• Tribune : Exiger la justice pour Amara, c’est refuser tout un système fondé sur l’exploitation et l’oppression, c’est lutter pour le respect et l’égalité

    Le 16 juin 2023, Amara Dioumassy a perdu la vie sur le chantier du bassin d’Austerlitz destiné à rendre la Seine plus propre pour les JO 2024.

    Qui était Amara ?
    Amara est né à Kayes au Mali en 1972, dans la communauté Soninke. Alors que ce pays du Sahel, doté d’une histoire séculaire, de richesses culturelles et naturelles exceptionnelles, subit la prédation de la Françafrique qui surexploite ses sols et ses populations, les habitants du Mali comptent parmi les plus pauvres au monde.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/26/exiger-la-justice-pour-amara-cest-refuser-tout

    #france #politique

  • #Rien_à_déclarer – le podcast anti-répression de Radio Parleur
    https://radioparleur.net/2024/04/26/rien-a-declarer-podcast-anti-repression-radio-parleur

    Perquisitions au domicile, interpellations, gardes à vue abusives, procès… En 2023, la #répression des mouvements sociaux, féministes, antiracistes et écologistes a passé un cap, et criminalise quasi-systématiquement les citoyen·nes, activistes et militant·es engagé·es à gauche. Rien à déclarer est un podcast qui explore les mille et une voies de la criminalisation des luttes et des […] L’article Rien à déclarer – le podcast anti-répression de Radio Parleur est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #L'actu_des_luttes #Une_du_site #Politique #violences_policières

  • L’Actu des Oublié.e.s • S IV • EP14 • ¡ No a la Mineria ! / Equateur
    https://ricochets.cc/L-Actu-des-Oublie-e-s-o-S-IV-o-EP14-o-No-a-la-Mineria-Equateur-7494.html

    Cette semaine, cap en Équateur où l’offensive de l’industrie minière, en collusion sévère avec le pouvoir, rencontre une résistance acharnée et organisée à l’échelle nationale — Avec Luis Corral, du Front contre l’Industrie Minière #Les_Articles

    / #Politique,_divers, #Audio, #Ecologie, #International

    https://audioblog.arteradio.com/blog/157476/podcast/227080/saison-iv-e-p14-no-a-la-mineria-equateur#

  • Opinion | How ‘The Squad’ and Like-Minded Progressives Have Changed Their Party - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2024/04/23/opinion/progressives-democratic-party-aoc.html

    Ah si Jean-Luc Mélenchon pouvait s’inspirer d’Alexandria Ocasio-Cortez...

    When the far-left politicians Alexandria Ocasio-Cortez and Ayanna Pressley were first elected to Congress roughly half a decade ago, many moderate Democrats saw their unapologetically progressive vision for America as an albatross around the neck of the Democratic Party.

    That certainly seemed to be the view of Democratic leaders, who seemed intent on making “the squad,” as the progressive caucus is known, a group of permanent outsiders.

    “All these people have their public whatever and their Twitter world,” Nancy Pelosi, then speaker of the House, told Maureen Dowd in 2019. “But they didn’t have any following,” Ms. Pelosi said of the squad. “They’re four people and that’s how many votes they got.” At the time, Ms. Pelosi was bristling from criticism the progressive members had levied against her over her support for a funding bill the progressives said failed to protect migrant children, a major issue during the Trump presidency.

    Five years later, Ms. Pelosi has stepped down from the leadership position she long held. The House progressive caucus has grown to nearly 100 members and has become a significant force within the party. The progressives have outlasted not only Ms. Pelosi, but also moderate Democrats who once led the party, like Representative Steny Hoyer, who has also bowed out of his role leading House Democrats. Representative Hakeem Jeffries of New York, the new minority leader, isn’t a member of the progressive caucus. (He left the caucus when he became leader of the House Democrats.) But he has been far friendlier to the group’s members and their agenda than his predecessor, Ms. Pelosi, a nod to the blossoming role of progressive politics within the Democratic Party and its voter base.

    And in recent months, the insurgent group of unapologetic leftists has gained even more sway within the Democratic Party. Some of this is clearly a reaction to the extremism of Trumpism and far-right House Republicans. But the progressives have gained power in Washington amid rising anger over the U.S. role in Gaza.

    For the first time in decades, possibly since the anti-Vietnam War and environmental movements, the left wing has led the center of the Democratic Party in a new political direction on a major issue — one sharply critical of the Israeli government, impatient with the leadership of Prime Minister Benjamin Netanyahu and increasingly willing to use American leverage to curb Israel’s military plans.

    #Politique #USA #Alexandria_Ocasio_Cortez

  • Jusqu’où ira la guerre des mots ? - Regards.fr
    https://regards.fr/jusquou-ira-la-guerre-des-mots

    par Roger Martelli

    Il faut en revenir aux faits et à la simple justice. Ce qui importe n’est pas de savoir s’il faut employer le terme de génocide pour qualifier l’action de l’armée israélienne à Gaza : l’urgence est à l’arrêt du massacre des civils. Ce qui compte à court terme n’est pas de savoir si le sionisme est par nature voué à l’expansion impérialiste : c’est de mettre fin à une colonisation qui, depuis 1967, est source d’inépuisables violences et contrevient ouvertement aux stipulations du droit international.

    Ce qui compte n’est pas de savoir ce que l’on pense de la manière dont il faut défendre la cause palestinienne : c’est savoir s’il est tolérable que le soutien à cette cause soit a priori suspect d’encourager le terrorisme. Ce qui compte n’est pas de savoir si le maccarthysme était du fascisme, si nous sommes d’ores et déjà dans une France « fasciste » ou « préfasciste » : ce qui compte est de dire que la spirale autoritaire est injuste, absurde et dangereuse, au moment précisément où l’extrême droite perce à l’échelle du continent européen et au-delà.

    Mettre un coup d’arrêt aux désastres réels, à commencer par ceux qui s’étendent au Proche et au Moyen-Orient ; mettre un terme chez nous aux tentations autoritaires et répressives inutiles… Ce n’est pas l’affaire d’une organisation, d’une partie de la gauche, ni même de la seule gauche : c’est affaire de sursaut démocratique et éthique.

    #Politique #Guerre_des_mots

    • Ce sursaut peut être majoritaire ; tout ce qui freine la dynamique vers cette majorité devrait donc être banni. Il sera bien temps, par la suite, d’en tirer toutes les leçons politiques.

  • Jusqu’à quand l’escroquerie de la « flamme olympique » ?

    « La flamme olympique, une merveilleuse idée du Dr. Goebbels » !

    Débordant de fierté nationale, les médias grecs, secondés par les autorités grandiloquentes du pays, ne manquent pas l’occasion de présenter cette véritable reconstitution d’une cérémonie nazie, à savoir la soi-disant « cérémonie d’allumage de la flamme olympique » à Olympie… comme preuve de la grandeur et de la continuité historique de la nation grecque. Et avec elle, de présenter aussi ses accessoires, comme par exemple « la première torche olympique » qui, comme nous le lisons, a été remise au maire de Marathon, « lors d’une magnifique cérémonie qui comprenait une course aux flambeaux symbolique depuis la Ligne de Départ Historique de Marathon jusqu’au musée de la Course de Marathon ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/23/jusqua-quand-lescroquerie-de-la-flamme-olympiq

    #politique #histoire #jo

  • Au Royaume-Uni, Rishi Sunak fait plier la Chambre des lords et obtient la mise en œuvre de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/23/au-royaume-uni-rishi-sunak-fait-plier-la-chambre-des-lords-et-obtient-la-mis

