Université de Grenoble : « Les CRS nous ont matraqué.e.s sans sommation »
►http://www.revolutionpermanente.fr/Campus-de-Grenoble-Les-CRS-nous-ont-matraque-sans-sommation-ble
Université de Grenoble : « Les CRS nous ont matraqué.e.s sans sommation »
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ce qui se passe quand les CRS rentrent dans une école découle sans doute du fait qu’on ne fait pas rentrer d’école dans les CRS.
Si jamais, pour la petite histoire, j’y étais. J’étais dedans. J’ai vu les manifestants manifester, cagoulés, mais pacifiquement (et un tag « Frontex tue » sur les parois de la salle, seule « violence » de leur part). La violence, était ailleurs.
Ce que j’ai vu aussi c’est que quand la police est rentrée, les matraques étaient déjà bien levées. Et que la police a frappé à l’aveugle et avec une violence inouïe. D’autant plus qu’il n’y avait pas vraiment de possibilité de fuite pour les manifestants, coincés entre les flics, les tables et les parois de la salle.
Ce que j’ai vu aussi, c’est les organisateurs préoccupés de savoir si oui ou non ils allaient pouvoir « continuer les travaux » (je cite) et aller voir les intervenant pour les rassurer que ça allait le faire...
#Grenoble #Université_de_grenoble #frontex #université_grenoble_alpes #colloque #De_Frontex_à_Frontex
#répression violente coordonnée dans les #universités en #France ? Liste ici :
►https://seenthis.net/messages/679256
Un rassemblement contre Frontex dispersé par la police sur le campus de Grenoble
Les militants de divers syndicats, collectifs et associations de soutien aux migrants se sont rassemblés sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars dans l’après-midi. Leur objectif : protester contre la présence « d’acteurs de la militarisation des frontières » lors du colloque international sur Frontex qui se tient jusqu’à ce vendredi 23 mars à l’Université Grenoble-Alpes. Une mobilisation qui, commencée calmement, s’est vite terminée avec l’intervention de la police anti-émeute…
« Frontières partout, justice nulle part », « tout le monde déteste les frontières », ou encore « Frontex expulse, expulsons Frontex ». Tels étaient les slogans scandés par la centaine de militants qui s’étaient réunis sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars, suite à l’appel lancé par différents syndicats, collectifs et associations* de soutien aux migrants.
Mégaphone et banderoles à la main, ils s’étaient donné rendez-vous à 15 heures devant les portes verrouillées** du bâtiment d’Imag. C’est en effet dans cet édifice qu’en début d’après-midi le Centre d’études sur la sécurité internationale (Cesice) et le Centre de recherche juridique (CRJ) avaient inauguré la première journée du colloque international « De Frontex à Frontex : vers l’émergence d’un service européen de garde-côtes ». Le coup d’envoi d’une série de rencontres qui, entre conférences et débats, s’enchaîneront jusqu’à ce vendredi 23 mars au soir.
« Des technocrates et policiers » invités sur le campus
Parmi les invités ? Outre des enseignants et chercheurs provenant de toute la France, les organisateurs ont choisi « de faire intervenir des technocrates et policiers responsables de la militarisation des frontières », dénonce un jeune militant, en se faisant porte-parole de l’indignation collective. Et celui-ci d’étayer ses propos : « Frontex n’est qu’un moyen dont l’Europe se sert pour expérimenter les technologies de guerre sur les migrants. »
L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes disposerait en effet, selon les associations à la tête du rassemblement, « d’un arsenal militaire répressif et d’un outillage sécuritaire de haute technologie », souvent financés par « des sociétés privées ». Parmi celles-ci, Thalès, EADS, Finmeccanica, Lockheed Martin, ou encore Aerovision.
Raison pour laquelle les syndicats et collectifs isérois ont décidé de faire entendre leur voix. En ligne de mire : la présence au colloque d’Hervé Yves Caniard, le directeur de l’Unité des affaires juridiques de Frontex, ainsi que « la venue de Michel Quillé », ancien commissaire de police aujourd’hui aux manettes du projet Euromed Police IV. Entendez par là un programme lancé en 2016 afin de renforcer la coopération « sur les questions de sécurité » entre les pays du sud de la Méditerranée et les États membres de l’Union européenne.
Migrants et associations : les grands absents au colloque
« On regrette que les personnes réellement concernées par ces questions ne soient pas invitées », remarque par ailleurs un autre militant. Les grands absents de l’évènement ? Non seulement « les migrants et réfugiés qui risquent leur vie en mer pour rejoindre les côtes de l’Europe », mais aussi les « acteurs de terrain » engagés dans des missions d’aide et soutien aux réfugiés.
