marielle 🐢

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Gattegno viré : arrêter Bolloré !
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/gattegno-vire-arreter-bollore

    Je n’éprouve, pour Hervé Gattegno, (qui avait fait du "JDD « un tract hebdomadaire pro-gouvernemental) ni sympathie personnelle, ni estime professionnelle. Mais l’heure n’est plus aux affinités secondaires. L’heure est à appeler par son nom ce qui se déroule sous nos yeux, à ciel ouvert, et qui est sans précédent – du moins en France, et de mon vivant : la mise d’un puissant groupe de presse au service exclusif d’un candidat à une présidentielle. Et en l’espèce, d’un candidat ultra-nationaliste, xénophobe, et autoritaire.

    Exclusif, oui. J’ai passé une partie de ma soirée sur CNews. Le sujet unique en était un meeting de Zemmour dans ses terres versaillaises. Priorité au direct : il vient d’attaquer Mélenchon. Retour au débat : ne monte-t-il pas trop vite dans les sondages ? N’est-ce pas dangereux pour lui ? Une ascension en janvier ou février n’aurait-elle pas été préférable ? Scoop maison ! Deux poids lourds de la droite »"du calibre Retailleau"" pourraient le rejoindre. C’est un journaliste de "Valeurs Actuelles, « Geoffroy Lejeune, qui l’assurait ce matin sur Europe 1, au micro de Dimitri Pavlenko. On regarde l’image tout de suite, ou dans cinq minutes ? Allez, on la regarde. Au même moment, BFMTV déployait tout son savoir-faire dans la zemmourisation bémolisée – le bémol se nommant Natacha Polony – en se désolant de l’offensive des »"woke"" contre les Miss France, par la voix de l’essayiste Pascal Bruckner. Il fallait arriver sur la chaîne Franceinfo, pour revenir à la vraie vie des vraies gens, et voir un député marcheur se prendre les pieds dans les modalités du futur chèque carburant.

    Dans ce jeu désormais simplifié, reste tout de même une question, de taille. Le blitzkrieg de Bolloré a-t-il pour but de faire tomber Macron ? Pas forcément. Il est tout à fait possible que le président en place s’imagine battre plus facilement, au second tour, un Zemmour, plutôt qu’un Bertrand, un Barnier, ou même une Le Pen. Tout comme la raisonnable droite allemande, en 1933, s’imaginait ne faire qu’une bouchée d’un risible pantin en chemise brune. En attendant, tout doit être fait pour frapper Bolloré où il demeure – un peu – vulnérable : au portefeuille. Le CSA, par tous les moyens, «  »à pied ou en voiture"", comme disait l’autre, doit maintenant tordre le bras du milliardaire. Les annonceurs républicains, s’il en reste, doivent se retirer massivement des médias Bolloré. Les clients républicains de ces annonceurs doivent le faire savoir à leurs marques favorites, à l’image de l’action de Sleeping Giants, plus que jamais nécessaire. Le succès est loin d’être garanti, mais quoi d’autre ?