Baupin

    #agression_sexuelle #EELV #harcèlement_sexuel #Justice #témoignages

  • Affaire Denis Baupin : ses accusatrices posent à visage découvert
    https://www.franceinter.fr/politique/affaire-denis-baupin-ses-accusatrices-posent-a-visage-decouvert

    Presqu’un an après avoir pris la parole publiquement, elles s’affichent une nouvelle fois à visage découvert : Sandrine Rousseau, Elen Debost, Isabelle Attard et Annie lahmer ; derrière elles 10 femmes de dos : 14 au total, comme le nombre de témoignages recueillis lors de l’enquête, et cette question en bandeau « 14 voix égale 140 femmes », car, en France, seulement 10 % des femmes victimes de violences osent en parler.

    En s’affichant ainsi, ces quatre femmes veulent s’impliquer ensemble côte à côte dans le débat présidentiel et sur cette question des violences faites aux femmes, dont les candidats ont bien du mal à s’emparer.

    Elles, ont osé en parler, trois d’entre elles ont même porté plainte : l’enquête préliminaire qui a suivi à été close en fin d’année, mais pour l’instant le parquet de Paris n’a pas encore rendu sa décision, soit de classer l’affaire, soit de renvoyer Denis Baupin en correctionnelle.

    Et pour l’autre agresseur sexuel dénoncé à l’époque, M.Sapin, silence radio, celui là on y touche pas, on en parle pas.
    "« Ne vous avisez pas de ramasser un stylo devant lui, sous peine qu’il ne puisse retenir sa main en murmurant : “Ah ! mais qu’est-ce que vous me montrez là ?” Ou qu’il ne vous fasse claquer l’élastique de la culotte. »"
    http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/michel-sapin-accuse-d-avoir-claque-la-culotte-d-une-journaliste-le-ministre-nie-

    #domination_masculine #harcèlement_sexuel #travail #déni #impunité #sexisme

    • L’enquête sur Denis Baupin classée sans suite pour prescription
      http://www.lemonde.fr/affaire-baupin/article/2017/03/06/l-enquete-pour-agression-sexuelle-et-harcelement-visant-le-depute-denis-baup

      La plupart des situations décrites étaient frappées par le délai de prescription de trois ans. Dans les plaintes visant Denis Baupin, les seuls faits pouvant échapper à la prescription étaient ceux dénoncés par la députée du Calvados Isabelle Attard.

    • Baupin porte plainte contre ses accusatrices et EELV
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/03/07/25001-20170307ARTFIG00224-baupin-porte-plainte-contre-ses-accusatrices-et-e

      Interrogée sur ces plaintes, l’élue écologiste Elen Debost a choisi l’ironie, à la veille de la journée internationale des droits des femmes :

      « Ça doit être le cadeau pour la journée des droits des femmes, je suppose. On va l’interpréter comme ça. »

      Et Elen Debost de poursuivre :

      « Il y a un an, il posait avec du rouge à lèvres contre les violences sexuelles. C’est ce qui a provoqué finalement toute cette affaire puisque c’est cette photo qui a provoqué nos réactions aux unes et aux autres et qui nous a poussées finalement à parler. Un an après, il nous offre un autre cadeau. Alors, merci généreux Monsieur Baupin. »

      http://lelab.europe1.fr/video-une-plaignante-remercie-denis-baupin-pour-avoir-porte-plainte-co

      J’ai du mal à croire qu’il porte réellement plainte. Dan le Figaro même si le titre annonce que la plainte est déposé, le contenu de l’article est moins précis :

      Ce mardi, l’accusé se fait accusateur et explique au JDD sa détermination à porter lui-même l’affaire devant la justice pour contrer les plaignantes et son ancienne formation politique.

      A la même heure l’Express publie ceci :

      Contacté par L’Express, le porte-parole d’EELV, Julien Bayou affirme de son côté ne pas avoir été encore avisé de la plainte contre son parti.

    • Deux jours plus tard toujours pas de confirmation de cette plainte. Ca ressemble à la technique de Polansky aux Césars. Faire un gros scandal comme celui d’accepter la présidence d’un prix du cinéma. Ne faire aucun commentaire puis tel un généreux patriarche « au dessus de tout ce bruit », il annonce qu’il refuse cette présidence en geste d’apaisement. Quelques jours plus tard tout enrrobé de cette image de #grand_homme Polansky annonce qu’il veux en finir avec cette histoire et se permet de dicté ses conditions à la justiçe americaine.

