Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • CrĂ©atures ou IA : consultez, manipulez & annotez les images des bibliothĂšques, musĂ©es
 grĂące Ă  IIIF
    ▻https://linuxfr.org/news/creatures-ou-ia-consultez-manipulez-annotez-les-images-des-bibliotheques-mu

    L’initiative IIIF, pour International Image Interoperability Framework, est nĂ©e de la constatation que la diffusion d’images patrimoniales sur le web Ă©tait « trop lente, trop coĂ»teuse, trop dĂ©cousue, trop complexe ». IIIF apporte une solution pĂ©renne et Ă©lĂ©gante Ă  ces difficultĂ©s en conciliant accessibilitĂ©, interopĂ©rabilitĂ© et sobriĂ©tĂ©. Il intĂ©resse les GLAM (collections, bibliothĂšques, archives, musĂ©es, etc.) ainsi que les acteurs de l’enseignement et de la recherche.

    ConcrĂštement, IIIF crĂ©Ă© un cadre technique commun grĂące auquel les fournisseurs peuvent dĂ©livrer leurs contenus sur le web de maniĂšre standardisĂ©e, afin de les rendre consultables, manipulables et annotables par n’importe quelle application compatible.

    lien ná”’ 1 : Site officiellien ná”’ 2 : Introduction Ă  IIIF (documentation Biblissima)lien ná”’ 3 : (...)

  • SantĂ© : des chercheurs japonais dĂ©veloppent un traitement qui fait repousser les dents
    ▻https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/aujourd-hui-c-est-demain/sante-des-chercheurs-japonais-developpent-un-traitement-qui-fait-repous

    On pourrait bientĂŽt en finir avec les couronnes, les bridges et les prothĂšses. Une Ă©quipe de chercheurs de l’hĂŽpital Kitano Ă  Osaka au Japon a identifiĂ© le gĂšne qui bloque la repousse des dents et ils ont rĂ©ussi Ă  le dĂ©sactiver avec un mĂ©dicament. C’est donc comme si on avait des dents de lait en permanence, elles pourront repousser indĂ©finiment. Ils ont prĂ©sentĂ© les dĂ©tails de l’étude clinique qui doit confirmer l’efficacitĂ© de ce traitement chez des humains.

    Cela fait plusieurs annĂ©es qu’ils y travaillent, ils ont dĂ©jĂ  rĂ©ussi Ă  faire repousser les dents des souris et des furets. Ils passent donc Ă  l’étape suivante, des tests sur l’Homme sont prĂ©vus en septembre 2024. Vous savez que nous n’avons pas de chance, contrairement aux requins ou aux crocodiles, nos dents d’adulte ne repoussent pas. Si elles sont abĂźmĂ©es, on est obligĂ©s de les arracher et de mettre une prothĂšse. Avec ce type de traitement, ce sont nos propres dents, toutes propres, toutes neuves, qui pourraient naturellement repousser.
    Une alternative Ă  la prothĂšse

    Ce nouveau traitement sera testĂ© sur des enfants, entre deux et sept ans, atteints d’une maladie congĂ©nitale qui empĂȘche leurs dents de pousser. Mais dans un premier temps, il faudra s’assurer que le mĂ©dicament ne pose aucun danger. Il sera donc d’abord inoculĂ© Ă  des adultes sains Ă  qui il manque au moins une molaire, comme ça, ils ne risquent pas de se retrouver avec 33 dents si le traitement fonctionne bien. À priori, aucun effet secondaire n’a Ă©tĂ© constatĂ© sur les animaux. Donc ce sera aussi l’occasion de le vĂ©rifier. Cette premiĂšre Ă©tape devrait durer Ă  peu prĂšs un an, jusqu’en aoĂ»t 2025. Ensuite, ils enchaĂźneront avec les tests sur les enfants. Et si tout se passe bien, le traitement pourra ĂȘtre commercialisĂ© d’ici 2030.

    Le mĂ©dicament ne servira pas qu’à soigner cette maladie congĂ©nitale l’objectif est bel et bien de trouver une alternative Ă  la prothĂšse quand on a perdu une dent, que ce soit aprĂšs un accident ou aprĂšs une mauvaise carie. Ce serait formidable de voir ses propres dents repousser. C’est pourquoi cette recherche sera suivie de trĂšs prĂšs. Elle pourrait marquer un tournant dans la mĂ©decine dentaire.

  • Les MystĂšres de Montpellier : Escalade de problĂšmes Ă  PhilippidĂšs
    ▻https://www.francebleu.fr/emissions/a-hauteur-d-enfant/les-mysteres-de-montpellier-escalade-de-problemes-a-philippides-3261025

    L’une des nouvelles Ă©crites par les enfants montpelliĂ©rains dans Les MystĂšres de Montpellier est Escalade de problĂšmes Ă  PhilippidĂšs.
    Une Ɠuvre collective des Ă©lĂšves de CM1 et CM2 de l’école Marguerite Yourcenar.

    Je vous ai dĂ©jĂ  parlĂ© des MystĂšres de Montpellier : chaque annĂ©e, des classes de CM1 et CM2 des Ă©coles de #Montpellier participent Ă  l’écriture d’un recueil de nouvelles et de poĂ©sies, imprimĂ© de maniĂšre trĂšs professionnelle et distribuĂ© gratuitement lors de la ComĂ©die du Livre (c’était le week-end dernier). L’occasion pour les gamins de dĂ©dicacer le livre auprĂšs du public du salon, et de se prendre en photo avec le maire. Pour les curieux, on peut retrouver la collection des volumes des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes dans les mĂ©diathĂšues de la ville.

    Mes petits y ont participĂ© avec leur classe il y a deux ans, c’est une expĂ©rience extrĂȘmement gratifiante, et chaque annĂ©e on retourne sur le stand pour aller rĂ©cupĂ©rer un exemplaire et dire bonjour Ă  leur ancienne maĂźtresse.

  • Handicap : « Un p’tit truc en plus », une fable validiste pour garder les yeux fermĂ©s | CĂ©line Extenso
    ▻https://www.politis.fr/articles/2024/05/artus-un-ptit-truc-en-plus-une-fable-pour-garder-les-yeux-fermes-validisme

    Dans le film Un p’tit truc en plus d’Artus, CĂ©line Extenso pointe une dissimulation des violences concrĂštes que subissent les personnes handicapĂ©es, Ă  l’instar de l’institutionnalisation. Source : Politis

  • Apocalypse Google - Par Thibault PrĂ©vost | ArrĂȘt sur images
    ▻https://www.arretsurimages.net/chroniques/clic-gauche/apocalypse-google

    Traçons d’abord Ă  travers le brouillard du bullshit. Google, comme le reste de la Silicon Valley, nous vend constamment une IA qui n’existe pas, une IA mensongĂšre et fictive devenue la routine marketing. En 2018, la firme dĂ©voilait un assistant vocal phĂ©nomĂ©nal, Duplex, capable de passer des coups de fil Ă  votre place. La dĂ©mo Ă©tait probablement fausse, et le service Ă©tait en rĂ©alitĂ©... un call-center. En guise d’IA, trois humains sous un impermĂ©able. Rebelote en dĂ©cembre 2023 avec la dĂ©mo extraordinaire de son IA Gemini, qui Ă©tait au moins partiellement scriptĂ©e. OpenAI, Microsoft et les autres font la mĂȘme chose. L’IA n’est pas une course aux armements, c’est un concours de prestidigitateurs, face auquel le scepticisme par dĂ©faut devient la seule attitude saine. Il n’y a absolument aucune raison de croire que ce que Google nous montre reflĂšte l’état de l’art de ses produits, et toute raison de penser que nous venons de voir un court-mĂ©trage d’anticipation publicitaire. Pourquoi ? Parce que la dĂ©mo promet les deux choses que les logiciels d’IA gĂ©nĂ©rative sont structurellement incapables de fournir : la fiabilitĂ© et l’exhaustivitĂ©.


