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  • De Gênes à New York : 2001 en héritage.
    Tout défilé protestataire, tout mouvement social est désormais passé au seul tamis de la catégorie politiquement confuse de « violence ».
    10 septembre 2021 | Par Joseph Confavreux
    Un autre monde est-il encore possible, sinon en pire ? Vingt ans après le 11-Septembre, le slogan altermondialiste peut-il résonner avec la force et la conviction qu’il possédait au début du contre-sommet de Gênes, en juillet de cette même année 2001 ?

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    • Un autre monde est-il encore possible, autrement qu’en pire ? À la fin des années 1990, le fameux slogan altermondialiste avait semblé rouvrir un espace politique prometteur, dix ans après la chute du mur de Berlin.

      Le délitement du camp de l’Est et le dévoiement totalitaire de l’idée communiste semblaient pourtant avoir, alors, imposé l’idée que la seule réalité envisageable serait le monde capitaliste, dans sa déclinaison libérale, en Europe ou aux États-Unis, ou articulé à un autoritarisme d’État, comme en Chine.

      Il est toujours injuste de réduire un ouvrage à son titre ou à sa conclusion pour les brandir en épouvantail, mais cette pensée unique fut néanmoins incarnée par deux livres. Celui de Francis Fukuyama, La Fin de l’histoire et le dernier homme, paru en 1992, annonçait le triomphe inéluctable des démocraties libérales de part et d’autre de la planète, au prix d’une impasse sur le cas chinois.
      Et celui de l’historien François Furet, Le Passé d’une illusion. Essai sur l’idée communiste au XXe siècle, publié en 1995, se terminait par cette phrase : « L’idée d’une autre société est devenue presque impossible à penser, et d’ailleurs personne n’avance sur le sujet, dans le monde d’aujourd’hui, même l’esquisse d’un concept neuf. Nous voici condamnés à vivre dans le monde où nous vivons. »

      Toutefois, à partir du mitan des années 1990, au Nord comme au Sud, différentes mobilisations, depuis le soulèvement zapatiste de 1994 jusqu’à la « bataille de Seattle » lors de la troisième conférence ministérielle de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) en 1999, en passant par la protestation contre l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement) en 1997, semblèrent rouvrir l’horizon politique.

      D’autant plus que ces mouvements altermondialistes, avec leur premier Forum social mondial tenu à Porto Alegre en janvier 2001, paraissaient aussi pouvoir orienter des victoires institutionnelles et électorales. En particulier l’accès à la présidence du Brésil de Lula en 2003, dont le premier mandat restera comme une des rares parenthèses concrètes dans l’avancée du rouleau compresseur ultralibéral, avec une réduction de la pauvreté inédite à cette échelle depuis le début du XXIe siècle.

      La conviction qu’un autre monde était bien possible s’est toutefois abîmée en 2001, deux fois en deux mois, d’abord à Gênes en juillet, puis à New York en septembre. Les deux événements ne sont certes pas du même ordre. Ils n’ont ni fait un nombre commensurable de victimes, ni eu des effets comparables, que ce soit en termes de bouleversements géopolitiques ou de structurations d’imaginaires politiques.

      La proximité de ces deux événements forme toutefois une séquence temporelle ayant marqué une césure du rapport à la politique pour nombreux collectifs et individus, dans la mesure où le slogan d’un « autre monde possible » ne semble plus, depuis 2001, être entonné qu’en sourdine, avec cacophonie, ou sans y croire tout à fait.

      À Gênes, la police dispersa dans le sang le contre-sommet du G8, moins de deux mois après l’accession au pouvoir d’un Silvio Berlusconi dont on perçoit, depuis 2021, à quel point il inaugura un type de leader du XXIe siècle dont l’apparence bouffonne n’est qu’un masque posé sur la brutalité sociale et le parti pris en faveur des plus riches.

      Charge des forces de police lors des manifestations anti-G8 à Gênes le 20 juillet 2001. © Ares Ferrari (Wikipédia)
      Il faut certes faire la part de la dimension italienne de l’événement, notamment la volonté de mater le mouvement des « Désobéissants » ou les orientations néofascistes de plusieurs forces de l’ordre italiennes présentes à Gênes. Des facteurs qui ont pesé dans la violence alors déployée, emblématisée par l’instauration d’un centre de torture dans la caserne de Bolzaneto, devenu ensuite, symboliquement encore, un centre de rétention pour migrants.

      Mais l’onde de choc dépassa de loin les frontières de la politique italienne et, en inaugurant un mode de répression inédit des protestations sociales et politiques contestant les effets du néolibéralisme et du capitalisme, ces trois journées de juillet « marquèrent un tournant tant du point de vue des modes d’action politique que de celui du maintien de l’ordre », comme l’expliquent les organisateurs du colloque international tenu à l’École normale supérieure de Lyon ces jours-ci et intitulé « Gênes 2001-2021. Histoires, mémoires et futurs d’un événement politique ».

