Merci d’avoir fait remonter ce post. J’adore Gould hein mais j’avoue être amusée par l’argumentaire
« Il n’y a pas de voie toute tracée pour la morale. La nature n’offre rien, dans son essence, qui puisse répondre à nos attentes en termes humains – ne serait-ce que parce-que notre espèce est venue si tard et de manière si insignifiante, dans un monde qui n’a pas été construit pour nous. Et c’est tant mieux. Les réponses aux problèmes moraux ne sont pas là dans la nature, attendant d’être découvertes. Elles résident, comme le royaume de Dieu, en nous – le lieu le plus difficilement accessible à la découverte scientifique ou au consensus. »
On peut lui répondre
"J’aime à appliquer une règle empirique pour juger d’une argumentation au sujet de faits naturels, lorsqu’elle renvoie avec évidence à une certaine conception de la société : si on nous présente la nature précisément sous le jour qui nous conforte dans nos préjugés, il faut être doublement méfiant ."
Ok sur la méfiance, et ... justement, il s’agit d’opinion / de préjugés.
Sur le sujet de la morale on pourra lire les différents travaux sur la conscience de ces dernières années. Ou aussi
"Il apparaît donc comme une évidence que le phénomène moral est directement lié au phénomène social, et non au phénomène humain. [...] Il y aurait donc même une justification biologique au fait que nous nous attachions à cette illusion vitale de l’anti-naturalité de la morale. Comme l’effet réversif de l’évolution le met bien en évidence, les comportements les plus efficaces pour la survie et la reproduction finissent par être sélectionnés, quand bien même ces comportements s’opposeraient au processus naturel de l’évolution, qui en vient à s’affirmer tout en générant sa propre négation. Finalement, la question du sens moral animal nous renvoie aux fondements de ce qui fait également notre humanité, et ouvre la voie à un nouveau champ de recherche fécond, à la croisée de la philosophie, de l’éthologie, de la sociologie, de la neurophysiologie et de la génétique. La tâche du philosophe, aujourd’hui, est de remettre en question un héritage conceptuel séculaire et d’accepter l’ouverture au progrès. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle pourra un jour enfin s’intégrer pleinement aux sciences de la vie" ►http://leportique.revues.org/2445