person:gabrielle

  • Gabrielle Cluzel (Boulevard Voltaire) : CNews et LCI installent la « fachosphère » sur leurs plateaux - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Gabrielle-Cluzel-Boulevard-Voltaire-CNews-et-LCI?var_mode=calcul

    Qui, dans l’espace médiatique, pourrait être à la fois spécialiste du Conseil constitutionnel, des nationalistes corses, de la justice japonaise, des radars vandalisés, du « Grand débat », de l’écriture inclusive, de l’ISF, de la réforme des lycées, de Viktor Orbán, des élections municipales parisiennes, des gilets jaunes, du harcèlement en ligne, de la mortalité routière, de Benalla, des débats européens, du hijab de Décathlon, de la France rurale, de Juppé, de l’antisémitisme, des fonctionnaires et de la politique italienne ? Réponse : à peu près tous les éditorialistes [1]. Et ça tombe plutôt bien, puisque c’est en tant que telle que Gabrielle Cluzel, rédactrice en chef de « Boulevard Voltaire », est très régulièrement invitée sur CNews et LCI depuis le 1er février. Trois émissions en particulier, « L’heure de Bachelot » (LCI), « Les Voix de l’info » et « Punchline » (CNews) contribuent ainsi à la légitimation et à la promotion médiatique d’un nouveau visage de l’éditocratie, tout droit issu des milieux d’extrême-droite sur internet – de la « fachosphère ».

    #néolibéralisme_fascistoïde

  • Notre-Dame : « L’effort va être en grande partie supporté par l’Etat en raison de moindres rentrées fiscales »
    https://www.latribune.fr/economie/france/notre-dame-l-effort-va-etre-en-grande-partie-supporte-par-l-etat-en-raison

    INTERVIEW. Après le terrible incendie de Notre-Dame de Paris, les grandes fortunes du pays (Bernard Arnault, François Pinault, les héritiers L’Oréal) ont annoncé des centaines de millions d’euros de dons. La famille Pinault a d’ailleurs renoncé à la déduction fiscale de 60% sur les dons. Pour La Tribune, l’économiste et professeur à l’université Paris Dauphine - PSL, Gabrielle Fack, revient pour La Tribune sur les enjeux et les limites de la fiscalité du don en France.
    […]
    Quel peut être l’impact d’une telle fiscalité sur les dépenses publiques ? D’après des estimations de la Cour des comptes, la niche fiscale sur le mécénat d’entreprise coûte plus de 900 millions d’euros par an à l’Etat.
    Dans l’hypothèse d’un don à 100 euros effectué par une entreprise, cela fera 90 euros de recettes fiscales en moins si une réduction de 90% est appliquée. Par rapport à la déduction actuelle de 60%, cela fera une perte supplémentaire de recette fiscale de 30 euros. L’impact total sur les finances publiques dépendra bien sûr du montant total des dons effectués par les entreprises pour la reconstruction de Notre-Dame.

    Finalement, c’est la collectivité qui va prendre en charge la reconstruction comme l’affirme le député Gilles Carrez ?
    Si une grande partie de la reconstruction de Notre-Dame passe par des dons donnant droit à réduction d’impôt, on peut considérer que l’effort va en effet être en grande partie supporté par l’Etat en raison de moindres rentrées fiscales.

    • il y avais pas de contrat d’assurance pour cette cathédrale ? Pourquoi c’est la collectivité qui payerait pour cet accident dont l’église est l’unique responsable (par sa négligence des normes anti-incendie) ?

    • De mémoire : depuis la loi de séparation, l’État est propriétaire du bâtiment et gère intégralement son entretien, et perçoit l’argent sur les visites payantes (les tours). Tous les travaux concernant le monument sont de son ressort.

      Sauf erreur, l’association cultuelle catholique qui jouit du bâtiment, elle, ne perçoit rien sur ces visites, je pense même qu’elle n’a pas le droit de faire payer de visites touristiques liées au bâtiment, et ne touche que le « denier du culte ».

      Du coup, Meg, je pense au contraire que l’« église » n’est non seulement pas l’« unique » responsable, mais sans doute pas responsable du tout, dans la logique de la loi de séparation de 1905.

      https://www.bfmtv.com/economie/aqui-appartient-la-cathedrale-notre-dame-de-paris-1674259.html

    • Ce que je comprends c’est que l’assurance de l’archevêché couvre les œuvres d’art à l’intérieur du bâtiment, pas le bâtiment.

    • La phrase traditionnelle est « l’État est son propre assureur ». Le principe de l’assurance est celui d’une mutualisation des risques, les assurés « cotisant » une « prime » dont le montant est strictement fonction du risque assuré (base du calcul assurante et actuarial, depuis environ le XVIè (aux Pays-Bas) - XVIIè (ailleurs). Prime augmentée de la quote-part des frais de fonctionnement (mutuelle, p. ex.) ET de la rémunération des actionnaires quand on recourt à une assurance privée.

      Le patrimoine de l’État est (encore…) suffisamment vaste et diversifié pour assurer cette mutualisation. Il y a toujours un truc qui crame quelque part pour beaucoup d’autres qui ne crament pas ailleurs.

      Ceci dit, on voit bien que ça risque (?) de changer bientôt, la dictature de l’émotion est en marche : quoi !!! la cathédrale n’est pas assurée !.
      Ben non, et c’est plutôt bien.

      Quelques milliards d’euros de primes à percevoir pour que le secteur privé couvre le risque public, ça ne se refuse pas…

      cf. @fil (allusif…) là : https://seenthis.net/messages/774900

  • Parler comme un homme par Les couilles sur la table | Écoute gratuite sur SoundCloud
    https://soundcloud.com/lescouilles-podcast/parler-comme-un-homme

    Les hommes et les femmes ne parlent pas de la même manière. Ni entre eux, ni lorsqu’iels s’adressent au genre opposé. De quelle manière le langage contribue t-il à la fabrique des masculinités ? À l’inverse, comment le genre détermine-t-il la manière de parler ? Qu’est ce que le manterrupting, pourquoi est-ce aussi courant ?

    Le langage structure tous les rapports sociaux : les relations professionnelles, la place au sein de la famille, la portée des revendications dans les décisions sociales et politiques... Que disent les pratiques linguistiques des rapports de domination à l’oeuvre au sein de la société ? En quoi le langage tel qu’il existe aujourd’hui favorise-t-il la monopolisation du pouvoir par le groupe des hommes ?

    Réponses avec Luca Greco, professeur de sociolinguistique à l’université de Lorraine et animateur de l’association GSL (Genre, sexualité et langage). Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages qui traitent de ces questions : « La Face cachée du genre : langage et pouvoir des normes », co-écrit avec Natacha Chetcuti (éditions de la Sorbonne Nouvelle, 2012) et plus récemment « Dans les coulisses du genre, la fabrique de soi chez les drag kings » (éditions Lambert Lucas, 2018).

    RECOMMANDATION DE L’INVITÉ
    Luca Greco recommande « Adieu et Merci », une performance réalisée par la danseuse et chorégraphe Latifa Laabissi.

    RÉFÉRENCES
    Retrouvez toutes les références citées dans l’émission sur le site www.binge.audio

    CRÉDITS
    Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Réalisation : Quentin Bresson. Prise de son : Solène Moulin. Générique : Théo Boulenger. Chargée de production : Juliette Livartowski. Chargée d’édition : Camille Regache. Identité graphique : Seb Brothier (Upian). Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.

    • Gabrielle Schütz, Jeunes, jolies et sous-traitées : les hôtesses d’accueil, Paris, La Dispute, coll. « Travail et salariat », 2018, 244 p., ISBN : 978-2-84303-290-5.
      https://journals.openedition.org/lectures/30994

      Salons, congrès, manifestations sportives… Combien d’évènements où l’on croise des hôtesses d’accueil ? Or, que signifie être « hôtesse d’accueil » ? Comment expliquer le caractère fortement genré de cette activité, essentiellement exercée par des femmes « jeunes » et « attrayantes » ? Cet ouvrage, issu d’une thèse1 et fondé sur une enquête de terrain approfondie2, propose plusieurs éléments de réponse et dresse un beau portrait de ces employées emblématiques d’un salariat féminin d’exécution et de représentation, jusqu’alors peu étudié.

      2Le premier chapitre de l’ouvrage, centré sur l’activité d’hôtesse d’accueil, montre les décalages existant entre l’image stéréotypée de femmes-objets et les compétences attendues, notamment linguistiques ; il propose deux pistes d’investigation : le genre de l’activité et son externalisation. L’auteur montre qu’accueillir constitue une tâche d’autant plus complexe qu’elle est externalisée, l’hôtesse représentant une société à laquelle elle n’appartient pas. Recrutée sur son physique, particulièrement valorisé en événementiel, elle l’est surtout sur la base de critères moraux, les prestataires retenant autant des jeunes femmes « bien éduquées » que plaisantes à l’œil. Objets esthétiques valorisant les entreprises pour lesquelles elles travaillent, leur corps fait l’objet d’un fort contrôle de la part notamment des cheffes hôtesses qui les inspectent en début de mission. Assimilées à des maîtresses de maison réalisant des tâches de service très largement invisibles, davantage sollicitées que leurs collègues masculins en tant que petites mains, les hôtesses sont censées être « attentives à tout dysfonctionnement sur le lieu où elles opèrent » (p. 34). Premier contact du visiteur après l’agent de sécurité, elles réalisent un « travail émotionnel » dans la continuité du rôle domestique. Adoptant « une attitude faite de sourires, mais aussi de réserve et de discrétion » (p. 41), l’hôtesse se prête quotidiennement à la « drague » de certains visiteurs dans des lieux où les plaisanteries à caractère sexuel peuvent être monnaie courante, et participe ainsi à la réassurance de l’identité mâle. Le travail d’accueil est également communément associé au genre féminin en raison des conditions dans lesquelles il s’exerce : poids de l’emploi partiel dans un secteur d’activité marqué par une forte imprévisibilité, faibles rémunérations, généralement au SMIC, perspectives de promotion limitées, celle-ci consistant essentiellement à devenir cheffe hôtesse ou à être embauchée en interne au siège des prestataires dans un secteur marqué par un fort turn over.

      3Le deuxième chapitre éclaire la construction symbolique d’une activité prise dans le piège de l’« éternel féminin », les discours ayant peu évolué depuis l’apparition des premières hôtesses d’accueil dans les années 1950, et nonobstant l’essor des années 1980. L’accueil reste prisonnier d’une image réductrice qui pâtit de l’ambivalence du discours naturalisant de ses promoteurs. Pensée comme « féminine » et majoritairement exercée par des femmes, cette activité dévalorisée est davantage appréhendée comme un « job » ou un loisir que comme un métier.

      4Le troisième chapitre aborde pour sa part « ce que c’est que d’être sous-traitée » (p. 83). Si les hôtesses d’accueil sont, dans les années 1960, massivement recrutées en direct, dans les années 2000, elles sont pour la plupart employées via des sociétés prestataires de services. Un tel changement de régime provoque une dévalorisation professionnelle qui double celle produite par le genre. L’auteure décrit ainsi les modalités, sommaires et rapides, de recrutement et d’affectation des hôtesses, la quasi absence de formation et la dénégation de leurs compétences que produit une gestion de masse résultant de cette sous-traitance. Le chapitre décrit également les relations entre les entreprises clientes et les sociétés prestataires qui, s’apparentant à des rapports de domination défavorables à ces dernières, induisent des modes de gestion de la main-d’œuvre qui contribuent à sa dévalorisation. La sous-traitance, d’une part, va de pair avec une extériorisation des tâches d’exécution et du « sale boulot », les tâches plus valorisantes étant laissées au personnel « maison » ; d’autre part, elle contribue à discipliner la main d’œuvre en éclatant le collectif de travail. L’externalisation permet aussi de discipliner le personnel extérieur, immédiatement révocable sur simple demande au prestataire sans que le client n’ait de compte à rendre à la salariée renvoyée… voire sans que cette dernière n’ait connaissance ni même conscience de cette démarche du client, qui bénéficie de la subordination sans la responsabilité… L’auteure décrit ainsi les rapports hiérarchiques de fait qui s’instaurent entre des salariées externalisées « à demeure » et des clients se comportant avec elles en employeurs, alors même qu’il n’y a juridiquement aucune délégation de l’autorité hiérarchique des sociétés prestataires. La confusion des rôles est particulièrement élevée en accueil en entreprise, où le client ne se contente pas de diriger le travail au quotidien mais s’immisce aussi dans l’organisation de la société prestataire, cette situation étant d’autant plus prononcée que beaucoup d’hôtesses servent d’assistantes et réalisent bien d’autres tâches que l’accueil.

      5Le chapitre suivant lève le voile sur le profil d’hôtesses s’accommodant ainsi d’un emploi sous-traité. L’auteure montre que l’accueil constitue un « carrefour social » où se croisent des personnes aux caractéristiques et trajectoires différentes, avec des usages également contrastés de ce type d’emploi, loin de se limiter pour toutes à un simple « boulot d’appoint ». Sur la base de fichiers du personnel, elle distingue deux grandes sous-populations : les hôtesses en événementiel et les hôtesses en entreprise. Pour les premières qui, statistiquement, sont jeunes (moins de 25 ans), diplômées et souvent en cours d’études, l’accueil est plutôt une activité secondaire ou un travail d’appoint d’une activité principale de nature artistique, créative, culturelle ou liée à l’aviation commerciale (hôtesse de l’air, agent d’escale). Pour les secondes, exerçant dans un milieu plus féminisé, globalement plus âgées, souvent bachelières mais plus rarement étudiantes, détentrices de moins de ressources socioéconomiques et culturelles, et pour plus d’un tiers de « type non européen » (p. 135), l’accueil est moins un travail d’appoint qu’une activité qu’elles souhaitent pour la plupart exercer à titre principal ; « certes, beaucoup ne se voient là que pour un temps, mais d’autres semblent plus résolues à rester, puisqu’elles disent vouloir travailler dans l’accueil » (p. 133). L’auteure distingue ainsi deux profils d’hôtesses : celui, dominant en événementiel, s’apparentant à la figure de la « jeune fille de bonne famille » et celui, dominant en entreprise, s’apparentant à l’imaginaire de la « banlieusarde ». Alors même qu’il est considéré comme une activité non qualifiée, l’accueil est donc exercé par un personnel diplômé et dont les compétences sociales sont indissociables de l’appartenance aux classes moyennes et supérieures ou d’une longue scolarisation ; s’il attire des personnes recherchant de « petits boulots » pour financer des études, il ne se résume pas à cela. Enfin, les stratégies des hôtesses mais aussi des prestataires sont liées aux spécificités respectives de l’événementiel et de l’accueil en entreprise. Si le premier implique de disposer d’autres ressources, le second, en ce qu’il fournit des revenus moins aléatoires, capte des personnes aux ressources plus faibles ou aux besoins de financements plus importants. Le chapitre révèle toutefois, dans une perspective plus dynamique, la diversité des usages et modes d’appropriation de leurs conditions d’hôtesses « de passage », en « transition » ou « professionnelles ». Les premières, relativement nombreuses, occupent très brièvement un tel emploi qu’elles mettent à distance voire perçoivent assez négativement tandis que les secondes ont davantage d’ancienneté mais ne se présentent pas comme de « vraies » hôtesses, n’hésitant pas à négocier les missions tout en se prenant parfois au jeu et en n’exerçant pas pour autant cette activité en dilettantes. Les « professionnelles », pour lesquelles l’accueil constitue l’activité principale voire exclusive, occupent pour leur part une « difficile posture ». Fortement engagées dans une activité dont elles tirent en général l’essentiel voire la totalité de leurs revenus, plus volontiers conciliantes, elles sont inscrites dans une carrière et croient en la valeur de leur travail, qu’elles envisagent de manière positive. Elles doivent cependant, en butte à la déconsidération de leur activité, se satisfaire, ou non d’être des prestataires, certaines d’entre elles s’apparentant, selon l’auteure, à des « professionnelles malgré elles ».

      6Le cinquième chapitre déplace le regard sur l’encadrement intermédiaire que constituent les supérieures hiérarchiques des hôtesses et des cheffes d’hôtesses. Cette population, très féminine, âgée de 25 à 35 ans en début de carrière, travaille au siège des sociétés prestataires et est parvenue à ces fonctions soit dans la continuité d’activités d’hôtesses, soit à la suite de l’obtention récente d’un diplôme (souvent de ressources humaines). Le chapitre décrit l’ambivalence des relations entre ces responsables, à la fois distantes et proches, et leurs subordonnées, ambivalence que l’auteure analyse en termes de « maternalisme ». Dans un contexte fortement contraint où tout concourt à l’absentéisme et à un fort turn over, ces responsables doivent mener un travail relationnel très prenant avec les hôtesses et entretenir avec elles une « complicité féminine ». La faiblesse de leurs salaires et le manque de reconnaissance de leur travail les amèneraient toutefois à mettre à distance les hôtesses par le dénigrement. L’auteure confirme ainsi la spécificité de l’encadrement hiérarchique dans les prestations de service peu qualifiées aux entreprises, qui s’exprime « par le style hiérarchique adopté, entre distance et proximité, “complicité” et dénigrement » (p. 200).

      7Le sixième et dernier chapitre sonde la façon dont cette configuration productive affecte les manières de faire carrière des hôtesses, c’est-à-dire de se maintenir a minima dans l’emploi, en dépit d’un environnement très contraint. Si leur vulnérabilité est grande, certains codes de conduite permettent de « tirer son épingle du jeu » : en événementiel, gérer sa réputation et son employabilité, tout en utilisant les clients comme des assurances risques ; en entreprise, ménager tout le monde et répondre aux exigences contradictoires de l’ajustement au client et de la standardisation, s’engager en se distanciant et résister à la tentation de considérer le client comme son employeur alors même que l’appréhension de la relation triangulaire peut être malaisée pour ces salariées... Dans un tel contexte, « les compétences sociales telles que la capacité à “se vendre” et à se mettre en scène face à sa hiérarchie deviennent cruciales » (p. 234).

      8Comme le souligne la conclusion, cette plongée dans l’univers des hôtesses d’accueil « donne à apprécier une des places que le capitalisme contemporain assigne à la féminité : érigée en symbole de l’entreprise, missionnée à des fins de représentation, simultanément dévalorisée et toujours subordonnée » (p. 235). Elle dessine aussi « les contours d’une nouvelle figure du monde du travail : celle du salarié de l’externalisation “à demeure” » (p. 237) évoluant dans un contexte incertain et marqué par la confusion des rôles. Si l’on peut douter des rapprochements possibles que fait l’auteur entre les hôtesses d’accueil et d’autres catégories de salariés externalisés (consultants…), la conclusion n’en suggère pas moins plusieurs stimulants prolongements. Offrant une analyse fine, nuancée et souvent contre-intuitive d’une profession jusqu’alors largement méconnue, cet ouvrage atteste la vigueur d’un domaine de recherche sociologique en plein essor : celui de l’étude des personnels d’accueil et de service.

  • Financer l’action sociale avec des fonds privés : les débuts laborieux des « contrats à impact social », Isabelle Rey-Lefebvre
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/07/les-debuts-laborieux-des-contrats-a-impact-social_5432627_3224.html

    Les CIS obéissent à une logique très macronienne, en associant le public et le privé. Seuls trois contrats ont été conclus en trois ans.

    Cela fait trois ans qu’ils existent, mais on ne peut pas dire qu’ils se soient vraiment imposés dans le paysage. Christophe Itier, haut commissaire à l’économie sociale et solidaire, tire, ce jeudi 7 mars, un premier bilan des contrats à impact social (CIS). Ils ont été lancés en 2016 par Martine Pinville, qui était alors secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie. Et M. Itier entend leur redonner du souffle. Cette formule vient du Royaume-Uni, où elle a été expérimentée, dès 2010, sur l’insertion des prisonniers à leur sortie de la prison de Peterborough, parvenant à réduire le taux de récidive de 9 %.

    Les CIS obéissent à une logique très macronienne, en associant le public et le privé, cette fois dans le domaine de l’#action_sociale. Ces contrats réunissent quatre partenaires : une association ou un opérateur qui propose une innovation sociale ; un investisseur privé qui la finance ; une entité publique, Etat ou collectivité locale, qui remboursera l’investisseur avec intérêts (entre 3 % et 5 %) si les objectifs de performance fixés au contrat sont remplis ; et un évaluateur externe chargé de vérifier les résultats.

