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  • Zabou Breitman : « Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner »
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/05/26/zabou-breitman-des-que-ca-devient-trop-serieux-j-ai-toujours-envie-de-deconn

    Comédienne, réalisatrice, metteuse en scène, Zabou Breitman, 59 ans, multiplie les projets au théâtre et au cinéma. Son premier film d’animation, Les Hirondelles de Kaboul, d’après le roman de Yasmina Khadra, coréalisé avec Eléa Gobbé-Mévellec, vient d’être présenté au Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard. Parallèlement, son spectacle enchanteur, Logiquimperturbabledufou, est actuellement repris au théâtre du Rond-Point. A la rentrée, Zabou Breitman mettra en scène La Dame de chez Maxim, de Feydeau, au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Elle fait aussi partie des cinq candidats à la succession d’Irina Brook à la direction du Théâtre national de Nice.


    Je ne serais pas arrivée là si…

    Si je n’avais pas eu des parents si particuliers, si atypiques. Un papa très cultivé, issu d’une famille bourgeoise de médecins originaire de Russie, devenu comédien et scénariste. Une mère originaire du Québec, issue d’une famille pauvre de onze enfants, qui a eu une éducation catholique raide, dure, et avait un désir de se sauver, un désir de liberté. C’était une révoltée. Elle rêvait d’être comédienne, a été premier prix de conservatoire à Québec. Lui, après la guerre, avait envie de voyager. Il est parti au Canada, est tombé amoureux et s’est marié avec ma mère. Tous deux étaient en rébellion contre leur famille, ils se sont échappés. Et tous deux étaient très féministes. Mon père me disait tout le temps : « Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas faire les mêmes trucs qu’un garçon. » Grâce à lui, je sais fabriquer plein de choses et j’ai tout lu.

    Tout ?

    Tous les genres : de la science-fiction à la bande dessinée, de Gotlib, Hara Kiri, Charlie Hebdo à la comtesse de Ségur, Les Trois Mousquetaires, Jules Verne, Victor Hugo. Mon père me répétait : « Ce qui compte, ce n’est pas ce que tu lis, mais que tu lises. » Je ne serais pas arrivée là si je ne m’étais pas énormément ennuyée. On avait quitté Paris, je me suis retrouvée dans un prieuré du XIIIe siècle, enfant unique, avec personne. Alors je lisais beaucoup. J’ai tellement lu que je n’arrive plus à lire. Mes parents m’ont fabriquée de tout ce qu’ils étaient : lui plutôt Courteline, Feydeau, Hugo, Racine, Shakespeare, elle, plutôt Goldoni et Tchekhov.

    Lors de votre discours à la cérémonie des Molières en 2018, vous avez dit, en parlant de vos parents, que « le métier les avait abandonnés »…

    Parce que je ne serais pas arrivée là si, après le grand succès qu’ont connu mes parents avec le feuilleton télévisé Thierry la Fronde – écrit par mon père et dans lequel ma mère jouait le rôle de la compagne du héros –, il n’y avait pas eu leur échec. Oui, ils ont été abandonnés. Et cet échec a été fondamental dans ma construction.

    Que s’est-il passé ?

    En 1968, ils ont été extrêmement actifs. A tort ou à raison, ils étaient purs et durs. Ma mère suivait, un peu dans la soumission. Enfant, j’ai baigné dans l’engagement politique. Des organisations comme Secours rouge, Comité Gavroche… J’ai pleuré quand ma mère m’a annoncé que la Sorbonne avait été reprise. Cet élan était beau, mais, quand vous voyez vos parents détruits par ça et que, pour finir, parce qu’ils n’ont plus de travail, vous vous retrouvez à vivre dans un truc pas chauffé, il y a une désillusion. Ils ont lâché et ont été lâchés. Mais je n’en souffrais pas vraiment. Pourtant il y avait des Noëls où il n’y avait rien. J’étais plus triste pour eux que pour moi.

    Ces parents si particuliers, qu’est-ce qu’ils vous ont le plus appris ?

    Mon père me disait : « Ce qui compte, c’est l’histoire horizontale. Quand tu as une date, regarde ailleurs dans le monde à la même date ce qui s’est passé. C’est comme cela que tu comprendras l’histoire. » Ma mère, elle, était plus en retrait. Comme tous les gens qui ont été brimés dans leur enfance, elle ne se sentait pas légitime. Sa beauté était son garde-fou, son arme. Elle me parlait des femmes, lisait les romancières. Je ne me rendais pas compte qu’il fallait lutter, ça m’est apparu bien plus tard. Elle me disait régulièrement : « Tu as de la chance. » Et cela m’exaspérait. Mais oui bien sûr, j’ai de la chance d’avoir toujours été autorisée et libre. Mais je ne l’ai pas compris avant qu’elle meure dans la misère, détruite.

    Quelles étaient vos envies durant votre jeunesse, vous projetiez-vous dans un univers artistique ?

    Non, pas du tout. J’ai été une bonne élève jusqu’à 13 ans, puis j’ai lâché l’affaire. Je m’emmerdais lors des dissertations. Grâce à ma mère, qui gardait tout, j’en ai retrouvé une, dont le sujet était : « Partir, c’est mourir un peu. » A la fin de mon devoir, j’avais écrit une histoire drôle : au Moyen Age, on laissait les gens dans les cachots, on les torturait, et ces martyrs finissaient par mourir, se décomposer. Moralité : « Martyr, c’est pourrir un peu ! » Cela amusait mon père ! Ma mère, c’était plutôt : « Quand même, tu exagères. » Mais j’ai toujours aimé les histoires drôles. Parce que j’adore la disjonction. Dans tout ! La disjonction permet de jouer avec le lecteur ou le spectateur, elle suscite la connivence. Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner. On a le droit, c’est l’esprit humain.

    Pourquoi être allée passer cette audition pour une émission pour enfants, « Récré A2 » ?

    Parce que je n’avais pas d’argent. J’étais en fac, il me fallait un petit boulot. Une dame qui avait participé à Thierry la Fronde et qui travaillait sur Antenne 2 a dit à mon père que Jacqueline Joubert (directrice de l’unité jeunesse) recrutait. Donc j’y suis allée. Le surnom de Zabou vient de Récré A2. Mes parents l’utilisaient souvent et comme il y avait déjà une Isabelle dans l’émission, on a opté pour Zabou, persuadés que cela plairait aux enfants. Je m’amusais beaucoup à écrire mes sketchs.

    C’est grâce à la télé que vous allez faire du cinéma ?

    Jacky, avec qui je travaillais dans Récré A2, était copain avec Ramon Pipin du groupe Odeurs. C’est lui qui m’a incité à passer l’audition du film Elle voit des nains partout ! (1982). Mais je ne me suis jamais dit que j’avais trouvé ma voie. Tout n’est qu’une succession de choses, tout le temps.

    Mais il y a eu quand même un moment capital, votre rencontre avec Roger Planchon. Ce rôle d’Angélique qu’il vous a donné dans « George Dandin », de Molière, a été, avez-vous dit, un « détonateur »…

    Je ne pense pas qu’il existe de détonateur. Il n’y a que des choses qui font écho. Ce que disait Planchon m’inspirait tellement ! Rétrospectivement, il a été capital. Planchon était venu me voir jouer La Vie à deux, de Dorothy Parker, adaptée par Agnès de Sacy. Après le spectacle, il me propose un rôle. Je lui dis : « Oui, mais c’est pour quoi ? » Il m’explique qu’il s’agit d’Angélique dans George Dandin. Je lui réponds : « Pardon, mais on peut tellement s’emmerder dans le classique, on ne comprend pas toujours ce qui s’y dit. » J’étais totalement inconsciente ! Il me sourit et réplique, la main sur le cœur : « Alors on va faire en sorte de ne pas s’emmerder. » Quelle classe ! Ensuite, j’allais à toutes les répétitions, même celles où je ne travaillais pas. Juste pour l’écouter. Quand je n’y arrivais pas, il me disait : « Ce n’est pas grave, ce n’est pas encore passé au cœur. Laisse faire. » Je comprends encore mieux aujourd’hui à quel point tout ce qu’il disait était fondamental.

    Isabelle Breitman, Zabou et finalement Zabou Breitman, pourquoi avez-vous décidé d’ajouter votre patronyme à votre nom de scène ?

    Mon père avait choisi Jean-Claude Deret, du nom de sa mère, ce que faisaient beaucoup d’acteurs à l’époque. Et puis, au sortir de la guerre, Jean-Claude Deret, cela faisait moins juif que Breitman. En 1983, alors que je tourne l’ineffable Gwendoline, de Just Jaeckin, je fais des photos sur le tournage, et, sur les conseils d’un ami, je les vends à France Soir magazine. Jean-Marie Cavada, alors responsable de Parafrance, le distributeur du film, m’appelle et m’explique qu’il y avait une exclusivité avec une agence photo. Catastrophée, je m’excuse mais il me dit à plusieurs reprises : « Vous avez fait ça pour l’argent. » Je réponds non et je sens un petit venin arriver. Il ajoute : « Ça ne m’étonne pas, c’est quoi votre vrai nom déjà ? » J’ai senti comme un poison dans le corps, j’ai eu mal au ventre. J’ai refusé direct d’être victime, j’ai repensé à mon grand-père paternel juif, mais profondément laïque. Jamais je ne m’étais vue juive, sauf ce jour-là. J’ai rétorqué : « Pardon ? ! » Il a poursuivi : « Je me comprends très bien. »

    Je ne voulais pas en parler. Cela a mis dix ans avant que je le raconte, lors d’une interview, à André Asséo. Quand l’article est paru, Cavada a fait un scandale, des démentis. Je m’en fous. Je sais ce qui s’est passé, ce qui s’est dit très exactement. Et j’ai repris mon nom : Zabou Breitman. Cela a été un acte volontaire, la décision la plus forte que j’ai prise. La première fois que j’ai vu mon nom écrit entièrement sur une affiche a été pour La Jeune Fille et la mort, d’Ariel Dormant.

    Votre carrière est très éclectique, il est difficile de vous ranger dans une case. Est-ce assumé ?

    C’est assumé et involontaire. J’aime faire plein de choses, je n’y peux rien. Au lieu de rester à « ce serait bien de faire ça », je le fais ! Je suis toujours partante et fonctionne beaucoup à l’instinct. Pourquoi ne ferions-nous pas ce qu’on a envie de faire ? Mais le syndrome de la bonne élève, rendre un beau truc, reste très fort. Je lutte et travaille pour y arriver. Je suis bordélique dans ma vie mais obsessionnelle dans le travail.

    « Des gens », « Se souvenir des belles choses », « Logiquimperturbabledufou », d’où vous vient votre attirance pour ces histoires aux êtres fragiles, empêchés ?

    C’est peut-être dû au rythme de ma vie. J’ai eu une enfance extraordinaire, puis la fracture épouvantable vécue par mes parents a sans doute laissé des traces. Par exemple, ce qui me rend dingue, c’est l’approximation dans l’exécution, que les gens ne soient pas extrêmement appliqués à faire bien quelque chose. Parce qu’à ce moment-là on est dans le cynisme, dans l’absence de l’être humain. Pourquoi s’appliquer autant alors qu’on va tous crever ? Mais parce que, précisément, on peut le faire. Le gâchis me lamine. Au « bon, ben, tant pis », je réponds tout le temps, « non, tant pis pas ». J’adore me dire « si, c’est possible » et me battre pour faire les choses.

    Votre premier film en tant que réalisatrice, « Se souvenir des belles choses », vous l’avez écrit avec votre père et avez obtenu le César de la meilleure première œuvre…

    Avec mon père, on a toujours écrit ensemble. Mais quand j’ai reçu le César, je ne l’ai même pas nommé, même pas remercié. Je m’en suis voulu. J’en suis encore malade. Peut-être est-ce parce qu’il disait souvent « Ah, tu es bien ma fille », comme si je ne faisais rien par moi-même. Peut-être ai-je voulu lui mettre une petite pâtée, lui rendre la monnaie de sa pièce !

    En 2012, vous bousculez, avec Laurent Lafitte, l’antenne de France Inter avec l’émission parodique sur la santé « A votre écoute, coûte que coûte ».

    Avec Laurent, on a fait Des Gens, pièce tirée de deux documentaires de Raymond Depardon. Je l’avais repéré lors d’un tournage avec Gilles Lellouche. Il avait beau avoir un tout petit rôle, je me disais : « Mais il est dingue cet acteur ! » Puis il a fait son one-man-show extraordinaire, Laurent Lafitte, comme son nom l’indique. On est devenus très amis et un jour, Philippe Val, alors directeur de France Inter, voit son spectacle et lui propose une carte blanche. Mais Laurent avait une idée autour d’une émission de service et me la propose. Nous avons commencé à écrire. On s’est tout permis ! On a tellement ri ! Le standard a explosé plusieurs fois !

    Avez-vous toujours ce besoin de mener un projet ?

    Oui, absolument. Mon père disait toujours : « Si on n’a pas de projet, on meurt. » A chaque projet, je pense très fort à lui. Particulièrement pour Logiquimperturbabledufou, il aurait adoré.

    Que ce soit contre l’homophobie ou contre les violences conjugales, vous n’hésitez pas à vous engager. Qu’est-ce qui vous pousse ?

    Quand j’étais petite, mon père m’expliquait : « Tu noteras toujours que la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie et la misogynie ont les mêmes ressorts d’intolérance. » Cela m’a marquée. Si je peux faire quelque chose, il faut être là. Mais à cause de ce que j’ai vécu enfant, confrontée à la politique beaucoup trop jeune, j’aborde les choses différemment. L’engagement c’est aussi jouer, faire un film. Tout compte, tout est politique. L’engagement, c’est une attitude générale.

  • En Algérie, le « carré féministe » essaye de s’imposer dans la marche
    4 avril 2019 Par Sabrina Kassa
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040419/en-algerie-le-carre-feministe-essaye-de-s-imposer-dans-la-marche

    Depuis trois semaines, des voix féministes cherchent à se faire entendre en Algérie, considérant que le changement « du système » passe aussi par une reconnaissance des droits des femmes. Malgré les réactions hostiles qu’il suscite, un « carré féministe » descendra dans la rue vendredi pour revendiquer « l’égalité ».

    Alger (Algérie), de notre envoyée spéciale.- Comme chaque vendredi matin, depuis le 22 février, Alger se prépare à aller manifester. L’hélicoptère tourne en rond au-dessus de la Grande Poste, les vendeurs de drapeaux s’installent rue Didouche-Mourad et, devant les magasins restés fermés, des bouteilles d’eau sont en libre accès.

    En cette matinée du vendredi 29 mars, les premiers manifestants commencent à affluer, mais la foule ne sera au rendez-vous qu’en début d’après-midi, après la grande prière.

    Alors que la ville est encore calme, des féministes algériennes et tunisiennes discutent chez l’écrivaine et militante, Wassyla Tamzaly. « En Tunisie, on est dans la déprime, c’est la contre-révolution. On est venues ici pour s’enivrer du sang nouveau de la rue. Si l’Algérie réussit, ça sauvera tout le Maghreb », ose espérer la sémillante Khadija Chérif, ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD).

    Autour de la table, il y a aussi la comédienne Adila Bendimerad, non pas pour son engagement féministe, mais parce qu’elle est une des figures féminines du mouvement à Alger depuis qu’elle organise des rassemblements avec des artistes, ouverts au public, chaque lundi après-midi, devant le Théâtre national algérien. La réunion commence par son témoignage.

    « Le 22 février, j’ai marché jusqu’à la place du 1er-Mai. C’était formidable, c’était comme un accouchement. Nous n’étions pas beaucoup de femmes, il y avait seulement des artistes, des militantes et des féministes. Je suis partie de Belcourt. Dans les petites ruelles, c’était mystérieux, les gens marchaient sans se parler. Ils n’avaient pas le look de manifestants. Et là, juste après un virage, comme par miracle, j’ai découvert une marée humaine silencieuse. On s’est mis à marcher sans se parler, ni se regarder. On n’avait pas l’habitude de manifester ensemble. J’étais avec une amie, au milieu de cette marée. Les femmes étaient à leur balcon, en pyjama. »

    « Le 1er mars, nous étions plus nombreuses, mais ce n’était pas encore massif. En revanche, avec mes amies, nous avons massivement communiqué sur les réseaux sociaux. C’était un petit mensonge pour susciter le désir et pour que les hommes se disent : “Moi aussi je veux voir ma femme, mes sœurs et mes filles dans la marche.” Et puis le 8 mars est arrivé, les femmes sont descendues massivement, et encore plus le 14. Les gars des stades n’aiment généralement pas les youyous, mais là ils en redemandaient. Et maintenant nous sommes devenues indispensables… »

    À ce moment-là de son récit, elle est coupée net par Fadila Boumendjel Chitour du réseau algérien Wassila, un collectif né en 2000 pour défendre l’égalité et dénoncer les violences faites aux femmes : « Je te trouve bien optimiste ! Il ne faut pas confondre les icônes et la réalité. Depuis toujours, quand on cherche le consensus, il y a deux sujets qui posent problème : le culte et les femmes. Ce ne sera pas facile d’intégrer la question de l’égalité dans le mouvement… »

    Les autres féministes l’approuvent et regrettent que les revendications sur le Code de la famille ne soient apparues que le 8 mars. Seule Adila Bendimerad persiste dans son optimisme : « Ce mouvement répare les femmes. Elles sont dehors, ça va nous permettre de recruter pour la cause ensuite. »

    Forte de son expérience tunisienne, Yosra Fraous, l’actuelle présidente de l’ATFD, revient à la charge : « Le peuple, ça dure un temps, après on redevient une population avec des femmes, des LGBTI, des pauvres… C’est maintenant qu’il faut travailler les liens entre les dominés. Sinon la déception risque d’être forte. Les femmes vont dire : “Vous nous avez utilisées pour aller dans le rue, et maintenant vous nous laissez tomber.” Il faut revendiquer nos droits tout de suite. »

    Une posture qu’approuve entièrement Nadia Ait Zaï du Ciddef, le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme, qui a fait du combat pour l’égalité dans l’héritage une de ses obsessions, depuis les années 1990.

