person:marie brohm

    • J’aime bien l’introduction du texte qui dit « On est ici loin des élucubrations d’un Jean-Claude Michéa », alors que sur ce point je le trouve plutôt clair :

      Et, de fait, le football est devenu en quelques décennies l’un des rouages les plus importants de l’industrie mondiale du divertissement, à la fois source de profits fabuleux et instrument efficace du soft power (puisque c’est ainsi que les théoriciens libéraux de la « gouvernance mondiale » ont rebaptisé le vieil « opium du peuple »).

      Tout en ne confondant pas tout :

      Pour autant, ce rappel indispensable du rôle joué par le spectacle footballistique (et le sport médiatisé en général) dans le fonctionnement du capitalisme moderne ne doit pas nous conduire à légitimer les analyses mécanistes d’un Jean-Marie Brohm (analyses qui ne constituent, pour l’essentiel, qu’une reprise des critiques que la « gauche culturelle » américaine dirigeait, dès les années cinquante et soixante, contre l’athlétisme et le baseball). Cela reviendrait à oublier, en effet, que l’industrie du divertissement a toujours fonctionné selon deux lignes stratégiques distinctes . D’un côté, il lui faut fabriquer sans cesse de nouveaux produits (par exemple la télé-réalité, les jeux vidéo, Twitter, ou la musique industrielle) qui, dans leur principe même, sont entièrement (ou presque entièrement) conçus et façonnés selon les codes de l’idéologie libérale.

      De l’autre, elle travaille à récupérer, c’est-à-dire à reconfigurer en fonction de ses seules exigences, toute une série d’éléments issus des différentes cultures populaires (mais également aristocratiques) et qui, à ce titre, relevaient à l’origine d’un tout autre système de valeurs. Tel est naturellement le cas de la logique du jeu - aussi ancienne que l’humanité - dont la dimension de plaisir et de gratuité constitutive est par définition irréductible à l’utilitarisme libéral et à son obsession permanente de rentabilité à tout prix (c’est précisément sur l’inutilité et la futilité du jeu - incompatibles avec le nouvel esprit industriel - que se sont d’abord concentrées les premières critiques bourgeoises du sport).

      –- Miroir du football, 2010

      Autrement dit, il ne confond pas le football-spectacle, ou les jeux olympiques (qui sont très récents), avec le jeu « inutile et sans conséquence » (fut-il parfois physique et défoulant).

    • Mauvais exemple que les jeux vidéos qui, s’ils peuvent certes représenter aujourd’hui la marchandise idéale du capitalisme, n’ont pas été originellement conçus par celui-ci (mais par des étudiants d’universités américaines qui testaient les capacités de nouvelles machines et ont tout de suite rendu disponible le code source).

    • Ah, voilà bien le genre de discours qui m’ulcère :-)

      L’activité physique régulière est nécessaire au corps de l’Homme au même titre que la respiration, la sexualité, l’alimentation et le travail intellectuel. Ce sont des besoins fondamentaux.

      Ce besoin d’activité physique, cette nécessité vitale, peut être encadrée dans des règles et devenir un sport.

      Spontanément de nombreux individus cherchent à être non pas « meilleurs » mais « le/la meilleur(e) » et c’est là où l’esprit de compétition, utile au dépassement de soi, peut se pervertir est devenir un outil de confrontation. Mais c’est un biais.

      J’ai une pratique régulière de sport.
      J’ai l’occasion de côtoyer énormément de sportifs.
      Ceux qui pratiquent l’activité pour la compétition pure (être le meilleur) sont minoritaires dans tous les sports que je connais bien (course, vélo, arts martiaux et même sports de combat). La majorité des pratiquants cherchent juste à reprendre le contrôle de leur corps, à faire un apprentissage psycho-moteur correct et à y prendre du plaisir.