    « Mesurer les coûts évités »

    « C’est une nouvelle façon de concevoir l’action publique, plus tournée vers la prévention, en mesurant les coûts évités grâce à cette action et permettant aux associations de passer à une échelle supérieure, s’enthousiasme M. Itier. Plus de vingt pays ont adopté ce système, décliné en 120 projets, pour un investissement total de 400 millions d’euros. »

    Un premier appel à projets, en 2016, avait obtenu quinze réponses. Seuls trois contrats ont été conclus.

    En France, le bilan est bien plus modeste. Un premier appel à projets, en 2016, avait obtenu quinze réponses. Seuls trois contrats ont été conclus. Trois autres devaient être officialisés le 7 mars, pour un total de 9,7 millions d’euros. L’association La cravate solidaire a, après une longue année de mise au point, signé son CIS fin décembre 2018. Elle espère développer son activité de coaching des jeunes à la recherche d’un emploi : « Il ne s’agit pas seulement de trouver un costard au jeune, mais de lui donner confiance et le préparer à l’entretien », explique Nicolas Gradziel, l’un des trois fondateurs que ce projet a réunis à leur sortie d’école de commerce.

    Cette activité pourra ainsi, avec l’apport de 500 000 euros par les assurances Maif et Aviva, la Caisse des dépôts et le fonds Inco – ex-Comptoir de l’innovation, géré par le #groupe_SOS – s’étendre au Val-d’Oise et en Seine-Seine-Denis. Un camion itinérant, deux salariés et des bénévoles sillonneront les banlieues les plus oubliées. « Nous devrons prouver, à l’aide d’indicateurs, que notre méthode assure un plus grand succès à l’entretien d’embauche que si le jeune n’a pas bénéficié de nos conseils », précise M. Gradziel.

    L’association Wimoov, du groupe SOS, aide les chômeurs et bénéficiaires du #RSA à trouver des solutions de transports pour les inciter à accepter un emploi ou une formation qui leur semblent géographiquement hors de portée. « Ce sont de petites actions, avec un conseil personnalisé, explique Florence Gilbert, fondatrice de Wimoov. Par exemple, convaincre un chômeur de prendre sa bicyclette pour parcourir les cinq kilomètres qui le séparent de son emploi ou de la gare en lui proposant un vélo à prix réduit et un itinéraire rapide et sûr ; aider un jeune à passer son permis et acquérir une voiture à petit prix ; organiser un covoiturage avec de petits bus ; convaincre une ville de modifier les horaires d’un car. »

    Un CIS soutient l’activité de l’association Article Un, qui aide les jeunes ruraux boursiers à oser choisir des études longues et difficiles.
    Wimoov compte 130 conseillers en mobilité quotidienne, répartis dans 27 plates-formes financées par les collectivités locales. Ils conseillent, chaque année, 11 000 personnes. Dans ce cas, le CIS apporte 750 000 euros financés par la BNP, le Crédit coopératif, la Caisse des dépôts et toujours le fonds Inco. Il permet de développer un nouvel outil, numérique cette fois, pour un plus grand nombre de bénéficiaires, à un coût moindre, avec diagnostic par internet.
    Un troisième CIS soutient l’activité de l’association Article Un, qui aide les jeunes ruraux boursiers à oser choisir des études longues et difficiles. Il est financé par le fonds B, lancé à titre personnel par Emmanuel Faber, Président de Danone, souvent consulté par Emmanuel Macron.

    « Ambiguïté »

    Ce principe des CIS ne fait cependant pas l’unanimité. « Evaluer l’action sociale est une bonne chose et nous avons des progrès à faire dans ce domaine, admet Patrick Doutreligne, président de Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux, qui représente les trois quarts des intervenants dans le domaine sanitaire et social. Mais c’est toute l’ambiguïté de ces contrats à impact social : on voit bien que leur but n’est pas seulement d’être plus efficace mais d’abord de faire des économies d’argent public. Les indicateurs peuvent être biaisés et l’attribution de ces contrats rester opaque et source de conflits d’intérêts. »

    Conscient de la difficulté qu’ont les CIS à se multiplier, M. Itier cherche à en simplifier le processus. Il a confié cette mission à Frédéric Lavenir, président de l’Association pour le droit à l’initiative spécialisée dans le microcrédit, qui fera ses propositions d’ici au mois de juin.

    Quand le social finance les banques et les multinationales , Collectif
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/03/10/quand-le-social-finance-les-banques-et-les-multinationales_4880783_3232.html

    Les « investissements à impact social » posent des problèmes graves, qui remettent en question les missions de l’Etat, la nature du travail social et le rôle des associations, expliquent les membres d’un collectif d’associations de terrain.

    "Trois arguments sont mis en avant pour promouvoir les SIB : dans une période de pénurie d’argent public, faire appel au privé est une solution innovante ; la puissance publique ne prend aucun risque car les investisseurs ne sont payés que si les objectifs sont atteints ; à terme, le contribuable fait des économies. Tous sont fallacieux."

    Le gouvernement s’apprête à introduire en France les « investissements à impact social », avec, pour fer de lance, la création de « Social Impact Bonds » (SIB) pour lesquels il ne reste plus qu’à trouver une appellation « à la française ». Depuis la remise au gouvernement en septembre 2014 du rapport d’Hugues Sibille (alors vice-président du Crédit coopératif, dont il préside désormais la Fondation), le lobbying en faveur des SIB n’a jamais cessé.

    Le 4 février 2016, Le Monde publiait un article faisant la promotion des SIB, sous le titre « Quand les investisseurs privés financent l’action sociale », signé par Benjamin Le Pendeven, Yoann Lucas et Baptiste Gachet, qui sont aussi les auteurs du document « Social Impact Bonds : un nouvel outil pour le financement de l’innovation sociale » financé et diffusé par l’Institut de l’entreprise, un think tank dépendant des grands groupes industriels et financiers français.

    Depuis, une partie de la presse a suivi : Les Echos, La Croix, Libération et L’Humanité… Ces articles comportent nombre d’approximations sur le fonctionnement de ces produits financiers et en cachent les méandres qui permettent aux organismes financiers, aux consultants et aux cabinets d’audit de dégager des marges considérables.

    Trois arguments sont mis en avant pour promouvoir les SIB :
    – Dans une période de pénurie d’argent public, faire appel au privé est une solution innovante ;
    – La puissance publique ne prend aucun risque car les investisseurs ne sont payés que si les objectifs sont atteints ;
    – à terme, le contribuable fait des économies.
    Tous sont fallacieux.
    Supériorité du privé sur le public jamais démontrée

    Le premier argument est vieux comme le capitalisme. En réalité, la meilleure participation « innovante » du privé serait que les grands groupes multinationaux bancaires ou industriels payent les impôts dans les pays où ils réalisent leurs profits et que l’optimisation et l’évasion fiscales ne soient plus possibles (il n’y aurait alors plus de déficit budgétaire dans aucun pays de l’Union européenne).
    Le second est également faux : le vrai risque est toujours assumé par la puissance publique, qui paye en dernier ressort, soit en rémunérant dans des conditions exorbitantes les financeurs, soit en reprenant le programme à son compte en cas d’échec (comme cela a été le cas, par exemple, pour le tout premier SIB, censé réduire la récidive des prisonniers de Peterborough, en Grande-Bretagne, et abandonné en cours de route).

    La meilleure participation « innovante » du privé serait que les grands groupes multinationaux bancaires ou industriels payent les impôts dans les pays où ils réalisent leurs profits
    Pour le troisième, la supériorité du privé sur le public, aussi bien en termes d’efficacité que d’efficience, n’a jamais été démontrée.

    L’expérience des partenariats publics privés (PPP) prouve le contraire, comme le souligne le rapport de la commission des lois du Sénat.
    En clair, une autorité publique (souvent conseillée par les financeurs) qui souhaite engager une action dans un domaine social (insertion, récidive, décrochage scolaire, parentalité etc.), mais a des difficultés financières ou souhaite rompre avec le subventionnement des associations, s’adresse à un « organisme financier intermédiaire » (une banque qui, bien entendu, se rémunère). Cet intermédiaire récolte des fonds auprès d’investisseurs (banques, fondations d’entreprises, épargnants…) qui souhaitent s’impliquer dans le domaine social, tout en effectuant un investissement rentable.

    Un évaluateur de l’évaluateur de l’évaluateur
    L’autorité publique fixe (en principe) des objectifs à atteindre. L’intermédiaire sélectionne ensuite un « opérateur » qui peut être une association, mais aussi une entreprise privée (qui se rémunérera aussi) lequel sera chargé de la mise en œuvre.

    Un cabinet d’audit « indépendant » (également rémunéré) sera chargé de l’évaluation. Alors qu’il est très délicat d’évaluer des résultats dans le domaine social, dans certaines expériences en cours à l’étranger, il a été fait appel à un évaluateur de l’évaluateur et même un évaluateur de l’évaluateur de l’évaluateur (un nouveau marché pour les cabinets spécialisés).

    Bien entendu les thuriféraires français des SIB et le gouvernement nous promettent de faire mieux, puisque ce sera « à la française ».
    Au final, selon les résultats obtenus, les investisseurs vont recevoir, un retour sur investissement payé par l’autorité publique (donc par l’impôt des citoyens) à deux chiffres (jusqu’à 13 % voire, 15 % par an, selon les contrats).
    Un modèle prestataire
    Dans le système antérieur, une tout autre relation liait les associations (par définition non-lucratives) et les pouvoirs publics. Bons experts du terrain et du territoire, elles pouvaient conduire leur travail social, avec le plus souvent des professionnels, de façon relativement autonome, dans un climat de confiance et de coopération démocratique. Ce modèle est désormais déclaré caduc. À la mission de service public rémunérée par une subvention assortie de certaines contreparties se substitue aujourd’hui un modèle prestataire, régulé par la concurrence, au service de collectivités publiques se considérant elles-mêmes comme des entreprises.
    Les SIB sont bien une nouvelle forme de partenariats public-privé (PPP), tristement connus dans le domaine du BTP, dont les conséquences désastreuses ont déjà été soulignées à maintes reprises, y compris par la Commission des lois du Sénat qui parle de « bombes à retardement » pour les finances publiques (Rapport de la commission des lois du Sénat du 16 juillet 2014 sur les partenariats publics-privés (PPP) : « Les contrats de partenariat : des bombes à retardement ? »).

    Il s’agit, ni plus ni moins, de transformer les « dépenses sociales » en « investissement social » très rentable, sans risque puisque le retour sur investissement est garanti par l’Etat, en contrepartie d’hypothétiques économies au terme du contrat ! Il est significatif que ces actions mobilisent les plus « grands philanthropes » du monde, tels Goldman Sachs, Merrill Lynch ou encore la fondation Rockefeller…

    L’ensemble du dispositif repose en réalité sur un socle purement idéologique : le privé serait, par principe, plus efficace et moins cher que le public. Un postulat qui n’a jamais été démontré mais qui rapporte ! L’institut de l’entreprise, dans la quasi-totalité des exemples qu’il fournit dans son étude, démontre que la plupart des SIB induisent un retour sur investissement qui double le capital investi en trois ans ! Pour le SIB « Advance Programme » au Royaume-Uni qui porte sur l’emploi, pour un capital investi de 3 millions de livres, le retour certes maximum sur trois ans est de 3,3 millions.

    Escroquerie financière
    Mieux encore, certaines actions menées à l’étranger par le biais d’un financement SIB ont coûté en moyenne trois fois plus cher au contribuable que si l’action avait été financée directement par la puissance publique. Au-delà de l’escroquerie financière, les « investissements à impact social » posent des problèmes graves, qui remettent en question les missions de l’Etat, la nature du travail social et le rôle des associations.

    La mise en place des SIB pose en effet la question de la définition de l’intérêt général : si désormais c’est le secteur financier qui décide de soutenir une action sociale plutôt qu’une autre (tout en puisant dans les fonds publics, c’est-à-dire dans la poche du citoyen), selon la seule règle de la maximisation du profit et la minimisation des risques, à quoi servent encore les élus et toute la vie démocratique à laquelle contribuent les différents organes de la société civile ?

    Plus besoin de métiers en tant qu’espaces d’autonomie, de socialisation et de responsabilité, puisqu’il s’agit pour les professionnels de ce secteur de devenir les exécutants de logiques financières

    Si les investisseurs déterminent à la fois les actions à financer, les indicateurs de performance et les objectifs (chiffrés) à atteindre, quid de la doctrine même du travail social ? Le travail social ne consiste pas à poser des rustines sur les dégâts du capitalisme. Il vise à l’émancipation des personnes vulnérables dans une société capable de reconnaître sa responsabilité dans la production d’inégalités et cherchant sans cesse à y remédier…

    Il ne s’agit donc pas simplement de produire les prestations adaptées
    et rentables, à une « cohorte » d’individus ayant des besoins particuliers, mais, partant de leurs ressources, de travailler « avec » eux au changement, dans une perspective de court et moyen terme, sans jamais être sûr, à l’avance, de la performance… C’est le prix de la solidarité en actes, que ne connaît pas le commerce.

    #Usagers-marchandise
    Si les acteurs de terrain (en grande majorité les associations) sont obligés de compter sur des financements de type SIB, avec mise en concurrence des « projets » et soumission absolue au diktat financier pour les « heureux élus » – en imposant un management ad hoc qui peut aller jusqu’à la mise en place d’un directeur financier dans la structure – que reste-t-il de l’essence même de la vie associative, reposant, répétons-le, sur la capacité des citoyens à s’organiser eux-mêmes pour trouver, par eux-mêmes, des solutions innovantes à des problèmes qu’ils sont les seuls (ou les premiers) à identifier ?

    Dans un système du paiement au résultat appliqué au social, la notion de métier est niée et, avec elle, la dimension créative des acteurs de terrain. On comprend mieux pourquoi le Plan d’action en faveur du travail social qui soutient l’ouverture du travail social aux investissements à impact social s’appuie sur une refonte des métiers du travail social : la réflexion sur la pratique n’est plus considérée comme un élément central de la formation, il suffit de former les travailleurs sociaux à des fonctions de coordination ou à acquérir des compétences purement techniques, suivant le niveau de qualification (« Défendre les métiers sociaux », Le Monde du 23 juin 2015).

    En effet, plus besoin de métiers en tant qu’espaces d’autonomie, de socialisation et de responsabilité, puisqu’il s’agit pour les professionnels de ce secteur de devenir les exécutants de logiques financières qui passent par une « rationalisation » de l’action. Pour les usagers également, la relation avec les professionnels du social change de nature : plus question d’une rencontre avec l’autre, plus question d’être considéré comme un citoyen protégé par la collectivité, mais bel et bien de devenir une marchandise.

    Les SIB sont présentés comme un outil innovant pour financer l’action sociale. En fait il s’agit juste d’accommoder une vieille recette qui consiste à faire payer la collectivité publique au bénéfice du privé lucratif, à s’accaparer des financements publics et à instrumentaliser le travail social.

    Mécanique néolibérale
    Même dotée d’un visage « solidaire », la mécanique néolibérale ne quitte jamais ses fondamentaux : haro sur l’Etat (et la démocratie), haro sur les capacités des citoyens à s’organiser eux-mêmes (en dehors du sacro-saint marché), haro sur toutes celles et ceux qui œuvrent à la transformation de la société dans une optique de justice, d’égalité et de fraternité, du bien commun, de l’intérêt général. Non seulement il faut refuser de s’engager dans la voie des SIB, mais les rescrits fiscaux opaques, les optimisations et évasions fiscales doivent cesser.

    L’avenir n’est pas dans la financiarisation du social mais dans l’instauration de nouvelles formes de relations entre associations et autorités publiques, reposant sur une co-construction réelle, l’indépendance des structures et le respect des métiers.

    Premiers signataires : Jean Claude Boual (Président du Collectif des associations citoyennes), #Michel_Chauvière (Directeur de recherche émérite au CNRS), Gabrielle Garrigue (Avenir Educs), Eric Denoyelle (Collectif pour une éthique en travail social), #L’appel_des_Appels.

    #Borello :
    https://seenthis.net/messages/741504

  • Ce 25 novembre, les gilets jaunes ont manqué le bal des débutantes _ Le Figaro Madame - Marion Galy-Ramounot *

    Forest Whitaker et sa fille True dansent la première valse du Bal des débutantes à Paris
    http://madame.lefigaro.fr/celebrites/bal-des-debutantes-forest-whitaker-et-sa-fille-dansent-la-premiere-v
    Le Bal des débutantes s’est déroulé samedi soir sous les ors du palace Shangri-La Paris, dans le très chic XVIe arrondissement de la capitale. Au menu : « filles de » en haute couture et valses viennoises à cinq temps.


    Gabrielle de Pourtalès et... Stéphane Bern, sollicité pour la danse. (Bal des Débutantes, Paris, le 24 novembre 2018.)

    Derrière ses petites lunettes rondes, à l’aise dans son smoking, Forest Whitaker est serein. Au Bal des débutantes, il a déjà présenté l’une de ses trois filles, Autumn, en 2009. Neuf ans plus tard, il accompagne sa cadette, True, pour son « entrée dans le monde », comme dit l’expression (dépassée). Elle n’est pas la première « fille de » à se prêter à l’exercice mondain. Ava Phillippe (la fille de Reese Witherspoon), Tallulah Willis (la fille de Demi Moore) et Sophia Rose Stallone (la fille de Sylvester) ont valsé avant elle. Au bras de son cavalier Giacomo Belmondo, petit-fils de Bébel, elle défile comme de coutume entre les tables du grand salon, où se tient le dîner très privé - moins de 200 personnes - donné en faveur de l’association Enfants d’Asie et du Seleni Insitute.


    Juliet James Gordy (en robe Elie Saab Haute Couture). (Bal des débutantes, Paris, le 24 novembre 2018.)

    Pour le grand soir, la jeune femme de 20 ans porte une robe Gaultier Paris dans les tons jaune et noir, « inspirée des peintures de Degas » - nous confiait-elle la veille, lors des derniers essayages. C’est la marque de fabrique du Bal créé par Ophélie Renouard en 1992, les « debs » sont présentées en haute couture - et traditionnellement à haute voix par Stéphane Bern. La comtesse Gabrielle de Pourtalès, au bras du prince Priko Sajonia-Coburgo-Gotha, a des airs de Charlotte Casiraghi en Dior haute couture. Anna Pei, petite-fille de l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei (qui a, entre autres, conçu la #pyramide_du_Louvre), semble ne plus toucher terre en Emmanuel Ungaro.
    . . . . .


    Le meilleur du Bal des débutantes 2018 - Les débutantes, promotions 2018. (Bal des débutantes, Paris, le 24 novembre 2018.)


    Le meilleur du Bal des débutantes 2018 - Les cavaliers, promotion 2018. (Bal des débutantes, Paris, le 24 novembre 2018.)


    La princesse Ananya Raje Scindia of Gwalior (en robe Lecoanet Hemant) avec sa mère HRH Maharani Priyadarshini Raje Scindia of Gwalior et son cavalier HH Yuvraj Mahanarayana J. Scindia de Gwalior. (Bal des débutantes, Paris, le 24 novembre 2018.)


    La baronne Ludmilla von Oppenheim (en robe Stephane Rolland haute couture) et son cavalier le prince Philippe-Emmanuel de Croy-Solre. (Bal des débutantes, Paris, le 24 novembre 2018.)

