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  • Avant le premier tour, Le Monde n’aurait pas roulé pour Macron ? La complainte du médiateur | Françoise Sandrine, Thibault Roques
    http://www.acrimed.org/Avant-le-premier-tour-Le-Monde-n-aurait-pas-roule

    Emmanuel Macron, qui pendant des mois a été l’objet de l’intérêt unanime, systématique et complaisant de la presse, jusqu’à être parfois érigé en superstar médiatique, est donc qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle. Un résultat qui n’aura sans doute pas trop fâché dans les principales rédactions nationales… Source : Acrimed

    • Il faut finalement reconnaître la lucidité du médiateur sur un point : nous ne pensons pas plus que lui que Le Monde soit « inféodé à je ne sais quelle officine » ni même que sa rédaction soit aux ordres d’un puissant lui dictant chaque matin et en coulisses sa ligne éditoriale – aussi puissant que soit son trio BNP (Bergé, Niel, Pigasse) d’actionnaires.

      Reste que l’analyse du médiateur néglige un facteur crucial permettant de comprendre pourquoi une bonne partie du Monde ne peut que se retrouver dans la candidature du dernier produit d’appel politique en date. En effet, plutôt que de traquer les pressions ou les censures qui s’exerceraient en haut lieu sur le journal et qui lui enjoindraient d’adopter « la ligne Macron », c’est d’abord et avant tout l’homogénéité sociale entre l’ex Ministre de l’économie et les journalistes du Monde (en particulier sa chefferie éditoriale) qui sont au principe d’affinités objectives et électives patentes : si le Monde roule pour Macron, c’est surtout que leurs codes sont les mêmes et que le cadre idéologique proposé par Macron est celui auquel le quotidien de référence s’est converti depuis deux décennies au moins. Nul besoin de concertation ou d’injonction préalables cependant : tout se passe comme si tout était déjà pré-accordé et pré-ajusté entre la ligne du Monde, chaque jour un peu plus acquise à la logique des marchés (il suffit de songer au supplément « économie » désormais quotidien), et le très libéral candidat à la présidence de la République.

      Des remarques qui valent pour nombre de journalistes macrophiles qui peuplent les rédactions, de L’Obs à Challenges, par exemple…

      Thibault Roques et Françoise Sandrine