      Ce tournant fut toutefois recouvert, quelques semaines plus tard, par les attaques terroristes de New York et Washington. La mise en cause de l’ordre mondial mené par la superpuissance étatsunienne change alors de registre et de protagoniste, avec le surgissement d’un djihadisme international décidé à s’attaquer, par des voies meurtrières, à l’hégémonie américaine et déterminé à employer des méthodes totalitaires dans les territoires où il fait régner son ordre.

      Le 11-Septembre revivifie alors, en matière de relations internationales, la thèse d’un « choc des civilisations », en reprenant le titre de l’ouvrage du professeur de Harvard Samuel Huntington, paru en 1996 sous le titre The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order. Une vision qui s’oppose presque terme à terme à celle d’une « fin de l’histoire » incarnée par le triomphe inéluctable des démocraties libérales après l’effondrement du camp communiste.
      En outre, en imposant une grille de lecture d’abord religieuse et ethnique aux conflits qui animent la marche de l’histoire, l’effondrement des tours jumelles fragilise aussi le sentiment, porté alors par le mouvement altermondialiste, que des conditions individuelles et des identités collectives aussi diverses que des paysans sans terres indigènes boliviens, des ouvriers de l’industrie automobile brésiliens, des étudiants parisiens, des précaires italiens ou des militants palestiniens pouvaient se retrouver dans des luttes partagées, sans que leurs différences, essentielles ou essentialisées, n’en minorent les intérêts communs ou n’en invisibilisent les adversaires mutuels.

      Bien sûr, en vingt ans, le monde qui s’est manifesté en 2001 a été maintes fois bouleversé, depuis les révoltes arabes de 2011 aux effets de plus en plus concrets du bouleversement climatique ; de l’intensification et de la diversification des flux migratoires à l’arrivée de leaders d’extrême droite à la tête de grandes démocraties au Brésil ou aux États-Unis ; de la diffusion des réseaux sociaux à l’emprise des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft)...

      Il serait donc vain de vouloir penser la politique contemporaine uniquement à partir des chocs de l’été 2001, même si le symbole de la reprise de l’Afghanistan par un régime taliban ayant abrité les ingénieurs de la terreur du 11-Septembre pourrait laisser croire que la planète n’a pas tant changé en deux décennies. Mais il serait tout aussi léger de ne pas saisir en quoi nous demeurons les héritiers de cette année 2001, et des différentes configurations politiques qui se sont structurées voilà vingt ans.

      Certes, 2001 ne constitue pas un début absolu, et l’on pourrait toujours remonter plus loin pour saisir des alertes sur le fait que le tournant des XXe et XXIe siècles nous a fait entrer non dans une crise du capitalisme, mais dans un « capitalisme de crise », pour parler comme le Comité invisible.

      Parmi maints exemples, dès 1974, à propos de la crise écologique, le philosophe André Gorz, comme souvent prophétique, écrivait ainsi des mots qui résonnent fortement dans le contexte actuel de gestion de crise sanitaire : « On détournera la colère populaire, par des mythes compensateurs, contre des boucs émissaires commodes (les minorités ethniques ou raciales, par exemple, les « chevelus », les jeunes…) et l’État n’assoira plus son pouvoir que sur la puissance de ses appareils : bureaucratie, police armée, milices rempliront le vide laissé par le discrédit de la politique de parti et la disparition des partis politiques. »

      Mais quelle que soit la généalogie que nous pourrions donner à nos entraves contemporaines, il est flagrant que certaines trouvent leur source dans des modalités catalysées pendant ces quelques mois de l’année 2001. Et qu’il peut être utile de re-déplier, pour espérer pouvoir s’en émanciper. On peut en repérer au moins trois, sans prétendre à aucune exhaustivité.

      D’abord, la terreur djihadiste, exercée en Orient ou projetée en Occident, a profondément bouleversé nos rapports à la politique et plus spécifiquement aux formes que doivent y prendre les conflits. Dans un livre d’entretiens retravaillés, étrangement traduit sous le titre, Le « Concept » du 11 septembre mais initialement publié de façon plus claire sous l’intitulé Philosophy in a Time of Terror, les penseurs Jürgen Habermas et Jacques Derrida prenaient, chacun depuis sa propre trajectoire, la mesure du déplacement imposé par l’événement du 11-Septembre.
      Depuis ce jour, avouait Habermas, « je ne cesse de me demander si au regard d’événements d’une telle violence, toute ma conception de l’activité orientée vers l’entente, celle que je développe depuis La Théorie de l’agir communicationnel, n’est pas en train de sombrer dans le ridicule ».