    L’IA Duplex, trois humains sous un impermĂ©able

    Je sais que je me rĂ©pĂšte de chronique en chronique, mais je le rabĂącherai jusqu’à ce que la bulle de l’IA explose : la-technique-ne-fonctionne-pas. Selon les critĂšres d’évaluation, le taux d’erreur du meilleur logiciel actuel, GPT-4, se situe entre 2,5% et 25%. Ces erreurs sont extrĂȘmement plausibles, assĂ©nĂ©es avec autoritĂ©, et par consĂ©quent plus dangereuses encore que les fake news classiques. L’industrie appelle ça des hallucinations. Le terme, Ă  la fois magique, mignon et puissamment neutralisant, a surtout pour fonction de dissimuler la rĂ©alitĂ© politique et sociale aux rĂ©gulateurs : l’IA gĂ©nĂ©rative est une arme de dĂ©sinformation massive. Et c’est donc le pire outil possible Ă  dĂ©ployer comme portail d’informations en ligne. Si un taux d’erreur de 2,5% vous paraĂźt faible, dites-vous que le moteur de recherche Google rĂ©pond Ă  8,5 milliards de requĂȘtes... par jour. Ça en fait, de la fake news.

    Les hallucinations sont inĂ©vitables. Elles sont une propriĂ©tĂ© structurelle de ces systĂšmes. Ça-ne-se-rĂ©pare-pas. L’industrie le sait trĂšs bien. Elle a tellement compris qu’elle est bloquĂ©e avec ses machines mythomanes qu’elle a dĂ©jĂ  modifiĂ© son rĂ©cit publicitaire. En 2023, Ă  en croire le clergĂ© de l’IA, nous foncions tout droit vers la superintelligence cosmique. En 2024, Sam Altman nous dit que les mensonges font partie de la « magie » de la technique, et le PDG de Google nous explique qu’il faudrait mĂȘme qu’on s’émerveille lorsque les logiciels racontent n’importe quoi, comme devant des enfants de maternelle qui nous rendent des dessins qui ne ressemblent Ă  rien ou des tables de multiplication fausses– bravo Gemini, c’est super, continue comme ça ! AprĂšs des dĂ©cennies Ă  nous affirmer que les programmes informatiques sont des machines froides, neutres, objectives et parfaitement infaillibles (alors que ça a toujours Ă©tĂ© parfaitement faux), la Silicon Valley veut maintenant nous persuader qu’il faudrait traiter ses logiciels mal foutus comme des enfants Montessori, en troquant l’évaluation des compĂ©tences contre l’encouragement et la bienveillance. Une autre maniĂšre de s’extirper du champ de la critique politique, en instrumentalisant notre tendance innĂ©e Ă  l’anthropomorphisation.

  • Biais du survivant : pourquoi il faut se mĂ©fier des conseils nutritionnels des centenaires
    ▻https://theconversation.com/biais-du-survivant-pourquoi-il-faut-se-mefier-des-conseils-nutritio

    Ainsi prĂ©sentĂ©, ce biais du survivant peut apparaĂźtre Ă©vident. Il est pourtant prĂ©sent partout dans notre sociĂ©tĂ©. Nous avons tous dĂ©jĂ  lu ou entendu l’histoire de ce cĂ©lĂšbre acteur ou de ce talentueux entrepreneur qui a percĂ© malgrĂ© l’adversitĂ©, en travaillant dur, en ayant cru en ses valeurs, et qui, grĂące Ă  cela, a fini par connaĂźtre le succĂšs.

    Mais nous n’entendons jamais parler des innombrables exemples d’individus qui ont essayĂ© tout aussi dur, en donnant leur maximum, mais sans jamais rĂ©ussir
 Et pour cause : mĂ©diatiquement parlant, l’histoire ne serait pas trĂšs bonne
 Cette situation crĂ©e un biais, car nous entendons principalement parler des succĂšs, jamais des Ă©checs.

    Ce biais s’applique aussi, par exemple, Ă  notre perception de l’architecture. En effet, les bĂątiments d’une pĂ©riode donnĂ©e qui parviennent jusqu’à nous sont les mieux conçus, ou les plus importants. Nous ne voyons plus ceux qui se sont effondrĂ©s ou ont Ă©tĂ© dĂ©molis, ce qui fausse notre impression de la qualitĂ© de la construction de ces Ă©poques.

    La finance n’est pas en reste : si les personnes qui ont rĂ©ussi des investissements risquĂ©s sont citĂ©es en exemple, nous n’entendons gĂ©nĂ©ralement pas parler de celles qui Ă©chouent, puisqu’elles ne vendent pas de livres ni de plans de dĂ©veloppement personnel
 Il en est de mĂȘme pour les plans de carriĂšre : « si vous travaillez dur et abandonnez l’universitĂ©, vous pouvez devenir un athlĂšte Ă  succĂšs comme moi », disent
 ceux qui ont rĂ©ussi !

    • Estrosi : « J’ai eu le Covid, mais j’ai organisĂ© une messe solennelle et j’ai suivi le traitement du bon docteur R. Comme je ne suis pas mort c’est bien la preuve que ça marche. »

  • Norway recognises Palestine as a state - regjeringen.no
    ▻https://www.regjeringen.no/en/aktuelt/norway-recognises-palestine-as-a-state/id3040194

    Press release | Date: 22/05/2024

    ‘The Norwegian Government has decided that Norway will recognise Palestine as a state. In the midst of a war, with tens of thousands killed and injured, we must keep alive the only alternative that offers a political solution for Israelis and Palestinians alike: Two states, living side by side, in peace and security,’ said Prime Minister Jonas Gahr Stþre.

  • Kenneth Stern, juriste amĂ©ricain : « Notre dĂ©finition de l’antisĂ©mitisme n’a pas Ă©tĂ© conçue comme un outil de rĂ©gulation de l’expression »
    ▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/21/kenneth-stern-juriste-americain-notre-definition-de-l-antisemitisme-n-a-pas-

    L’universitaire new-yorkais dĂ©plore, dans un entretien au « Monde », l’utilisation du concept d’antisĂ©mitisme Ă  des fins politiques dans le cadre de la guerre IsraĂ«l-Hamas.
    Propos recueillis par Valentine Faure

    Le juriste amĂ©ricain Kenneth Stern est directeur du Center for the Study of Hate de l’universitĂ© de Bard (New York) et auteur de The Con­flict Over the Con­flict : The Israel/​Palestine Cam­pus Debate (University of Toronto Press, 2020, non traduit). Il a Ă©tĂ© le principal rĂ©dacteur du texte sur la dĂ©finition de l’#antisĂ©mitisme de l’Alliance internationale pour la mĂ©moire de l’Holocauste (IHRA), utilisĂ©e dans de nombreux pays, dont la France, oĂč elle a Ă©tĂ© adoptĂ©e en 2019 par l’AssemblĂ©e nationale en tant qu’« instrument d’orientation utile en matiĂšre d’éducation et de formation et afin de soutenir les autoritĂ©s judiciaires et rĂ©pressives dans les efforts qu’elles dĂ©ploient pour dĂ©tecter et poursuivre les attaques antisĂ©mites ». Depuis plusieurs annĂ©es, il s’élĂšve contre le dĂ©tournement de cette dĂ©finition Ă  des fins politiques, pour faire taire les propos critiques envers la politique du gouvernement israĂ©lien.

    Vous avez Ă©tĂ© le principal rĂ©dacteur de la dĂ©finition de l’antisĂ©mitisme adoptĂ©e en 2016 par l’IHRA, une organisation intergouvernementale basĂ©e Ă  Stockholm. Dans quel contexte est-elle nĂ©e ?

