• Coronavirus : des places pour tout le monde | Aurélie Lanctôt
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/593330/des-places-pour-tout-le-monde

    La réponse actuelle à la pandémie s’appuie de façon béate sur les approches policières — de la surveillance faite par la police elle-même jusqu’à l’incitation à se dénoncer entre voisins. Elle ignore la santé et la sécurité de personnes parmi les plus vulnérables de notre société, et révèle ainsi combien nous sommes à l’aise avec les stratégies qui consistent à nettoyer l’espace public de ses éléments jugés indésirables. Source : Le Devoir

    • #paywall #Québec #coronavirus #confinement #couvre-feu
      #itinérants #personnes_vulnérables #indésirables

      Des places pour tout le monde
      Aurélie Lanctôt, Le Devoir, le 15 janvier 2021

      Il fait déjà noir lorsque j’arrive devant l’église Saint-Zotique, qui trône en face du square Sir George-Étienne-Cartier, dans le quartier Saint-Henri, et les rues sont presque désertes. J’ai à peine le temps d’apprécier ce calme étrange que la porte menant au sous-sol du bâtiment s’ouvre. On m’invite à entrer. À l’intérieur, des employés de la maison Benoît Labre s’activent pour être prêts à accueillir des gens dès 20 h. Il faut installer les lits, dégager et nettoyer l’espace, préparer la cantine…

      La maison Benoît Labre, qui, en temps normal, offre divers services aux personnes en situation d’itinérance le jour, est devenue cet hiver l’une des neuf « haltes chaleur » créées hors du centre-ville de Montréal. On y propose le gîte à celles et ceux qui, pour une raison ou une autre, ne fréquentent pas les grands refuges, mais cherchent tout de même un endroit où dormir et se réchauffer un peu. « On ne refuse personne. On tolère beaucoup l’intolérable », me dit Andréane Desilets, directrice générale de l’organisme. « Notre seul critère, c’est : gère-toi », ajoute Valérie Pelletier, responsable de projet.

      Ici, on tente de répondre aux besoins de tous dans un espace exigu où le niveau de stress est élevé. C’est d’ailleurs ce qui est marquant depuis le début de la pandémie, remarquent Andréane Desilets et Valérie Pelletier : la tension. Les besoins étaient déjà grands, mais les derniers mois ont accentué la détresse et multiplié les crises. Quant au couvre-feu, il ajoute une pression dont tout le monde se serait passé. Tant les personnes en situation d’itinérance que les organismes qui se débrouillent avec un budget extrêmement serré.

      Des places pour tout le monde dans les refuges, disait François Legault ? Andréane Desilets et Valérie Pelletier l’ont trouvé bien bonne — tout comme les autres organismes en itinérance. Bien sûr que non ! Il n’y a assez de places ni dans les grands refuges ni dans les haltes chaleur, où l’on peine à respecter les consignes sanitaires. Chez Benoît Labre, c’est très clair : avec des lits de camp cordés dans un sous-sol d’église, il y a des limites à ce qu’on peut faire pour endiguer les risques d’infection. Mardi soir, la halte était pleine à 20 h 20. Il a fallu refuser des gens redirigés par le SPVM et la Mission Old Brewery.

      Qu’est-ce que cela signifie de refuser des gens, quand cela équivaut à les placer de facto en situation d’infraction ? La ministre Guilbault a promis qu’on pourrait compter sur le bon jugement des policiers. Mais moins d’une semaine après l’entrée en vigueur du couvre-feu, ce « bon jugement » montre ses vraies couleurs.

      Jean-François Mary, directeur général du Cactus, un organisme qui offre notamment des services aux utilisateurs de drogues, se doutait que ça se passerait mal. Au Cactus, les heures d’achalandage s’étendent de 20 h à 2 h du matin, « et nos usagers ont en général de mauvaises relations avec la police », explique-t-il. Parce qu’ils consomment, ou alors qu’ils ont des antécédents judiciaires. Les CIUSSS délivrent des attestations de déplacement pour les usagers, explique M. Mary, mais il y a déjà des accrochages. Une personne cette semaine a vu son attestation déchirée par les policiers, avant d’être expulsée du métro. Elle est arrivée au Cactus à pied, en pleurs, en manque et en catastrophe.