    #Caste #Luxe #Ieoh_Ming_Pei #Stéphane_Bern #Ruissellement d’images #femme #fille #France #obscénité #exposition de #viande #richesse #en_marche

  • Les films de Carole Roussopoulos disponibles sur le site de la Médiathèque Valais - Martigny

    Le F.H.A.R., 1971
    http://xml.memovs.ch/f0199a-002.xml

    Manifestation du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire
    Discours d’une militante sur l’homosexualité (mythique)
    Discours de Guy Hocquenghem sur les rôles sexuels et les relations de pouvoir
    Témoignage de militants
    Evocation des débats sur les homosexuels et l’élite (Cocteau, Marais, Gide...)
    Accusation contre les homosexuels et condamnation ; discrimination ; le journal « Tout »

    Gabrielle Nanchen, 1972
    http://xml.memovs.ch/f0199a-003.xml

    Témoignage de paysans sur le vote des femmes
    Fonctionnement du gouvernement suisse
    Témoignage d’un paysan sur l’élection de Gabrielle Nanchen
    Intérêt pour la politique, parcours professionnel
    Interview de la belle-mère de Gabrielle Nanchen
    Inscription au parti socialiste valaisan, Mai 1968
    Témoignage d’un paysan
    Définition du socialisme, importance de la religion
    Témoignage d’un ecclésiastique et d’une étudiante
    Technique pour transmettre les idées politiques
    Témoignage contre le vote des femmes
    L’électorat, réaction des gens

    Y a qu’à pas baiser, 1973
    http://xml.memovs.ch/f0199a-004.xml

    Générique et publicité
    Journal télévisé I.N.F. 2 consacré à l’avortement : interview du professeur Jérôme Lejeune
    Manifestation pour le droit à l’avortement et témoignage de passants
    Rapports sexuels entre femmes et hommes et plaisir dans la relation
    Avortement selon la méthode karman en temps réel
    Reprise de la manifestation

    Les prostituées de Lyon parlent, 1975
    http://xml.memovs.ch/f0199a-012.xml

    Revendications des prostituées à l’Eglise de Saint-Nizier
    Retransmission des débats à l’extérieur de l’église
    Témoignages de femmes : vie de femmes, de famille et professionnelle, proxénétisme

    La marche du retour des femmes à Chypre, 1975
    http://xml.memovs.ch/f0199a-011.xml

    Camps de réfugiés
    Marche pacifiste
    Discours sur l’application de la résolution de l’ONU ordonnant à la Turquie de permettre le retour des Chypriotes grecs
    Distribution de vêtements et de nourriture
    Témoignages de réfugiées chypriotes
    Discours
    Habitations et conditions de vie rudimentaires des réfugiés, témoignages ; viol des femmes
    Marche pacifiste
    Arrivée et mot de bienvenue du commandant militaire de la section des Nations Unies
    Témoignage

    S.C.U.M. Manifesto, 1976
    http://xml.memovs.ch/f0199a-015.xml

    Lecture du S.C.U.M Manifesto, un texte de Valérie Solanas (1967), par la comédienne Delphine Seyrig
    Manifestation pacifiste de femmes catholiques et protestantes en Irlande contre la guerre
    Reprise de la lecture
    Violence policière en Argentine, manifestation des femmes à Belfast

    Maso et Miso vont en bateau, 1976
    Cinéastes : Carole Roussopoulos, Ioana Wieder, Delphine Seyrig et Nadja Ringart.

    Mythique film de 55’ sur lequel on peut tout savoir grâce à @volt :

    Images de la culture : Maso et Miso vont en bateau
    https://imagesdelaculture.cnc.fr/-/maso-et-miso-vont-en-bateau

    Bernard Pivot invite Françoise Giroud, alors première secrétaire d’Etat à la condition féminine, pour une émission gentiment misogyne : Encore un jour et l’année de la femme, ouf ! c’est fini. Le collectif les Insoumuses recycle l’émission par des interventions pleines d’humour et en fait « la preuve officielle que le secrétariat d’Etat à la condition féminine est une mystification ».

    Des cartons donnent les réponses que Françoise Giroud aurait dû donner ; une interview de Simone de Beauvoir contredit ses propos ; les arrêts sur image soulignent son inaptitude. « Notre propos est de montrer qu’aucune femme ne peut représenter toutes les autres femmes au sein d’un gouvernement patriarcal, quel qu’il soit. Elle ne peut qu’incarner la condition féminine oscillant entre la nécessité de plaire (féminisation-maso) et le désir d’accéder au pouvoir (masculinisation-miso). Quant aux réformes proposées par Françoise Giroud, elles peuvent être proposées directement par les ministères concernés (travail, justice, santé...). Aucune image de la télévision ne veut ou ne peut nous refléter, c’est avec la vidéo que nous nous raconterons. » Une des premières vidéo scratch en France, une vidéo mythique.

    (Nathalie Magnan)

    http://xml.memovs.ch/f0199a-016.xml

    Lip : Monique et Christiane, 1976 (autre film absolument mythique)
    http://xml.memovs.ch/f0199a-017.xml

    Conditions féminines chez Lip ; manifestations des inégalités de genre dans l’organisation syndicale et la prise de parole
    Peur de l’expression chez les femmes ; comité d’organisation (1976)
    Situation des femmes par rapport aux hommes, importance, rôle et préjugés sur les femmes (1976)
    Extrait d’une assemblée générale
    Compte-rendu de l’intervention de Christiane à l’assemblée générale
    Journées portes ouvertes de Lip, lettre sur la condition des femmes
    Stands tenus par les femmes, réaction des hommes
    Invité :
    Suite du compte-rendu de l’assemblée générale ; question du partage du droit d’expression et des tâches
    Invité :
    Vie au chômage

    Le viol : Annie, Corine, Annie, Brigitte, Josyane, Monique et les autres..., 1978
    http://xml.memovs.ch/f0199a-020.xml

    Lecture de coupures de presse
    Correspondance entre Anne et Corinne
    Discussion entre Corinne et Anne
    Emission débat « Les dossiers de l’écran » avec Anne pour invitée
    Discussion entre Corinne et Anne
    Ecoute de l’émission radiophonique d’Etienne Lalou et Igor Barrère sur le viol, témoignage de Brigitte
    Discussion entre Corinne et Anne
    Discussion avec les trois avocates, Monique Antoine, Colette Auger et Josyane Moutet sur la justice et la répression
    Discussion entre Corinne et Anne
    Emission débat « Les dossiers de l’écran » avec Anne pour invitée
    Discussion entre Corinne et Anne
    Discussion avec les trois avocates, Monique Antoine, Colette Auger et Josyane Moutet sur la justice et la répression

    Ça bouge à Vendôme, 1982
    http://xml.memovs.ch/f0199b-003.xml

    Déroulement de l’enquête sur la femme en 1982 et bilan des réponses
    Association pour une école non sexiste
    Opinion des intervenantes sur la parité

    Ça bouge à Mondoubleau, 1982
    http://xml.memovs.ch/f0199b-002.xml

    Explication de l’enquête réalisée sur la différence des rôles masculins et féminins
    Débats entre les élèves et leur professeure sur l’enquête

    Flo Kennedy, 1982
    http://xml.memovs.ch/f0199b-004.xml

    Waiting and discussion between Margo Jefferson and Ti-Grace Atkinson until arriving of Flo Kennedy
    Flo Kennedy’s family and her life course
    Feminist movement
    Feeling about oppression
    Dressing
    Freedom of women
    Friendly discussion with Margo Jefferson and Ti-Grace Atkinson

    Profession : agricultrice, 1982
    http://xml.memovs.ch/f0199b-005b.xml

    Témoignage de Marie-Cécile Jacquet et Marie-Louise Navet sur leur travail et leur statut
    Marie-Cécile Jacquet déléguée du canton de Rocroi pour la commission féminine
    Témoignage de Roseline Dupont et Martine Guillet sur leur travail et leur statut
    Témoignage d’agricultrices de l’Association Féminine de Développement Agricole (AFDA)
    Discours de la porte-parole de l’AFDA

    Femmes immigrées de Gennevilliers, 1984
    http://xml.memovs.ch/f0199b-013.xml

    Information auprès de la population arabe de la création de l’Association de femmes arabes immigrées en France
    Témoignage
    Animation d’une émission radiophonique par des femmes arabes immigrées, régularisation des situations
    Témoignage de femmes marocaines
    Emission radiophonique à radio Gennevilliers
    Générique

    La mort n’a pas voulu de moi, 1984
    http://xml.memovs.ch/f0199b-014.xml

    Travail avec Werner Herzog
    Lecture du commentaire du film « Fata Morgana »
    Lecture de poème de Verlaine « Gaspard Hauser chante »
    Extrait de « Nosferatu » de F.W. Murnau (1922)
    Parcours de vie
    Extrait de « The Diary Of The Lost Girl » de Pabst, anecdote sur le tournage
    Extrait de « Tabou » de F.W. Murnau, critique du film
    Ascension et prise de pouvoir d’Adolf Hitler
    Fuite à Paris, sauvetage de films muets allemands
    Emprunt du nom Escoffier en référence à Mérimée
    Conservation cachée de films à Figeac, dont « le dictateur de Chaplin »
    Travail avec Henri Langlois
    Générique

    Pionnières et dictionnaires du cinéma : 1900 - 1960, 1984
    http://xml.memovs.ch/f0199b-010.xml

    Dorothy Arzner
    Jacqueline Audry
    Muriel Box
    Esther Schub
    Germaine Dulac
    Marion Frances
    Alice Guy Blaché
    Théa von Harbou
    Ida Lupino
    Elvira Notari
    Lotte Reiniger
    Leni Riefenstahl
    Schlesinger dite Leontine Sagan
    Agnès Varda
    Nicole Vedrès
    Margot Benaceref ; Valentina Broumberg ; Wanda Jakubowska ; Ruth Orkin ; Olga Preobrajiuska ; Wendy Toy ; Hermina Tyrlova
    Générique

    Les travailleuses de la mer, 1985
    http://xml.memovs.ch/f0199b-020.xml

    Présentation du port de pêche
    Témoignage de femmes fileteuses
    Témoignage des ouvrières de la nuit (trieuses)

    L’inceste : la conspiration des oreilles bouchées, 1988
    http://xml.memovs.ch/f0199b-028.xml

    Témoignage de Monique sur le viol commis par son grand-père ; lecture de textes ; articles de presse
    Permanence viols, femmes, informations
    Témoignage de Claudine sur son père incestueux
    Rôle et réaction de mère
    Témoignage d’Anne
    Témoignage d’Emmanuelle et Elisabeth
    Perception et ressenti lors d’abus sexuel
    Réaction de l’entourage : médecin, famille, instituteur, ami
    Soutien médical
    Parler, partager, dénoncer

    Debout !, 1999
    http://xml.memovs.ch/f0199c-021.xml

    Découverte du féminisme ; influence, lutte
    Création de Féminin Masculin Avenir (FMA) et du Mouvement de Libération des Femmes (MLF)
    Découverte et début du féminisme ; front des bonnes femmes, première revendication
    Naissance des groupes du Mouvement de Libération des Femmes (MLF, Emencipi)
    Racisme militant ; rapport au militarisme ; conscience sociologique des groupes
    Libération des femmes ; définition du mouvement
    Grève des femmes à Troyes (1971) : lutte solidaire
    Avortement ; manifestation féministe
    Relations entre homosexuels et hétérosexuels ; Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire
    Groupe de conscience ; Le Torchon Brûle (journal) ; rôle de la presse ; droit de vote
    Féminisme chez les jeunes ; mère célibataire ; congrès ; estime de soi
    Grève, manifestation et revendication du Mouvement de Libération des Femmes (MLF)
    Lutte pour l’avortement ; anti-congrès de l’année de la femme (1975) ; mouvement « oui » à la vie
    Mysogisme ; reconnaissance du viol en tant que crime
    Centre pour les femmes ; changements engendrés par le Mouvement de Libération des Femmes (MLF)
    Réafirmation du droit de la femme : avortement, contraception ; grève des femmes

  • Anne Sylvestre : « “Là où j’ai peur, j’irai !”, cette devise m’a guidée », entretien avec Annick Cojean
    https://www.lemonde.fr/la-matinale/article/2018/11/11/anne-sylvestre-la-ou-j-ai-peur-j-irai-cette-devise-m-a-guidee_5381944_486676

    https://www.youtube.com/watch?v=pXIKl35aEdQ

    Je ne serais pas arrivée là si... « Le Monde » interroge une personnalité en partant d’un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’auteure-interpète confie toutes les remarques et humiliations qu’un nez jugé trop prononcé lui attira. Mais aussi toute la force que ces critiques lui donnèrent.

    Ses Fabulettes ont marqué des générations d’enfants. Mais la chanteuse, auteure et compositrice Anne Sylvestre, qui a fêté en 2017 ses 60 ans de scène et écrit, pour les grands, plus de 400 chansons poétiques et subtiles, est assurément l’une des figures les plus marquantes de la chanson française. Elle continue d’écrire et de chanter les préoccupations de notre époque.

    Je ne serais pas arrivée là si…

    Si je n’avais pas eu ce nez !

    Ce nez ? Je ne l’avais pas remarqué. Qu’a-t-il de particulier ?

    Il n’est pas petit, comme la mode l’exigeait à l’époque où j’ai commencé à chanter, il y a soixante ans. Il était alors interdit d’avoir un grand nez et vous n’avez pas idée du nombre de fois où l’on m’a conseillé de le faire refaire, sans même penser que cela aurait pu altérer ma voix en modifiant les résonateurs. « Vous seriez tellement plus mignonne ! Pour faire des photos, ce serait tellement mieux ! » Ah lala ! ce que j’ai pu entendre ! Je débarquais dans ce milieu sans rien savoir. Juste l’envie de chanter avec ma guitare. Et c’est ce nez qui, de façon inouïe, devenait un obstacle.

    Et vous vous êtes cabrée !

    Bien sûr ! J’ai réagi. Arrêtez de me parler de mon nez ! Ça suffit ! Qu’est-ce qu’il a ? Je ne vais pas le changer ! Pas question de me modeler ! Alors on a dit que j’avais un sale caractère. Que j’étais insolente. Simplement parce que je savais ce que je voulais… et ne voulais pas. Je me souviens de deux attachés de presse dans ma première maison de disque qui ne savaient que faire de cette grande fille à cheveux longs, nez fort et jupe plissée. J’aurais préféré chanter en pantalon, mais on m’avait dit que cela ferait mauvais genre. Ils ont fait passer l’idée aux journalistes que j’avais décidément très mauvais caractère. Quand on ne rentre pas dans le cadre…

    Vous l’avez ressenti comme une humiliation ?

    Sur le moment, j’ai été très meurtrie. Vous imaginez ? Un soir, dans un cabaret où je me produisais, un homme a dit très fort à sa compagne, entre deux de mes chansons : « Avec un nez comme ça, elle pourrait jouer Cyrano. » J’ai fondu en larmes. Ce n’est qu’une anecdote. J’avais déjà un caractère assez bien trempé. Mais mon premier directeur artistique, Jacques Canetti, qui m’a donné la grande liberté de chanter ce que je voulais, m’avait lui-même dit, à l’audition : « Vous faites de belles chansons, mais vous ne serez jamais interprète. » Ce à quoi j’avais répondu : « C’est ce qu’on verra ! »

    Au lieu d’être un frein, ce nez s’est donc révélé un moteur ?

    Eh bien oui. « Ah ! vous n’aimez pas mon nez ? Eh bien, vous allez voir ! Et vous n’allez pas m’empêcher d’avancer ! » Mais ce nez est sans doute le symbole d’autre chose. D’une différence, sans doute. D’une détermination à toute épreuve. Et d’une belle insolence. Car c’en était une d’oser monter sur scène si jeune, sans se ranger aux directives des producteurs et maisons de disques, en prétendant chanter ses propres chansons. Il y avait très peu de femmes auteures-interprètes, vous savez.

    Sur scène, dans vos premiers cabarets, étiez-vous à l’aise ?

    Oh non ! J’étais terrifiée. Mes genoux flageolaient. Défendre ses propres textes, c’est exposer aux autres ses tripes et son cœur. Et, les premiers soirs, je pleurais après avoir chanté mes trois chansons en début de spectacle. Je courais m’enfermer aux toilettes, désespérée à l’idée de n’être pas à la hauteur de ceux qui chantaient après moi. Je me promettais de ne plus revenir. Et le lendemain j’étais pourtant là.

    D’où venait la flamme ?

    J’avais envie.

    De quoi ?

    De chanter devant les gens. J’avais trouvé le mode d’expression qui me convenait : l’écriture de chansons. Je ne voyais pas ce que j’aurais pu faire d’autre. Prof de latin et de littérature, puisque j’avais étudié les lettres ? Non, impossible. Ecrire des chansons était ce qui me plaisait, malgré la terreur d’affronter le public. J’ai retrouvé sur un de mes cahiers de l’époque cette phrase qui pourrait être une devise : « Là où j’ai peur, j’irai. » Tout est dit. Mais il y a eu un long décalage entre mon engagement dans ce métier et l’acceptation de l’idée que des gens puissent apprécier mes textes et m’aimer. Il m’a fallu des années pour l’admettre. Je n’y croyais pas.

    Mais vous persistiez !

    Oui. Et en 1973, alors que je chantais depuis quinze ans, que j’avais eu bien des ennuis avec des maisons de disques et que j’étais devenue productrice indépendante, j’ai écrit la chanson Me v’là. « Pour avoir mon âme et ma peau/Fallait messieurs-dames, se lever tôt/Oui j’ai la peau dure, je vais mon allure/Parfois je me hâte, mais jamais à quatre pattes/Me v’là, me v’là, me v’là. » Cela voulait dire : il va falloir compter avec moi ! Sur scène, j’en avais même durci les paroles : « Ils voulaient mon âme et ma peau, ils n’ont pas eu ma flamme les salauds… » J’avançais, malgré l’adversité. D’ailleurs j’avais une revanche à prendre.
    https://www.youtube.com/watch?v=WcMUAeTYUUY

    Sur cette enfance si singulière ?

    Oui. Ma petite enfance fut heureuse et protégée. Mais après…

    Votre père, Albert Beugras, un des bras droits de Jacques Doriot, fut un collaborationniste qui s’est enfui en Allemagne en 1944 avant d’être arrêté en 1946. Que saviez-vous pendant la guerre ?

    J’avais 6 ans en 1940, 10 ans à la libération. C’est bien jeune ! Je savais que papa partait souvent le soir, et que maman pleurait. Mais un enfant ne cherche pas à explorer là où il se doute que ça fait mal. Et j’avais eu le temps d’aimer mon père avant qu’il ne disparaisse… Quand il est parti en Allemagne, une nuit, il a emmené mon frère Jean, qui avait 18 ans, parce qu’il avait peur qu’il paye pour lui. Nous, c’est-à-dire ma mère, ma petite sœur, mon autre frère, Paul, et moi, on est allés se cacher à Suresnes, dans le petit appartement de ma tante, abandonnant le nôtre et tout ce qu’il y avait dedans. Et puis on a appris que mon frère était mort dans un bombardement allié et que mon père était arrêté et emprisonné à Fresnes.

    Qu’avez-vous su de son procès, en 1948 ?

    Maman a voulu que j’y assiste. Et j’ai vu quelqu’un pointer mon père du doigt en disant : « Cet homme mérite la mort. Cent fois la mort. » A l’école, les élèves m’ont mise en quarantaine. Leurs parents leur ont interdit de me fréquenter. Alors, voyez-vous, dans cette histoire de nez – que j’ai d’ailleurs hérité de mon père – et cette volonté de revanche, il y a une résurgence de ce que j’ai pu éprouver à l’époque : « O.K., mon père est un traître. Mais je vous emmerde et je serai Prix d’excellence. » Et j’ai été Prix d’excellence.

    Mais que compreniez-vous, à l’époque, de la situation ?

    Je suis allée voir mon père en prison chaque semaine, pendant dix ans. Il écrivait des lettres. Mais je ne lui ai pas posé la moindre question. C’était déjà assez difficile… Je me souviens qu’un jour tous les enfants de notre quartier, à Suresnes, sont descendus au bois de Boulogne voir les soldats américains qui y avaient établi leur campement. Ils ont emmené la petite que j’étais alors. Tous les gosses étaient excités parce que les Américains distribuaient bonbons, chewing-gums, chocolats. Mais moi, j’ai refusé.

    Pourquoi ?

    Je n’y avais pas droit.

    Vous aviez de vous-même intégré cette idée ?

    Oui. J’avais grandi du mauvais côté. Et même le chagrin que j’éprouvais pour la perte de mon frère aîné, qui était mon dieu, semblait illégitime. Mais j’ai eu la chance d’être protégée de façon magnifique par des gens du quartier, comme par la directrice de mon école de dominicaines, qui était une sœur du Colonel Rémy, grand résistant, et qui elle-même avait été déportée.

    Lorsque votre père est rentré, avez-vous pu avoir de vraies conversations ?

    Non. Je n’ai pas davantage posé de questions. Je n’ai pas osé. Je commençais déjà à chanter et il est très vite venu me voir et me soutenir. D’ailleurs, un soir, au cabaret La Colombe, où m’avait introduite un copain de l’école de voile des Glénans, il a tout de suite bondi lorsque quelqu’un a fait une énième réflexion sur mon nez : « Il ne vous plaît pas, le nez de ma fille ? »

    Mais dans le métier vous gardiez le secret de votre identité ?

    Oui. C’était mon secret honteux. Et je vivais dans la crainte d’être démasquée. Quelle panique lorsque ma jeune sœur, Marie Chaix, a sorti un livre racontant son histoire en 1974 ! « Surtout ne dis pas que nous sommes sœurs », l’ai-je suppliée. Mais ça n’a bien sûr tenu qu’un temps. Et le moment de la révélation fut très très dur à encaisser. Ceux qui m’ont le plus soutenue furent mes amis juifs.

