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  • Intéressante interview de Fabrice Balanche sur Daech et la Syrie. Citation de quelques parties mais à mon avis à lire in extenso :
    http://www.jolpress.com/syrie-etat-islamique-bachar-al-assad-irak-kurdes-article-827621.html

    JOL Press : Le régime syrien a été accusé de connivence pendant un certain temps avec l’Etat islamique. Pourquoi ? Qu’en est-il réellement ?
    Fabrice Balanche : Certains accusaient même le régime syrien d’avoir créé l’Etat islamique ! C’était la propagande de l’opposition syrienne, qui continuait à stigmatiser le régime d’Assad et voulait cacher le fait que, dans l’opposition, se trouvaient des groupes islamistes armés qui devenaient de plus en plus puissants. Selon eux, comme l’opposition syrienne ne pouvait être que laïque et démocratique, les islamistes ne pouvaient être que la création du régime de Bachar al-Assad pour empêcher l’Occident d’aider la rébellion.
    Quand l’EI a commencé à se développer, il est clair que le régime de Damas n’est pas entré en confrontation avec lui. D’une certaine manière, le régime syrien préférait que les rebelles se battent entre eux, cela lui facilitait le travail. L’EI, dont l’objectif était de dominer l’opposition syrienne, n’avait par ailleurs, dans un premier temps, aucun intérêt à se confronter à l’armée syrienne. Cela l’aurait affaibli.
    L’EI a lancé une offensive dans le nord de la Syrie pour contrôler la frontière avec la Turquie et ainsi priver les autres rebelles de soutiens extérieurs, ce qui les obligerait à rejoindre les rangs de l’Etat islamique. Aujourd’hui, l’EI aurait 50 000 combattants. Depuis quelques mois, ils se sont lancés contre les forces de Bachar al-Assad, à Deir ez-Zor, Raqqa, Hassakeh et dans le champ gazier d’El Chaar qu’ils ont attaqué au mois de juillet dernier, assassinant 270 personnes. C’est là que le régime syrien a décidé d’agir et de bombarder les bases de l’Etat islamique à Raqqa et ailleurs.

    JOL Press : En se rangeant du côté des Occidentaux contre l’EI, Bachar al-Assad tire-t-il son épingle du jeu ? Est-il devenu une sorte de « rempart » contre l’islamisme radical ?

    Fabrice Balanche : L’Etat islamique est devenu la cible suprême pour les Occidentaux, le danger principal dans la région. Le renversement du régime de Bachar al-Assad est devenu secondaire, voire non souhaitable pour les Occidentaux. L’année dernière, à la même époque, la France, les Etats-Unis et l’Angleterre parlaient de bombarder la Syrie. S’ils l’avaient fait, aujourd’hui, Abou Bakr-al-Baghdadi [le calife de l’Etat islamique, ndlr] serait à Damas.
    Plus personne aujourd’hui n’évoque ce scénario. Plus personne ne parle non plus de soutenir les autres rebelles, incapables de représenter une alternative politique et militaire face à Bachar al-Assad et face à l’Etat islamique. Leur donner des armes reviendrait à alimenter l’Etat islamique, puisque certains des combattants finiraient par rejoindre ses rangs.
    Finalement, ce sont plutôt les Occidentaux qui se rangent du côté d’Assad. En 2011, le président syrien leur disait : « Voulez-vous que la Syrie devienne l’Afghanistan ? ». Aujourd’hui, les Occidentaux sont bien forcés de se rendre compte que la chute du régime d’Assad créerait un chaos incroyable en Syrie et laisserait le pays entre les mains de l’Etat islamique. Le fait que les Occidentaux orientent leur lutte contre l’Etat islamique arrange Bachar al-Assad, évidemment.

  • Interview sur la compétitivité (JOL Press du 30 novembre) - Le blog de jean Claude Werrebrouck
    http://www.lacrisedesannees2010.com/article-interview-sur-la-competitivite-jol-press-du-30-novembr

    JOL Press : Le regain de compétitivité des pays d’Europe du sud provient-il exclusivement des politiques d’austérité menées par les gouvernements ou faut-il y voir également des gains de productivité ?

     
    J.-C. Werrebrouck : Cela provient effectivement, essentiellement, de la baisse des salaires. Je pense que l’on confond beaucoup productivité et compétitivité. Il faut savoir que la compétitivité peut être obtenue par des gains de productivité, ou simplement par une baisse du coût du travail.
    Avec une hausse de la productivité, le « gâteau économique » devient plus grand, pour des investissements en capital et en travail identiques. Cette part supplémentaire peut être utilisée pour baisser les prix de la marchandise produite, pour accroître les profits ou pour augmenter les salaires.
    Quand il n’y a pas de productivité, la seule solution pour s’en sortir, c’est effectivement de baisser le coût du travail, directement ou indirectement. C’est ce qui se passe actuellement en Espagne, au Portugal, ou encore en Grèce.
    Mais il n’y absolument aucun gain de productivité dans ces pays, sauf dans certains cas rares, sans doute, dans des branches particulières.
    JOL Press : Les balances commerciales se rééquilibrent donc aussi, parce que les citoyens grecs, espagnols ou portugais n’ont plus les moyens de consommer autant, et donc parce que les importations diminuent ?

     
    J.-C. Werrebrouck : Dans ce équilibre nouveau des échanges extérieurs, il faut effectivement surveiller les importations, qui se sont véritablement effondrées. On importe moins tout simplement parce que les revenus sont plus faibles.
    A côté, il y a bien sûr les exportations supplémentaires induites par la baisse du coût du travail et donc par une compétitivité accrue. On peut vendre moins cher parce que les salaires sont moins élevés.

    #économie
    #compétitivité

  • #Politique_migratoire : « L’#UE doit en finir avec la peur du #migrant »

    La tragédie survenue jeudi dernier à #Lampedusa a soulevé la question épineuse de la responsabilité du naufrage d’un bateau de migrants clandestins. Alors que les ministres européens de l’Intérieur doivent entamer les discussions à ce sujet mardi 8 octobre, Violaine Carrère, chargée de mission au Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés) et membre du réseau Migreurop, revient pour JOL Press sur les dispositifs et les limites de la politique migratoire européenne.

    http://www.jolpress.com/politique-migratoire-ue-doit-finir-avec-peur-du-migrant-article-822205.htm

    #migration