Sylvain Manyach

Ici, on parle de livres, d’idées, de musique, de droit public essentiellement

  • Contre la profession politique
    http://www.marianne.net/Contre-la-profession-politique_a225333.html

    Les remèdes ? Ils existent et ils sont simples, mais, comme leur adoption dépend exclusivement de ceux auxquels ils sont censés s’appliquer, il n’y a aucune chance qu’ils soient mis en œuvre.

    C’est pourquoi la mesure la plus simple et la plus élémentaire, à savoir l’interdiction stricte de tout #cumul des #mandats, ne sera pas votée : je tiens le pari. Mais, si l’on veut aller plus loin, si l’on veut lutter efficacement contre cette #professionnalisation de la vie politique qui est incompatible avec la démocratie, il faut empêcher que quelques milliers de personnes vivent, leur vie durant, de la politique.

    Jacques Chirac a passé son existence entière dans les palais de la République ; jamais il n’en est sorti ; jamais il n’a exercé une profession, jamais de sa vie il n’a payé un repas de sa bourse. C’est un exemple typique ; mais la plupart de nos hommes et de nos femmes politiques vivent sur le modèle breveté Chirac.

    Il est pourtant une mesure qui permettrait de mettre fin à cette situation anormale : l’interdiction de se présenter deux fois de suite à la même fonction. A ceux qui rétorquent rituellement qu’une telle règle priverait les assemblées de l’« expérience » indispensable, je réponds : c’est une blague.

    Les seules assemblées qui ont réformé la France et ont établi les lois que nous respectons étaient faites d’hommes neufs, et « inexpérimentés » : témoins, la Constituante de 1789, l’Assemblée nationale de 1848, la Commune de Paris, les assemblées de 1945-1946.

    Car, si l’élection est l’honneur de la démocratie, la réélection est son fléau. Le souci de la réélection est à la base de toutes les lâchetés, de toutes les faiblesses, de toutes les capitulations. Vous voulez la démocratie, dites-vous, vous voulez l’égalité ? Alors, organisez la rotation des citoyens au pouvoir ! Pour que la vie politique soit quelque chose pour tous, il faut qu’elle cesse d’être tout pour quelques-uns.