Seule l’intervention d’une représentante du monde associatif figure en effet dans le programme du colloque. En l’occurrence, celle d’une activiste de La Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués) qui évoquera, ce vendredi après-midi, le rôle des ONG face au renforcement des contrôles aux frontières.
« Notre objectif est de parler de Frontex sous l’angle du droit, tout en prenant en compte différents points de vue » déclare pour sa part Romain Tinière, professeur de droit public à l’UGA et coordinateur du colloque. Qui se défend : « En plus de traiter les aspects institutionnels et juridiques de la question, dont la protection des droits fondamentaux de l’homme, nous cherchons également à porter un regard critique sur les actions de Frontex. »
Un propos contesté par l’un des militants. « Ce colloque peut servir à se questionner sur comment Frontex viole le droit, mais cela ne suffira pas, car il faut aussi dénoncer le problème politiquement », rétorque-t-il. Et une autre manifestante de renchérir : « Tant que l’Europe exportera la guerre, il y aura toujours des refoulements aux frontières, en rendant les passages de plus en plus dangereux et mortels pour les migrants. »
Une protestation pacifique… face à la police
« Comment cette université, qui accueille depuis décembre nombre de demandeurs d’asile aux Patio, peut en même temps accepter de dialoguer avec les responsables de Frontex ? », interrogent les manifestants. D’où leur décision de manifester leur dissentiment… en « s’invitant » dans la salle des conférences de l’Imag. Leur objectif : empêcher que le président d’Euromed Police ne prenne la parole.
Une protestation non violente qui a duré juste le temps de scander quelques slogans… et de sortir une bombe de peinture pour écrire « Frontex tue » sur le mur. Quelques minutes après, l’action s’est en effet terminée avec l’intervention des forces de l’ordre en tenue anti-émeute.
« Ils nous ont bousculés pour nous forcer à sortir. Certaines personnes ont pris un coup de matraque dans le dos pendant qu’elles évacuaient alors qu’il n’y avait aucune violence et aucune animosité de leur part », relate, indigné, un jeune témoin. Entre temps, à l’intérieur du bâtiment Imag, le colloque a repris son cours normal.
Au total, quatre personnes auraient été blessées, dont deux – dénoncent les militants – « ayant eu besoin de points de suture à la tête ».
Contactée, l’Université Grenoble Alpes a affirmé ne pas être responsable de l’envoi de la police. Une information démentie par la préfecture de l’Isère*** qui a tenu à préciser que cette intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.
Une vidéo de l’intervention policière :
▻https://www.youtube.com/watch?time_continue=18&v=D8fVVzpvgrw
Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »
Reçue par email, le 30.03.2018.
Vous avez décidé d’organiser un colloque sur Frontex, à l’IMAG (Université de Grenoble Alpes), les 22 et 23 mars 2018. Revendiquant une approche juridique, vous affirmez que votre but n’était pas de débattre des politiques migratoires*. C’est un choix. Il est contestable. Il est en effet tout à fait possible de traiter de questions juridiques sans évacuer l’analyse politique, en assumant un point de vue critique. Vous vous retranchez derrière l’argument qu’il n’était pas question de discuter des politiques migratoires. Or, vous présentez les choses avec les mots qu’utilise le pouvoir pour imposer sa vision et justifier ces politiques. Vous parlez de « crise migratoire », de « lutte contre l’immigration illégale », etc. C’est un choix. Il est contestable. Les mots ont un sens, ils véhiculent une façon de voir la réalité. Plutôt que de parler de « crise de l’accueil » et de « criminalisation des exilé.e.s » par le « bras armé de l’UE », vous préférez écrire que « la crise migratoire » a « amené » l’UE à « renforcer les pouvoirs de son agence, Frontex ». Et hop, le tour de magie est joué. Si Frontex doit se renforcer c’est à cause des migrant.e.s. S’il y a des enjeux migratoires, la seule réponse légitime, c’est la répression. Ce raisonnement implicite n’a rien à voir avec des questions juridiques. Il s’agit bien d’une vision politique. C’est la vôtre. Mais permettez-nous de la contester.