    En 1994, c’est pourtant vous qui prenez la plume pour évoquer l’amour impossible entre « Roméo et Judith », séparés par l’histoire opposée de leurs familles, l’une bourreau et l’autre persécutée.

    Je m’exprimais par la voix de Roméo : « J’ai souffert du mauvais côté/dans mon enfance dévastée (…) Sur moi la honte s’accumule/Le sang que je porte me brûle/Je ne peux me l’ôter du corps. » Bien sûr que l’histoire de ce père collabo me poursuit. Le sentiment de culpabilité ne s’efface pas ainsi. Un soir, lors d’un dîner, des amis juifs ont évoqué devant moi le grenier où ils s’étaient cachés, enfants, pendant l’Occupation. Je me suis sentie oppressée. Je suis vite rentrée chez moi. Il fallait que j’en parle. Je n’avais pas le choix. Et j’ai écrit Le P’tit Grenier. « Vous y grimpiez par une échelle/qu’on installait dans l’escalier/finis tous vos jeux de marelle/et vos parties de chat perché… » Le refrain était : « Moi, j’ai le cœur tout barbouillé quand vous parlez du p’tit grenier. » Vous n’imaginez pas la tension et l’émotion lorsque je l’ai chantée sur scène. C’était fou.

    https://www.youtube.com/watch?v=lojY3aUSX7g

    https://www.youtube.com/watch?v=IpvAlgP7hTU

    Vous avez écrit plus de 400 chansons, abordé tous les thèmes, raconté des dizaines d’histoires. Quels étaient vos sujets principaux d’inspiration ?

    La vie, les gens, l’amour, la maternité si essentielle pour moi, les tempêtes du cœur, la déshumanisation de la société, un mari parti à la guerre en Algérie, l’histoire d’amour tragique de Gabrielle Russier, les enfants qui nous pompent l’énergie, le désastre de l’Amoco-Cadiz, la beauté des cathédrales… J’ai beaucoup parlé de la situation des femmes parce que je connaissais bien le sujet. Et il y avait une sorte de désert puisque les paroliers étaient quasiment tous des hommes. J’ai eu l’instinct de combler le manque. Et puis cela me rendait furieuse de voir des vieux birbes parler par exemple du ventre des femmes ! C’est ainsi que j’ai écrit la chanson Non, tu n’as pas de nom sur le libre choix d’avorter ou pas.
    https://www.youtube.com/watch?v=e2cN4Us0GVk

    C’était audacieux. L’avortement était alors interdit.

    Je n’ai jamais été inquiétée, ni même interrompue. Je la chantais sur scène les yeux fermés. Mais, bien sûr, la chanson ne passait pas à la radio. Gisèle Halimi, plus tard, demandera à ce qu’on la diffuse lorsqu’elle était interviewée sur le sujet.

    Les mouvements féministes vous soutenaient-ils ?

    Il y avait beaucoup de sympathie, mais je n’ai jamais fait partie de groupes ou de mouvements. Je n’aime pas les défilés ni les manifestations. Ce n’est pas pour moi. En Mai 68, je suis partie à la campagne avec mes filles. Mon histoire personnelle faisait que je ne me sentais aucun droit de m’engager politiquement. Encore aujourd’hui je ressens un malaise lorsqu’on me demande de signer une pétition. J’avais compris, enfant, que la politique signifiait brûlure et je faisais un blocage. J’étais donc isolée, écrivant des chansons engagées et féministes comme Monsieur Jourdain écrivait de la prose. Sans le savoir. Mais s’il est une étiquette que je ne renierai jamais, c’est pourtant bien celle-là, même si elle m’a nui dans les médias, où le fait d’être taxée de « féministe de service », c’est-à-dire d’emmerdeuse, vous barrait les antennes.

    Le mouvement #metoo n’a-t-il pas inversé la situation ?

    Le flambeau a bien été repris. Il a sauté une génération. Mais comme cela a pris du temps ! Vous souvenez-vous de cette chanson que j’avais écrite après l’affaire DSK en réaction au fameux « Y a pas mort d’homme » de Jack Lang ? Elle s’appelait Juste une femme et fustigeait ce « petit monsieur, petit costard, petite bedaine, petite saleté dans le regard » qui ne voyait pas ce qu’il y avait de mal à « saloper » ou à « bafouer » une femme.

    https://www.youtube.com/watch?v=axgfSiobqn4

    A quoi sert une chanson ?

    Principalement à consoler les gens. A leur dire : vous n’êtes pas tout seuls. Je suis une sorte d’écrivain public. A moi de trouver les mots pour exprimer les troubles, peurs, douleurs, bonheurs, sentiments des autres. Mais comme c’est dur d’écrire !

    « Ecrire pour ne pas mourir », n’est-ce pas le titre d’une de vos plus belles chansons ?

    Figurez-vous qu’un jour, alors que je la chantais à La Cigale, j’ai eu un trou de mémoire extraordinaire. La phrase commençait par : « Que j’aie pris ma revanche ou bien trouvé refuge/Dans mes chansons, j’ai toujours voulu… » Et je me suis arrêtée net. J’ai voulu quoi, déjà ? Je n’en avais aucune idée. La salle a ri. Et, dans le public, quelqu’un m’a soufflé : « Exister ! » Oui, c’était bien cela. J’ai toujours voulu exister.

    https://www.youtube.com/watch?v=w7lHXwW2zOc

    #chanson #féminisme

  • Saint-Exupéry, le droit moral, la succession et la transaction (1/2) | Livres Hebdo
    http://www.livreshebdo.fr/article/saint-exupery-le-droit-moral-la-succession-et-la-transaction-12

    L’économie de la rente passe quand même avant la littérature. Faut pas exagérer, isn’t it ?
    Où l’on voit également que le « droit moral » n’est qu’une carte dans la main d’un négociateur, et nullement un outil pour le respect d’une oeuvre. Dommage, l’idée était bonne, mais la réalisation désastreuse (et ce n’est pas la première fois, cf. le livre « Cosette » et la famille Hugo - heureusement déboutée... versqatilité et insécruité juridique sur le statut du droit moral.

    Les revenus générés par l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry restent au cœur de batailles juridiques.
    La Cour de cassation a statué, le 5 avril 2018, dans une nouvelle affaire Saint-Exupéry, rendant une décision instructive sur la possibilité de transiger sur le droit moral d’un auteur et sur sa dévolution successorale. L’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry reste en effet une des plus intéressantes… financièrement.

    Car celui qui eut sa vie durant de récurrentes peines d’argent génère depuis sa disparition, en 1944, de colossaux revenus. Si l’auteur du Petit Prince, publié à New York en 1943 et en France en 1945, n’a pas bénéficié des avantages que ne tarda pas à produire son œuvre, ses héritiers et son éditeur, eux, contemplent leurs escarcelles se remplir des dividendes que leur procure depuis plus d’un demi-siècle la vente de ses livres.

    C’est simple, Le Petit Prince est l’un des textes qui s’écoule le plus dans le monde (trente millions d’exemplaires), avec la Bible et Le Capital de Marx. Il est traduit en près de deux-cents langues, y compris le toba, langue amérindienne de l’Argentine où n’avait jusque-là été transposé que le Nouveau Testament...

    Héritage

    Quelles sommes les éditions Gallimard, qui perçoivent les droits étrangers avec la succession, engrangent-elles chaque année sur le nom de Saint-Exupéry ? C’est un secret. Le reste du pactole revient donc à la famille, du moins pour la moitié, l’autre étant dévolue à José Martinez Fructuoso, ancien secrétaire particulier de Consuelo de Saint-Exupéry, veuve de l’aviateur, qui, à sa mort en 1979, lui lègue ses biens et ceux dont elle a hérité de son mari.

    N’ayant pas eu d’enfant, l’écrivain avait désigné sa famille comme dévolutaire des droits sur son œuvre et son nom, c’est-à-dire ses deux sœurs survivantes, Simone, morte en 1979 (comme Consuelo), et Gabrielle, disparue en 1986 – son frère, François, et sa sœur, Marie-Madeleine, étaient morts avant lui.

    Gabrielle d’Agay —elle avait épousé Pierre, comte de Giraud d’Agay en 1923—, cadette de la famille, est la seule à avoir eu des enfants. Les quatre neveux d’Antoine de Saint-Exupéry sont donc devenus les héritiers et ayants droit de son œuvre. Tous se sont regroupés au sein de la Succession Antoine de Saint-Exupéry-d’Agay.

    Partage par moitié

    Précisions que, quand Consuelo meurt en 1979, elle lègue ses biens et ceux dont elle avait hérité de son mari —lesquels se composaient de lettres, cahiers de notes, papiers divers et manuscrits, ainsi que la moitié des royalties de son œuvre— à José Martinez Fructuoso. Le légataire de Consuelo de Saint-Exupéry partage donc les droits d’auteur engendrés par ces documents et l’ensemble des textes de l’écrivain avec la famille d’Agay, qui dispose en sus de l’exclusivité du droit moral. Ce qui signifie qu’elle seule est en mesure d’autoriser, ou non, les nouvelles exploitations des œuvres de Saint-Exupéry et des produits dérivés qui en sont issus, indépendamment de toute question de propriété patrimoniale.

    La Cour de cassation décrit, dans son arrêt de 2018, l’accord intervenu en 1947 entre les deux branches de la succession : "par une convention conclue le 29 mai 1947, pour « régler les droits respectifs des parties (relatifs) à la propriété littéraire des ouvrages de Saint-Exupéry », Consuelo, d’une part, Simone et Gabrielle d’Agay, d’autre part, ont décidé que « les héritiers du sang (auraient) seuls la propriété morale de l’oeuvre d’Antoine, le droit de décider quelles (seraient) les oeuvres à publier ou à rééditer, ainsi que... tous les droits qu’avait sur l’oeuvre l’auteur de son vivant » ; que les parties ont convenu, en outre, que « les produits de l’oeuvre (…) tant publiée de son vivant que posthume », seraient partagés par moitié".

    Atteinte au droit moral

    Malgré cet accord originel, les relations sont en apparence tendues entre les deux branches, puisque, déjà, le 17 octobre 2008, Les Arènes étaient condamnées pour atteinte au droit moral, et sommées de verser 68500 euros (sur les 100000 d’abord réclamés) de dommages et intérêts et frais de justice. Trois ans plus tôt, l’éditeur avait publié sans autorisation des lettres inédites de Saint-Exupéry à Consuelo, reproduites dans Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry, un amour de légende, ouvrage coécrit par Alain Vircondelet et José Martinez Fructuoso.

    Dans la mesure où ni le légataire universel de Consuelo ni Les Arènes n’ont sollicité l’accord des d’Agay, ceux-ci ont porté l’affaire devant la justice. Et celle-ci leur a donné raison. Le tribunal a considéré que la reproduction de « 51 œuvres originales inédites d’Antoine de Saint-Exupéry, sans solliciter préalablement l’accord des consorts Giraud d’Agay » portait « atteinte au droit de divulgation post-mortem dont ces derniers sont titulaires ».

    Réhabilitation

    Le livre d’Alain Vircondelet et José Martinez Fructuoso montre des photographies, des reproductions d’objets, de télégrammes, qui sont des documents inédits sur lesquels, selon Laurent Beccaria, directeur des Arènes, les d’Agay ne détiennent pas de droits. Le directeur des Arènes explique aussi : « C’est un livre de charme, d’atmosphère, qui réhabilite une histoire d’amour émouvante et méconnue. La famille d’Agay nous reproche la divulgation d’extraits inédits, qui ne sont qu’une tête d’épingle des trésors qui reposent dans les archives de Consuelo. Le litige porte sur une dizaine de documents, quand le livre en contient environ quatre cents et pourrait en contenir des milliers d’autres, qui dorment encore dans des coffres, à cause du climat conflictuel qui entoure ce dossier. »

    Ce livre est aussi une entreprise de réhabilitation après les mots très virulents dont Consuelo était l’objet dans un catalogue paru à l’occasion d’une exposition organisée à la BNF, et à travers lesquels il était sous-entendu que son épouse n’avait été qu’une sorte d’erreur dans l’existence de l’écrivain.

    Or, poursuit Laurent Beccaria, « dans la réalité, Saint-Exupéry était un homme incroyablement vulnérable, déchiré, avec des amours multiples, mais qui a toujours gardé un lien fusionnel avec Consuelo. Les lettres qu’il lui a écrites montrent une tendresse forte et durable pour sa femme. Toutes les archives conservées par José Martinez-Fructuoso confirment qu’elle a joué un rôle important jusqu’à la fin. Comme les Mémoires de la rose, ses souvenirs posthumes publiés par Plon, ce livre lui rend justice. » Cela n’a pas convaincu les juges.

    #Edition #Domaine_public #Héritage #Droit_moral

  • Barrette accusé de nourrir les préjugés anti-autochtones
    Lisa-Marie Gervais, Le Devoir, le 21 juin 2018
    https://www.ledevoir.com/societe/530813/autochtones-barrette-accuse-de-nourrir-les-prejuges

    Ellen Gabriel, leader de la communauté mohawk, n’a pas mâché ses mots, qualifiant de « racistes » les propos de M. Barrette. « C’est du racisme et du colonialisme à son meilleur, a-t-elle lancé. Et [jeudi] c’est la Journée nationale des peuples autochtones. Ça montre ses vraies couleurs et son niveau d’ignorance du sujet. »

    Des chefs autochtones accusent Barrette d’entretenir les préjugés
    Radio Canada, le 21 juin 2018
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1108394/avions-ambulances-ministre-barrette-prejuges-autochtones

    Tunu Napartuk demande la démission de Gaétan Barrette, estimant qu’un ministre « ne devrait pas dire ce genre de choses, ni même les penser ».

    Suite de l’affaire de la séparation des enfants Inuits de leurs parents lors de leur évacuation médicale par avion :
    https://seenthis.net/messages/662802
    https://seenthis.net/messages/695159

    #Canada #Québec #Médecine #Soins #avion-hôpital #Autochtones #Inuit #Enfants #Discriminations #Racisme #Colonialisme #ça_continue... #TiensMaMain

  • Separating sick Inuit kids and parents is medical colonialism all over again
    Samir Shaheen-Hussain, The Guardian, le 17 mai 2018
    https://www.theguardian.com/world/commentisfree/2018/may/17/separating-sick-inuit-kids-from-their-parents-is-medical-colonialism-al

    In Quebec, air ambulances continue the incomprehensible practice of separating children and parents – despite no written policy demanding it

    The result of all this? Intergenerational traumas and deep-rooted mistrust among indigenous communities when seeking healthcare. We need a definitive end to separating Inuit kids from their families when requiring emergency medical care. The status quo perpetuates the colonial paradigm.

    Déjà là:

    Enfants autochtones : une pratique d’évacuation « barbare »
    Gabrielle Duchaine, Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, le 24 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662802

    #Canada #Médecine #Soins #Samir_Shaheen-Hussain #Autochtones #Inuit #Enfants #Discriminations #Racisme #Colonialisme #ça_continue... #TiensMaMain

  • La semaine où Macron dévisse : bain de boue pour tous 26 Février 2018 - Jean-Luc Mélenchon
    https://melenchon.fr/2018/02/26/la-semaine-ou-macron-devisse-bain-de-boue-pour-tous

    Le coup monté du « service public » contre la « France Insoumise »
    C’est une des énigmes dont je n’ai pas la clef. Pourquoi nous haïssent-ils à ce point ? Je veux dire jusqu’à ce niveau où des personnes qui se disent « journalistes » finissent par n’avoir aucune honte à tomber dans des méthodes dont ils savent qu’ils ne ressortiront pas eux-mêmes indemnes.


    Nous subissons un bashing quotidien depuis six mois pleins. Il y a toujours une histoire contre nous en cours. Et à côté de cela, il y a aussi plusieurs tweets par jour de plusieurs bonzes du journalisme plus ou moins en détresse de notoriété, les agents des communautés qui débitent leurs éléments de langage, l’extrême droite et ainsi de suite. Tant de monde se bouscule au portillon pour nous salir ! Sans compter les humiliations et les mépris dont nous accablent les chapelles de la toute « petite gôche ».

    De cela, voyons le bon côté. En six mois de bashing ininterrompu, j’ai beaucoup appris sur l’art de la guerre politique sous un déluge de cette nature. Et je ne suis pas seul. Nous sommes devenus plus forts, plus expérimentés. Nous maitrisons mieux les temps de réponse à une attaque. Nous parons mieux les coups notamment sur le plan psychologique. Encore que tout le monde n’y arrive pas aussi bien, c’est vrai. Nous avons appris comment porter plainte, demander beaucoup, jusque contre les tweets. Nous savons mieux ne pas répondre souvent, laisser filer et ne pas nous laisser submerger par la haine qui est toujours une victoire de l’ennemi. Nous nous améliorons : notre capacité à rejeter tout ce qui vient de la caste médiatique est plus profond et mur. Quand, le lendemain de l’émission ONPC avec Quatennens, « France info » ne « retient » que l’échange sur le Venezuelaaaaa, après avoir bien ri, on reconnait la main à l’œuvre. Dommage qu’on n’ait pas parlé du papier hygiénique dans ce pays. https://melenchon.fr/2017/12/04/enfin-un-vrai-debat-y-a-t-il-assez-de-pq-au-venezuela
    Tout cela ne nous fait donc pas perdre de vue l’essentiel. Il s’agit de la lutte pour le pouvoir. Les neufs milliardaires payent cher pour qu’une armée de plumes et de lecteurs de prompteurs jaspinent dans les micros les derniers ragots qui peuvent être dégainés. L’ampleur de la décomposition morale et professionnelle de ce milieu a même mis à notre disposition un large réseau d’informateurs dans la place. Car les mœurs délétères des principales salles de rédactions rendent aussi l’atmosphère irrespirable en interne. Tout le monde n’est pas prêt à tout. Ça balance grave, comme ils disent ! Surtout au « service public de l’information » considéré comme une « honte nationale » par le président de la République Macron.

    Si la motivation personnelle des gens qui acceptent une aussi basse besogne m’échappe, le sens de la manœuvre est lui bien clair. Tout cela n’arrive pas autrement que comme un épisode à l’intérieur d’une bataille globale. La semaine passée témoignait d’une situation particulière. Le pouvoir et ses soutiens médiatiques entraient en panique. L’indépassable roi du monde, le président de la République, pourtant encensé à longueur de journée, a sombré dans les sondages. Le plus bas niveau depuis le début de la cinquième République à époque comparable. La meute, avec ou sans coup de fil des chefs suprêmes, se mit en mouvement sur une ligne d’offensive à front de bœuf : « Notre premier de cordée va mal. Tapons sur les premiers de banc adverses » ! Le JDD, messe du dimanche du macronisme, décrit en toutes lettres la manœuvre contre la FI : « ils auraient pu avoir un boulevard mais ils ont échoué ». Et ce parce qu’ils ont butté sur un « nid de poule » : des soupçons de surfacturation lors de la dernière campagne présidentielle évoqués cette semaine sur « France Info ». Et voilà toute la manœuvre mise en mots.

    De son côté, l’opposition de droite et nous avons pris de plein fouet deux « révélations » qui étaient de purs montages. Des rentre-dedans qui, bien sûr, ont leur impact immédiat de salissure. Et de panique à bord. C’est incontestablement efficace sur la sphère la plus vulnérable de chaque camp, les esprits impressionnables, les moutons de Panurge que la peur du loup fait sauter dans le vide. Mais le fond est stupide. Car les esprits construits voient vite les ficelles et leur endurance au feu d’insultes s’accroît en même temps que la haine des manipulateurs médiatiques. Je tire beaucoup d’autres conclusions de cet épisode. Mais je viens d’abord sur le tableau d’ensemble.

    Wauquiez s’est pris une lourde attaque globale du parti médiatique. « L’affaire » est ridicule : trois phrases volées dans une conférence. Mais « l’affaire » a tenu cinq jours de médias. Sans aucun contenu, l’opération est destinée à empêcher la droite de se regrouper autour de son parti traditionnel au moment où l’opération « Macron chef de toutes les droites » a du plomb dans l’aile du fait des sondages. On sent que cette équipe Wauquiez n’est pas encore rodée. Elle a eu du mal à trouver la réplique aux seaux de boue. Mais elle a fini par trouver son registre. Et les rangs se sont reformés. La salve est de mauvaise qualité. Elle fonctionne donc comme un vaccin pour la nouvelle direction de la droite.