    Au Royaume-Uni, Rishi Sunak fait plier la Chambre des lords et obtient la mise en œuvre de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
    Il aura fallu quatre mois au gouvernement britannique de Rishi Sunak pour faire adopter son projet de loi « Safety of Rwanda » (« sûreté du Rwanda »), notamment pour forcer la résistance des Lords au Parlement de Westminster. Ces derniers ont fini par lâcher prise juste après minuit, mardi 23 avril, permettant dans la foulée l’adoption par le Parlement de ce texte très contesté. Il déclare que le Rwanda est un pays sûr au regard de l’asile et permet ainsi la mise en œuvre, longtemps retardée, de l’accord de sous-traitance de demandeurs d’asile signé entre Londres et Kigali en avril 2022.
    Les avions pour le Rwanda pourront décoller « d’ici dix à douze semaines », en juillet, a promis Rishi Sunak lors d’une conférence à Downing Street, lundi, en amont des ultimes débats parlementaires. Des vols sur des compagnies aériennes commerciales ont été réservés, ainsi qu’un aéroport de départ, a assuré le premier ministre, depuis le pupitre barré d’un « stop the boats » (« stoppons les bateaux ») que sort Downing Street à chaque prise de parole sur les sujets migratoires. Considéré comme une priorité, l’accord Rwanda est un des derniers espoirs du dirigeant conservateur pour tenter de rattraper les travaillistes, en avance d’environ 20 points dans les sondages, à quelques mois des élections générales (très probablement cet automne).
    L’accord signé avec le Rwanda constitue une première en Europe et sa mise en œuvre est scrutée avec intérêt sur le continent. Il s’agit pour Londres de déporter dans ce pays d’Afrique de l’Est, à l’économie dynamique mais au régime considéré par beaucoup comme autoritaire, des personnes arrivées illégalement au Royaume-Uni (sans visa, en bateau ou cachés dans des camions). Ces personnes ne pourront réclamer l’asile que depuis le sol rwandais, qui examinera leur demande : il s’agit d’une délégation totale des responsabilités du Royaume-Uni vis-à-vis de l’asile. Le Rwanda, dirigé par le président Paul Kagame, a déjà obtenu environ 500 millions de livres sterling (580 millions d’euros) de Londres dans le cadre de l’accord.
    Déposé à la Chambre des communes en décembre 2023, le projet de loi « Safety of Rwanda » contourne une décision de la Cour suprême britannique, qui avait statué à l’unanimité, le 15 novembre 2023, que l’accord Rwanda était « illégal » car le Rwanda n’était pas un pays sûr : les demandeurs d’asile y sont exposés à un risque de refoulement vers leur pays d’origine. Jugé cruel par les associations de défense des droits des migrants, inquiétant pour de nombreux juristes, qui pointent des contradictions avec la convention européenne des droits de l’homme, le texte empêche les juges de questionner la sûreté du Rwanda en cas de recours des demandeurs d’asile contre leur expulsion. Il permet même aux ministres britanniques d’ignorer des mesures provisoires que prendrait la Cour européenne des droits de l’homme pour stopper des déportations.
    « Nous sommes les seuls à avoir un plan pour stopper les “small boats” [les bateaux pneumatiques traversant la Manche] », a affirmé lundi M. Sunak, assurant que le Labour « n’en a pas » et que le parti d’opposition « a tout fait pour faire dérailler le texte de loi ». « On m’accuse de manque de compassion, mais c’est tout le contraire, nous voulons créer une dissuasion permanente (…) avec un flux régulier de vols au Rwanda [pour décourager les traversées] et casser le modèle économique des passeurs », a ajouté le dirigeant, lui-même issu de l’immigration. Sa famille, d’origine indienne, est venue d’Afrique au Royaume-Uni dans les années 1960.
    Des dizaines de Lords – pas seulement des travaillistes, des dizaines de sans-étiquettes et pas mal d’évêques, membres de droit de la Chambre haute – ont tenté jusqu’au bout d’obtenir des concessions de Downing Street, espérant notamment l’adoption d’un amendement excluant les Afghans ayant travaillé pour l’armée britannique d’être déportés au Rwanda. Le Home Office n’a donné qu’une assurance verbale que ces Afghans ne seraient pas concernés. « L’accord Rwanda est un gadget exorbitant », a fustigé Yvette Cooper, la ministre de l’intérieur du cabinet fantôme travailliste – la gauche britannique a promis d’abandonner le texte si elle arrive au pouvoir.
    A l’autre bout du spectre politique, Nigel Farage, le président du parti d’extrême droite Reform UK, a qualifié le texte de loi de « totale mascarade », doutant de la volonté de M. Sunak de défier la convention européenne des droits de l’homme. Il est vrai que l’effet dissuasif de l’accord reste à prouver : il dépendra du nombre de personnes expulsées. Le risque d’une expulsion future au Rwanda n’a en tout cas pas encore découragé les traversées de la Manche, reparties à la hausse depuis le début de l’année, avec 25 % de passages supplémentaires par rapport à la même période l’an dernier. En 2023, 29 000 personnes étaient arrivées sur les côtes du Kent en bateaux pneumatiques.
    Même si le « Safety of Rwanda bill » limite les recours contre les expulsions, des appels seront quand même probablement recevables sur des motifs personnels (maladie, orientations sexuelles par exemple). Rishi Sunak assure être prêt : 150 juges et 25 cours de justice auraient été identifiés pour examiner ces appels en urgence, 500 personnes seraient chargées d’escorter les expulsés vers les avions. Mais des syndicats de fonctionnaires menacent de saisir la justice, s’inquiétant d’avoir à exécuter des décisions du Home Office potentiellement contraires aux obligations internationales du Royaume-Uni.
    Lundi, dans une déclaration commune, trois experts de l’ONU, Siobhan Mullally, la rapporteuse sur le trafic d’êtres humains, Gehad Madi, le rapporteur spécial sur les droits humains des migrants, et Alice Jill Edwards, la rapporteuse spéciale pour la torture, ont prévenu les compagnies aériennes transportant les demandeurs d’asile au Rwanda qu’elles risquaient, elles aussi, de se rendre complices de violations des droits humains.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#droit#migrationirregguliere#rwanda#payssur#expulsion#smallboat#sante#politiquemigratoire

  • Rennes : Macron, Darmanin, Le Maire… Qui pose des photos d’hommes politiques sur des crottes de chien ?
    https://www.20minutes.fr/politique/4087649-20240422-rennes-macron-darmanin-maire-pose-photos-hommes-politique
    https://img.20mn.fr/xtRBWnaCSaCMIVNbtYskoSk/1444x920_des-portraits-de-bruno-le-maire-gerald-darmanin-et-emmanuel-macron
    Dans la vie politique, il y a les sondages… et il y a la rue, pour bien mesurer la popularité d’un régime.

    « J’ai pris la photo le 18 mars dans un parterre du quartier Colombier », raconte Hélène, qui a découvert le portrait du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et son homologue de l’Economie Bruno Le Maire. « Ça m’a fait rire car ce ne sont pas des personnes que je porte dans mon cœur. Puis je me suis imaginée la personne en train de méticuleusement mettre en place les petits portraits sur les étrons ce qui m’a fait rire à nouveau », raconte la Rennaise, encore amusée par la petite installation.

  • De l’émeute à la démocratie | Alain Bertho
    https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/200424/de-l-emeute-la-democratie

    Depuis le début du siècle, #émeutes et #soulèvements se succèdent partout. Les peuples y disent leur exigence d’égalité, de démocratie, de défense des communs et du vivant. Ces soulèvements sont autant de défaites. Comment rompre ce cycle de l’impuissance #politique ? Telle est la question posée par « De l’émeute à la démocratie » qui prolonge des interventions dans Mediapart ces dernières années.


    De l’émeute à la démocratie parait cette semaine aux éditions La Dispute. Ce livre est le fruit d’un long travail d’enquête jalonné déjà par quelques autres (1). Il est aussi le fruit d’une expérience militante pluri décennale et d’un constat : le bilan de notre génération est celui d’une succession d’échecs, ceux de toutes les tentatives de réinvention stratégique visant à résister au capitalisme financier : l’altermondialisme, le populisme de gauche, les « socialisme du XXI° siècle » latino-américain... Le pire est maintenant à l’ordre du jour.
    Comment puiser dans ces expériences et dans l’inventivité collective des peuples pour fonder la démocratie réelle dont l’humanité a aujourd’hui un besoin vital ? Ce #livre propose une lecture de notre expérience à partager et à débattre. En voici l’introduction (La politique n’est plus ce qu’elle était) et des extraits du premier chapitre (Une politique du corps)(11).

  • Comment préparer sa retraite
    http://carfree.fr/index.php/2024/04/22/comment-preparer-sa-retraite

    On ne va pas se mentir, il va falloir travailler de plus en plus longtemps et au bout de la route, si vous êtes encore vivant à 64, 65 ou Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Vélo #Vie_sans_voiture #2000 #économie #humour #politique #sans_voiture #société #Solutions #travail #Vivre_sans_voiture

  • « La France aurait intérêt à voir les étudiants étrangers comme des agents d’influence plutôt que comme de potentiels immigrés illégaux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/20/la-france-aurait-interet-a-voir-les-etudiants-etrangers-comme-des-agents-d-i

    « La France aurait intérêt à voir les étudiants étrangers comme des agents d’influence plutôt que comme de potentiels immigrés illégaux »
    Chronique Philippe Bernard Editorialiste au « Monde »
    C’est une façon de mesurer le rayonnement de la France que les Français eux-mêmes ignorent largement : trente chefs d’Etat ou de gouvernement en exercice dans le monde en 2023 ont fait leurs études supérieures en France.
    Le classement des Etats les plus influents de ce point de vue, établi par le Higher Education Policy Institute, un cercle de réflexion britannique spécialisé dans les politiques universitaires, classe l’Hexagone en troisième position derrière les Etats-Unis (soixante-cinq dirigeants de la planète y ont fait leurs études) et le Royaume-Uni (cinquante-huit dirigeants). Derrière la France vient la Russie, où dix leaders mondiaux ont été formés, puis la Suisse, l’Australie, l’Italie et l’Espagne. A l’heure où les questions de souveraineté et d’attractivité sont largement débattues, l’accueil des étudiants étrangers est, dans notre pays, le plus souvent traité – négativement – dans la catégorie « immigration » plutôt que considéré comme un outil de rayonnement et d’influence.
    Suivant l’extrême droite, qui a tendance à voir derrière chaque étudiant étranger un immigré illégal en puissance, le sénateur (Les Républicains) des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi a réussi, à l’automne 2023, à faire adopter un amendement au projet de loi sur l’immigration rendant obligatoire le dépôt d’une caution pour la délivrance d’un titre de séjour pour motif d’études, une somme qui aurait été restituée au moment de la sortie du territoire. Cette mesure a servi d’appât pour attirer le vote de la droite et de l’extrême droite sur le texte. Combattue par les responsables de l’enseignement supérieur, elle a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel pour cause de rapport distant avec l’objet du projet de loi, ce qui ne l’empêche nullement d’être présentée à nouveau.
    « Honnêtement, ce n’est pas une bonne idée, avait admis Emmanuel Macron, dont la plupart des amis ont cependant voté pour. Je pense qu’on a besoin de continuer à attirer des talents et des étudiants du monde entier. » Le cliché des étrangers utilisant le statut d’étudiant pour contourner les règles du séjour a été ainsi conforté dans le débat. Un cas de figure qui existe mais reste minoritaire : 80 % des étudiants arrivés en France en 2010 ont quitté le pays ou sont devenus Français dix ans après la délivrance de leur premier titre de séjour. Ceux qui restent ne constituent pas moins de la moitié de l’immigration de travail légale, indique l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport 2023 sur les migrations internationales.
    La suspension de la délivrance des visas et des bourses d’études, à la rentrée 2023, pour les étudiants des pays du Sahel touchés par des coups d’Etat militaires, provoquée par la fermeture des consulats, mais qui pouvait être vécue comme une sanction consécutive aux putschs, a constitué un autre dérapage. Une bévue particulièrement malencontreuse au moment où les jeunes Africains mettent en cause la politique africaine de la France.
    La France aurait pourtant tout à gagner à considérer les étudiants étrangers comme une manne et un puissant outil d’influence. Aujourd’hui professeur émérite à Harvard, Joseph Nye, le politiste américain inventeur du concept de « soft power » – la capacité pour un Etat d’obtenir ce qu’il souhaite par l’attractivité plutôt que par la coercition ou l’argent –, considère que les Etats-Unis et le Royaume-Uni « boxent au-dessus de leur catégorie » sur le plan géopolitique en partie « grâce à l’accueil favorable qu’ils reçoivent largement des diplomates, responsables politiques et industriels étrangers qui y ont fait leurs études », explique-t-il au journal Times Higher Education.
    Personnellement, j’ai gardé en mémoire le souvenir de hauts fonctionnaires africains examinant favorablement ma demande d’accréditation comme journaliste dans leur pays en évoquant leurs belles années d’étudiant au Quartier latin et leur lecture du Monde. Chacun peut avoir ce type d’expérience à l’étranger. Près de 90 % des étudiants étrangers résidant en France estiment que leur séjour leur donne envie de travailler avec des entreprises françaises, de consommer des produits français et de recommander la France comme destination d’études, de travail et de vacances, indique une étude réalisée en 2022 par Campus France, l’agence de l’Etat chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger.
    Instrument d’attractivité et de rayonnement, l’accueil des étudiants étrangers est aussi une activité rentable budgétairement. Les étrangers ayant choisi la France pour leurs études supérieures – ils sont 400 000 en 2024, soit 9 % du total des étudiants – ont rapporté 1,35 milliard d’euros net au pays en 2022, selon Campus France.
    Au Royaume-Uni, l’enseignement supérieur est officiellement considéré non seulement comme l’un des principaux facteurs de rayonnement du pays avec la BBC, mais comme une ressource financière faisant l’objet d’objectifs chiffrés. La dépendance financière des universités britanniques à l’égard des étudiants étrangers (ils sont 700 000, soit 25 % des effectifs totaux) payant le prix fort, qui conduit certaines d’entre elles à abaisser spécifiquement pour cette « clientèle » les seuils d’admission afin d’accroître leurs recettes, ne constitue évidemment pas un exemple.
    Mais entre la financiarisation forcenée de l’enseignement supérieur en vigueur outre-Manche, où l’Etat a réduit au minimum sa contribution, et l’indifférence française au trésor national que représentent les universités et les grandes écoles pour l’attractivité du pays, la marge est large. Alors que la mobilité étudiante vers la France est en perte de vitesse, à rebours de l’attractivité croissante des Etats-Unis, de l’Allemagne et de la Chine, il est urgent de soustraire la stratégique question de l’accueil des étudiants venus d’ailleurs au venimeux débat sur l’immigration.