Vous avez décidé d’inviter des représentants d’institutions (Frontex/Europol) qui font la guerre au migrant.e.s. Et pas les migrant.e.s, traqué.e.s, harcelé.e.s, arrêté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s, mutilé.e.s qui subissent dans leur chair et leur tête les effets de cette guerre. Là encore, c’est un choix. Il est contestable. Rien ne vous obligeait à offrir une tribune aux acteurs de la militarisation des frontières qui appliquent les politiques anti-migratoires racistes et criminelles de l’UE. Les chercheurs n’invitent pas toujours les personnes, les groupes et institutions sur lesquelles portent leur recherche. Parfois, c’est même préférable. Vous trouveriez sans doute désagréable qu’un membre d’un groupuscule d’extrême droite sur lequel porte le travail de votre laboratoire de recherche viennent s’exprimer à un colloque. Non ? Vous pouviez donc discourir doctement entre « scientifiques » de considérations juridiques sur Frontex, sans donner la parole à l’un de ses représentants. Votre « événement scientifique » n’aurait pas perdu de son intérêt ni de son crédit.
Vous avez appris que des personnes, des associations, des syndicats, des collectifs ne souhaitaient pas que des responsables de Frontex et Europol viennent servir leur propagande et légitimer leur action à l’Université. C’est leur droit. Leurs arguments et revendications sont légitimes. Mais vous avez préféré les balayer avec morgue et indignation, vous efforçant de faire passer les contestataires pour des ignares qui se trompent de combat. Se pencher un peu plus sur les critiques qu’on nous adresse et accepter de se remettre en question, c’est souvent salutaire. Vous avez fait le choix de ne pas vous prêter à cet exercice. C’est votre choix. Il est contestable. Vous pensez avoir raison, que les autres ont tort. La preuve, vous aviez également invité quelqu’un de la Cimade pour servir de caution critique à votre colloque. On ne pourrait donc décemment pas vous reprocher d’être d’un côté ou de l’autre. Tout le monde peut s’exprimer. Une minute pour la défense, une minute pour l’accusation. Et le tour de passe passe est joué, la pilule prête à être avalée.
Vous avez décidé que ce colloque aurait lieu comme prévu, coûte que coûte. Même si cela devait se passer sous haute protection policière. Avec 2 policiers en civil à l’intérieur filtrant au faciès les entrées et des fourgons faisant la ronde autour de l’IMAG. Encore une fois, c’est un choix. Il est contestable. Faire appel à la police pour étouffer la contestation sur un campus universitaire, c’est osé. Transformer un lieu où s’élabore le savoir en bunker, tout autant. Mais alors empêcher, au nom de la« Démocratie », de la « Science », et de la « Liberté d’expression » une action contre des institutions répressives (Frontex/Europol) , avouez que c’est carrément cocasse. Vous avez décidé de « protéger » la tribune offerte à des représentants d’institutions criminelles dont vous reprochez vous-même l’opacité. Les protéger de quoi ? De quelques militant.e.s contre l’Europe-forteresse, solidaires des migrant.e.s persécuté.e.s par ces mêmes institutions. Et venu.e.s joyeusement exprimer leur colère en scandant des slogans. C’est ça votre rôle ? Défendre la liberté de parole des puissants et étouffer les voix minoritaires qui tentent de résister à ces puissants. Vous êtes sérieux , là ?
Vous avez décidé d’assister passivement à un passage à tabac extrêmement violent dans l’enceinte même où vous discutiez poliment avec Frontex et consort. Des dizaines de personnes se sont faites défoncer à l’aveugle et sans sommations par des flics déchaînés qui ont pénétré en furie dans la salle des débats. Une dizaine de personnes blessées. 4 hospitalisées. Tout ça sous vos yeux. Ne rien faire face à ce déchaînement de violences que vous avez encouragé en vous mettant sous protection de la police est un choix. Il est contestable. J’espère que vous en avez un minimum conscience… parce que la pilule est de moins en moins facile à avaler.
Et enfin, vous avez décidé de reprendre rapidement les « travaux » sans même attendre que le sang des manifestant.e.s n’ait séché. Comme si rien ne s’était passé. Et en donnant la parole à un autre flic qui n’avait pas été invité, lui, pour taper des militant.e.s, mais pour faire la promo d’Euromed Police : Michel Quillé. Vous avez fait le choix de continuer. Sans rien dire. Sans dénoncer l’usage disproportionné de la force et les violences policières dans la salle de votre colloque. Sans exprimer la moindre solidarité avec les personnes blessées ni chercher à vous enquérir de leur santé. Sans me trahir la moindre émotion. Rien, silence et blagues gênées quand ce n’était pas pour rappeler votre désapprobation de cette action. C’est votre choix, là encore. Il est contestable… mais la pilule ne passe vraiment pas.
