Syndicalisme et prostitution. Quelques questions embarrassantes
Aborder la prostitution en termes syndicaux est trompeur – et faussement solidaire avec les femmes prostituées – lorsque l’on veut examiner cette réalité. Cela donne l’impression qu’il s’agit de la « défense organisée » d’un certain collectif de femmes. Mais, en fait, ce traitement de la question conduit à l’acceptation impuissante d’un phénomène de domination et de violence sexiste. Parler de l’organisation syndicale de la prostitution présuppose qu’il s’agit d’un travail, et que c’est un travail humainement acceptable. Cependant, la première hypothèse évacue tout un faisceau de questions sociales, raciales et de genre : quel type de « travail » est-ce, ce « travail » exercé au profit exclusif du plaisir masculin par des femmes ou des êtres féminisés ? Et, singulièrement, par des femmes pauvres, placées dans des situations d’extrême vulnérabilité, étrangères ou appartenant à une minorité ethnique opprimée ?
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