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#etudiant#economie#softpower#sante#politiquemigratoire#education#universite

  • « La France aurait intérêt à voir les étudiants étrangers comme des agents d’influence plutôt que comme de potentiels immigrés illégaux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/20/la-france-aurait-interet-a-voir-les-etudiants-etrangers-comme-des-agents-d-i

    « La France aurait intérêt à voir les étudiants étrangers comme des agents d’influence plutôt que comme de potentiels immigrés illégaux »
    Chronique Philippe Bernard Editorialiste au « Monde »
    C’est une façon de mesurer le rayonnement de la France que les Français eux-mêmes ignorent largement : trente chefs d’Etat ou de gouvernement en exercice dans le monde en 2023 ont fait leurs études supérieures en France.
    Le classement des Etats les plus influents de ce point de vue, établi par le Higher Education Policy Institute, un cercle de réflexion britannique spécialisé dans les politiques universitaires, classe l’Hexagone en troisième position derrière les Etats-Unis (soixante-cinq dirigeants de la planète y ont fait leurs études) et le Royaume-Uni (cinquante-huit dirigeants). Derrière la France vient la Russie, où dix leaders mondiaux ont été formés, puis la Suisse, l’Australie, l’Italie et l’Espagne. A l’heure où les questions de souveraineté et d’attractivité sont largement débattues, l’accueil des étudiants étrangers est, dans notre pays, le plus souvent traité – négativement – dans la catégorie « immigration » plutôt que considéré comme un outil de rayonnement et d’influence.
    Suivant l’extrême droite, qui a tendance à voir derrière chaque étudiant étranger un immigré illégal en puissance, le sénateur (Les Républicains) des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi a réussi, à l’automne 2023, à faire adopter un amendement au projet de loi sur l’immigration rendant obligatoire le dépôt d’une caution pour la délivrance d’un titre de séjour pour motif d’études, une somme qui aurait été restituée au moment de la sortie du territoire. Cette mesure a servi d’appât pour attirer le vote de la droite et de l’extrême droite sur le texte. Combattue par les responsables de l’enseignement supérieur, elle a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel pour cause de rapport distant avec l’objet du projet de loi, ce qui ne l’empêche nullement d’être présentée à nouveau.
    « Honnêtement, ce n’est pas une bonne idée, avait admis Emmanuel Macron, dont la plupart des amis ont cependant voté pour. Je pense qu’on a besoin de continuer à attirer des talents et des étudiants du monde entier. » Le cliché des étrangers utilisant le statut d’étudiant pour contourner les règles du séjour a été ainsi conforté dans le débat. Un cas de figure qui existe mais reste minoritaire : 80 % des étudiants arrivés en France en 2010 ont quitté le pays ou sont devenus Français dix ans après la délivrance de leur premier titre de séjour. Ceux qui restent ne constituent pas moins de la moitié de l’immigration de travail légale, indique l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport 2023 sur les migrations internationales.
    La suspension de la délivrance des visas et des bourses d’études, à la rentrée 2023, pour les étudiants des pays du Sahel touchés par des coups d’Etat militaires, provoquée par la fermeture des consulats, mais qui pouvait être vécue comme une sanction consécutive aux putschs, a constitué un autre dérapage. Une bévue particulièrement malencontreuse au moment où les jeunes Africains mettent en cause la politique africaine de la France.
    La France aurait pourtant tout à gagner à considérer les étudiants étrangers comme une manne et un puissant outil d’influence. Aujourd’hui professeur émérite à Harvard, Joseph Nye, le politiste américain inventeur du concept de « soft power » – la capacité pour un Etat d’obtenir ce qu’il souhaite par l’attractivité plutôt que par la coercition ou l’argent –, considère que les Etats-Unis et le Royaume-Uni « boxent au-dessus de leur catégorie » sur le plan géopolitique en partie « grâce à l’accueil favorable qu’ils reçoivent largement des diplomates, responsables politiques et industriels étrangers qui y ont fait leurs études », explique-t-il au journal Times Higher Education.
    Personnellement, j’ai gardé en mémoire le souvenir de hauts fonctionnaires africains examinant favorablement ma demande d’accréditation comme journaliste dans leur pays en évoquant leurs belles années d’étudiant au Quartier latin et leur lecture du Monde. Chacun peut avoir ce type d’expérience à l’étranger. Près de 90 % des étudiants étrangers résidant en France estiment que leur séjour leur donne envie de travailler avec des entreprises françaises, de consommer des produits français et de recommander la France comme destination d’études, de travail et de vacances, indique une étude réalisée en 2022 par Campus France, l’agence de l’Etat chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger.
    Instrument d’attractivité et de rayonnement, l’accueil des étudiants étrangers est aussi une activité rentable budgétairement. Les étrangers ayant choisi la France pour leurs études supérieures – ils sont 400 000 en 2024, soit 9 % du total des étudiants – ont rapporté 1,35 milliard d’euros net au pays en 2022, selon Campus France.
    Au Royaume-Uni, l’enseignement supérieur est officiellement considéré non seulement comme l’un des principaux facteurs de rayonnement du pays avec la BBC, mais comme une ressource financière faisant l’objet d’objectifs chiffrés. La dépendance financière des universités britanniques à l’égard des étudiants étrangers (ils sont 700 000, soit 25 % des effectifs totaux) payant le prix fort, qui conduit certaines d’entre elles à abaisser spécifiquement pour cette « clientèle » les seuils d’admission afin d’accroître leurs recettes, ne constitue évidemment pas un exemple.
    Mais entre la financiarisation forcenée de l’enseignement supérieur en vigueur outre-Manche, où l’Etat a réduit au minimum sa contribution, et l’indifférence française au trésor national que représentent les universités et les grandes écoles pour l’attractivité du pays, la marge est large. Alors que la mobilité étudiante vers la France est en perte de vitesse, à rebours de l’attractivité croissante des Etats-Unis, de l’Allemagne et de la Chine, il est urgent de soustraire la stratégique question de l’accueil des étudiants venus d’ailleurs au venimeux débat sur l’immigration.

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#etudiant#economie#softpower#sante#politiquemigratoire#education#universite

  • 60 milliards en taxant les plus riches, maintenant, c’est possible !

    Bruno Le Maire l’a annoncé : il souhaite durcir sa politique de rigueur pour le plus grand nombre alors même qu’il se refuse à taxer les ultra-riches et les superprofits. Cette politique injuste et injustifiée aggrave les crises sociale et climatique. Mais ce n’est pas une fatalité. Attac propose six mesures pour dégager 60 milliards en imposant mieux les plus riches et les multinationales.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/21/60-milliards-en-taxant-les-plus-riches-mainten

    #france #politique

  • Stop à la criminalisation des mouvements sociaux et des expressions politiques

    Les interdictions de meetings, de manifestations, les dissolutions d’associations et les condamnations de syndicats et syndicalistes sont inquiétantes pour nos libertés publiques. Il s’agit de choix politiques de la part du gouvernement : alors que le mouvement social est attaqué, l’extrême droite, elle, prospère et se réunit toujours plus nombreuse dans nos rues en bénéficiant de sa complaisance et de celle des médias.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/20/les-poursuites-pour-apologie-du-terrorisme-ne-doivent-pas-devenir-un-outil-de-repression-politique/#comment-60701

    #france #politique

  • Les poursuites pour apologie du terrorisme ne doivent pas devenir un outil de répression politique
    Sophie Binet : « Les conflits sociaux ne se règlent jamais devant les tribunaux »
    Ne laissons pas condamner Jean-Paul Delescaut !
    Solidaires : Libertés publiques... UN Pas de plus dans la répression !

    Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord est poursuivi pour apologie du terrorisme suite à un tract publié le 12 octobre à la suite des actes terroristes du Hamas. Comme la secrétaire administrative de l’union départementale, il a subi une interpellation musclée par des policiers cagoulés, devant ses enfants à 6h du matin, avec un menottage humiliant suivi de 6 heures de garde à vue.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/20/les-poursuites-pour-apologie-du-terrorisme-ne-

    #france #politique

  • Organizing for Power - Democratic Socialists of America (DSA)
    https://www.dsausa.org/organizing4power

    Our greatest power comes from collective action, and we have a window of opportunity to flex that power in the face of rising authoritarianism, climate change, and potential nuclear war.

    We are excited to announce our partnership with the Organizing for Power global training program and invite DSA chapters, national committees, and individual members to participate. UPDATE: Registration for this course has now closed.

    O4P is a training program for organizers, developed by labor, community and electoral organizer and educator Jane McAlevey, coordinated by Ethan Earle (a longtime DSA member and former IC co-chair), and funded by the Rosa Luxemburg Foundation. Since its founding in 2019, O4P has trained nearly 25,000 union and other organizers from 110+ countries participating in 12 different languages.