Pour finir en beauté et montrer comme vous êtes cohérent.e.s jusqu’au bout, vous vous êtes plaint.e.s. Vous avez pris le temps de faire une « mise au point ». Vous présentant comme des victimes. Décrivant les contestataires comme une dangereuse menace contre les « libertés universitaires », des gens « tout sauf pacifiques » munis d’un terrible accoutrement (gants, cagoules...). Justifiant l’intervention policière (tiens, rien n’est dit sur leur accoutrement à eux, casques, boucliers, gazeuses, tonfas...). Taisant le déchaînement de violences des flics. Regrettant la « tournure violente » des événements sans en mentionner les véritables auteurs...mais en en faisant porter la responsabilité aux militant.e.s. Bref, racontant les faits avec une rigueur pas très « scientifique ». Mais ce n’est pas grave, vous avez le choix de pouvoir dire n’importe quoi. Et vous avez le droit avec vous, vous qui êtes des experts du droit.
Un ex-universitaire repenti, déserteur du monde académique
Article du Daubé du 23 mars 2018
* Mise au point des organisateurs.
Frontex invité à l’université : Compte rendu des violences policières
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Communiqué de la FSU - UGA (30 mars 2018)
L’intervention brutale des forces de l’ordre dans le bâtiment universitaire IMAG le 22 mars 2018 à l’occasion d’un rassemblement de contestation de la politique mise en œuvre par l’agence Frontex a suscité une émotion légitime dans la communauté universitaire. On dénombre une dizaine de blessés par la police, dont 2 lourdement touchés à la tête.
Une délégation des participants au rassemblement anti Frontex a été entendue par le Conseil d’administration de l’UGA réuni le 23 mars. Il ressort de leurs témoignages que
1 ) les forces de l’ordre étaient déjà présentes aux abords du bâtiment IMAG, bien avant toute entrée des manifestants dans celui-ci ;
2) les manifestants n’ont pas pénétré dans les locaux par effraction, les portes étant ouvertes au moment de la pause, leur action consistant à lancer des slogans anti Frontex et à tagger un mur, sans violence physique à l’encontre de quiconque et sans même interrompre le déroulement du colloque, qui était alors en pause.
3) l’irruption des forces de l’ordre dans le bâtiment IMAG a été totalement disproportionnée par rapport à la gêne occasionnée et a été effectuée avec une brutalité et une violence injustifiables (pas de sommation, pas d’invite à quitter les locaux, coups délibérés, y compris sur les personnes déjà au sol).
Lors du conseil d’administration, la FSU a interpellé le président Lévy sur les circonstances dans lesquelles la police avait été amenée à stationner sur le campus puis à intervenir dans des locaux universitaires, et demandé que les témoignages soient recueillis le plus largement possible pour faire la clarté sur le déroulement des faits.
Plus particulièrement, aux questions : la présidence a-t-elle sollicité la présence de la police sur le campus ? a –t-elle été informée de cette présence ? si oui a t-elle donné son accord ? La présidence a-t-elle demandé l’intervention de la police dans les locaux de l’IMAG et l’évacuation des manifestants ?
Le Président Lévy a répondu :
– ne pas être à l’origine de la demande d’une surveillance des forces de l’ordre sur le campus dont il ignorait la présence ;
– ne pas être à l’origine de la demande d’évacuation des manifestants ;
– être prêt à rappeler au Préfet ses prérogatives en tant que président d’université sur la question de la présence policière sur le campus et dans les bâtiments universitaires ;
– être prêt à recueillir tous les témoignages et à faire la vérité sur ce qui s’est passé.
Dans un courrier du 27 mars adressé à Mme la Ministre, le Président Lévy livre une version des faits dont la FSU s’étonne vivement.
D’une part, cette lettre donne des événements un point de vue unilatéral qui ignore délibérément les nombreux témoignages entendus lors du CA de vendredi 23 mars ; or ces témoignages donnaient des événements une appréciation sensiblement différente, notamment en ce qui concerne la chronologie des faits et l’attitude des policiers.
D’autre part, elle reste très évasive quant à l’autorisation qu’aurait ou non donnée l’UGA pour une présence massive de policiers sur le campus, le Président Lévy se bornant à évoquer son ignorance du « dimensionnement des moyens déployés » tout en reconnaissant avoir été informé la veille de cette présence policière, contredisant ainsi ses propos tenus devant le CA.