    AprĂšs la deuxiĂšme Intifada [2000-2005], nous avons observĂ© une nette rĂ©surgence de l’antisĂ©mitisme en Europe. ChargĂ© de rĂ©diger un rapport, l’Observatoire europĂ©en des phĂ©nomĂšnes racistes et xĂ©nophobes [EUMC] a identifiĂ© un problĂšme : ceux qui collectaient les donnĂ©es dans diffĂ©rents pays d’Europe n’avaient pas de point de rĂ©fĂ©rence commun sur ce qu’ils devaient inclure ou exclure de leurs enquĂȘtes. Ils travaillaient avec une dĂ©finition temporaire qui dĂ©crivait l’antisĂ©mitisme comme une liste d’actes et de stĂ©rĂ©otypes sur les #juifs. Les attaques liĂ©es Ă  #IsraĂ«l – lorsqu’un juif est visĂ© en tant que reprĂ©sentant d’IsraĂ«l – Ă©taient exclues du champ de l’antisĂ©mitisme si l’agresseur n’adhĂ©rait pas Ă  ces stĂ©rĂ©otypes.

    En avril 2004, une Ă©cole juive de MontrĂ©al a Ă©tĂ© incendiĂ©e en rĂ©action Ă  l’assassinat par IsraĂ«l d’un dirigeant du Hamas. J’ai profitĂ© de l’occasion pour interpeller publiquement le directeur de l’EUMC sur le fait que, selon leur dĂ©finition temporaire, cet acte n’était pas considĂ©rĂ© comme antisĂ©mite. L’American Jewish Committee, oĂč j’étais expert en matiĂšre d’antisĂ©mitisme, a pris l’initiative de travailler avec l’EUMC pour Ă©laborer une nouvelle dĂ©finition, dans le but principal d’aider les collecteurs de donnĂ©es Ă  savoir ce qu’il faut recenser, Ă  travers les frontiĂšres et le temps. Le texte liste onze exemples contemporains d’antisĂ©mitisme, parmi lesquels « la nĂ©gation du droit du peuple juif Ă  l’autodĂ©termination » et l’application d’un traitement inĂ©galitaire Ă  IsraĂ«l, Ă  qui l’on demande d’adopter des comportements qui ne sont ni attendus ni exigĂ©s d’une autre nation. Les exemples reflĂštent une corrĂ©lation entre ces types de discours et le niveau d’antisĂ©mitisme. Il ne s’agit cependant pas de dire qu’il y a un lien de cause Ă  effet, ou que toute personne tenant de tels propos devrait ĂȘtre qualifiĂ©e d’antisĂ©mite.

    Aujourd’hui, vous regrettez l’usage qui a Ă©tĂ© fait de ce texte. Pourquoi ?

    Depuis 2010, des groupes de la #droite_juive amĂ©ricaine ont tentĂ© de s’approprier cette dĂ©finition, de la marier aux pouvoirs confĂ©rĂ©s par le Title VI (la loi de 1964 sur les droits civils, qui protĂšge contre la discrimination fondĂ©e sur la race, la couleur et l’origine nationale) et de l’utiliser pour tenter de censurer les discours propalestiniens sur les campus. En 2019, Donald Trump a signĂ© un dĂ©cret exigeant que le gouvernement analyse les plaintes pour antisĂ©mitisme en tenant compte de cette dĂ©finition. Une violation du Title VI peut entraĂźner le retrait des fonds fĂ©dĂ©raux aux Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur. Au moment de l’adoption de ce dĂ©cret, Jared Kushner, le gendre de Trump, a clairement indiquĂ© son objectif dans une tribune au New York Times : qualifier tout #antisionisme d’antisĂ©mitisme.

    Or, notre dĂ©finition n’a pas Ă©tĂ© conçue comme un outil de rĂ©gulation de l’expression. Sur les campus universitaires, les Ă©tudiants ont le droit absolu de ne pas ĂȘtre harcelĂ©s ou intimidĂ©s. Mais il est acceptable d’ĂȘtre dĂ©rangĂ© par des idĂ©es. Nous ne voudrions pas que la dĂ©finition du #racisme utilisĂ©e sur les campus inclue l’opposition Ă  la discrimination positive ou Ă  Black Lives Matter, par exemple. L’universitĂ© est censĂ©e ĂȘtre un lieu oĂč les Ă©tudiants sont exposĂ©s Ă  des idĂ©es, oĂč ils apprennent Ă  nĂ©gocier avec la contradiction, etc. Nous devons ĂȘtre en mesure de rĂ©pondre et d’argumenter face Ă  ces discours.

    Lors de son tĂ©moignage au CongrĂšs sur l’antisĂ©mitisme, dans le contexte de manifestations propalestiniennes sur les campus amĂ©ricains, Ă  la question de savoir si « appeler au gĂ©nocide des juifs violait le rĂšglement sur le harcĂšlement Ă  Harvard », Claudine Gay, qui Ă©tait alors prĂ©sidente de cette universitĂ©, a rĂ©pondu que « cela peut, en fonction du contexte ». Comment comprendre cette rĂ©ponse ?

    Les universitĂ©s, publiques comme privĂ©es, sont tenues de respecter le premier amendement, qui garantit la #libertĂ©_d’expression. La distinction gĂ©nĂ©rale du premier amendement est la suivante. Je peux dire : « Je pense que tous les “X” devraient ĂȘtre tuĂ©s » ; je ne peux pas crier cela si je suis avec un groupe de skinheads brandissant des battes et qu’il y a un « X » qui marche dans la rue Ă  ce moment-lĂ . La situation doit prĂ©senter une urgence et un danger. Il y a une distinction fondamentale entre le fait d’ĂȘtre intimidĂ©, harcelĂ©, discriminĂ©, et le fait d’entendre des propos profondĂ©ment dĂ©rangeants. David Duke [homme politique amĂ©ricain, nĂ©onazi, ancien leader du Ku Klux Klan] a Ă©tĂ© vilipendĂ©, mais pas sanctionnĂ©, lorsque, Ă©tudiant dans les annĂ©es 1970, il disait que les juifs devraient ĂȘtre exterminĂ©s et les Noirs renvoyĂ©s en Afrique, et qu’il portait mĂȘme un uniforme nazi sur le campus. S’il avait Ă©tĂ© renvoyĂ©, il serait devenu un martyr du premier amendement.

    La suspension de certaines sections du groupe des Students for Justice in Palestine [qui s’est illustrĂ© depuis le 7 octobre 2023 par ses messages de soutien au Hamas] est profondĂ©ment troublante. Les Ă©tudiants doivent pouvoir exprimer des idĂ©es, si rĂ©pugnantes soient-elles. La distinction que j’utilise ne se situe pas entre les mots et l’acte, mais entre l’expression (qui peut se faire par d’autres moyens que les mots) et le harcĂšlement, l’intimidation, les brimades et la discrimination, qui peuvent se faire par des mots Ă©galement – de vraies menaces, par exemple. En d’autres termes, oui, cela dĂ©pend du contexte. Claudine Gay [qui a dĂ©missionnĂ© depuis] avait donc raison dans sa rĂ©ponse, mĂȘme si elle s’est montrĂ©e sourde au climat politique.

    Comment analysez-vous la dĂ©cision de la prĂ©sidente de Columbia, suivie par d’autres, d’envoyer la police pour dĂ©loger les manifestants propalestiniens ?

    La dĂ©cision de faire appel Ă  la police aussi rapidement n’a fait qu’enflammer la situation. Les campements ont probablement violĂ© les rĂšgles qui encadrent le droit de manifester sur le campus. Mais faire appel Ă  la police pour arrĂȘter des Ă©tudiants devrait ĂȘtre, comme lorsqu’un pays entre en guerre, la derniĂšre mesure prise par nĂ©cessitĂ©. D’autres #campus qui connaissent des manifestations similaires ont abordĂ© le problĂšme diffĂ©remment, dĂ©clarant que, tant qu’il n’y a pas de violence ou de harcĂšlement, ils ne feront pas appel Ă  la #police.

    Vous parlez de « zone grise » de l’antisĂ©mitisme. Qu’entendez-vous par lĂ  ?