    This training is about winning, pure and simple. It focuses on building strong organization by talking to people who aren’t already with us, and together launching strategic, high participation campaigns that are equipped to win… against bosses, landlords and all the others who benefit from exploitation and violence against the working class of the world.

    Logistical details:

    The training series launches May 10 and runs for six consecutive Tuesdays, finishing June 14.
    Each session is held twice for its global audience, first from 12-2pm ET and again from 8-10pm ET.
    This training is FREE.
    Advanced registration is REQUIRED. Registration is now closed.

    Over these six weeks, you will work on important core skills:

    organic leader identification
    word choice
    conducting structured organizing conversations
    charting and list work
    developing structure tests to gauge, show off and build power

    Key to all of this is interacting with fellow organizers to practice these skills. Weeks 2-5 include breakout groups — sometimes with DSAers and others with participants from across the world — and each week includes “campaign practice assignments” for you to do between sessions.

    It has been a challenging period for DSA and the broader US left. In the face of profound dangers, from climate change to a rigid political system to murderous bosses, we have spent too much energy fighting with each other, against people we should be joining with in shared struggle. So join with DSA comrades — and fellow organizers from around the world — to together build our networks, skill sets, and collective campaigns capable of winning real power for the working classes of the world!

    You can learn more about this, O4P’s 5th training, at Organizing for Power’s Core Fundamentals, or see its results in action in this video highlighting Berlin hospital workers who used a previous training to build toward a multi-sector strike that won a standard-setting collective agreement. Learn about the DSA training series in 2019 that inspired O4P here.

    #syndicalisme #USA #politique

  • Royaume-Uni : le projet de loi d’expulsion des migrants clandestins vers le Rwanda de nouveau devant le Parlement
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/16/royaume-uni-le-projet-de-loi-d-expulsion-des-migrants-clandestins-vers-le-rw

    Royaume-Uni : le projet de loi d’expulsion des migrants clandestins vers le Rwanda de nouveau devant le Parlement
    Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, espère obtenir un vote final sur ce texte concernant les demandeurs d’asile après des mois d’un débat parlementaire tendu.
    Le Monde avec AFP
    Le projet de loi controversé du gouvernement conservateur britannique visant à expulser des demandeurs d’asile au Rwanda est revenu lundi 15 avril devant le Parlement, le premier ministre, Rishi Sunak, espérant désormais obtenir un vote final sur ce texte après des mois d’un débat parlementaire tendu. L’enjeu est de taille pour Rishi Sunak, qui a fait de cette loi le symbole de sa politique migratoire. Son ambition est d’affréter les premiers avions à destination du Rwanda au printemps, à quelques mois de législatives pour lesquelles les tories sont donnés perdants. Les conservateurs espèrent ainsi décourager les migrants clandestins d’arriver illégalement dans le pays en traversant la Manche sur des embarcations de fortune. Le projet de loi, d’abord voté par la chambre basse du Parlement, a été ensuite adouci par la Chambre des lords, très critique sur le texte, entraînant une phase dite de « ping-pong » entre les deux chambres, qui doivent désormais se mettre d’accord. Les débats interrompus pendant la pause pascale ont repris lundi en fin de journée à la Chambre des communes, où les conservateurs sont largement majoritaires et ont rejeté les amendements proposés par les Lords.
    Le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de petites embarcations a augmenté de 41,7 % au premier trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2023, atteignant un niveau record. Au total, 6 203 personnes ont effectué la traversée depuis le début de janvier selon un décompte de l’Agence France-Presse à partir des chiffres officiels, dont 534 pour la seule journée de dimanche, un record depuis le début de l’année. Initialement conclu sous Boris Johnson il y a près de deux ans, le projet d’expulser des migrants vers le Rwanda n’a jamais été mis en œuvre. Le texte en cours d’examen au Parlement vise à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui a jugé le projet illégal. Il définit notamment le Rwanda comme un pays tiers sûr. Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais le président, Paul Kagame, est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#rwanda#payssur#exil#refugie#sante#droit#manche#traversee#politiquemigratoire

  • David Yambio, le « survivant » sud-soudanais qui alerte sur le sort des migrants en Libye
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/18/david-yambio-le-survivant-sud-soudanais-qui-alerte-sur-le-sort-des-migrants-

    David Yambio, le « survivant » sud-soudanais qui alerte sur le sort des migrants en Libye
    Par Nissim Gasteli (Modène, Italie, envoyé spécial)
    Le soleil illumine les rues de Rome en ce jour de juin 2023. David Yambio, élégamment vêtu d’un costume et d’une cravate, se présente devant le palais Montecitorio, siège de la Chambre des députés, où il est convié par des parlementaires pour témoigner des souffrances des exilés coincés en Libye. Devant l’auditoire, le Sud-Soudanais de 26 ans, devenu le porte-parole de ceux restés de l’autre côté de la Méditerranée, décrit « les conditions cauchemardesques, l’esclavage, les traitements inhumains et la torture » pratiqués dans les centres de détention pour migrants. Une conséquence, dit-il, d’un « mécanisme créé par les autorités européennes et par le gouvernement italien », en référence aux formations, financements et dons d’équipements octroyés par Bruxelles et Rome aux autorités de Tripoli.
    L’Union européenne (UE) a ainsi consacré près de 700 millions d’euros, entre 2015 et 2022, pour lutter contre les migrations en provenance de Libye. La première ministre italienne Giorgia Meloni a pour sa part effectué, mercredi 17 avril, son quatrième voyage en Tunisie en moins d’un an, centré une fois de plus sur la lutte contre l’immigration clandestine. La valeur du témoignage de David Yambio est d’autant plus grande qu’il a lui-même connu l’expérience libyenne, dont il se décrit comme « un survivant ». En quatre années dans ce pays, il a été fait prisonnier dix-sept fois et intercepté quatre fois en mer par les groupes armés qui jouent le rôle de garde-côte. Il en connait les centres de détention officiels et officieux, les différentes milices impliquées dans les violences contre les candidats à la migration et les noms de certains bourreaux.
    Réfugié en Italie depuis juin 2022, le militant, cofondateur à Tripoli de Refugees in Libya – l’une des premières organisations communautaires de défense des droits des réfugiés –, s’est donné pour mission de dénoncer le soutien européen aux autorités libyennes et d’alerter sur les conséquences de l’externalisation des frontières, processus par lequel Bruxelles délègue aux Etats d’Afrique du Nord le contrôle migratoire en échange d’une aide économique. David Yambio interpelle régulièrement les figures du pouvoir, comme Antonio Tajani, le ministre italien des affaires étrangères, interrogé dans les rues de Rome sur les conséquences du renouvellement de l’accord migratoire italo-libyen en février 2023. Il participe par ailleurs à des conférences ou des actions devant les lieux comme le Parlement européen, à Bruxelles, ou le siège d’institutions des Nations unies, à Genève. Son engagement lui a valu d’être reçu au Vatican par le pape François, sensible à la condition des migrants.
    David Yambio est de toutes les batailles. Pour le rencontrer, il a fallu aller jusque dans sa commune en périphérie de Modène, dans le nord de l’Italie, où il est installé. Lundi 18 mars, drapé d’un caban noir, il nous accueille dans un café du centre-ville, où il commande un jus d’orange avec l’aisance d’un habitué. Où qu’il soit, chez lui comme en voyage, il maintient un lien permanent avec la Libye. Il est en contact régulier avec ses « camarades » de Refugees in Libya restés sur place, qui le tiennent informé de l’évolution de la situation. Son numéro circule aussi auprès d’inconnus qui souhaitent alerter sur les violences qu’ils subissent. Parfois, il reçoit des appels directement depuis des centres de détention, ravivant des souvenirs douloureux.
    « Le seul souhait que j’avais lorsque j’étais détenu, c’était d’entendre la voix de quelqu’un de l’extérieur, se remémore-t-il. Pas forcément pour aider immédiatement, mais pour que quelqu’un sache. » Lorsqu’elles ne sont pas compromettantes pour ses sources, il partage les informations qu’il a collectées sur les réseaux sociaux et renseigne volontiers militants, journalistes et chercheurs.
    Les raisons de son engagement pourraient se trouver dans son enfance passée dans des camps de réfugiés en République démocratique du Congo (RDC) et en Centrafrique, dans un deuxième exil, après son retour dans son pays natal, le Soudan du Sud, pour échapper à la conscription en 2016 ou peut-être dans les sévices qu’il a subis en Libye à partir de 2018. (...)
    Ses premières actions ont lieu dans le quartier de Gargaresh, dans l’ouest de Tripoli, où il parvient à tisser quelques liens de solidarité avec ses voisins libyens. Mais la nuit du 1er octobre 2021, un raid brutal des forces de l’ordre sur des habitations de migrants fait au moins un mort et quinze blessés, selon le bilan d’Amnesty International, et balaye cet équilibre précaire. Des centaines de survivants fuient et affluent devant le siège local du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) dans l’espoir d’obtenir un peu d’aide.« Le lendemain, le HCR a commencé à distribuer des kits d’urgence aux gens et aux enfants, mais cela ne suffisait pas et le personnel ne voulait pas que nous restions là, se souvient David Yambio. C’est à ce moment-là que j’ai compris que nous devions faire quelque chose. »
    Les jours suivants, de plus en plus de personnes convergent devant le HCR. Le groupe s’agrandit et s’organise. Un comité est chargé de défendre le campement contre les milices, un autre s’occupe de la médiation entre les onze nationalités présentes. Des assemblées générales sont organisées et le jeune militant, polyglotte, se révèle alors comme l’un des leaders de la communauté. Bientôt, le mouvement émet des revendications et les diffuse sur les réseaux sociaux. L’organisation Refugees in Libya est née.
    Ses succès sont multiples : dans les semaines qui suivent, ses représentants sont reçus par les dirigeants du HCR, puis par le directeur de l’autorité libyenne anti-immigration, Mohammed Al-Khoja. Ils obtiennent la libération de plusieurs prisonniers des centres de détention et la reprise du programme d’évacuation des réfugiés et demandeurs d’asile les plus vulnérables vers des pays tiers. Le mouvement de protestation durera plus de cent jours et rassemblera plus de 4 000 participants, d’après les organisateurs.
    Si David Yambio a fini par rejoindre l’Italie, de nombreux protestataires sont encore en Libye, soumis au bon vouloir des différentes autorités locales. Pour les soutenir, il a décidé de continuer son combat car, dit-il, « tant qu’il y aura de la violence, il y aura ce fort besoin de solidarité ».