Ce courrier ne dit pas non plus qui a requis, une fois les manifestants entrés dans le bâtiment IMAG, l’intervention des forces de l’ordre, laissant sous entendre qu’il s’agit là d’une initiative de la police ayant pénétré de son propre chef dans les locaux avant que la décision d’évacuation ait été prise par l’université et signifiée aux forces de l’ordre. Or, la préfecture de l’Isère a tenu à préciser que son intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.
La FSU attend de la Présidence qu’elle s’exprime devant l’ensemble de la communauté universitaire en faisant toute la clarté, grâce à la prise en compte de tous les témoignages, sur le déroulement précis de ces événements et sur sa responsabilité.
La FSU demande à la Présidence qu’elle respecte les engagements pris devant le CA.
La FSU s’associe à la condamnation de l’intervention de la police dans des locaux de l’université lors du colloque FRONTEX.
La FSU condamne le recours à la police par la présidence de l’UGA, en particulier lors des réunions du conseil d’administration les 27 octobre 2017 et 16 février 2018.
#Lettre_ouverte Doyen, Présidence et Ministre
À Mme Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
À M. Lionel Beffre, Préfet de l’Isère,
À Mme Claudine Schmidt-Lainé, Recteur de l’Académie de Grenoble,
À Mme Isabelle Lauraire,Chef de Division Enseignement Supérieur, Rectorat d’Académie,
À M. Patrick Lévy, Président de l’UGA,
À M. David Dechenaud, Doyen de la Faculté de Droit de l’UGA,
Grenoble, le vendredi 23 mars 2018
Objet : Rappel du code de l’éducation et demande d’enquête de responsabilités sur la violente intervention policière au sein du bâtiment IMAG lors du colloque “De Frontex à Frontex” sur le campus de Grenoble
Madame la Ministre,
Monsieur le Préfet,
Madame le Recteur,
Madame la Chef de Division,
Monsieur le Président,
Monsieur le Doyen,
Par la présente, nous, enseignant.e.s-chercheurs.ses, étudiant.e.s et personnels de l’Université Grenoble-Alpes, tenons à attirer votre attention sur les faits suivants :
– Un colloque organisé par la faculté de droit de Grenoble s’est déroulé ce jeudi 22 mars à l’Université Grenoble Alpes autour du “service européen des garde-côtes et garde-frontières”. Cette agence est responsable de la répression à l’encontre des migrant-e-s aux frontières de l’Europe, entraînant des centaines de morts chaque année. Outre les enseignant.e.s-chercheurs.ses, des intervenant.e.s de Frontex étaient présent.e.s à ce colloque.
– Une centaine de personnes, notamment lycéennes, étudiantes, doctorantes, personnels et syndicalistes s’était rassemblée devant le bâtiment où avait lieu ce colloque dans le cadre d’une manifestation pacifique contre cette manifestation scientifique (tract en PJ). Les portes du lieu ayant été ouvertes, les manifestants sont entrés, s’en est ensuivie une intervention policière très violente, de nombreuses personnes présentes subissant de sévères blessures (voir le rappel des faits ci-dessous).
– L’intervention des forces de l’ordre sur un campus lors d’une rencontre universitaire est intolérable. Seul le président de l’université, garant du maintien de l’ordre, peut demander leur intervention (Code de l’Education, article L712-2 et R 712-1 et ss), ce que la présidence de l’UGA a nié avoir fait publiquement lors du Conseil d’Administration du 23 mars, avant de publier un communiqué de démenti la semaine suivante apprenant l’existence de cette lettre.
– Cette intervention n’est pas unique mais s’inscrit dans un contexte marqué par des interventions policières violentes sur les campus de Bordeaux, Dijon, Strasbourg, et des menaces d’intervention policière sur le campus de Toulouse.
En conséquence :
Nous condamnons l’ensemble des violences policières commises à l’UGA le 22 mars et tenons également à condamner celles ayant eu lieu sur les autres campus.
Nous demandons à tous les destinataires de cette lettre de se positionner publiquement sur les motifs et la manière dont a été conduite cette intervention policière dans l’enceinte de l’université.
Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils fassent la lumière sur les responsables de cette intervention et les faits susmentionnés.
Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils veillent à ce que les responsables des violences commises par les agents de police à l’encontre des personnes présentes ne restent pas impunis.
Rappel des faits :
– Pendant une pause, les portes de la salle étant ouvertes, les manifestant.e.s se sont déplacé.e.s à l’intérieur du bâtiment pour poursuivre pacifiquement leur manifestation.
– Toutes les portes, à l’exception de celles par lesquelles les manifestant.e.s sont entré.e.s, étaient closes avant même l’entrée des manifestant.e.s. 6 camions de police étaient présents avant même le début de la manifestation convoquée à 15h.