    • Je crois que ses avocats ont dû lui recommander très fortement de ne pas porter plainte. Il me semble évident qu’il irait vers une déroute judiciaire, le communiqué du procureur accompagnant le classement sans suite ne laisse absolument aucun doute là-dessus :

      « Il apparaît que les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement. Ils sont cependant prescrits. »

      Les faits dénoncés sont établis matériellement (à ce stade de l’enquête) mais ne peuvent « techniquement » pas être poursuivis. Bon courage, s’il veut prouver la mauvaise foi (et donc le caractère délibérément erroné et malveillant des accusations qui constitue la diffamation) il faudra aussi qu’il s’en prenne au procureur…

    • Merci @simplicissimus c’est bien ce qui me semblait. Par contre je pense que Baupin n’a jamais cru qu’il allais porter pleinte. Sinon pourquoi attendre l’annonce de la prescription. Si il était calomnié et diffamé comme il dit il aurais attaqué tout de suite. Il cherche seulement à se faire passé pour une victime auprès des misogynes. Ça fonctionne très bien jusqu’ici, la presse lui a déjà offert 48h de fake news gratuite... comme ca les autres femmes victimes de harcelement sexuel restent dans la terreur d’une attaque en diffamation de leur agresseur.

      @nicolasm le figaro est reconnu comme fiable par le Decodex. Ceci devrait éveillé la plus grande méfiance.

    • Aujourd’hui toujours pas d’info sur ces prétendues plaintes déposés par Baupin. Ca semble ne pas trop interessé les médias de savoir que les victimes de harcelement croient qu’il y a vraiment des plaintes en diffamation alors qu’il y a pas l’air d’en avoir une semaine apres l’annonce. A croi que tout le monde est satisfait du message que Baupin adresse aux victimes de harcelement sexuel.

    • Je viens d’écouter la vidéo de Mediapart. Il n’y a pas (pas encore ?) eu de plaintes déposées en 2017.

      Ce qui est évoqué dans l’émission est une convocation, reçue le 8 mars 2017, dans le cadre des plaintes de l’année dernière pas une nouvelle plainte. Edwy Plenel en parle (8:30) d’abord, fort confusément, Lenaïg Bredoux précise ensuite qu’il y en a eu 4 au total pour deux articles différents les 9 et 30 mai 2016 visant à chaque fois Mediapart et France-Inter (9:56-10:20) et parle (10:25) des annonces de plainte faites dans le JDD du 7 mars : dénonciation calomnieuse pour les victimes ayant porté plainte et diffamation pour EELV.

      Deux incriminations différentes sans doute parce que la diffamation se prescrit en 3 mois, contrairement à la dénonciation calomnieuse et qu’il n’est donc pas possible d’attaquer les victimes en diffamation pour leurs déclarations de l’année dernière. Pour EELV, ce qui est visé (EDIT : devrait être visé) dans la plainte doit être le communiqué du 7 mars 2017
      http://eelv.fr/affaire-baupin-des-suites-dans-la-societe-eelv-appelle-a-la-mobilisation-du-8-m

    • Si je comprend bien les menaces de dépôt de plainte contre les victimes de la part de Baupin sont de la pure esbroufe et il y a personne dans la presse pour l’expliquer aux victimes. Et du coup Ca fait une semaine que les médias relaient un message effrayant pour les victimes sachant très bien que c’est une grosse #fake_news qui profite aux agresseurs sexuels et à tous les hommes qui bénéficient de l’œuvre des violeurs et agresseurs sexuels.

    • J’imagine que leurs avocats leurs ont expliqué et qu’ils attendent de pied ferme les plaintes annoncées.

      La presse annoncerait - probablement - le dépôt de plainte effectif, mais il ne faut pas trop compter sur elle pour annoncer le non dépôt de plainte. Relayer les déclarations d’avocats et les rodomontades du harceleur avéré mais prescrit, ça, elle sait faire.

    • @simplicissimus quant je pense aux victimes je parle des victimes de harcelement en générale pas des 4 plaignantes. C’est vrai que ma formule était ambiguë. Je trouve grave qu’on laisse les victimes de harcelement sexuel (qui sont surtout des femmes) croire qu’en cas de prescription elles sont susceptible d’être attaquées pour calomnie par leurs agresseurs. Je pense que c’est pas innocent que les decodex, les décodeurs, les chroniqueurs judiciaires, et les journalistes ne fassent pas de mise au point la dessus. Que les femmes aient peur pour rien ca semble arrangé tout le monde.

