• عبد الله سليمان علي : هل ترتد نيران جبهة درعا على الأردن؟ : : الصفحة الرئيسة | جريدة السفير
    http://assafir.com/Article/1/484773

    Article tout-à-fait intéressant et éclairant sur la situation au sud de la Syrie. Cela commence par la mention de la présence, de plus en plus remarquée, d’officiers jordaniens du côté de Deraa. Pourquoi s’en étonner, fait semblant de se demander l’auteur, basé à Damas, puisque tout le monde sait que les fractions combattantes dans le sud, en principe plutôt ALS, sont financées depuis des années par des sources étrangères et dirigées par une sorte de PC militaire fort peu secret où travaillent différents spécialistes "de la coalition" ? [Etasuniens, Saoudiens, Français, Britanniques, Israéliens même paraît-il]...

    Sauf que la situation évolue mal depuis quelque temps, de plus en plus de milices combattantes rejoignant les rangs de Daesh/EI, plus ou moins ouvertement... La raison en est très simple : c’est l’EI/Daesh qui peut payer aujourd’hui que les fonds étrangers n’affluent plus de la même manière...

    Du coup, on constate l’échec manifeste de toute la stratégie (occidentale et surtout jordanienne) consistant à empêcher l’implantation au sud de la Syrie de l’EI (notamment par crainte d’une contamination de l’EI vers la Jordanie, vers ses centaines de milliers de réfugiés syriens et ses largement aussi nombreux sympatisants de l’EI au sein d’une partie de la population). En même temps, comme le souligne l’auteur, tout le monde savait que les choses se passeraient ainsi dès que l’argent (de la Coalition) n’affluerait plus vers les milices du Sud. Alors ?...
    La situation d’autant plus étonnante que le grand patron d’Al-Nusra au Sud, un certain "Abu Julaybib", connu pour son refus d’une extension du domaine de la lutte vers le sud ("la Jordanie est une ligne rouge"), a récemment été muté dans la zone côtière syrienne, sans aucune importance militaire aujourd’hui... S’agissait-il, par cette mutation, d’empêcher qu’il rejoigne, avec ses troupes, Daesh/EI ? Mais pourquoi diable Jabhat al-Nusra a-t-il cédé la place aussi facilement ? se demande encore l’auteur (et d’autres avec lui). Sa réponse en forme d’interrogation :

    هل سهّل الأردن بطريقة أو بأخرى حدوث هذا الانقلاب في الجبهة الجنوبية لمصلحة « داعش »، بهدف تهيئة الأرضية لتمرير خطة إقليمية معينة عندما تسنح الفرصة لذلك، أم على العكس سيكون هو أول من يدفع ثمن هذا الانقلاب في حال تمكن « داعش » بالفعل من الجلوس على عرش الجنوب، وما أحداث إربد ببعيدة؟
    التحقق من وجود ضباط أردنيين داخل درعا أو عدم وجودهم لن يعطي جواباً حول ذلك. وحدها بوصلة القرار الأردني التي ستحسم الأمر، ولن يكون كافياً الإعلان عن رفض تكرار سيناريو عرسال في درعا، لأن مجرد الرفض لم ينقذ لبنان من قبل.
    "Est-ce que la Jordanie a facilité, d’une manière ou d’une autre, ce basculement (= déclin de Jabhat al-Nosra) dans le Sud au profit de Daesh/EI pour préparer le terrain en vue d’un plan régional à mettre en oeuvre quand les circonstances seront favorables ? Ou bien la Jordanie sera-t-elle la première à payer le prix de ce retournement au cas où Daesh/EI serait en mesure d’asseoir son pouvoir dans le Sud ? Tout cela est-il lié aux incidents (très sérieux, il y a quelques semaines) d’Irbid (au Nord de la Jordanie) ? La réponse, n’est pas dans la présence ou non d’officiers jordaniens à Deraa, non plus que dans l’analyse de la position jordanienne. En effet, ne pas vouloir que se répète à Deraa le scénario d’Arsal ne suffira pas. On l’a constaté, le refus par les Libanais que cela se produise (à Arsal) n’a pas suffi."

    De manière beaucoup moins directe, L’Orient-Le Jour évoque les mêmes craintes : "Dans le Sud, l’absence de reconnaissance officielle de ces allégeances rend difficile l’évaluation des forces supplétives de l’organisation et de leurs capacités offensives. Cette nouvelle configuration pourrait, le cas échéant, se révéler menaçante pour la stabilité et la sécurité de la Jordanie." (http://www.lorientlejour.com/article/978789/comment-comprendre-la-presence-de-lei-dans-le-sud-de-la-syrie.html)

    On notera que, pour les observateurs locaux, le caractère "conspirationnel" de ces manoeuvres militaires est une évidence qui ne se discute même pas. Personne ne fait seulement semblant de parler des "révolutinnaires syriens", y compris dans leur "bastion historique" en 2011, Deraa... par ailleurs, toutes ces analyses s’inscrivent dans une même perspective géopolitique, celle d’un ensemble régional, le "Levant" (Syrie, Jordanie, Liban...), auquel Israël, miraculeusement (!), reste étranger.

    #levant #daesh #ei #syrie