– L’entrée des manifestant.e.s s’est faite de manière pacifique, ceux-ci continuant, comme ils l’avaient fait dehors, à lancer des slogans contre Frontex. Néanmoins, elle a visiblement créé la panique chez les organisateurs du colloque, des participant.e.s au colloque se voyant refuser de sortir du bâtiment lors de la pause - et ce, avant l’entrée des manifestant.e.s - ayant entendu deux personnes de l’organisation dire “il faut appeler” lors de l’entrée des manifestant.e.s.
– Dans les minutes suivantes, plusieurs policiers nationaux de la brigade anti-émeute sont entrés dans la salle de conférences. Aucune sommation n’a été formulée par les forces de l’ordre avant usage de la violence. Les policiers ont immédiatement frappé les personnes présentes - en visant particulièrement et clairement les têtes -, des manifestant-e-s, mais également des personnes participant au colloque. Plusieurs personnes - manifestant.e.s et participant.e.s au colloque s’identifiant comme tels - ont été violemment mises dehors, sans qu’elles n’opposent de résistance, sans qu’il ne leur soit demandé de sortir et sans qu’il ne leur soit permis de récupérer leurs affaires. Des personnes battues à coup de matraque ont continué à être frappées par les policiers alors qu’elles étaient à terre et n’opposaient aucune résistance. Une dizaine de personnes a été blessée par la police, dont 4 ont été transportées à l’hôpital et 2 lourdement touchées à la tête.
– Alors que les manifestant.e.s étaient sorti.e.s, de même que des participant.e.s doctorant.e.s de l’UGA s’identifiant comme tel.le.s alors qu’ils se faisaient sortir violemment de l’amphithéâtre, ils se sont entendus répondre “Ferme ta gueule” à plusieurs reprises par les policiers. Les policiers se sont d’abord placés face à eux en continuant à les provoquer, en insultant plusieurs d’entre eux et en continuant à utiliser leur matraque, y compris à l’encontre d’une personne portant dans ses bras son enfant de 4 ans.
Signataires (partiel : au 30/3)
Université Grenoble-Alpes :
Lauriane Bouvet, ATER, UGA
Isabelle Krzywkowski, PR, UGA
Alice Carette, MCF, UGA
Federico Bellido, ATER, UGA
Cyril Trimaille, MCF, UGA
Catherine Frier, MCF, UGA
Thierry Soubrié, MCF, UGA
Nicolas Galy, Doctorant, UGA
Amélie NUQ, MCF, UGA
Marinette Matthey, PR, UGA
Fabrice Gilles, docteur, Académie de Dijon
Charlotte Dejean, MCF, UGA
Debora Barattin, Doctorante, UGA
Ulysse Coutaud, Doctorant, UGA
Fabienne Agasse, MCF, UGA
Marie Thirion, Etudiante, UGA
Olga Bronnikova, MCF, UGA
Sarah Mekdjian, MCF, UGA
Laurent Gallardo, MCF, UGA
Jean-Yves Tizot, MCF, UGA
Cristina Del Biaggio, MCF, UGA
Caroline Rossi, MCF, UGA
Franck Gaudichaud, MCF, UGA
Emmanuelle Eggers, PRAG, UGA
Olga Lobo, MCF, UGA
Anna Claudia Ticca, ATER, UGA
Nina Soleymani, ATER, UGA
Claire Wolfarth, Doctorante, UGA
Emmanuelle Puissant, MCF, UGA
Benjamin Levy, Doctorant, UGA
Murielle Chatel, BIATSS, UGA
Alexandre Demeure, MCF, : UGA
Eva Deront, Doctorante, UGA
Ricardo Salas Rivera, DCE, UGA
Charlotte Imbert, Etudiante, IEPG
Grange Julia, Etudiante, LCE UGA
Anthony Pecqueux, CR CNRS, ENSAG
Philippe Flory, Doctorant, UGA
Frédéric Gonthier, MCF, IEPG
Marie Ducruet, BIATSS, UGA
Manon Dié , Étudiante , LCE UGA
Hélène Caune, MCF, IEPG
Carole Durand, BIATSs, UGA
Alicia Oudaoud, ATER, UGA
Anne Cayuela, PR, UGA
Lison Leneveler, Doctorante, UGA
Belen Molina Concha, CGT-Ferc Sup Grenoble, CGT UD38
Maria Ferraro MCF retraitée UGA
Oriane Sulpice, Doctorante, UGA
Jérôme Ferrand, MCF, UGA