      Après avoir vu cette affaire Baupin, si je vivais du harcelement sexuel sur mon lieu de travail, je n’aurais plus aucun espoir. Bon j’avais pas d’espoir avant je me souviens très bien de l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel de 2012 pour arrangé la vie d’un agresseur condamné Gérard Ducray.
      http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/05/04/01016-20120504ARTFIG00664-la-loi-sur-le-harcelement-sexuel-abrogee.php

      Cette histoire me laisse vraiment amère. Au départ il n’y avais pas que Baupin, il y avais Sapin et d’autres non-nommés. Rapidement toute l’attention médiatique etait uniquement sur Baupin, réduisant le problème à un seul individu. Alors que Sapin avais reconnu avoir mis la main au cul d’une journaliste, tout en disant que pour lui c’etait pas sexiste et cette énormité est passé comme une lettre à la poste. Pour Baupin Il y a quant même eu 14 femmes qui se mobilisent, 4 plaignantes et rien... rien à part Baupin qu’on laisse dire n’importe quoi sans aucune contradiction.
      On voudrais dire aux femmes de quitter le monde du travail on s’y prendrait pas autrement.

  • Sexisme : des collaboratrices parlementaires prennent la parole
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/10/17/sexisme-des-collaboratrices-parlementaires-prennent-la-parole_5014977_823448

    Le déclic a eu lieu après l’affaire Denis Baupin, en mai. Alors que le député écologiste venait de démissionner de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale après avoir été accusé publiquement de harcèlement et d’agressions sexuelles par quatre de ses collègues, le climat s’est paradoxalement assombri pour les femmes dans le monde politique. « Cela a libéré une parole sexiste alors qu’on s’attendait plutôt à l’inverse », rapportent Charlotte Lestienne et Julie Rosenkranz, collaboratrices à l’Assemblée nationale, témoins à l’époque de multiples propos graveleux et déplacés.

    Avec une dizaine d’autres assistantes parlementaires constituées en collectif, elles ont donc décidé de prendre à leur tour la plume. Après des journalistes en mai 2015 et des élues l’année suivante, elles dénoncent dans une tribune le « harcèlement » dont elles sont encore souvent victimes. Pour « faire la lumière » sur ce « sexisme ordinaire » du monde politique qui n’existe pas que dans les couloirs du Palais-Bourbon, elles lancent un site Internet (https://chaircollaboratrice.com/), lundi 17 octobre, visant à relayer les témoignages des victimes.

    « Nous entendons chaque jour des anecdotes sur des situations inappropriées », assurent les membres du collectif. D’autant que « le travail de collaborateur est particulier : il suppose une proximité avec l’employeur que la plupart des autres fonctions ne nécessitent pas. Très souvent, la collaboratrice ou le collaborateur travaille tard, fait des déplacements, le tout en tête à tête avec l’élu ».

    Lire aussi : Sexisme : « Le harcèlement en politique doit être pris pour ce qu’il est, une réalité »

    Pour le moment, les témoignages ne font que commencer à arriver mais certains sont déjà édifiants. Ainsi, ce député qui salue deux collaboratrices par un « mes petites filles » lourd de sous-entendus. Ou ce sénateur qui en interrompt deux autres en pleine discussion technique sur la réforme territoriale en leur lançant : « Alors les petites garces, vous nous faites un spectacle de pom-pom girls ? » Toutefois, aucun élu ne devrait être nommément visé, l’anonymat étant garanti à toutes celles qui voudraient témoigner.

    Du côté de l’Assemblée, le sujet commence à être peu à peu pris au sérieux, mais les choses bougent lentement. Constatant la quasi-inefficacité de la « référente en matière de harcèlement » installée en 2013 dans la maison, le déontologue de l’Assemblée, Ferdinand Mélin-Soucramanien, devrait faire prochainement des propositions en la matière. Mais la législature touche à sa fin et il reste à voir si le prochain président de l’Assemblée nationale fera de ce sujet l’une de ses priorités.

    #harcèlement_sexuel #domination_masculine #discrimination #violence

    • 1) Trump est élu de la République depuis des années et personne ne nous l’avait dit.
      2) Faudrait embaucher Mme Obama pour écrire les discours de Hollande, y-aurait sans doute une chance pour que les choses bougent... (tout au moins pour que ce qu’on nous en dit à la télé change...).

      (ironie)

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce dimanche 14 août 2016
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/12212-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, toujours aussi peut de nouvelles dans l’actualité, mais comme je vous l’ai dit hier c’est normal, c’est le week-end du 15 Août....

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    13.08.2016

    À Chartres, deux ans de prison ferme pour consultation de sites terroristes (Les Crises.fr)

    12.08.2016

    SFR : Philippe Martinez dénonce la "stratégie d’entreprise" conduisant à 5000 suppressions d’emplois (L’Humanité.fr)

    Nicolas Sarkozy rencontre le roi d’Arabie saoudite : opération séduction ? (RT.com)

    Projet de plainte contre Sarkozy devant la Cour Pénale Internationale (Agoravox.fr) via Chalouette

    Airbnb : 10 millions de voyageurs en France et seulement 69.000 euros d’impôts (France 24.com)

    Le député écologiste Denis Baupin entendu par la police (L’Express.fr)

    Divers (...)

    #En_vedette