Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • Prendre le risque de la violence symbolique en soumettant les élèves à des caricatures non contrôlées ? (Site de lud-le-scribouillard !)
    https://lud-le-scribouillard.jimdofree.com/2020/10/18/prendre-le-risque-de-la-violence-symbolique-en-soume

    Et puis, rapidement, cette idée se répand, l’idée selon laquelle, afin de lutter contre le terrorisme et affirmer notre liberté d’expression, nous devrions tous, nous, enseignants, publier, placarder, imposer les caricatures du prophète dans nos salles de classe et dans nos établissements scolaires. Ce serait un signe de notre indépendance d’esprit, une manière de ne pas s’abaisser face au terrorisme, no pasaran, une manifestation de notre liberté de penser, de caricaturer, de blasphémer. Le rappel que nous sommes bien en démocratie (ou en République, je ne sais plus trop).
    [...]
    Il va sans dire - mais apparemment cela va mieux en le disant (quoique je crains qu’on me reproche l’inverse de ce que je vais écrire, mais je vais l’écrire quand même) -, il va sans dire, donc, qu’il n’est nullement question ici d’accabler notre collègue sauvagement assassiné ; aucune pratique pédagogique ne mérite la mort.

    Toutefois, devant l’injonction qui pointe, qui commence à sérieusement envahir l’opinion publique, selon laquelle nous devrions tous publier les caricatures du prophète et à les montrer dans nos classes, il s’agit de s’interroger sur nos pratiques pédagogiques.

    #éducation #laïcité #injonctions

    • Je veux dire : quel peut être l’intérêt pédagogique et politique (car « faire partager les valeurs de la République » est une exigence politique) d’exposer des élèves appartenant à des populations dominées à des documents qui viennent renforcer des stéréotypes dominants sur ces populations ? Je pense sincèrement que c’est non seulement violent et brutal pour ces élèves, mais que cela risque d’être contre-productif, à la fois pédagogiquement et politiquement. De la sorte, nous risquons bien de renforcer le caractère catéchistique des « valeurs républicaines » et, ainsi, de les voir dévaluées, critiquées, attaquées de la part de ces élèves.