    Dans sa forme la plus dangereuse, l’antisĂ©mitisme est une thĂ©orie du complot : les juifs sont considĂ©rĂ©s comme conspirant pour nuire aux non-juifs, ce qui permet d’expliquer ce qui ne va pas dans le monde. Mais voici une question plus difficile : « OĂč se situe la limite entre la critique lĂ©gitime d’IsraĂ«l et l’antisĂ©mitisme ? » Cette question porte davantage sur notre besoin de dĂ©limitations que sur ce que nous voulons dĂ©limiter. Nous voulons simplifier ce qui est complexe, catĂ©goriser un propos et le condamner. L’antisĂ©mitisme, pour l’essentiel, ne fonctionne pas ainsi : on peut ĂȘtre « un peu » antisĂ©mite ou, plus prĂ©cisĂ©ment, avoir des opinions qui se situent dans la zone grise.

    La question la plus Ă©pineuse Ă  cet Ă©gard demeure celle de l’antisionisme.

    Moi-mĂȘme sioniste convaincu, je souffre d’entendre dire qu’IsraĂ«l ne devrait pas exister en tant qu’Etat juif. Je comprends les arguments de ceux qui assurent qu’une telle conception est antisĂ©mite : pourquoi les juifs devraient-ils se voir refuser le droit Ă  l’autodĂ©termination dans leur patrie historique ? Mais l’opposition Ă  l’idĂ©e d’un #Etat_juif est-elle intrinsĂšquement antisĂ©mite ? Imaginez un Palestinien dont la famille a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e en 1948. Son opposition au sionisme est-elle due Ă  une croyance en un complot juif ou au fait que la crĂ©ation d’IsraĂ«l lui a portĂ© prĂ©judice, Ă  lui et Ă  ses aspirations nationales ? Et si vous ĂȘtes une personne qui s’identifie Ă  la gauche et qui a dĂ©cidĂ© d’embrasser la cause palestinienne, est-ce parce que vous considĂ©rez que la dĂ©possession des #Palestiniens est injuste, parce que vous dĂ©testez les juifs et/ou que vous voyez le monde inondĂ© de conspirations juives, ou quelque chose entre les deux ?

    Certains #Ă©tudiants juifs sionistes progressistes se plaignent d’ĂȘtre exclus d’associations (de groupes antiracistes et de victimes de violences sexuelles, par exemple) par des camarades de classe qui prĂ©tendent que les sionistes ne peuvent pas ĂȘtre progressistes. Or il y a eu de nombreuses annulations d’intervenants perçus comme conservateurs et n’ayant rien Ă  voir avec IsraĂ«l ou les juifs, comme Charles Murray [essayiste aux thĂšses controversĂ©es] ou Ann Coulter [polĂ©miste rĂ©publicaine]. Le militant sioniste est-il exclu parce qu’il est juif ou parce qu’il est considĂ©rĂ© comme conservateur ? L’exclusion peut ĂȘtre une forme de maccarthysme, mais n’est pas nĂ©cessairement antisĂ©mite. A l’inverse, certaines organisations sionistes, sur les campus et en dehors, n’autorisent pas des groupes comme Breaking the Silence ou IfNotNow – considĂ©rĂ©s comme trop critiques Ă  l’égard d’IsraĂ«l – Ă  s’associer avec elles.

    La complexitĂ© du conflit israĂ©lo-palestinien, dites-vous, devrait en faire un exemple idĂ©al de la maniĂšre d’enseigner la pensĂ©e critique et de mener des discussions difficiles


    Pensez Ă  l’articulation entre distorsion historique, antisionisme et antisĂ©mitisme. Le lien ancien entre les juifs et la terre d’IsraĂ«l est un fondement essentiel du sionisme pour la plupart des juifs. Est-ce une distorsion historique que d’ignorer cette histoire, de considĂ©rer que le sionisme a commencĂ© dans les annĂ©es 1880 avec Herzl et l’#immigration de juifs europĂ©ens fuyant l’antisĂ©mitisme et venant en Palestine, oĂč les Arabes – et non les juifs – Ă©taient majoritaires ? S’agit-il d’antisĂ©mitisme, au mĂȘme titre que le dĂ©ni de la Shoah, lorsque les antisionistes font commencer cette histoire Ă  un point diffĂ©rent de celui des sionistes, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, et omettent une histoire que de nombreux juifs considĂšrent comme fondamentale ? Un collĂšgue de Bard, qui s’inquiĂ©tait de voir les Ă©tudiants utiliser des termes tels que « #colonialisme_de_peuplement », « #gĂ©nocide », « sionisme », a dĂ©cidĂ© de mettre en place un cours qui approfondit chacun de ces termes. Je rĂ©serve le terme « #antisĂ©mite » aux cas les plus Ă©vidents. En fin de compte, la tentative de tracer des lignes claires ne fait qu’obscurcir la conversation.

  • [Tribune] La France le dernier État colonial ? | Le TĂ©lĂ©gramme
    ▻https://www.letelegramme.fr/opinions/tribune-la-france-le-dernier-etat-colonial-6588039.php

    Georges Cadiou, journaliste, Ă©crivain, et ex-adjoint au maire de Quimper, Ă©voque « la rĂ©alitĂ© d’un Ă©tat colonial français » en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la Nouvelle-CalĂ©donie.*

    « Les colonies sont faites pour ĂȘtre perdues. Elles naissent avec la croix de mort au front. » (Don Alvaro dans « Le MaĂźtre de Santiago », Henry de Montherlant, 1947).

    Avec la rĂ©cente flambĂ©e de violence en Nouvelle-CalĂ©donie, la question que l’on ose rarement poser revient d’actualitĂ© : la France est-elle le dernier État colonial des pays occidentaux ?

    Il Ă©tait beau le planisphĂšre de notre enfance affichĂ© dans nos Ă©coles. En bleu, les colonies françaises, en rouge, les colonies anglaises et, plus discrĂštement, dans d’autres couleurs, les colonies portugaises en Afrique (Angola, Mozambique, GuinĂ©e Bissau), en Asie (Goa, Macao) et en MĂ©lanĂ©sie (Timor) et, encore plus discrĂštement, les restes des ex-empires coloniaux comme l’Espagne ou les Pays-Bas (IndonĂ©sie, Guyane hollandaise, Antilles nĂ©erlandaises). Toutes ces possessions occidentales ont disparu au fil de l’Histoire, les anciennes colonies britanniques Ă  commencer par l’Inde, ou les anciennes colonies hollandaises et, plus rĂ©cemment, avec la RĂ©volution des ƒillets, les colonies portugaises. Toutes sauf celles que Jean-Claude Guillebaud avait judicieusement appelĂ©es « les confettis de l’Empire » dans un livre ainsi intitulĂ© et publiĂ© au Seuil en 1975. Dans ce livre, le journaliste du Monde posait carrĂ©ment la question : « En 1975, la France serait-elle la derniĂšre puissance coloniale du monde ? ».

    La France avait connu plusieurs vagues de dĂ©colonisations, ou plutĂŽt de pertes de son ex-empire : le Liban et la Syrie en 1943, l’Indochine aprĂšs le dĂ©sastre militaire de Dien Bien Phu en 1954, le Maroc et la Tunisie en 1955-56, la plupart des pays du continent africain en 1960 et, bien sĂ»r, l’AlgĂ©rie en 1962 Ă  l’issue d’une guerre qui, longtemps, ne voulut pas dire son nom. Mais pour le citoyen lambda, cette indĂ©pendance algĂ©rienne scellait la pĂ©riode coloniale de la France. C’était faux bien sĂ»r, car, dans les annĂ©es 1970, sous la prĂ©sidence de Giscard d’Estaing, d’autres territoires devenaient indĂ©pendants comme Djibouti, les Comores (moins Mayotte) ou le condominium franco-britannique des Nouvelles HĂ©brides (aujourd’hui nommĂ© Vanuatu). Ce mouvement de dĂ©colonisation encouragĂ© par l’Onu Ă©tait gĂ©nĂ©ral avec les multiples indĂ©pendances tout autour de ce que l’on appelait les DOM-TOM, les dĂ©partements et territoires d’Outre-Mer français, par exemple la Barbade, la Guyana, le Surinam, Fidji et plusieurs Ăźles du Pacifique ex-possessions anglaises ainsi que, nous l’avons dit, les ex-colonies portugaises.