Paul Bourgues, Doctorant, UGA
Amélie Stoecklé, Doctorante, UGA
Zérah Brémond, ATER, UGA
Elsa Guillalot, MCF, UGA
Gwenaël Delaval, MCF, UGA
Claire Barraud, PRCE, UGA
Aurore Meyfroidt, post-doctorante, UGA
Laurent Terrier, IGE, G-INP
Souad HOUAMA, UGA
Mitra KAFAI
Eric GUINET, UGA
Benoît Rey, UGA
Marta Ruiz Galbete, MCF, UGA
M.-H. Lachaud, docteure, UGA
Théa Manola, ENSAG/UGA
Mathilde Piau, Etudiante, UGA
Bénédicte Fischer, MCF, UGA
Jean-François Carcelen, PR, UGA
Cornillon Françoise, PRAG, UGA
Pierre Badin, DR, CNRS
Sofia Laviola, étudiante, UGA
Amélie Imbert, MCF, UGA
Léa Garénaux, Etudiante, UGA
Salomé Pairone, Etudiante, UGA et IEPG
Mathilde Regad, Doctorante, UGA
Grégoire Charlot, MCF, UGA
Ilaria Taddei, MCF, UGA
Alain Drillat, PRAG, UGA
Mathilde Noëlle Mougin, Doctorante, UGA
Raphaël Rossignol, MCF, UGA
Naïma Ghermani, MCF, UGA
Ethlinn Weber, Etudiante, UGA
Jean-Loup De Saint-Phalle, Etudiant, UGA
Lucas Vandendriessche, Etudiant, IEPG
Elisa Santalena, MCF, UGA
Jean-François Massol, PR, UGA
Audrey Dominguez, Doctorante, UGA
Marianne Prévost, bibliothécaire, UGA
Didier Piau, PR, UGA
Clémentine Martin, Etudiante, UGA
Viviane Clavier, MCF, UGA
Pascale Roux, MCF, UGA
Rémi Clot-Goudard, MCF, UGA
Pierre-André Cheminant, doctorant, UGA
Signataires des autres universités :
Matthieu Renault, MCF, Université Paris Vincennes Saint-Denis
Anna Zaytseva, MCF, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
Anna Shapovalova, ATER, Université Lyon 2 ; doctorante Sciences Po
François Valegeas, MCF, Université Paul-Valéry Montpellier 3
Benjamin Ferron, MCF, Université Paris-Est Créteil
Jérôme Valluy, MCF, Université Panthéon-Sorbonne - Paris 1
Daria Saburova, doctorante, Université Paris Nanterre
Baptiste Kotras, postdoc, Université Paris-Est
Wenceslas Lizé, MCF, Université de Poitiers
Julien Leers, BIATSS, Université de Paris 1
Daphné Le Roux, doctorante, Université Paris Nanterre
Isabelle Désert, professeur EPS Université Paris 1
Maud Benayoun, BIATSS, Université Paris 1
Tom Goldman, doctorant, Université Paris-Dauphine
Hayat Benkhelifa, MCF, AgroParisTech
Sarah Leperchey, MCF, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Pierre Sauvêtre, MCF, Université Paris Nanterre
Paul Guillibert, doctorant, Université Paris Nanterre
Hugo Dumoulin, doctorant, Université Paris Nanterre
Enrique Klaus, postdoctorant ERC-TARICA, IRMC, Tunis
Guillaume Gourgues, MCF, Université de Franche-Comté
Chantal Jaquet, Professeure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Lucie Laplace, doctorante, Université Lumière Lyon 2
Luc Vincenti, Université Paul Valéry Montpellier 3
Morane Chavanon, ATER, Université Lyon 2
Vaillant Zoé, MCF Paris Nanterre
Garnoussi Nadia, MCF Université de Lille
Cohen-Halimi Michèle, PR Université de Paris 8
Victor Violier, doctorant, Université Paris Nanterre
Iacopo Adda, doctorant, Université de Genève
Bertrand Binoche, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Hélène Nessi, MCF Université Paris Nanterre
Aurélie Quentin, MCF Université Paris Nanterre
Hector Uniacke, Etudiant, Université Paris Vincennes Saint-Denis
Aliènor Bertrand, CR, CNRS-Faculté de droit de Montpellier
Sarah Sajn, doctorante, Sciences Po Aix / CHERPA
Frédérique Leblanc, MCF, Université Paris Nanterre
Camille Vergnaud, doctorante Université Paris Nanterre
Pascal Bonnard, MCF, Université Jean Monnet de Saint-Etienne
Hanna Perekhoda, étudiante, Université de Lausanne
Raphaël Sablong, MCF, Université Lyon 1
Sophie Roux, PR, Ecole normale supérieure