      Du côté du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), on rapporte aussi plusieurs interactions entre des policiers et des personnes itinérantes qui ont des airs de harcèlement. On a été très prompt à affirmer que les contraventions seraient remises avec grande parcimonie aux personnes itinérantes, mais, tout comme l’idée qu’il suffit de diriger tout le monde vers les refuges, il ne s’agit que d’une partie de l’histoire.

      Le couvre-feu place des gens vulnérables dans une situation non seulement inconfortable, mais dangereuse. Les utilisateurs de drogue, par exemple, vont devoir s’isoler pour consommer ou simplement pour éviter la police. Et dans un contexte où les surdoses sont en recrudescence, on risque de voir plusieurs décès. « Le risque que les gens meurent est bien plus grand sous couvre-feu que le statu quo. On n’a pas eu ce problème pendant la première vague. On est en train d’en créer un », tranche M. Mary.

      On a beaucoup entendu que le couvre-feu ne change rien pour la majorité des gens, qu’il s’agit d’une mesure symbolique, justifiée au nom de l’urgence sanitaire (même sans assise scientifique). Mais la santé et la sécurité de personnes parmi les plus vulnérables de notre société sont aussi une question de santé publique.

      La réponse actuelle à la pandémie, qui s’appuie de façon béate sur les approches policières — de la surveillance faite par la police elle-même jusqu’à l’incitation à se dénoncer entre voisins —, ignore cette dimension, révélant combien nous sommes à l’aise avec les stratégies qui consistent à nettoyer l’espace public de ses éléments jugés indésirables. Et de façon plus générale, embrasser des mesures autoritaires pour « envoyer un message », sans faire grand cas des droits et libertés des citoyens, est un réflexe inquiétant qui a trop souvent prévalu depuis le début de la pandémie. Il faudra tôt ou tard poser un regard critique sur les précédents bien laids créés par cette crise.

  • La detenzione dei richiedenti asilo appartenenti a categorie vulnerabili - Sentenza della Corte Europea dei Diritti dell’Uomo nella causa O.M. contro Ungheria (ricorso n. 9912/15)

    Oggi pubblichiamo la nostra analisi di un’interessante sentenza emessa il 5 luglio 2016 dalla Corte Europea dei Diritti dell’Uomo relativa ad un caso di detenzione in Ungheria di un richiedente asilo iraniano: O.M. contro Ungheria. La Corte ha sostenuto che la detenzione del ricorrente, il quale aveva presentato domanda di asilo in Ungheria sulla base del proprio orientamento sessuale, fosse in violazione dell’art. 5 CEDU sul diritto alla libertà e sicurezza. Vedremo come nell’ambito dell’accertamento del carattere arbitrario della misura detentiva adottata dall’Ungheria, la Corte EDU dà particolare rilievo alla condizione di vulnerabilità del ricorrente, in quanto appartenente ad una minoranza sessuale in Iran.

    http://asiloineuropa.blogspot.ch/2016/12/credit-european-court-of-human-rights.html#more

    #hongrie #asile #migrations #réfugiés #CEDH #détention_administrative #rétention #personnes_vulnérables #vulnérabilité #LGBT #homosexualité #Iran #réfugié_iranien

  • Detention of vulnerable persons in international protection proceedings in Poland

    This blog aims to demonstrate that the system of self-identification of vulnerable persons in the international protection proceedings, applicable in Poland prior to the transposition of the recast Procedure and Reception Directives, can give rise to breaches of Article 5 of the ECHR. It also examines the possible impact of the post-transposition legal framework in Poland on detention practices for those who are vulnerable.

    http://www.asylumlawdatabase.eu/en/journal/detention-vulnerable-persons-international-protection-proceedings-
    #Pologne #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #rétention #vulnérabilité #personnes_vulnérables

  • Refugees and vulnerable migrants in Europe

    This edition of Humanitarian Exchange is dedicated to the humanitarian response to the influx of refugees and vulnerable migrants into Europe over the past year.