    « L’orgueil national-français d’une prĂ©sence sur tous les ocĂ©ans du monde pour se donner l’illusion d’ĂȘtre encore une grande puissance se fracasse sur une rĂ©alitĂ©, la rĂ©alitĂ© d’un Ă©tat colonial et jacobin incapable de se rĂ©former. »

    Seul contre-exemple : la France, qui s’accroche Ă  ses confettis aux Antilles, en Guyane, Ă  La RĂ©union, en PolynĂ©sie et donc en Nouvelle-CalĂ©donie. On peut dire s’accrocher en dĂ©pit du droit international et des nombreuses rĂ©solutions de l’Onu dĂ©nonçant par exemple la prĂ©sence française Ă  Mayotte oĂč la situation dĂ©jĂ  explosive devient aujourd’hui ingĂ©rable. Seize rĂ©solutions de l’Onu exigent le retour de Mayotte aux Comores. La France n’en a respectĂ© aucune. Aujourd’hui, c’est en Nouvelle -CalĂ©donie que la situation s’envenime. Les accords dits de Matignon puis de NoumĂ©a n’ont rien rĂ©glĂ©. Cela n’a fait que retarder un processus inĂ©vitable : l’orgueil national français d’une prĂ©sence sur tous les ocĂ©ans du monde pour se donner l’illusion d’ĂȘtre encore une grande puissance se fracasse sur une rĂ©alitĂ©, la rĂ©alitĂ© d’un État colonial et jacobin incapable de se rĂ©former en envisageant, par exemple, une solution d’une indĂ©pendance d’un État associĂ© comme l’est Porto Rico par rapport aux États-Unis ! Cela est impensable aux yeux de nos tenants d’un colonialisme d’un autre Ăąge condamnĂ© Ă  disparaĂźtre tĂŽt ou tard. L’envoi de la troupe en Nouvelle-CalĂ©donie n’y fera rien. LĂ  aussi, comme dans d’autres parties du monde, la solution ne peut qu’ĂȘtre politique. Il faut dĂ©noncer ceux qui veulent faire un petit remake de la guerre d’AlgĂ©rie. Qu’ils le veuillent ou non, dans quelques annĂ©es, la Kanaky sera libre. C’est le sens de l’Histoire.

    • et, sur la mĂȘme page, l’édito bien rance d’Hubert Coudurier, directeur de l’information et frĂšre du directeur de la publication (quatriĂšme gĂ©nĂ©ration)

      [Édito] Macron ou les vertus du forcing | Le TĂ©lĂ©gramme
      ▻https://www.letelegramme.fr/opinions/edito-macron-ou-les-vertus-du-forcing-6588241.php

      Notre Ă©ditorialiste Hubert Coudurier livre son point de vue sur la dĂ©cision d’Emmanuel de se rendre lui-mĂȘme en Nouvelle-CalĂ©donie.

      GĂ©rald Darmanin aurait dĂ», en toute logique, se rendre sur place. Le ministre de l’IntĂ©rieur et des Outre-mer connaĂźt bien le dossier pour l’avoir repris des mains d’Édouard Philippe Ă  son dĂ©part de Matignon. Il s’est rendu sept fois sur le « caillou ». Or c’est d’abord le rĂ©tablissement de l’ordre qui doit prĂ©valoir. Dix mille jeunes mĂȘlant militants indĂ©pendantistes et dĂ©linquants dĂ©ferlant sur NoumĂ©a, c’est terriblement anxiogĂšne pour la population en manque de soins et d’alimentation. Une autre forme de chaos qu’on a pu observer dans les DOM-TOM. Du coup, les indĂ©pendantistes ont recrĂ©Ă© une solidaritĂ© interethnique entre mĂ©lanĂ©siens (autochtones) et nĂ©o-calĂ©doniens (d’origine europĂ©enne). Emmanuel Macron, qui ne rĂ©siste jamais Ă  l’envie de se mettre en avant, avait confiĂ© durant le week-end le dossier Ă  son Premier ministre, avant de dĂ©cider de se rendre sur place. Pourquoi cette prĂ©cipitation ? Gabriel Attal n’écartait pas un assouplissement de l’agenda de la rĂ©vision constitutionnelle prĂ©vue dans un CongrĂšs fin juin. Laquelle prĂ©voit le fameux Ă©largissement du corps Ă©lectoral qui fait bondir les indĂ©pendantistes malgrĂ© trois rĂ©fĂ©rendums qui leur ont Ă©tĂ© dĂ©favorables. Certes, le dernier, tenu durant la covid, a Ă©tĂ© boycottĂ© par les kanaks dont la prĂ©occupation principale Ă©tait d’enterrer leurs morts. À moins qu’ils aient compris que c’est la cause de l’indĂ©pendance qui Ă©tait morte. La promotion de la prĂ©sidente loyaliste du sud a de surcroĂźt nourri le soupçon que le gouvernement choisissait son camp. Mais au final, l’objectif des indĂ©pendantistes dĂ©bordĂ©s par leur base, n’est que de gagner du temps. Le prĂ©sident français ayant dĂ©cidĂ© de passer en force, estimant que la messe Ă©tait dite, s’expose nĂ©anmoins inutilement. Car la question dĂ©coloniale est sans fin puisqu’elle nous rattrape dĂ©sormais dans l’Hexagone comme on l’a vu lors des Ă©meutes de juin dernier.

  • Mandats d’arrĂȘt : « Le conflit israĂ©lo-palestinien est marquĂ© par une impunitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e » | Le TĂ©lĂ©gramme
    ▻https://www.letelegramme.fr/monde/israel-palestine/mandats-darret-le-conflit-israelo-palestinien-est-marque-par-une-impuni

    propos recueillis par Pierre Coudurier*

    Avocat spĂ©cialiste du droit international, Johann Soufi analyse la demande du procureur de la Cour pĂ©nale internationale (CPI) de dĂ©livrer des mandats d‘arrĂȘt contre le premier ministre israĂ©lien, Benjamin Netanyahu, son ministre de la DĂ©fense ainsi que trois responsables du Hamas. Entretien.

    Le procureur de la Cour pĂ©nale internationale a demandĂ©, lundi, des mandats d’arrĂȘt contre le Premier ministre israĂ©lien et des dirigeants du Hamas. Comment qualifiez-vous cette procĂ©dure ?
    C’est un Ă©vĂ©nement historique, car le conflit israĂ©lo-palestinien est marquĂ© par une impunitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e pour les crimes commis des deux cĂŽtĂ©s. Depuis des annĂ©es, nous avions l’impression que cette rĂ©gion Ă©chappait au droit international. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas. De plus, la CPI Ă©tait accusĂ©e de sĂ©lectivitĂ© en concentrant ses poursuites principalement contre des chefs de guerre africains, notamment des responsables de niveau moins Ă©levĂ©. En ce sens, le mandat d’arrĂȘt Ă©mis Ă  l’encontre de Vladimir Poutine avait dĂ©jĂ  marquĂ© un tournant historique dans l’histoire de la Cour. Mais il a aussi Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© par certains comme un positionnement stratĂ©gique du Bureau du procureur alignĂ© sur les intĂ©rĂȘts occidentaux, en particulier suite Ă  l’annonce du procureur de « dĂ©prioriser » ses enquĂȘtes sur les crimes de guerre commis par des AmĂ©ricains en Afghanistan.