    Déjà, Wauquiez a appris l’essentiel : ne pas reculer. Et même prendre appui sur l’effet voulu par la pauvre cloche de journaliste à la manœuvre. En effet, la plupart d’entre eux ne connaissent de l’art du combat que les méthodes des coups tordus des salles de rédaction. Ils ne savent rien de la façon avec laquelle se construit l’opinion populaire qui nous intéresse. Leur culture de classe les handicape. Dans l’épisode des « écoutes aux portes », Wauquiez a fortifié son autorité et s’est débarrassé d’une nouvelle poignée de traitres. De son point de vue il s’est renforcé. Autant de tireurs dans le dos de moins pour le prochain épisode.

    Mais la leçon reste. Dorénavant, on ne peut plus nulle part parler librement. La presse est ainsi la première ennemie de la liberté d’expression qui ne se confond pas avec la liberté de « tout répéter » ni avec le délire névrotique de la transparence absolue que réclament les médias (et qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes).

    Mais le fondamental est que, petit à petit, la scène politique à droite retourne à sa configuration ancienne RPR/UDF. D’un côté la droite de toujours, les bourgeois flanqués de petit bourgeois qui s’y croient. De l’autre le marais avec Macron. Mais encore faut-il qu’il en reste le roi. La spécialité du « centre » est l’émiettement et la guerre des chefs. Et l’opportunisme électoral… Ils se débanderont au premier coup de canon électoral tiré au but. Ici, les partielles jouent le rôle de tirs d’essai. Les LR ont gagné, les macronistes ont perdu. Et rien d’autre ne peut compter que la réalité.

    Quant à nous, nous avons dû subir « l’affaire des comptes de campagne ». Un pur coup monté. En première ligne : France inter, France info et le « service enquête de radio France », nom pompeux pour une équipe de bras cassés, une sorte de CIA médiatique vouée à propager les dénonciations, même pas très anonyme dans notre cas et à organiser des « coups » déstabilisateurs. Selon des sources internes, le coup est parti d’une commande de la hiérarchie. Au demeurant, le service ne rend de compte qu’à ce niveau. Selon certaines sources que je veux protéger, en ce moment, les agents traitants du service vivent une certaine ambiance qui leur interdit de dire non.

    Au cas précis, la demande ne coûtait pas trop de travail. Il n’était pas question pour eux d’examiner les 52 cartons de factures que nous avons remis à la commission. Il s’agissait seulement de reprendre les notes données par le rapporteur démissionnaire de la commission. Aucune « enquête » ni « investigation » comme ces Rouletabille voudraient le faire croire. Juste du copié collé. Nous pouvons en parler en connaissance de cause. La veille, les « enquêteurs » nous avaient envoyé une liste de « questions » suivant la technique désormais rodée de ce genre d’offensive. Trois pages sur un mode d’insinuations infamantes, juste destinées à pouvoir écrire « n’a pas souhaité répondre » et pour se donner bonne conscience. Les trois pages de questions sont des copiés-collés du document du dénonciateur dont nous avons aussi possession.

    Donc, le 22 février au matin, l’info numéro un, l’ouverture du journal de « France Inter », le premier évènement dans le monde, c’étaient nos comptes de campagne présidentielle. Ce jour-là on aurait pu annoncer que la neutralité du net est finie aux USA à partir du lendemain. Ou la fin du procès en appel de Jérôme Cahuzac. Ou que le gouvernement supprime une prime d’activité pour les handicapés. Ou bien que l’on venait de trouver des traces d’OGM dans les aliments d’animaux d’élevage. Ou que le Sénat proposait un texte pour encadrer les écoles libres hors contrat. Et peut-être même qu’une manifestation monstre était en cours en Argentine contre le gouvernement libéral reçu il y a peu en grand pompe par Macron. Mais j’admets que ce n’était pas le moment pour France Inter d’apprendre à ses auditeurs que le magazine satirique allemand « Titanic » venait de révéler la veille que le grand journal « Bild » était pris la main dans le sac pour une affaire montée de toute pièce avec des faux. Contre un leadeur politique, Kevin Kuhnert, le leader de la jeunesse du SPD qui combat la formation de la grande coalition de Merkel et du PS allemand. Comment ! une affaire montée de toutes pièces par un grand média avec des faux ! Ce n’est pas en France qu’on verrait ça !

    Signez la pétition pour la création d’un Conseil de déontologie du journalisme.


    Je ne crois pas à la dignité personnelle des gens qui montent de telles opérations. Il ne sert donc à rien d’essayer de les convaincre de quoi que ce soit. Je le dis d’autant plus volontiers que j’ai longtemps cru et agi comme si on pouvait les convaincre d’une erreur de leur part. C’est absurde. Leur pouvoir est sans recours. C’est le dernier pouvoir absolu du pays, sans contrepoids ni contre-pouvoir. Il s’agit d’une pure caste hors des droits communs de la démocratie. Ce n’est pas pour rien qu’ils ne veulent pas d’un « conseil déontologique des médias » comme le propose ma pétition https://www.change.org/p/pour-la-cr%C3%A9ation-d-un-conseil-de-d%C3%A9ontologie-du-journalisme-en-fra ! Ils ne peuvent pas changer. Leur métier c’est d’empêcher les autres de penser et de les maintenir en rang dans le troupeau. Pour cela les milliardaires ont acheté presque tous les médias et le gouvernement donne chaque année des millions « d’aide à la presse ». Répondre, c’est d’ailleurs ce qu’ils espèrent parfois pour faire « vivre » leur angle d’attaque. Certains n’attendent que cela pour faire exister l’inexistant. Ainsi quand « France Inter » nous sollicite pour venir « répondre » sur « le plateau du 13 heures » à leur attaque du matin 8 heures ! Encore une grosse manipulation. Car c’était leur manière de « créer l’affaire », avec notre participation évidemment. De l’intérieur on nous prévint aussitôt. Personne n’est donc allé faire la chair à canon sur ce plateau.

    Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine, elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat. À chaque attaque, sa réplique particulière. Beaucoup d’amis n’ont pas encore compris que nous n’avons pas d’autre adversaire concret que le « parti médiatique ». Lui seul mène bataille sur le terrain, en inoculant chaque jour la drogue dans les cerveaux. Ce ne sont pas les autres militants politiques, ceux des autres partis. Ils sont inexistants sur le terrain et restent à portée de polémique. Le parti médiatique, je l’ai dit, est sans recours. Sa condition de survie est de le rester. D’ailleurs, le but du parti médiatique est de détruire tous les autres « émetteurs » de pensée : parti, syndicat, autorité morale de quelque nature qu’elle soit. Tout est bon alors pour atteindre ce but. Tout. C’est un pur effet de système. Le moindre journal comporte au moins chaque jour une « révélation », incontrôlable, destinée à salir quelqu’un vivant ou mort. La méthode est ample. Pas un jour une information qui donne la pêche, rend confiant dans l’humanité, fait croire au futur. La peur et le dégoût comme nourriture quotidienne, c’est le terreau du pouvoir médiatique qui vous « révèle » ce que personne ne veut que vous sachiez. Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste.

    Au cas de cette histoire tordue de « compte de campagne » faisons pour nos lecteurs la contre-épreuve de notre démonstration. Car qui le voudrait pourrait se poser les questions qui sautent à l’œil. Puisque que nos comptes de campagne sont validés, où est le problème ? Les sommes non remboursées ne sont pas litigieuses. Nous avons tout déclaré, tout jusque dans les détails pour éviter d’être invalidés comme dans l’affaire Bygmalion et comme vient de l’être ce député du Tarn accusé d’avoir sous-évalué ses dépenses. Les non-remboursements sont de la libre appréciation de la commission. C’est même son second objet après la vérification de la régularité des comptes et de leur non dépassement du plafond.

    Mais si on s’interroge sur elles, pourquoi seulement les nôtres ? Si on parle des salaires et des contrats de nos employés dans la campagne, pourquoi jamais ceux des autres ? Pourquoi n’y en a-t-il pas une ligne nulle part ? Comment expliquer les écarts de coûts de campagne ? C’est-à-dire comment expliquer que neuf mois ou trois mois de campagne coûtent davantage que quinze mois ? S’il s’agissait d’informer sur les comptes de campagne, ces questions seraient traitées. Mais il ne s’agit pas d’information. Juste de bourrage de crâne et de dénigrements. Que les naïfs nous fassent l’amitié d’aller gémir plus loin et de ne pas nous retenir les bras pendant que nous rendons les coups.

    Jusqu’à ce que la poussière retombe
    Tout le champ des partis politiques est en ébullition. L’extrême droite voit ressurgir une nouvelle opération « Maréchal-Le Pen » et un pilonnage de presse déprimant qui atteint la chefferie suprême. La période du lepénisme médiatique a fait son temps semble-t-il. Madame Le Pen a joué son rôle dans la présidentielle pour permettre à quelqu’un qui a fait 23 % au premier tour (4 points de plus que nous seulement) d’être élu au second tour par 60 % des suffrages. De son côté, la droite n’a pas trouvé son centre de gravité. Wauquiez sait que le problème en France, c’est la grève civique du peuple : les gens ne vont pas voter, pensent que tout cela est une comédie et n’accordent aucune confiance à personne. C’est pour cela qu’il essaie de reprendre pied dans le peuple profond de droite acquis aujourd’hui au Front National. C’est une stratégie qui comporte un grand risque si elle n’aboutit pas.


    Car Macron est là comme candidat à être le chef raisonnable de toutes les droites raisonnables. Une sorte de Giscard mâtiné de Sarkozy… L’oligarchie le soutient fermement et ne veut pas d’autre champion. Le coup monté des « écoutes aux portes » à l’école de commerce de Lyon montre comment le parti médiatique, qui est dans la main des neufs milliardaires, est prêt à le hacher menu. Le discours de Wauquiez montre qu’il renonce aux secteurs « modérés » de la droite traditionnelle à cette étape. Il durcit son discours pour aspirer le vote Front National. Il ajoute donc au trouble et à l’instabilité. Résultat : les turbulences sont incroyables dans les familles de droite. Elles sont mises face à un choix qu’elles ne souhaitaient pas faire. Les divers secteurs de la droite sont déboussolés. Aucun dénominateur commun n’apparait. C’est pourquoi la « peur des extrêmes » est devenu l’argument de vote essentiel dans cette famille. C’est pauvre. Mais d’une certaine façon, cela nous sert. La centralité de Macron à droite nous aide car elle empêche l’ancienne droite de se recomposer et de construire un rassemblement autour d’elle. La dynamique du changement peut alors rester de notre côté.

    Côté vieille gauche, l’ambiance est morose et les dynamiques de reconstruction inexistantes. Les socialistes vont avoir un congrès démoralisant. L’onde de choc de leur effondrement n’a pas fini de les dévaster. La configuration du choix de congrès est destructrice. L’immobilisme et la gestion patrimoniale des restes de l’appareil avec Faure, la connivence Macroniste avec Le Foll, le socialisme traditionnel d’avant Hollande avec Maurel, le candidat de la gauche du PS, contre lequel les trois autres sont prêts à tout pour l’empêcher de parvenir à la première place. Le Parti communiste est également en proie à un débat interne particulièrement vif. Nous n’avons donc aucun interlocuteur stable. Attendons qu’ils aient fait leurs choix. Tous.

    Car du côté de Benoît Hamon, le fil des sinuosités s’embrouille certains jours. Il offre son alliance de tous côtés. Mais en réalité il ne se cache pas de vouloir siphonner. Nous avons connu ça déjà dans l’élection présidentielle. Il a surtout posé un acte stupéfiant. En effet, il a tenu une réunion en Grèce avec Syriza où ils ont affirmé la « volonté d’en finir avec l’Europe de l’austérité ». Tout ça une semaine après un nouveau plan d’austérité et la limitation du droit de grève par Tsípras ! Après quoi il dit qu’il nous laisse la porte ouverte « si nous changeons de position sur l’Europe ». Renoncer à nos idées pour avoir un accord ? Même pas en rêve !

    La consigne, c’est donc la patience. Et de ne nous mêler de rien. Une fois le paysage mieux dessiné, on avisera utilement. Jusque-là, tout ne peut être que vaine agitation.

    Le Mexique à l’horizon !
    En ligne, c’était lui : AMLO le Mexicain. Notre candidat à l’élection présidentielle qui va avoir lieu en juillet prochain au Mexique. Nous avons eu une bonne conversation. Une conversation pleine d’amitié car nous avons sympathisé ensemble à l’occasion de son passage à Paris. Il m’avait lui aussi appelé et soutenu moralement pendant notre campagne présidentielle. Il était si heureux de penser qu’on pouvait y arriver ici en France dans l’un des cœurs du capitalisme-monde. Son nom entier est Andres Manuel Lopez Obrador. D’où l’abréviation amicale « AMLO ». L’élection lui a déjà été volée deux fois. Actuellement, les narcotrafiquants et leurs marionnettistes nord-américains sont en embuscade.


    De fait la CIA est aux abois. La propagande du parti médiatique, les France Inter et compagnie locaux tournent sur les mêmes thèmes que partout ailleurs : l’agressivité du candidat, ses liens avec le Venezuela et Cuba. Il y a eu aussi la séquence sur « les moyens de sa campagne ». Du classique sans imagination. Ça ne fonctionne pas. Les gens sont blindés car c’était déjà le cas la dernière fois. Ils ont aussi beaucoup essayé de jeter le soupçon sur ses moyens et sa « fortune » personnelle comme ils l’ont fait contre Lula au Brésil. Bref tous les stéréotypes y sont passés. Une victoire de notre camp contre eux au Mexique mettrait fin à l’actuelle phase de la contre-offensive de l’oligarchie contre les nôtres sur le continent. La pression se relâcherait sur le Venezuela sans doute. En tous cas ce serait un formidable appel d’air pour beaucoup de secteurs en lutte politico-sociale dans la région.
    Donc, le 1er juillet prochain auront lieu les élections générales au Mexique. Le Mexique compte parmi les pays les plus inégalitaires du monde. La pauvreté y est immense et généralisée. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté soit 63 millions de Mexicains. Dans le même temps, une poignée de milliardaires amasse toujours plus de richesse. En 2017, la fortune de Carlos Slim, le plus riche du Mexique, s’est accrue de 4,5 milliards de dollars soit l’équivalent du salaire annuel de 3,5 millions de mexicains.

    La situation de la masse des Mexicains ne cesse de se dégrader depuis que leurs dirigeants ont signé un accord de libre-échange avec États-Unis, l’ALENA. Le Mexique a été le cobaye du libre-échangisme nouvelle génération avec nivellement des normes en plus de l’abaissement des droits de douanes et tribunaux d’arbitrage pour les multinationales. L’agriculture subventionnée et industrielle des États-Unis a depuis détruit l’agriculture paysanne mexicaine. 5 millions d’emplois agricoles ont été perdus et 2 millions d’hectares sont laissés en jachère. Le Mexique, qui était autosuffisant pour son alimentation en 1994, dépend maintenant des États-Unis pour 40% de ses besoins. L’ouverture totale du pays au capital états-unien a essentiellement créé de la pauvreté et des vagues d’exil forcé aux États-Unis.

    Mais le voisin du Mexique refuse d’assumer une quelconque responsabilité pour la misère qu’il a lui-même créé. Déverser ses marchandises : oui. Accueillir les pauvres : pas question. Ils traitent donc la question des migrants mexicains de façon militaire. Le mur de Donald Trump n’est en réalité qu’une étape supplémentaire. Car en vérité il y a déjà un mur à la frontière. Plus de 1000 kilomètres de murs de bétons et de grillages disposés de manière discontinue le long d’une frontière qui en fait 3000.

    La proximité des États-Unis favorise au Mexique le développement des narcotrafics. Un mélange de traitement brutal du problème pour le gouvernement de de corruption font que cette situation a dégénéré pour devenir l’une des plus violente du monde. La fédération internationale des droits de l’Homme considère que le Mexique est « la pire situation du continent en matière de droits de l’Homme ». Depuis 2012, 100 000 personnes sont mortes dans la « guerre contre la drogue », 310 000 ont été déplacées et 31 000 ont disparu. 35 journalistes ont été assassinés et 426 agressés dont la moitié par des fonctionnaires de police. Vous n’en entendez jamais parler par les soi-disant défenseurs de la liberté de la presse au Venezuela du type de la dame Debray (la fille par le père). D’après le rapporteur spécial du haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, les militants des droits humains sont vus par le gouvernement comme des « ennemis de l’État ».

    Le gouvernement, c’est celui de Enrique Peña Nieto, du PRI, le parti qui a été pouvoir 76 années sur les 90 dernières. Ce parti est membre de l’internationale socialiste. Il est donc entièrement soumis au libéralisme. En 2013, Peña Nieto, a privatisé le secteur de l’énergie et notamment la compagnie nationale pétrolière. Celle-ci était sous contrôle de l’État depuis 1938. Cette privatisation appauvrit considérablement l’État mexicain. Un tiers du budget fédéral du Mexique était constitué des recettes apportées par l’entreprise publique. Elle ouvre par contre la voie aux compagnies privées polluantes américaines qui pourront désormais exploiter les réserves du sous-sol mexicain, y compris par fracture hydraulique.

    L’élection du 1er juillet 2018 vise notamment à élire le successeur de Peña Nieto. Les sondages donnent aujourd’hui une avance importante à notre candidat humaniste Andres Manuel Lopez Obrador. Dans son programme, il propose de durcir la lutte contre la corruption de « la mafia du pouvoir ». Pour le peuple, il propose l’augmentation du salaire minimum, des pensions des retraités, la gratuité de l’école et des soins.

    Sa campagne est pour l’instant marquée par l’enthousiasme populaire, les meetings dans les rues et sur les places et donc une avance dans les sondages. Les deux autres candidats principaux sont loin derrière lui, tellement leurs partis respectifs sont détestés au Mexique. Cependant, les précédentes élections présidentielles de 2006 et 2012 ont montré que l’oligarchie mexicaine n’hésitait pas à frauder pour empêcher l’arrivée d’AMLO au pouvoir. En 2006, selon l’université nationale autonome du Mexique « un million et demi de bulletins de vote sont apparus d’on ne sait où, ou bien se sont volatilisés ». Résultat : une avance de 0,3% pour le candidat de la droite. Candidat dont le beau-frère était propriétaire de la société qui gérait les listes et les données électorales. En 2012, AMLO arrive à nouveau en deuxième position, derrière Peña Nieto. Il a été établi que le parti au pouvoir avait massivement acheté des voix, notamment par l’entremise d’un syndicat des enseignants.

    Cette fois, les partisans d’AMLO s’organisent pour surveiller les urnes autant qu’ils le peuvent. S’ils parviennent à déjouer les plans contre eux et gagnent l’élection, ce sera un changement considérable pour le Mexique et toute l’Amérique latine. Pour la première fois, le pays frontalier des États-Unis serait dirigé par notre camp. Cela donnera un signal puissant à tous les nôtres dans tout le continent : la bataille n’est pas perdue, nous pouvons encore infliger des défaites à l’oligarchie et a sa patrie universelle, les États-Unis.

    Bure nous appelle : sortons du nucléaire
    Alors que le secrétaire d’Etat, Sébastien Lecornu, arrivait à Bure, le gouvernement procédait à une expulsion violente du bois Lejuc, de la maison de la résistance, hauts lieux de l’opposition à la construction de la poubelle nucléaire. Plus de 500 gendarmes mobiles ont été mobilisés à cette occasion. La coïncidence est-elle un coup monté pour pourrir le séjour du ministre ? Ou bien une démonstration de force voulue et orchestrée ? Car le cas n’est pas banal. En effet, des recours judiciaires sont en cours. Ils contestent précisément la légalité de l’occupation de la forêt par l’Andra et le début des travaux relatifs au projet d’enfouissement des déchets nucléaires ! La police avant les juges. Voilà la démonstration.


    Le libéralisme à la sauce d’Emmanuel Macron s’exerce contre nos libertés. Mais pourquoi faut-il que l’écologie du ministre Nicolas Hulot s’exerce contre les écologistes. Pourtant, il disait encore il y a peu « on ne peut pas imposer ces déchets comme ça à des populations locales (…) sans concertation, sans transparence ». En fait de transparence, Hulot n’a fait étudier aucune alternative, lui non plus. Comme autrefois à Notre-Dame-des-Landes. Et fait de concertation, il n’y aura eu qu’une répression de plus. Cela fait sans doute plaisir au ministre de l’Intérieur. Il s’aime dans le rôle de celui qui est fort avec les faibles. Mais au-delà de lui, c’est tout le gouvernement qui est engagé, bien sûr.

