• A Toronto, la « ville Google » en quête d’une gouvernance de ses données numériques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/14/a-toronto-la-ville-google-en-quete-d-une-gouvernance-de-ses-donnees-numeriqu

    Ce devait être le laboratoire de la smart city futuriste et résiliente, truffée de capteurs et pilotée à l’aide des données numériques de ses habitants. Mais, depuis quelques mois, la ville de #Toronto, capitale de l’Ontario (Canada), s’est plutôt muée en une arène où s’affrontent des visions radicalement opposées de la gouvernance des données urbaines et des choix démocratiques qui en découlent.

    Les premières esquisses, présentées en août 2018 par #Sidewalk_Labs, société sœur de Google, qui a remporté l’appel d’offres, ont pourtant tout pour séduire. Le projet d’aménagement du quartier en friche de #Quayside, sur les bords du lac Ontario, se présente comme une vitrine mondiale des innovations les plus audacieuses : rues chauffantes pour profiter de l’espace public au cœur de l’hiver canadien, immeubles modulables en bois, abris capables de se déployer automatiquement en cas d’intempéries, voirie partagée où les couloirs réservés aux différents modes de transport peuvent changer en fonction du trafic…

    Mais ces derniers mois ont aussi vu monter d’un cran la défiance des habitants et des élus. Au sein de Waterfront Toronto, l’organisme public qui regroupe la province, la ville et le gouvernement canadien, les démissions se sont enchaînées. En cause, la gouvernance de l’infrastructure numérique qui prévoit un maillage serré d’une vingtaine de types de capteurs, collectant données publiques et privées, nécessaires au fonctionnement de la ville.
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    Fin avril, la société a également présenté un nouveau dispositif de signalisation urbaine, conçu pour informer les habitants de l’usage qui est fait de leurs données personnelles. […] Le programme, baptisé « Transparence numérique dans le domaine public », prévoit l’affichage dans les rues d’icônes colorées en forme d’hexagone : jaune quand la donnée permet l’identification de la personne, bleu lorsqu’elle est anonymisée. Les panneaux précisent aussi les objectifs de la collecte : les données sont-elles utilisées pour la sécurité, la recherche, la planification urbaine ? Collectées par la ville ou bien des entreprises privées ? Un système de QR code renvoie vers des informations plus précises sur la technologie utilisée, le lieu et la durée de stockage des données.