    One of the most notable features of the European response, as Pamela DeLargy notes in her lead article, is the central role volunteers have played – in stark contrast to the much slower response of international agencies and donors.
    Laetitia de Radigues and Ludovico Gammarelli give an overview of the European Commission’s response.
    Key findings of research led by Coventry University on the complex picture of migration into Greece are summarised by Heaven Crawley.
    Jessica Hagen-Zanker and Richard Mallett highlight the limitations of deterrence policies in determining people’s migration choices.
    Amelia Stoenescu and colleagues report on International Organisation for Migration (IOM) data and information-sharing systems to track movements in the Western Balkans.
    Gareth Walker discusses the challenges of addressing the health needs of mobile populations.
    Returning to the issue of volunteerism, John Borton reflects on the potential implications for humanitarian action.
    Emma Eggink and Melinda McRostie give a first-hand account of the evolution of the Starfish Foundation, a grassroots volunteer initiative on Lesvos.
    The contribution of Hellenic Red Cross volunteers is highlighted by Kate Latimir.
    Rachel Erskine and Katie Robertson outline RedR’s training programme for volunteers.
    In a pair of articles, Elodie Francart, Michaël Neuman and Angélique Muller reflect on Médecins Sans Frontières (MSF)’s experience in Brussels and northern France in engaging with NGOs, volunteer groups, municipal officials and political activists.
    Alexandre Le Clève, Evangeline Masson-Diez and Olivier Peyroux underline the predicament of unaccompanied children in camps in northern France and along the Channel coast.
    Minh Tram Le and colleagues highlight the importance of infant and young child feeding for refugees stranded in Greece.
    The edition ends with articles by Emily Whitehead and Theo Hannides and colleagues reflecting on the findings from an independent evaluation of the Start Network’s collaborative response and the findings of Start-funded research on the information and communication needs of refugees in Greece and Germany.

    http://odihpn.org/magazine/refugees-vulnerable-migrants-europe
    #asile #migrations #réfugiés #personnes_vulnérables #vulnérabilité

  • Austria: Constitutional Court rules Dublin transfer of vulnerable asylum seekers to Italy without individual guarantees regarding their reception conditions unlawful

    The Federal Office for Immigration and Asylum (Bundesamt für Fremdenwesen und Asyl) rejected their asylum application pursuant the Dublin III Regulation as the family had entered the European Union in Italy. The Federal Office alleges that individual guarantees were obtained from the Italian authorities regarding the reception of the applicants in accordance with Tarakhel v Switzerland (no. 29217/12). It referred to the Circular Letter: Guarantees for vulnerable cases; family groups with minors of 8 June 2015 and an letter entitled ‘Reception Guarantees according to Tarakhel v. Switzerland’ from the Italian Ministry of Interior. The Federal Administrative Court ruled in favour of the Federal Office.

    On 30 June 2016, the Austrian Constitutional Court ruled upon the requirement of individual guarantees regarding the Dublin transfers of vulnerable asylum seekers to Italy. The case relates to four Syrian nationals, a father and his three underage children. One of the children in suffering from post-traumatic stress disorder and dissociative disorder not otherwise specified (DDNOS).

    http://us1.campaign-archive1.com/?u=8e3ebd297b1510becc6d6d690&id=b3f5123524&e=ab656b79f4
    #Italie #renvois #asile #migrations #réfugiés #Dublin #Autriche #Tarakhel #vulnérabilité #personnes_vulnérables

  • Arrêt de la #Cour_européenne_des_droits_de_l’homme à Strasbourg. L’EPER salue la décision de principe en faveur des #personnes_vulnérables dans le cadre des #renvois #Dublin vers l’#Italie.

    La Grande Chambre reconnaît les défaillances des conditions d’#accueil en Italie. L’EPER salue l’exigence d’obtenir des #garanties_renforcées, notamment par des informations détaillées et fiables quant aux conditions d’#hébergement et d’#unité_familiale pour un #renvoi_Dublin vers l’Italie.

    http://www.heks.ch/fr/news-et-services/actualites/actualites/news/article/2014/11/04/leper-salue-la-decision-de-principe-en-faveur-des-personnes-vulnerables-dans-le
    #Suisse #réfugiés #asile #migration

  • #Law_Clinic sur les droits des #personnes_vulnérables

    La Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables consiste en un enseignement pratique offert aux étudiant-e-s de Master. Abordant les #droits_humains dans une perspective pratique, cet #atelier a pour but de rédiger une brochure informant une population vulnérable spécifique sur ses droits.

