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« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Alimentation. La lutte des classes se joue aussi dans l’assiette
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    Avec leur vente solidaire annuelle de fruits et lĂ©gumes, PCF et Modef dĂ©montrent, le temps d’une journĂ©e, que les classes populaires ne sont pas condamnĂ©es Ă  se priver de produits de qualitĂ© et Ă  un prix juste.

    DĂ©guster un gratin de courgettes, une tarte aux prunes ou mĂȘme une salade de tomates relĂšve parfois du luxe pour des familles aux revenus modestes ou des retraitĂ©s aux pensions faibles. Mais, au pied des immeubles des villes populaires d’Île-de-France comme sur la place de la Bastille, au cƓur de Paris, ils seront encore des milliers aujourd’hui Ă  pouvoir s’offrir des fruits et lĂ©gumes frais, de qualitĂ©, et Ă  des prix justes, aussi bien pour le producteur que pour le consommateur. En rĂ©alisant leur initiative annuelle de vente Ă  prix coĂ»tant, la ConfĂ©dĂ©ration syndicale agricole des exploitants familiaux (Modef) et le Parti communiste français rĂ©duisent, le temps d’une journĂ©e, la diffĂ©rence du contenu des assiettes entre les couches sociales.

    Les plus modestes, davantage victimes de diabĂšte et d’obĂ©sitĂ©

    Car, si la France est le 4e producteur de fruits et lĂ©gumes en Europe (aprĂšs l’Espagne, l’Italie et la Pologne), tous ses citoyens n’y ont pas accĂšs de la mĂȘme maniĂšre. Un rapport rĂ©alisĂ© tous les sept ans par l’Agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire de l’alimentation, et publiĂ© l’an dernier, dĂ©montre combien les habitudes alimentaires sont un reflet saisissant des inĂ©galitĂ©s sociales. Dans ces habitudes, la consommation de fraises, petits pois, tomates et aubergines est davantage le fait d’individus ayant un niveau d’études supĂ©rieur Ă  bac + 4 que de leurs compatriotes ayant quittĂ© les bancs de l’école en primaire ou au collĂšge, qui en mangent en proportions moindres. Ces derniers, davantage touchĂ©s par le chĂŽmage ou occupant des emplois d’ouvriers ou d’employĂ©s, perçoivent des revenus moins importants. Leurs choix se portent davantage sur de la viande rouge, pourtant peu bon marchĂ©, mais symbole de l’assiette des catĂ©gories aisĂ©es, ou sur des pommes de terre et des produits issus de cĂ©rĂ©ales, jugĂ©s plus nourrissants. D’autant que, selon Faustine RĂ©gnier, docteur en sociologie de l’alimentation Ă  l’Institut de recherche agronomique (Inra), les mĂ©nages modestes, qui consacrent une part importante de leur budget Ă  leur alimentation, sont plus sensibles aux variations des prix. Or, saisonnalitĂ© oblige, les prix des fruits et lĂ©gumes frais passent parfois du simple au double en quelques mois sur les Ă©tals. Le rĂ©sultat de ces arbitrages contraints n’est pas sans consĂ©quence sur la santĂ©, puisque les Français aux revenus modestes sont davantage victimes de maladies cardio-vasculaires, de diabĂšte ou d’obĂ©sitĂ©...

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