    #Covid-19#migrant#migration#italie#libye#soudan#exil#refugie#HCR#sante#RDCvulnerabilite#politiquemigratoire

  • L’Egypte, une voie sans issue pour les exilés soudanais
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/15/l-egypte-une-voie-sans-issue-pour-les-exiles-soudanais_6228011_3212.html

    L’Egypte, une voie sans issue pour les exilés soudanais
    Par Eliott Brachet (Le Caire, correspondance)
    Des milliers d’étrangers s’engouffrent dans l’imposant bâtiment du département général des passeports, de l’immigration et de la nationalité du quartier d’El-Abbassiya, au Caire. Chaque jour, dès 8 heures du matin, les entrailles de l’immigration égyptienne, véritable labyrinthe administratif sous la tutelle du ministère de l’intérieur, s’ouvrent : à l’entrée, de longues rangées de chaises sont alignées sous un préau, dans la section réservée aux Soudanais.
    Devant les Syriens, les Yéménites et les Libyens, ils forment désormais la plus grande communauté d’exilés en Egypte. Depuis le déclenchement de la guerre au Soudan, le 15 avril 2023, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 460 000 personnes ont trouvé refuge dans le pays voisin où étaient déjà installés de longue date 4 millions de leurs compatriotes.
    Dans le centre d’El-Abbassiya, officiers de police et agents de renseignement les orientent sans ménagement vers les guichets. « Depuis des semaines, je reviens tous les deux jours pour obtenir mon permis de résidence. Chaque fois ça bloque, il faut sans cesse fournir des papiers supplémentaires. C’est une humiliation », s’indigne Hamza (tous les prénoms ont été changés pour des raisons de sécurité), un banquier de 40 ans, qui a quitté Khartoum, la capitale du Soudan, en août, après avoir été passé à tabac pendant cinq jours dans une geôle tenue par des miliciens des Forces de soutien rapide (FSR).
    Dans le dédale de l’administration égyptienne, les délais d’obtention d’une autorisation de séjour sont extrêmement longs et, la plupart du temps, les précieux sésames sont délivrés pour de courtes périodes. « Ils sont valides six mois. Mais les gens les reçoivent souvent au bout de quatre mois, ce qui ne leur laisse plus que deux mois pour être là de façon légale avant de déposer une nouvelle demande. C’est un parcours du combattant », déplore Sheima Taj El-Sir, une avocate soudanaise.
    Dans le sillage de la guerre au Soudan mitoyen, avec ses 1 300 kilomètres de frontière commune, l’Egypte a durci les conditions d’entrée sur son territoire. En juin 2023, les autorités ont mis fin à l’exemption de visa dont bénéficiaient auparavant les femmes, les enfants de moins de 16 ans et les hommes de plus de 50 ans, suspendant de facto les accords bilatéraux, The Four Freedoms Agreement, signés en 2004 et censés faciliter la circulation des personnes.Puis, au mois d’août, Le Caire a instauré des règles plus sévères pour l’obtention d’un permis de résidence, exigeant un dépôt en dollars à la banque et imposant aux migrants arrivés illégalement une taxe de 1 000 dollars (940 euros) pour se régulariser. « Des mesures qui ne font qu’accroître l’illégalité », poursuit Sheima Taj El-Sir.
    De plus en plus de Soudanais optent pour les routes clandestines pour entrer en Egypte. (...) Moyennant 300 dollars par personne, ils ont franchi illégalement la frontière entre le Soudan et son voisin du Nord. Un trajet périlleux de deux jours à travers le désert de Nubie, avec pour seuls vivres une bouteille d’eau et quelques dattes. Le périple ne s’est pas arrêté là. Ceux qui pénètrent illégalement sur le sol égyptien doivent parcourir près de 1 000 kilomètres depuis la frontière pour s’enregistrer dans les deux seuls bureaux dont dispose le HCR en Egypte, le premier dans la banlieue du Caire, et le second à Alexandrie.
    Sans carte de demandeur d’asile délivrée par l’agence onusienne, les exilés se trouvent sous la menace permanente d’une arrestation. « Sur la route entre Assouan et Le Caire, il y a de nombreux contrôles, la police fouille les véhicules », poursuit Ahmed.Les coups de filet se sont multipliés depuis le mois de décembre, notamment après l’afflux de Soudanais fuyant la prise de la ville de Wad Madani (centre est du pays) par les FSR. Selon l’ONG Refugees Platform in Egypt, de nombreux migrants soudanais arrêtés par les gardes-frontières sont emprisonnés arbitrairement dans des centres de détention informels. Coupés du monde extérieur, ils se voient refuser toute assistance juridique et sont empêchés de déposer une demande d’asile via le HCR.
    Si ces abus sont difficiles à quantifier, le nombre de détentions arbitraires et d’expulsions forcées atteindrait plusieurs milliers depuis le mois de janvier, selon les informations du Monde. Pour sortir de détention, certains sont forcés de signer des déclarations de « retour volontaire » et doivent payer eux-mêmes les frais de rapatriement. « Ces arrestations, détentions et expulsions sont illégales au regard du droit international et constituent une violation de la convention de Genève et des traités internationaux dont le pays hôte est signataire. Il existe une clause de non-refoulement vers un pays en guerre », détaille Amira Ahmed, professeure à l’université américaine du Caire.
    Selon cette chercheuse sur les questions migratoires, l’accord signé en mars avec la Commission européenne, qui a versé aux autorités égyptiennes plus de 7 milliards d’euros en échange d’une plus grande surveillance des frontières, risque de donner lieu à une politique migratoire encore plus répressive, aggravant le sort des migrants et des réfugiés en Egypte.Aux barrières juridiques et administratives s’ajoute une rhétorique xénophobe de plus en plus virulente. Sur les plateaux télé et les réseaux sociaux, les campagnes de dénigrement se multiplient envers les Soudanais, devenus les boucs émissaires de la grave crise économique que traverse leur pays d’accueil. A travers la capitale égyptienne, les contrôles au faciès et les descentes de police sont de plus en plus fréquents.
    Dans immense ville du Six-Octobre sortie du désert à l’ouest du Caire, trente-trois familles soudanaises ont été expulsées manu militari de leur appartement, fin mars, au prétexte qu’elles ne pouvaient pas présenter de contrat de location en bonne et due forme. « Ils étaient déjà venus deux mois plus tôt. En pleine nuit, ils avaient défoncé la porte à coups de pied. On paie pourtant bien le loyer ! C’est de l’intimidation », s’indigne Nour, qui étudiait le droit à Khartoum avant que sa maison soit bombardée par un drone.
    Depuis, des familles entières sont contraintes de vivre dans la rue. Des femmes allaitent leurs enfants assises sur un canapé à même le trottoir. Des sacs de vêtements sont entassés ici et là sur un bout de tapis. « Il y a une seule latrine pour plus de soixante-dix personnes. Nous n’avons même pas une tente pour nous abriter. Nous sommes fauchés », poursuit la jeune femme de 27 ans, déplorant que les enfants ne puissent pas aller à l’école à cause du coût exorbitant de l’éducation pour les non-Egyptiens. « Ils font tout pour nous rendre la vie insupportable ici, tout pour qu’on rebrousse chemin », déplore Mohammed, un avocat soudanais de 28 ans, qui vit désormais sur le trottoir. Arrivé clandestinement le 9 janvier, il a tenté de s’enregistrer au HCR. « On a attendu deux jours sans résultat. Puis, au téléphone, ils nous ont donné un rendez-vous dans huit mois », se désole-t-il. En attendant, il vit dans cette impasse, courant le risque d’être arrêté, voire déporté à tout moment. « Nous n’avons pas d’avenir ici. Nous voulons tous rentrer chez nous. Mais au-delà des combats au Soudan, ce qui nous attend de l’autre côté de la frontière c’est la faim », conclut-il.

    #Covid-19#migrant#migration#egypte#soudan#libye#syrie#refugie#hcr#yemen#exil#frontiere#politiquemigratoire#sante

  • Un horizon : austérité et injustices !

    Sophie Binet a bien raison de baptiser Bruno Le Maire de « Bruno Thatcher ». Le gouvernement cherche à « casser l’Etat social ». Ah, ce déficit ! Le ministre des Finances tient bien la barre. Mais il manque une campagne unitaire des gauches associatives, syndicales, politiques contre les choix de société inégalitaire des droites et extrême droite.

    Comprend qui peut !

    Le Premier Ministre a lancé un mot rarement utilisé : « désmicardiser ». Sa définition est explicite faire en sorte que le SMIC ne soit pas constamment la référence, diminuer la proportion d’employés qui sont payés au SMIC.

    Il prétend mener une politique qui pousse les employeurs à augmenter les plus bas salaires… C’est en attendant de mettre en cause les revalorisations automatiques du SMIC qui rattrape les salaires immédiatement au-dessus ?

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/18/un-horizon-austerite-et-injustices

    #france #politique

  • Les Maîtres du capitalisme justifient vicieusement leur refus de politique écologique par de supposés blocages des masses
    https://ricochets.cc/Les-Maitres-du-capitalisme-justifient-vicieusement-leur-refus-de-politique

    Le macronisme et les autres droites extrêmes (LR & RN) veulent continuer le même modèle politico-économique dévastateur. Alors ils ne font rien de bon pour l’écologie et le climat, et justifient leur politique pro-business par le refus de « transition » des populations. Mais de quelle transition s’agit-il ? Le Monde décrit un peu les bonnes excuses que trouvent les gouvernements pour continuer le même modèle social. En Europe, la mécanique du Green Deal se grippe - De nombreux chefs (...) #Les_Articles

    / #Politique,_divers, #Ecologie, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/29/en-europe-la-mecanique-du-green-deal-se-grippe_6191520_3210.html
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/03/de-la-droite-macroniste-au-rn-la-tentation-d-un-populisme-antiecologique_619

  • Communiqué du mouvement GOLEM, le 5 avril 2024

    « Sionistes hors de nos facs ». C’est cette banderole géante qui accueillait les étudiants de l’Université Sorbonne Nouvelle le 4 avril. Le rassemblement était organisé par le Comité Palestine de Paris 3 pour empêcher la tenue d’une conférence de l’UEJF. « Sionistes hors de nos facs » est désormais une revendication bien connue des étudiants, qu’elle soit écrite en lettre capitale sur une banderole, scandée par des manifestants, taguée dans les toilettes de l’université ou murmurée par des camarades de promotion. Les sionistes ne sont plus les bienvenues à l’université.