    Mathilde Panot a montré dans l’hémicycle une photo qui a beaucoup tourné sur les réseaux. On y voit Hulot avec une pancarte contre le site de Bure. Où est passé cet Hulot ? C’est la question que lui a posé la députée du Val-de-Marne le jour même à l’Assemblée nationale. Pendant ce temps, sur le terrain, Caroline Fiat se joignait au rassemblement de tous ceux qui accouraient sur place. Les insoumis essaient d’être utiles au combat commun contre le nucléaire des nombreuses forces qui y sont attelées depuis des années. Car toute l’actualité montre que ce combat est celui de l’intérêt général.
    https://www.youtube.com/watch?v=wImnJAfFUEg

    Chaque semaine j’aborde ce sujet ici, depuis le lancement de la campagne des insoumis pour la sortie du nucléaire https://lafranceinsoumise.fr/nos-campagnes/campagne-sortie-nucleaire qui va culminer avec la votation citoyenne de la semaine du 11 au 18 mars. À présent, je veux revenir sur la question des coûts. Car elle a été pendant longtemps l’argument massue du lobby pro-nucléaire. À présent on l’entend beaucoup moins. Et pour cause.
    Le nucléaire nous coûte déjà cher. Il va nous coûter beaucoup plus cher dans les années à venir. Car durant les dernières décennies, les investissements nécessaires n’ont pas été réalisés. La propagande du lobby nucléaire aura coûté cher pour masquer les problèmes. Et l’omission du sujet par les usines à bourrer le crâne genre « le service public » de « l’information » montre ici sa nocivité. Le résultat de cette mauvaise gestion volontairement masquée par ces médias est que désormais, les pannes, les incidents se multiplient dans les centrales. 18 réacteurs ont dû être mis à l’arrêt il y a quelques mois. La production d’électricité en France a baissé en 2016 selon les chiffres publie le 15 février dernier. Une baisse due aux installations nucléaires. Il donc fallu importer de l’électricité ! Ce qui a provoqué une hausse du coût de l’électricité sur le marché européen et donc celui des importations.

    Les coûts de maintenance ont explosé : de 800 millions d’euros par an dans les années 2000, ils sont passés à plus de 4 milliards d’euros. Dans les années à venir, l’addition du nucléaire va s’alourdir. 17 réacteurs arrivent à la fin de la durée de vie prévue pour eux d’ici la fin de cette mandature. Ce sera ensuite le cas pour les trois quarts du parc d’ici 2027. Si le pays fait le choix de prolonger la dépendance au nucléaire, il faudra faire d’immense travaux dans ces centrales. Il y en a pour 100 milliards d’euros. Autant de ressources qui ne pourront pas être utiliser dans la nécessaire transition énergétique de notre pays. La France est le pays le plus nucléarisé du monde. C’est aussi le pays européen qui accuse le plus de retard par rapport aux objectifs de production en énergies renouvelables. Il n’y a toujours pas en France une seule éolienne en mer. Malgré nos 3000 km de côtes. Malgré les entreprises, les ouvriers, les techniciens qui savent le faire et que nous avons dans notre pays. L’obstination à continuer dans le sens du nucléaire nous lie les mains. Elle nous empêche d’engager la conversion écologique de notre production dans son ensemble.
    Dès lors, il faut lutter. Seule la bataille d’opinion, l’ancrage des arguments dans le débat public, l’éducation de masse peut contribuer à faire avancer l’idée que nous mettrons en œuvre le moment venu : sortir du nucléaire. C’est l’objectif de notre campagne sur le thème. C’est le sens de la votation citoyenne que nous engageons du 11 au 18 mars prochains. Aidez-nous à ouvrir et tenir des bureaux de vote partout dans le pays. https://lafranceinsoumise.fr/groupes-appui/les-evenements-locaux

    Détruire les services publics, c’est détruire l’État
    Jeudi 1er février, Gérald Darmanin et Edouard Philippe ont annoncé les contours du plan du gouvernement pour la fonction publique. Pour l’occasion, tout le vocabulaire managérial du secteur privé était convoqué. Il s’agit de « moderniser et d’assouplir » la fonction publique. De la rendre « plus agile et plus véloce ». Les suppressions de postes prévues sont renommées « plan de départ volontaire ». Les annonces s’apparentent davantage à une entreprise de démantèlement de l’État.


    L’opération doit permettre d’appliquer le plan d’austérité de près de 80 milliards d’euros qu’Emmanuel Macron a promis à l’Union européenne. Le plus grand plan social du pays dans les prochaines années sera donc mis en place par le gouvernement lui-même. Il prévoit de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Pour légitimer cette saignée, le gouvernement et ses relais auront bien sûr recours à la fable selon laquelle la France regorgerait de fonctionnaires inutiles. Ce discours idéologique des libéraux est bien loin de la réalité. Un récent rapport de France Stratégie nous apprend que notre pays compte, proportionnellement à sa population, bien moins de fonctionnaires que le Canada, la Finlande, la Suède, le Danemark ou encore la Norvège. Le nombre d’emplois publics est par ailleurs en baisse depuis 15 ans.

    Ainsi, le nombre d’emplois publics dans l’éducation est passé de 30 pour 1000 habitants à 26 pour 1000 habitants. Avec les conséquences que l’on connait sur la dégradation de notre système scolaire. Dans la santé, le nombre de fonctionnaires stagne depuis 2000 alors que les besoins ont considérablement augmenté, notamment du fait du vieillissement de la population. Rajouter à cela de nouvelles réductions d’effectifs aggravera les dysfonctionnements des services publics. La qualité du service rendu baissera inévitablement, quel que soit le dévouement des agents. Ce qui servira de prétexte, le moment venu, pour privatiser.

    L’attaque contre les fonctionnaires et le service public ne s’arrête pas là. Elle comprend un volet de précarisation. Le gouvernement veut appliquer aux salariés des services publics les mêmes recettes qu’il a mis en œuvre pour les salariés du privé avec les ordonnances. Ainsi, il annonce un recours accru aux contractuels. Ce mot désigne les agents du service public qui ne sont pas des fonctionnaires titulaires mais embauchés avec des contrats précaires. Une précarité qui peut s’avérer extrême : dans la fonction publique, il est autorisé de renouveler des CDD pendant 6 ans. Le plan prévoit aussi de s’attaquer aux instances de représentation du personnel, sur le modèle de la destruction des CHSCT opérée par les ordonnances dans le privé. Deux mesures qui vont accroitre considérablement le mal-être au travail qui touche déjà la fonction publique comme l’ont montré les mobilisations dans les EPHAD et dans les prisons. Au moment même où ces annonces étaient faites, les députés de la majorité refusaient de discuter de la proposition de loi de la France insoumise pour reconnaitre les conséquences du burn-out comme maladies professionnelles.

    En vérité, pour une grande partie de la fonction publique, le mouvement de contractualisation – précarisation est déjà bien engagé. Un agent sur cinq est précaire dans les services publics. Dans la fonction publique territoriale, les contractuels représentent désormais une majorité des nouvelles embauches. Le gouvernement souhaite poursuivre et amplifier ce mouvement, notamment en l’ouvrant aux hauts-cadres de l’État, pour l’instant épargnés. Cela revient à dire qu’en lieu et place d’agents titulaires dédiés au service de l’État, le gouvernement veut privilégier pour diriger les administrations des gens qui seront de passage dans la fonction publique, entre deux postes à la tête d’entreprises du CAC40.

    On comprend mieux pourquoi, cet été, il refusait systématiquement nos amendements à la loi de moralisation pour interdire le pantouflage dans la haute fonction publique et prévenir les conflits d’intérêts. Il ne veut pas interdire ces pratiques mais les généraliser. Emmanuel Macron construit un État capté par la caste et tourné vers le service de ses intérêts. C’est dans ce sens qu’il faut également comprendre la loi sur le droit à l’erreur. Elle signifie concrètement moins de contrôles et de sanctions pour les entreprises frauduleuses. Par exemple, plus d’amendes pour celles qui ne respectent pas le droit du travail.
    Le statut de la fonction publique, dans le collimateur du gouvernement, n’est pas un cadeau fait aux fonctionnaires. Il existe pour garantir l’existence d’un corps dédié à l’intérêt général et protégé de l’influence des intérêts privés. C’est pourquoi nous opposons à l’entreprise de destruction du gouvernement la titularisation des précaires des fonctions publiques et la revalorisation des salaires, gelés depuis 2010. Nous proposons de durcir les règles pour les hauts-fonctionnaires contre les conflits d’intérêts, d’allonger les périodes d’interdiction d’exercer une fonction privée après avoir exercé une activité publique dans le même secteur. Nous sommes pour un État au service de l’intérêt général. La vraie réforme dont la fonction publique a besoin est celle qui la mettra à l’abri des puissances de l’argent qui veulent détourner ses missions à son profit.

    Tu fumes ?
    L’industrie du tabac est l’une des plus meurtrières du monde. Son commerce engendre de fortes dépendances et provoque 7 millions de décès prématurés par an. Le lobbying des multinationales du tabac est puissant. Nous en avons eu un nouvel exemple lors de l’élaboration par la Commission européenne d’une directive sur le sujet en 2014. L’épisode fut notamment marqué par la démission d’un commissaire européen qui était soupçonné d’avoir reçu des pots de vin.


    En décembre dernier, la Commission a présenté les actes d’application de cette directive. Sans surprises, ils sont extrêmement favorables aux cigarettiers. Notamment en ce qui concerne la lutte contre le marché noir des cigarettes. Ce n’est pas un petit sujet puisque ce marché noir pourrait représenter jusqu’à 10% du marché légal. Il sape les politiques de santé publique anti-tabac mises en place par les États. Il représente un manque à gagner fiscal pour les États de 10 milliards d’euros en Europe.

    Les cigarettiers sont reconnus par tout le monde comme étant des acteurs centraux de ce marché illégal. Plusieurs d’entre eux ont été condamnés par la justice pour avoir organisé eux-mêmes le marché noir. Pourtant, la Commission européenne n’a rien trouvé de mieux que de confier une grande partie du processus de traçabilité et de suivi aux multinationales elles-mêmes. C’est eux qui sont responsables pour l’apposition des codes qui permettent le suivi sur les paquets. Puis, c’est encore à eux que la Commission européenne confie la gestion, et la transmission des données relatives à la production dans les usines. Les mêmes usines à partir desquelles est organisé le marché parallèle, avec la complicité des cigarettiers.

    Ces différents textes auraient dû passer inaperçus, sans vote. Il y aura finalement le vote du Parlement européen. C’est uniquement du fait du député insoumis Younous Omarjee. Parce qu’il l’a demandé. Il a, en effet, pris la tête de ceux qui, au niveau européen, refusent que les collusions entre la Commission et les fabricants de cigarettes ne mettent en péril les efforts de santé publique mis en œuvre par les États membres.

    Car la directive européenne, trop laxiste, pourrait compromettre l’application d’un protocole de l’Organisation Mondiale de la Santé signé par divers États et qui devrait entrer en vigueur d’ici cet été. Ce protocole pose le principe de l’exclusion des cigarettiers de la lutte contre le marché noir. Les parties prenantes reconnaissent « la diversité des stratégies et tactiques employées par l’industrie du tabac pour parvenir à s’ingérer dans l’élaboration et la mise en oeuvre des mesures de lutte antitabac » . 35 États, dont la France, ont déjà ratifié ce protocole. Il deviendra contraignant lorsque ce nombre montera à 40 États, ce qui devrait être le cas d’ici juillet. L’OMS s’inquiète que l’Union européenne fasse passer des textes contraires juste avant l’entrée en vigueur de son protocole. L’organisation voit donc d’un bon œil le renfort qu’apporte au sein des institutions européennes Younous Omarjee. L’eurodéputé insoumis et le directeur général de l’OMS ont d’ailleurs co-signé une tribune.

    Le mardi 20 février, Younous Omarjee s’est retrouvé seul contre tous à défendre son « objection », puisque c’est ainsi que s’appelle la procédure parlementaire qu’il a utilisée. Devant la Commission environnement du Parlement européen, presque tous les membres ont voté contre lui. Et donc, avec les empoisonneurs et leurs complices de la Commission.

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    • Extraits de l’analyse

      Mais le fondamental est que, petit à petit, la scène politique à droite retourne à sa configuration ancienne RPR/UDF. D’un côté la droite de toujours, les bourgeois flanqués de petit bourgeois qui s’y croient. De l’autre le marais avec Macron. Mais encore faut-il qu’il en reste le roi. La spécialité du « centre » est l’émiettement et la guerre des chefs. Et l’opportunisme électoral… Ils se débanderont au premier coup de canon électoral tiré au but. Ici, les partielles jouent le rôle de tirs d’essai. Les LR ont gagné, les macronistes ont perdu. Et rien d’autre ne peut compter que la réalité.

      La peur et le dégoût comme nourriture quotidienne, c’est le terreau du pouvoir médiatique qui vous « révèle » ce que personne ne veut que vous sachiez. Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste.

      La centralité de Macron à droite nous aide car elle empêche l’ancienne droite de se recomposer et de construire un rassemblement autour d’elle. La dynamique du changement peut alors rester de notre côté.

    • « J’appelle Benoit Hamon à se retirer de la vie politique »
      https://www.lemediatv.fr/articles/j-appelle-monsieur-benoit-hamon-quitte-la-vie-politique

      Macron et le CAC40 peuvent compter sur les médias pour assommer la population et dénigrer La France Insoumise. Mais je m’aperçois que personne n’est meilleur que Hamon pour nuire à la gauche. BHL, Schneidermann, Pierre Laurent ou Plenel ne lui arrivent pas à la cheville.

      Ce matin le JDD publie « l’appel » de Benoît Hamon à la France insoumise qui devrait « mettre entre parenthèses sa stratégie solitaire ». Pourtant, une semaine plus tôt Hamon refusait de participer à la campagne pour la sortie du nucléaire, une campagne pensée pour l’unité d’action, sans logos ni code couleurs qui pourraient rappeler LFI. Son mouvement était sollicité depuis décembre pour participer à ce combat crucial. Sa porte-parole a tenté d’expliquer l’inexplicable dans une bouillie de langue de bois si chère au PS agonisant :

      « Lorsque la France insoumise nous a contacté, nous avons consulté les ONG avec qui nous avons l’habitude de travailler. Nous avons estimé que ces dernières menaient depuis longtemps un travail de long terme, et qu’il ne fallait pas les court-circuiter avec une votation citoyenne. C’est pourquoi nous n’avons pas rejoint le comité de pilotage. » La porte-parole précise la stratégie de Génération-s : « Nous sommes bien évidemment pour la sortie du nucléaire, mais nous pensons qu’il faut proposer un plan économique et social plus cohérent, au sein duquel le sujet trouverait sa place, de concert avec les ONG. Nous n’avons pas à nous substituer à elles. »

      Donc, un jour il refuse l’unité politique, une semaine plus tard il la réclame, dénigrant ceux là même qui la mettent en oeuvre. C’est de la bêtise ou de la malveillance ? En tous cas, c’est médiocre et mal intentionné :

      « Il y a unité syndicale, il doit y avoir unité politique à gauche. Ce qui est en jeu dépasse nos petites personnes. C’est le service public : son avenir ou sa fin. J’appelle donc les dirigeants de La France insoumise à mettre entre parenthèses leur stratégie solitaire pour ajouter leur force à la mobilisation unitaire », souligne M. Hamon.

      Il se prend pour qui ? Si seulement il avait montré par le passé une capacité à rassembler et à construire une opposition. Mais non. Rien de rien. Que des moulinets et des invocations, des paroles, des gesticulations.
      N’était-il pas solitaire, lui plutôt, avec ses 6% du premier tour, quand il était insulté par ses anciens amis Valls et Hollande, mais justifiait son incapacité à quitter le PS uniquement par la nécessité de rembourser les dépenses électorales ? Dépenses qui ont atteint des montants astronomiques rapportées au nombre de voix et à la durée de la campagne. Dépenses que l’on va éplucher avec intérêt car il serait intéressant de comprendre comment il est possible de dépenser autant d’argent en si peu de temps, pour des meetings vides (des jauges grand maximum à 2000 personnes à Lille, souvent quelques centaines), une communication indigente, une absence de militants pour tracter ou « dépenser » des supports de campagne.

      Il va falloir commencer à s’intéresser sérieusement à un personnage d’une telle duplicité.

      Par exemple, de véritables tactiques d’apparatchik sont pratiquées par Hamon en Juillet 2016 pour laisser passer la loi travail : Il préférait une tribune dans la presse au dépôt d’une motion de censure !!! Lisez l’article, le rappel des faits est gratiné. Il montre que 7 mois avant sa candidature à l’élection présidentielle, Benoît Hamon n’est toujours pas de gauche et ne veut toujours rien tenter contres ses amis « progressistes » néolibéraux du PS. Cette phrase du journaliste résume bien la fermeté des convictions du personnage : « certains avaient évoqué l’hypothèse d’un raté calculé, et ce afin de ne pas se faire exclure du PS. Le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a lui toujours indiqué que le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement aurait pour conséquence l’exclusion du parti. »

      Lutter contre la loi travail semble ainsi bien difficile pour celui qui a intrigué en faveur de Valls quelques mois plus tôt. Et il est effectivement logique de penser qu’en aidant Valls à devenir premier ministre, en coulant Ayrault, Hamon savait qu’il aurait à couvrir des menées ultra libérales, voire les soutenir. On ne devient pas Ministre de l’Education pour quelques mois en soutenant un type comme Valls sans se compromettre avec quelques promesses de soutien le moment venu. Ce Rastignac du PS est finalement très simple à lire. Un Macron aux petits pieds.

      Le récit du complot dans la presse : « Benoît Hamon, alors ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire, apporte la caution de l’aile gauche à la manigance qui aboutit le 30 mars 2014, soir de déroute pour le gouvernement aux élections municipales. Les maroquins tournent : Arnaud Montebourg voit ses prérogatives élargies à l’Économie, Benoît Hamon est promu à l’Éducation nationale. »

      « La caution de l’aile gauche »... Comme en 2012 contre Mélenchon. Hamon n’existe que par la capacité de nuisance qu’il construit patiemment et offre aux néolibéraux comme un rempart le moment venu. Il est ainsi le chien de garde de cette sociale démocratie à bout de souffle qui a élevé Macron en son sein. Toutes ses indignations sont feintes. A la fin il ne rallie jamais la gauche. Il lui demande de se rallier à lui. Incroyable vanité ! Et désespérante bêtise des quelques centaines de milliers de gens, souvent très diplômés, qui n’ont pas été assez rigoureux pour comprendre l’esbroufe.

      Pourtant le tombeur de Ayrault est-il un mystificateur si chevronné ?

      En juin 2017 il perd les élections législatives dans sa commune de Trappes sérieusement ébranlée par le communautarisme. Or à Trappes aux présidentielles, il avait fait 24,23 % quand Mélenchon faisait 32,62 % et Macron 17,65 %. On s’aperçoit que le peuple d’une banlieue en grande difficulté, qui l’a vu à l’oeuvre pendant 5 ans, comprend mieux la vacuité du personnage que les cadres supérieurs et les intellectuels des centre-villes qui pensent voter pour un défenseur du bien commun. Les citoyens savent qu’une caution, un rempart, un faux nez, ne peut rien changer à leur vie quand ils ont besoin que les politiques soient charpentés et déterminés pour affronter les multinationales de l’eau ou de l’électricité qui coupent les robinets….

      Cette duplicité est aussi révélée par le fait que sa femme n’est pas la simple citoyenne ayant droit à la confidentialité qu’il réclame pour elle en invoquant le féminisme :

      « Je trouve incroyable qu’en 2016, une femme puisse dire d’une autre qu’il faille qu’elle se cache derrière son compagnon, en l’occurrence moi, avait répliqué Benoît Hamon.
      J’ai une grande admiration pour ma femme. Elle souhaite rester discrète sur sa vie, on est au 21e siècle, on a deux carrières différentes et ce n’est pas parce que je fais de la politique que je dois l’imposer à ma femme et à mes filles ».