    « On doit surtout se mettre d’accord sur notre projet et ne pas s’arrêter à des droits formels, outre le Code de la famille [qui inscrit dans la loi que les femmes sont des mineures à vie et que l’époux est le seul détenteur de l’autorité parentale], c’est la pratique du pouvoir qui pose problème. Le régime l’a monopolisé et a utilisé les hommes pour tout verrouiller. Et en même temps, il a communiqué sur les droits des femmes. Aussi les gens du peuple pensent que Bouteflika nous a tout donné alors qu’il n’a cédé que des miettes. Pour beaucoup d’hommes, notre liberté les gêne. Ils se sentent atteints dans leur dignité. »

    Des féministes tunisiennes et algériennes réunies chez Wassyla Tamzali, le vendredi 29 mars, avant la sixième grande marche. © SK Des féministes tunisiennes et algériennes réunies chez Wassyla Tamzali, le vendredi 29 mars, avant la sixième grande marche. © SK

    Wassyla Tamzali enchaîne : « Les gens qui habitent à l’étranger me demandent souvent si les islamistes sont en embuscade et s’ils risquent de rafler la mise. Il faut comprendre que le mouvement islamiste a été étêté [– été quoi ? demande Adila Bendimerad]. Oui, le pouvoir a coupé leurs têtes, mais il a repris leurs idées. Mon souci, c’est qu’aujourd’hui, ceux qui se disent révolutionnaires ont complètement intégré le statut actuel de la femme. »

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    « Quant aux femmes, elles aussi, elles sont très nombreuses à l’avoir accepté, par commodité, pour survivre. Il faut accepter l’idée qu’une partie de la population va évoluer doucement et que cela va nécessiter un travail en profondeur sur les mentalités. Et de notre côté, nous devons faire évoluer notre discours pour allier nos revendications sur les droits des femmes à ceux sur la justice sociale. »

    Il est midi, c’est l’heure de rejoindre la manifestation, les Tunisiennes sortent leur drapeau, les Algériennes le leur. La rue Didouche-Mourad est déjà bondée. De nombreux manifestants arrêtent la délégation tunisienne pour être pris en photo avec elle.
    L’histoire d’un corps à corps dans le carré féministe

    Direction le très contesté « carré féministe », installé devant le portail de la Faculté centrale, au bas de la rue Didouche-Mourad.

    Ce « carré » n’est pas une expression spontanée, il résulte de l’initiative de nombreuses féministes aguerries, parmi lesquelles, entre autres, Fatma Oussedik, Fatma Boufenik, dont la déclaration du 16 mars a été reproduite sur le blog Mediapart de Jean-Marc B. C’est la deuxième fois que ces féministes manifestent le vendredi, et elles suscitent déjà des discussions enflammées sur les réseaux sociaux.

    Celles qui tiennent « le carré » sont jeunes, étudiantes pour la plupart et sont considérées comme « radicales » parce qu’elles ont décidé de manifester pour la fin du régime, et aussi, pour l’égalité (moussawat) entre les hommes et les femmes.

    Quand la délégation menée par Wassyla Tamzali arrive devant la Faculté centrale, la rue est déjà compacte. On entend crier « Silmiya, silmiya… » (« pacifique »). Mais cette fois-ci, le mot d’ordre du mouvement, répété avec force, n’est pas adressé aux forces de l’ordre, mais par des manifestants qui veulent faire descendre la tension.

    Les féministes du « carré » viennent tout juste de s’installer et d’accrocher leurs banderoles (aidées en cela par des jeunes hommes) sur les grilles du portail de la Faculté et déjà les voilà engagées dans des discussions houleuses.

    Trois types de réactions s’expriment. Il y a ceux qui disent calmement : « Ce n’est pas le moment ! Nous sommes là pour faire dégager le système, pas pour revendiquer des droits particuliers. » Sur le même registre, mais sur un ton plus agressif, certains leur demandent de partir. « Vous n’avez rien à faire là, c’est de la provocation, vous êtes en train de diviser le mouvement, ce n’est pas un problème que l’on peut régler maintenant. »

    Et puis il y a ceux, en rage, qui leur hurlent dessus (les femmes hurlent aussi) pour les déloger de force en les aspergeant d’eau, et en les bousculant. Très rapidement, des garçons grimpent à la grille pour décrocher leur banderole, où le mot « moussawat » (égalité) est écrit.

    Les féministes dorénavant regroupées devant le portail crient à l’unisson « Djezair, horia, dimocratia » (Algérie, liberté, démocratie). Face à elles, les hommes hurlent dans leur direction : « FLN dégage ». Elles répliquent, en reprenant le même message « FLN dégage, FLN dégage », en agitant les bras dans leur direction.

    La tension monte. Il n’est plus question de message, mais d’un corps à corps où l’enjeu consiste à ne pas céder l’espace. Un garçon grimpe sur la grille pour remettre leur banderole. Un autre arrive, hilare, avec un cachir (symbole de la trahison) attaché au bout d’une perche, pour les humilier.

    À ce moment-là, plusieurs hommes, restés près des féministes pour les protéger, leur demandent de s’engager dans la marche. « Partez, s’il vous plaît, sinon on va être obligés de se battre… » Le carré féministe décide de marcher, il aura tenu un plus d’une heure devant la Faculté.

    Discussions houleuses dans le carré féministe, le vendredi 29 mars. © SK Discussions houleuses dans le carré féministe, le vendredi 29 mars. © SK

    Wassyla Tamzaly et les autres féministes tunisiennes sont déjà parties. Seule Adila Bendimerad suit la marche pendant près d’une heure. « Je n’avais pas prévu de manifester avec elles. Ce n’est pas ma manière de faire, je préfère m’imposer mine de rien, sans revendiquer pour ne pas braquer les hommes récalcitrants. Mais quoi que l’on pense de leur démarche, ce n’est pas normal qu’elles se fassent agresser. Elles sont contre le système elles aussi… »

    Elle reconnaît aussi avoir eu peur. « Ce qui s’est passé est le signe d’une violence latente. Cela révèle là où l’on en est. Dans la mêlée, un type m’a dit : “Mais si la femme a des droits, comment je vais faire pour me marier.” C’est déprimant. Je me sens un peu trahie… »

    Le « carré féministe » défile dans la marche du 29 mars, rue Didouche-Mourad, à Alger. © SK Le « carré féministe » défile dans la marche du 29 mars, rue Didouche-Mourad, à Alger. © SK

    Le féminisme en délibération

    En fin de journée, alors que la manifestation touche à sa fin, Adila Bendimerad et Fadila Boumendjel Chitour du réseau algérien Wassila rejoignent les jeunes femmes du « carré » dans leur local, à 500 mètres de la place Audin, sur la route menant à la présidence (la Mouradia).

    Elles ont prévu de faire un Facebook live le lendemain pour expliquer ce qui s’est passé et rappeler leur démarche et leurs revendications. Elles chantent pour se donner du courage et s’installent en cercle autour d’une petite table pour écrire leur communication.

    Elles sont interrompues par les gaz lacrymogènes qui montent de la rue, où un face-à-face entre des manifestants jetant des pierres et des policiers s’est déroulé durant 20 minutes, montre en main, des premières pierres des manifestants à la charge des policiers, jusqu’au nettoyage des rues par les comités de quartier en gilets oranges. Les jeunes femmes suivent tout cela derrière leurs fenêtres, téléphones en main, pour filmer la scène.

    Cinq minutes plus tard, une fois l’émotion retombée, elles reprennent avec calme et discipline leur réunion, non mixte, en vue d’écrire ensemble un communiqué.

    C’est un pur moment de délibération collective, à l’image de ce qui se passe un peu partout à Alger, dans les rues, les parcs et les places publiques.

    Tous les sujets sont sur la table, même celui de la pertinence du maintien du carré féministe. « Il faut absolument que la semaine prochaine nous soyons plus nombreuses pour que personne ne puisse remettre en cause notre légitimité », insiste Intissar Bendjabellah, une étudiante de Constantine. L’ensemble de l’assemblée approuve. Fadila Boumendjel Chitour les rassure : « La chose positive, c’est que nous avons créé le débat, entre les hommes aussi. C’est ça aussi l’intérêt du carré féministe. »

    Et en effet, le lendemain, tout le monde parle, dans les réseaux sociaux, la presse nationale, internationale et les espaces publics de ce qui s’est passé avec les féministes, celle du « carré », mais aussi de l’intervention d’un autre groupe de jeunes femmes qui ont collé des affiches dans la rue pour dénoncer le Code de la famille. En confondant souvent les deux initiatives.

    Prise de parole sur la Constitution, lors du troisième débat organisé par Nabni, le samedi 30 mars, au parc de la Liberté. © SK Prise de parole sur la Constitution, lors du troisième débat organisé par Nabni, le samedi 30 mars, au parc de la Liberté. © SK
    En marge du troisième débat organisé par Nabni (lire le compte rendu de l’acte II), au parc de la Liberté, sur les avantages et les inconvénients de s’appuyer sur la Constitution pour réfléchir à la transition, une discussion s’engage sur le carré féministe avec Hakim Ouhadj, 37 ans, venu avec Yasmine, son épouse, et Tarik, son frère. Tous condamnent les agressions subies par les féministes, mais Hakim considère que la démarche est « maladroite » :

    « Nous sommes à un tournant historique, dit Hakim. Le peuple se reparle, les jeunes s’intéressent à la politique partout dans le pays. Il y a toutes sortes de sujets en débat, dans la justice, les syndicats des grandes entreprises, etc. Aujourd’hui, incroyable, il y avait même un rassemblement contre la souffrance animale devant la Grande Poste. Mais le vendredi, c’est particulier, nous sommes tous unis autour d’un même objectif : faire dégager le système. Aussi, il n’y a pas de place pour les revendications particulières. Et puis, le sujet est tellement énorme, qu’il vaut mieux en reparler quand on aura fait sauter ce régime. Maintenant c’est trop tôt. »

    « Il faut se rendre compte que, moi par exemple, je ne peux même pas faire les papiers de mon fils », intervient Yasmine qui, à la différence de son mari, précise qu’elle se « passionne depuis peu pour la Constitution et les discours politiques ».

    « Oui, bien sûr, reprend Hakim, sans parler du fait que les femmes ne peuvent pas sortir dans la rue comme elles veulent, fumer une cigarette en public… Et je n’ai même pas parlé de la question de l’héritage. Mais voilà, dans la société actuelle, la proportion est de 80 % de conservateurs pour 20 % de progressistes. Il va falloir prendre le temps, expliquer tout ça dans le détail, l’histoire de cette domination des hommes, les conséquences du Code de la famille… Si on fait le forcing, les islamistes vont se sentir offensés dans leur chair et ça va tout bloquer. Il va falloir dix à quinze ans pour installer la démocratie, et délier les langues… »

    Yasmine soupire quand on glisse que quinze ans, c’est long…

    « Bon, oui, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, c’est vrai, c’est dégueulasse d’être une femme en Algérie ! », lance Hakim.

    « Je pense que ça prendra moins de temps, glisse Tarik. Une fois que nous aurons engagé la transition, chacun va revendiquer ses droits. Il faut juste que l’on reste unis jusqu’au départ du système. »

    Si la plupart des féministes et beaucoup de « femmes du peuple », selon Intissar Bendjabellah du carré féministe, ont apporté leur soutien, il y a aussi des militantes qui considèrent le sujet « nuisible ».

    Thiziri Dehbia Maames, engagée de longue date dans différents collectifs politiques, ne cache pas son agacement : « Tout le monde aujourd’hui veut parler des femmes ! C’est énervant. Moi, ça ne m’intéresse pas de parler du Code de la famille, en ce moment. Je défends une ligne politique, je veux que le hirak reste uni pour faire dégager le régime. Tous les sujets sociétaux, corporatistes et identitaires n’ont pas lieu d’être aujourd’hui. En plus, on a adopté la mixité dans le mouvement, il est de fait progressiste. »

    « Un carré féministe est pour moi complètement rétrograde dans ce contexte. Il faut arrêter maintenant ! Cela dit, il n’y a aucune raison de les agresser, moi j’irai leur parler vendredi prochain, car par l’intermédiaire des réseaux sociaux, c’est impossible, chacun se renvoie des caricatures. D’habitude, c’est moi qui passe pour la féministe de service. Aujourd’hui, je me fais traiter d’antiféministe, c’est le comble ! »
    Les agressions et les menaces se multiplient

    Mais loin des espaces organisés, les féministes qui s’engagent dans ce combat s’exposent désormais à une violence inouïe.

    Le mardi 2 avril, Sonia Gassemi s’est fait bousculer pendant la manifestation des étudiants à Alger parce qu’elle tenait une pancarte où on pouvait lire : « On ne peut pas libérer le pays tant que les femmes ne sont pas libérées. » Puis, elle a été de nouveau chahutée, lors du quatrième débat devant le Théâtre national, organisé par Adila Bendimerad, en fin de journée.

    La comédienne a dû élever la voix (« la première fois de ma vie », explique-t-elle, troublée) pour exiger que l’assistance laisse parler Sonia Gassemi.

    Post Facebook de Sonia Gassemi, mercredi 3 avril. © DR Post Facebook de Sonia Gassemi, mercredi 3 avril. © DR

    Plus inquiétant encore, le mercredi 3 avril, en fin de journée, un Algérien basé à Londres a appelé dans une vidéo sur Facebook à attaquer à l’acide les féministes qui manifestent. « Les filles de “Houriyati” [ma liberté, allusion aux féministes], si vous venez vendredi, coller des affiches, hurler sur les gens, et dire que vous cherchez la liberté de la femme, l’acide va vous manger ! », a-t-il menacé.

    Une pétition internationale a aussitôt été lancée en vue de porter plainte. L’homme s’est alors fendu d’une nouvelle vidéo pour s’excuser. D’autres menaces de ce type se sont ensuite multipliées.

    Adila Bendimerad a écrit ce message sur Facebook, jeudi 4, à midi :

    Facebook de la comédienne Adila Bendimerad, jeudi 4 avril. © DR
    À la veille du septième vendredi de marche du 5 avril, le carré féministe veut toujours aller manifester. Mais « nous avons peur ! », reconnaît Intissar Bendjabellah.

    #femmes #féminisme #lutte #violence_masculine

  • #fusion orientale
    http://www.radiopanik.org/emissions/le-gant-de-toilette/fusion-orientale

    Le Gant de Toilette, parfois, vous transporte dans d’autres sphères musicales, dans d’autres contrées linguistiques. Un voyage sonore, là où nos oreilles curieuses, aimeraient bien se laisser inonder de notes et de rythmes. La Bulgarie. Le Congo. La Pologne. La Lettonie. L’Argentine. La Tchéquie. L’Arménie. Le Danemark. L’Albanie.

    Et aujourd’hui, plus qu’un pays. Le monde #arabe. Et plus qu’un genre. La fusion. En compagnie de Rebecca.

    Playlist :

    Apo & the Apostles : Bidi Masari Ramy Essam : Balaha Massar Egbari : Cherophobia Soap Kills : Enta Fen Soap Kills : Aranis Yasmin Hamdan : La Mosh Ana Mashrou’ Leila : Habib 47SOUL : Intro To Shamstep 47SOUL : Mo light 47SOUL : Every Land Jadal : Ana Bakhaf Min El Commitment (...)

    #orient #arabe,orient,fusion
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/le-gant-de-toilette/fusion-orientale_06136__1.mp3

  • La résidence très politique d’un écrivain algérien | Omar Benderra
    https://algeria-watch.org/?p=70937

    Critiquer le rôle politique de Kamel Daoud, (au même titre que celui endossé par Boualem Sansal ou Yasmina Khadra) ne relève ni de près ni de loin de la critique littéraire. Il y a bien des années – depuis la mise sur orbite des « nouveaux philosophes » impulsée par l’éditrice Françoise Verny – que les observateurs constatent que les préconisations littéraires de la presse subventionnée parisienne relèvent pour beaucoup d’orientations politiques. Une presse, comme tout un chacun peut le constater aujourd’hui, dont les lignes éditoriales peuvent diverger formellement mais qui se rejoignent sur l’essentiel de l’agenda politico-idéologique des groupes d’intérêts qui dominent l’État français. Source : (...)

  • https://foreignpolicy.com/2019/01/29/united-nations-guterres-feminist-campaign
    https://www.youscribe.com/BookReader/Index/3036951/?documentId=3427761
    En effet à cette époque de la montée du fascisme et de l’extrémisme et des groupes misogynes ,il est plus que jamais de faire appel à la conscience du secrétaire général des nations unies de pouvoir non seulement de contrer les injustices à l’égard de la femme mais de promouvoir au sens de l’égalité des nombres ,des membres responsables au sein des nations unies.

    Il est un fait d’observer l’acharnement des femmes du monde entier et en particulier de la femme arabe , l’égyptienne plus précisément, à s défendre bec et ongles contre le harcèlement sexuel qui est depuis toujours en Égypte comme politique d’État afin que l’égyptienne n’accède jamais à des vrais responsabilités. Je mets en exergue ces femmes égyptiennes coptes comme musulmanes comme athées telle Boutaina Kamel, Ada Ibrahim, Safae Higazi ,Rania Dib ou encore Yasmine Abdelaziz et j’en passe , qui se dressent tous les jours contre le ou les pouvoir(s) en place au Caire ,à la TV et publique et privée ,dans les entreprises d’État,...

    Ces femmes exigent et demandent à Guterres de faire valoir cette donne de la femme afin qu’elles puissent l’utiliser dans leur combat quotidien . Car l’ONU est aussi cette instance supérieures où ses résolutions sont importantes ,en sus, de pousser les femmes à des postes de responsabilités .

    J’insiste sur le fait qu’une au moins ,de ces égyptiennes choisies pour des responsabilités au sein de l’ONU aiderait énormément à la promotion politique . Par exemple Boutaina Kamel voulait briguer un mandat présidentiel en Égypte avait affronter un mur haut et large des voix des groupes misogynes égyptiens et du monde arabe .

    Si Guterres fait un bout de chemin à l’intérieur de l’ONU, le dictateur Sissi ferait deux fois attention avant d’écarter les femmes égyptiennes des responsabilités de l’État. Car de l’Égypte est l’exemple typique, pris en considération dans tous les pays arabes et musulmans.

    Il est donc un fait, que le harcèlement sexuel poussé ,engendre des maladies de sida et au lieu que Sissi visite les femmes harcelées il devrait promouvoir le rôle de la femme au sein de l’État et de bannir toute politique de l’État qui encourage le harcèlement sexuel et donc de voir de plus près ce que fait la police politique égyptienne dans les TV et que le général Amara avait osé mettre en accusation la TV privée CBC qui faisait de la désinformation concernant les femmes qui y travaillent et....

    Et pour exemple, toujours, de ces femmes de presse qui donnent une certaine image de ce que subit la femme au sein de la société arabe , le pouvoir en place de Sissi met en place une poignée de femme qui sont harcelée tout le temps, à la TV telle Ada Ibrahim , Safae Higazi, Rania Dib...car Sissi fait partie de cette catégorie de genre humain qui ironise sur les autres ,par exemple de promouvoir le général de corps Zaki au grade de général d’armée, Sissi a fait venir des jeunes pour lui faire coller le grade de général d’armée …selon des observateurs Sissi est de mère juive !!