      Quant à Jacques Derrida, il concédait : « Dans ce déchaînement de violence sans nom, eh bien, si je devais le faire dans une situation binaire, je prendrais parti. Malgré mes réserves radicales au sujet de la politique américaine, voire européenne, voire, plus largement encore, envers la coalition “internationale antiterroriste”, malgré tout, malgré toutes les trahisons de fait, malgré tous les manquements à la démocratie, au droit international, aux institutions internationales que les États de cette “coalition” ont eux-mêmes fondées et soutenues jusqu’à un certain point, je prendrais parti pour le camp qui laisse, en principe, en droit, une perspective ouverte à la perfectibilité au nom du “politique”, de la démocratie, du droit international, des institutions internationales, etc… »

      Tout défilé protestataire, tout mouvement social est désormais passé au seul tamis de la catégorie politiquement confuse de « violence ».

      Mais, alors que ces deux penseurs faisaient l’effort de déstabiliser leurs propres positions pour se hisser à la hauteur de l’événement, le sentiment domine plutôt d’être, depuis, entrés dans une ère de glaciation des positions et des réflexions. Du fait de la violence djihadiste, c’est en particulier toute la question de savoir s’il peut être parfois nécessaire de faire exister une « politique de la violence, encore davantage qu’une violence politique », pour reprendre les termes employés par le chercheur Julien Allavena lors de son intervention lors du colloque déjà cité et intitulée « De Gênes à Gênes (1960-2001) : la rationalisation de la violence politique au sein des mouvements autonomes », qui a été évacuée.

      Tout défilé protestataire, tout mouvement social est ainsi désormais passé au seul tamis de cette catégorie politiquement confuse de « violence », renvoyant quasiment sur le même plan celles et ceux qui s’en prennent à une façade de banque et les terroristes chevronnés.

      Lors du contre-sommet de Gênes, avait pourtant été admis le principe qu’il était possible, sans nécessairement les accorder, de faire converger des tactiques politiques fort différentes, afin de tenter de pénétrer la zone rouge du G8. On avait ainsi « vu les black blocs participer en amont aux discussions sur l’occupation des espaces », comme l’a souligné la chercheuse Leyla Dakhli lors de ce même colloque tenu à l’occasion des vingt ans du contre-sommet de Gênes.
      De la manifestation bon enfant au Black Bloc préparé pour l’affrontement avec les forces de l’ordre ; du « Pink Bloc » prétendant allier fête et contestation aux « Tute Bianche » décidés à enfoncer les barrages au moyen de leur seul corps, s’était alors manifesté un spectre étendu de méthodes employées pour contester l’ordre existant.

      Depuis, tout se passe depuis comme si l’idée que l’on puisse parfois devoir sortir des cadres institutionnels de la protestation pour obtenir des victoires politiques était désormais refusée, a priori et absolument, aux citoyens. Le principe, pourtant ancien, qui considérait les manifestations comme des moments d’échange politique entre le pouvoir et l’opinion publique, ayant été abandonné au prix de la vulgate que ce n’est pas la rue qui gouverne et d’une répression policière accrue, ainsi que l’ont établi les sociologues Fabien Jobard et Olivier Fillieule.

      La méfiance envers les gouvernants est devenue défiance et tout un pan a été capté par les théories complotistes bénéficiant de la caisse de résonance puissante de réseaux sociaux.

      Autre bouleversement politique dont nous sommes loin de savoir comment sortir : le « moment 2001 » marque le point de départ, ou du moins l’accentuation vertigineuse d’une mécanique mortifère dans laquelle un complotisme à grande échelle, inauguré par les thèses de Thierry Meyssan affirmant que le 11-Septembre avait été orchestré par le CIA, et des mensonges d’État s’alimentent mutuellement. Au point de fracturer les sociétés en camps totalement irréconciliables, ne parlant plus la même langue et ne partageant plus de terrains communs, même pour s’affronter.

      Tout le monde a encore en tête le discours à l’ONU de Colin Powell, en 2003, sur les armes de destruction massive prétendument détenues par Saddam Hussein, pour justifier l’invasion de l’Irak. Si ce que le secrétaire d’État de George W. Bush présenta plus tard comme une « tache dans sa carrière » est loin d’être le premier mensonge officiel publiquement affirmé de l’histoire, il n’en demeure pas moins un jalon dans le divorce croissant entre les citoyens et les gouvernants. Une méfiance devenue une défiance et dont tout un pan a été capté par les théories complotistes bénéficiant de la caisse de résonance puissante de réseaux sociaux ayant bouleversé la définition même de l’espace public.

      Dans une période de crise sanitaire telle qu’aujourd’hui, cette mécanique mortifère catalysée par le 11 septembre 2001 est comme jamais à l’œuvre et ne se résoudra pas en opposant le « camp de la République et de la raison », dixit le secrétaire d’État aux affaires européennes Clément Beaune, à toutes celles et ceux qui, parce qu’ils ne partagent pas les vues ou affirmations gouvernementales, seraient nécessairement pris dans les rets de l’obscurantisme et du séparatisme.

