Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Gulf stream could collapse as early as 2025, study suggests | Climate crisis | The Guardian
    ▻https://www.theguardian.com/environment/2023/jul/25/gulf-stream-could-collapse-as-early-as-2025-study-suggests
    ▻https://i.guim.co.uk/img/media/c48440be715898be21be5636ac64d179db67ec45/0_0_3500_2102/master/3500.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Prof Niklas Boers, from the Potsdam Institute for Climate Impact Research in Germany, revealed the early warning signs of Amoc collapse in 2021. “The results of the new study sound alarming but if the uncertainties in the heavily oversimplified model [of the tipping point] and in the underlying [sea temperature] data are included, then it becomes clear that these uncertainties are too large to make any reliable estimate of the time of tipping.”

    Prof David Thornalley, at University College London, UK, agreed the study had large caveats and unknowns and said further research was essential: “But if the statistics are robust and a relevant way to describe how the actual Amoc behaves, then this is a very concerning result.”

    Dr Levke Caesar, at the University of Bremen, Germany, said using sea surface temperatures as proxy data for the strength of the Amoc currents was a key source of uncertainty: “We only have direct observational data of the Amoc since 2004.”

    The extrapolation in the new analysis was reasonable, according to Prof Tim Lenton, at the University of Exeter, UK. He said the tipping point could lead to a partial Amoc collapse, for example only in the Labrador Sea, but that this would still cause major impacts. Divlitsen said he hoped the debate would drive new research: “It’s always fruitful when you do not exactly agree.”

    Prof Stefan Rahmstorf, at the University of Potsdam, Germany, said: “There is still large uncertainty where the Amoc tipping point is, but the new study adds to the evidence that it is much closer than we thought. A single study provides limited evidence, but when multiple approaches have led to similar conclusions this must be taken very seriously, especially when we’re talking about a risk that we really want to rule out with 99.9% certainty. Now we can’t even rule out crossing the tipping point in the next decade or two.”

    • le titre de l’article est trompeur (Gulf stream en lieu et place d’AMOC)

      Le Gulf Stream va-t-il sauver l’Europe du changement climatique ?
      ▻https://bonpote.com/le-gulf-stream-va-t-il-sauver-leurope-du-changement-climatique

      AprĂšs avoir quittĂ© la cĂŽte amĂ©ricaine, une partie de l’eau transportĂ©e par le #Gulf_Stream (de l’ordre de 20 %) circule, en surface, vers le nord, puis traverse le bassin d’ouest en est vers 50°N. Ensuite elle rejoint soit les mers d’Irminger et du Labrador qui entourent la pointe Sud du Groenland, soit encore plus au nord les cĂŽtes norvĂ©giennes.

      La chaleur transportĂ©e est transfĂ©rĂ©e dans l’atmosphĂšre, surtout en hiver, ce qui rend l’eau en surface plus lourde. C’est pourquoi dans ce parcours, elle a tendance Ă  “couler” en profondeur oĂč elle alimente les courants profonds qui s’orientent en moyenne vers le sud.

      Dans l’ensemble, cette circulation occupe tout l’#ocĂ©an_Atlantique, et s’oriente vers le nord proche de la surface et vers le sud en profondeur, ce qui dĂ©crit une boucle de retournement, d’oĂč la dĂ©nomination française de circulation de retournement (et en anglais #AMOC pour Atlantic Meridional Overturning Circulation).

      Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que cette circulation n’est pas un seul courant, mais une moyenne, une construction mathĂ©matique qui regroupe, fusionne plusieurs courants diffĂ©rents dans tout l’Atlantique Nord, dont le Gulf Stream. Sa dĂ©finition ne s’arrĂȘte pas Ă  l’équateur : on la calcule aussi dans l’hĂ©misphĂšre sud et dans tous les autres bassins.

      Comment connaĂźt-on ces phĂ©nomĂšnes et comment les Ă©tudie-t-on ?
      Comment observe-t-on le Gulf Stream ?

      Le Gulf Stream, courant ocĂ©anique bien connu des marins depuis le XVIĂšme siĂšcle et dont la tempĂ©rature chaude est mesurĂ©e dĂšs le XVIIIĂšme par Benjamin Franklin, est observĂ© rĂ©guliĂšrement par des navires ocĂ©anographiques depuis bientĂŽt un siĂšcle. On mesure son intensitĂ© en continu grĂące Ă  un cĂąble sous-marin entre la Floride et les Bahamas depuis les annĂ©es 1980. On l’observe par satellite depuis les annĂ©es 1990. La situation n’a rien de comparable pour la circulation de retournement


      Comment observe-t-on la circulation de retournement ?
      Depuis 2004, un ensemble d’instruments ocĂ©anographiques sont disposĂ©s le long d’une ligne imaginaire qui relie la cĂŽte Est des États-Unis Ă  l’Afrique Ă  la latitude 26°N, de la surface jusqu’au fond de l’ocĂ©an. Cette section ocĂ©anographique permet de mesurer en continu l’intensitĂ© de la circulation de retournement.

      Parce que ces observations directes restent peu nombreuses, les ocĂ©anographes ont beaucoup recours aux modĂšles numĂ©riques pour Ă©tudier la circulation de retournement et ses impacts. Ces outils, basĂ©s sur la mĂ©canique des fluides, les mathĂ©matiques et les sciences du calcul intensif, permettent de rĂ©aliser des expĂ©riences virtuelles pour tester des hypothĂšses (quel serait l’impact sur le climat en Europe d’un arrĂȘt de la circulation de retournement ?) et tenter de reproduire les ocĂ©ans actuels, passĂ©s et futurs.

