ARNO*

Geek dilettante habitant une belle et grande propriété sur la Côte d’améthyste

    • J’ai l’impression que les commentaires négatifs sur la décision de la cour de justice perdent de vue à quel point, depuis des années, toute forme de processus légal international était systématiquement bloqué.

      Le rapport Falk-Tilley purement et simplement enterré :
      https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/03/17/sous-la-pression-l-onu-enterre-le-rapport-accusant-israel-d-apartheid_509654
      les États-Unis conditionnant toute aide à l’Autorité palestinienne à l’abandon absolu de toute forme de poursuite juridique contre Israël, la (précédente) procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, inscrite dans la base de donnée des personnes soumises à sanctions des États-Unis et l’annonce que toute personne qui lui prêterait assistance serait à son tour sanctionnée :
      https://www.voaafrique.com/a/washington-sanctionne-la-procureure-de-la-cour-pénale-internationale/5567792.html

      Aujourd’hui, non seulement la Cour de justice internationale accepte d’ordonner des mesures à l’encontre d’Israël, mais aussi annonce qu’il y aura un jugement au fond sur la conduite génocidaire d’Israël.

      Ça me semble un moment historique de ce point de vue.

    • c’est assez clair que c’est historique, à plusieurs points de vue ; y compris celui qui dirait que, selon toute probabilité, ça signera l’arrêt de mort de la CIJ et peut-être de l’ONU, si en effet Israël, avec le soutien de ses potes, s’assied sur les injonctions de la cour et continue comme si de rien n’était.

      Quelles sont les mesures coercitives à disposition de la CIJ pour faire appliquer sa décision ? Envoyer sine die des casques bleus ou blancs de force dans Gaza pour assurer l’aide humanitaire requise ?

    • @olaf : je suppose que la prochaine étape, ça va être une réunion du Conseil de Sécurité (Guterres, pour rappel, avait déjà invoqué l’article 99 de la Charte pour convoquer une réunion et si ce n’est lui, quelqu’un d’autre le fera) pour voter à ce sujet. À minima pour, de manière symbolique, soutenir l’ordonnance de la cour internationale ; ou bien pour tenter d’imposer un cessez-le-feu qui mettrait en branle le point de l’ordonannce de cesser de tuer les Palestiniens.

      Et dans ce cas, le tournant historique sera soit que Biden confirme son extrémisme pro-israélien et pose un véto américain à une telle résolution, enterrant l’existence même d’une justice internationale (même imparfaite ou orientée). Ou bien il accepte une résolution, et là ce serait totalement historique (puisque ça veut dire qu’il y aura bien un jugement pour génocide – sans présager de son issue – contre Israël).
      Dans les deux cas on entre dans le domaine de l’inédit.