    Si l’ONU fait attention de ce genre de petites choses qui s’accumulent tous les jours, les femmes seront mieux considérées . Mais ,il ne faut pas oublier non plus que la responsabilité engendre un compte rendu ,qui est donc passible des sanctions et donc une justice qui dira la loi à l’encontre des femmes qui manquaient à leur devoir pendant la période de leur responsabilité. Et c’est pour cette raison Sissi ne considère pas ses femmes ministres comme mûres et responsable et il ironise tout le temps sur Sahar Nacer …

    le droit de la femme à la société politique est non négociable. L’ONU de Guterres devrait manipuler cette donne avec toute attention particulière. Et il faut donner la parole à ces femmes égyptiennes ,par exemple, quand l’ONU fait un sondage d’opinion ou d’analyse...

  • Résultats du Prix Nobel 2018 de Sociologie
    https://zilsel.hypotheses.org/3560

    Le Comité Roberta Nobel est fier de récompenser cette année Yasmine Bouagga et Lisa Mandel, pour leur contribution à la diffusion de la sociologie par la création de l’excellente collection Sociorama chez Casterman, qui démontre à quel point il est possible, intellectuellement fécond et super cool d’associer restitution des résultats de la bonne sociologie et bande-dessinée. Source : Zilsel

  • Yasmin Vafa est co-fondatrice et directrice exécutive de l’association Rights4Girls http://rights4girls.org, dont l’action vise à mettre fin aux violences envers les jeunes femmes et les filles aux Etats-Unis. Elle a une formation d’avocate et son travail est centré sur les intersections entre la « race », le genre, les violences et la loi. Son projet est d’éduquer le public et les décideurs politiques sur ces questions et la façon dont elles impactent la vie des enfants et des femmes marginalisé-es. Elle a soutenu avec succès plusieurs lois contre le trafic des enfants, a témoigné à ce sujet devant le Congrès et a rédigé un rapport de référence sur le lien entre la victimisation sexuelle des adolescentes et leur criminalisation : « The Sexual Abuse to Prison Pipeline : The Girl’s Story ».

    https://christinedelphy.wordpress.com/2018/11/23/du-viol-a-la-prison-en-passant-par-la-prostitution-coupab
    #prostitution #viol #pédophilie #Delphy

  • Aux prud’hommes, des Marocains dénoncent « l’esclavage » dans des exploitations agricoles françaises
    _ afp - 4 Octobre 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_aux-prud-hommes-des-marocains-denoncent-l-esclavage-dans-des-exploitatio

    Cinq travailleurs détachés marocains employés dans des exploitations agricoles proches d’Avignon via une société d’intérim espagnole ont dénoncé jeudi devant les prud’hommes « l’esclavage » dont ils estiment avoir été victimes, et demandé réparation.

    Heures supplémentaires, primes de précarité et congés non payés, accident du travail non-déclaré, absence de repos hebdomadaire : l’avocat des cinq travailleurs détachés marocains, Me Bernard Petit, a égrené devant les prud’hommes d’Arles les reproches à l’encontre de la société d’intérim espagnole Laboral Terra, basée à Castellon (nord-est) et des sociétés utilisatrices.

    « Rien n’est respecté. On a profité de la situation précaire de salariés démunis dont la seule volonté est de travailler », a plaidé l’avocat des cinq trentenaires marocains détachés par Laboral Terra, entre 2012 et 2017, pour effectuer des missions dans huit entreprises spécialisées dans le conditionnement de fruits et légumes des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et du Gard.

    « Certains mois d’été on a travaillé 260 heures, puis d’autres mois plus du tout et notre contrat s’arrêtait sans préavis », a raconté aux journalistes Yasmine, 36 ans, avant l’audience. La jeune femme explique avoir travaillé 7 jours sur 7, jusqu’à 12 heures par jour et touché entre 300 et 1 500 euros les mois les plus remplis.

    « Ce n’est plus du travail détaché, mais de l’esclavage », dénonce Yasmine qui a constaté « que de nombreuses personnes étaient dans le même cas, mais n’osaient pas parler de peur d’être renvoyées dans leur pays ».

    Les travailleurs détachés demandent la requalification de leurs contrats de travail en CDI et le versement de 13.800 et 37.000 euros de rappels sur salaires et d’indemnités notamment pour « licenciement sans causes réelles et sérieuses », ainsi que 6 500 euros de dommages et intérêts pour « marchandage » et « prêt illicite de main d’œuvre ».


    La loi espagnole et non française doit s’appliquer, a fait valoir de son côté Laboral Terra. « L’adresse des salariés était en Espagne, leur contrat de travail rédigé en langue espagnole et régi selon des textes de loi espagnols », a relevé l’avocate de la société d’intérim, Me Charlène Martane.

    En début d’après-midi, une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant le tribunal pour soutenir les travailleurs détachés à l’appel de la CGT qui s’est joint au dossier.

    « C’est de l’esclavage moderne. Ces agences d’intérim mettent à disposition des exploitations agricoles françaises, une main d’œuvre flexible et contrainte à la soumission sous peine d’être renvoyée dans leur pays d’origine », a fustigé Franck Ariès, de l’union locale de la CGT.

    #France #esclavage agriculture #intérim #Travailleurs_détachés

  • La #démocratie a un prix (et ceux qui ne peuvent pas payer prennent cher) ...

    Julia Cagé : « En France, les plus pauvres paient pour satisfaire les préférences politiques des plus riches » - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2018/09/07/julia-cage-en-france-les-plus-pauvres-paient-pour-satisfaire-les-preferen

    Le prix d’un vote ? 32 €. Dans son dernier livre, l’économiste soutient, chiffres inédits à l’appui, que l’argent a un rôle déterminant dans le résultat d’une élection. Pire : l’Etat subventionne davantage les orientations politiques des plus aisés, favorisant ainsi les partis de droite.

    Julia Cagé : « En France, les plus pauvres paient pour satisfaire les préférences politiques des plus riches »

    La France est-elle vraiment protégée des groupes de pression ? Sans doute moins qu’elle aimerait le croire. Notre démocratie repose-t-elle sur l’équation « un homme = une voix » ? Pas tout à fait, selon Julia Cagé. Après avoir étudié le financement des médias (Sauver les médias, Le Seuil, 2015), l’économiste, professeure à Sciences-Po Paris, poursuit son exploration des ressorts et des inégalités de notre système représentatif. A partir d’une base de données inédite des financements publics et privés de la vie politique, aux Etats-Unis, en France ou ailleurs en Europe, elle démontre dans son dernier livre, le Prix de la démocratie (Fayard), que ces questions, en apparence techniques, pourraient bien avoir leur rôle dans le sentiment d’abandon des classes moyennes et populaires, et dans la montée des populismes (1). Car, non seulement l’expression politique est capturée par les intérêts privés des plus riches, mais cette confiscation peut avoir un sacré impact sur le résultat des élections. En France, depuis les années 90, le financement de la vie politique est fondé sur quelques grands principes : les dons des particuliers sont encadrés (pas plus de 7 500 euros pour les partis par individu et par an, pas plus de 4 600 euros par élection) ; les entreprises ne peuvent verser des fonds aux candidats ; en contrepartie, l’Etat finance une grande partie de la vie politique. Un système bien imparfait, révèle Julia Cagé, qui subventionne en réalité les préférences politiques des plus riches et favorise donc les partis de droite.

    « Qui paie gagne », écrivez-vous : en France aussi, l’argent fait l’élection. Cela explique l’improbable accession au pouvoir d’Emmanuel Macron, candidat sans parti ni élu ?

    C’est un cas exemplaire. J’ai commencé à travailler sur le financement de la vie politique en 2014. L’une de mes hypothèses était qu’il fallait une réforme urgente du système de financement public des partis politiques, car il favorise l’immobilisme : l’argent donné par l’Etat aux candidats dépend des résultats obtenus aux dernières législatives. Ça ne permet pas l’émergence de nouveaux mouvements… sauf à attirer suffisamment de dons privés pour compenser ce handicap. Ce n’était encore jamais arrivé en France. C’est exactement ce que Macron a réussi à faire. Fin 2016, En marche !, né en avril, a déjà réuni 4,9 millions d’euros de dons privés. Contre 7,45 millions d’euros pour Les Républicains et seulement 676 000 euros pour le PS. L’innovation politique ne peut pas naître sans être financée. Or, dans toutes les démocraties occidentales, les dons privés vont d’abord aux partis conservateurs qui prônent une politique économique favorable aux plus aisés.

    Quel est le profil des donateurs ?

    On pourrait imaginer que les classes populaires donnent massivement, même pour de faibles montants. Ce n’est pas le cas. En France - comme aux Etats-Unis, en Italie ou en Grande Bretagne -, ce sont les plus aisés qui financent la vie politique. Ils ne sont d’ailleurs pas nombreux. Chaque année, seuls 290 000 foyers fiscaux français font un don, 0,79 % des Français adultes. Mais si on regarde parmi les 0,01 % des Français aux revenus les plus élevés, on s’aperçoit que 10 % d’entre eux font un don. Et ces 0,01 % des Français les plus riches versent en moyenne 5 245 euros par an. Les 50 % des Français les plus pauvres donnent, eux, quand ils donnent, seulement 120 euros par an en moyenne. Mais le scandale, c’est que les dons privés des plus aisés sont financés par l’ensemble des citoyens.

    Pourquoi ?

    Il existe trois formes de financements publics de la démocratie. La première, c’est celui des partis politiques, déterminé tous les cinq ans en fonction des résultats aux législatives : il s’élève à 63 millions d’euros. La deuxième, c’est le remboursement des dépenses de campagnes : 52 millions d’euros par an en moyenne. Et la troisième, dont on ne parle jamais, ce sont les déductions fiscales : votre don à un parti politique est remboursé à 66 %, par le biais d’une réduction d’impôt. Ces réductions représentent 56 millions d’euros par an pour les seuls dons aux partis politiques ! 56 millions d’euros offerts à seulement 290 000 individus qui ont choisi de financer un parti ? Même pas ! Car on ne peut bénéficier de déductions d’impôt… que si on paie l’impôt sur le revenu, ce qui n’est le cas que d’un Français sur deux. Pour le dire autrement si vous êtes parmi les 10 % des Français les plus fortunés, et que vous faites un don de 7 500 euros, celui-ci vous reviendra au final à 2 500 euros. Et le coût de votre don pour l’ensemble des citoyens sera de 5 000 euros. Mais, si vous êtes smicard, étudiant ou travailleur précaire, et que vous donnez 600 euros à un parti, votre générosité vous reviendra à… 600 euros, puisque vous n’êtes pas imposable sur le revenu. Bref, en France, les plus pauvres paient pour satisfaire les préférences politiques des plus riches.

    Le financement de la vie politique expliquerait la « droitisation » des gauches occidentales ?

    Si tous les partis et les candidats recevaient autant de financements privés, ce ne serait pas forcément problématique. Mais ce n’est pas le cas. Les Républicains touchent en moyenne, en France, 11 fois plus de dons privés que le Parti socialiste. On retrouve exactement le même déficit dans les autres pays. Or, on s’aperçoit qu’au Royaume-Uni avec Tony Blair, aux Etats Unis avec Hillary Clinton, en Italie avec Renzi, les partis de gauche se sont engagés dans une course aux financements privés. Ils abandonnent leur électorat populaire pour promouvoir des politiques économiques favorables aux plus aisés.

    Un parti peut-il vraiment « acheter » les électeurs ?

    J’ai analysé, avec Yasmine Bekkouche, doctorante à l’Ecole d’économie de Paris, toutes les élections municipales et législatives en France depuis 1993. Le résultat est net : statistiquement, en moyenne, les candidats les plus dotés et qui dépensent le plus remportent les élections. Bien sûr il y a des exceptions - le cas de Benoît Hamon à la présidentielle le prouve. J’ai estimé le prix d’un vote à 32 euros. Si un candidat met 32 euros de plus que son concurrent dans une campagne, il récolte une voix de plus. Au fond, ce n’est pas très cher un vote…

    Mais la victoire d’un candidat plus riche peut aussi s’expliquer par son talent ?

    Nous avons neutralisé l’effet de la popularité d’un parti une année donnée, le taux de chômage local, le niveau d’éducation moyen et les revenus fiscaux de la circonscription, le nombre de créations d’entreprises localement, le niveau d’investissement de la municipalité, etc. Résultat : toutes choses égales par ailleurs, le budget d’une campagne a bien un impact sur le résultat d’une élection. Mieux, selon nos analyses, l’« étrange défaite » de la droite après la dissolution surprise de Jacques Chirac en 1997, pourrait s’expliquer par l’interdiction, en 1995, des dons des entreprises aux campagnes électorales. Elle n’a eu d’effet que pour les candidats de droite qui touchaient des dons importants venant d’entreprises.

    Comment expliquer que l’argent ait un tel rôle ?

    Les meetings coûtent chers, comme les frais de transports, les conseils en communication et toutes les stratégies qui reposent sur l’utilisation des big datas. Cette utilisation des réseaux sociaux a d’ailleurs un effet pervers. Dans un monde où un candidat pourrait cibler ses électeurs, et si quelques milliardaires peuvent aider une campagne plus sûrement que des milliers d’électeurs, c’est sur cette poignée de personnes qu’il ciblera sa campagne. Encore une fois, les politiques risquent de se couper des classes populaires et moyennes.

    Vous dites que les donateurs de Macron « en ont eu pour leur argent » avec la suppression de l’ISF. N’est ce pas un peu rapide ?

    Derrière la formule, il y a une évidence : une personne soumise à l’ISF qui a donné 7 500 euros à la République en marche, ce qui lui est revenu à 2 500 euros, et qui voit l’ISF supprimé a effectivement fait un bon investissement. Le politiste américain Martin Gilens a comparé les souhaits des citoyens américains exprimés dans les sondages depuis 1950 (sur la politique économique, étrangère ou sociale), à leur niveau de revenus, et aux politiques effectivement mises en œuvre. Il montre que lorsqu’il y a divergence entre les Américains les plus riches et la majorité des citoyens, les gouvernements tranchent systématiquement en faveur des 1 % les plus riches. Pourquoi n’y a-t-il pas de révolution ? Gilens a une formule extraordinaire : il parle de « démocratie par coïncidence ». Sur beaucoup de sujets - la légalisation de l’avortement ou l’intervention en Irak -, les plus riches sont en phase avec la majorité. Mais c’est pure coïncidence. Le salaire minimum réel, lui, a baissé depuis les années 50. Ce sentiment de dépossession alimente le populisme.

    Que proposez-vous pour y remédier ?

    Certainement pas de supprimer tout financement public des partis parce qu’ils seraient « pourris », comme l’a obtenu le mouvement Cinq Etoiles en Italie ! La démocratie a un prix. Si ce coût n’est pas porté de manière égalitaire par l’ensemble des citoyens, il sera capturé par les intérêts privés. Il faut au contraire renforcer le financement public de la démocratie. Je propose la création de « Bons pour l’égalité démocratique ». Il ne s’agit pas de dépenser plus, mais autrement : tous les ans, en cochant une case sur sa feuille d’impôt, chaque citoyen aura la possibilité d’allouer 7 euros au mouvement politique de son choix. Il ne les sort pas de sa poche, mais il demande à l’État de donner 7 euros du fonds pour le financement des partis à celui de son choix.

    Et quand on est abstentionniste ou anti-parti ?

    Alors vos 7 euros sont donnés en fonction des résultats aux dernières législatives. C’est une manière de favoriser l’émergence de nouveaux mouvements, et c’est égalitaire : un même montant fixe est alloué à chaque citoyen.

    Vous supprimez les dons privés ?

    Je les limite à 200 euros par an, c’est déjà beaucoup par rapport au revenu moyen français. Si on cherche l’égalité politique, on ne peut pas permettre aux citoyens de donner 7 500 euros à un parti puisque c’est un geste impossible à beaucoup.

    Vous prônez également la création d’une « Assemblée mixte » où seraient mieux représentés les ouvriers et les employés. Comment sera-t-elle élue ?

    Le Congrès américain compte moins de 5 % d’ouvriers et d’employés alors qu’ils représentent la moitié de la population. Aucun ouvrier ne siège aujourd’hui à l’Assemblée nationale française. Je propose de laisser inchangées les règles de l’élection des deux tiers des députés. Mais qu’un tiers de l’Assemblée soit élu à la proportionnelle intégrale, par scrutin de liste, où sera imposée une moitié de candidats ouvriers, employés, chômeurs ou travailleurs précaires. Comme pour la parité entre hommes et femmes il faut se saisir des outils de l’Etat de droit pour imposer l’égalité démocratique.

    (1) Voir aussi le site Leprixdelademocratie.fr, où sont recensées toutes les données du livre et où l’on peut « tester » les hypothèses de Julia Cagé sur son propre député.

    • #fausse_gauche_sociale-libérale

      Lors de l’élection présidentielle française de 2012, Julia Cagé signe l’appel des économistes en soutien au candidat François Hollande en raison de « la pertinence des options [proposées], en particulier pour ce qui concerne la reprise de la croissance et de l’emploi ».

      En janvier 2016, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017, Julia Cagé est l’un des onze initiateurs de l’appel « Notre primaire » pour une primaire à gauche.

      Le 24 janvier 2017, elle cosigne une tribune de soutien à Benoît Hamon en vue de la primaire citoyenne de 2017, intitulée « pour un revenu universel crédible et audacieux ». Elle s’indigne dans un tweet que le site La Tribune.fr ait défendu qu’il ne s’agissait pas, en réalité, d’un revenu universel.

      Le lendemain du second tour de la primaire et de l’élection de Benoît Hamon, Thomas Piketty explicite les modalités de versement de la proposition de revenu universel défendu par les 10 économistes signataires de la tribune.

      Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire, elle devient responsable du pôle « économie » pour sa campagne présidentielle.

    • Démocratie ?
      Où ça ?
      C’est du libération.

      Bon, reconnaissons que l’on peut faire un choix parmi les oligarques qui nous sont présentés par cette presse libre et non faussée.
      De toutes façons les décisions sont prise ailleurs qu’au gouvernement.

      Exemple extrait d’un courrier du blog de Paul Jorion.
      https://www.pauljorion.com/blog/2018/09/24/a-propos-de-jorion-joue-cartes-sur-table-par-etienne-guillermaz/#more-106653

      Je vais moi aussi parler franchement.