      Manifestation contre le sommet du G8 à Gênes, le 21 juillet 2001. © Photo Philippe Desmazes / AFP
      Enfin, du « Patriot Act » américain à la loi de Sécurité quotidienne votée par le gouvernement Jospin quelques semaines après le 11-Septembre ; des dispositions exceptionnelles antiterroristes entrées dans la législation courante à la loi Sécurité globale de la présidence Macron, l’obsession sécuritaire a fait « muter la démocratie », pour le dire comme le philosophe Giorgio Agamben.

      Jugeant qu’on assiste à une évolution profonde de « l’État de droit à l’État de sécurité », le penseur italien écrit en conclusion d’un texte publié par Le Monde diplomatique voilà quelques années qu’en « se plaçant sous le signe de la sécurité, l’État moderne sort du domaine du politique pour entrer dans un no man’s land dont on perçoit mal la géographie et les frontières et pour lequel la conceptualité nous fait défaut. Cet État, dont le nom renvoie étymologiquement à une absence de souci (securus : sine cura), ne peut au contraire que nous rendre plus soucieux des dangers qu’il fait courir à la démocratie, puisqu’une vie politique y est devenue impossible ; or démocratie et vie politique sont – du moins dans notre tradition – synonymes. Face à un tel État, il nous faut repenser les stratégies traditionnelles du conflit politique. »

      À partir de ces héritages politiques, sinon forgés, du moins figés ou durcis pendant ces quelques mois de l’année 2001, peut-on alors se réapproprier les termes de la bataille politique, en ne cédant rien à la violence terroriste ou nihiliste, sans évacuer pour autant la dimension conflictuelle de la démocratie, au moment où celle-ci trahit nombre de ses promesses ? Exiger une « absence de souci », au sens d’une sécurité sociale, professionnelle et personnelle, et non d’une sécurité antiterroriste ou « culturelle » ? Trouver une voie entre le rejet des mensonges d’État ou de discours d’en haut déconnectés des réalités et la défiance généralisée ou le complotisme ?

      Les pistes et expériences qui dessinent une politique désentravée de ces héritages existent déjà en nombre, à l’échelle locale ou dans des réseaux internationaux. Mais leur capacité de s’émanciper du sentiment qu’un autre monde n’est pas vraiment possible passe peut-être par une alliance contre un adversaire commun, dont les traits sont de plus en plus saillants, alors qu’il a longtemps paru évoluer sous les radars.

      Cet adversaire est de plus en plus souvent désigné comme un « libéralisme autoritaire », alors que le libéralisme, y compris dans sa version néolibérale, avait largement bénéficié de la croyance bien ancrée qu’il était constitutivement attaché aux libertés personnelles et soucieux de l’émancipation des individus.

      Au moment du 11 septembre 2001, il semblait ainsi – et c’est le sens de la phrase de Jacques Derrida citée plus haut – difficile de ne pas se ranger derrière la bannière d’une liberté brandie en étendard par les démocraties libérales face aux attaques terroristes et aux menaces fascisantes du djihadisme. Depuis deux décennies, il paraît pourtant de plus en plus flagrant que cette notion même de liberté a subi un rapt réactionnaire, dont la scène inaugurale date aussi d’un 11 septembre. Non pas en 2001 à New York, mais en 1973 à Santiago du Chili.

      Ce jour-là, le général Pinochet renverse dans le sang l’expérience socialiste et démocratique du président Salvador Allende pour établir, en jonction avec les « Chicago Boys » disciples de l’ultralibéral Milton Friedman, un régime en forme d’alliance entre un « État fort » et une « économie libre ».

      Certes, ce libéralisme autoritaire présente des visages plus ou moins « humains » et, ainsi que l’écrit le philosophe Grégoire Chamayou, qui en a fait la généalogie, « Pinochet ne pouvait pas non plus être exporté dans tous les pays. Pour instituer l’ordre néolibéral, la dictature militaire est un moyen de dernière extrémité, pas un modèle universellement généralisable ». Mais il passe systématiquement, pour discipliner des sociétés confrontées aux dégâts de l’utralibéralisme, par une verticalisation croissante du pouvoir.
      Identifier plus clairement l’adversaire commun ne permet pas de déverrouiller tout ce qui s’est noué en 2001. Mais cela offre peut-être au moins la possibilité de ne pas se laisser enfermer dans la fausse alternative qui consiste, depuis le 11 septembre 2001, à exiger d’une manière ou d’une autre de se situer, quoi qu’il en coûte, dans le camp d’une « liberté » néolibérale de plus en plus autoritaire et inégalitaire. Faute, sinon, de se retrouver complice des crimes djihadistes.