Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • LE FEMINISME EST-IL POUR TOUT LE MONDE ? #Inclusion et #mixité dans le mouvement féministe – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2020/09/06/le-feminisme-est-il-pour-tout-le-monde-inclusion-et-m

    Dans le mouvement féministe, une controverse fait rage actuellement autour de la notion d’inclusion. Certaines mouvances féministes non seulement se déclarent inclusives mais affirment que l’exigence d’inclusion serait absolument intrinsèque au #féminisme : ce mouvement devrait obligatoirement inclure les hommes et les trans mtf, défendre leurs droits, voire même se battre pour à peu près toutes les catégories défavorisées. Face à cette revendication d’ouverture, qui se donne comme démocratique et progressiste, il est nécessaire d’analyser dans quelle mesure cette position sert (ou dessert) les objectifs féministes et pour ce faire, d’évaluer sa compatibilité avec les fondamentaux du mouvement.

    MIXITE ET SOCIALISATIONS GENREES

    Dès la naissance, la possession d’un pénis offre à certains une carte de membre à vie dans la catégorie dominante, et le fait d’avoir des organes génitaux féminins place les autres à vie dans la catégorie dominée. A partir de ce triage initial, la socialisation genrée, qui commence très tôt, va apprendre aux enfants les comportements correspondant à leur catégorie de sexe, via leur exposition à toutes sortes de contextes : famille, institutions (en particulier l’institution scolaire), etc. (1). Les conditionnements produits par ces socialisations genrées sont si profondément internalisés qu’ils sont inconscients, de telle sorte que l’activation de ces comportements genrés s’effectue sans intervention de la volonté, sous forme de réflexes et d’automatismes qui se manifestent en particulier dès que femmes et hommes sont ensemble : la simple mise en présence suffit à les déclencher. Et ils peuvent se déclencher même chez des individu.es qui rejettent ces stéréotypes.

    Les comportements inculqués aux garçons sont ceux qui sont nécessaires à l’exercice de leur futur rôle de dominants : ils doivent s’affirmer, être partout le centre d’attention, occuper plus d’espace physique et discursif que les femmes, exprimer leur autorité par la parole et la gestuelle dans les interactions, adopter des comportements d’agression, de compétition et de leadership. Persuadés précocement qu’ils sont plus importants, plus compétents, plus intelligents que les membres de l’autre sexe, ils attendent qu’on s’incline devant leurs vues et leurs décisions et trouvent normal de les imposer.

    Dans un groupe mixte, cette socialisation virile pousse les hommes à appliquer des stratégies de silenciation et de dévalorisation de la parole féminine afin de toujours être en position dominante dans les discussions (2) telles que : intervenir plus souvent et parler plus longtemps que les femmes (3), donner la parole plus souvent aux hommes, ne pas écouter quand ce sont des femmes qui parlent, ne pas s’intéresser à ce qu’elles disent, ne pas s’adresser à elles, ne pas répondre à leurs questions, les ignorer systématiquement, couvrir leur voix en parlant plus fort qu’elles, parler à leur place, les interrompre fréquemment (manterrupting) (4), ne prendre une opinion féminine en considération que quand elle est reprise par un homme, faire du mansplaining et du manspreading, ramener constamment les conversations et les discussions sur les sujets d’intérêt masculins. On parle de « style d’interaction masculin » basé sur l’affirmation de soi, l’autorité, l’individualisme, la compétition pour prendre la parole (la prise de parole étant une prise de pouvoir, la durée plus ou moins importante du temps de parole est un indicateur assez exact du pouvoir détenu par une personne), le sense of entitlement, une moindre recherche du consensus. La plupart des femmes sont rebutées par ce style d’interaction masculin égocentré, agressif et compétitif qui peut les dissuader d’intervenir dans un débat.

    Corrélativement, en présence des hommes , les femmes sont socialisées à leur laisser la place, à s’effacer devant eux, à occuper moins d’espace physique et discursif, à accorder plus de poids à ce qu’ils disent, à les trouver plus compétents, plus intelligents, plus convaincants qu’elles, à se rallier à leurs opinions et à leurs décisions, à leur laisser les rôles de leadership, à se montrer conciliantes pour éviter les conflits, à sourire fréquemment, à faire preuve de déférence voire de servilité avec eux, à se mettre en mode soignant et maternant dès qu’elles sont en leur présence, à voler à leur secours dès qu’ils sont en difficulté ou attaqués, à chercher à leur plaire et à rechercher leur approbation.