      J’ai été invité aujourd’hui même à la journée d’ouverture de la semaine de la transition énergétique qui a lieu en Ardèche et plus précisément à Privas, la préfecture. Pendant toute la journée, de 9h00 du matin à 17h30 les intervenants et officiels se sont succédés pour nous expliquer en long, en large et en travers que la transition énergétique et écologique ne pouvait se faire que par un capitalisme vert et moralisé d’ici 2050. Connaissant et appréciant la profondeur de vos travaux je ne pouvais m’empêcher de tiquer à chaque fois que les entreprises étaient mises en avant en lieu et place de la vertu qui se trouve en chaque être humain (pour peu que ce dernier ait la volonté d’entretenir cette qualité).

      Durant l’atelier de l’après-midi, ayant pour thème « consommer moins, consommer mieux », et que la gentille organisatrice nous demandait de parler sans tabous j’évoquais votre essai « Le dernier qui s’en va éteint la lumière » et que croyez-vous qu’il se passa ? On m’a ri au nez et les quelques chefs d’entreprises présents ont avancé qu’un programme d’écologie d’Etat coûterait bien trop cher au contribuable et que seul le privé pouvait assurer ce tournant. Et c’est sur ce point que l’atelier a fini par bloquer : combien la sauvegarde l’Humanité allait elle coûter ?

  • Aux États-Unis, les opioïdes tuent plus que les armes à feu
    http://sante.lefigaro.fr/article/aux-etats-unis-les-opioides-tuent-plus-que-les-armes-a-feu

    INFOGRAPHIE - Près de 64.000 personnes ont fait une overdose en 2016 après avoir consommé des doses excessives de ces médicaments, obtenus pour la majorité sur prescription.


    Les overdoses par opioïdes font plus de victimes que les accidents de la route ou les armes à feu aux États-Unis. En 2016, près de 64. 000 personnes ont perdu la vie après avoir consommé des doses excessives d’opioïdes obtenus pour la majorité sur prescription, soit 175 morts par jour. « Aucune région des États-Unis n’est épargnée par cette épidémie. Nous avons tous un proche, un membre de la famille, un être aimé détruit par les opioïdes », s’est émue Anne Schuchat, directrice des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC), en mars dernier en annonçant ce nouveau bilan dramatique en constante augmentation.

    Car la situation ne fait qu’empirer d’année en année. Depuis 1999, les prescriptions d’opioïdes forts (morphine, mais surtout oxycodone), les hospitalisations et les décès par overdose, ont été multipliés par quatre. Près de 11 millions de personnes souffriraient de dépendances à ces molécules. « Une urgence de santé publique », avait martelé Donald Trump fin 2017. Quelques mois plus tard, un plan était présenté pour lutter contre ce fléau. Centré sur la répression des dealers pour mettre un terme à la vente de Fentanyl fabriqué illégalement, ce plan promeut aussi l’accès à l’antidote aux opioïdes : la naloxone.

    En spray nasal ou sous forme de stylo injecteur, ce médicament permet de sauver les personnes en arrêt respiratoire. Une quarantaine d’États autorisent sa délivrance sans ordonnance, et certains ont équipé leurs forces de police. Tous les services d’urgence en sont également dotés. Et des nouvelles données du CDC montrent qu’ils n’hésitent pas à l’utiliser : entre 2012 et 2016, l’administration de naloxone aux urgences a augmenté de 75 %. En France, ce traitement est disponible à l’hôpital et dans les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Il devrait prochainement être disponible en pharmacie. « Quand il le sera, je pense qu’il sera pertinent de prescrire un kit aux patients sous opioïdes, comme cela est recommandé aux États-Unis. Cela permet de sensibiliser les patients et de les responsabiliser face à leur traitement potentiellement dangereux », commente le Pr Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Clermont-Ferrand.
    Des nourrissons en manque

    Mais l’overdose n’est pas la seule conséquence dramatique de cette crise des opioïdes. Les CDC rapportent que le nombre de femmes enceintes dépendantes à ces morphiniques explose. Elles seraient quatre fois plus nombreuses en 2014 qu’en 1999, d’après une étude réalisée à partir des données de toutes les maternités du pays. En conséquence, les cas de nourrissons atteints de syndrome d’abstinence se multiplient. Il existe pourtant des moyens thérapeutiques pour aider ces femmes à se sevrer et réduire les risques pour leurs bébés à naître. Il est notamment possible de mettre en place un traitement de substitution aux opioïdes avec de la méthadone ou de la buprénorphine. D’action lente, il permet d’espacer les doses, d’éviter les périodes de sevrage et l’envie irrépressible de la substance.

    Désormais au pied du mur, les États-Unis tentent de faire volte-face. « L’éducation des médecins et du grand public est un élément clé », assure Yasmin Hurd, directrice de l’Institut des addictions de l’hôpital Mount Sinai à New York. Elle semble d’autant plus indispensable que le durcissement des conditions de prescription ne semble avoir aucun effet sur les médecins américains. Pour sensibiliser les médecins aux risques des opioïdes, le Dr Jason Doctor, spécialiste de santé publique à l’université de Californie du Sud, a eu une idée simple : avertir par courrier les médecins lorsque l’un de leurs patients décède d’une overdose. Et il montre dans la revueScience que cela fonctionne. En moins de trois mois, les médecins ayant appris la mort de leur malade ont réduit de 10 % les doses d’opioïdes prescrites, et ont même rédigé moins d’ordonnances que les médecins laissés dans l’ignorance.

  • « Simplement, il faisait des enfants à sa fille »
    http://www.zite.fr/simplement-il-faisait-des-enfants-a-sa-fille

    « Un inceste ordinaire »1, Léonore Le Caisne enquête auprès des habitants d’un village de Seine-et-Marne, témoins d’un cas d’inceste perpétré pendant vingt-huit ans. Un travail qui interroge les mécanismes collectifs banalisant les viols en famille et met en évidence le lien entre inceste et domination masculine.

    Propos recueillis par Julia Burtin Zortea Illustration de Yasmine Blum Pourquoi avez-vous choisi de réaliser une recherche sur l’inceste, et plus particulièrement à travers l’histoire singulière de Lydia G. ? En France, les sciences sociales ont participé à édifier le lieu commun selon lequel puisque l’inceste serait le tabou ultime et universel des familles, il n’existerait pas, ou alors de façon marginale [voir encadré ci-dessous]. N’existant pas, il ne saurait être un objet d’étude légitime. (...)

    #entretien #Z10

    • L’échelle de gravité des infractions sexuelles est calée sur une conception masculine du crescendo sexuel. Le droit récompense la retenue des hommes, puisqu’il ne retient pas les attouchements comme des viols. Si les gestes sexuels sans pénétration sont passibles d’une sanction moindre parce qu’ils sont considérés comme moins graves, c’est en référence au moindre plaisir qu’ils procurent aux hommes. (…) Dans le même esprit, la sanction imposée par la cour est plus importante quand la victime est un garçon, parce que le viol parait plus dommageable pour un garçon que pour une fillette. (…) Les considérations entourant la rupture éventuelle de l’hymen, incontournables lorsque la victime est une petite fille, s’inscrivent dans une même logique masculiniste. On se rappelle de ce beau-père qui avait fait bien attention à ne pas déflorer ses belles-filles et qui s’était attiré la clémence de la cour pour ce signe de contention.

      #male_gaze #domination_masculine #violophilie #androcentrisme

    • L’histoire de Lydia a été médiatisée en deux temps. D’abord en avril 2007, d’une manière limitée, par la presse locale, le quotidien Libération et l’Agence France-Presse, quand le tribunal correctionnel rend ses premiers jugements. Puis en avril 2008, à la faveur de l’« affaire Fritzl », l’histoire de cet ancien ingénieur autrichien qui, pendant vingt-quatre ans, viola et séquestra sa fille, et lui fit sept enfants. Il a fallu attendre que cette affaire défraie la chronique pour que l’ensemble des médias nationaux s’intéressent à ce qui deviendra l’« affaire G. » ou l’« affaire Fritzl française ». En fait, avant l’« affaire Fritzl », l’histoire de Lydia n’était qu’une banale histoire d’inceste de province dans un milieu populaire où l’inceste serait courant – l’usage du mépris social est aussi une manière d’éloigner l’inceste de soi et d’en faire un non-événement. Ce n’était donc pas une histoire digne d’intérêt pour les journalistes de la presse nationale. Portée par l’« affaire Fritzl », l’« affaire G. » est devenue l’histoire d’un inceste « extraordinaire » avec torture et séquestration, perpétré par un monstre, un inceste qui ne se produit qu’une fois dans un pays. À partir de ce moment-là, l’histoire de Lydia est devenue digne d’intérêt pour la presse nationale. L’inceste banal et quotidien, l’inceste qui se produit souvent dans les familles françaises, lui, n’a pu être dit.

  • Nantes. « À la fin de la manif, embarqué dans une voiture et tabassé »
    recueilli par Yasmine Tigoé et Vanessa Ripoche
    modifié le 3 avril 2018
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-la-fin-de-la-manif-embarque-dans-une-voiture-et-tabasse-5661528
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/742133aa13dc174df196b7be5b19cbbb-nantes-la-fin-de-la-manif-embarq

    L’histoire circule sur les réseaux sociaux. Et fait froid dans le dos. Samedi 31 mars, en fin de manifestation contre les expulsions, à Nantes, un jeune migrant a été embarqué dans une voiture et tabassé. Nous l’avons rencontré. Il raconte.

    Appelons-le Jo. Ce jeune migrant de 17 ans, arrivé à Nantes il y a un an, est actuellement hébergé dans l’ex-Ehpad Bréa, mis à disposition des exilés par la mairie de Nantes. Samedi 31 mars, il a participé à la manifestation contre les expulsions. En fin de manif, il s’apprête à rejoindre l’ex-Ehpad où les manifestants ont prévu de se retrouver, quand il est attrapé par deux personnes, frappé et embarqué dans une voiture. Témoignage.

    « C’était la fin de la manifestation, je n’étais pas loin du CHU, là où il y a le skate-park. Un gars, costaud, m’a attrapé par le col. J’ai réagi. On s’est frappé.

    Une autre personne est arrivée derrière moi et m’a dit que je frappais la police. Et m’a mis sur le visage un morceau de tissu. Je pense qu’il devait être imbibé de chloroforme car ça m’a mis un peu dans les vapes.

    Ils m’ont embarqué dans une voiture, m’ont allongé sur le sol, attaché les mains dans le dos. Ils étaient quatre. Le trajet n’a pas duré très longtemps. Je me suis retrouvé dans une grande cour, avec des arbres. Il y avait aussi une autre voiture. Deux autres hommes en sont sortis. Une autre personne est restée à l’intérieur. Ils m’ont fait mettre à genoux.

    Au total, ils étaient sept, tous habillés en noir, cagoulés. Et ils ont commencé à me poser des questions. J’ai l’impression que la personne restée dans la voiture commandait. Je ne l’ai pas vue mais ils ont parlé d’elle en disant « la patronne ». Quand ils m’ont demandé mon nom, j’en ai donné un faux. La personne dans la voiture leur a dit que je mentais  ; elle connaissait mon nom.

    Ils m’ont aussi montré des photos d’autres migrants. Des photos prises dans l’ex-Ehpad. Et des vidéos de manifestations quand on était hébergés sur le campus, mais aussi des images de la manif de samedi. Ils voulaient que je donne leur nom et des informations sur leur situation. À chaque fois, j’ai donné de fausses informations. À chaque fois, j’ai reçu des coups de matraques au ventre, aux genoux…

    Qui sont ces gens ? Je ne sais pas. Quand je leur ai demandé, ils m’ont répondu  : « Ça n’a pas d’importance. » Quand ils ont vu, sur une des vidéos de la manifestation, que je m’interposais entre manifestants et forces de l’ordre pour éviter des affrontements, ils ont arrêté. M’ont remis dans la voiture, caché le visage pour que je ne vois pas où on était, et lâché près de la fête foraine.

    Je suis allé voir un médecin à l’hôpital (le certificat établi fait état de coups au niveau du ventre, du genou droit, de trace d’hématome, de rotule douloureuse, de douleurs abdominales, NDLR). J’ai porté plainte contre X, dimanche. Je suis choqué par ce qui est arrivé. J’ai déjà été insulté, menacé. Je suis habitué à beaucoup de choses. Mais là, attaché, à genoux, je ne pouvais pas me défendre. »

    La police confirme le dépôt de plainte pour violences avec usage ou menace d’une arme. Elle indique que l’enquête va suivre son cours.
    Nantes. « À la fin de la manif, embarqué dans une voiture et tabassé »

    #Violences_policières

    • Nantes. Migrant frappé en fin de manif : la police judiciaire saisie
      Thomas Heng | mardi 3 avril 2018

      « Jo », 17 ans, migrant, a témoigné dans les colonnes de Ouest-France ce mardi 3 avril. Il a raconté que samedi, en fin de manifestation contre les expulsions, à Nantes, il avait été embarqué par plusieurs hommes vêtus de noir, les visages masqués.

      Selon lui, ils étaient armés de matraque et évoquaient la présence d’une « patronne » restée à l’écart dans une voiture. Les hommes auraient cherché à lui soutirer des noms de manifestants. Il a finalement été libéré près de la fête foraine.

      Une plainte prise au sérieux

      Un certificat médical établit des violences au niveau du ventre et du genou droit. Ce mardi 3 avril, sur les réseaux sociaux, des militants n’hésitent pas à mettre en cause la police, sans apporter néanmoins de nouveaux témoignages ou de preuves.

      Cela étant, la plainte déposée par le jeune homme n’est pas restée lettre morte. Le procureur prend l’affaire au sérieux. Il n’a pas saisi la Police des polices (IGPN) ce qui aurait laissé pensé que la police était effectivement responsable. Mais n’a pas non plus confié le dossier aux habituels services d’enquête de la police nantaise, pour éviter tout soupçon de partialité. C’est la police judiciaire (PJ) qui a été désignée.

  • Egypt 858: Archiving as a tool of resistance | MadaMasr
    https://www.madamasr.com/en/2018/02/11/feature/culture/858-archiving-as-a-tool-of-resistance

    Seven years ago, volunteers — some of whom would later make up the Mosireen collective — began collecting footage from the public at a tent in the center of the Tahrir sit-in during the 2011 revolution. On January 16, 2018, Mosireen released 858 hours of this footage, time-stamped and indexed.

    Housed today on Pandora, an open-source tool designed to provide a home for media archives of heavily text-annotated video material, this fresh archive sits there, gazing at us, waiting for us to gaze back and think of what’s next, beyond recalling the moments it froze for us on screen.

    Intrigued, editors Leila Arman, Lina Attalah, Ahmed Mongey, Yasmine Zohdi and interns Nada Nabil and Farida Hussein from Mada sat down with Mosireen members and 858 creators, all of whom have a background in filmmaking and writing. We spoke about the process of curating the 858 archive, the ways in which it could breed more archives (as well as other mediums of documentation) and, ultimately, the relationship between archives, death and redemption.

  • Gaza, au bord du précipice
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 28 janvier 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280118/gaza-au-bord-du-precipice

    Des responsables militaires israéliens ont récemment tiré la sonnette d’alarme en avertissant que la bande de Gaza était « au bord d’un effondrement complet », en raison de la détérioration des conditions sanitaires, sociales et économiques. Après dix ans de blocus, c’est en effet le désespoir qui domine. « Nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur », dit une habitante. Reportage dans la bande de Gaza.

    Gaza, de notre envoyé spécial.- Quand on lui annonce que nous avons l’intention de nous rendre dans la bande de Gaza, le porte-parole du gouvernement israélien soupire, puis nous répond calmement : « Comme vous voulez… Vous allez voir beaucoup de misère et de souffrance. Mais n’oubliez pas : c’est leur responsabilité. Les habitants de Gaza ont choisi le parti de la violence et des terroristes. Nous ne pouvons pas l’accepter et nous devons nous défendre. »

    Quelques jours plus tard, nous franchissons le checkpoint d’Erez, immense édifice de béton et d’électronique qui évoque la paranoïa déshumanisée des installations militaires américaines en Irak ou en Afghanistan dans les années 2000. Après un long tunnel de grillage, nous émergeons côté palestinien, dans cette bande de Gaza grande comme trois fois Paris intra-muros, peuplée de deux millions d’habitants cloués sur place, sans possibilité aisée de sortir de ce territoire depuis plus de dix années, lorsque le Hamas en a pris le contrôle en 2007.

    On traverse d’abord quelques champs cultivés (oliviers, fraises, haricots verts…) avant d’atteindre les premiers bâtiments, qui occupent la quasi-totalité de la surface de Gaza, en faisant un des lieux les plus densément peuplés de la planète.. Bien sûr, l’ambiance n’est pas riante, on imagine d’autres endroits pour faire du tourisme : le gris parpaing des immeubles mal finis, les nombreuses charrettes tirées par des ânes, les rues secondaires en terre constellées d’ornières.

    Mais la vie suit son cours, résiliente. Et tant qu’on n’adresse pas la parole aux Gazaouis pour leur demander comment va leur existence, l’illusion se maintient d’être dans n’importe quelle ville pauvre du monde arabe. Il y a des souks, des hôtels, des restaurants, des banques, des embouteillages, les vagues de la Méditerranée qui s’écrasent sur les plages de sable.

    Les premières fissures dans ce tableau apaisé surgissent très vite. On observe les pêcheurs qui larguent les amarres et s’éloignent du port en fin de soirée. Ils naviguent sur deux ou trois kilomètres en mer, puis coupent les moteurs pour lancer leurs filets. Normal, ils ne peuvent pas s’aventurer au-delà : leur zone de pêche est restreinte en moyenne à cinq milles marins (9 km).

    Nous avons ensuite rendez-vous avec un officiel au treizième étage d’un immeuble : il faut attendre son arrivée, puis qu’un agent de sécurité démarre le générateur diesel, et tout le monde s’entasse dans la cage d’ascenseur. En quittant les lieux, on descend les treize étages à pied avec une lampe de poche. Mi-janvier 2018, le rythme d’approvisionnement en électricité est le suivant : quatre heures de courant, suivies par douze heures de black-out. Parfois, s’il y a six ou sept heures de courant par jour, c’est Byzance. Quand l’électricité arrive dans les foyers, tout le monde se chamaille aimablement pour filer à la douche et bénéficier d’eau chaude.

