La Préhistoire des autres : du déni au défi - vidéo-conférence
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En 1900 et pour de longues années encore, l’idée dominante fut qu’il était inutile de faire de l’archéologie en Australie ou en Amérique du Nord puisque les Aborigènes d’Australie ou les Amérindiens étaient encore à l’âge de la préhistoire (idée qui va de pair avec celle selon laquelle ce sont des « peuples sans histoire »). Jusque vers 1960 ou 1970, l’évolution connue pour le Proche-Orient et l’Europe eut le rôle de modèle universel. Les évolutions dans les autres parties du monde devaient montrer la même succession d’inventions et de stades. Elles en différaient seulement par leur retard, mais ne devaient rien nous apprendre que nous ne savions déjà.
Or, nous savons aujourd’hui qu’il existe des haches polies en Australie depuis 20 000 ans au moins, alors qu’elles sont plus tardives chez nous ; nous savons aussi que pour maintes régions du monde, et pas seulement pour le Japon de l’ère Jomon, la poterie est antérieure à celle que l’on trouve au Proche-Orient et en Occident. En 1900, on en était à nier l’intérêt d’une préhistoire extra-européenne. En 2000, il est au contraire évident que la considération de cette préhistoire nous oblige à remettre en question tous nos schémas, et d’abord celui du Néolithique, dans son association entre la culture, la céramique et la pierre taillée. Le défi que nous lancent ces préhistoires encore mal connues des Amériques, de l’Afrique, de l’Extrême-Orient, de l’Australie, c’est d’échapper définitivement à l’ethnocentrisme qui nous fait croire encore si souvent que nous sommes le modèle du reste du monde.