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    Melchor Rodriguez Garcia L’HONNEUR DE L’ANARCHISME

    11 janv. 2017 Par toni cardona Blog : Le blog de toni cardona

    La municipalité de Madrid présidée par la respectable Manuela Carmena, vient sur proposition du groupe municipal « ciudadanos » d’accepter qu’une rue de Madrid porte le nom de l’anarchiste Melchor Rodriguez Garcia. Un homme oublié, honneur de la République, et du mouvement libertaire. Un andalou universel.

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    Poster Melchor Rodríguez, el ángel rojo

    La municipalité de Madrid présidée par la respectable Manuela Carmena, vient sur proposition du groupe municipal « ciudadanos » d’accepter qu’une rue de Madrid porte le nom de l’anarchiste Melchor Rodriguez Garcia. Celui-ci fut le dernier maire de la capitale de l’Espagne républicaine. Le seul dont aucune rue ne portait son nom. Un homme oublié que l’Espagne redécouvre, un andalou, un espagnol universel.

    Les communistes staliniens firent une sorte d’OPA sur le gouvernement de la deuxième république espagnole, forts de l’aide que Staline moyennant les réserves d’or de l’Espagne, leur accordait au compte goutte. Le seul gouvernement (avec le Mexique) qui aida un peu le peuple espagnol à défendre sa république.

    Les staliniens firent aussi une sorte d’OPA sur la mémoire de la guerre d’Espagne. En France on retient, la défense de Madrid, les brigades internationales, La Pasionaria, Guernika. Pas le martyre de Malaga, le génocide d’Andalousie, ou les anarchistes comme Cipriano Mera, ou Melchor Rodriguez Garcia.

    Melchor Rodriguez Garcia naquit en 1893 à Séville, dans le célèbre quartier populaire de Triana, référence du flamenco. Orphelin de père, sa mère était ouvrière dans une usine de cigarettes, elle éleva dans le dénuement Melchor et ses deux autres frères. Avec juste un peu d’études primaires, il devint apprenti chaudronnier à 10 ans. Passionné de corridas, il tenta de devenir torero, mais il était déjà attiré par la politique et les idées. Il fut blessé lors d’une corrida à Madrid, et dut abandonner en 1920 cette pittoresque carrière.

    En 1921 il reprend un travail d’ouvrier carrossier à Madrid, et entre au syndicat alors hégémonique à Madrid ; l’UGT.

    Il ne se sent pas à l’aise à l’intérieur de ce syndicat socialiste, qui a conclu un pacte avec le gouvernement du dictateur Primo de Rivera. Il penche vers le mouvement anarchiste, persécuté par la dictature. Il devient un des membres fondateurs du mouvement à Madrid, en adhérant à la CNT-FAI.

    Il est des plus actifs, organisant le syndicat des carrossiers, il écrit dans la presse clandestine anarchiste, et se retrouve régulièrement sous les barreaux. Sa fille Amapola, un jour demande à sa mère où se trouvait son père ce jour là, elle lui répondra « où veux tu qu’il soit ? dans sa maison ; la prison. »

    Melchor est choqué par les conditions de vie des prisonniers, et entre deux incarcérations, milite pour l’amélioration de leur existence, non seulement les conditions de ses camarades anarchistes, mais celles de tous les prisonniers. Il sera plusieurs fois arrêté sous la dictature de Primo de Rivera, mais aussi sous le gouvernement de la deuxième république. Il jouit d’un immense prestige au sein du mouvement anarchiste, il se réclame d’un courant humaniste à l’intérieur de l’anarchisme, il fonde un groupe appelé « los libertos »

    Lorsque la guerre éclate à Madrid, Melchor est consterné par les massacres qui commencent dans le camp républicain, il décide immediatement de cacher des religieux ou de potentielles victimes de la terreur « rouge ».