    L’essentiel de l’eau qui circule dans les tuyaux (95 % selon l’Organisation mondiale de la santé) est impropre à la consommation humaine. Lorsqu’on se brosse les dents, un arrière-goût colle aux gencives. Se baigner dans la mer revient à nager à la sortie des égouts, puisque le système de traitement des eaux usées est en carafe depuis des mois…

    Début 2018, les services de sécurité israéliens (armée et renseignements) ont tiré la sonnette d’alarme auprès de leur gouvernement : « Gaza est au bord d’un effondrement complet », ont-ils averti. Ce qui, dans le langage de ces responsables, laisse présager que les conditions socioéconomiques désastreuses de la bande pourraient bien provoquer un soulèvement, une nouvelle intifada, une offensive armée des extrémistes religieux, bref, ils ne savent pas vraiment quoi, mais cela ne sent pas bon du tout.

    Il y a déjà eu trois guerres à Gaza en dix ans et les Israéliens ne souhaitent désormais rien tant que préserver le statu quo. Donc, du point de vue de ces dirigeants chargés de la sécurité de leur pays, il vaudrait mieux s’arranger pour que la cocotte-minute gazaouie ne leur explose pas à la figure en relâchant la pression.

    Malheureusement, ces paroles raisonnables ne sont guère écoutées par la majorité des Israéliens aujourd’hui. Il y a ceux qui rappellent ironiquement que les médias annoncent depuis douze ans « l’effondrement de Gaza » sans que cela ne se produise. Il y a ceux qui désirent la confrontation et se réjouissent de la situation. Et puis il y a surtout l’indifférence face au sort des Gazaouis. « Si ces gens veulent vivre normalement, ils n’ont qu’à se débarrasser du Hamas. » Tel est le refrain que l’on entend souvent en Israël..

    Jusqu’en 2005, la situation de Gaza n’était guère différente de celle du reste de la Cisjordanie sur le plan de la circulation des personnes. Puis le premier ministre Ariel Sharon a annoncé le retrait des 8 000 colons qui vivaient sur place, les islamistes du Hamas ont remporté (à la régulière) les élections palestiniennes de 2006 et, l’année suivante, ils ont pris le contrôle total de la bande de Gaza, à la suite d’une confrontation avec l’Autorité palestinienne installée à Ramallah (Cisjordanie).

    Depuis cette date-là, Israël a isolé Gaza à coups de barbelés, de miradors, de murs de béton et de checkpoints. Le seul point de passage avec un pays tiers, l’Égypte, est celui de Rafah, au sud, et il est rarement ouvert, encore moins depuis le coup d’État du maréchal al-Sissi de 2014.

    « Sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs »

    On a coutume de parler de Gaza comme d’une « prison à ciel ouvert », mais c’est un cliché insidieux. Dans toute démocratie digne de ce nom, les prisonniers ont été jugés et reconnus coupables. Or le seul crime de l’immense majorité des Gazaouis est d’être nés palestiniens sur cette langue de terre côtière. « Pour deux millions d’habitants, il y a peut-être 10 000 extrémistes ou terroristes. Nous sommes tous condamnés pour les actes de quelques-uns », souligne Youssef Nateel, un cinéaste d’une trentaine d’années. Il fait référence aux branches armées du Hamas ou du Djihad islamique, qui envoient occasionnellement des missiles sur Israël ou commettent des attentats-suicides. Gaza n’est donc pas tant une prison qu’un exercice de punition collective massive.

    Depuis 2012, Youssef Nateel a déposé chaque année quatre à cinq demandes de permis de sortie de Gaza pour présenter ses films documentaires dans des festivals, ou afin de se rendre à une formation aux États-Unis pour laquelle il avait obtenu une bourse. Elles ont toutes été refusées. Sans aucune explication. « Les Israéliens n’ont pas à se justifier », souffle-t-il. Il sait seulement qu’il a le mauvais âge, le mauvais sexe, le mauvais pedigree du point de vue de l’appareil sécuritaire israélien : celui d’un terroriste en puissance.

    Youssef est donc cloîtré à Gaza, relié au reste du monde par Internet, grâce auquel il se forme lui-même avec des tutoriels en ligne. « Je veux progresser en tant que cinéaste, je veux grandir en tant qu’artiste, je veux me confronter au reste du monde, mais cela m’est interdit. Je ne compte plus toutes les opportunités que j’ai ratées. Ces dix dernières années ont été gâchées. Désormais, je n’ai plus qu’une seule aspiration : sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs et ne pas gâcher la prochaine décennie. »

    Une de ses amies, Yasmine Dawas, a plus de chance. Façon de parler. Toute récente diplômée de médecine, elle a trouvé du travail un jour par semaine dans un hôpital de Jérusalem pour traiter des enfants victimes de malformations cardiaques. En tant que jeune femme employée en Israël, elle peut obtenir un permis de sortie pour s’y rendre. Mais elle doit le renouveler chaque mois.

    À la mi-janvier, elle reçoit un message sur son téléphone lui annonçant que son prochain permis durera trois mois. Elle saute de joie ! Puis elle lit les détails : elle n’a le droit de franchir les checkpoints que le mardi, jour où elle travaille. Les larmes lui montent aux yeux, elle détourne le regard. Là encore, nulle explication. C’est comme ça, c’est la règle israélienne.

    Quand elle franchit le checkpoint pour se rendre à son travail, elle n’a le droit de rien emporter avec elle : pas de cosmétiques, pas de brosse à dents. Un jour, elle avait oublié un bâton de rouge à lèvres au fond de sa poche. Il lui a été confisqué et elle a dû plaider pour ne pas voir son permis annulé.

    Malgré cela, Yasmine et Youssef s’estiment mieux lotis que la plupart des Gazaouis : leurs familles sont relativement aisées, ils ont pu faire de bonnes études, ils possèdent des réseaux à l’étranger. Mais la plupart de leurs concitoyens subissent le chômage et la précarité. Le taux officiel de chômage s’élève à 47 % et il grimpe à 60-65 % pour les jeunes diplômés. C’est un paradoxe de Gaza : le taux d’alphabétisation des moins de 24 ans dépasse les 99 %, les universités sont ouvertes et de bon niveau, mais une fois leur cursus terminé, les diplômés sont cantonnés à un territoire exsangue, coupé du reste du monde.

    En 2012, l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, nombreux à Gaza, avait publié un rapport dont le titre s’affichait poliment interrogatif, même si la réponse était négative : « Gaza sera-t-il vivable en 2020 ? » Aujourd’hui, les instances internationales, les ONG et même certains responsables israéliens se demandent s’il ne faudrait pas avancer la date de deux ans, c’est-à-dire envisager que Gaza ne soit plus vivable fin 2018. Aux problèmes d’eau, d’électricité ou de chômage précédemment évoqués s’ajoutent une véritable crise sociale et psychologique, ainsi que les évolutions politiques récentes, qui obscurcissent encore davantage les perspectives des Gazaouis.

    Responsable de projets dans une ONG d’assistance psychologique, Lubna Beseisso observe le tissu social se détériorer jour après jour. « Quand nous entendons le tonnerre, la plupart d’entre nous sursautons en imaginant que c’est un nouveau bombardement. Nous sommes traumatisés par les guerres, mais aussi par le blocus, l’enfermement, la division politique, explique-t-elle posément, s’incluant parfois dans les cas qu’elle décrit. Les gens ne peuvent pas vivre dans un état de stress perpétuel sans que cela n’affecte la société dans son ensemble. »

    Les disputes intrafamiliales, la violence, la dépression, tout cela est en hausse constante. Il y a désormais des sans-abri à Gaza, phénomène inconnu il y a encore quelques années du fait des solidarités. « La semaine passée, nous avons recensé un crime inédit dans l’histoire palestinienne : une femme a tué son mari puis l’a démembré. Ici, les gens avaient l’habitude de se préoccuper les uns des autres. Nous avons bien entendu toujours eu des vols, des meurtres ou de la violence dans les familles, mais jamais dans de telles proportions ni avec une telle agressivité. Le tissu social est en train de se déchirer. »

    « Gaza est un véritable chaos politique »

    D’après une étude scientifique sur les troubles psychologiques au Moyen-Orient publiée début 2017, les Palestiniens figurent au premier plan de toutes les populations de la région en matière de « désordres mentaux ». Le lien est directement établi entre ces perturbations et le demi-siècle de violence et de conflits, l’occupation israélienne et la répression qui l’accompagne. « Outre les différents symptômes de stress post-traumatique ou liés aux angoisses quotidiennes, nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur, s’attriste Lubna Beseisso. Nous avons appris depuis notre enfance à ne pas planifier notre avenir. » Ce qu’Ayah al-Wakil, une jeune juriste, résume ainsi : « Nous essayons de ne jamais espérer trop car nous ne voulons pas être déçus. »

    Une des rares choses qui semblent fonctionner correctement et avec régularité à Gaza est Internet, seul véritable lien avec l’extérieur pour la plupart des Gazaouis. Mais là encore, par la grâce ubuesque des autorités israéliennes, Gaza est interdite de réseau téléphonique 3G (la Cisjordanie vient juste d’être autorisée à déployer cette technologie vieille d’une décennie…). « Nous ne voyons que rarement des étrangers ou d’autres cultures, nous appréhendons le monde au travers des réseaux sociaux, constate tristement Ayah al-Wakil. Mais bien évidemment, ce n’est pas comparable : un pan de l’expérience humaine nous est ôtée. »

    Assis derrière son bureau de responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Gaza, Mahmoud Daher cache ses yeux las derrière ses lunettes. Après avoir passé en revue la longue liste des problèmes économiques et sanitaires qui affectent la bande de terre (à laquelle il faut ajouter, en plus de ceux déjà mentionnés, la pénurie de nombreux médicaments ou la dépendance à l’aide internationale de 80 % de la population), il assène avec la force de l’évidence : « Le problème de Gaza est de nature politique, il n’y a pas de solution médicale ou financière. »

    La récente prise de position de l’administration Trump sur le statut de Jérusalem, et plus généralement son soutien sans ambages au gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou, ont achevé de doucher les maigres espoirs qui subsistaient parmi la population palestinienne.

    De surcroît, la « réconciliation » annoncée fin septembre 2017 entre le Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, semble au point mort. Il y a eu quelques visites des autorités de Ramallah et la prise de contrôle des checkpoints par les policiers palestiniens, mais aucune autre avancée. Les Gazaouis, qui espéraient l’injection d’argent frais ou un assouplissement du blocus israélien, ont déchanté et, aujourd’hui, ils perçoivent cela comme une déception de plus.

    « Gaza est un véritable chaos politique, résume Khalil Shahin, directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme. Nous subissons un régime politique unique au monde en étant gouvernés par trois entités et demie. Il y a d’abord Israël, qui contrôle tous les détails de notre vie quotidienne. Il y a ensuite l’Autorité palestinienne, dont nous dépendons théoriquement mais qui ne fait pas grand-chose. Il y a le Hamas, qui régente ce qu’il peut, principalement la sécurité interne et l’économie locale. Et enfin, pour une demi-part, la communauté internationale au travers des ONG, des programmes d’aide et de l’ONU. »

    Les Israéliens ont pris l’habitude de blâmer le Hamas (qui, avant de prendre le contrôle du territoire par les armes en délogeant l’Autorité palestinienne, avait remporté les élections libres) pour tous les maux de Gaza. Le mouvement islamiste, à la fois politique et militaire, est effectivement responsable de nombreuses attaques contre les Israéliens qui ont fait des dizaines de morts. Il exerce également un « monopole sur la corruption », comme le confie l’un de nos interlocuteurs, en taxant les produits qui rentrent à Gaza ou en organisant les trafics clandestins.

    Il fait également peser une certaine pression sur la société en s’efforçant de faire taire tous ceux qui ont la parole un peu trop critique. « On ne parle pas du Hamas en public et on fait attention à ce que l’on poste sur les réseaux sociaux, dénonce un militant anticorruption, sinon ses miliciens débarquent chez vous au petit matin… » Pour autant, Gaza ne vit pas sous une chape de plomb islamiste. Les appels à la prière n’ont pas plus d’adeptes ici qu’en Cisjordanie et les femmes qui le souhaitent se promènent sans foulard sur les cheveux (même si elles sont rares).

    « L’occupation est la matrice de toute la situation »

    Mais le Hamas est usé par ses dix années de pouvoir, qui ont vu la situation se détériorer. Même Ahmed Yousef, l’ancien conseiller politique du leader du Hamas Ismaël Haniyeh, l’avoue sans détour : « La population espérait beaucoup de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, mais elle est mal engagée. Les gens attendent de nouveaux dirigeants. Le Hamas porte sa part de responsabilité dans la situation présente, mais elle est moindre que celle d’autres acteurs. »

    Au premier rang figure le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont toute la stratégie depuis 15 ans a été lentement déjouée par Netanyahou et annihilée brusquement par Trump. L’Égypte aussi, qui pourrait offrir un ballon d’oxygène pour Gaza l’asphyxiée mais préfère, au contraire, lui appuyer sur la glotte en laissant le passage de Rafah presque tout le temps fermé et en collaborant avec les Israéliens. « Personne ne nous épargne, personne ne fait preuve de compassion à notre égard », commente Ahmed Yousef, résigné.

    Si le Hamas, l’Autorité palestinienne, l’Égypte ou parfois les pays occidentaux sont critiqués par les Gazaouis, tout ce beau monde n’arrive que loin derrière, en seconde place sur le podium des griefs. Personne à Gaza n’est disposé à absoudre Israël de son écrasante responsabilité. Car c’est bien l’État hébreu qui est la puissance occupante, qui contrôle les flux des marchandises et des personnes, qui restreint les faibles marges de liberté des Gazaouis et qui impose sa loi d’une main de fer dans un gant d’épines.

    Un responsable de l’ONU à Gaza, qui préfère rester anonyme pour parler en toute franchise, résume l’équation ainsi : « Pas d’occupation signifie pas d’intifada et donc pas de mesures de rétorsion, donc pas de souffrance. » Puis il poursuit : « On peut blâmer de nombreux acteurs locaux et internationaux pour leur inefficacité, leur corruption, leur incompétence, leur idéologie ; on peut débattre sur ce qui a surgi en premier de l’intifada ou des représailles, à la manière du litige sur la poule et l’œuf ; mais ce ne sont que des conséquences de l’occupation, qui est la matrice de toute la situation. »

    Lorsqu’il cesse de parler, ce haut fonctionnaire onusien ramasse quelques livres qui traînent et essaie de faire tenir cette petite pile en équilibre sur le bord de sa table de travail. Après de méticuleux ajustements, il y parvient. Il relève alors la tête vers nous et annonce : « Gaza est ainsi : toujours au bord du précipice. Un seul mouvement peut tout faire basculer. Les Israéliens déploient beaucoup de ressources en matière de sécurité et de renseignements pour maintenir Gaza en équilibre au bord de l’abîme. »

    Avant de regagner le checkpoint d’Erez pour faire ce que la plupart des Palestiniens ne peuvent pas effectuer, à savoir quitter cette enclave par la porte, on s’arrête chez un agriculteur dont les champs et les serres touchent presque le mur de séparation entre Israël et Gaza. La fraise de Gaza possède une petite réputation. Elle est effectivement délicieuse : riche en goût et juteuse. Akram Abu Khosa a dû reconstruire plusieurs fois ses serres, fréquemment détruites lors des incursions des soldats israéliens, faire une croix sur différentes récoltes pour les mêmes raisons, mais il persiste dans son maraîchage, comme le faisait son père avant lui.

    Aujourd’hui, son principal marché se situe à Gaza même, bien que cela lui rapporte moins que les exportations vers les pays du Golfe, qui comptent parmi ses clients. « Pour exporter, il faut que je récolte les fraises un peu en avance, mais pas trop afin de conserver un bon produit. Une fois que je les ai mises en barquette, elles doivent arriver chez les marchands en trois jours maximum. Le problème, c’est que je ne sais jamais si les Israéliens vont me laisser passer le checkpoint. Ils me connaissent et j’ai un permis d’exportation, mais c’est la loterie à chaque fois. Si mon camion est bloqué plus de 24 heures au poste de contrôle, c’est foutu, je perds ma cargaison. »

    Selon Khalil Shahin, du Centre palestinien pour les droits de l’homme, depuis dix ans, moins de 5 % des exportations de Gaza ont été autorisées à sortir de la bande. Akram Abu Khosa continue malgré tout de tenter régulièrement sa chance avec une partie de sa récolte de fraises. Pour continuer à vivre de sa terre bien sûr, mais aussi par obstination. Afin de montrer aux Israéliens qu’il ne se laissera pas abattre malgré leur volonté de maintenir Gaza au bord du précipice. Trop pauvre et soumis pour se révolter, mais pas assez pour ne plus rien avoir à perdre que ses larmes et son sang.

    #Palestine #Gaza #Blocus #Occupation #Punition_collective #Crime_conte_l'humanité #Prison_à_ciel_ouvert #chaos

  • Audio : En sol majeur Par Yasmine Chouaki
    Karim Kattan
    http://www.rfi.fr/emission/20171223-karim-kattan
    Diffusion : samedi 23 décembre 2017

    Bienvenus au pays du houmous, du fromage blanc et d’un figuier jamais très lointain. Le pays littéraire de Karim Kattan : la Palestine. Pas plus français que Karim Kattan qui vit entre Paris et Bethléem. Pas plus palestinien que ce doctorant en littérature comparée à l’Université Paris-X, fondateur de l’association El-Atlal (résidence d’artistes et d’écrivains à Jéricho). Pas plus franc que Karim Kattan sur son arabité mobile : ça se lit très bien dans son recueil de nouvelles qui vient de paraître sous le titre Préliminaires pour un verger futur(Elyzad)

    ≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈
    Vidéo TV5 Monde : Préliminaires pour un verger futur de Karim Kattan aux éditions Elyzaad
    https://www.youtube.com/watch?v=5HhDrbHS-q4

  • Marx, la poupée et les Panthères | Les Rencontres à l’échelle – Festival pluridisciplinaire international à Marseille
    http://www.lesrencontresalechelle.com/2017/spectacle/marx-la-poupee-et-les-pantheres

    Les Rencontres à l’échelle offrent une carte blanche aux rédactrices d’une revue d’un nouveau genre : Panthère Première. À l’occasion de la parution du premier numéro, elles invitent l’écrivaine Maryam Madjidi, lauréate du prix Goncourt du premier roman 2017 pour Marx et la poupée (éd. du Nouvel Attila). Revue de critique sociale s’appuyant sur le slogan féministe » le personnel est politique » pour définir sa ligne éditoriale, Panthère Première partagera ses questionnements avec Maryam Madjidi en prenant l’exil – depuis l’Iran dans ce cas précis – et l’écriture comme points de départ.

    Rencontre animée par Sharmila Naudou et Julia Zortea.

