• Irène Bonnaud
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    La lutte anti-terroriste semble tourner au lynchage politique : le HDP est désormais dans le collimateur.

    Plusieurs déclarations publiques ces derniers jours signalaient une pression croissante sur le Parti démocratique des Peuples (HDP). Maintenant, la machine judiciaire est en marche : un procureur a indiqué ce mardi avoir ouvert une instruction pour établir d’éventuels liens entre ce parti et le PKK, considéré comme une organisation terroriste. La justice doit établir s’il y a dans les actions et les déclarations des responsables du HDP, de quoi constituer un crime d’appel à la violence, qui constituerait la base juridique pour engager une requête en interdiction du parti.

    Ce qui réserverait au HDP (13% des voix aux élections du 7 juin, 80 députés au Parlement) le même sort qu’une dizaine de formations pro-kurdes avant lui, au cours de ces 2 dernières décennies.

    Signe que le HDP n’est plus du tout en odeur de sainteté : quand son président Selahettin Demirtas s’est exprimé devant son groupe parlementaire, aucune des chaînes d’information qui relaient d’habitude ce genre d’intervention (hormis la petite télé kurde IMC) n’a retransmis son discours.

    Le Président Erdogan a lui-même demandé la levée de l’immunité parlementaire des députés du HDP qui auraient ‘‘des liens avec le terrorisme’’ pour ‘‘les juger’’, a-t-il dit. Tout indique, à l’approche de très probables élections anticipées, à l’automne, que les dirigeants turcs cherchent à éliminer toute opposition kurde du paysage politique (et toute opposition de gauche)

    #HDP #coup_d'état #Turquie #Kurdistan