La violence conjugale plus répandue chez les policiers ? | JDM
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La publication récente d’un livre prétendant qu’il y a une « épidémie secrète » de violence conjugale chez les policiers fait sursauter les forces de l’ordre québécoises.
« Un nombre bouleversant de cas de violence conjugale se déroule derrière les murs des maisons de policiers alors que la plupart des services de police font très peu pour les contrer », écrit d’entrée de jeu l’auteur Alex Roslin dans son livre intitulé Police Wife, qu’il co-signe avec Susanna Hope.
Pour appuyer son propos, l’auteur québécois cite deux études américaines datant du début des années 1990 montrant que 40 % des policiers auraient été violents avec leur conjointe au cours de l’année précédente.
En entrevue avec Le Journal, Roslin avance que ses années de recherche sur le sujet lui permettent de conclure que les proportions et la « culture de police » sont les mêmes au Canada. Le fléau serait toutefois caché derrière un « mur bleu du silence ». Une affirmation qui ne trouve pas écho auprès des différents acteurs des milieux policier et sociocommunautaire québécois (voir autre article).
15 fois plus élevé
Trois causes expliqueraient ce taux de violence conjugale 15 fois plus élevé que celui de la population générale, d’après Roslin.
Il y a d’abord le pouvoir et le contrôle. « Beaucoup entrent dans la police avec les meilleures intentions. [...] Mais certains peuvent être attirés pour d’autres raisons, parce qu’ils aiment le pouvoir que confère le fait d’avoir une arme, un badge et un uniforme, parce qu’ils sont insécures ou ont une rage d’être en contrôle », croit-il.
Roslin évoque aussi une « attitude dérogatoire envers les femmes ». À titre d’exemple, un sondage réalisé auprès de 873 policiers américains en 2006 indiquerait que seulement 7,1 % acceptent que « les femmes sont aussi capables que les hommes de penser logiquement ».
Enfin, « la troisième raison pour laquelle autant de policiers sont violents à la maison semble être simplement le fait qu’ils peuvent s’en tirer », note Roslin, prétendant que les agents se protègent entre eux lors d’une enquête.
Criblée de balles
L’auteur cite l’exemple de Jocelyn Hotte, un policier de la GRC qui a tué son ex-conjointe Lucie Gélinas sur une autoroute montréalaise en 2001. Cette dernière avait porté plainte à la police de Laval une semaine avant sa mort, une plainte qui avait été jugée infondée.
« Ce n’est pas seulement la police de Laval et la GRC qui n’ont pas agi. [...] Aucun autre service de police ou gouvernement au Canada n’a tiré les leçons de cette tragédie, d’après ce que je peux voir », déplore-t-il, précisant qu’aucun policier n’est automatiquement congédié s’il est reconnu coupable de violence conjugale.
Roslin va même jusqu’à dire que le Canada « traîne 20 ans derrière les États-Unis en laissant des armes dans les mains des abuseurs ».
« Peut-être qu’il y aura un autre incident grave si rien ne change », a prévenu l’auteur en entrevue avec Le Journal.
Une des raisons du grand nombre de féminicide et viol est peut être à chercher dans le fait que les policier sont environ 15 fois plus violents avec leurs conjoint·es que la moyenne.
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