    Remarquons déjà que « sionistes » ne désignent pas une idéologie ou des organisations politiques qu’il faudrait combattre mais bien des individus se considérant ou étant considéré comme « sioniste ». Ce sont les étudiants « sionistes » qui sont visés. Mais qui sont donc ces étudiant·es « sionistes » qu’il faudrait dégager des facs ?

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/14/communique-du-mouvement-golem-le-5-avril-2024

    #politique

  • Les territoires des émeutes
    https://laviedesidees.fr/Les-territoires-des-emeutes

    Le haut niveau de #ségrégation urbaine constitue le meilleur prédicteur des violences. La différence la plus marquante entre 2023 et 2005 est l’entrée en scène des villes petites et moyennes, où les adolescents de cités d’habitat social s’identifient aux jeunes des banlieues de grandes métropoles.

    #Société #jeunesse #banlieue #révolte #urbanisme #gilets_jaunes
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240412_emeutes.pdf

    • Conclusion

      Le retour sur les émeutes de #2005 a permis de mettre en évidence à la fois des continuités et des changements par rapport à celles de #2023. Si de façon générale, les communes les plus défavorisées ont de plus fortes probabilités de connaître des émeutes, c’est surtout la ségrégation des situations sociales les plus précaires et des immigrés dans des quartiers spécifiques (#QPV) qui apparaît comme un élément de contexte crucial. À profil social et urbain équivalent, avoir un QPV augmente de façon très significative la probabilité de connaître des émeutes. De plus, cette #ségrégation_sociale et ethnique s’accompagne d’une forte #ségrégation_scolaire dont nous avons pu mesurer également l’impact : plus elle est importante, plus les émeutes sont intenses et violentes.

      Les quartiers en question sont ceux directement concernés par la #politique_de_la_ville (QPV, #PNRU, #NPNRU) depuis plusieurs décennies. Si des changements sont indiscutables sur le plan de l’amélioration du cadre de vie des habitants et plus particulièrement des #conditions_de_logement, un grand nombre de ces quartiers continuent de concentrer une large part de la jeunesse populaire d’origine immigrée, celle la plus touchée par la #relégation, les #discriminations et les #violences_policières, et donc celle aussi la plus concernée par les émeutes. Si la #mixité_sociale et ethnique s’est sensiblement améliorée dans certains quartiers, d’autres demeurent des espaces de très forte #homogénéité_sociale et ethnique, que l’on retrouve dans les #écoles et les #collèges. Ceux où les interventions de l’#ANRU ont été moins intenses ont même vu le nombre de ménages pauvres augmenter. En Île-de-France, la quasi-totalité des communes qui avaient connu des émeutes en 2005, pourtant concernées par la politique de la ville, en ont connu également en 2023.

      Notre approche socio-territoriale met d’autant plus en évidence les limites d’une analyse au niveau national, que les émeutes de 2023 se sont diffusées dans un plus grand nombre de petites villes et villes moyennes auparavant moins touchées par ces événements. Cette plus grande diversité territoriale est frappante lorsque l’on compare les banlieues des très grandes métropoles, à commencer par les banlieues parisiennes, aux #petites_villes et #villes_moyennes. Le poids du #logement_social, de l’immigration, la suroccupation des logements, le niveau de #pauvreté, mais aussi la façon dont ces dimensions se rattachent aux #familles_monoparentales et nombreuses, renvoient à des réalités différentes. Pourtant, dans tous les cas, la ségrégation joue un rôle déterminant.

      Cette approche contextuelle ne suffit pas à expliquer l’ensemble des mécanismes sociaux à l’œuvre et ce travail devra être complété à la fois par des analyses plus fouillées et qualitatives, ciblées sur les réseaux sociaux, la police et les profils des protagonistes, mais aussi des études de cas renvoyant aux différentes configurations socio-territoriales. Des études qualitatives locales devraient permettre de mieux comprendre comment, dans les différents contextes, les dimensions sociales et ethno-raciales interagissent lors des émeutes. Cela permettrait par exemple de mieux saisir l’importance de la mémoire des émeutes dans les quartiers populaires des banlieues des grandes métropoles, sa transmission et le rôle des réseaux militants et associatifs. Dans le cas des petites villes et des villes moyennes, la comparaison avec le mouvement des Gilets jaunes apporte un éclairage particulièrement intéressant sur l’intersection et la différenciation des formes que peuvent prendre la colère sociale et le ressentiment.

      #émeutes #violence #villes #urban_matter #violences_urbaines #banlieues #ségrégation_urbaine #violences #statistiques #chiffres

  • EU-Abgeordneter Nico Semsrott über Brüssel : „Hier laufen Politiker im Endstadium rum“
    https://www.tagesspiegel.de/politik/eu-abgeordneter-nico-semsrott-uber-brussel-hier-laufen-politiker-im-end

    A Bruxelles tout politicien peut se comporter en corrompu comme ca lui chante.

    11.4.2024 von Pia Schreiber - Für Die Partei wollte er die EU mit den Mitteln der Satire entlarven. Doch kurz vor dem Ende seines Mandats sagt Nico Semsrott: Das war der falsche Ansatz. Über Geld, Macht und das Zerwürfnis mit Martin Sonneborn.

    Nico Semsrott lehnt an der verspiegelten Wand eines Fahrstuhls und lächelt. Er fährt in den 8. Stock des Europaparlaments, dort liegt sein Abgeordnetenbüro. „Sie haben aber gute Laune“, bemerkt eine Frau, die zu ihm in den Fahrstuhl steigt. „In zwei Monaten bin ich hier raus“, antwortet Semsrott. „Das macht mich glücklich.“ Für das Satireprojekt Die Partei zog der Comedian 2019 in das Europäische Parlament ein. Auf ein Zerwürfnis mit dem Vorsitzenden Martin Sonneborn folgte der Parteiaustritt. Über seine Zeit im Parlament hat Semsrott ein Buch geschrieben. Es heißt „Brüssel sehen und sterben“.

    Herr Semsrott, mit welchem Wort würden Sie Ihre Zeit in Brüssel beschreiben?

    Mit dem Wort Irrtum. Ich habe viele Therapiestunden gebraucht, um nicht mittendrin aufzuhören. Aber 900.000 Menschen haben der Partei ihre Stimme und damit einen Auftrag gegeben – das konnte ich nicht einfach wegwerfen.

    Ihr erklärtes Ziel war es, mit den Werkzeugen der Satire Aufmerksamkeit für Missstände im Europäischen Parlament zu schaffen. Ist Ihnen das gelungen?
    Nein. Ich bin mit meiner Leistung überhaupt nicht zufrieden. Ich bin darauf reingefallen, dass ich als Satiriker sehr erfolgreich war. Da dachte ich: Offenbar kann ich das alles. Aber da habe ich mich so was von geirrt.

    Woran liegt das?

    Im Parlamentarismus geht es um Grautöne. Selbst die mächtigsten Politiker müssen ihre Positionen verlassen, um zu einer Einigung zu kommen. Es gibt diesen Satz: Demokratie ist, wenn alle unzufrieden sind. Der stimmt. Ich bin überzeugter Demokrat und stehe hinter der Idee von Kompromissprozessen, aber es fühlt sich für mich nicht gut an, selbst als Akteur daran teilzunehmen. Als Satiriker will ich nun mal zu 100 Prozent mein Ding machen. Dieses Spannungsfeld konnte ich nicht auflösen.

    Wann ist Ihnen klar geworden, dass Ihr Plan nicht aufgeht?

    Schon im ersten Jahr. Mit einer Petition wollte ich einen Sitzungssaal umbenennen. Die 705 Abgeordneten müssen zwischen Brüssel und Straßburg pendeln. Das kostet 750 Millionen Euro pro Legislatur und ist komplett sinnlos. Aber im Vertrag steht: Hauptsitz des Parlaments ist Straßburg. Also wollte ich den Begriff neu definieren – nicht im Sinne der Stadt, sondern im Sinne eines Saals mit dem Namen „Straßburg“. Dafür gab es eine Mehrheit unter den Abgeordneten und viel Unterstützung aus der Bevölkerung. Aber ein Mitglied der Kommission hat gesagt: „Nö, ist nicht.“ Und damit war das Vorhaben beendet.

    Was hat das mit Ihnen gemacht?

    Das hat mich sehr schnell demotiviert. Ich wusste, dass das Parlament kein Initiativrecht besitzt. Aber wie viel Macht hat es, wenn es nicht mal über seinen eigenen Sitz entscheiden kann? Das ist doch ein Fehler in der Grundprogrammierung. Ich würde sogar sagen: Das Europaparlament ist gar kein echtes Parlament.

    Für Die Partei machten Sie Wahlkampf mit Slogans wie „Für Europa reicht’s“ oder „Besser als nix“. Wie ernst haben Sie die Kandidatur gemeint?

    Total ernst. Auch unsere Wähler haben verstanden, dass wir ernste Inhalte in lustiger Verpackung präsentieren. Vielen hat unsere Öffentlichkeitsarbeit gegen ein verschärftes Urheberrecht gefallen.

    Martin Sonneborn, der Vorsitzende der Partei, hat im Parlament als fraktionsloser Abgeordneter eine Zeit lang abwechselnd mit Ja und Nein gestimmt, egal worum es inhaltlich ging. Sie dagegen haben sich direkt nach der Wahl 2019 der Fraktion der Grünen angeschlossen. Warum?
    Für mich ergibt es keinen Sinn, mich in eine Machtposition wählen zu lassen und die Werkzeuge der Macht dann nicht zu benutzen. Meine Idee war: Ich überzeuge die 70 Leute meiner Fraktion und bekomme dadurch eine Art Hebel – aus meinen 0,14 Prozent Stimmanteil als einzelner Abgeordneter werden durch die Fraktion etwa zehn Prozent. Ich habe das nie gemacht, weil mir mein Psychogramm dabei im Weg stand. Aber die Idee finde ich immer noch klug.