    Cette fois, c’est une vraie rupture. On le voit, d’ailleurs, Ă  la rĂ©action virulente de certains dirigeants occidentaux contre le procureur de la Cour. D’habitude, la Cour ne communique que lorsque le mandat d’arrĂȘt a Ă©tĂ© Ă©mis. Mais, cette fois, l’annonce a Ă©tĂ© faite dĂšs le lancement de la requĂȘte du procureur, probablement pour avoir un effet dissuasif et dans le but d’éviter certaines pressions. Les juges vont maintenant avoir un rĂŽle de certification. Selon moi, il a peu de chance qu’il y ait de changement majeur. D’ici deux Ă  trois mois, les mandats d’arrĂȘt seront dĂ©livrĂ©s par la Cour.

    Alors que Joe Biden se rĂ©jouissait du mandat d’arrĂȘt contre Poutine, le prĂ©sident des États-Unis trouve « scandaleuse » la procĂ©dure lancĂ©e Ă  l’encontre de ses alliĂ©s israĂ©liens. Les AmĂ©ricains sont-ils pris Ă  leur propre jeu ?
    Ce n’est pas tant une question de jeu politique, qu’une question de cohĂ©rence entre les valeurs que Washington proclame, fondĂ©es sur l’importance du respect du droit international, et ses actes, qui sont parfois en contradiction avec ces valeurs. La justice n’a de sens qu’à partir du moment oĂč elle s’applique de maniĂšre impartiale. Or Washington instrumentalise le droit et la justice internationale depuis le dĂ©but de l’existence de la Cour. Le procureur, Karim Khan, l’a bien indiquĂ© dans une interview Ă  CNN, lundi, en expliquant qu’un responsable amĂ©ricain lui a dit que la Cour Ă©tait rĂ©servĂ©e « aux dirigeants africains et aux puissances ennemies ». La cohĂ©rence du discours amĂ©ricain vis-Ă -vis de la justice internationale doit aussi ĂȘtre analysĂ©e en tenant compte de ce double standard et de cette hypocrisie.

    La France, Ă  l’inverse, a affirmĂ© soutenir la CPI

    Pour les 124 États qui y adhĂšrent - ce qui n’est pas le cas des États-Unis ni d’IsraĂ«l - soutenir la CPI est une exigence lĂ©gale. Tout comme le fait d’arrĂȘter les personnes sous mandats d’arrĂȘt si elles se trouvent sur le territoire national. La France et les autres États membres doivent aussi faciliter le travail de la Cour. D’abord financiĂšrement, en contribuant au budget de la Cour, mais aussi en fournissant des informations issues des services de renseignement et des ressources matĂ©rielles comme c’est le cas concernant les enquĂȘtes du procureur en Ukraine.

    Quelles incidences pour les responsables du Hamas et ceux d’IsraĂ«l ?
    S’ils sont Ă©mis, ces mandats d’arrĂȘt vont contribuer Ă  marginaliser davantage ces individus sur la scĂšne internationale. Quelle que soit la lĂ©gitimitĂ© allĂ©guĂ©e de leurs combats respectifs, ces mandats d’arrĂȘt dĂ©montrent qu’ils agissent en violation du droit international humanitaire et qu’ils ont probablement commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanitĂ©. Pour les responsables israĂ©liens, le crime d’extermination, de persĂ©cution, mais aussi l’utilisation de la famine comme une arme de guerre. Du cĂŽtĂ© des dirigeants du Hamas, le crime d’extermination, la torture, le viol. Ce sont des crimes qui choquent notre conscience.

    Ces mandats permettent de remettre en question l’idĂ©e que la fin justifie les moyens. Au-delĂ  des considĂ©rations politiques, il y a un instrument commun qui s’appelle le droit.

  • Apprentissage : les dĂ©rapages financiers et pĂ©dagogiques sur un plateau de tĂ©lĂ© | Le Club
    ▻https://blogs.mediapart.fr/nasr-lakhsassi/blog/210524/apprentissage-les-derapages-financiers-et-pedagogiques-sur-un-platea

    L’argent public est absorbĂ© par un trou noir

    L’open bar des primes et de l’argent facile fonctionne donc parfaitement...pour les employeurs et les centres de formation. Un puits sans fonds. L’eldorado, il est lĂ  ! Et nombreux sont ceux qui en sont devenus accrocs, y compris les patrons milliardaires des multinationales !

    Depuis la mise en place de la rĂ©forme, les financements publics allouĂ©s Ă  l’apprentissage n’ont cessĂ© d’augmenter.

    Dans son Ă©tude « Un bilan des annĂ©es folles », Bruno Coquet montre que les dĂ©penses publiques sont passĂ©es de 5 693 M € en 2017 Ă  19 894 M € en 2022.

    Les dĂ©penses publiques enregistrĂ©es en 2023 s’élĂšvent Ă  22 milliards d’aprĂšs France info.

    « Jamais une politique de soutien Ă  l’emploi n’a Ă©tĂ© aussi coĂ»teuse pour les finances publiques. Ce sont des milliards d’euros de deniers publics qui partent en pure perte. Sans aucune rĂ©gulation derriĂšre ! » Ces mots forts viennent d’un haut fonctionnaire tenu au devoir de rĂ©serve. De ceux qui n’aiment pas les polĂ©miques et tiennent plutĂŽt les journalistes Ă  distance. Sauf que lĂ , la moutarde pique trop : « Il faut ouvrir le capot de ce beau discours sur la hausse de l’apprentissage. » LibĂ©ration 23 novembre 2022.

    #apprentissage #privé #emploi #argent_public #dette

  • Ah, ce midi j’ai dĂ» aller voir les logs d’un de mes serveurs pour voir pourquoi il ramait. Et Ă©videmment j’ai encore dĂ» bloquer quelques adresses IP qui aspiraient le contenu comme des gorets.

    J’ai vraiment hĂąte que ce soit prochainement des « licornes françaises » gavĂ©es d’argent public pour se merder dans l’IA (quand il faut, il y a de l’argent magique en Macronie) qui fasse tomber mes serveurs


  • SĂ»retĂ© nuclĂ©aire : promulgation de la loi fusionnant ASN et IRSN
    ▻https://www.connaissancedesenergies.org/afp/surete-nucleaire-promulgation-de-la-loi-fusionnant-asn-et-i

    AFP parue le 22 mai 2024 - 13h48

    La loi fusionnant le gendarme du nuclĂ©aire, l’ASN, avec l’expert technique du secteur, l’IRSN, a Ă©tĂ© promulguĂ©e mardi, selon un article paru mercredi au Journal officiel.

    (..)

    Cette « loi du 21 mai 2024 relative Ă  l’organisation de la gouvernance de la sĂ»retĂ© nuclĂ©aire pour rĂ©pondre au dĂ©fi de la relance de la filiĂšre nuclĂ©aire » vise Ă  adapter cette gouvernance aux nouvelles ambitions de la France, qui veut construire six voire 14 rĂ©acteurs et souhaite « fluidifier » les dĂ©cisions dans ce sens, a rĂ©guliĂšrement expliquĂ© le gouvernement.

    (...)

    VoilĂ , c’est fait, tout va ĂȘtre fluidifiĂ©, dans 2 ans, le premier EPR sort de terre, en mĂȘme temps que le couvercle de la cocotte de l’EPR de Flamanville sera remplacĂ©, du fait de ses dĂ©fauts de fabrication liĂ©s Ă  la moindre fluidification des processus de l’ancien cadre lĂ©gal.

  • Vivent les haies ! - AgnĂšs Stienne - Visionscarto
    ▻https://www.visionscarto.net/vivent-les-haies

    L’agro-industrie dĂ©vore le bocage, dĂ©vorons l’agro-industrie.

    DĂ©cembre 2023, TGV 5280 voiture 5 place 105, Le Mans-Paris, premiĂšre Ă©tape d’un voyage Ă  destination des Ardennes.

    La grisaille de ces derniĂšres semaines a levĂ© le voile pour quelques jours seulement sur un ciel plus lumineux. Une chance. Je referme le livre qui m’accompagne dans ce pĂ©riple et laisse mon regard se perdre dans le paysage qui dĂ©file Ă  grande vitesse. Je n’avais pas fait ce trajet depuis la propagation de la pandĂ©mie de covid en 2019. OĂč sont les haies ? Au fur et Ă  mesure qu’on approche de Chartres elles se rarĂ©fient, avant de disparaĂźtre totalement. L’agro-industrie n’a de cesse de dĂ©vorer le moindre Ăźlot de verdure. « RĂ©volution verte » qu’ils disaient.

