Les tablettes ont justement Ă©tĂ© "crĂ©Ă©es" pour abolir tout problĂšme dâusage et pour ne proposer quâune expĂ©rience utilisateur qui laisse celui ci bien loin dâun exomil.
"Quand la question économique prime sur la réponse éducative
Nicholas Negroponte, le fondateur du Media Lab du MIT et le promoteur du programme OLPC allait rĂ©cemment, dans une tribune pour la Technology Review jusquâĂ dĂ©fendre lâapprentissage sans Ă©cole."
â»http://www.internetactu.net/2012/10/17/linnovation-educative-une-question-economique
Vers une culture numérique lettrée ?
â»http://skhole.fr/vers-une-culture-numĂ©rique-lettrĂ©e
"La politique dâintroduction des « TIC » Ă lâĂ©cole conduite jusquâici a dâune part consistĂ© en un effort dâĂ©quipement matĂ©riel et logiciel des Ă©tablissements scolaires, certes incontournable en tant que tel, mais qui a pris dâemblĂ©e la forme dâun certain assujettissement Ă lâoffre existante des industriels du secteur : ce faisant, lâinstitution scolaire renonçait dĂ©jĂ en un sens Ă jouer un rĂŽle actif dans lâinformatisation de lâĂ©cole, et se contentait dâadopter sans se poser de questions les standards de lâinformatique grand public ; lâoutil lui Ă©chappait ainsi, faute dâavoir correctement estimĂ© ni mĂȘme peut-ĂȘtre envisagĂ© que son choix mĂȘme pouvait avoir une dimension stratĂ©gique. ParallĂšlement, cĂŽtĂ© contenu, dans une dĂ©marche adossĂ©e Ă la nouvelle politique europĂ©enne des « autoroutes » puis de la « sociĂ©tĂ© de lâinformation », il sâest agi avant tout de dresser une liste de « compĂ©tences » techniques de base Ă acquĂ©rir â gestion des machines, administration minimale des systĂšmes, formation aux usages les plus courants : mail, web, traitement de texte, recherche, etc. Cet ensemble de compĂ©tences ou dâhabiletĂ©s Ă©tait Ă©noncĂ© comme devant dĂ©sormais faire partie du bagage technico-cognitif minimal attendu dâun homme ou dâune femme de la nouvelle Ă©poque en train de se dessiner.
Cette dĂ©marche a minima, sans grande ambition ni apparemment sans grand danger, sâest accompagnĂ©e dâun discours, en France, en Europe et dans le Monde, sur la nĂ©cessitĂ© de favoriser lâ « intĂ©gration » des jeunes gĂ©nĂ©rations en leur donnant de quoi rĂ©pondre aux « besoins » de cette nouvelle « sociĂ©tĂ© de lâinformation », autrement dit, mais sans le dire, de leur faire acquĂ©rir les habitudes dâusage rĂ©clamĂ©es par elle ; elle consistait donc en rĂ©alitĂ© essentiellement en une adaptation Ă la demande, aux critĂšres et aux produits des industries qui dominent entiĂšrement le secteur, et visait Ă parachever ainsi lâintĂ©gration de cette « sociĂ©tĂ© de lâinformation » elle-mĂȘme, son informatisation intĂ©grale. Comme lâa bien montrĂ© Alexandre Serres[1], cette logique adaptative, Ă fondement comportementaliste et Ă visĂ©e principalement Ă©conomique, est manifeste dans un grand nombre de textes internationaux, notamment politiques, qui posent la nĂ©cessitĂ© dâenseigner cette « maĂźtrise » ou « culture de lâinformation » (Information Literacy) aux jeunes gĂ©nĂ©rations. Ainsi par exemple, en France, la « Loi dâorientation et de programme pour lâavenir de lâĂ©cole » de 2005 intĂšgre dĂ©sormais au « socle commun » de connaissances et de compĂ©tences la « maĂźtrise des techniques usuelles de lâinformation et de la communication »"