      Mystification à nouveau. Séchons vite les larmes des « progressistes » sociaux démocrates bouleversés par l’évocation de la femme et des enfants et intéressons les aux faits : sa femme est bel et bien une activiste politique, Gabrielle Guallar, qui a bataillé pour le compte de son employeur en faveur de l’ouverture des magasins le dimanche, a défendu la casse sociale des lois Macron au sein même du sénat, le 10 mars 2015 devant une commission spéciale chargée d’examiner la loi Macron. Elle est lobbyiste pour Bernard Arnault. Ses activités professionnelles lui imposent d’aller contre les idées que son mari professe, voire d’intriguer comme le font les lobbyistes pour amender les propositions de loi, les rédiger carrément, obtenir des révisions en catimini au petit matin, inviter les plus récalcitrants en voyage ou les couvrir de cadeaux. C’est ce que font les lobbyistes comme elle. Lire l’article ici.

      On ne lui interdit pas de l’être d’ailleurs. A chacun son éthique et sa morale. Les lobbyistes sont l’ADN de l’Europe et ils ont pignon sur rue. Ils représentent même la quintessence de la réussite politique de notre temps : être capable d’influencer au point que les lois sont contournées, détournées, dévoyées, et de telle manière que le citoyen ne pourra jamais défendre l’intérêt publique. Oui Madame Hamon peut parfaitement passer ses journées professionnelles à pourrir la vie de Monsieur Hamon, soi-disant représentant du peuple de gauche. Mais on interdit à Monsieur Hamon de nous le cacher. Ainsi, quand il est devenu Ministre de l’éducation nationale, Monsieur Hamon n’a pas expliqué aux citoyens que le chef de Madame Hamon chez Arnault était aussi le Président du conseil d’administration du CNED, un organisme financé par… l’Education nationale. Même le Canard enchaîné s’en était offusqué.

      Beaucoup de cachotterie pour quelqu’un qui donne des leçons à la terre entière. Et pourtant, cela nous l’aurait presque rendu sympathique finalement, s’il avait eu ce petit sursaut d’exigence morale, et nous avait révélé qu’il vivait avec un ennemi politique direct, très haut placé et très actif. On aurait imaginer les empoignades idéologiques et les crêpages de chignon, la difficulté d’expliquer aux enfants que papa veut réformer l’Europe mais que maman ne veut pas… Mais je déraille. Voilà que je parle des enfants comme un vulgaire Hamon.

      Il aurait pu dire : "ok, elle est de droite, d’extrême centre, je suis de gauche, on vit comme cela, ça ne vous regarde pas ». Il aurait aussi pu dire : « son salaire extravagant (ce genre de poste est au-delà des 10 000 euros bruts mensuels) ne me pousse pas à mener la grande vie et notre appartement n’est pas (indirectement) payé par Bernard Arnault, car je mets un point d’honneur à dissocier ma vie privée de ma vie politique » .

      Mais au lieu de cela il la fait passer pour une oie blanche dont il se dit fier des diplômes (Collège d’Europe de Bruges, le ENA européen, particulièrement ultra libéral), en escamotant la réalité de ce qu’elle est : une activiste politique au service direct d’un des oligarques les plus voraces de la place. Il nous la fait passer pour une brave femme innocente et inoffensive qu’il conviendrait de protéger, et nous prend pour des abrutis. Récurrent chez ce monsieur. La duplicité comme art de vivre.

      Et les sujets d’étonnements ne s’arrêtent pas là.

      Dans le JDD ce jour, il rappelle qu’il ne « fait pas partie de ceux qui pensent que la reconquête des classes populaires passe par l’abandon de l’Europe » .
      « Nous sommes d’accord sur le constat. L’Union européenne est mal gouvernée. Mais nous avons un désaccord stratégique car LFI envisage sérieusement une sortie de la France de l’euro et de l’union européenne. C’est une erreur majeure. »

      Or il s’allie avec Varoufakis qui a craqué lors du bras de fer avec l’Eurogroupe et contribué à plonger la Grèce dans le moyen âge social. L’histoire de Tsipras et Varoufakis est en train de s’écrire. Il est désormais clair qu’ils ont joué un rôle actif de défense du système ultra libéral imposé par l’Europe aux Etats. Et Hamon ne trouve rien de mieux que de s’allier à eux.
      Mais ce type n’a t’il aucune pudeur ? Est-il prêt à toutes les combines pour s’inventer une façade « progressiste » respectable ? Il fonctionne tout le temps sur des manoeuvres d’appareil, des alliances de circonstances, l’incapacité profonde à se forger une conviction. Tout pour la survie politique et le remplissage de l’égo. C’est ce qui le caractérise le mieux finalement : le tout à l’égo.

      Voici plus bas ce qui est disponible entre autres concernant Varoufakis et la Grèce (sur le site d’Olivier Berruyer les-crises.fr). C’est une longue analyse sérieuse et documentée qui montre que l’Europe actuelle ne se réformera pas. Elle se quittera. Les forces à l’oeuvre au sommet ne laisseront jamais le pouvoir leur échapper. La Grèce en a apporté la preuve. Les paradis fiscaux constitutifs de l’Europe actuelle en apportent une seconde preuve.

      Un passage de l’étude d’Eric Toussaint :

      Dès le mardi matin 24 février, les médias ont affirmé que le retard était la preuve que Varoufakis était incompétent. Varoufakis commente : « Une accusation à laquelle je ne pouvais pas répondre sans dire que j’avais secrètement négocié avec les créanciers avant de soumettre officiellement ma liste » (p. 286). Le pire était à venir : quelques heures plus tard, la presse grecque révélait le contenu du document envoyé par Varoufakis à l’Eurogroupe et annonçait que ce document avait été écrit par Declan Costello de la Commission européenne, ce qui était largement vrai. Comme le reconnaît Varoufakis : « Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai pris mon ordinateur portable, ouvert ma liste de réformes, cliqué sur « Dossier », puis sur « Propriétés », et j’ai vu qu’à côté d’« Auteur » apparaissait « Costello Declan (ECFIN) [Affaires économiques et financières] », et juste en dessous, après « Entreprise », deux mots couronnant mon humiliation : « Commission européenne » » (p. 287). [5
      Varoufakis poursuit son récit et dit que toute honte bue, il se rend à la réunion du Conseil des Ministres. Il affirme qu’après deux heures de discussion, il a obtenu le feu vert
      des ministres pour poursuivre les négociations sur la base du texte qu’il avait envoyé la veille à l’Eurogroupe. Varoufakis ne donne aucun détail sur la discussion qui a eu lieu lors de cette réunion ni sur les personnes qui étaient présentes.
      Heureusement, d’autres sources sont disponibles pour se faire une idée correcte des discussions qui ont eu lieu lors de ce Conseil des Ministres restreint. Voici un extrait d’un article rédigé par une journaliste bien informée du quotidien grec Kathimerini : « Dans les sommets gouvernementaux, les frictions internes se sont exprimées lors de la réunion du Conseil Gouvernemental d’hier, où le ministre de la Reconstruction productive, de l’environnement et de l’énergie, Panagiotis Lafazanis, a exprimé de fortes réserves à l’égard des engagements pris par le gouvernement avec une liste des réformes envoyées aux partenaires et a demandé des clarifications, principalement au sujet des privatisations, qui concernant son ministère, mais aussi en référence à l’engagement pris de poursuivre l’harmonisation du marché de l’électricité et du gaz naturel avec les normes du marché et la législation de l’UE. Mme Nadia Valavani [6] a soulevé la question de la mise en œuvre rapide du règlement des arriérés de dette. De la part d’autres ministres, cependant, on percevait des murmures de désapprobation quant au fait qu’ils n’avaient pas vu le texte dans sa forme finale avant qu’il ne soit envoyé. » [7]

      Et LFI ferait une erreur majeure en s’éloignant des liquidateurs de l’Eurogroupe ? Ceux qui ont traité le nouvel allié de Hamon d’une telle manière et qui ne sont pas élus ? Par quel miracle Hamon imagine-t’il les combattre quand le vote n’est même pas une solution ? On comprend pourquoi il ne dit jamais rien des moyens qu’il compte utiliser pour réformer en profondeur l’Europe actuelle de l’intérieur. Il ment par omission. Il n’a aucun plan.

      Hamon est un enfumeur professionnel qui surfe sur la peur des gens à remettre en question sérieusement le système de prédation dans lequel ils vivent depuis toujours. Il trouvera toujours des angles d’attaque destinés à leurrer ceux qui sont influencés par la propagande du "no alternative ». C’est son fond de commerce.

      On l’ a vu avec le revenu universel. La LFI se bat pour une reconstruction du travail et de l’emploi en luttant contre les multinationales (LVMH notamment !) qui ne paient pas d’impôts quasi légalement, qui poussent Valls (poussé par Hamon !) et Macron pour financer leur recherche ou leurs licenciements, qui tronquent leurs données concernant leurs empreintes environnementales, etc. Alors, au lieu de rejoindre LFI, Hamon doit inventer pour se différencier et appâter les naïfs qui n‘ont plus aucune culture politique, et surtout aucune velléité de creuser : il invente le miroir aux alouettes d’un revenu qui bénéficierait à toutes et à tous… Avec l’argent de qui ? En taxant les multinationales sans quitter l’Europe ? Par simple pouvoir de conviction verbal ? Tartuffe. Ici un article qui remet les pendules à l’heure sur cette énième esbrouffe :

      « Ainsi, la redistribution des richesses et la fin de l’exploitation ne passera pas par la proposition de revenu universel d’un Hamon, qui a fait ses bancs d’école au PS et au gouvernement. Il y a, sur ce terrain là, une bataille à mener. De plus, il serait pour le moins utopique de croire que les classes dominantes laisseraient tout à coup financer un revenu universel à la hauteur d’un niveau de vie décent, acceptant ainsi une redistribution des richesses à laquelle elles passent au contraire leur temps à s’opposer - en refusant d’interdire les licenciements, en faisant pression sur les salaires à la baisse, en détricotant la sécurité sociale et le droit du travail, en organisant le chômage. Ainsi, si l’on veut imaginer un véritable « revenu universel », cela passera d’abord par la lutte pour la baisse du temps de travail, via son partage entre toutes et tous. »

      Dans le registre de la vacuité des propositions, cette note de blog ici, avec ce passage :

      « On trouve des tas de choses séduisantes dans le programme de Hamon, comme mettre “une dose de proportionnelle” dans les élections législatives, reconnaître le vote blanc ou encore un “49.3 citoyen” qui permettrait à des gens d’avoir une incidence sur la proposition ou le vote d’une loi. Bref, ça ne mange pas de pain comme on dit. D’autres points consistent essentiellement à réparer les dégâts commis par le gouvernement dont Hamon fut un temps ministre : abroger la loi travail, par exemple, passe pour une mesure particulièrement “de gauche”, même si Hamon n’aurait pas eu besoin de le proposer s’il avait voté la motion de censure déposée par l’opposition au moment du passage en force de la loi. D’autres mesures sont carrément anecdotiques et ne parlent qu’aux cadres et professions intellectuelles qui, il est vrai, ont constitué la plus grande part des votants à la primaire de la “Belle Alliance populaire” qui n’avait de populaire que le nom. Par exemple, le droit à la déconnexion (pourtant déjà présent dans la loi Travail qu’il se propose d’abroger) qui ne concerne guère les employés et ouvriers, ou encore le revenu universel, qui comme son nom l’indique, est versé aux pauvres comme aux classes moyennes ou aux gens aisés. »

      Voilà, j’ai pris quatre heures à bosser sur le cas de ce sinistre personnage parce qu’il m’a mis en colère avec cette nouvelle démonstration de sa cuistrerie dans le JDD, et aussi parce que j’en suis arrivé à penser que c’était une erreur de l’ignorer. L’insignifiance intellectuelle et politique ne supprime pas le danger. Au contraire. La démagogie est la plus insidieuse des armes à combattre et Hamon est plus dangereux que la droite et le CAC40 réunis finalement.

      Il va falloir que nous soyons costauds en face de gens dénués de toute fierté. Il faudra éplucher leurs arguments et les dénoncer un à un, en leur opposant toujours notre programme politique.

      Mais le timing est bon. Il faut les démasquer maintenant et ne pas avoir à le faire 6 semaines avant le premier tour…

      Deeplo.

      http://www.lejdd.fr/politique/benoit-hamon-jappelle-la-france-insoumise-a-mettre-entre-parentheses-sa-strate

      http://revolutionpermanente.org/Benoit-Hamon-et-la-fausse-bonne-idee-du-revenu-universel

      https://blogs.mediapart.fr/revue-frustration/blog/130217/hamon-est-il-vraiment-tres-gauche

  • Enfants autochtones : une pratique d’évacuation « barbare »
    Gabrielle Duchaine, Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, le 24 janvier 2018
    http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201801/24/01-5151227-enfants-autochtones-une-pratique-devacuation-barbare.php

    Des médecins québécois montent au créneau et dénoncent le fait que des dizaines de jeunes Inuits sont séparés de leurs parents au moment le plus critique de leur existence : lors de l’évacuation médicale qui vise à leur sauver la vie.

    #Canada #Médecine #Soins #Autochtones #Inuit #Discriminations #Racisme #ça_continue... #TiensMaMain

  • Pourquoi l’homme n’est pas un cochon comme les autres.

    Indéniable succès de communication, l’expression « #balancetonporc » devrait aussi nous inciter à une réflexion de fond sur le comportement sexuel et l’origine de la domination masculine. Rappelons, tout d’abord, que, en matière de sexualité, l’évolution des espèces a connu plusieurs ponctuations : la reproduction sexuée, la viviparité (c’est-à-dire le portage de l’embryon par la femelle) et enfin, ce qui distingue l’« homo sapiens » du reste du règne animal, une conscience qui lui permet d’imaginer l’avenir de sa filiation. Si nous écartons les récentes options bio-technologiques (PMA, clônage, utérus artificiel, etc.), il s’agit là de trois invariants structurels ayant pesé lourdement dans la construction du rapport homme-femme.

    Les deux premiers points sont communs à de nombreuses espèces animales, mais ils impliquent, déjà, de nombreuses contraintes comportementales. Ainsi, la reproduction sexuée confère, au désir et aux caractères sexuels secondaires, des avantages sélectifs ; la viviparité interdit un partage égal des tâches, comme ce peut être le cas pour les oiseaux chez lesquels le contenu du nid offre un accès partagé, à la fois, par le mâle et par la femelle. Le dernier point constitue, quant à lui, une rupture avec l’ensemble du règne animal. En effet, homo sapiens a la capacité de se projeter dans le futur lointain ; pour lui même, certes, mais aussi pour les autres et, en particulier, pour ses enfants.

    A notre connaissance, homo sapiens est le seul qui puisse imaginer, pour son « oeuf », un avenir de président de la république. Comme l’a dit Françoise Héritier, c’est le « privilège exorbitant d’enfanter » qui, dès l’origine, a constitué chez homo sapiens le cœur de l’aliénation féminine ; les mâles ayant dû engager une véritable épreuve de force pour s’assurer le contrôle de cet œuf(1). C’est pour cela que l’homme a inventé des mythes et des traditions qui, tous, auront comme but de lui permettre de se s’approprier une fécondité à laquelle il ne participe pas. La mystification du corps humain, la soumission et l’invisibilisation de la femme, la non-mixité et la répression du désir sexuel sont autant d’éléments qui se retrouvent dans différentes civilisations. Ils contribuent à l’élaboration d’un ordre moral ayant comme objet, sur le plan politique, de contrôler les ventres, c’est-à-dire, d’une part, la nécessité de renouveler le capital humain(2) et, d’autre part, celle de garantir la « pureté du sang », celle du lignage, comme le montre ce que fut l’institution des curateurs au ventre.

    L’appropriation de la fécondité, par l’homme, s’est traduite par la codification des rôles sexuels. Il s’en est suivi que, dans les sociétés humaines, c’est l’homme qui doit être actif et conquérant ; la femme, au contraire, se doit d’être passive, réservée et prude. Profitons-en pour, ici, rendre justice au cochon lequel n’est pas un « porc » puisque, comme c’est souvent le cas dans le monde animal, c’est la femelle qui est la plus active et qui, au moment de l’oestrus, exprime un comportement sexuel caractéristique, avec une augmentation de l’activité et de la nervosité, ainsi qu’une attirance particulière pour les mâles(3).

    Pouvoir et sexualité.

    Le spectacle des « affaires sexuelles » est une mise en lumière de l’imbrication de la sexualité et du pouvoir. L’affaire Weinstein et celles qui ont suivi impliquent les villas de la jet-set, les boudoirs des prédicateurs, les bureaux de patrons, les couloirs des grands media , les salons des politiciens. Il est intéressant de noter qu’il n’a pas été trouvé, par les media, d’expression générale pour désigner ces violences. En effet, quand il s’agit de la rue, ils n’hésitent pas à parler de « harcèlement de rue » faisant de tout homme de la rue l’agresseur potentiel. Pour les « affaires », là, ils individualisent les cas ; ils utilisent une sémantique opposée à celles qu’ils emploient contre l’homme de la rue et ils ne parlent pas de harcèlement des puissants ou de harcèlement du pouvoir.

    Toutes les célébrités mises en cause ont abusé de leur position dominante pour arriver à leurs fins avec des femmes, des hommes ou des enfants. Pourtant, ce qui a fragilisé les victimes (femmes, hommes ou enfants) dans ces affaires, c’est bien leur position de subordonnés spirituels ou sociaux par rapport à leurs prédateurs. Ce sont bien les hiérarchies qui ont favorisé ces agressions et ces viols et ce sont bien ces hiérarchies que le pouvoir, tout anti-sexiste qu’il puisse se réclamer, préserve et défend. Cela devrait, pour le moins, le rendre circonspect et dubitatif quant à son intervention pour régler les problèmes qu’il a engendrés.

    Nous notons que, dans le discours du président de la république, lors de la journée contre les violences faites aux femmes, la plupart des mesures prises étaient d’ordre répressif et ne visaient que « le harcèlement de rue ». De la sorte, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. D’un côté, il renforce le rôle passif de la femme au bénéfice de celui de l’État et, de l’autre, il estompe l’effet désastreux des « affaires ». De façon tout aussi arbitraire, la loi ne distinguera pas plus entre la trivialité et la passion. A ce sujet, certains feraient bien de se souvenir du suicide, en 1969, de Gabrielle Russier, cette jeune enseignante de 32 ans condamnée à de la prison pour avoir eu une relation amoureuse avec un de ses élèves, jeune homme de 16 ans. Ce drame contribua à amplifier la contestation de cette morale bourgeoise et hypocrite que l’on veut nous resservir maintenant.

    Quelques pistes pour ne pas se perdre …

    L’inversion des rôles sexuels chez l’humain, c’est-à-dire le passage du matriarcat au patriarcat, apparaît comme un caractère culturel acquis et transmissible de l’espèce et il a également pour conséquence d’introduire nombre de frustrations très utiles pour augmenter l’agressivité des guerriers ou bien pour créer un très rentable marché du sexe. La domination masculine et le sexisme ont des causes biologiques et des raisons politiques qui ont créé des habitudes sociologiques qui perdurent depuis l’aube du néolithique. Ce n’est pas avec des lois anti-sexistes, des associations subventionnées ou des gadgets orthographiques que nous ferons reculer le problème, si ce n’est, tout au plus, que de façon artificielle ; et encore, cela se fera au prix de l’augmentation de l’état névrotique de la population. Le combat est, donc, plus intime que cela ; il est culturel. Les progrès de la connaissance scientifique, puis les mouvements de libération de la femme pour la mixité et la libération des mœurs, ont contribué à des avancées notables de la condition féminine. Ce qui, aujourd’hui, met en péril cette difficile démarche émancipatrice, face au poids des traditions, c’est le retour en force de l’obscurantisme sous toutes ses formes ainsi que les nouveaux appels à la censure et à la non-mixité, lesquels contribuent à renforcer l’ordre moral.

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    Les curateurs au ventre, une institution patriarcale tombée en désuétude.