  • Des Ă©lĂšves bloquent l’entrĂ©e de leur lycĂ©e Ă  Montpellier pour manifester leur soutien aux Palestiniens [16 mai]
    ▻https://www.midilibre.fr/2024/05/16/soutien-aux-palestiniens-blocus-du-lycee-joffre-depuis-ce-matin-a-montpell

    « Palestine vaincra, Palestine vivra ». Depuis 6 heures ce matin, une centaine d’élĂšves du lycĂ©e Joffre bloquent les accĂšs Ă  l’établissement afin de manifester leur soutien aux Palestiniens.

    [
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    Un élargissement au lycée Jules-Guesde est aussi envisagé.

  • No aid unloaded at US pier has reached Gaza : Pentagon
    ▻https://thecradle.co/articles-id/25023
    ▻http://thecradle-main.oss-eu-central-1.aliyuncs.com/public/articles/f531f84e-1824-11ef-ba4b-00163e02c055.webp

    Comme on pouvait s’en douter (et le craindre), la jetĂ©e flottante au bord de Gaza ne dĂ©livre aucune aide alimentaire, de l’aveu mĂȘme des Etasunienns.

    The Pentagon said on 21 May that none of the humanitarian aid has been unloaded off of Washington’s floating pier on the coast of Gaza, as the US says it is working with the UN and Israel to identify safe routes into the besieged enclave.

    Pentagon spokesman, Major General Patrick Ryder, said on Tuesday that the US, Israel, and the UN are working to determine “alternative routes” for the delivery of over 500 tons of aid that has been transported to the Gaza pier since last week.

    The announcement comes after desperate Palestinians, stricken by famine as a result of Israel’s war, tried intercepting a number of trucks carrying aid from the pier over the weekend, according to Ryder.

    “As of today, I do not believe so,” Ryder said in response to a question on whether any aid has been delivered to starving Gazans in the besieged strip.

    “We do anticipate that assistance will be distributed in the coming days, of course, conditions permitting,” he added.

  • L’armĂ©e française entraĂźne des nĂ©onazis ukrainiens au combat | Mediapart
    ▻https://www.mediapart.fr/journal/international/220524/l-armee-francaise-entraine-des-neonazis-ukrainiens-au-combat


    Faut qu’ils fassent gaffe Ă  Mediapart : ils sont Ă  ça đŸ€ d’ĂȘtre inculpĂ©s de Poutinophilie.

    Plusieurs pays occidentaux forment des militaires ukrainiens au maniement des armes. Un groupe venu en France Ă  la fin de l’annĂ©e 2023 comptait dans ses rangs d’authentiques nĂ©onazis. Une donnĂ©e que l’armĂ©e française ne pouvait ignorer : l’un portait le symbole de la SS tatouĂ© sur le visage.

    • J’aime comme il est de bon temps, notamment chez les bonnes Ăąmes de gauche, de dĂ©crĂ©ter que le Hamas (voire le Hezbollah), c’est rien que des fascistes, donc ils n’ont rigoureusement aucune lĂ©gitimitĂ© Ă  quoi que ce soit, et que c’est du « campisme » de dire le contraire. Mais quand on trouve d’authentiques nazis chez les Ukrainiens (ce qui surgit Ă  intervalle rĂ©gulier), c’est du « campisme » de le dire.

    • Ń…Ń‚ĐŸ Ń…ĐŸŃ‡Đ” жОтО Ń‚ĐŸĐč ĐżĐŸĐ±ĐžĐœĐ”Đč Đ±ĐŸŃ€ĐŸŃ‚ĐžŃŃŒ
      Đ°Ń…Ń‚ĐŸ ĐœĐ” Đ·Đ°Ń…ĐŸŃ‡Đ” Ń‡ĐžĐœĐžŃ‚Đč ĐŸĐżŃ–Ń€ у Ń†ŃŒĐŸĐŒŃƒ сĐČіті ĐČŃ–Ń‡ĐœĐŸŃ— Đ±ĐŸŃ€ĐŸŃ‚ŃŒĐ±Đž
      Ń‚ĐŸĐč ĐœĐ” Đ·Đ°ŃĐ»ŃƒĐłĐŸĐ±ŃƒĐ” праĐČĐ° ĐœĐ° Đ¶ĐžŃ‚Ń‚Ń

      citation exacte de l’original allemand :

      Wer leben will der kÀmpfe also
      und wer nicht streiten will in dieser Welt des ewigen Ringens
      verdient das Leben nicht.

      Mein Kampf, ch. 11 Volk und Rasse

      de trĂšs nombreuses affiches de propagande ou cartes postales sont bĂąties exactement sur ce principe graphique : citation + portrait, p. ex.

  • Why Your Wi-Fi Router Doubles as an Apple AirTag – Krebs on Security
    ▻https://krebsonsecurity.com/2024/05/why-your-wi-fi-router-doubles-as-an-apple-airtag

    Both Apple and Google operate their own Wi-Fi-based Positioning Systems (WPS) that obtain certain hardware identifiers from all wireless access points that come within range of their mobile devices. Both record the Media Access Control (MAC) address that a Wi-FI access point uses, known as a Basic Service Set Identifier or BSSID.

    Periodically, Apple and Google mobile devices will forward their locations — by querying GPS and/or by using cellular towers as landmarks — along with any nearby BSSIDs. This combination of data allows Apple and Google devices to figure out where they are within a few feet or meters, and it’s what allows your mobile phone to continue displaying your planned route even when the device can’t get a fix on GPS.

    With Google’s WPS, a wireless device submits a list of nearby Wi-Fi access point BSSIDs and their signal strengths — via an application programming interface (API) request to Google — whose WPS responds with the device’s computed position. Google’s WPS requires at least two BSSIDs to calculate a device’s approximate position.

    Apple’s WPS also accepts a list of nearby BSSIDs, but instead of computing the device’s location based off the set of observed access points and their received signal strengths and then reporting that result to the user, Apple’s API will return the geolocations of up to 400 hundred more BSSIDs that are nearby the one requested. It then uses approximately eight of those BSSIDs to work out the user’s location based on known landmarks.

  • MANDATS D’ARRÊTS DEMANDÉS À LA CPI : SÉJOURNÉ APPELLE À « NE PAS CRÉER D’ÉQUIVALENCE ENTRE LE HAMAS ET ISRAËL » ▻https://www.bfmtv.com/international/moyen-orient/israel/mandats-d-arrets-demandes-a-la-cpi-sejourne-appelle-a-ne-pas-creer-d-equivale

    Le ministre français des Affaires Ă©trangĂšres estime comme d’autres gouvernements europĂ©ens qu’il ne faut pas crĂ©er « d’équivalence » entre le Hamas et IsraĂ«l aprĂšs les « demandes simultanĂ©es » de mandats d’arrĂȘt par le procureur de la Cour pĂ©nale internationale.

    #désespérant #génocidaires

  • « SDAT is the question »
    ▻https://expansive.info/SDAT-is-the-question-4587

    On est en plein gros backlash aprĂšs l’affaire Tarnac. Ya eu une grosse affaire avec des gros soutiens et une "victoire" aprĂšs 10 ans. Mais ensuite toutes les affaires suivantes sont maintenant durement rĂ©primĂ©s avec les outils (en gens, en arme et en droit) de l’anti-terrorisme et lĂ  ya plus forcĂ©ment autant de soutien (mĂ©diatique et matĂ©riel) que pour Tarnac. Et mĂȘme quand il y a, comme c’est pour 5, 10, 15 affaires en mĂȘme temps ça se dilue.