Antoine Lévêque, Doctorant ATER, IEP de Lyon
Antoine Renaud, Doctorant, ENS de Lyon
Elena Smirnova, Doctorante, Université Paris Diderot - Paris 7
Claire Thouvenot, Doctorante, Université Paris Nanterre
Selim Nadi, Doctorant, Centre d’histoire de Sciences Po/Universität Bielefeld
Selin Le Visage, Doctorante, Université Paris Nanterre
Julie Marquet, Doctorante, Université Paris 7
Soazig Le Bihan, Professeure Associée, Université du Montana
Vinicius Kauê Ferreira, Doctorant, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Citlalli Dominguez, Doctorante, Sorbonne Université, Faculté des Lettres
Anne Didelot, PRCE, Université de Lorraine
Hélène Blaszkiewicz, Doctorante, Université de Lyon
Jean-Pierre Terrail, professeur honoraire, université de Versailles-Saint-Quentin
Sylvain Bertschy, Doctorant, Université Paul Valéry Montpellier III
Sahar Aurore Saeidnia, Postdoctorante, IREMAM-MMSH, Aix-en-Provence
Fanny Vincent, post-doctorante, CEET-CNAM
Alice Simon, ATER, Université de Montpellier
Tristan Poullaouec, MCF, Université de Nantes
Julien O’Miel, MCF, Université de Lille
Chowra Makaremi, CR, CNRS, IRIS
David Do Paço, chercheur et enseignant, CHSP, Sciences Po
Rachel Vanneuville, CR, CNRS, Triangle Lyon
Antonio Ramos Ramírez, ATER, Université de Versailles-Saint-Quentin
Kristina Kovalskaya, Doctorante, EPHE-PSL Paris
Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche, Cnrs, Univ. de Bordeaux
Dominique Glaymann, professeur de sociologie, Université d’Evry Paris-Saclay
Grégoire Le Quang, ATER, Université Lyon 2
Maria Emanovskaya, doctorante, INALCO
Davide Gallo Lassere, postdoc, Sophiapol, Université Paris Ouest
Tatyana Shukan, lectrice, Université Paris-Sorbonne
Nataliya Puchenkina, doctorante, Université de Tours
Josua Gräbener, chargé de cours, Université Lille 2 (docteur IEPG)
Signataires citoyen.nes
Pierre Gaillard LDH Délégué Régional
Paola Bonilla, Isère
Nathalie Durindel, enseignante dans le second degré, Isère
Elsa Quintin, professeur agrégée Arts Plastiques
Anaïs Coulin, enseignante dans le second degré, Isère
Quentin Latasse, enseignant-stagiaire dans le second degré, Isère
Marie Bouvet, adjoint du patrimoine, Rhône
Hélène Bouvet, retraitée, Haute- Savoie
Estelle Flory, éditrice, Seine-et-Marne
Perrine Olff-Rastegar - UJFP Alsace - Strasbourg
Christiane Vollaire - Programme Non-lieux de l’exil (EHESS-Inalco)
▻https://docs.google.com/document/d/1bKh1uQqj83ZvmOBWhRsMK0nukhIJjb_oleft667f-ws/edit
Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »
–-> résumé des faits et des opinions
Pour faire suite à l’organisation de deux journées « Frontex » à l’université de Grenoble, leur perturbation et l’intervention des forces de l’ordre sur le campus...
▻https://lundi.am/local/cache-vignettes/L1200xH554/arton1257-bd727.png?1522751525
►https://lundi.am/Lettre-ouverte-aux-organisateurs-du-colloque-de-Frontex-a-Frontex
Au-delà de la loi ORE, les étudiants grenoblois sont mobilisés contre Patrick Lévy et demandent sa démission. Ils lui reprochent d’avoir demandé à la préfecture de l’Isère, le 22 mars dernier, l’évacuation d’un colloque sur l’agence européenne de surveillance des frontières (Frontex), organisé sur le campus et envahis par des étudiants et militants protestataires. L’évacuation musclée par la police a été qualifiée de « violente » par les étudiants qui déplorent quatre blessés soignés à l’hôpital, dont deux pour des plaies ouvertes.
►http://www.liberation.fr/france/2018/04/05/grenoble-un-batiment-de-la-fac-bloque_1641355