    Depuis Aristote, l’homme pensait que, par sa semence, il injectait son homoncule et que le ventre de la mère n’avait qu’un rôle nourricier. A partir du XIX° siècle, les progrès de la génétique allaient changer les mentalités. Avec la découverte des gamètes et du mécanisme embryologique, la fin des peurs ancestrales autour de la procréation allaient, peu a peu, reléguer dans l’oubli l’institution des curateurs au ventre, cet édifiant exemple du contrôle de la fécondité et de sa morale. Le cas le plus connu est celui de la reine Clémence de Hongrie, veuve de Louis X, mais voici encore, dans sa forme atténuée, ce que nous pouvons lire dans un traité de droit civil de 1833 :

    583. Le curateur au ventre est celui qui est préposé à surveillance de la grossesse d’une femme enceinte au décès de son mari

    584. Si lors du décès du mari, la femme est enceinte, porte l’article 393 du code civil, il sera nommé un curateur au ventre par le conseil de famille

    585. La légitimité d’un enfant posthume est indépendante de l’institution du curateur au ventre, … mais dans son intérêt moral la femme enceinte doit elle même provoquer sa nomination. Par cette précaution elle préviendra les chagrins d’une malignité offensante

    588. Le curateur doit donc veiller à l’événement de la grossesse. Il n’a point d’autorité sur la mère. Son caractère ne lui donne pas le pouvoir de la suivre partout, de critiquer ses actions, et de lui prescrire une règle de conduite ; mais il a le droit de faire des visites à son domicile, de prendre des renseignements, d’examiner ses démarches, d’assister à l’accouchement

    L’institution des curateurs au ventre disparaîtra définitivement en 1964.

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    (1) http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/11/15/l-ethnologue-et-anthropologue-francoise-heritier-est-morte_5215270_3382.html

    (2) En 1974, Houari Boumediene, alors président algérien, déclarait à l’ONU : « Un jour, des millions d’hommes quitteront le sud pour aller dans le nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire ». https://blogs.mediapart.fr/victorayoli/blog/160610/khadafi-les-musulmans-vont-heriter-de-leurope-la-turquie-sera-le-che

    (3) « Dans l’espèce humaine, c’est généralement l’homme qui cherche la femme … C’est l’inverse chez l’immense majorité des primates infra-humains chez lesquels, très souvent, la femelle prend l’initiative de l’accouplement avec des exigences, qui, transposées au palier humain feraient frémir les plus courageux » - Jacques RUFFIE « De la biologie à la culture » chez Flammarion, 1983.

    Article d’@anarchosyndicalisme n°157 janvier - février 2018

  • Chesterton et la menace féministe en Occident
    http://www.dedefensa.org/article/chesterton-et-la-menace-feministe-en-occident

    Chesterton et la menace féministe en Occident

    On va parler du néo-féminisme et cela va nous fâcher avec les plus naïves de nos lectrices, celles qui vous font la morale et vous accusent d’extrémisme à tout bout de champ avant de bénir les bombardements sur la Syrie ou la Libye – en attendant la Russie…

    Commençons notre sujet par Merkel, la bébête immonde des temps postmodernes dont comme le sparadrap du capitaine Haddock (victime expiatoire de l’infecte Castafiore) on ne peut se débarrasser.

    J’en parlais il y a quelques années sur BVoltaire.fr, journal (j’ai gardé un très bon souvenir de Gabrielle Cluzel qui comme moi – mais après – a officié à famille chrétienne) qui à l’époque avait su attirer rédactrices et collaboratrices dans un monde antisystème à 90% masculin (et pas pour rien ; tout était prédit par (...)

  • Nantes : Tétraplégique, il gagne en justice contre son fabricant de fauteuil électrique
    http://www.20minutes.fr/nantes/2134971-20170919-nantes-tetraplegique-gagne-justice-contre-fabricant-faute

    Cinq mois sans pouvoir descendre de chez soi. Ce mardi, Zig Blanquer, un Nantais tétraplégique de 37 ans, a gagné son combat symbolique. Le tribunal d’instance a en effet condamné son fabricant de fauteuil roulant électrique à lui verser 5.500 euros de dommages et intérêt. L’audience s’était déroulée au mois de septembre.

    De juin à novembre 2014, en raison d’une panne de son matériel, cet homme n’avait pas eu d’autre choix que de rester cloîtré chez lui, la procédure de réparation ayant traîné en longueur. Parce qu’aucun réel équipement de remplacement ne lui avait été fourni par le prestataire, il lui réclame aujourd’hui 7.940 euros de dommages et intérêts.
    Alité

    « Les délais de réparation de cette panne ont dépossédé M. Blanquer de la possibilité de mener sa vie, expliquait avant l’audience Gabrielle Gerll, membre du comité de soutien à l’autonomie technique des personnes handicapées, qui s’est créé pour dénoncer le cas de ce Nantais. Il est resté alité pendant cinq mois et tout s’est arrêté. Moralement et physiquement, c’était très violent, un cauchemar. »

    Car au-delà d’être son moyen de locomotion, le fauteuil en question permet à l’homme de changer de posture et relâcher ses tensions musculaires. Plusieurs appareils lui avaient été proposés « mais ce n’était pas approprié pour M. Blanquer, qui ne peut piloter qu’un mini joystick, avec un seul doigt », continue Gabrielle Gerll.

    « La société évoque une particularité de santé de mon client pour expliquer l’absence de matériel de remplacement, avait plaidé Me Stéphane Vallée, avocat du plaignant. Or, un fauteuil correspondant à ses besoins était tout à fait trouvable, plutôt que de le laisser sans équipement pendant plus de 140 jours. C’est écrit dans le Code de la santé publique, qui fixe l’obligation d’un prêt de matériel le plus proche possible du matériel initial. »

    « Nous attendons de la justice qu’elle reconnaisse le préjudice subi, afin que toute personne faisant face à ces problèmes récurrents de maintenance […] se sente légitime à faire valoir ses droits », indiquait le comité de soutien à l’autonomie technique des personnes handicapées. L’association indique avoir porté cette affaire auprès du défenseur des droits.

  • L’effet dopant des APL sur les loyers contesté, par Isabelle Rey-Lefebvre
    http://lemonde.fr/logement/article/2017/09/09/l-effet-dopant-des-apl-sur-les-loyers-conteste_5183294_1653445.html

    Une note de travail d’un service ministériel remet en cause les arguments du gouvernement en faveur d’une baisse de l’aide au logement.

    Les aides au logement poussent-elles les loyers à la hausse ? C’est en tout cas l’un des arguments du gouvernement pour justifier leur baisse de 5 euros par mois, à partir d’octobre. Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, argumentait, le 25 juillet, à l’antenne de RTL : « Quand on met un euro de plus sur l’APL, ça fait 78 centimes de hausse des loyers », s’appuyant, sans la citer, sur une étude ancienne de l’Insee, datant de 2005, de l’économiste Gabrielle Fack, qui mesurait un impact entre 60 % et 80 %. Une autre étude de l’Insee, de Céline Grislain-Letrémy et Corentin Trevien, parue en novembre 2014, utilisant une méthode différente comparant les loyers aux franges des zones où le niveau des aides change, concluait, comme Gabrielle Fack, à un effet inflationniste, mais bien moindre : de 5 % à 7 % seulement.

    Une très récente note de travail du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), cellule de recherche du gouvernement entre autres dans le domaine du logement, remet ce lien sérieusement en cause. Le document n’a pas été publié, mais une version provisoire, que nous avons pu consulter, circule et fait beaucoup parler. « Les aides personnalisées au logement n’ont pas engendré de surinflation du loyer des logements de leurs bénéficiaires par rapport à celui de l’ensemble du parc locatif privé », y conclut l’auteur.

    La note constate certes que les loyers des 25 % des locataires les plus modestes du parc privé ont bien, entre 1973 et 2013, augmenté de 43 % de plus que la moyenne des loyers (voire 57 % pour le loyer au mètre carré), tandis que les allocations logement étaient, à la suite de la réforme de 1988, distribuées massivement, pour atteindre aujourd’hui 18 milliards d’euros (contre 4,4 milliards d’euros en 1984). Mais l’inflation des loyers résulte plutôt d’effets de structure, en particulier du meilleur confort des appartements et d’une durée d’occupation plus courte.

    Mieux logés

    Désormais, 100 % des logements de locataires modestes sont équipés d’une douche, d’un chauffage et d’un WC, alors que ce n’était le cas que de, respectivement, 25 %, 15 % et 37 % d’entre eux en 1973. Ainsi, les aides au logement, créées en 1977, ont surtout contribué à ce que ces ménages soient mieux logés. Les bénéficiaires de ces aides, qui sont plus jeunes que l’ensemble des locataires désormais, louent, en outre, des logements plus petits et urbains, deux caractéristiques qui poussent également les loyers à la hausse.

    Cette évolution est due au « rajeunissement des pauvres ou la paupérisation des jeunes », dit la note : en 1970, les locataires les plus modestes étaient, en effet, de dix ans plus âgés que la moyenne ; en 2013, c’est l’inverse, ils sont plus jeunes de cinq ans (39 ans au lieu de 44).

    Lire aussi : Au Royaume-Uni, une baisse inefficace de l’aide au logement

    « A l’heure où le gouvernement remet en cause l’aide personnalisée au logement et veut faire des économies, il est incompréhensible qu’il ne rende pas publique cette note du CGEDD, pour alimenter le débat », s’insurge Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.

    La démonstration du CGEDD enlève au gouvernement un argument pour justifier la réduction du budget alloué aux aides au logement qu’il annonce, bien au-delà des 5 euros déjà programmés, puisque le secteur craint une coupe jusqu’à 2 milliards d’euros. Jacques Mézard a aussi annoncé, mercredi 6 septembre dans Le Figaro, que les aides au logement ne seront réduites qu’à la condition que les loyers baissent dans le parc social, ce qui achève d’irriter les organismes HLM réunis jeudi 7 septembre, en présence du ministre. « Il est un peu paradoxal de nous demander de baisser nos loyers alors qu’ils sont déjà réglementés, avec une augmentation très faible de 0,19 % au cours des trois derniers exercices, et que 55 % des aides vont au parc privé », a plaidé Alain Cacheux, président de la Fédération des offices publics de l’habitat.

    « Mauvaise foi insupportable »

    « Les allocations logement ont, d’ailleurs, progressé deux fois moins vite que les loyers, argumente l’économiste Pierre Madec, de 16 %, entre 2000 et 2010, quand les loyers grimpaient de 32 %. »

    La demande d’Emmanuel Macron aux bailleurs privés pour qu’ils baissent tous, volontairement, leurs loyers de 5 euros ne suscite, elle, qu’ironie et colère du côté des bailleurs : « Avec cette injonction aux bailleurs, on atteint un niveau de mauvaise foi insupportable, proteste Jean-François Buet, président de la Fnaim. Les locataires veulent mieux que la compassion distante et les propriétaires veulent autre chose qu’un doigt accusateur. »

    Les associations de locataires, ravies de l’aubaine, se précipitent, elles, pour rappeler les moyens efficaces à la portée du gouvernement pour alléger les quittances des locataires. La CLCV demande, par exemple, au président de la République « de geler les loyers en 2018, ce qui équivaut à renoncer à une hausse de 0,75 %, et d’appliquer l’encadrement des loyers dans les 28 agglomérations prévues par la loi ALUR, seule solution efficace pour préserver le pouvoir d’achat des ménages ».

    #APL #Logement

  • Gabrielle Hecht. Uranium africain, une histoire globale | Cairn.info
    http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AFCO_258_0181&WT.mc_id=AFCO_258

    la disparité de traitement par les experts des ouvriers blancs et noirs – ces derniers ayant été exclus des études pendant longtemps à cause de préjugés raciaux. Une exclusion, certes, qui a contribué à l’invisibilisation des risques liés aux radiations pour les populations africaines, alors même que ces risques étaient rendus visibles lors des études sur les expatriés et les ouvriers européens.

    L’une des qualités qui fait de ce livre une œuvre majeure est sans aucun doute l’information qualitative et quantitative que Gabrielle Hecht a pu repérer dans les archives des pays africains où elle a mené ses terrains de recherche : archives inédites pour la plupart

    #livre (pas lu) #afrique #nucléaire #extractivisme

  • REISO | Sans papiers : LAMal et accès effectif aux soins
    https://asile.ch/2017/06/08/reiso-papiers-lamal-acces-effectif-aux-soins

    L’accès aux soins est garanti par la loi pour les sans-papiers et les requérants d’asile déboutés. En théorie tout va bien, mais des questions pratiques se posent, pas seulement pour les traitements « lourds ». Article de Gabrielle Steffen, docteure en droit de l’Université de Neuchâtel, Den Helder (Pays-Bas), publié le 22 mai 2017 sur le site de […]

  • Cory Doctorow : How to support a writer’s career

    Je pourrais dire la même chose pour le soutien aux éditeurs indépendants. Une série de règles d’usage qui sont essentiels dans le monde très concurrentiel du livre.

    Since the earliest days of my novel-writing career, readers have written
    to me to thank me for my books and to ask how they can best support me
    and other writers whose work they enjoy. Nearly 15 years later, I have a
    pretty comprehensive answer for them!

    Writers’ commercial and critical fortunes are intertwined: a writer
    whose books perform well is a writer whose publisher buys and promotes
    more books from them, creating a virtuous cycle, as promotions beget
    more sales and more promotions.

    The most important time to support a writer is just after their latest
    book comes out — my novel, Walkaway, is in its first week of
    publication — because that is the make-or-break moment for that book,
    and, conceivably, for its writer.

    Books that perform well in their first weeks become bestsellers.
    Bestsellers are more likely to be reviewed by major outlets, they are
    ordered in larger quantities by booksellers (a bookseller who takes five
    or more copies of a book will very likely place that book face-out in a
    new releases section and/or on a table at the front of the store). They
    are given close attention by collections-development staff in libraries,
    and are snapped up for translations by foreign publishers. They are read
    by production staffers for TV and movie studios. They renew interest in
    the author’s backlist, too.

    Contrariwise, books that flop go into a death-spiral. They are returned
    by booksellers, their sales-figures are used to justify a smaller
    advance for the next book (and less promotions budget), and booksellers
    order fewer copies of the author’s next book. In really dire situations,
    a badly performing book can kill a writer’s career.

    Thankfully, Walkaway looks to be on course to be a bestseller, judging
    from early numbers and indicators. You readers have helped me in
    innumerable ways to make this happen and I am very, very grateful to you
    for it. Here are ways that you can continue to support Walkaway, my
    career, and future books from me:

    1. Buy Walkaway or check it out of the library. Either one sends a
    strong signal to my publisher, to reviewers, to foreign publishers and
    to the industry. This is the most important thing you can do.

    2. Review the book and tell your friends. Put your recommendation in
    your social media, in an online bookseller’s page, on Goodreads. There
    is literally nothing that sells books better than personal
    recommendations. This is the second-most important thing you can do.

    3. Buy Walkaway from an indie bookseller. The independent booksellers
    are the best friends authors can have. They support our tours, hand-sell
    our books, write shelf-reviews and talk the book up to other bookish
    people. I am visiting 30+ indie bookstores on my tour and leaving signed
    copies in my wake — any of the stores I’ve visited will be glad to send
    you one by mail-order (and you can always call a store with an upcoming
    event to request a personalized, inscribed copy). Indie bookstores are
    experiencing a renaissance and your custom gives them the stability they
    need to continue.

    4. Come out for the tour! I’m in Chicago tonight at Volumes Bookcafe,
    with Max Temkin from Cards Against Humanity. Bring along your old books
    to sign, but buy the new one from the store that’s hosting the event, to
    help them recoup the cost of extra staff, promo, etc. Coming to a tour
    stop tells bookstores that you value their place in your community and
    encourages them to continue bringing authors in.

    5. Buy a fair-trade ebook. I just launched the first-ever fair-trade
    ebook store. I am a retailer for my own ebooks and audiobooks, selling
    on behalf of my publishers worldwide. Buying direct from me doubles my
    royalties, and the book you get not only has no DRM, but it also comes
    without any kind of license agreement, and it is the only way to buy
    ebooks from a major publisher without having to sign away your legal
    rights in the bargain. Buying a book this way tells publishers and the
    industry that fair compensation for authors and fair legal bargain
    matter to you.

    6. Buy the audiobook. The Walkaway audiobook is amazing, read by Wil
    Wheaton, Amber Benson (Buffy the Vampire Slayer), Amanda Palmer (The
    Dresden Dolls), Mirron Willis, Gabrielle de Cuir, Lisa Renee Pitts and
    Justine Eyre. I produced it independently and it is without question the
    best audio adaptation of any of my work, ever. Of course, it’s DRM-free,
    too.

    I’ve been on the road for a week now and I’m just hitting my stride.
    I’ve met thousands of readers so far on this tour and every meeting has
    been a pleasure and an honor. You readers are what make my writing
    possible. Thank you so much for your support, I literally would not have
    a career without you.

    Cory

    #édition

  • Le podcast : le futur de la radio ?
    (16/04/2017)

    https://www.franceculture.fr/emissions/soft-power/le-podcast-le-futur-de-la-radio

    Les productions de contenus sous forme de podcasts se multiplient. Le phénomène est venu des Etats-Unis et la France voit le nombre de producteurs indépendants se multiplier. Quel est le rapport entre ces contenus et les radios traditionnelles ?

    Le podcasting est un moyen de diffusion de fichiers sur Internet. On s’abonne, on sélectionne les fichiers qui nous intéressent et on les retrouve dans le lecteur de son choix. Les podcasts sont des fichiers audio ou vidéo (on s’intéressera ici essentiellement aux podcasts audio) que vous pouvez télécharger et écouter à tout moment.

    Intervenants

    Laurent Frisch : Directeur du numérique à Radio France
    Gabrielle Boeri-Charles : co-fondatrice et directrice générale de Binge Audio
    Candice Marchal : co-fondatrice de BoxSons

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10183-16.04.2017-ITEMA_21294070-0.mp3

    #podcast #France_Culture #Soft_Power

    • Désormais : un revenu sous condition, même pour les jeunes

      Benoît Hamon a d’abord ajouté dans une interview au Monde jeudi un nouveau volet à sa promesse, évoquant un complément de revenus versé sur la fiche de paie de « tout travailleur qui perçoit un salaire net jusqu’à 1,9 smic mensuel » (2 165 euros par mois). Il a ainsi évoqué un gain de 200 euros par mois pour un salarié au smic actuellement).

      Mais la révision de sa promesse ne s’arrête pas là. Dans « L’Emission politique » de France 2, le candidat a enterré l’idée de verser un revenu universel d’existence dès 2018 à « tous les jeunes de 18 à 25 ans » sans condition. En effet, le socialiste a affirmé que les jeunes bénéficiant des 600 euros mensuels seront plutôt les jeunes sans ressources, par exemple les étudiants.

    • Gabrielle Guallar : la femme de Benoît Hamon défendait la loi Macron
      http://www.linternaute.com/actualite/politique/1355813-gabrielle-guallar-la-femme-de-benoit-hamon-defendait-la-loi-mac

      Gabrielle Guallar, la compagne de Benoît Hamon, suscite la curiosité depuis que son compagnon a été élu candidat à la présidentielle par les sympathisants de gauche... Mais qui est-elle ?

      Benoît Hamon était l’invité de L’Émission politique ce jeudi 9 mars. L’occasion pour le candidat désigné par la primaire de la gauche de revenir sur son programme, ses idées. Des idées que sa compagne, Gabrielle Guallar, ne semble pas forcément toujours partager. Il est vent debout contre le travail dominical et de nuit, mais son épouse a défendu, devant les sénateurs, l’ouverture des magasins LVMH en soirée. Gabrielle Guallar, la femme de Benoît Hamon, travaille en tant que responsable des affaires publiques du groupe de luxe LVMH. Un job qui l’a parfois amenée à prendre des positions que son candidat de mari n’approuverait guère. Sur le travail de nuit, l’anecdote remonte au 10 mars 2015. Gabrielle Guallar était auditionnée par une commission spéciale du Sénat sur la loi Macron. Une loi pour « la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » dont elle dira le plus grand bien. Gabrielle Guallar intervenait en tant que chargée de mission pour le secrétaire général, Marc-Antoine Jamet, auprès de la rapporteure du texte au Sénat, Catherine Deroche. Et elle intervenait à dessein dans ce dossier : le magasin Sephora des Champs-Élysées, filiale de LVMH, avait été condamné en 2013 à fermer ses portes à 21 heures par cour d’appel de Paris alors qu’il disait réaliser 20% de son chiffre d’affaires après cette heure...

      À cette époque, Benoît Hamon ne manquait pas de sévérité à l’égard d’Emmanuel Macron et de son texte, qu’il combattait en tant que député à l’Assemblée. La loi sera finalement adoptée dans le cadre de l’article 49-3. Benoît Hamon déposera par ailleurs plusieurs amendements à la loi sur le dialogue social pour la reconnaissance de troubles psychiques comme maladies professionnelles. On imagine que les discussions au sein du couple ont dû parfois être pimentées pendant la primaire de la gauche. Et on comprend aussi un peu mieux pourquoi le couple rechigne à s’afficher dans la presse...