    Mais aprĂšs avoir longuement dĂ©libĂ©rĂ©, les 3 juges dĂ©cidĂšrent de condamner les prĂ©venus Ă  des peines allant de 7500 euros Ă  15000 euros, soit le maximum lĂ©gal encouru en terme d’amende. On saura apprĂ©cier l’exercice de multiplication qu’il leur a fallu faire pour gonfler le rĂ©quisitoire du procureur : 37,5 fois supĂ©rieur !
    AprĂšs avoir plus qu’ouvertement dĂ©criĂ© le droit au silence des prĂ©venus, au prĂ©texte de leur supposĂ©e ’contestation systĂ©matique de toute forme d’autorité’, ils appuyĂšrent leur dĂ©cision par l’implication de la SDAT dans les arrestations et la tenue des mesures de garde Ă  vue sur la commune de Levallois. EnvoĂ»tement ou raison, si la SDAT est dans le coup, ce ne doit pas ĂȘtre pour rien !

    #répression #SLT #désarmement #justice #SDAT #anti-terrorisme #backlash

  • Opinion | Scarlett Johansson’s Voice Isn’t the Only Thing A.I. Companies Want - The New York Times
    ▻https://www.nytimes.com/live/2024/05/21/opinion/thepoint#openai-scarlett-johansson

    Par Zeynep Tufekci

    When OpenAI introduced its virtual assistant, Sky, last week, many gasped. It sounded just like Scarlett Johansson, who had famously played an artificial intelligence voice assistant in the movie “Her.”

    On the surface, the choice made sense: Last year, Sam Altman, the C.E.O. of OpenAI, had named it his favorite science fiction movie, even posting the single word “her” around the assistant’s debut.

    OpenAI approached Johansson to be the voice for its virtual assistant, and she turned it down. The company approached her again two days before the debut of Sky, but this time, she said in a blistering statement, it didn’t even wait for her official “no” before releasing a voice that sounds so similar to hers that it even fooled her friends and family.

    In response to Johansson’s scathing letter, OpenAI claimed that the voice was someone else and “was never intended to resemble hers,” but it took Sky down anyway.

    The A.I. industry is built on grabbing our data — the output that humanity has collectively produced: books, art, music, blog posts, social media, videos — and using it to train their models, from which they then make money or use as they wish. For the most part, A.I. companies haven’t asked or paid the people who created the data they grab and whose actual employment and future are threatened by the models trained on it.

    Politicians haven’t stepped in to ask why humanity’s collective output should be usurped and monopolized by a handful of companies. They’ve practically let the industry do what it wants for decades.

    I am someone who believes in the true upside of technology, including A.I. But amid all the lofty talk about its transformational power, these companies are perpetuating an information grab, a money grab and a “break the rules and see what we can get away with” mentality that’s worked very well for them for the past few decades.

    Altman, it seems, liked Johansson’s voice, so the company made a simulacrum of it. Why not?

    When you’re a tech industry star, they let you do anything.

    #Zeynep_Tufekci #Intelligence_artificielle #OpenAI #Voice

  • Croyez le ou non, je suis en train de quitter Manjaro pour Debian, pour le poste de travail.

    Et plus gĂ©nĂ©ralement, il ne me reste plus qu’à rĂ©installer le portable sur Linux, et toutes mes machines physiques ne seront plus avec Windows. MĂȘme le pc de la salle de rĂ©union est passĂ© sous Linux. Ça m’a pris l’autre jour, quand pour la Ă©niĂšme fois, il a fallu attendre 15 minutes que les mises Ă  jour se terminent. Depuis il dĂ©marre plus vite et fonctionne impeccablement.

    Étant donnĂ© mon passĂ© de fin connaisseur du systĂšme de MS, ce n’était pas vraiment jouĂ© d’avance.

    Et en insistant pour retrouver mes habitudes, j’en crĂ©e de nouvelles tout aussi sympa. Il y a une sacrĂ©e maturitĂ© et diversitĂ© ds les logiciels.

    Par contre, je dois reconnaĂźtre que... MĂȘme avec mes connaissances, le coup d’installer Linux sur du matĂ©riel rĂ©cent, ce n’est pas du tout Ă©vident.

  • Tous ces connards de HEC (ou l’équivalent) — Viktor DEDAJ
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    La derniĂšre fois que j’ai conversĂ© avec un connard de HEC (ou l’équivalent), j’ai eu le sentiment dĂ©sagrĂ©able de regarder la tĂ©lĂ©. C’était aussi bavard, nombriliste, hystĂ©rique et d’une bĂȘtise agressive. On aurait dit qu’il avait mĂ©morisĂ© : 1) tous les « dossiers » du magazine Le Point sur le Salaire des Cadres, les Francs-Maçons et l’Islam ; 2) toutes les enquĂȘtes de l’Express sur le Salaire des Cadres, le Prix de l’Immobilier et les Musulmans ; 3) tous les numĂ©ros spĂ©ciaux du Nouvel Obs sur le Salaire des Cadres, l’HomosexualitĂ© et les Arabes.

    Chez lui, le concept de « radicalitĂ© » se limitait Ă  la lecture de Courrier International et les Guignols sur Canal+. J’ai cru un instant qu’il faisait dans l’ironie, genre pince-sans-rire. Pas du tout. J’ai mĂȘme eu droit Ă  un « tu comprends Viktor, selon la loi de l’offre et la demande... ».

    SĂ©rieusement : vous le saviez, vous, qu’il existe rĂ©ellement des individus qui prononcent rĂ©ellement ce genre de phrase avec tout le sĂ©rieux du monde ? Et moi qui pensais que c’était une de ces phrases « connues » mais que personne ne prononce rĂ©ellement dans la vraie vie. Une phrase comme « Attends, ce n’est pas ce que tu crois, je peux tout t’expliquer », vous comprenez ? Une phrase que personne ne prononce rĂ©ellement dans la vraie vie sauf Ă  ĂȘtre - et lĂ  , retenez votre souffle - totalement et irrĂ©mĂ©diablement lavĂ© du cerveau, avec une mini-salle de projection Ă  la place de la cervelle et vivant littĂ©ralement dans un film oĂč son ego tient le rĂŽle principal.

    A part ça, il y avait quelque chose qui me titillait depuis le dĂ©but, un truc sur lequel je n’arrivais pas Ă  mettre le doigt... lorsque soudain, j’ai compris. Mon Dieu, j’avais devant moi - Ă  quelques centimĂštres Ă  peine - un ĂȘtre que je pensais n’exister que dans les lĂ©gendes et les contes de fĂ©es, Ă  l’instar des licornes, des dragons et des Socialistes Français de gauche. Devant moi se tenait l’aboutissement de toute l’histoire de l’évolution, l’ĂȘtre parfait ; inĂ©branlable, infatigable, indestructible et mĂȘme indĂ©coiffable, la toute derniĂšre production du systĂšme mĂ©diatique moderne, celui dont tout le monde parle mais que personne n’a jamais croisĂ©, un ĂȘtre parfaitement adaptĂ© Ă  son milieu ambiant. Oui, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, permettez-moi de vos prĂ©senter... le Connard Parfait.

    A la fois terrifiĂ© et subjuguĂ©, j’étais Sigourney Weaver (en petite culotte) et lui l’Alien bavant (tu m’étonnes...). Lorsqu’il ouvrait la bouche pour parler d’économie, c’était du Alain Minc qui sortait. Pour parler de sociĂ©tĂ©, c’était Jacques Attali plein les oreilles. Sur les questions gĂ©opolitiques, c’était BHL qui lui sortait des narines. Et de tous les autres orifices de son corps : du Jean-Pierre Pernaud.

    Il regardait les films que faisaient les plus gros scores au box-office, écoutait la musique qui cartonne en ce moment, regardait sur Youtube les vidéos les plus populaires et ne lisait que des best-sellers.

    Ouaip : on avait beau l’essorer, il n’y avait plus une seule goutte de lui en lui.

    Pourquoi je vous parle des connards de HEC (ou l’équivalent) ? Pour rien.