      Enfin, les paléo-océanographes essaient de reconstruire les fluctuations de la circulation de retournement en utilisant des mesures indirectes de son intensité, estimées à partir de divers prélÚvements sédimentaires terrestres et marins.

      Historiquement, on pensait que la circulation de retournement Ă©tait entraĂźnĂ©e presque exclusivement par les contrastes, liĂ©s Ă  la tempĂ©rature et la salinitĂ© (d’oĂč la dĂ©nomination de circulation “thermohaline”). On sait maintenant que d’autres processus physiques l’influencent, comme le vent et le mĂ©lange ocĂ©anique.

      On sait aussi, notamment grĂące aux modĂšles numĂ©riques et aux mesures directes rĂ©centes, qu’elle fluctue beaucoup d’un mois sur l’autre, d’un an sur l’autre, d’une dĂ©cennie sur l’autre, d’un siĂšcle sur l’autre
 et que ces fluctuations peuvent ĂȘtre dĂ©clenchĂ©es par de nombreux processus diffĂ©rents (parmi lesquels la fonte du Groenland, mais pas que
).

      L’un des courants marins les plus complexes au monde
      Le Gulf Stream est Ă©galement lui-mĂȘme un des courants marins les plus complexes au monde car sous influence de multiples processus. La circulation de retournement hĂ©rite de cette complexitĂ©. Mais en tant que construction mathĂ©matique qui fusionne plusieurs courants marins dont le Gulf Stream, elle est aussi influencĂ©e par d’autres processus ocĂ©aniques.

      On entend parfois que la circulation de retournement n’existe pas car les mesures RAPID Ă  26°N ne correspondent pas Ă  celles prises plus au sud ou plus au nord. Ces diffĂ©rences, au contraire, illustrent bien que la circulation de retournement n’est pas un simple tapis roulant qui connecte l’ocĂ©an Atlantique du sud au nord, comme des reprĂ©sentations simplifiĂ©es de l’ocĂ©an ont pu le laisser Ă  penser.

    • Scientists have long seen the Atlantic Meridional Overturning Circulation, or AMOC, as one of the planet’s most vulnerable “tipping elements” — meaning the system could undergo an abrupt and irreversible change, with dramatic consequences for the rest of the globe.
      Under Earth’s current climate, this aquatic conveyor belt transports warm, salty water from the tropics to the North Atlantic, and then sends colder water back south along the ocean floor. But as rising global temperatures melt Arctic ice, the resulting influx of cold freshwater has thrown a wrench in the system — and could shut it down entirely.

      ▻https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2023/07/25/atlantic-ocean-amoc-climate-change

      #AMOC : Atlantic Meridional Overturning Circulation (Circulation mĂ©ridienne de retournement de l’Atlantique)

    • Les effets estimĂ©s d’un arrĂȘt de l’AMOC :


      À gauche les tempĂ©ratures, Ă  droite les prĂ©cipitations. À noter que ces valeurs sont une moyenne annuelle, or un des effets de l’arrĂȘt de l’AMOC notamment dans les hautes latitudes serait un renforcement de la saisonnalitĂ©, chose qui n’est pas reflĂ©tĂ©e par les valeurs annuelles.
      L’Europe serait « sibĂ©rianisĂ©e », avec des hivers nettement plus longs (car commençant plus tĂŽt) et plus froids (surtout en Europe du Nord), des Ă©tĂ©s plus courts (mais pas forcĂ©ment plus frais), et des pluies en diminution (jusqu’à moitiĂ© moins sur la pĂ©ninsule ibĂ©rique) car un Atlantique Nord plus froid Ă©vaporerait moins. On estime que la surface cultivable en blĂ© et maĂŻs en Europe serait rĂ©duite de plus de moitiĂ©.
      En AmĂ©rique du Nord il y aurait augmentation de la pluviomĂ©trie mais sous forme de tempĂȘtes plus frĂ©quentes.
      En Afrique de l’Ouest la zone trĂšs peuplĂ©e entre SĂ©nĂ©gal et Gabon subirait une sĂ©cheresse et un rĂ©chauffement accrus (car la chaleur n’étant plus transportĂ©e vers le nord s’accumulerait dans les tropiques)
      Tout l’hĂ©misphĂšre Sud se rĂ©chaufferait, et la forĂȘt amazonienne disparaĂźtrait encore plus vite sous l’effet de sĂ©cheresses accentuĂ©es (en relarguant son carbone au passage).
      Les courants de Humbolt (Chili PĂ©rou) et du BenguĂ©la (Namibie Angola) s’affaibliraient, la pĂȘche dans ces secteurs (trĂšs importante aujourd’hui) ne donnerait plus grand chose, et l’ocĂ©an global perdrait beaucoup de sa productivitĂ© et de sa capacitĂ© Ă  absorber le CO2. Maigre consolation les dĂ©serts d’Atacama et du Namib seraient moins dĂ©sertiques, le Nord-Est brĂ©silien moins aride, mais probablement pas de quoi accueillir des centaines de millions de rĂ©fugiĂ©s climatiques.

    • d’aprĂšs cette simulation la MĂ©diterranĂ©e et l’Afrique du Nord seraient Ă©galement touchĂ©es par le refroidissement de l’Atlantique Nord, la chaleur resterait piĂ©gĂ©e plus au Sud. Si on y ajoute la baisse des prĂ©cipitations dans tout le pourtour mĂ©diterranĂ©en, le Sahara s’étendrait en quelque-sorte Ă  la fois sur le Maghreb et sur le Sahel.