Sylvain Manyach

Ici, on parle de livres, d’idées, de musique, de droit public essentiellement

  • #Michéa répond aux chasseurs de sorcières | Causeur
    http://www.causeur.fr/michea-antifascisme-orwell-31251.html

    Si tant d’universitaires de gauche m’attribuent spontanément une vision aussi platonicienne du peuple – je laisse évidemment de côté le cas des falsificateurs professionnels – c’est, en général, parce qu’ils ne parviennent toujours pas à comprendre que l’idée orwellienne selon laquelle les « gens ordinaires » (à la différence des élites) restent encore globalement attachés – dans leur vie quotidienne – aux principes minimaux de la « décence commune » n’implique en rien que leur conscience politique ne puisse être simultanément aliénée. On peut assurément être « quelqu’un de bien » – c’est-à-dire loyal et généreux dans ses rapports avec ses proches – tout en souscrivant, par ailleurs, au culte de la « croissance » et de la consommation, en absorbant naïvement tous les discours officiels sur la « nécessité » des réformes libérales, voire en entretenant sur des cultures plus lointaines un certain nombre de préjugés ethnocentriques. Tout ce qu’on peut dire – et Orwell ne disait rien de plus –, c’est qu’un mouvement politique qui tournerait ostensiblement le dos (que ce soit au nom de son « relativisme culturel », de l’idée que « le monde bouge » ou de la croyance selon laquelle « la fin justifie les moyens ») à l’idée populaire qu’« il y a des choses qui ne se font pas » – comme, par exemple, manquer à sa parole ou aux devoirs élémentaires de l’amitié – finira toujours, tôt ou tard, par trahir la cause du #peuple.

    #décence-ordinaire