    2021 traten Sie aus der „Partei“ aus, nachdem Martin Sonneborn ein Foto von sich mit einem T-Shirt gepostet hatte, dessen Aufdruck viele für anti-asiatischen Rassismus hielten. War das ein spontaner Entschluss?
    Schon seit 2018 haben wir immer wieder darüber gesprochen, was Satire soll und welche Aufgaben ein Politiker hat. Diese Verantwortung geht über das Witzemachen des Chefredakteurs beim „Titanic“-Magazin hinaus, wie Sonneborn es war. Sie bedeutet eine Vorbildfunktion. Das hat er für sich anders definiert. Als er dann den rassistischen Witz gepostet hat, habe ich gesagt: Ich bin nicht bereit, das mitzutragen. Nach meinem Austritt habe ich zuerst überlegt, „Die andere Partei“ zu gründen. Aber das war nicht lustig genug.

    Ist das überhaupt möglich: Verantwortung tragen und dabei lustig sein?
    Es ist auf jeden Fall deutlich schwieriger, weil der Widerspruch kaum aufzulösen ist. Satire ist ja ein Mittel der Machtlosen, nicht der Mächtigen. Der Hofnarr ist lustig, nicht der König. Als EU-Abgeordneter hat man schon ein bisschen Macht, steht auch unter Druck, verliert an Spielraum und wird allein durch das Amt schon unlustiger.

    Wie blicken Sie heute auf „Die Partei“?

    Ich würde heute eine Satirepartei nicht einmal mehr wählen. Eine kritische Öffentlichkeit finde ich immer noch sehr wichtig. Aber ich habe gelernt, dass im Parlamentarismus manchmal auch andere Mittel wirkungsvoll sind: Anfragen stellen, die Kommission unter Druck setzen. Martin Sonneborn sieht sich als Beobachter, und das ist einfach zu wenig. Eine Partei sollte für die Leute da draußen etwas bewegen.

    Ihre bisherigen Arbeitsnachweise sind im Vergleich zu anderen Abgeordneten aber überschaubar.

    Ich habe die Strategie gewählt, den Mund zu halten, weil dieser Apparat mich bestrafen kann. Deshalb habe ich Material gesammelt, das ich jetzt veröffentliche. Auf diese Weise erfülle ich doch noch meinen Zweck.

    Inwiefern fühlen Sie sich denn von der EU-Verwaltung bestraft?
    Am Anfang habe ich gedacht, der Verwaltungsapparat hinter dem Parlament sei politisch neutral. Das war süß. Die hohen Beamten haben ein konservatives oder sozialdemokratisches Parteibuch. Sie entscheiden, wann sie eine Regel anwenden und wann nicht. Ich wurde von meinen politischen Gegnern kontrolliert und aktiv in meiner Arbeit behindert.

    Haben Sie dafür Beispiele?

    Zum Beispiel wurde eine korrekt angemeldete Pressekonferenz verhindert – angeblich aus Sicherheitsgründen. Als ich von meinem Budget für Werbemittel kostenlose Tampons an soziale Einrichtungen verschickt habe, wurde ich vom obersten Finanzbeamten gerügt. Da war ich erst mal perplex, dieses Parlament hat schließlich ein Gesamtbudget von 2,5 Milliarden Euro. Wie können 30.000 Euro für Tampons von einem Satiriker da Alarm auslösen?

    Wie intransparent ist die Europäische Union Ihrer Meinung nach?

    Ich habe festgestellt: Hier kann jeder Abgeordnete sorgenlos korrupt sein. Es ist hier genauso wie in Unternehmen, der katholischen Kirche oder der Fifa: Menschen können sich aus einer Kasse bedienen und die Regeln dafür selbst festlegen. Davon profitiert vor allem die CDU – seit 20 Jahren hat sie hier gemeinsam mit ihren Schwesterparteien das Sagen. Aber statt der Korruption bekämpfen sie nur die Korruptionsbekämpfung. Diese Verhältnisse müssen aufgedeckt werden.

    Und weshalb gelingt eine Kontrolle durch die Öffentlichkeit nicht?
    Die Europäische Union wurde nicht mit dem Anspruch entworfen, dass die Leute sie verstehen. Stattdessen geht es darum, durch immer neue Ausgleiche arbeitsfähig zu bleiben. Diese Komplexität konnte ich auch mit den Mitteln der Satire nicht überwinden. Und selbst wenn: Es gibt keine gemeinsame europäische Öffentlichkeit. Was ich nach außen erzähle, hat während der Legislaturperiode keinerlei Wirkung nach innen. Diese Machtverhältnisse verändern sich erst jetzt, im Wahlkampf.

    Auch Sie wurden aus dieser Kasse bezahlt. Ihr Abgeordnetengehalt haben Sie transparent gemacht: 5400 Euro netto und bei Anwesenheit zusätzliches Tagegeld in Höhe von 350 Euro.

    Am Anfang fand ich diesen Betrag kriminell hoch, mittlerweile finde ich ihn okay. Noch fünf Jahre und ich würde sagen: Das ist mein gutes Recht. Das ist das Verrückteste an der Demokratie: Hier laufen Politiker im Endstadium rum, die vergessen haben, dass sie eigentlich eine Rolle auf Zeit ausfüllen. Ein irrsinniges Beispiel ist die Fahrtkostenpauschale: Bei realen Ticketkosten von 105 Euro für eine Fahrt nach Paris bekomme ich 610 Euro erstattet – wegen der Zeitaufwands- und der Entfernungspauschale.

    Was haben Sie denn mit dem Geld gemacht?

    Ich will es an den Freiheitfonds spenden. Mein Bruder Arne Semsrott kauft damit Menschen frei, die für Schwarzfahren im Knast sitzen. So korrigieren wir das System zumindest an dieser Stelle von oben nach unten. Aber dafür kriege ich bestimmt auch wieder Ärger.

    Während der Legislaturperiode sind Sie mehrere Monate ausgefallen, weil Sie eine depressive Episode durchlebt haben. Warum haben Sie das öffentlich gemacht?

    Ich verstehe Politik als Aufgabe, die mir anvertraut wurde. Aber dieses Vertrauen muss ich mir wiederum verdienen. Dazu gehört auch die Erklärung, warum ich nicht die 60 Enthüllungsvideos rausballere, die ich vor der Wahl versprochen habe. Diese Transparenz ist für mich viel einfacher als für Parteipolitiker, die natürlich auch psychische Probleme haben. Aber sie müssen im Wettbewerb um Listenplätze die ganze Zeit Stärke simulieren.

    Hat das Mandat Ihre Krankheit verschlimmert?

    Ja. Ich habe nicht damit gerechnet, wie schwer die Last der Verantwortung tatsächlich auf mir liegt. Ich habe Öffentlichkeit versprochen, oder zumindest ein bisschen Trost. Aber das Parlament ist die mit Abstand schwächste Institution im Gesetzgebungsprozess – und ich bin Oppositionspolitiker. Ich fühle keine Macht, sondern Ohnmacht.

    Wie hat es sich denn angefühlt, den Tour-Alltag als Künstler gegen einen Bürojob einzutauschen?

    Es war die Hölle für mich. Als Satiriker habe ich zwar meine Probleme durchs Leben getragen, aber mir einen Weg um sie herum gebaut. Ich stand allein auf der Bühne, mit viel Abstand zum Publikum. Dazu der ironische Bruch, um die Distanz zu wahren. Natürlich kann ich keine zehn Stunden in einem Büro sitzen und Mitarbeitern Anweisungen geben. Das ändert auch keine Therapie, deshalb habe ich mein Team auf eine Person reduziert. Aber meistens bin ich schon mit mir selbst überfordert.

    Die vergangenen fünf Jahre waren geprägt von Krisen: Klima, Corona, Krieg und Inflation. Wie bewerten Sie das Krisenmanagement, das Sie im Maschinenraum der EU beobachten konnten?

    Je länger man sich das Geschehen aus der zweitletzten Reihe im Parlament anguckt, desto mehr wird klar, was die Gesamtsituation der Menschheit ist und wie hilflos sie reagiert. Darüber Witze zu machen, erscheint so sinnlos.

    Die EU gilt oft als behäbig und kompliziert. Kann Politik auf europäischer Ebene überhaupt funktionieren?

    Die EU ist mit Abstand das Progressivste, was die Menschheit anzubieten hat. In keinem anderen politischen Raum werden klügere Entscheidungen getroffen. Aber die sind leider trotzdem vollkommen unzureichend. Das Ergebnis lautet dann in etwa so: Wenn wir die Erde in den nächsten 30 Jahren zu 1,7 Prozent weniger zerstören als bisher geplant, ist das ein guter Kompromiss. Dieses System bietet keine Antworten auf wissenschaftliche Notwendigkeiten. Für wen funktioniert diese Politik? Für die Menschheit? Auf lange Sicht nicht. Für den Planeten? Nein. Aber für die Leute hier im Parlament funktioniert sie super.

    In einer Kleinen Anfrage haben Sie die Kommission gefragt, was der durchschnittliche Unionsbürger tun muss, um Einfluss auf die EU-Politik zu nehmen. Wie würden Sie selbst diese Frage beantworten?
    Man kann in einer parlamentarischen Opposition oder einer Koalition durchaus etwas bewegen. Aber Organisationen wie Fridays for Future und Gewerkschaften sorgen mit Streiks für Druck von außen. Das halte ich für den richtigen Weg. Insgesamt braucht es mehr Beteiligung, mehr Demokratie. Dass die Tendenz eine andere ist, ist tragisch.

    Wie wird sich die Arbeit des Parlaments in den nächsten fünf Jahren entwickeln?

    Meine Wette ist, dass alle zukünftigen Legislaturperioden noch schlimmer werden. Aber dass die EU zerstört wird, wie rechte Kräfte es fordern, glaube ich nicht. Akteure wie Meloni oder Orban sehen sie als Instrument für ihre Politik. Sie nutzen sie als Feindbild, kassieren in der Regel aber trotzdem noch Milliarden an Förderungen.

    Eine erneute Kandidatur haben Sie ausgeschlossen. Warum?
    Weil ich mich selbst nicht wählen würde. Ich möchte zurück in die außerparlamentarische Opposition. Da funktioniere ich besser – sowohl mit meinen Talenten als auch mit meinem persönlichen Belohnungssystem. Ich habe Sehnsucht nach der Bühne und dem Publikum. Es ist cool, gemeinsam verwirrt zu sein.