    Télécharger la brochure sur les #droits des personnes « rom » en Suisse :
    http://www.unige.ch/droit/enseignement/5175/droits_des_personnes_roms_web.pdf

    #Roms #Suisse #Genève #droits #loi #brochure

    • « Les cliniques juridiques répondaient à un double enjeu, pédagogique et social »

      Xavier Aurey, président du Réseau des cliniques juridiques francophones, revient sur la naissance de cette méthode d’enseignement.
      Maître de conférences en droit à l’université d’Essex, au Royaume-Uni, et coauteur de l’ouvrage Les Cliniques juridiques (Presses universitaires de Caen, 2015), Xavier Aurey explique la naissance et le développement de ces « cliniques du droit » aux Etats-Unis puis en Europe.

      Comment sont nées les premières cliniques juridiques ?

      Elles sont apparues aux Etats-Unis au début du XXe siècle, même si l’idée semble également germer en Russie et en France à la même époque. Elles répondaient alors à un double enjeu, pédagogique et social. Plusieurs enseignants refusaient d’enseigner le droit uniquement dans les livres – Jerome Frank, de l’université de Chicago, affirmait ainsi que ce serait comme former des vétérinaires au seul contact de peluches. Il existait également un énorme besoin d’accès au droit pour les plus démunis. C’est de la rencontre de ces deux éléments que naissent les premières cliniques juridiques.

      Pourquoi se développent-elles en France près d’un siècle après leurs homologues américaines ?

      Le développement plus que tardif des cliniques en France, mais aussi plus largement en Europe de l’Ouest continentale, s’explique par la combinaison de trois facteurs. Le premier pédagogique : les facultés de droit de ces pays s’inscrivent dans une tradition académique où l’université se charge de la formation théorique, les écoles professionnelles prenant ensuite le relais pour la formation pratique (en France, l’Ecole nationale de magistrature, l’ENM, l’école du barreau…). Ensuite, concernant l’aspect social, la plupart des pays européens bénéficient d’un système d’assistance juridique assez performant où toute personne qui en a besoin peut bénéficier d’une aide pour les frais d’avocat, voire de conseils gratuits lors de permanences effectuées par des avocats.
      « Les cliniques juridiques se sont réellement développées aux Etats-Unis à partir du mouvement des droits civiques. »

      http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/04/17/les-cliniques-juridiques-repondaient-a-un-double-enjeu-pedagogique-et-social
      cc @_kg_

  • Shifting borders: Externalising migrant vulnerabilities and rights?

    Speaking at the conference “Shifting EU borders and the access to international protection”, Member of the European Parliament (MEP) Cecilia Wikström regretted that "[t]he EU asylum system is only accessible for those who manage to reach the European Union borders, while the most vulnerable never make it here.” One month after the Lampedusa tragedy, Wikström and the Red Cross EU Office opened a discussion on the urgent need of creating legal channels for safe access to EU territory for persons in need of international protection.

    The Red Cross highlighted that protected entry into the EU is “a matter of urgency” and that promoting the issuing of humanitarian and protection visas, and resettling higher numbers of refugees, should be further explored by the EU and its Members States.

    “What the EU Council did, is not sufficient, it is scandalous – the leaders of the Member States postponed the real discussion on migration and asylum, hoping that the problem will disappear,” Wikström said in reference to the European Council meeting on 24 and 25 October 2013.

    Based on a report published by the Red Cross EU Office, the panellists focused their discussion on “externalisation”, the process by which EU Member States shift responsibility for migration control to the migrants’ countries of origin and of transit. Speakers highlighted the repercussions of externalisation on migrants’ ability access international protection and safety, driving forcing them to seek more dangerous routes and further increasing their vulnerability.

    Recommendations included among others to end detention of migrants and to establish independent border monitoring and reporting mechanisms in line with the principle of transparency and human rights standards.

    Tineke Strik, member of the Parliamentary Assembly of Council of Europe, emphasised that due to disagreements among EU Member States on who is responsible for disembarkation of migrants, lives of migrants are lost at sea. Strik also underlined that EU Member States should not be allowed to sign bilateral agreements with countries that violate human rights.

    http://www.redcross.eu/en/upload/documents/pdf/2013/Migration/Shifting_Borders_Externalizing_migrant_vulnerabilities_rights_Red_Cross_EU_

    #Croix_rouge #frontière #asile #réfugié #migration #externalisation_des_frontières #personnes_vulnérables