• Barclays : Indécrottables banquiers ! | Pertes et profits
    http://ecobusiness.blog.lemonde.fr/2014/02/12/barclays-indecrottables-banquiers

    Les banquiers se plaignent souvent d’être incompris et mal-aimés. Mais s’ils continuent d’allier l’indécence à la bêtise, leur image n’est pas près de s’améliorer.

    Barclays a annoncé simultanément, mardi 11 février, un plan de suppression de 10 000 à 12 000 emplois et une hausse de 10 %, à 2,4 milliards de livres (2,9 milliards d’euros), de l’enveloppe des bonus de ses traders et autres cadres.

    Ça choque même la City mais pas tout à fait pour les mêmes raisons…

    Cette fois, Barclays parvient aussi à se mettre à dos les investisseurs de la City. Ne nous méprenons pas. S’ils jugent sévèrement l’attitude de la banque, ce n’est pas pour s’apitoyer sur les 9 % de salariés qui vont perdre leur travail dans les prochaines semaines.

    Les milieux d’affaires britanniques sont moins sensibles que d’autres aux suppressions d’emplois destinées à réduire les coûts. Ce que la City trouve so shocking, c’est que les bonus augmentent alors que le dividende versé aux actionnaires ne bouge pas d’un penny.

    Si bénéfices et dividendes avaient grimpé de concert, les plantureuses rémunérations seraient passées comme une lettre à la poste, aussi facilement qu’un coup de Tipp-Ex sur 12 000 salariés.

    Et tout ça avec un bénéfice en baisse…

    De fait, le bénéfice d’exploitation de la Barclays a chuté de 32 % en 2013. Pire, la seule banque d’investissement est tombée dans le rouge au quatrième trimestre et affiche un recul de quelque 40 % de son résultat sur l’année.

    Or, c’est cette activité qui concentre l’essentiel des bonus. Ils y ont même augmenté plus vite (13 %) que dans le reste de l’établissement.

    Ces gratifications, qui s’ajoutent à des salaires élevés, représentent plus de 72 000 euros par personne. Et varient ici de façon inversement proportionnelle à la performance. Banquier, c’est un métier !