    #Europe #politique

  • Political Instincts ?
    https://newleftreview.org/sidecar/posts/political-instincts

    V.O. de https://seenthis.net/messages/1049118 L’échec des protestations de masse à l’ère de l’atomisation

    19.3.2024 by Anton Jäger - Two men flank each other in shabby paramilitary attire, their MAGA caps hovering above the swirling tide of flags and megaphones. ‘We can take that place!’, exclaims the first. ‘And then do what?’, his companion asks. ‘Heads on pikes!’ Three years later, these rocambolesque scenes from the Capitol riot on January 6th – now firmly encrusted on liberalism’s political unconscious – have become a revealing historical hieroglyph. Above all, they epitomize a culture in which politics has been decoupled from policy. The protest galvanized thousands of Americans to invade the headquarters of the world hegemon. Yet this action had no tangible institutional consequences. America’s Winter Palace was stormed, but the result was not a revolutionary coup or a dual power stand-off. Instead, most of the insurgents – infantrymen for the American lumpenbourgeoisie, from New York cosmetics salesmen to Floridian real estate agents – were swiftly arrested en route home, incriminated by their livestreams and social media posts. Today little remains of their Trumpian fronde, even as the mountain king prepares for his next crusade. A copycat putsch in Brazil also came to naught.

    The same disarticulation afflicts campaigns across the political spectrum, from the BLM protests in summer 2020, which saw nearly twenty million Americans rail against police violence and racial inequity, to France’s gilets jaunes and the current Palestinian solidarity movement. Compared to the long period of relative demobilization and apathy during the 1990s and 2000s, in which citizens protested, petitioned and voted less, the events that followed the 2008 financial crash signalled a clear shift in Western political culture. The Economist informed its readers in the early summer of 2020 that ‘political protests have become more widespread and more frequent’, and that ‘the rising trend in global unrest is likely to continue.’ Yet these eruptions had little effect on the spectacularly skewed class structure of Western societies; BLM has failed to defund the police or curb their brutality; and the regular marches against Western sponsorship of Israel’s punishment campaign have not stopped the unrestrained bloodshed in Gaza. As James Butler recently remarked in the London Review of Books, ‘Protest, what is it good for?’

    This is partly an effect of state repression. Yet we can further delineate the present situation by examining a different, downward rather than upward-sloping curve. Throughout the recent ‘decade of protest’, the secular decline in mass membership organizations, which began in the 1970s and was first anatomised by Peter Mair in the pages of this journal, only accelerated. Unions, political parties, and churches continued to bleed members, exacerbated by the rise of a new digital media circuit and tightening labour laws, and compounded by the ‘loneliness epidemic’ that metastasized out of the actual one of 2020. The result is a curiously K-shaped recovery: while the erosion of organized civic life proceeds apace, the Western public sphere is increasingly subject to spasmodic instances of agitation and controversy. Post-politics has ended, but what has taken its place is hardly recognizable from twentieth-century mass political templates.

    Contemporary political philosophy seems ill-equipped to explain the situation. As Chantal Mouffe points out, we still live in an age of ‘apolitical’ philosophy, where academics are reduced to pondering why certain people decide to become activists or join political organizations given the prohibitive costs of ideological commitment. By contrast, Aristotle once dared to suggest that humans displayed an inborn instinct for socialisation: a feature shared with other herd animals, such as bees or ants, which also exhibit strong cooperative traits. As exceptionally gregarious creatures, he contended, men also had a spontaneous urge to unite within a πολις, a term only meagrely translated by the Germanic compound ‘city state’ – the highest form of community. Anyone surviving outside such a community was ‘either a beast or a god’.

    The classical Aristotelian assumption of man as a zoön politikon was called into question by modern political philosophy, starting with Hobbes, Rousseau and Hume (the latter two idiosyncratic Hobbesians). It was fiercely contested in Leviathan, where man appears as an instinctively antisocial animal who must be coerced into association and commitment. Yet even Hobbes’s pessimistic anthropology hoped to re-establish political association on a higher plane. For him, man’s antisocial instincts opened a vista onto even sturdier collective structures. This was an implicit appeal to Europe’s republican nobility: they should no longer get involved in murderous civil wars and, out of self-interest, submit to a peace-abiding sovereign. Similarly for Rousseau, antisocial amour propre offered the prospect of a higher political association – this time in the democratic republic, where the lost freedom of the state of nature could be regained. For Kant, too, ‘unsociable sociability’ functioned as a dialectical harbinger of perpetual peace. In each case, the apolitical postulate implied a potentially political conclusion: a lack of strong sociability served to temper political passions, guaranteeing the stability of state and society.

    The nineteenth century saw a more pressing need to assure generalized political passivity. As Moses Finley has noted, to be a citizen in Aristotle’s Athens was de facto to be active, with little distinction between civil and political rights, and with rigid lines between slaves and non-slaves. In the 1830s and 40s, the suffrage movement made such demarcations impossible. Proletarians sought to transform themselves into active citizens, threatening the propertied order built up after 1789. To neutralize this prospect, it was necessary to construct a new cité censitaire, in which the masses would be shut out of decision-making while elites could continue to enact the so-called democratic will. The plebiscitary regime of Louis Bonaparte III, famously characterized as ‘potato sack politics’ in The Eighteenth Brumaire, offered an exemplar. This ‘creative anti-revolution’, as Hans Rosenberg called it, was an attempt to redeem general suffrage by placing it within authoritarian constraints that would enable capitalist modernization.

    Walter Bagehot – luminary of The Economist, central bank theorist and eulogist of the English Constitution – defended Bonaparte’s 1851 coup d’état as the only means to reconcile democratization with capital accumulation. ‘We have no slaves to keep down by special terrors and independent legislation’, he wrote. ‘But we have whole classes unable to comprehend the idea of a constitution, unable to feel the least attachment to impersonal laws.’ Bonapartism was a natural solution. ‘The issue was put to the French people . . . “Will you be governed by Louis Napoleon, or will you be governed by an assembly?” The French people said, “We will be governed by the one man we can imagine, and not by the many people we cannot imagine.”’

    Bagehot asserted that socialists and liberals who complained about Bonaparte’s authoritarianism were themselves guilty of betraying democracy. Commenting on the result of an 1870 plebiscite which ratified some of Bonaparte’s reforms, he argued that such critics ‘ought to learn . . . that if they are true democrats, they should not again attempt to disturb the existing order at least during the Emperor’s Life’. To them, he wrote, ‘democracy seems to consist as often as not in the free use of the people’s name against the vast majority of the people’. Here was the proper capitalist response to mass politics: the forcible atomization of the people – nullifying organized labour to secure capital’s interests, with semi-sovereign support from a demobilized society.

    Richard Tuck has described the further modulations of this tradition in the twentieth century, visible in the work of Vilfredo Pareto, Kenneth Arrow and Mancur Olson among others. For these figures, collective action and interest-pooling were demanding and unattractive; voting in elections was usually carried out with reluctance rather than conviction; trade unions were equally beneficial to members and non-members; and the terms of the social contract often had to be forcibly imposed. In the 1950s, Arrow recycled an insight originally proffered by the Marquis de Condorcet, stating that it was theoretically impossible for three voters to ensure perfect harmony between their preferences (if voter one preferred A over B and C, voter two B over C and A, and three C over A and B, the formation of a majority preference was impossible without dictatorial intervention). Arrow’s ‘impossibility theorem’ was seized upon as evidence that collective action itself was bursting with contradictions; Olson radicalized it to advance his claim that free riding was the rule rather than the exception in large organizations. The conclusion that man was not naturally inclined to politics thus came to dominate this field of sceptical post-war literature.

    Towards the end of the twentieth century, with the drastic decline in voter turnout, the plunge in strike days and the wider process of withdrawal from organized political life, human apoliticism seemed to mutate from an academic discourse into an empirical reality. Whereas Kant spoke of ‘ungesellige Geselligkeit’, one could now speak of ‘gesellige Ungeselligkeit’: a social unsociability which reinforces rather than sublates atomization.

    As the decade of protests made clear, however, Bagehot’s formula no longer holds. Passive support for the ruling order cannot be assured; citizens are willing to revolt in significant numbers. Yet fledgling social movements remain crippled by the neoliberal offensive against civil society. How best to conceptualize this new conjuncture? Here the concept of ‘hyperpolitics’ – a form of politicization without clear political consequences – may be useful. Post-politics was finished off by the 2010s. The public sphere has been repoliticized and re-enchanted, but on terms which are more individualistic and short-termist, evoking the fluidity and ephemerality of the online world. This is an abidingly ‘low’ form of politics – low-cost, low-entry, low-duration, and all too often, low-value. It is distinct both from the post-politics of the 1990s, in which public and private were radically separated, and from the traditional mass politics of the twentieth century. What we are left with is a grin without a cat: a politics without policy influence or institutional ties.

    If the hyperpolitical present appears to reflect the online world – with its curious mix of activism and atomization – it can also be compared to another amorphous entity: the market. As Hayek noted, the psychology of planning and mass politics were closely related: politicians would bide their time over decades; Soviet planners read human needs across five-years plans; Mao, keenly aware of the longue durée, hibernated in rural exile for more than twenty years; the Nazis measured their time in millennia. The horizon of the market, however, is much nearer: the oscillations of the business cycle offer instant rewards. Today, politicians wonder whether they can launch their campaigns in a matter of weeks, citizens turn out to demonstrate for a day, influencers petition or protest with a monosyllabic tweet.

    The result is a preponderance of ‘wars of movement’ over ‘wars of position’, with the primary forms of political engagement as fleeting as market transactions. This is more a matter of necessity than of choice: the legislative environment for durable institution-building remains hostile, and activists must contend with a vitiated social landscape and an unprecedentedly expansive Kulturindustrie. Beneath such structural constraints lie questions of strategy. While the internet has radically lowered the costs of political expression, it has also pulverized the terrain of radical politics, blurring the borders between party and society and spawning a chaos of online actors. As Eric Hobsbawm observed, collective bargaining ‘by riot’ remains preferable to post-political apathy. The jacquerie of European farmers in the last months clearly indicates the (right-wing) potential of such wars of movement. Yet without formalized membership models, contemporary protest politics is unlikely to return us to the ‘superpolitical’ 1930s. Instead, it may usher in postmodern renditions of ancien régime peasant uprisings: an oscillation between passivity and activity, yet one that rarely reduces the overall power differential within society. Hence the K-shaped recovery of the 2020s: a trajectory that would please neither Bagehot nor Marx.

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