person:jean-pierre chrétien

  • #Rwanda : retour sur une histoire tragique (1/2)

    Le Rwanda n’est de loin pas un pays d’Afrique ordinaire. Il possède une géographie physique particulière, avec un climat humide et tempéré. On le surnomme d’ailleurs le « pays des mille collines », du fait de son relief très spécifique. De plus, il se situe au sein de l’« Afrique des Grands Lacs »1, ce qui l’amène à être au cœur des enjeux internationaux, en raison notamment de sa proximité avec la richissime République Démocratique du Congo. Outre ces particularités géographiques, l’histoire du Rwanda est également singulière. Il y a plus de vingt ans, entre avril et juillet 19942, ce petit pays fut le théâtre de massacres ethniques dans lesquels près d’un million de Tutsis et des Hutus jugés modérés périrent. La logique ayant conduit à ce génocide trouve son origine dans les théories racistes en vogue au XIXème siècle. Une analyse de cette tragédie humaine n’est donc pas possible sans un retour sur l’histoire du Rwanda et de l’implantation de l’idéologie ayant permis de tels massacres. Ce devoir d’histoire est primordial non seulement pour avoir une meilleure compréhension de ces événements, mais aussi afin d’éviter qu’ils se répètent, surtout à l’heure où le Burundi sombre dans une crise dans laquelle des responsables gouvernementaux commencent à sciemment agiter le spectre ethnique3.


    http://www.jetdencre.ch/rwanda-retour-sur-une-histoire-tragique-12-11261
    #conflit #guerre #histoire

    • Rwanda : retour sur une histoire tragique (2/2)

      Entre 1990 et 1994, le Rwanda est en guerre. Ce conflit revêt d’abord un caractère national qui oppose le Front patriotique rwandais (FPR), essentiellement composé de réfugiés tutsis, au gouvernement en place. Ce n’est toutefois pas l’unique dimension de ces quatre années de violences. Selon Jean-Pierre Chrétien, la situation au Rwanda ne peut être comprise sans un regard sur la situation internationale1. La crise rwandaise implique en effet les voisins directs de Kigali (l’Ouganda et le Zaïre), mais aussi la communauté internationale et son institution principale, les Nations unies. Le conflit relève par conséquent de plusieurs lectures qui s’entremêlent et deviennent dès lors difficilement séparables. Il s’agit donc, après avoir brièvement présenté dans la première partie les préjugés idéologiques cachés derrière l’extermination des Tutsis, de s’arrêter sur le théâtre des événements ayant permis le basculement du pays dans une terreur indicible.

      http://www.jetdencre.ch/rwanda-retour-sur-une-histoire-tragique-22-11317

  • Journalism as Genocide | The Wire
    http://thewire.in/2016/03/30/journalism-as-genocide-25543
    http://128.199.141.55/wp-content/uploads/2016/03/6199722359_6644b82602_b.jpg

    French historian Jean-Pierre Chrétien describes the behaviour by journalists in inciting hatred and violence as ‘the democratic alibi’. A democratic alibi divorces the question of ethics from the political, and employs the mechanisms of mass conditioning and mobilisation required to create group hatred. A democratic alibi is the precondition to riots, lynching, political trials, extrajudicial killings, military occupation and genocidal violence. Its legitimacy lies in the justification of collective violence either by the state or the mob, and begins by creating a dispensable enemy of the state – the “anti national”, “the secular”, “the minority”

    An established pattern of presenting and commenting on the news transforms political debate into righteous passion against individuals and groups that disagree with the status quo. The targets of violence are marked with precision, taken as public hostages and accused of being enemies of the state. Later they explain what has to be done to this enemy. Through constant repetition, they construct a political, moral and historical alibi that eventually becomes the accepted truth. In this steady journey into the abyss of intolerance, journalists and news anchors become agents of the state and even annihilators of society. All the ingredients for conditioning a democratic alibi that existed in Nazi Germany and Rwanda exist in India today.

    In the case of Gujarat and other instances, sections of the media were not only complicit in conditioning, inciting and producing the riot; they were also responsible for explaining, and interpreting the violence. They repeatedly justified the carnage as spontaneous mob violence, used language that neutralised “the horror and injustice of the subsequent violence”. Similarly in the case of the recent lynching in Nagaland of a Muslim man, Sayed Sarif Uddin Khan, on allegations of rape, there was a clear instance of misinformation and fabrication that amounted to incitement in the local media.

  • Le génocide rwandais et sa négation - Les mots sont importants (lmsi.net)

    http://lmsi.net/Un-negationnisme-structurel

    Un négationnisme structurel

    Le génocide rwandais et sa négation
    par Jean-Pierre Chrétien
    21 avril 2014

    L’historien Jean-Pierre Chrétien, directeur de recherche émérite, après une carrière universitaire d’enseignant-chercheur, est un spécialiste de l’Afrique orientale, en particulier la région des Grands Lacs. Il revient, dans les lignes qui suivent, sur les différentes stratégies de négation du génocide rwandais. En mémoire de Jean-Népomucène Nkurikiyimfura, historien rwandais, mon ancien étudiant et collègue, et à sa femme et à ses enfants, assassinés chez eux, à Butare, en 1994 pour le seul fait d’être nés (...)

    #rwanda

  • « Shoah et Rwanda, des références communes »
    http://www.liberation.fr/monde/2014/03/28/shoah-et-rwanda-des-references-communes_991160

    Vingt ans après le génocide, l’historien Jean-Pierre Chrétien analyse la logique qui a conduit au projet d’extermination des Tutsis. Près d’un million de morts en seulement cent jours : le génocide de la minorité tutsie, qui s’est déroulé au Rwanda il y a exactement vingt ans, constitue la plus fulgurante tentative d’extermination de l’Histoire contemporaine. Pourquoi cet événement reste-t-il si mal connu, et si peu reconnu ? C’est une des interrogations à laquelle tente de répondre l’historien Jean-Pierre Chrétien dans son dernier livre, Rwanda, Racisme et Génocide, l’idéologie hamitique (...) Source : (...)