Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • BALLAST • Quand « plus jamais ça » devient un cri de guerre
    https://www.revue-ballast.fr/quand-plus-jamais-ca-devient-un-cri-de-guerre

    L’image a fait le tour du monde : lun­di der­nier, l’ambassadeur israé­lien à l’ONU a abor­dé une étoile jaune au cours d’une réunion du Conseil de sécu­ri­té. Sur cette étoile de bien sinistre mémoire, on pou­vait lire : « Never again ». Choqué, le pré­sident de Yad Vashem — le mémo­rial de la Shoah à Jérusalem — a aus­si­tôt réagi : « Cet acte désho­nore les vic­times de l’Holocauste ain­si que l’État d’Israël. » Cette réfé­rence au géno­cide des Juifs d’Europe n’est pas une pre­mière : elles abondent depuis le san­glant 7 octobre. Natasha Roth-Rowland, his­to­rienne spé­cia­li­sée sur l’ex­trême droite, se lève, dans les colonnes du maga­zine israé­lien +972, contre cette ins­tru­men­ta­li­sa­tion du pas­sé en vue de jus­ti­fier les actions mili­taires en cours. En l’oc­cur­rence : « un grave dan­ger de net­toyage eth­nique », aver­tis­sait l’ONU il y a déjà deux semaines. On dénombre aujourd’­hui près de 8 900 morts gazaouis, dont plus de 3 600 enfants. Médecins sans fron­tières fait savoir que les ampu­ta­tions se pra­tiquent désor­mais sans anes­thé­sie. L’UNICEF appelle en vain à un ces­sez-le-feu huma­ni­taire immé­diat : Gaza est deve­nue « un véri­table enfer ». Tandis que les gou­ver­ne­ments du Nord conti­nuent de sou­te­nir la poli­tique d’a­néan­tis­se­ment de la bande de Gaza — voire l’arment, dans le cas des États-Unis —, de nom­breuses voix s’é­lèvent de par le Sud dans l’es­poir que cesse au plus vite l’hor­reur : les pou­voirs boli­vien, chi­lien et colom­bien viennent ain­si de rompre toutes rela­tions diplo­ma­tiques avec Israël ou de rap­pe­ler leurs ambas­sa­deurs. La solu­tion ne sera que poli­tique, rap­pelle l’au­trice. Nous tra­dui­sons son article.

    • L’intérêt rhétorique qui consiste à assimiler ses ennemis à des nazis — ce à quoi procède fréquemment la droite israélienne et ses partisans lorsqu’ils discutent des Palestiniens en général — réside dans la manière dont cela suggère, implicitement ou explicitement, qu’il n’y a qu’une seule ligne de conduite logique, voire morale : l’élimination complète des personnes désignées comme nazies et de toute personne considérée comme leur étant affiliée. C’est pourquoi le discours actuel est inondé d’appels au génocide et à l’épuration ethnique qui émane d’un éventail effroyablement large de sources, et est soutenu par l’idée que, pour reprendre les termes d’un chroniqueur dans le plus lu des journaux israéliens, « le Hamas et les habitants de Gaza sont une seule et même chose ». La constante invocation de l’Holocauste n’a pas l’air d’avoir contribué à sensibiliser à ses leçons ceux qui appellent à la destruction de Gaza. En plus des appels à des massacres en guise de vengeance et des nombreuses références aux Palestiniens comme autant d’« animaux », l’imagerie nazie a également fait la tournée des « hasbaristes » [relais des stratégies de communication de l’État d’Israël envers le reste du monde, ndlr] sur les réseaux sociaux : dans un dessin qui aurait pu tout droit venir de Der Stürmer [hebdomadaire nazi actif de 1923 à 1945, ndlr], on voit une botte de Tsahal sur le point de marcher sur un cafard dont la tête est celle d’un combattant du Hamas. L’ironie est transparente et grotesque : une propagande similaire, obscène, qui a contribué à alimenter des horreurs inimaginables est adoptée pour, en apparence, empêcher la répétition de cette même histoire — et pour justifier la poursuite des massacres ethniques et de la punition collective.

      #épuration_ethnique #nazification_des_Palestiniens #négationnisme #Israël #discours_génocidaire