    Les dessins sur la guerre Irak-Iran de l’artiste iranienne Saba Niknam ainsi qu’une installation de Yasmine Blum – deux artistes publiées dans le premier numéro de Panthère Première – seront exposés à cette occasion dans l’espace du Petirama.

  • En sol majeur avec Ayed Nabaa
    Par Yasmine Chouaki | Diffusion : dimanche 22 octobre 2017
    Ayed Nabaa
    http://www.rfi.fr/emission/20171022-ayed-nabaa
    http://telechargement.rfi.fr/rfi/francais/audio/magazines/r213/en_sol_majeur_20171022.mp3

    Le Maroc est encore dans nos cartons… car, en revenant du Festival Europe Orient du Film Documentaire de Tanger (dont la 5ème Edition s’est déroulée
    du 18 au 23 septembre 2017), on a pu ramener les bobines de films du réalisateur-producteur Ayed Nabaa. Pourquoi lui, c’est vrai, au milieu de tous ces réalisateurs jordaniens, irakiens, libanais, espagnols ou allemands à l’affiche de ce Festival qui jouait la carte de l’Europe et de l’Orient, pourquoi ce réalisateur franco-jordano palestinien ? Sa présence au monde cinématographique n’est pas anodine. D’ailleurs, au milieu des Masterclasses et autre conférences, le Festival lui a confié un Atelier du scénario pour les jeunes réalisateurs de Tanger. Conversation enregistrée, il y a quelques semaines, dans cette ville de rêve économique et culturel qu’est Tanger...

  • Pourquoi Ziad Dueiri n’est pas un héros national libanais | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/300917/pourquoi-ziad-dueiri-n-est-pas-un-heros-national-libanais

    Le 24 septembre 2017, Miri Regev, ministre israélienne de la Culture, a demandé au Procureur général d’Israël Avichai Mandelblit d’ouvrir une enquête sur le réalisateur Mohammed Bakri, un Palestinien détenteur de la citoyenneté israélienne. L’auteur de Jénine Jénine (2002) s’était en effet rendu les jours précédents au Liban. Trois ans plus tôt, en janvier 2014, c’est un jeune écrivain palestinien, Majd al-Kayali, qui était arrêté à l’aéroport de Tel Aviv pour s’être rendu à Beyrouth à l’invitation du quotidien al-Safir. Les Palestiniens de Cisjordanie qui se rendent au Liban à l’invitation de centres de recherches, d’associations ou d’universités libanaises sont toujours susceptibles d’être interrogés et appréhendés par l’armée israélienne à leur retour. Cela fait rarement l’actualité.

    « L’affaire Ziad Doueri » a par contre été bien plus médiatisée. Le 10 septembre 2017, le réalisateur franco-libanais Ziad Doueiri est arrêté par la Sûreté Générale libanaise à l’aéroport de Beyrouth. Relâché après deux heures d’interrogatoires, il est convoqué le lendemain devant le Tribunal militaire. Ce n’est pas son dernier film, l’Insulte, récemment primé au Festival de Venise, qui est dans le collimateur des autorités libanaises, mais L’attentat, réalisé en 2013 : adapté d’un ouvrage de l’écrivain algérien Yasmina Khadra, l’Attentat a été en partie filmé en Israël, où le réalisateur et son équipe se sont rendus à l’époque. Or, l’article 285 du code pénal libanais, édicté en 1964, pénalise tout citoyen libanais ou tout ressortissant d’un État arabe résidant au Liban qui serait entré en « territoire ennemi » (Israël) sans l’accord du Gouvernement libanais. Le délit est passible d’un an de prison et d’une amende symbolique de 200 000 Livres libanaises (112 euros).

    #Liban #Israël #cinéma #boycott

  • Après les manifestations à Hambourg : le parti allemand Die Linke appuie la campagne #sécuritaire
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/jul2017/hbou-j15.shtml

    Toute critique du #capitalisme, de l’#austérité, du renforcement de l’armée et de l’intensification des préparatifs de guerre est criminalisée. L’objectif est la construction d’un État policier dirigé non pas contre quelques vandales, mais contre toute la classe ouvrière et toute forme d’#opposition sociale.

    Tous les partis ont désormais comme enjeu électoral le renforcement de l’appareil d’État à l’encontre des manifestations de gauche et de la résistance sociale. Le président du Parti libéral démocrate (FDP) Christian Lindner s’est exprimé en leur nom à tous lorsqu’il a exigé dans le journal Bild « plus de respect pour la police » en qualifiant la critique du capitalisme d’incendie intellectuel.

    #criminalisation

  • Yasmine Motarjemi, seule contre Nestlé _ Les pieds sur terre - Sonia Kronlund - 12 Mai 2017

    De simples citoyens, salariés, parents d’élèves, conseillers municipaux, se battent pour changer le monde et y parviennent. Ils mènent des combats victorieux pour le bien commun.

    Directrice de la sécurité alimentaire devenue lanceuse d’alerte,Yasmine Motarjemi raconte son parcours vertigineux au sein de l’une des plus grosses industries agroalimentaires du monde.

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-12.05.2017-ITEMA_21321955-0.mp3

    • Reportage : Inès Léraud
    • Réalisation : Emmanuel Geoffroy

    Courrier de Yasmine Motarjemi à M. Schneider (PDG de Nestlé S.A)
    https://fr.scribd.com/document/348051300/Lettre-a-M-Schneider-Nestle-Francais

    #Suisse, #Chine #Nestlé #AXA #Lait #Mélamine #Agroalimentaire, #Agriculture_et_alimentation, #alimentation, #lanceur_d'alerte, #santé_environnement, #harcèlement, #démocratie_dans_l'entreprise, #droits_des_travailleurs, #transparence #Audio #Radio #aliments_contaminés #bébé #mort #Lait

    Lait contaminé à la mélamine
    Nous nous souvenons tous du scandale du lait contaminé à la mélamine en 2008 qui avait éclaté en Chine. On a retrouvé du lait maternisé qui contenait une substance chimique hautement toxique : la mélamine. Rappelons que cette substance est destinée aux colles, résines et engrais. La mélamine est ajoutée pour donner au lait une apparence plus riche. Lors des contrôles elle simule un apport en protéines ce qui permet aux industriels de couper le lait avec de l’eau !
    L’ingestion de la mélamine provoque des calculs rénaux et des saignements dans les urines. En 2008, 300 000 bébés ont été malades et six bébés sont morts après avoir bu du lait maternisé frelaté ! D’après Amnesty International 25 000 tonnes de lait en poudre auraient été saisies cette même année.

    La blogosphère a décrié le manque de réactivité de la Chine qui aurait été au courant de la contamination bien avant que de réels problèmes surgissent. Il aura fallu attendre la mort d’un premier bébé pour que le scandale éclate. En effet, les autorités chinoises auraient été averties plusieurs semaines auparavant par le partenaire néo-zélandais du groupe Sanlu (une entreprise d’Etat) qui fournit les grandes surfaces partout dans le pays. Le Premier ministre néo-zélandais a accusé le gouvernement chinois de n’avoir rien fait.

    Au lendemain des Jeux olympiques de Pékin en septembre 2008, vingt et une personnes ont été jugées pour leur implication dans ce scandale et deux personnes ont été exécutées.

    Cet été (début juillet) le scandale du lait contaminé a resurgi !
    76 tonnes de lait ont ainsi été saisies dans le nord-ouest de la Chine. Le taux de mélamine était, selon l’agence Chine nouvelle, 500 fois supérieur au niveau autorisé ! D’autres stocks contaminés ont été découverts dans le nord-est de la Chine (dont des bonbons au lait). D’après lemonde.fr « Les autorités sont (…) confrontés depuis deux ans à la gestion des lots contaminés, qui souvent ne peuvent pas être incinérés pour des raisons de coût ».

    Les stocks de lait contaminés ont été « détruits » (en partie du moins comme nous le voyons) en Chine mais qu’en est-il des autres pays ou le lait frelaté a été exporté massivement ?

    La France se veut rassurante avec ce problème. Jean-Loup Allain qui est le secrétaire du syndicat des aliments de l’enfance a réagi : « Tout d’abord, je voudrais préciser qu’aucun lait chinois n’entre dans la fabrication de produits français destinés aux enfants. (…) De toute façon, ce scénario chinois est impossible en France tant les contrôles sont importants. Il n’existe qu’un nombre limité de fournisseurs agréés « enfance ». Ces derniers sont audités et doivent respecter un cahier des charges pour obtenir ce label. L’un des moyens les plus efficaces utilisé pour repérer les fraudes (je ne sais pas si les Chinois y ont recours) est de contrôler la comptabilité des entreprises pour repérer l’achat de substances qui n’ont rien à faire dans les aliments pour bébé ».
    Note :
    La Chine vient également récemment de condamner à deux ans et demi de prison Zhao Lianhai, un militant chinois, pour « trouble à l’ordre public ». Il a mis en place un groupe de soutien pour les familles dont les bébés ont été victimes du lait contaminé. Ce groupe d’entraide permettait aux parents « de partager des informations sur les problèmes de santé de leurs enfants et d’échanger des conseils sur les poursuites à engager contre les entreprises impliquées » toujours selon Amnesty International. La directrice adjointe, Catherine Baber a déclaré « Nous sommes consternés d’apprendre que les autorités ont jeté en prison un homme que l’opinion publique chinoise considère, à juste titre, comme un protecteur des enfants et non comme un criminel ».

    http://www.dangersalimentaires.com/2010/11/lait-contamine-a-la-melamine

  • Seenthis, toi qui t’y connais en cartographie… le NY Times vient de faire un article de carto sur l’élection, avec en vedette une grande carte de France prétendant prétendant figurer « où chaque candidat a dominé dans le pays » (et évidemment ça commence à buzzer) :
    https://www.nytimes.com/interactive/2017/04/23/world/europe/french-election-results-maps.html

    Il me semblait que ce n’était généralement pas une bonne idée de faire ce genre de cartes qui représente à égalité des régions avec moins de 5 habitants au km2 et des villes avec plus de 15.000 habitants au km2. Peux-tu me dire si c’est une bonne idée ici, ou pas ?

    Par ailleurs, est-ce que c’est vraiment intéressant de faire une carte qui agrège 4 candidats géographiquement en n’en représentant qu’un seul pour chaque endroit, sans qu’on sache l’« intensité » de son score ?

    Et enfin, si le titre de l’article prétend représenter « comment l’élection a divisé la France », n’y a-t-il pas des représentations plus parlantes pour représenter cette éventuelle division qu’une grande carte de France ?

  • Wife of Palestinian prisoner gives birth for second time using smuggled sperm
    Feb. 20, 2017 9:56 P.M. (Updated: Feb. 21, 2017 10:58 A.M.)
    http://www.maannews.com/Content.aspx?ID=775571

    TULKAREM (Ma’an) — The wife of a Palestinian prisoner serving 24 years in Israeli prison gave birth on Monday to a second child conceived using her husband’s smuggled sperm, her brother-in-law told Ma’an.

    Ibrahim Hamarsha, the director of Tulkarem office of the Palestinian Prisoner’s Society (PPS), said his brother’s wife, Samira Hamarsha, gave birth to a baby boy named Ibrahim, conceived using sperm smuggled from her husband, who is being held inside Israel’s Ktziot prison in the Negev desert.

    Samira’s husband, 40-year-old Yahya Hamarsha from the Nur Shams refugee camp in the northern occupied West Bank district of Tulkarem, has been in Israeli custody for the last 15 years. Three years ago, his wife gave birth to baby girl Yasmin using his smuggled sperm.

    Yahya and his wife now have a daughter and two sons. Four years ago, the couple lost their 12-year-old daughter Fatima, who was run over and killed inside the refugee camp.

    Samira gave birth by cesarean section at the Razan Medical Center for Infertility in Nablus.

    “Succeeding to smuggle sperm from Israeli occupation’s prisons and giving birth to two babies in the last three years is a success story in defiance of the arrogance of Israeli wardens,” Ibrahim Hamarsha said.

  • Signataires de la pétition pour Roman Polanski / All signing parties to Roman Polanski’s petition - SACD
    http://www.sacd.fr/Tous-les-signataires-de-la-petition-All-signing-parties.1341.0.html ?

    #souteneurs #showbiz #viol #pédophile

    Roman Polanski a été informé des nombreux témoignages envoyés jusqu’à maintenant et vous remercie de votre soutien.

    Roman Polanski has been informed of the large number of messages that have been sent to him so far and thanks you for the support you keep giving him.

    [dernière MAJ : 29 octobre 16h / last update : october 29th - 4pm]

    Olivia A. Bugnon, Michael A. Russ, Erika Abrams, Marguerite Aflallo, Fortunio Aflallo, Stéphane Agussol, Fatih Akin, Yves Alberty, Stephane Allagnon, Brice Allavoine, Woody Allen, Pedro Almodovar, Gianni Amelio, Greta Amend, Wess Anderson, Michel Andrieu, Roger Andrieux, Pascale Angelini, Yannick Angelloznicoud, Jean-Jacques Annaud, Bernard Anne, Tomas Arana, Frédéric Aranzueque-Arrieta, Alexandre Arcady, Fanny Ardant, Asia Argento, Judith Arlt, Marie-Hélène Arnau, Stéphane Arnoux, Darren Aronofsky, Stéphanie Arques-Voitoux, Olivier Assayas, Alexander Astruc, Simone Audissou, Gabriel Auer, Jennifer Augé, Zdzicho Augustyniak, Alexandre Babel, Vladimir Bagrianski, Jean-Yves Bainier, Hélène Bainier, Lubomila Bakardi, Fausto Nicolás Balbi, Eleonor Baldwin, Jean-François Balmer, Alberto Barbera Museo nazionale de Torino, Sylvie Bardet-Borel, Ruth Barensteiner, Luc Barnier, Christophe Barratier, Ernest Barteldes, Carmen Bartl, Pascal Batigne, Sylvette Baudrot, Anne Baudry, Henning Bauer, Tone Bay, Juan Antonio Bayona, Xavier Beauvois, Liria Begeja, Matthieu Béguelin, Gilles Behat, Jean-Jacques Beineix, Marco Bellochio, Yannick Bellon, Florence Bellone, Monica Bellucci, Véra Belmont, Jacqueline Belon, Jean-Marc Benguigui, Djamel Bennecib, Saïd Ben-Said, Luc Béraud, Jean-Pierre Berckmans, Jacob Berger, Christof Berger, Alain Berliner, Gael Garcia Bernal, Pascal Berney, Xavier Berry, Jean-Paul Bertin, Bernardo Bertolucci, Giuseppe Bertolucci, Jean-Marie Besset, Nico Beyer, Marlène Bisson, Arnstein Bjørkly, Lucien Blacher, Jean-Marc Bloch, Léa Bloch, Marks Blond, Catherine Boissière, Anne-Sylvie Bonaud, Olivier Bonnet, Thierry Boscheron, Renata Bosco, Freddy Bossy, Claudia Bottino , Jacqueline Bouchard, Louise Anne Bouchard, Patrick Bouchitey, Cédric Bouchoucha, Paul Boujenah, Patrice Bourbon, Frédéric Bourboulon, Jérôme Bourgon, Etienne Boussac, Christine Bouthemy, Katia Boutin, Elizabeth Brach, Ian Brady, Jacques Bral, Sophie Bramly, Paulo Branco, Patrick Braoudé, Guila Braoudé, Edwin Brienen, Adrien Brody, Stéphane Brodzki, Isabelle Broué, Max Brun, Merima Bruncevic, Bastien Brunel, Caroline Brunner, Anne Burki, André Buytaers, Anthony Byrne, Come Caca, Marco Cacioppo, Gerald Calderon, Monica Cannizzaro, Peggy Carajopoulou-Vavali, John Carchietta, Christian Carion, Angela Carlin, Henning Carlsen, Jean-Michel Carré, Esteban Carvajal Alegria, Lionel Cassan, Bryan Cassiday, Pascale Castioni, Miss Catadler, Steve Catieau, Morgane Caux, Mathieu Celary, Pedro Celestino, Teco Celio, Muriel Cerf, Dabiel Chabannes, Thierry Chabert, Chagi, Jean-Yves Chalangeas, Daniel Champagnon, Christophe Champclaux, Georges Chappedelaine , Litseselidis Charalampos, Yann Charbonnier, David Charhon, Fabienne Chauveau, Claire Chazal, Valérie Chemarin, Patrice Chéreau, Hubert Chertier, Brigitte Chesneau, Marie-Christine Chesneau, Michel Chevalier, Franck Chevalier, Mishka Cheyko, Catherine Chiono, Catherine Chouchan, Elie Chouraqui, Alex Cichy, Souleymane Cissé, Jean- Pierre Clech, Henri Codenie, Robert Cohen, Olivier Cohen, Lilia Cohen Decerisy, Catherine Colassin, Suzanne Colonna, Jean-Paul Commin, Andrea Concato, Patrick Conrad, Anne Consigny, Alain Cophignon, Antony Cordier, Alain Corneau, Jérôme Cornuau, Bruno Coulais, Guy Courtecuisse, Miguel Courtois, Antoine Courtray, Christiane Courvoisier, Guillaume Cousin, Morgan Crestel, Rudyard Cretenet, Dominique Crevecoeur, Alfonso Cuaron, Estelle Cywje, Isabelle D. Philippe, Nicola D’Ugo, Frédéric Damien, Sophie Danon, Bill Darbyshire, Olivier Dard, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Isabelle Dassonville, Sophie Davidas, Robin Davis, Bruno de Almeida, Marion de Blaÿ, Agnès de Kergorlay, François de Lamothe, Hervé de Luze, Artus de Penguern, Valérie de Saint-Do, Wim De Temmerman, Virginie De Wilde, Christel de Wit, Olivier Debert, Viviane Decuypere, Guillermo del Toro, Alain Delannoy, Benoît Delmas, Michel Deloore, Jonathan Demme, Nicolaine den Breejen, Ruud den Dryver, Louisa Dent, Caroline Deruas, Edwin Dervaux, Dante Desarthe, Romain Desbiens, Sophie Deschamps, Thomas Desjonquères, Alexandre Desplat, Chris Devi, Rosalinde et Michel Deville, Guillaume D’Ham, Christelle Didier, Dieter Diependaele, Anne-Sophie Dinant, Kathrin DiPaola, Claire Dixsaut, Julien Doger, Catherine Doire, Xavier Dolan, Fanny Dollé-Labbé, Helen Donlon, Ariel Dorfman, Kristen Doty, Jean Douchet, Thierry Drean, Fabrice du Welz, Marina Duarte Nunes Ferreira, Nicholas Dubreuil, Danièle Dubroux, Martine Dugowson, François Duhamel, Sissi Duparc, Jean Dusaussoy, Verlaine Eddy, Daniel Edinger, Yaniv Elani, Majka Elczewska, Benoît Eliot, Gerónimo Elortegui, Elrem, Sam Enoch, Peter Lucas Erixon, Ernest, Ann Eyckmans, Nicolas Fagard, Jacques Fansten, Joël Farges, Gianluca Farinelli (Cinémathèque de de Bologne), Etienne Faure, Pierre Antoine Faure, Guy Ferrandis, Maud et Romain Ferrari, Michel Ferry, Jean Teddy Filippe, Aurélie Fiorentino, Alan Fischer, Bob Fischer, Martine Fitoussi, Sebastian Fleischhacker, Joy Fleury., Michael Flynn, Hugues Fontenoy, Scott Foundas, Werner Fraai, Jean-Robert Franco, Stephen Frears, Patrick Frégonara, Marion Frelat, Thierry Frémaux, Christine Freret, Marc Freycon, Nadine Fruchard, Sam Gabarski, Dominique Gadoin, Jean Francois Gaillard, René Gainville, Sara Gandolfi, Fernand Garcia, Matteo Garone, Vincent Garreau, Philippe Garrel, Yves Gasser, Tony Gatlif, Catherine Gaudin-Montalto, Jean-Marc Gauthier, Costa Gavras, Christiane Gehl-Gabadou, Nathalie Geiser, Lizi Gelber, Isabelle Gély, Jean-Marc Ghanassia, Alain Gil, Véronique Gillet, Terry Gilliam, Christian Gion, Zbiggy Giovanos, Agata Giovanos, François Girault, Stéphane Gizard, Michaël Goldberg, Nelson Gonzalez, Carlos Miguel Bernardo González, Charles Andre Gordeaux, Christophe Goumand, Yann Gozlan, Michel Gras, Eric Gravereau, Martin Gregus, Dominique Greusard, Thierry Grizard, Serge Grünberg, Geoffroy Guerrier, Florent Guézengar, Marc Guidoni, Laurence Guillat, Bernd Günther, Marta Gutowska, Michele Hababou, Mikael Håfström, Lesly Hamilton, Catherine Hargreaves, Ronald Harwood, Dimitri Haulet, Geert Heirbaut, René Heitz, Buck Henry, Michèle Henx, Nicole Herbaut de Lamothe, Ingrid Herbert, Thoralf Herz, Siegfried Hettegger, David Heyman, Laurent Heynemann, Joshua Highfield , Patrick Hirigoyen, Fritz Erik Hoevels, Dominique Hollier, Isabelle Hontebeyrie, Frédéric Horiszny, Andreas Horvath, Robert Hossein, Igor Hrovatic-Hanover, Jean-Loup Hubert, Wendy Hudson, Allison Hull, Alejandro Gonzalez Inarritu, Luce Jaccard, Gilles Jacob, Eric et Veronique et Nicolas Jacquelin, Olivier Jacquet, Just Jaeckin, Thomas Jahn, Olivia Janik, Olivier Jansen, Nihad Christian Jarallah, Jean-Baptiste Jay, Anne Jeandet, Marie Jergan, Alain Jessua, Renate Jett, Sébastien Jimenez, Arthur Joffé, Pierre Jolivet, Kent Jones (World Cinema Foundation) , Erik Jørgensen, Emmanuelle Jossifort, Peter Josy, Florence Joutel, Rémy Jouvin Bessière, Alexandra Julen, Paola Jullian, Roger Kahane, Pierre Kalfon, Elisabeth Kalinowski, Michel Kammoun, Pascal Kané, Reena Kanji, Nelly Kaplan, Wong Kar Waï, Katylodola, Elisabeth Keplinger, Nicolas Kermel, Darius Khondji, Nathalie Kiener, Ladislas Kijno, Luc Kinsch, Muriel Kintziger, Richard Klebinder, Jonathan Klein, William Klein, Harmony Korinne, Jan Kounen, Andrzej Krakowski, Chantal Krakowski, Sylvia Kristel, Hanna Kudelski, Diane Kurys, Elzbieta Kusak-Majchrzak, Emir Kusturica, Irene Kuznetzova, Jean Labadie, Eliane Lacroux, Eric Lagesse, Michel Laigle, Stéphane Lam, John Landis, Claude Lanzmann, David Lanzmann, André Larquié, Pauline Larrieu, Jacques et Françoise Lassalle, Marc Latil, Carole Laure, Christine Laurent-Blixen, Pierre Laville, Emilien Lazaron, Junille Le Pesteur, Eric Le Roy, Pierre Le Scouarnec, Fábio Leal, Pawel Lech, Vinciane Lecocq, Eric Lecocq, Patrice Leconte, Linda Lefebvre, Béatrice Lefoulon, Catherine Legal, Delphine Legros, Claude Lelouch, Jean-louis Lemierre, Ann Lemonnier, Julieta Lencina, Alain Lenglet, Gérard Lenne, Claudine Lenoir, Julie Lerouxel, Les Nanaqui, Larry Levine, Charlotte Levy, Lorraine Lévy, Pierre et Renée Lhomme, Stephane Lioret, Katarzyna Lipinska, Marish Lippi, Jean-Marc Loiseau, Catherine Rachel Loiseau, Cynthia Long, Jean-Claude Irving Longin, Marisa Lorah, Marceline Loridan-Ivens, Nicole Lormeau, Joffrey Louis, Michael Louis Wells, Boris Loundine, Rachel Lowenstein, Catalina Lozano, Hugo Luczyc-Wyhowski, Flore Luquet, Laurence Lustyk, David Lynch, Bania Madjbar, Krzysztof Majchrzak, Velipekka Makkonen, Laurent Malet, Tim Malieckal, Guy Malugani, Erling Mandelmann, Bertrand Mandico, Michael Mann, Alessandro Marcelli, Carlos Marciales, Yvon Marciano, François Margolin, Joseph Marin, Jean-Pierre Marois, Tonie Marshall, Alexandre Martelin, Alain Martin, Sandrine Martin, Danielle Martinetti, Florent Martinez, Didier Martiny, Mario Martone, Thierry Mathelin, Christine Mathis, Esmeralda Mattei, Nicolas Mauvernay, Yannick Mazet, Christopher, Spencer et Claire Mc Andrew, Natalie Mei, Michelle Géranium Melman-Gory, Guillermo Menaldi, Mathieu Mercier, Muriel Mercier, Frédéric Mermoud, Nicolas Mesdom, Laura Metaxa, Margot Meynier, Allison Michel, Radu Mihaileanu, Anna Mikropoulou, Jean-Louis Milesi, Claude Miller, Lionel Miniato, Eric Miot, Bernard Mirgain, Annie Misserey, Nelly Moaligou, Jean - Marc Modeste , Mario Monicelli, Maryline Monthieux, Miguel Morales, Jeanne Moreau, Frédéric Moreau, Sarah Moreau-Flament, Gael Morel, Christian Morel de Sarcus, Omayra Muñiz Fernández, Carmen Munoz, Stephanie Murat, Christian Mvogo Mbarga, Tim Myers, Anna N.Levine, Elisabeth Nègre, Charles Nemes, Florence Nicolas, Juliette Nicolas-Donnard, Sandra Nicolier, Edouard Niermans, Rachel Noël, Rui Nogueira, Olivier Nolin, Alejandra Norambuena Skira, Anna Nordahl, Fabrice Nordmann, Fabrice O. Joubert, Sigrid Obellianne, Lucien Obellianne, Marc Obéron, Michel Ocelot, David Ogando, Mariana Oliveira Santos, Szentgyörgyi Ottó, Martine Pagès, Eric Pape, Vincent Pappalardo, Jacques Paratte, Nadia Paschetto, Abner Pastoll, Alexander Payne, Guy Péchard, Nicola Pecorini, Richard Pena (Directeur Festival de NY), Lindsey Pence, Olivier Père, Suzana Peric, Vladimir Perisic, Patrick Perlman, Jacques Perrin, Laurent Petitgirard, Cesare Petrillo, Hervé Philippe, Thomas Pibarot, Andréa Picard, Michel Piccoli, Arnaud Pierrichon, Stéphane Pietri, Anne Pigeon Bormans, Samuel Pinon, Claude Pinoteau, Jean Piva, Guillaume Pixie, Gosia Plachta, Michele Placido, Sabrina Poidevin, Agnès Catherine Poirier, Emmanuel Pollaud-Dulian, Maud Pommier-Samaan, Jean-Yves Potel, Stéphane Pozderec, Harry Prenger, Jean et Marie Prévost, Gilbert Primet, Peter Priskil, Angélique Prokop, Stefanos Psaromiligas, Bozena Psztyk, Florence Quentin, Marie-Hélène Raby, Philippe Radault, Tristan Rain, Florence Raphaël, Jean-Paul Rappeneau, Joseph Rassam, Rolandas Rastauskas, Brett Ratner, Raphael Rebibo, Redha, Ben Omar Redouan, Carol Reid, Dusan Reljin, Jo Reymen, Laurence Reymond, Catherine Reynier-Barateau, Yasmina Reza, Christiane Rhein, Jacques Richard, Dominique Robert, Margarita Robski, Pascale Rocard, Jean-Jacques Rochut, Christian Rogler, Yannick Rolandeau, Michèle Rollin, Paul Rondags, Avital Ronell, Frank Roozendaal, Graciela Rosato, michèle Rossi-Ducci, Elisabeth Roudinesco, Kontochristopoulou Roula, Laurence Roulet, Joshua Rout, Paolo Roversi, Didier Roy, Jacques Rozier, Charles Rubinstein, Isabelle Ruh, Martin Ruhe, Sonia Rykiel, Anita S. Chang, Esteban S. Goffin, Joaquin Sabina, Marc Saffar, Ludivine Sagnier, Gabriela Salazar Scherman, Thérèse Saliceti, Walter Salles, Jean-Paul Salomé, Jean-Frédéric Samie, Marc Sandberg, Emmanuel Sapin, Léo Scalpel, Jerry Schatzberg, Richard Schlesinger, Kirstin Schlotter, Daniel Schmidt, Georg Schmithüsen, Julian Schnabel, Pierre Schoendoerffer, Barbet Schroeder, J. Neil Schulman, Pierre Schumacher, Pierre-Alexandre Schwab, Ettore Scola, Luis Gustavo Sconza Zaratin Soares, Martin Scorsese, Carole Scotta, Steven Sedgwick, Andrea Sedlackova, Frank Segier, Michèle Seguin-Sirhugue, Guy Seligmann, Dominique Sels, Elis Semczuk, Christiane Semczuk, Lorenzo Semple Jr, Julien Seri, Joël Séria, Catherine Sermet, Olivier Séror, Henry-Jean Servat, Ken Seton-Vyhnal, Sophie Sharkov, Boris Shlafer, Nanan Sikki, Antoine Silber, Pierre Silvant, Charlotte Silvera, Noel Simsolo, Christophe Sirodeau, Philippe Sisbane, Abderrahmane Sissako, Beatrice Sisul , Grégoire Sivan, Petter Skavlan, Romain Slocombe, Jola Lech Slowianska, Marcin Sokolowski, Pierre Somers, Loïc Sorel, Paolo Sorrentino, Valérie Soulier, Arnaud Soulier, Vassilis Sourapas, Yannis Stavrou, Roch Stephanik, Karen Stetler, Denise Stieglitz, Guillaume Stirn, Bernard Stora, Stephan Streker, Gérard Stum, Jean-Marc Surcin, Tilda Swinton, Christian Szafraniak, Piotrek Szymanek, Jean-Charles Tacchella, Radovan Tadic, Mickael Tanguy, Danis Tanovic, Bertrand Tavernier, André Techiné, Katie Teece, Hutfer Teense, Cécile Telerman, Harold Alvarado Tenorio, Marie-Ange Terrier, Alain Terzian, Christian Texier, Jean-Paul Thaens, Valentine Theret, Virginie Thévenet, Alexandre Thiery, Pascal Thomas, Jeremy Thomas, Marc Thomas Charley, Balthasar Thomass, Cyril Thurston, Zelda Tinska, Frédérique Topin, Giuseppe Tornatore, Serge Tosca, Cali Tosca, Serge Toubiana, Walter Toubin, Jean-Luc Touillon, Maurizio Trani, Daniel Treichler, Guillemette Trimech, Nadine Trintignant, Claire Tromeur, Fernando Trueba, Julie Turcas, Mitja Tušek, Tom Tykwer, Alexandre Tylski, Stephen Ujlaki, Fritz Urschitz, José Antonio Valdés Peña, Kenny Valdisserri, Jaques Vallotton, Phil van der Linden, G.W. van der Meiden, Betrand van Effenterre, Leopold van Genechten, Pieter van Hees, Edith Van Her, Rudolf van Maanen, Christophe van Rompaey, Dorna van Rouveroy, Elbert van Strien, Vangelis, Alessio Vannetti, Jean-Pierre Vaucouloux, Lucília Verdelho da Costa, Christian Verdu, Jean-Pierre Vergne, Sarah Vermande, Elizabeth Verry, Maryana Vestic, Julien Veyret, Caroline Veyssière, Francesco Vezzoli, Régine Vial, Daniel Vigne, Vivien Villani, Marta Villarroya Estruch, Marc Villemain, Jean-François Villemer, Daria Vinault, Verde Visconti, Ivan Vislen, Didier Volckaert, Alain Vorimore, Thomas Vossart, Gilles Walusinski, Eric Watton, Lioba Wehinger, Monika Weibel, Florian Weigl, Dominique Welinski, Wim Wenders, Raphaël Wertheimer, Andy Whittaker, Cornélius Wiijgers, Dorothée Wiijgers, Agnès Wildenstein, Anaïse Wittmann, A Wolanin, Margot Wolfs, Peter Woltil, Arnaud Xainte, Steve Yeo, Likhem Young, Paule Zajdermann, Christian Zeender, Claudie Zehnacker, Ania Zenowicz, Fabrice Ziolkowski, Terry Zwigoff.

    Et les organisations professionnelles / and professional organizations

    – l’Académie des César
    – l’API (Association des producteurs Indépendants)
    – l’ARP
    – l’ARRF – Association des Réalisateurs et réalisatrices de Films - Belgique
    – Bund gegen Anpassung
    – la Cinémathèque Française
    – la Cinémathèque de Dijon / Cinémathèque Jean Douchet
    – le Festival de Cannes
    – le Festival des Rencontres internationales du cinéma de patrimoine de Vincennes
    – le Fonds Culturel Franco Américain
    – le Groupe 25 images
    – la SACD
    – Le Bureau National du SFA
    – le SPI
    – Le Syndicat National des Techniciens de la Production Cinématographique et de Télévision
    – l’Union des producteurs de films
    – L’équipe du dernier film de Roman Polanski « Ghost »
    – Pathé
    – Scott Foundas (LA Weekly)

    #840_pourritures

  • La principale référence sur les massacres de civils à Alep avant-hier, c’était l’article de The Daily Beast, désormais titré Women in Aleppo Choose Suicide Over Rape, Rebels Report
    http://www.thedailybeast.com/articles/2016/12/12/last-rebels-in-aleppo-say-assad-forces-are-burning-people-alive.html

    Sa plus sensationnelle affirmation, présentée sur une ligne sortie du paragraphe, ce qui en renforce l’impact :

    “This morning 20 women committed suicide in order not to be raped.”

    Phrase attribuée à « Abdullah Othman, the head of the Consultative Council in the Levant Front ».

    Personne ne semble avoir relevé que l’un des auteurs de l’article est Michael Weiss.

    Lequel était présenté par Richard Silverstein, en janvier 2012, comme « Pro-Israel neocon hawk Michael Weiss » et « a Perle-Wolfowitz-type ». Rien que ça. L’article réagissait à un article dans Foreign Affairs Magazine dans lequel Weiss se vantait d’avoir écrit un « plan » pour appeler à une « intervention militaire étrangère » en Syrie, plan adopté par le SNC. Article explicitement titré What it Will Take to Intervene in Syria :
    https://www.foreignaffairs.com/articles/syria/2012-01-06/what-it-will-take-intervene-syria

    …The SNC [Syrian National Council] launched its official Web site [which], drawing on a blueprint I prepared…[made an] aggressive call for foreign military intervention…

    Moon of Alabama avait tracé (10 janvier 2012) le portait de ce Michael Weiss au sein de la Henry Jackson Society :
    http://www.moonofalabama.org/2012/01/neocon-israel-mouthpiece-writes-syrian-opposition-policy-paper.html

    En juillet 2012, un billet de Charlie Skelton dans le Guardian complétait un portrait tout à fait édifiant :
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2012/jul/12/syrian-opposition-doing-the-talking
    Traduit en français par Djazaïri sur le blog Mounadil :
    https://mounadil.wordpress.com/2012/07/16/syrie-et-propagande-guerriere-un-article-essentiel-de-charlie-sk

    Un des experts de la Syrie les plus cités dans les médias occidentaux – et un enthousiaste d’une intervention occidentale – Michael Weiss fait écho à l’ambassadeur Ross quand il dit : Une intervention militaire en Syrie n’est pas tant une question de préférence que d’inévitabilité. »

    Certains écrits interventionnistes de Weiss peuvent être trouvés sur le site web beyrouthin pro-Washington appelé ‘NOW Lebanon’ – dont la section ‘NOW Syria’ est une source importante d’actualités syriennes. NOW Lebanon a été créé en 2007 par Eli Khoury, un cadre de Saatchi & Saatchi. Khoury est présenté dans l’industrie publicitaire comme « un spécialiste de la communication stratégique, spécialisé dans le développement de l’image de marque des entreprises et des gouvernements. »

    En mai dernier, Weiss avait déclaré à NOW Lebanon que grâce à la fourniture d’armes aux rebelles Syriens, « nous avons déjà commencé à voir quelques résultats. » Il avait montré une approbation semblable pour les développements militaires quelques mois auparavant dans un article pour le New Republic : « Au cours des dernières semaines, l’Armée Syrienne Libre et d’autres unités rebelles indépendantesont fait de gros progrès – à la suite de quoi, comme tout blogueur peut le faire, il avait présenté son « Plan d’action pour une intervention militaire en Syrie. »

    Mais Weiss n’est pas seulement un blogueur. Il est aussi le directeur de la communication et des relations publiques de la Henry Jackson Society, un thinktank de politique étrangère ultra-ultra-belliciste.

    Parmi les parrains de la Henry Jackson Society à l’international, figurent : James « ex-CIA boss » Woolsey, Michael « secrétaire à la sécurité intérieure » Chertoff, William « PNAC » [Project for a New American Century] Kristol, Robert « PNAC » Kagan’, Joshua « Bomb Iran » Muravchick, et Richard « Prince des Ténèbres » Perle. La société est dirigé par Alan Mendoza, conseiller en chef du groupe parlementaire interpartis sur la sécurité internationale et transatlantique.

    La Henry Jackson Society est intransigeante sur sa « stratégie avancée » pour la démocratie. Et Weiss est chargé du message. La Henry Jackson Society est fière de la grande influence de son chef des relations publiques : « Il est l’auteur de l’influent rapport « Intervention en Syrie ? Une évaluation de la légalité, de la logistique et des risques, » qui a été repris et approuvé par le Conseil national Syrien. »

    Le rapport original de Weiss a été rebaptisé « Safe Area for Syria » – et a fini sur le site web officiel syriancouncil.org, comme pièce de la littérature stratégique de leur bureau militaire. La reprise du rapport de la Hery Jackson Society a été orchestrée par le fondateur et directeur exécutif du Strategic Research and Communication Centre (SRCC) – un certain Ausama Monajed.

    Je ne sais pas comment on peut citer un type aussi toxique de manière aussi unanime. Vraiment, ça me dépasse.

    Accessoirement, en fin de page, on nous informe qu’il y a du « additional reporting by Musab Al-Hamadee ». Sans préciser que Musab al-Hamadee n’est un pas simple journaliste, mais un activiste qui, dès août 2012, réclamait déjà une intervention militaire étrangère :
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/08/comment-s-organise-l-opposition-interieure-en-syrie_1743592_3232.html

    Contrairement à la CGRS, les CLC comptent dix représentants au Conseil national syrien (CNS) : Omar Idlibi, Leïla Al-Safadi, Suzanne Al-’Ilmi, Yasser Al-Najar, Humam Hadad, Jawan Yousef, Khalil Al-Haj Saleh, Rami Nakhla, Muhammad Al-Abdallah et Yasmine Barazi. Interrogé sur sa position vis-à-vis du CNS, Musab Al-Hamadee, 30 ans, professeur d’anglais, responsable du bureau médiatique de Hama, répond : « Notre Comité fait partie du Conseil national syrien. […] Nous savons que certains opposants ne peuvent pas travailler sur le terrain car ils seraient immédiatement emprisonnés ou tués. Pour ces raisons, j’accepte personnellement qu’ils parlent en notre nom et je voudrais que la communauté internationale les intègre et les soutienne mieux ».

    Tout comme la CGRS, les CLC travaillent en étroite coopération avec l’Armée syrienne libre (ASL) et sont pour une intervention internationale limitée. « Nous voulons que la communauté internationale réalise que le régime de Bachar Al-Assad ne comprend que le langage de la violence, des meurtres et des bombardements, et qu’il n’a rien à nous offrir sur le plan politique. Nous voulons qu’elle aide le peuple syrien à se débarrasser de ce régime en fournissant des armes et un soutien militaire à l’ASL, en mettant en place une zone d’exclusion aérienne et en lançant des frappes aériennes ciblées », explique Musab.

    La seconde très importante source, ce jour-là, utilisée pour affirmer qu’il y a des massacres de civils était attribuée à l’« ONU ». Mais en pratique, documente Moon of Alabama, il s’agissait du Haut commissaire aux droits humains, le prince Zeid Ra‘ad al Hussein, qui était auparavant le représentant de la Jordanie auprès de l’ONU :
    http://www.moonofalabama.org/2016/12/-msm-create-fakenews-storm-as-rebel-aleppo-vanishes.html

    La troisième « source » incontournable a été un « message vidéo » de Lina Shamy posté sur Twitter. C’est le message qui a lancé le terme « génocide » ce jour-là :
    https://twitter.com/Linashamy/status/808422105809387520

    • La représentante de « Médecins du Monde » a affirmé avoir recueilli les témoignages de gens qui sont sortis d’Alep : des femmes et des enfants ont été séparés des hommes de leur famille et ne les ont plus revus depuis.
      Médecins du Monde travaille avec plusieurs organisations/groupes humanitaires sur place.

      Il y a plusieurs témoignages de gens qui amènent à penser qu’il y a eu des exactions sexuelles sur des femmes. Difficiles d’avoir des preuves dans les conditions actuelles. Mais n’importe quelle armée, on le sait, abuse des femmes quand il n’y a pas de témoins.

      L’ONU semble avoir des témoignages sérieux que des gens aient été exécutés à l’arme blanche, en dehors des combats.

      Ni Poutine ni Assad ne laissent accéder des observateurs témoins, journalistes ou autres.

      Il y a un grand nombre de forces diverses milices, armées, individus, et pas d’observateurs. Les crimes sont nombreux dans ces conditions. Ceux qui sont en position de force risquent bien évidemment de faire les crimes les plus grands.

      Je trouve que dans la période actuelle ou tant de gens meurent et risquent leur vie (Assad et Poutine ont déjà fait la preuve de leur absence totale d’humanité, et leur société bouclée le leur permet), c’est vraiment ignoble de mettre en doute le fait qu’une masse de gens est en très grand danger.

      C’est la même chose quand la télé occidentale euphémise les massacres à Gaza et les meurtres réguliers d’enfants par l’armée ou les colons israéliens (avec du matériel américain). C’est ignoble.

      Peut importe que ceux qui sont menacés soient 100, 1000, 10 000, ou 100 000, il faut appuyer les pressions pour qu’ils soient épargnés.
      Tout comme il faut faire pression quand le matériel militaire ou le renseignement, américain et/ou français, sert à des crimes de guerre.

      Il n’y a pas à choisir son camps en dehors de celui de l’opposition aux guerres contre des gens qui ne nous agressent pas.

    • Par contre ce commentaire là est parfaitement bienvenu :

      https://twitter.com/HaddadScarlett/status/808932778645536768

      Ce qui se passe à Alep est il pire que atrocités commises au Yémen ? On dirait que le plus choquant pour certains c la victoire pas les crimes

      https://twitter.com/CouPichu/status/808968918006112256
      @HaddadScarlett @JGleizes ou plutôt il faut une pression immédiate sur l’Arabie saoudite pour faire cesser la famine

  • Gilles Kepel au pays des merveilles - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/gilles-kepel-au-pays-des-merveilles.html

    Gilles Kepel publie un livre intitulé « la Fracture » reprenant ses chroniques radio diffusées sur France Culture. Pour justifier d’une telle publication, l’auteur s’est fendu de quelques textes supplémentaires afin de donner au chaland des raisons de débourser 19 euros pour découvrir des contenus déjà disponibles sur le net. 

    Créatif, Gilles Kepel a décidé de consacrer l’essentiel de sa promotion média à parler, en des termes peu amènes, du CCIF et de son directeur, Marwan Muhammad. 

    Et donc, sans surprise, le voici propulsé numéro 1 des ventes dans la rubrique terrorisme : 

    S’il s’agissait simplement de permettre à M. Kepel de sillonner les plateaux télévisés pour vendre son livre, nous aurions été ravis. Le seul hic, c’est que l’ensemble de ce que dit Gilles Kepel sur le CCIF est un tissu de mensonges. 

    Voici donc une vérification point par point des calomnies diffusées par M. Kepel sur tous les plateaux où il est invité : 

    1) "le concept d’islamophobie interdit toute critique de la religion" (France Culture) 

    FAUX. La définition qu’utilise le CCIF est on ne peut plus précise : il s’agit de « l’ensemble des actes de discrimination ou de violence qui visent des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à la religion musulmane ». 

    On remarque donc que :

    Elle n’inclut pas la critique des religions et des idéologies.
    Elle vise aussi des non-musulmans, pris pour tels par leurs agresseurs/discriminants.
    Le CCIF n’a jamais mené de procès pour blasphème ou critique du religieux.
    Une instrumentalisation malveillante à des fins de censure du débat critique pourrait avoir lieu, quel que soit le terme utilisé. 
     
    2) "le CCIF dit que la France est islamophobe" (Quotidien)

    FAUX. Le CCIF a, à plusieurs reprises, rappelé que NON, la France n’était pas islamophobe par nature, mais que la France était un pays OU il existait de l’islamophobie, comme d’autres formes de racisme contemporaines. Ces différentes formes d’un même mal, ont des mécanismes parfois spécifiques, avec différents degrés de prise en compte au niveau institutionnel. C’est cette indépassable réalité qui nous oblige à mettre en évidence les actes qui visent des personnes à raison de leur religion supposée et à œuvrer pour rétablir leurs droits.

    Pour le constater en images et à une heure de grande écoute, voici la réponse du directeur du CCIF, à cette question précise : 

    3) "le CCIF est lié aux Frères Musulmans" (L’Obs)

    FAUX. Le CCIF est apolitique et areligieux et n’entretient aucun lien, organique ou idéologique, avec aucune organisation, religieuse ou politique, quelle qu’elle soit. En tant qu’association de lutte contre l’islamophobie, le CCIF intervient auprès de toutes les communautés locales, y compris religieuses et publiques, sans nécessairement adhérer aux idées des uns comme des autres. 

    Gilles Kepel semble lire Michel Houellebecq un peu trop au premier degré, en reprenant au passage l’une des calomnies les plus souvent répétées à propos du CCIF, de l’extrême droite aux tenants d’un militantisme laïc poussé à l’extrême.

    Voici comment leur « raisonnement » s’articule :

    « Les Frères Musulmans incarnent un islam politique »

    DONC 

    « Tout musulman s’exprimant dans l’espace politique/médiatique est un Frère Musulman »

    ET suspecté d’un agenda secret visant (au choix) à infiltrer, influencer, islamiser toutes les sphères de la société… soit à peu près la BASE de toutes les théories du complot.

    Ces raisonnements conspirationnistes, dans des versions édulcorées du Grand Remplacement, jettent la suspicion sur toute personne supposée musulmane s’exprimant dans l’espace public, comme si, en définitive, l’émergence d’une parole libre émanant des quartiers populaires, des Noir-e-s, des Arabes et/ou des musulman-e-s devait invariablement faire l’objet d’une diabolisation.

     

    4) "la France n’est pas islamophobe, la preuve : Leila Slimani et Yasmina Reza ont reçu un prix littéraire" (Le Quotidien)

    BUG. Quel rapport de l’un avec l’autre ? Quel lien entre ces deux auteures primées pour leur talent littéraire et l’islamophobie ? Faut-il assigner les deux auteures à une islamité supposée ? Si l’on suivait le même raisonnement, faudrait-il en déduire qu’il n’y a pas de négrophobie aux Etats Unis parce que Barack Obama a été élu président ?

    Ce type de raisonnement consternant est une double faute : d’une part il nie la réalité de l’islamophobie en France, comme maintes fois relevée dans les rapports de la CNCDH comme dans ceux des instances internationales (sans même mentionner ici les rapports annuels que publie le CCIF). De l’autre, il place les deux auteures dans un rôle qu’elles n’ont pas nécessairement souhaité ou revendiqué.

     

    5) « Le CCIF a instrumentalisé l’affaire du burkini. » (Le Figaro)

    FAUX. Dans ces polémiques autour du « burkini », on a affaire à des femmes qui veulent profiter de l’été et de leurs vacances pour aller à la plage, au même titre que n’importe quelle autre personne. Gilles Kepel considère cela comme de la « provocation », reprenant à son compte la rhétorique utilisée lors de l’exclusion de ces femmes. 

    Ce faisant, il refuse de voir dans les arrêtés pris une volonté manifeste d’interdire à ces femmes musulmanes l’accès à un espace public, ce qui constitue une discrimination pure et simple, préférant considérer que « ça révèle une situation plus complexe » (Le Figaro). Cette façon de relativiser le racisme et les discriminations est en opposition directe avec la posture d’un chercheur : Gilles Kepel ne s’est ainsi pas intéressé au fait que les villes qui ont pris les arrêtés avaient presque toutes, à leur tête, des maires proches de Nicolas Sarkozy et participaient, selon des informations de l’Express, à une stratégie au cœur de la primaire des Républicains, préférant mettre en cause le CCIF. 

    Or il existe dans cette affaire un horizon indépassable :

    Le CCIF n’a pas pris ces arrêtés « anti-burkini ». Le CCIF n’a pas décidé que les médias devaient en faire un sujet central dans l’actualité. Le CCIF n’a pas ordonné au premier ministre et à la ministre du droit des femmes de faire des déclarations pour soutenir ces arrêtés de la honte. Le CCIF n’a pas commandé aux policiers de forcer des femmes à se déshabiller. Le CCIF n’a pas demandé à des sympathisants d’extrême droite d’insulter des femmes voilées sur les plages.

    Le CCIF n’a pas fait de notre classe politique la risée de l’opinion internationale.

    Non. Elle a fait ça toute seule.

    Par contre, ce que le CCIF a fait, c’est :

    Se mobiliser juridiquement et avec ses partenaires, dont la LDH, pour ramener la discussion à un terrain rationnel : celui du droit.
    Proposer un contre-discours au monologue idéologique qui faisait des femmes musulmanes des cibles désignées, dans l’espace médiatique comme (hélas) sur les plages.
     Et si ce travail a fourni des résultats, alors il s’agit d’une bien triste victoire.

    6) L’affaire des « voilées » du Cénacles est une « histoire pas claire »

    FAUX. A ce stade, les équipes de police ont enquêté, ainsi le juge d’instruction également et rien ne permet de mettre en doute le moindre élément, dans le récit des deux victimes. Le chef d’inculpation est maintenu et le restaurateur a, pendant l’enquête, maintenu et confirmé les faits.

    Par ailleurs, on notera que ces deux femmes sont réduites à des « voilées ». Elles ne sont ni clientes, ni femmes. Juste « voilées ».

    Là encore, cette façon d’essentialiser les deux victimes et de les réduire à leur voile, dénote complètement avec la posture du chercheur et montre un aspect clairement partisan.

     

    7) « Le CCIF surjoue la question de l’islamophobie » et anime un sentiment « communautaire » et « identitaire »

    FAUX. Le CCIF fait précisément les mêmes constatations que la CNCDH en France, en ce qui concerne les discriminations touchant les musulman-e-s : elles sont structurelles et ancrées, avec un impact disproportionné sur les femmes. 

    Par ailleurs, sur quoi se base Gilles Kepel pour porter un tel jugement, alors même que tous les spécialistes de la recherche sur l’islamophobie abondent dans le sens des analyses que fait le CCIF ?

    En accusant le CCIF d’assigner les musulmans à une appartenance communautaire et identitaire, Gilles Kepel montre une fois de plus sa méconnaissance, à la fois des sympathisants et adhérents du CCIF, comme de ses membres.

    Une simple présence dans un événement du CCIF ou dans ses bureaux lui aurait montré le contraire. Les adhérents du CCIF sont de toutes les appartenances religieuses et politiques, tout comme ses bénévoles.

      

    Ce qui les rassemble, c’est la volonté commune de lutter contre l’islamophobie, au-delà des choix personnels de chacun, en matière de politique ou de religion. C’est ce qui est incompréhensible pour des gens comme Gilles Kepel, bloqués dans des schémas périmés depuis 30 ans, commentant une actualité qu’ils observent sur des écrans de contrôle, parce qu’ils n’en font tout simplement pas partie. 

    Une telle erreur d’analyse serait risible, si elle n’était pas au fond une insulte, aux milliers de personnes qu’a aidées le CCIF comme à toutes celles et ceux qui le soutiennent, chaque jour plus nombreux.

     

    8) « Je connais le terrain », « j’ai 35 ans d’expérience », « j’ai passé un an à Clichy sous Bois », « je sais de quoi je parle »…

    La posture de base du chercheur est de poser une question, puis de concevoir un système d’étude qui permette d’y répondre. 

    Or, s’agissant de l’islamophobie et du CCIF, en 35-ans-d’expérienceTM, Gilles Kepel n’a jamais étudié le CCIF. Gilles Kepel n’a jamais posé la moindre question au CCIF. Gilles Kepel n’a jamais assisté à un événement du CCIF. Gilles Kepel n’a jamais fait de demande d’accès aux données du CCIF, ni passé de temps auprès des juristes chargées de la résolution des dossiers. Gilles Kepel n’a jamais mené d’entretien avec les victimes assistées par le CCIF, ni avec ses bénévoles, ni avec ses salariés. Rien. 

    Dès lors, d’où Gilles Kepel tire-t-il sa science magique ? 

    C’est simple. Gilles Kepel a vu un discours de Marwan Muhammad sur youtube, donné à la mosquée de Tremblay (le 28 août 2016). Puis il a été inspiré. 

    Il est comme ça, Gilles Kepel.

    Normal, donc, qu’il soit devenu « spécialiste » instantané du fait religieux, puisque la vérité cachée lui vient sous forme de révélations, l’affranchissant ainsi de toute méthodologie scientifique ou du travail de terrain, laissé le plus souvent aux étudiants.

    Le problème, c’est que l’ensemble de ses oeuvres, notamment sur les mouvements radicaux et jihadistes, semble teinté des mêmes approximations et du même sens créatif, avec plus de livres alarmistes que de travaux universitaires écrits, d’après ses pairs, sur la banquette arrière des voitures diplomatiques… puis diffusés à grande audience, avec le soutien complaisant de la technosphère sécuritaire. Ce sont ces manquements qui valent aujourd’hui à Gilles Kepel un discrédit sans cesse grandissant, au sein du milieu académique, dénoncé de moins en moins timidement. 

    Dès lors, que nous apprend Gilles Kepel ? 

    Que la France serait fracturée. Que les musulmans n’en font pas assez. Qu’il n’y a aucune responsabilité gouvernementale dans l’émergence des formes de racisme contemporaines. Que le fait religieux est un opium pour les quartiers populaires. Que la guerre civile arrive. Qu’il faut être vigilants. Que des musulmans politisés et citoyennement impliqués sont en fait des islamistes qui se cachent. Qu’il est plus commode de calomnier les quartiers populaires et la société civile qui en émerge, plutôt que de mettre en cause les pétro-monarchie qu’il exonère complaisamment sous les ors de la République. Que la lutte pour les droits humains est suspecte dès lors qu’elle s’affranchit de la tutelle de ceux qui l’entravent. Qu’il lui est insupportable de voir une organisation comme le CCIF recueillir des dizaines de milliers de soutien et porter, de manière libre et autonome, un contre discours aux injustices de notre temps, mais surtout… qu’il a 35 ans d’expérience et quelques livres à vendre. 

    Crédit photo : Capture d’écran - Gilles Kepel dans l’émission "Le Quotidien"

      Par : Ccif | 7/11/16                                                                      http://www.islamophobie.net